•     - Pendant ce temps, continua Loustau, Mme Loustau s'était mise à la religion, mais là pour de vrai, comme on se met à la boisson. Je la reconnaissais plus ma femme. Elle me cousait des reliques dans la doublure de mon gilet, un genre d'osselets, et elle voulait que je mange plus que des légumes, mais là j'me suis pas laissé faire ! Elle était devenue antoiniste.
        - Antoiniste ? interrogea Seznec.
        - C'est l'église du père Antoine, répondit vivement M. Jules, dans le quartier de la Glacière. C'est une religion à part, mais il y en a beaucoup qui y croit, surtout dans le treizième. Il paraît qu'ils ont fait beaucoup pour le quartier, les antoinistes.
        - Je disais donc, reprit Loustau, que la bourgeoise était devenue antoiniste et elle croyait dur comme fer que c'étaient ss prières qui m'avaient guéri. "Mon homme est un miraculé", qu'elle disait à tout le monde dans le quartier et quand on se promenait ensemble, on me regardait comme un phénomène. Moi, je continuais à aller à Laribo [Lariboisière] pour mes piqûre, à la consulte externe, et tous les trois mois je revenais me faire voir chez les oculistes. Les infirmières me reconnaissaient : "Bonjour, m'sieu Loustau." Toutes m'appelaient par mon nom et Papa-la-brioche rigolait en me voyant : "Sacré Loustau, qu'il disait toujours, ça se maintient ? - Mais oui, chef, ça se maintient." Il me montrait aux petits jeune qui me regardaient avec des yeux ronds. Et puis j'en ai eu marre d'être piqué, j'ai laché la consulte... Mme Loustau me répétait : "Je n'y crois pas à leurs piqûres" ; elle me conseillait l'eau antoiniste et des onguents de curé. (1) "Fiche-moi la paix, que je lui ai dit un jour, tu m'emmerdes avec tes antoinistes..." Et on s'est plus parlé pendant un mois jusqu'à ce qu'un soir...
    [...]
        - Ils m'ont injecté dans le sang le paludisme... la fièvre de Sibérie, qu'ils appellent ça là-bas. (2) Ça vous donne très froid d'abord, tu claques des dents, puis très chaud, tu sues sang et eau et tu montes à quarante et même quarante-deux... Maintenant, c'est tassé. J'deviens chronique, qu'ils disent. C'est pour ça qu'ils m'ont envoyé à Pépète [la Salpêtrière]. Le mal a perdu de sa force. Je n'y vois pas encore bien et, tien, en ce moment, Lalouette, il me semble que t'as deux têtes.
        - Quoi ?
        - Je dis que quand je ferme un peu les yeux, il me semble que d'as deux têtes.
        Lalouette porta la main à son long cou et la remonta jusqu'à son visage comme pour s'assurer qu'il restait unique.
        - Enfin, je les ai quand même un peu mes yeux, je marche mal, c'est entendu, je lance mes guibolles en avant, mais je marche. C'est supportable maintenant. Et ils ne me piquent plus. C'est tassé dans l'ensemble. Mais quand je pense que tout ça c'est la suite d'un quart d'heure avec une grande morue que j'avais rencontrée près des Halles, la jupe au-dessus de genou, et qui m'avait emmené à l'hôtel, l'hôtel Rhamsès, tiens, rue Coquillière, à côté du marchand de fromages, j'me dis qu'y a pas de bon Dieu et que les catholiques et les antoinistes c'est du pareil au même. A cause de cette putain de putain, de cette garce de garce, de cette traînée, de cette roulure, je n'ai plus de cheveux, je n'ai plus d'yeux, je n'ai plus de jambes. C'est pas justes.

    Jean Delay, L'écarté de la grille (3), p.169-170 et p.174
    in Hommes sans nom, nouvelles, Gallimard, Paris, 1948


    (1) Invention de l'auteur ou pratique courante à l'époque ? Impossible de le savoir. Ce qui est sûr, c'est que le Père lui-même réprouvé ces méthodes, puisqu'il fit préciser que la fontaine qu'on trouve à l'intérieur du temple ne sert qu'à désaltérer les adeptes venant parfois de très loin (cf. l'article consacré à la fontaine du temple dans le thème Dévotions au Père).
    (2) Au début du XXe siècle, avant les antibiotiques, les patients atteints de syphilis étaient volontairement « traités » en les infectant avec le paludisme, pour leur donner de la fièvre. Dans les années 1920, Julius Wagner-Jauregg commence à traiter les neurosyphilitiques avec le paludisme induit par P. vivax. Trois ou quatre accès de fièvre se révèlent assez pour tuer les bactéries de syphilis, tandis que l'infection de paludisme est arrêtée avec la quinine. En contrôlant précisément la fièvre avec la quinine, les effets des deux maladies peuvent alors être maitrisés. Bien que certains patients soient morts de la malaria, le traitement valait mieux qu'une mort certaine de la syphilis. Le traitement thérapeutique par le paludisme ouvrit la voie aux recherches en chimiothérapie et resta pratiqué jusque vers 1950. (article paludisme de Wikipedia)
    (3) L'écarté est le nom d'un jeu joué à l'aide de carte. Le groupe qui discute et joue à ce jeu se trouve toujours près de la grille de la Salpêtrière, d'où le nom de cette nouvelle.


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  •     Et la vie est trop courte pour qu'ai le temps de refleurir ce qui est mort. On ne devrait jamais se haïr. On a déjà si peu le temps de s'aimer.

    Maxence van der Meersch, Corps et âmes, t.2, p.376
    Le Livre de Poche, Paris, 1943


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  • Activia et Actimel, des «alicaments» désormais coquilles vides
    Mis à jour le 15.04.10 à 22h37

    CONSO – Fini, les arguments publicitaires faisant miroiter des vertus liées à la santé pour les yaourts Activia et Actimel. Bonne nouvelle pour les consommateurs...
    Une petite bombe. Cette fois, c’est certain, les yaourts Activia et Actimel ne pourront plus être présentés comme «nourrissant la peau de l’intérieur», ou par d’autres promesses nutritionnelles et santé plus ou moins douteuses. Danone a renoncé jeudi à vanter les bienfaits pour la santé de deux de ses yaourts-stars dans ses publicités en Europe.

    Un vernis santé
    Une décision qui fait vaciller la stratégie marketing et commerciale du géant français: ces yaourts représentent 25% du chiffre d'affaires mondial des produits laitiers frais, la branche la plus importante du groupe (57% du total). Car toutes ses campagnes de pub étaient précisément basées sur des allégations santé, et permettaient de donner à ces produits un vernis «santé» (au point de parler d’«alicaments», mi-aliments, mi-médicaments), comme le décrypte ce blog.

    Les flacons d’Actimel étaient, par exemple, censés «aider à renforcer vos défenses naturelles» dans cette campagne…


    La cause de ce revirement? Danone n’a pas pu obtenir l’aval des autorités sanitaires sur ses slogans publicitaires (soit ses «allégations nutritionnelles»). C’est au détour de la publication de ses résultats financiers du premier trimestre que l’entreprise, numéro un mondial des produits laitiers, a annoncé qu'elle retirait sa demande de validation des produits Activia et Actimel auprès de l'autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa).
    Le retrait de Danone est d'autant plus surprenant que ces deux yaourts devaient faire l'objet d'un avis de l'Efsa dans les «prochaines semaines». Cette décision laisse entendre qu'il a préféré se retirer avant de se faire recaler. Officiellement, pour expliquer ce choix, le groupe dirigé par Franck Riboud dénonce un «manque de lisibilité» et dit attendre une «clarification» des critères d'évaluation de l'Efsa.
     
    12 millions d'euros de recherches
    L'organisme est le passage obligé pour obtenir l'autorisation de vanter auprès du consommateur les bienfaits supposés pour la santé des aliments. L'objectif est de faire le ménage entre les vraies et les fausses assertions des industriels de l'agroalimentaire qui mettent de plus en plus en avant les bienfaits de leurs produits sur la santé.
    Pour appuyer ces assertions santé, Danone avait engagé de coûteuses recherches avec, par exemple, sept études cliniques menées sur plusieurs années pour un total de 12 millions d'euros, dont la plus onéreuse a coûté 4,5 millions d'euros. Il avait déjà subi des volées de bois vert de la part des associations de consommateurs, comme CLCV, ou encore l’association britannique Which?

    Capucine Cousin


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  •     Arriver à la domination du Prâna, tel est le but unique que se propose le Prânâyâma. C'est à cela que tendent tous ses exercices et tous ses entraînements. Chaque homme doit regarder, d'abord autour de lui et commencer par apprendre à dominer ce qui l'entoure. Notre corps est ce qui nous est le plus proche; rien ne ne nous est plus proche au monde, et notre pensée est la pensée qui nous louche de plus près. Le Prâna, qui donne la vie à notre pensée et à notre corps, est celui de tous les Prânas qui est le plus près de nous. La petite vague du Prâna qui représente nos propres énergies, mentales et physiques, est celle qui nous approche le plus ; nous arrivons à maîtriser cette petite vague et alors seulement nous pouvons espérer dominer le Prâna tout entier. Le Yogi qui a pu faire cela, atteint à la perfection ; il n'est plus alors l'esclave d'aucun pouvoir. Le voilà devenu presque tout puissant, presque omniscient. Nous trouvons dans tous les pays des sectes qui ont tenté de dominer ainsi le Prâna. Il y a dons ce pays des « mind healers » des « faith healers » (Guérisseurs par l'esprit, guérisseurs par la foi) des spirites, des adeptes de la « Christian science », des hypnotiseurs etc.; si nous examinons ces sciences diverses, nous constaterons qu'elles ont une base commune, et que cette base est — qu'elles le sachent ou
    non — la domination du Prâna. S'il vous plaisait de fondre en un creuset toutes leurs théories, vous verriez que le résidu en serait le même. C'est par la même force qu'ils opèrent tous, mais sans le savoir. Ils ont découvert une force, ont butté contre elle, et ils ignorent de quelle nature elle est, mais ils usent inconsciemment des mêmes pouvoirs que le Yogî, pouvoirs qui découlent du Prâna.
    [...]
        Voici un médecin allopathe, qui proscrit sa médication ; en voici un autre, homéopathe, qui, à son tour, donne ses conseils et guérit peut-être plus de malades parce qu'il n'a pas troublé leur économie et qu'il a laissé la nature faire son oeuvre; le guérisseur par la foi réussira mieux encore parce qu'il apportera la force de sa pensée pour aider à supporter le mal ; il stimulera, par la foi, le Prâna engourdi du patient.
        Mais les guérisseurs par la foi commettent constamment uno erreur : ils croient que c'est la foi elle-même qui guérit directement le malade. Elle ne suffit pas à elle seule. Il y a certaines maladies, dont la pire manifestation consiste en ce que le malade ne s'en croit pas atteint. Cette profonde croyance du malade est, en soi, un des symptômes de son mal, et indique en général qu'il mourra promptement. Le principe de la guérison par la foi n'est pas applicable aides cas pareils. Si ta foi pouvait guérir tous les cas, elle guérirait bien ceux-là aussi. Mais c'est le Prâna qui est la source de la véritable guérison. L'homme pur, qui a dominé ce Prâna, peut provoquer chez ce dernier un certain état de vibration, transmissible à d'autres, et qui éveille en eux des vibrations similaires. L'on constate cela dans les événements de tous les jours.
    [...]
        Quel rapport y a-t-il entre le Prânâyâma et le spiritisme ? Le spiritisme est aussi une manifestation du Prânâyâma. S'il est vrai que les esprits des morts existent, sans que nous puissions les voir, il est tout à fait probable que des centaines et des millions d'entre eux vivent ici même et que nous ne pouvons ni les voir, ni les sentir, ni les loucher. Peut-être ne cessons-nous pas de passer et de repasser par leurs corps, et peut-être aussi ne nous sentent-ils et ne nous voient-ils pas. C'est un cercle dans un cercle, un univers dans un univers. Seuls peuvent se voir ceux qui sont sur le même plan. Nous avons cinq sens et chacun de nous représente le Prâna dans un état déterminé de vibration. Tous les êtres
    dont l'état de vibration sera semblable se verront entre eux, mais ceux dont le Prâna vibrera à un degré plus élevé échapperont à la vue des premiers. Nous pouvons accroître l'intensité de la lumière jusqu'à ce qu'il nous devienne impossible de voir, mais il peut y avoir des êtres au regard assez puissant pour supporter l'éclat sont très faibles, y a-t-il certaine lumière que nous n'arrivons pas à discerner, tandis qu'il est des animaux, comme les chats ou les hiboux qui le peuvent; notre limite de vision correspond à un niveau différent du Prâna.
    [...]
        Nous voyons ainsi que le Prânâyâma renferme tout ce qui est vrai, même dans le spiritisme. De môme vous remarquerez que toujours, là où une secte ou une association cherche à découvrir quelque chose d'occulte, de mystique ou de caché, c'est toujours ce Yoga, cette tentative de dominer le Prâna qui s'exerce. Vous verrez que chaque fois qu'il se produit une manifestation de pouvoir extraordinaire, c'est ce Prâna qui est enjeu. Les sciences physiques elles-mêmes peuvent être comprises aussi dans le Prânâyâma.

    Râja-yoga (ou Conquête de la nature intérieure),
    conférences faites en 1895-1896 à New York par le Swâmi Vivekânanda. (1910),
    CHAPITRE III, PRÂNA, p.42-43 et p.58-59 et p.61
    source : gallica


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  • De Inventaris van het Bouwkundig Erfgoed
    Herenhuis "'T OUD DUINKERKE" (ID: 78153)

    Wilgendijk nr. 55/ Generaal Baron Jacquesstraat. Herenhuis, zogenaamd "'T OUD DUINKERKE" (cf. naamsteen), ook wel "Huize Rouzée" genoemd. Beschermd als monument bij M.B. van 27.05.2005. Wederopbouwpand van 1922 ter vervanging van een 19de-eeuws herenhuis. De naamsteen refereert aan het vooroorlogse pand, voor het eerst vermeld in 1532 onder de naam "Duynkercke".
    Eigenaar E. Devos-Quatannens, een belangrijke nijveraar, opteert in 1922 voor wederopbouw met een subsidie van de Dienst der Verwoeste Gewesten. Het vroeg 19de-eeuwse, neoclassicistische herenhuis wordt niet in zijn vooroorlogse stijl herbouwd, maar in een verzorgde eclectische architectuur die teruggrijpt naar de historische lokale baksteenarchitectuur. Zoals een aantal andere hoekpanden wordt het pand uitgewerkt als een visueel baken in het stadsweefsel d.m.v. een erker uitlopend in een torentje met lantaarn en peerspits.
    In 1925 wordt het pand verkocht aan de geneesheer Jozef Karel Rouzéé, die er blijft wonen tot 1978 en het huis zijn tweede naam geeft. Het pand blijft gespaard bij het Duitse vliegtuigbombardement van 27 mei 1940 waarbij talrijke panden in de onmiddellijke omgeving werden vernield. In 1978 koopt het stadsbestuur het huis om er het Stedelijk Museum in onder te brengen (opening in 1983). Ter nagedachtenis van de vorige eigenaar wordt in een cartouche het opschrift "HIER WOONDE JOSEPHUS ROUZEE GENEESHEER 1894-1978" aangebracht.

    source : http://inventaris.vioe.be/dibe/relict/78153


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  • Auteur :     Bryan Wilson
    Titre :     Les sectes religieuses,
    Editions :     Paris, Hachette, 1970

        Evoque l'antoinisme à la page 174.
        La Science Chrétienne est qualifiée, par cet auteur, de secte « manipulatrice » (techniques d'accès à la réussite), et l'Antoinisme de secte « thaumaturgique » (interventions miraculeuses de Dieu).
    source : recension de Wilson Bryan - Religious Sects. A Sociological Study - Les Sectes religieuses (persee.fr)

        Ses catégories sont fondamentalement basées sur le rapport du groupe religieux à la société, sur l'éventuel rejet ou intégration des objectifs et des moyens de cette dernière.
        Typologie des sectes : ou comment les sectes réagissent au monde :
    1. conversionnistse (conversion intérieure)
    2. révolutionnaires (Dieu transformera le monde)
    3. introversionnistes (rupture d'avec le monde corrompu)
    4. manipulatrices (techniques d'accès à la réussite)
    5. thaumaturgiques (interventions miraculeuses de Dieu)
    6. réformistes (réforme volontaire de la conscience)
    7. utopistes (reconstruction sociale à partir de la religion)

        1. Les hommes peuvent soutenir que le monde et ses institutions (y compris le plus souvent la religion orthodoxe) sont mauvais et qu'on ne peut gagner le salut que par un profond changement intérieur. Un homme ne se sauvera qu'en acquérant une nouvelle conception de lui-même, en naissant de nouveau. Cette idée a été notamment adoptée par le protestantisme évangélique. La conversion s'oppose de façon radicale aux procédures et aux rituels établis. Elle doit produire à un moment déterminé et elle doit être une expérience vécue. Après quoi l'individu peut se croire touché par Dieu, inspiré par le Saint-Esprit, racheté par le Sauveur. Il sera bon de se remémorer souvent cette expérience et les émotions qui l'accompagnaient pourront être ravivées lorsque les convertis se réuniront pour louer Dieu et lui rendre grâce. Le converti croit que cette expérience et ces actions de grâce sont essentielles au salut ; que les hommes ne seront sauvés par aucun autre moyen, ni par les prières ou offices des prêtres, ni par les tentatives des réformateurs sociaux ou des révolutionnaires pour améliorer l'état de la société. Toutes ces activités sont vaines. Ce dont les hommes ont besoin est une « expérience du coeur », et ce n'est qu'après avoir eu cette expérience du salut que la société pourra escompter un progrès. On parle ici de réaction de conversion.
        Les sectes de conversions qui prétendent changer le coeur de l'homme se vouent au prosélytisme (1), en employant de préférence des techniques de revivalistes. La propagande leur est un moyen d 'occuper leurs membres, de leur proposer des buts positifs, d'entretenir les émotions et d'apporter des résultats concrets comme « preuve de foi ». Ces sectes ont un caractère éminemment émotionnel. Elles insistent sur les sentiments, particulièrement dans leur conception des relation du pécheur avec son Sauveur, Jésus, et elles expriment des émotions intenses au cours de leurs réunions. Le revivalisme renforce ces dispositions. L'on insiste très vivement sur la culpabilité de l'homme, mais moins sur les péchés réellement commis que sur la condition héritée du péché originel. En tant que fondamentalistes ces sectes concentrent leur attention sur les simples vérités de la Bible et sur la « foi ressentie » qu'elles opposent au ritualisme mort des Eglises hiérarchiques, notamment l'Eglise romaine, à l'égard desquelles elles éprouvent une forte antipathie. Bien que les « conversionnistes » s'intéressent beaucoup au recrutement, ce recrutement ne doit pas être identifié à la conversion elle-même. La conversion est une « expérience du coeur » au cours de laquelle l'individu accepte le Christ comme Sauveur. Ces sectes admettent d'habitude qu'il y a des sauvés dans les autres mouvements, en particulier dans des mouvements analogues aux leurs.
    [...]
        4. Quatrième façon de réagir : l'on cherchera le salut dans le monde mais en utilisant essentiellement des moyens peu connus de ce monde. Le salut, dans cette hypothèses, est beaucoup plus proche ; il s'identifie à des idéaux qui sont aussi généralement ceux du monde mais qui, étant donné la nature de l'homme, sont trompeurs et éphémères. La force physique et les dons intellectuels sont peut-être les plus universels de ces idéaux ; mais certaines cultures y associeront le statut social, le pouvoir, ou le contrôle des ressources économiques. Les buts qu'on se propose sont beaucoup plus terrestres que ce n'est le cas chez certains sectaires, mais on ne regarde pas toujours le salut comme appartenant à l'autre monde. Le caractère religieux de cette réaction tient à la croyance que ce sont des moyens surnaturels, joints à une révélation religieuse qui permettront le mieux de parvenir à ces fins. C'est grâce à l'emploi de ces moyens surnaturels, ou de techniques, et souvent ésotériques ou occultes, que le monde sera modifié dans le bon sens. Ainsi les hommes seront-ils sauvés. On parle ici de réaction de manoeuvre, ou de réaction manipulatrice.
        Les sectes « manipulatrices » ont fleuri à différentes époques de l'histoire du christianisme ; elles prétendaient détenir seules un savoir spécial et parfois secret qui leur assurerait le salut. Elles soutiennent que leur enseignement est neuf, masqué ou secret, mais ces principes sont universels et peuvent être appris par n'importe qui. Leur divinité n'est pas un rédempteur, c'est un grand pouvoir abstrait que les hommes peuvent apprendre à utiliser à leur avantage en ce monde. Les membres de ces sectes ne se retirent pas du monde, il y demeurent, ils en jouissent et tirent tout le bénéfice possible de l'usage de leurs connaissances spéciales. Il réinterprètent les Ecritures et s'écartent progressivement de leur sens littéral pour mettre l'accent sur les méthodes de guérison et sur la domination du mal par l'intelligence divine. Les sectes telles que la Science chrétienne et ses dérivés attirent surtout un public plus ou moins sophistiqué. Elles fleurissent dans des milieux urbains, habituellement chez des membres de la classes moyennes, à qui le style de la pensée abstraite n'est pas étranger et que l'éducation et le progrès impressionnent. Les réunions religieuses de ces sectes sont sans grande émotion et, de fait, les adhérents ont peu d'occasions de s'assembler, sauf pour rendre grâce, se faire instruire, passer des examens et se féliciter de leur succès au sein de « la vérité ». L'adoration n'est qu'accessoire ; le rituel et la Bible sont regardés comme symboliques, bien qu'ils assurent une liaison continue avec le christianisme traditionnel (2), lequel passe pour être moins mauvais qu'aveugle, insuffisant et arriéré.

        5. La cinquième sorte de réaction implique une notion étroitement particulière du salut. Ce que désire l'individu est d'être soulagé de ses maux présents, physiques ou mentaux ; le salut résultera de l'intervention quasi magique d'agents surnaturels qui soustrairont l'homme aux lois normales de la causalité. Il n'est pas question ici de sauver le monde mais de réduire les tensions ou de résoudre des difficultés dans l'immédiat et d'y substituer un vague sentiment de béatitude. Cette réaction diffère de la quatrième en raison de la nature très particulière de la notion du salut et de l'absence de toute idée claire sur les avantages que l'on peut attendre. L'action du salut est personnelle et locale ; on ne peut disposer partout des moyens de se l'assurer ni le définir en termes universels. Cette réaction revient en fait à exiger des miracles et non pas à croire que l'on découvrira des principes qui assureront le salut des initiés. On peut la qualifier de thaumaturgique.
        Les sectes « thaumaturgiques » cultivent la croyance aux oracles et aux miracles qui s'est atrophiée dans le christianisme. L'invocation des esprits pour échapper aux maux immédiats est une pratique commune dans toutes les autres cultures, bien que les religions les plus pures l'aient rejetée. Jésus était un thaumaturge, et le mythe chrétien attribue des miracles aux Apôtres et aux saints quoique l'Eglise romaine ait tenté plus tard d'institutionaliser cette thaumaturgie. Le protestantisme a eu beau répudier les pratiques magiques, les mouvements qui professaient la guérison par la foi ont persisté à en demander, avant que le spiritisme moderne donne un nouvel élan à cette quête. Les sectes spirites n'ont généralement aucune doctrine eschatologique cohérente, mais elles insistent sur la vie dans l'au-delà et sur les communications avec les morts. A mesure qu'elles évoluent, les sectes spirites plus avancées s'approprient des idées métaphysiques ressemblant à celles qu'on professe dans les sectes « manipulatrices » ; mais les spirites recherchent un salut beaucoup plus personnel, et comptent sur des médiums et des esprits particuliers ; ces besoins particuliers contrastent de la façon la plus vive avec les principes généraux des « manipulateurs ». Il importe moins aux « thaumaturges » de pratiquer la morale que de se laisser guider par les esprits. De même que les sectes protestantes extrémistes abandonnent les rites en faveur des mots (la Bible, les sermons, les hymnes, les « langues », et les « tracts »), les spirites abandonnent les mots au profit des « communications », des coups frappés, des impulsions, transfiguration et manifestations. Ce qui est communiqué n'est pas un récit ni une objurgation, mais un message rassurant venu d'une source surnaturelle. La relation ne s'établit pas du Sauveur au pécheur par l'intermédiaire des prédicants, comme les « conversionnistes », mais de l'esprit au client, présentés l'un à l'autre par un médium.
    [...]
        7. En dernier lieu, on peut rechercher le salut sans quitter le monde ni le bouleverser mais en tentant de le reconstruire entièrement sur un fondement de principes religieux. Le monde est mauvais parce que les hommes l'on fait tel. L'on se sauvera qu'en revenant aux principes de base promitivement assignés aux hommes par le Créateur. L'on pourra tenir ces principes de la révélation ou les retrouver dans les Ecritures, et c'est sur cette base que le monde pourrait redevenir un endroit où les hommes vivraient en paix. Les moyens de reconstruire la cosiété pourraient être, en eux-mêmes, rationnels : mais le choix des fins (et peut-être même à certains égards le choix des moyens) résulterait d'un contact avec le surnaturel. Nous qualifierons cette dernière réaction d'utopique.
        Les sectes « utopiques » croient à la possibilité du salut au sein de la société ; mais à cet effet la société doit être refaite entièrement, moins par un acte de Dieu que par des hommes travaillant selon des principes divins. Ces sectes s'écartent de la société non pour cultiver la sainteté mais pour s'organiser socialement en vue du salut. Leur conception de la moralité est fortement conditionnée par les besoins des membres de la nouvelle société qu'elles essaient de former, souvent en fondant des colonies dans des contrées désertes ou incultes. Elles se distinguent des utopistes séculiers en ce qu'elles recherchent une foi religieuse commune, habituellement basée sur la Bible, et parfois, plus explicitement, sur l'Eglise de Jérusalem que décrivent les Actes des Apôtres. Elles propagent volontiers leurs idées, mais elles n'accueillent pas de candidats nouveaux sans les examiner sérieusement ; et en pratique elles se referment souvent un peu plus que leur conception initiale ne semblait le demander. Les communautés des sectes « utopiques » se distinguent de celles que fondent parfois les « introvensionnistes » en ce qu'elles se vouent en principe à redécouvrir le mode de vie universel qui a été corrompu par la société. Les communautés « introversionnistes », de leur côté, n'obéissent souvent qu'à un mécanisme de défense visant à sauvegarder la forme de poété qui leur est propre.

    (1) Dans le cas de l'antoinisme, on parle de « prosélytisme de proposition ».
    (2) C'est la raison pour laquelle Anne-Cécile Bégot classe cette secte parmi les dénominations, le groupe tendrait « vers un type d’organisation religieuse intermédiaire entre la secte et l’Église » (article wikipedia Science chrétienne).

    Prof. André Gounelle - Les sectes, Approche sociologique et typologie, caractéristiques et mécanismes des dérives sectaires
    source : http://www.marcelin.ch/doc/gymnase/aumonerie/sectes.pdf

        A mon sens, l'antoinisme n'est plus tellement une secte thaumaturgique (elle le fut du vivant du Père), mais oscillent entre les sectes conversionnistes et les sectes utopistes.
        A la différence des sectes conversionnistes, l'antoinisme a une conception du péché originel différent de celui de la Bible, puisque le Père le réinterprète comme l'imagination de la matière. Et bien sûr, ce n'est pas tant le Christ qui apparaît comme Sauveur, mais soit le Père, soit la propre Conscience de l'adepte, ou n'importe quelle autre divinité, ou même rien.
        A la différence des sectes utopistes, l'antoinisme n'a pas de repli sur soi pour former une société nouvelle, mais espère arriver à réformer la société en vue d'atteindre l'Unité de l'Ensemble.
        On voit donc la difficulté de classifier les sectes. Régis Dericquebourg décrivaient l'antoinisme, selon la typologie de Weber, de 'cult' (parfois traduit par confession, comme le fait le Père Chéry dans son Offensive des sectes, mais ce dernier classé l'antoinisme comme secte guérisseuse).


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  • Titre :     Le Syndrome du berger
    Auteur :     Jean-Yves Roy
    Édition :     Boréal, 1998
    Format :     276 pages

    Résumé :
        Notre fin de millénaire comporte son lot de convictions extravagantes. Suicides et homicides reliés aux activités des sectes inquiètent l'opinion publique. On est souvent tenté d'attribuer ces phénomènes à des techniques abusives de lavage de cerveau ou à la manipulation mentale. Le gourou, le « berger », est un prédateur, un criminel, qui enchaîne ses victimes à ses perversions ou à ses délires.
        Aussi séduisantes, voire aussi justes qu'elles puissent être, les théories du berger prédateur ont toutefois en commun une même lacune. Une secte ne peut exister sans la contribution d'un personnage singulier : l'adepte. La vraie question n'est-elle pas en effet de savoir pourquoi des gens adhèrent à de pareilles propositions ? Qu'est-ce qui les attire, les fascine et que toutes les dénonciations de toutes les séductions charismatiques du monde omettent de décrire ? C'est cette part de l'adepte que Jean-Yves Roy tente ici de cerner, en développant le concept de « dépendance dogmatique ».
        Comment certains individus, atteints de délire d'élection, passent une partie importante de leur vie à recruter de nouveaux adeptes ? Comment certaines personnes en viennent à consacrer leur vie à la quête obsédante d'un berger susceptible de leur apprendre la vérité absolue ? Comment ces deux univers se rencontrent et interagissent ? C'est cette interaction, souvent complexe, que l'auteur nomme le « syndrome du berger ».

    A propos de l'auteur :
        Jean-Yves Roy est psychiatre et psychanalyste. Adjoint à l'Université de Montréal, il est également attaché à l'hôpital Louis-H.-La Fontaine et au Centre Dollard Cormier.

    Extraits :
    Chapitre 4 : Contextes culturels
    Rose compassion (p.98-99)
        Après la Seconde Guerre mondiale, l'Etat semblait vouloir se substituer aux organismes charitables dans la prise en charge de l'indigence ou de la souffrance. Cette volonté témoignait d'une définition généreuse de la santé, qui englobait le développement social de l'individu, et indiquait aussi clairement le caractère nécessaire - et non aléatoire - qu'on reconnaissait à ce bien-être. Progressivement, toutefois, cette idéologie de l'opulence a fait place à une idéologie néolibérale plus restrictive. Différents analystes font coïncider ce retournement avec la crise du pétrole du début des années 70. Constatant les limites d'un socialisme parfois naïf, l'Etat démocratique moderne a voulu limiter son rôle. Un vide relatif s'est ainsi créé, ouvrant un espace indécis à la compassion.
        La famille s'est aussi effondrée, amplifiant ce désarroi, cependant qu'on réclame du citoyen de plus en plus d'efficacité, lui tenant le discours sur la qualité totale. Le sujet de nos sociétés se trouve coincé entre une exigence qui n cesse de s'accroître et une infrastructure de soutien de plus en plus ténue. Cette situation a donné naissance à une sociologie de la sécularisation ou de la laïcisation, que Dawson et ses collaborateurs associent volontiers à la montée récente du dogmatisme.
        Qui donc, dans un pareil contexte, va prendre en charge la compassion ?
        De nombreuses entreprises dogmatiques ou charismatiques ont saisi cette lacune de nos cultures et profitent de la souffrance pour attirer et endoctriner les paumés du productivisme. Au moment où le sujet en a grand besoin, elles lui proposent un accueil inconditionnel. Alors que chacun méprise le raté ou le malade, elles lui offrent un pardon. Sincère dans un grand nombre de cas. Une compassion réelle. Ce geste, en soi, n'a rien de fanatique, loin de là. C'est dans un tel esprit que se sont développées les oeuvres de mère Teresa. Et de nombreux rapports font état de groupes dogmatiques qui ont procuré à leurs commettants un soulagement authentique, sinon une guérison psychologique.
        Il est pourtant des circonstances où la compassion elle-même peut se fanatiser. Il est des sectes, en effet, qui, bien que dépourvues de toute compétence réelle en matière de soins autant que du sens des responsabilités, ont discerné la détresse de certaines personnes et y ont répondu, saisissant le pouvoir qu'elles pouvaient en tirer. C'est le désir d'emprise du berger ou le délire d'élection au coeur de son action qui permettent d'identifier de tels groupements. L'humilité réclamée des sujets devient humiliation ; l'acquiescement à certaines réalités difficiles, résignations déshumanisante.

    Chapitre 5 : Le chemin le plus fréquenté (p.121)
        Depuis Jonstown, Charles Manson, Waco, l'OTS, l'affaire du gaz sarin et la secte Aum de Tokyo, Marshall Applewhite et la comète de Hale-Bopp, l'Oklahoma de Timothy McVeigh, l'intérêt des media pour les sectes et le phénomène dogmatique en général n'a cessé de croître. Le problème de la presse, cependant, c'est qu'elle se doit de rejoindre un vaste public. Il arrive donc qu'elle simplifie certains exposés dans le but de maintenir l'intérêt de ses lecteurs. Question de conserver à l'événement qu'elle rapporte son caractère sensationnel. Cette démarche, par ailleurs nécessaire, est propice à la diffusion des préjugés réducteurs mais populaires, qu'elle amplifie et cristallise dans des jugements à l'emporte-pièce. Dès que l'on veut dépasser le niveau de la sensation, il nous faut débusquer ces préjugés, dénoncer ces simplifications qui nous convainquent mais n'ont rien de commun avec la vérité. Il nous faut, en un sens, quitter la secte de nos convictions médiatiques, faire le deuil de nos croyances rassurantes, abandonner le berger journaliste pour entreprendre une démarche de connaissance mieux assortie à la réalité.

    Chapitre 6 : Le jeu de la certitude
    Accueil et recrutement : la première illumination
    Une vérité rudimentaire (p.147)
        Parce que, tout simplement, fascinés par le dogme qui les porte, ils [le berger ou gourou et ses adeptes] oublient que la vérité n'existe pas et qu'on est sans cesse en train d'en recréer une version précaire, seul comptant le processus qui nous amène à du plus vrai.

        L'auteur nous rappelle que nous sommes des homo interpretens, nous interprétons toujours le monde, la plupart du temps par du prêt-à-penser (la culture environnante dans laquelle nous avons baigner au fil des ans), et rarement, en cherchant par nous même hors des sentiers battus.

    Chapitre 10 : Retracer la question
    Apprendre et créer (p.225)
        La science voudrait remplacer la composante conviction par l'esthétique d'une démonstration, la rigueur d'un raisonnement, l'exactitude d'une évidence. L'épidémie de convictions dogmatiques que l'on traverse démontre que cet espoir n'est pas réaliste. Les philosophes soutiennent que la science ne répond par aux questions existentielles sur le sens de la vie et de la souffrance. C'est vrai. Cette lacune justifie assurément une partie des démarches dogmatiques. Mais il y a plus : la démarche scientifiques, en tant que telle, est neutre et a peu à voir avec les composantes affectives. Or, si notre connaissance est bimodale, particulaire et ondulatoire, elle est surtout affective. Nous avons besoin d'espoir, d'enthousiasme ou de cohérence, tout autant que d'exactitude.
        Il est intéressant de voir comment, dans un tel contexte, le maître se comporte avec son disciple.
        Nous avons dit antérieurement que le disciple se met en quête d'un maître au moment où la culture ne répond plus à ses attentes. Il constate alors que sa question coïncide avec un non-encore-pensé. Conscient de sa vulnérabilité, ayant perdu ses certitudes, il s'en ouvre à son maître.
        Alors que le berger imposteur saisit cette occasion pour imposer sa réponse, le maître est attentif à la demande du disciple. Il sait que sa question est à la clé d'un processus vital. Il sait surtout qu'en interrompant cette quête avec une réponse toute faite il bloquerait la machine à penser.
        Il invitera plutôt le disciple à consulter les cultures qui se rapprochent de sa question. Il lui transmettra comment, dans le monde actuel, on pense ce genre de chose. Mais il prendra bien soin de ne pas lui laisser croire qu'il s'agit d'une réponse définitive. Au contraire, il lui indiquera les vides de cette connaissance : des vides à l'intérieur desquels le disciple pourra poursuivre sa démarche personnelle.
        Sachant aussi que, pour poursuivre, le disciple a besoin de motivation, le maître en appellera, à la curiosité du disciple, l'incitera à fouiller, à dépasser les premiers énoncés. Ici, encore, sa démarche diffère de celle du berger imposteur. Ce dernier vend de la conviction. Le maître offre une denrée affective tout aussi efficace : la curiosité. Au moment de recevoir le prix Kalinga pour ses talents exceptionnels de vulgarisateur, Fernand Seguin déclarait qu'il s'était toujours fait un devoir de transmettre non pas de la connaissance, mais du désir de connaître.
        A la différence de la conviction, cette curiosité permet de tolérer l'incertitude inévitable tout au long du parcours de représentation.
        Le sens n'est jamais évident a priori. Il est la conséquence de l'oeuvre, de la démarche ou du processus. Parvenir au sens suppose que l'on s'arme de patience, que l'on fasse confiance. Le maître sait que, dans cette aventure, le désir, la curiosité, l'espoir sont bien plus prometteurs qu'une certitude. Il instille le désir.
        On peut tenir le même raisonnement au sujet de la création. A la différence que la création aborde de façon plus directe le non-encore-pensé, non seulement par soi, mais par la culture.
        Les experts affirment que le volume de nos connaissances double tous les sept ans. Pourtant, malgré ce rythme rapide, notre besoin de métaphores nouvelles n'est jamais étanché.
        En explorant ses questions propres, il arrive que le sujet rejoigne une questio qui préoccupe d'autres personnes. Les métaphores qu'il invente pour supporter sa propre incertitude seront assurément utiles au moins à quelques autres. Que ce soit un roman ou un nouvelle théorie de l'atome importe peu. Pour se maintenir, la vide de la pensée à besoin de métaphores qui lui permettent d'aborder d'autres champs d'incertitude, de non-encore-pensé.
        Le berger n'envisage pas ainsi sa créativité. Il a tellement besoin d'être reconnu, tellement besoin de recruter des adeptes qu'il oublie que toute métaphore est aussi un service à la collectivité. Ce qu'il tente de faire croire, c'est qu'il détient, du fait de son élection, une vérité absolue et incontestable. Il n'imagine guère cette vérité comme une phase relative d'un processus. Il ne peut l'entrevoir que comme la consécration d'une apothéose, la sienne.
        Au moment du retour, l'enfant prodigue [prodigue par rapport au berger et à son retour d'un dogme sectaire] devra désapprendre cette certitude. Il devra découvrir la curiosité, l'enthousiasme, le désir et accepter que ce désir n'engendre pas la certitude mais simplement l'élan nécessaire pour poursuivre une marche incertaine.

    Chapitre 12 : Autonomie de pensée (p.245-246)
        La France, particulièrement touchée par cette extravagance de pensée, a publié en mars 1997 un volumineux rapport sur les sectes. A sa suite, on a mis sur pied un observatoire interministériel permanent, dont la fonction est "d'étudier le phénomène, de rassembler toute l'information disponible dans un centre de documentation accessible au grand public et de la diffuser, d'assurer l'accueil et l'information du public [...] formuler des propositions au gouvernement [...] et de faire rapport au premier ministre."
        En annexe au rapport, on trouve une liste de 189 groupes déclarés sectaires. Le YMCA y figure, au même titre que l'OTS. A l'évidence, la volonté de vigilance l'emporte sur le sens commun. Dans la foulée de cette méfiance ainsi légimitée, les groupes antisectes européens, français ou belges entre autres, ont adopté des attitudes qui frôlent parfois la paranoïa pure et simple. Pareille inflexibilité ne peut guère promouvoir une compréhension adéquate du phénomène. Cet état de fait est en partie relié à une méconnaissance encore répandue de la réalité culturelle ou clinique du dogmatisme en général.

    Chapitre 12 : Autonomie de pensée
    Le lieu de la dépendance (p.252-253)
        Il est une autre prétention de nos cultures démocratiques qui nous devons nuancer. Officiellement, en effet, nos cultures préconisent l'autonomie des concitoyens. Les statistiques démontrent pourtant que nous avons encore, à ce sujet, une longue route à parcourir.
    [...]
        En tant que moyen d'altérer la conscience, le groupe dogmatique présente plusieurs avantages. Contrairement à la plupart des drogues qui produisent un effet spécifique, sédation, excitation ou modification de la perception, le groupe dogmatique varie ses effets en fonction des circonstances. Contrairement à la drogue qui tire son pouvoir de la substance, la consommation de vérité est associée à la fréquentation d'un groupe à haute densité relationnelle. Pour plusieurs, elle apparaît donc comme une solution immédiate au besoin de cohérence et de conviction. Un besoin que ne comble pas la culture pluraliste et démocratique dans laquelle nous vivons.

    _____________

        Pour finir ses extraits, je peux vous conseiller, pour avoir un bon aperçu de ce que peut être une vie selon un principe dogmatique sectaire, de lire Un bonheur insoutenable de Ira Levin (ce livre à l'avantage de présenter cette vie de façon neutre, voire presque méliorative). Ainsi que le célèbre 1984 de Georges Orwell.
        Pour la problématique de la liste des sectes, lire : Les rapports Etat-Eglises à l’épreuve des nouvelles minorités, La controverse sur les sectes dans les pays francophones [http://www.willyfautre.org/conferences/1999/19990515GeneveFr.pdf]


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  • Titre :     La France aux cent sectes
    Auteur :     Jean-Pierre Van Geirt
    Édition :     Vauvenargues, 1997
    Format :     384 pages

    Résumé :
        A l'heure où vous lisez ces lignes, un homme, une femme, un enfant sont en danger de secte .
        La vie difficile, le chômage, la foi perdue, la famille éclatée... Une triste fin de siècle, un sale tunnel pour les enfants du troisième millénaire...
        Désemparés par un monde qui leur échappe, des milliers de nos compatriotes sont tombés dans le piège des sectes et de leur quincaillerie ésotérico-philosophico-religieux. En France, elles sont plus d'une centaine à régner sur des êtres en voie de perdition.
        Qui et que sont-elles ? C'est la question à laquelle ce livre s'efforce d'apporter une réponse.

    Critiques :
        La France aux cent sectes, J.P.Van Geirt, Vauvenargues (une simple liste sans développements)
    source : http://www.antisectes.net/biblio.htm
        Mais il est dommage de voir apparaître des encadrés " humoristiques " qui nuisent à la crédibilité de l'auteur. D'autre part, l'ADFI a précisé dans une note interne qu'elle ne cautionne pas ce livre.
    source : http://www.prevensectes.com/cent.htm

        Les petits encadrés "humoristiques" sont critiqués. Il y a de quoi en effet : non seulement ils n'apportent rien (cela ne vole d'ailleurs pas très haut, p.59 : "Les gens de chez Subud n'ont pas la foi ni de morale, je veux dire que Subud ne propose rien de tout cela. Les gens de chez Subud ne connaissent qu'un chose : "la force", la force qui est en toi. Luke Skywalker et son pote le Jedi auraient-il fait un séjour dans la secte avant de s'embarquer pour la guerre des étoiles ?"). Mais en plus il critique ce que même les Rapports ministériels sur les sectes se défendaient de faire : critiquer la pensée des groupes (ces encadrés sont même parfois de très mauvais goûts, p.82 : "Le 19 juillet 1999 : l'Apocalypse. Les "surhommes" embarqueront dans leur Arche de Noé-Ovni, probablement pour rejoindre leurs modèles extraterrestres. Et dire qu'il nous faudra attendre l'été 1999 pour les voir partir ! Que les années passent lentement...". Quand on sait que le suicide de Heaven's Gate ou les Portes du Paradis/du Ciel en 1997 a justement pour origine la croyance en l'espoir que leur âme rejoigne un vaisseau spatial supposé caché derrière la comète Hale-Bopp et convoyer Jésus, on s'inquiète du professionnalisme du journaliste. Ce fait, l'auteur doit le connaître puisqu'il en parle dans son introduction, nous le verrons).
        L'auteur pensait certainement une petite critique humoristique manquée au débat. Il a pu donc trouvé un éditeur pour combler ce "manque". Certaines Maisons d'édition ne seraient-elles pas également sectaires dans leur avidité à publier des livres dont le sujet provoquera la ruée ?

        Dans son avertissement, l'auteur nous précise pourquoi 100 sectes, alors même que le rapport (décidé caduque par le rapport de 2003) établi une liste de 200. 100 sectes car :
    - une secte peut avoir plusieurs noms,
    - telle ou telle sectes passe son temps en procès (!),
    - certaines sectes ne durent pas assez longtemps pour être recensées,
    - pour ne pas leur faire de publicité.
        Or l'auteur ne signale jamais les différents noms des sectes (Les Amis de l'Homme, Ecoovie), de même il retient des mouvements qu'il ne considère pas lui-même comme étant des sectes (Amway, Herbalife, Foi Baha'ie, Reiyukai). Il relate aussi des mouvements ne regroupant que quelques personnes (l'Arbre au Milieu, Ecole de l'essentialisme-Sundari), ou étant à peine présent en France (Ghagwan / Osho, Eglise catholique apostolique, Eglise universelle et triomphante), ou même n'existant plus (Château de Magnet, Ordre du Temple Solaire).
        Dans l'introduction une phrase choque : "Tous [les adhérents de sectes] sont à la recherche d'un mieux être qu'ils ne trouveront pas. Sinon pourquoi le "suicide" collectif de Jonestown en Guyane faisant 923 morts en 1978 ou tout près de nous, en mars 1997, les 39 "suicides" de la Porte du Ciel, à Rancho Santa Fé ? Entre ces deux chiffres de désespoir, les sectes sont responsables d'au moins 214 autres suicides recensés." (p.10). L'auteur parle de 200.000 personnes faisant partie d'une secte. A cela il compare (sans aucune réserve) les 923+39+214 = 1176 suicides. Sur 200.000 adeptes cela donne = 0,00588% de mortalité. C'est peu, et même si c'est trop, cela reste peu.
        Remarquons encore quelques chose, notamment pour l'antoinisme : quand ce mouvement guérit, ce ne peut être grâce au Père ou au guérisseur antoiniste : c'est la suggestion, ce n'était pas un "vrai" malade, c'est psychosomatique, c'était neurologique... Bref la guérison n'est pas possible dans ce mouvement. Mais ce même mouvement est accusé de faire des morts (sans qu'aucun tribunal n'ai prononcé de sanction pour dérive sectaire contre ce mouvement).

        Voyons maintenant la fiche que consacre Jean-Pierre Van Geirt à l'antoinisme (p.43-46). On verra qu'il n'y a pas que les encadrés qui nuisent à la crédibilité de l'auteur. Des corrections sont encore et toujours nécessaires. "Rapidité, Rigueur et Recoupement de l'information" nous dit sa biographie wikipedia. Je ne vois là aucun de ces adjectifs à caractériser ce livre.
    L'HISTOIRE
        Après avoir exercé une kyriele de professions (1) en Belgique, en Pologne et en Prusse, le Belge Louis Antoine (1846-1912) se trouve un jour confronté à un drame dont il sortira profondément perturbé : la mort de son fils décédé à l'âge de vingt ans (2). Bien que né dans une famille très catholique, Louis Antoine ne trouve plus de réconfort dans l'Eglise traditionnelle. Il se lance alors dans le spiritisme pour tenter de communiquer avec son défunt fils (3).
        Soudain, c'est la révélation. Louis Antoine se découvre des dons de guérisseur et de médium d'origine divine. Rapidement, il crée donc un groupe spirite, Les Vignerons du Seigneur, et se détache définitivement du catholicisme (4). Parallèlement à ses pratiques d'exorciste, son travail de guérisseur et ses exercices de communications avec les morts, Louis Antoine publie son seul et unique ouvrage intitulé La Révélation de l'auréole de la conscience (5).
        Après son installation à Jemeppe-sur-Meuse en 1888, Louis Antoine se consacre quasi-essentiellement à ses activités de guérison à l'aide de potions magiques, d'impositions des mains, de régimes alimentaires. Mais, en 1901, il est condamné pour "exercice illégal de l'acte de guérir" (6). Loin de se décourager, il s'oriente alors vers la guérison magnétique qui ne repose que sur la bonne foi du guérisseur et des esprits qui l'accompagnent (7).
        1906 marque une rupture pour Louis Antoine qui abandonne le spiritisme et érige un temple dans sa propriété de Jemeppe-sur-Meuse. C'est à cette période qu'il s'autoproclame le "Père" (8), prophétise et guérit ses adeptes baptisés "antoinistes". En toute logique, c'est en 1910 que Louis Antoine institue le culte antoiniste. A sa mort en 1912, c'est sa femme, Catherine Collon, la "Mère", qui prend la tête du mouvement (9). Sous son impulsion, l'antoinisme va connaître un certain essor.
        En 1922, l'antoinisme trouve sa consécration en Belgique grâce au décret royal qui lui confère le statut d'association reconnue d'utilité publique. C'est le point de départ du développement des structures du mouvement aussi bien en Belgique qu'en France. Les salles de lecture antoinistes se multiplient tout comme les temples (10). En 1940, à la mort de Catherine Collon, on ne recense pas moins de vingt-cinq temples en Belgique (11).
        A ce jour, on compte encore un soixantaine de temples antoinistes, répartis entre France et Belgique. A cela, il faut rajouter les nombreuses salles de lectures au nombre de quatre-vingt-dix en France et d'une centaine en Belgique (12). Le mouvement revendique cinquante mille adeptes (13) à travers le monde, notamment au Congo, en Australie, au Brésil et bien sûr, en Europe. En France, on en recense environ deux mille cinq cents sans compter les consultants. La direction du mouvement est assurée de façon collégiale, sans qu'aucun des dirigeants ne soit investi du rôle de représentant du "Père" (14). Il est à noter que le développement de l'antoinisme s'est nettement ralenti ces dernières années.

    LA DOCTRINE
        Pour l'antoinisme, le mal, la matière et la mort n'existent pas, tout comme Dieu qui est en tout. La vie corporelle est considérée comme une illusion. Toute désincarnation appelle une réincarnation. Douleurs et souffrances ne sont dues qu'à l'avidité de notre intelligence. Il ne faut donc que compter sur la foi en soi-même. Cependant, malgré la contradiction, les malades antoinistes se regroupent dans des séances collectives, les "opérations", pour combattre les forces néfastes. Le thaumaturges guérit avec l'aide d'un représentant de l'au-delà. (15)
        Dix principes (16) :
        - Jésus était un médium guérisseur. (17)
        - La père Antoine révèle son enseignement. (18)
        - La réincarnation existe. (19)
        - L'homme est naturellement bon.
        - L'unique péché est la croyance dans le mal. (20)
        - L'homme est le seul responsable de ses souffrances.
        - Tout est Dieu et Dieu est en tout.
        - La vie du corps n'est qu'illusion.
        - Le père Antoine ne veut que soulager les souffrances de l'humanité.
        - Le but du père Antoine est de consoler et de guérir par la foi. (21)

    Le CULTE
        Ouvert à tous, le culte antoiniste est des plus rudimentaires. Le dimanche, on ne s'y adonne à aucun sacrement ; en revanche, on pratique "l'opération" pour combattre les fluides négatifs. Au cours de ces réunions, les adeptes lisent les écrits du "Père", Louis Antoine, prient et sollicitent les témoignages de guérison. (22)

    LA PROPAGANDE ET LE RECRUTEMENT
        L'objectif des antoinistes n'est pas directement de convertir. Il s'agit avant tout de guérir et de consoler par la foi. A ce titre, jamais les antoinistes ne font appel aux médecins ou à la pharmacologie, à une exception près, les décoctions de plantes (23). Il est d'ailleurs nécessaire d'être végétarien pour espérer accéder à la guérison. (24) Toutes les croyances sont respectées et on ne cherche pas à embrigader de nouvelles personnes.

    STATUT ET ORGANISATION
        En France, "L'Association culturelle antoiniste du Collège des Desservants de France" (25) est une association déclarée conformément à la loi de 1901. (26) Le siège mondial du mouvement se situe à Jemeppe-sur-Meuse.
        Les desservants des temples et des salles de lecture ne sont pas rémunérés et ils publient un journal, L'Unitif.

     

       Insolites, ces antoiniste, qui nient en bloc   l'existence de Dieu, du mal, de la matière.   Bah, le père Antoine peut bien l'affirmer,  personne n'est obligé de le croire. (27) Mais   quand il veut nous persuader que les dou-   leurs physiques viennent de l'intelligence, là,  on est en droit de se demander : il nous   prend pour des c... le père Antoine! (28) "Point du tout", me murmure un antoiniste, "c'est    un test, comme un examen médical : si vous   croyez ce qu'il dit, le père Antoine, vous êtes  en bonne santé, sinon il faut vous faire soi-   gner" (29).


    (1) Cela a été le sujet d'un de mes billets : il aura exercé 6 métiers. Quand on connaît l'époque bouleversée durant laquelle Louis Antoine vécu, cela n'est pas étonnant. Il ne connaître cependant que 4 employeurs.
    (2) Plutôt que la mort de son fils (la biographie de Soeur Desart et Frère Deregnaucourt dit "mais grâce à leur grande foi, aucun des deux époux n'en fut découragé ; au contraire, ils se dévouèrent davantage."), c'est surtout l'accident dont il est la cause provoquant la mort d'une camarade de régiment.
    (3) Encore la même erreur : Louis Antoine devient spirite en 1884, et son fils meurt en 1893.
    (4) Le temps entre lequel Louis Antoine découvre le spiritisme et que se fonde les Vignerons du Seigneur dure environ 6 ans.
    (5) Ce n'est pas le seul et unique ouvrage publié par Louis Antoine, hormis le PETIT CATÉCHISME SPIRITE, LE DEVOIR et L'ENSEIGNEMENT D'ANTOINE LE GUÉRISSEUR, l'Enseignement se compose de la Révélation par le Père Antoine, Le Couronnement de l’Oeuvre Révélée et le Développement de l’Enseignement du Père. L'AURÉOLE DE LA CONSCIENCE, parut pendant deux ans est la Revue mensuelle du Nouveau Spiritualisme.
    (6) Louis Antoine revient en Belgique et s'installe à Jemeppe-sur-Meuse en 1884. En 1901, il est condamné à  60 francs d'amende, avec sursis de deux ans, et aux dépenses du procès 78,25 francs pour exercice illégal de l'art de guérir.
    (7) Le magnétisme animal, aussi appelé mesmérisme, est un ensemble d'anciennes théories et pratiques thérapeutiques qui se développèrent de la fin du XVIIIe siècle à la fin du XIXe siècle en Occident  et qui eurent un impact important sur le développement de la médecine, de la psychologie et de la parapsychologie (source : wikipedia). Il postule l'existence d'un fluide magnétique. Certains spiritualistes prétendent agir directement sur le patient, sans l'influence d'un fluide, par la volonté et la prière. D'autres considèrent que les magnétisés entrent en contact avec des entités supra-humaines. Louis Antoine passa par les deux phases.
    (8) C'est n'est pas Louis Antoine qui se nomma lui-même le Père, mais il avait l'habitude de nommé les gens proches de lui, mes enfants (rappelons qu'on ne nomme frère et soeur dans le spiritisme). De là vient certainement la dénomination de Père et Mère.
    (9) Elle prend la tête du mouvement, par la dénomination de Père. Régis Dericquebourg rappelle que Mère disait : "Quand le Père est parti, il ne m'avait fait aucune recommandation que celle de suivre ses inspirations et j'ai eu beaucoup de tourments après son départ". Dans ce cas, je ne parlerais pas de son impulsion. C'est plutôt sous l'impulsion des adeptes dirigés spirituellement par Mère que l'antoinisme va connaître un certain essor.
    (10) Pour la France, on peut le dire pour les temples (2 temples en 1913, puis il faut attendre 1920 (Vichy), 1921 (Tours) puis 1922 (Villeurbanne et Caudry)). Par contre, en Belgique, il y a eu une voir deux ou trois ouverture de temples chaque année de 1910 à 1919. Il n'y en eu plus en 1920, 1921, et 1922. La plupart des ouvertures de salles de lecture eurent cependant lieu en 1912, 1913 et 1914.
    (11) Je compte pour ma part 29 temples en Belgique en 1940.
    (12) En 1993, Régis Dericquebourg n'en compte plus en France que 44 salles de lecture. En Belgique, Mère décide qu'il n'y aura plus de salle de lecture, à partir de 1932.
    (13) Le mouvement ne revendique aucun nombre d'adepte. Il n'y a pas de baptême ou de registre, donc impossible de revendiquer quoi que ce soit.
    (14) Le rôle de Représentant du Père a réapparu en France en 1988. En Belgique, il y en eu un à partir de 1985.
    (15) Bon, je ne vais pas m'évertuer à expliquer à quelqu'un qui ne veut pas comprendre la doctrine antoiniste. Mais pour l'antoinisme Dieu existe puisqu'il est en tout (le transcendantalisme ne prétend pas le contraire). Toute désincarnation appelle une réincarnation jusqu'à atteindre l'Unité de l'ensemble par son travail moral. Pour vaincre douleurs et souffrances, il ne faut que compter sur la foi en soi-même, par l'intermédiaire d'un guérisseur (c'est ce que les psychanalystes appellent le transfer). Les antoinistes se regroupent dans des séances collectives, les "opérations" dans un temple pour méditer et se régénérer. Le thaumaturge guérit avec l'aide d'un seul représentant de l'au-delà, le Père Antoine (qu'en tant qu'antoiniste, on ne dit pas être dans l'au-delà).
    (16) Euh, je ne sais pas d'où Jean-Pierre Van Geirt a pris ses dix principes... Cela ne correspond en rien aux dis principes révélés par le Père et encore moins à voir avec la doctrine antoiniste.
    (17) Ce n'est même pas complètement vrai pour les antoinistes français, une partie des adeptes peut-être (c'est le libre-arbitre de pouvoir le penser), mais cela ne fait pas partie de la doctrine. La seule référence au Christ, présente uniquement dans les temples en France, dit que l'Enseignement du Christ et celui du Père sont les mêmes.
    (18) Qu'est-ce que c'est que ça pour un principe ?
    (19) La doctrine antoiniste est basée sur un principe de réincarnation. Le Père le démontre. Donc elle existe. Si on est pas d'accord avec ça, alors elle n'existe pas. Je suis antoiniste et je ne suis pas sûr de croire en la réincarnation.
    (20) La croyance que le mal existe est une illusion. Mais il n'y a pas de notion de péché dans l'antoinisme.
    (21) C'est deux derniers "principes" (qui n'en sont pas rappelons-le) semble être tiré de "Un adepte du Père Antoine", au début de la Révélation.
    (22) Il n'y a qu'un adepte qui puissent lire les écrits du Père, c'est le lecteur, qui doit être costumé (il peut être différent d'un jour à l'autre selon l'organisation du temple, mais cela ne sera pas n'importe quel adepte, comme l'auteur semble le laisse croire). Et on ne sollicitent aucun témoignage de guérison dans l'antoinisme (au contraire de la Science chrétienne). Ensuite la prière sera intérieure, et nullement imposée par le culte. Par exemple, je ne prie personnellement pas dans un temple.
    (23) Encore une fois la même idée subjectif et partial. Il n'y a que le Père qui soigna pendant un temps en distribuant entre autre des décoctions de plantes. Il abandonna lui-même tout remède matériel. Et il avérait maintenant (et depuis au moins 1949, on le lit dans Antoine, l'Antoinisme, les Antoiniste de Jacques Michel). D'après le sondage sur mon site (au 14 mai 2010), on voit que la grande majorité des antoinistes n'ont rien changés à leur position vis-à-vis de la médecine : 71% (17 votes) n'ont rien changé par rapport à la médecine et les médicaments. Et 25% (6 votes) évitent les médicaments mais consultent toujours leur médecin. 4% (1 vote) évitent de consulter un médecin et se soigne par médicaments homéopathiques. On est loin du "jamais" de l'auteur.
    (24) Autre préjugé, qui fera l'objet d'un prochain sondage sur mon site. Il n'est pas nécessaire d'être végétarien pour être antoiniste. Le Père l'était parce que cela lui convenait, Mère ne le fut pas à ma connaissance.
    (25) Il s'agit de l'Association Cultuelle Antoiniste du Collège des Desservants de France" (en abrégé "Cultuelle Antoiniste de France") datant de 1962. En 1988, la Cultuelle Antoiniste de France change de titre par modification de ses statuts, et devient Culte Antoiniste.
    (26) En France, le Culte Antoiniste est une association Cultuelle, régie par la Loi de 1905 sur les cultes.
    (27) En effet, personne n'est obligé de le croire, mais il y a cependant des gens pour le croire. C'est leur liberté, n'en déplaise à l'auteur, de partager les vues d'un des plus grand philosophe du XVIIIe siècle, George Berkeley, et avec lui de tout les immatérialistes.
    (28) Comme Mary Baker Eddy prend pour des c... ses quelques centaines de milliers de croyants. La Science chrétienne n'est pas retenu par l'auteur pour sa liste de la France aux cent sectes. Ensuite, on sait qu'en matière de croyance, la c..erie est légion : que penser d'une femme qui enfante en étant vierge et de quelqu'un qui ressuscite 3 jours après sa mort ?
    (29) Je ne commenterai pas cette phrase sortie de son contexte. De plus si c'est le même antoiniste qui lui a donné ces renseignements qui m'ont valu la peine de faire une trentaine de correction, je ne donne pas cher de cet antoiniste.


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  •     Couverture portant l'inscription d'Antoine le Généreux.


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  • Article original : Meat Eaters Live a lie by Live Science Staff, published on July 17th 2008.

    Alors qu’un énorme steak juteux est peut-être un nirvana culinaire pour beaucoup, votre goût pour le bœuf pourrait bien dépendre de vos attentes en la matière plutôt qu’être basé sur la réalité.

    Partant de la supposition que la viande est associée avec le pouvoir social dans l’esprit de beaucoup de gens, des chercheurs ont noté des participants sur une étude permettant de quantifier le poids du pouvoir social dans la décision de manger de la viande. Le but étant de déterminer les perceptions culturelles attachées à la consommation de viande.
    Ainsi, les chercheurs ont dit aux participants qu’ils goûteraient soit un sandwich à la saucisse de bœuf, soit un sandwich végétarien. Vous pouvez deviner la suite.

    Bien entendu les chercheurs ont utilisé un des plus anciens outils des sciences sociales : ils ont menti.

    Des participants ont eu ce qu’on leur avait promis, d’autres ont mangé sans le savoir l’autre type de sandwich. Puis, ils ont répondu à un questionnaire sur leur appréciation de la nourriture qui leur avait été servie.

    « Comparés à ceux qui ont mangé le sandwich au bœuf,  les participants qui ont mangé l’alternative végétarienne n’en ont pas moins bien noté le goût et l’arôme », écrivent les scientifiques dans le numéro d’août du Journal of Consumer Research. « Cela démontre que l’appréciation des participants sur ce qu’ils mangent est influencée par ce qu’ils croient avoir mangé et aussi par les valeurs que chacun associe à sa nourriture. »

    Cette étude fut effectuée par Michael W. Allen à l’université de Sydney, par Richa Gupta de l’université de Nashville et par Arnaud Monnier de l’Institut Nationale Supérieur de Formation Agro-alimentaire (INSFA) de Rennes. Un deuxième test effectué avec une boisson gazeuse connue et une autre vendue sous la marque d’une enseigne apporta des résultats similaires.

    D’autres études ont démontré le même parti pris gustatif de nos papilles. Par exemple, l’année dernière des scientifiques ont trouvé que la couleur du jus d’orange agit sur la perception des gens quant à son goût.

    Un exemple classique sur la capacité des gens à se mentir est celui de l’étude de 2004 sur Coca-Cola et Pepsi-Cola. Elle mit en évidence que, dans les tests à l’aveugle, les participants n’ont pas de préférence pour l’une ou l’autre boisson. Mais quand on leur annonçait que le verre qu’ils buvaient contenait du Coca, ils affirmaient dans 75 % des cas que le verre de Coca-Cola avait le meilleur goût alors que dans ce cas les deux verres contenaient la même boisson.

    source : http://www.l214.com/consommation-viande-culturelle


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