• Construction rue du Pré Saint-Gervais (Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris 21 oct 1927)

                Demandes
    en autorisation de construire.

    Du 19 octobre 1927.

       19e arr. – Rue du Pré-Saint-Gervais, 43 bis. - Prop., Association cultuelle Antoiniste. - Arch., M. Aubry, 10, rue Emile Zola, à Tours. – Temple (1 étage).

     

    Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, 21 octobre 1927


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  • Agrandissement rue du Pré Saint-Gervais (Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris 26 mai 1928)

                 Demandes
    en autorisation de construire.

    Du 24 mai 1928.

        19e arr.  – Rue du Pré-Saint-Gervais, 45 bis. - Prop., Association cultuelle antoiniste. - Arch., M. Aubry, 10, rue Emile Zola, à Tours (Indre-et-Loire). — Temple (1 étage).

     

    Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, 26 mai 1928


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  • Rue du Pré-Saint-Gervais (Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris 16 juillet 1966)

    19. – Cession, par la Ville de Paris, d'une parcelle de terrain sise 47, rue du Pré-Saint-Gervais (19e), comprise dans l'îlot de la place des Fêtes.

        M. Rocher, au nom de la 3e Commission. – Mesdames, Messieurs, par mémoire du 22 juin, M. le Préfet de la Seine nous propose d'autoriser l'aliénation d'une parcelle de terrain sise dans l'îlot de rénovation de la place des Fêtes, 47, rue du Pré-Saint-Gervais, dans le 19e arrondissement, d'une superficie de 258,9 mètres carrés, au prix de 530 F le mètre carré, au bénéfice du culte Antoiniste pour agrandissement de son lieu de culte. Ce prix, qui est celui du mètre carré libéré, comme en matière d'équipement public, résulte du dernier état prévisionnel des recettes et dépenses approuvé par l'Administration des domaines de l'Etat. La somme versée par le culte Antoiniste entrera en compte au bilan de l'opération de la place des Fêtes.

        Cette opération contribuant à l'amélioration du parcellaire de la rue du Pré-Saint-Gervais, je vous propose, Mesdames, Messieurs, au nom de votre 3e Commission, d'adopter les conclusions du mémoire préfectoral.

        Adopté (1966, 287).

    Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, 16 juillet 1966


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  • Impasse Roux (Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris 1 juil 1954)

    Demande d'autorisation de construire.

    Du 26 au 28 juin 1954.

        17e arr. – 6, impasse Roux. – Prop., Union antoiniste, représentée par M. Flaquin, arch., à Evreux. – Construction de dépendances pour temple.

     

    Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, 1 juillet 1954


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  • Construction Impasse Roux  (Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris 1 juil 1953)

    Demande d'autorisation de construire.

    Du 5 au 13 novembre 1953.

        17e arr. – 6, impasse Roux. – Pét., Union antoiniste, représentée par M. Plaquin, arch., à Evreux. – Construction d'un temple et d'un bâtiment d'un étage.

     

    Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, 1 juillet 1953


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  • Hellemmes - Journal officiel de la République française. Lois et décrets 13 nov. 1942 

    14 octobre 1912. Déclaration à la préfecture du Nord.
    ASSOCIATION CULTUELLE ANTOINISTE DE HELLEMMES.
    But : modification : Art. 1er.  Le collège des desservants de France, qui siège à Paris, désigne le desservant de chaque temple ; celui-ci désigne les adeptes qui travaillent avec lui.
    Siège social : 56, rue Jean-Bart, à Hellemmes.

    Journal officiel de la République française. Lois et décrets 13 novembre 1942


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  • Vorst (De legerbode, 15 April 1916)

        Vorst. – Naar het schijnt hebben de Antoinisten nog al bijval in de Brusselsche omgeving. Voor het beoefenen hunner geloofsleer hebben zij op de Willem-Van-Haelenlaan eene nieuwe kapel laten optrekken. Kortelings zal zij ter beschikking gesteld worden der geloofsgenooten.

    De legerbode, 15 April 1916

     

    Traduction :

            Forest. – Il semble que les Antoinistes aient encore un soutien dans la région bruxelloise. Pour la pratique de leur doctrine religieuse, ils ont construit une nouvelle chapelle sur le Boulevard Guillaume Van Haelen. Il sera mis, par la suite, à la disposition des croyants.

     

    Temple de Forest (Belgisch dagblad, 8 April 1916)

     

    Article presque identique du journal Belgisch dagblad, 8 April 1916


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  • Les Antoinistes Leclercq - L'autopsie (Le Journal, 25 juil 1912)

    Les “Antoinistes”

            L'autopsie de la petite Leclercq.
        Sur réquisition de M. Kastler, juge d'instruction, le docteur Charles Paul, médecin légiste, a procédé hier à l'autopsie du cadavre de la petite Augustine Leclercq, décédée dans les circonstances que nous avons relatées, au domicile de ses parents, le couple d' « antoinistes » de la rue de la Parcheminerie.
        Le praticien, qui a conclu à la mort par broncho-pneumonie, n'a relevé aucune trace de violence sur le corps.
        Ce résultat n'a rien qui puisse surprendre. On se rappelle qu'en ce qui concerne tout spécialement le décès de la fillette, on avait tout simplement reproché à Leclercq et à sa maitresse de ne pas avoir fait donner à la malade les soins nécessaires. Ceux-ci n'avaient, au reste, nullement cherché à se défendre contre cette inculpation. Ils s'étaient contentés, pour se justifier, d'invoquer leur entière confiance aux doctrines d'Antoine le Guérisseur.

    Le Journal, 25 juillet 1912


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  • Les deux Antoinistes Leclercq (Le Journal, 22 juil 1912)

         Les deux “Antoinistes”

    Comment mourut le Premier Enfant

        L'arrestation de Jules Leclercq et de sa maitresse, Mathilde Santel, le couple fanatique de la rue de la Parcheminerie, a causé une vive émotion dans le coin si populeux et si animé de la rive gauche, qui s'étend de la place Maubert à la rue Saint-Séverin et où, comme nous l'avons dit, le groupe d’ « antoinistes » était très connu. Non pas que cette mesure ait causé la moindre surprise – elle a été, au contraire, accueillie avec un sentiment de véritable soulagement – mais les faits qui l'ont nécessitée ont mis le comble à l'indignation qu'avaient déjà provoquée, le mois dernier, les circonstances dans lesquelles succomba le premier enfant de l'étrange ménage.
        C'est ce dernier point, du reste, qui va faire maintenant le principal objet de l'information judiciaire, les déclarations mêmes du marchand de sacs et de sa compagne ne laissant aucun doute sur les causes du décès de la petite Augustine. Et il semble bien, ainsi que les premières investigations de M. Mélin, commissaire de police du quartier de la Sorbonne, nous permettaient, hier, de l'indiquer, que là encore la responsabilité des deux adeptes d'Antoine le Guérisseur soit terriblement engagée.
        Le repos dominical a marqué un temps d'arrêt dans l'enquête ; mais nous avons pu, au cours de la journée, recueillir néanmoins certains témoignages qui fortifient singulièrement les soupçons de la veille. Fournis, pour la plupart, par d'anciens voisins des deux fanatiques, ils se rapportent à l'époque toute récente où ces derniers demeuraient 8, rue Saint-Julien-le-Pauvre, et on sait qu'ils n'occupaient la baraque de la rue de la Parcheminerie que depuis la date du petit terme, le 8 juillet.
        Toutes ces déclarations peuvent se résumer dans celle que nous fit une ménagère qui fut, rue Saint-Julien-le-Pauvre, la voisine immédiate du couple :
        – Jules Leclercq, nous dit-elle, est venu habiter ici il y a trois ans environ. Taciturne et fantasque, il eut bientôt au surplus, dans le quartier, la réputation d'un brutal. Après avoir vécu seul pendant quinze mois, il installa une compagne chez lui. C'était Mathilde Santel, une veuve qui avait été concierge rue de l'Hôtel-de-Ville. Elle arrivait avec un garçonnet, malingre et rachitique, âgé de dix-huit mois environ. Une année s'écoula sans incidents extraordinaires. Nous avions bien tous remarqué que l'enfant était odieusement délaissé, mais personne ne voulait faire de remontrances trop sévères à la mère pour ne pas s'exposer à la colère du marchand de sacs.
        » Sur ces entrefaites, au début du mois dernier, le garçonnet, déjà très affaibli, se mit à tousser à fendre l'âme ; comme ses parents n'allaient pas chercher le médecin, je leur en fis personnellement le reproche. Leclercq me répondit :
        « – Nous avons recommandé notre enfant au père Antoine ; il ne nous reste plus qu'à prier Dieu jusqu'à ce que la guérison se fasse. »
        » Deux jours après, l'état du bambin ayant empiré, plusieurs locataires menacèrent le couple de prévenir la police s'ils ne se décidaient pas à lui donner les soins nécessaires. Effrayée, la veuve Santel courut chez un docteur.
        » Nous devions apprendre par la suite que Leclercq avait décommandé la visite en assurant que le garçonnet se portait mieux. Et le soir une scène terrible eut lieu entre les deux amants. Nous entendîmes soudain le bruit d'une gifle, puis la chute d'un corps sur le parquet, des cris douloureux d'enfant et la voix de la femme qui protestait :
        » – Misérable ! tu as tué mon petit !
        » Vers trois heures du matin, la veuve Santel se décida à aller chercher le médecin de nuit. Celui-ci accourut. Il était trop tard. Le garçonnet mourait au petit jour. »
        La veuve Santel avait déjà perdu, rue de l'Hôtel-de-Ville, une fillette âgée de près de trois ans.
        Après le décès du garçonnet, rue Saint-Julien-le-Pauvre, les commérages avaient été bon train. A maintes reprises Leclercq et sa compagne s'étaient vu publiquement accusés déjà d'en être responsables. Mais personne alors n'avait osé informer le commissaire de police du quartier, pour ne pas encourir les représailles de l'antoiniste, chez qui le mysticisme n'excluait ni la violence, ni la brutalité.

    Le Journal, 22 juillet 1912


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  • Médecine et guérison (1955)

     

    Titre : Médecine et guérison
    Auteurs : Louis Beirnaert, René Biot (avant-propos) et al.
    Groupe lyonnais d'études médicales, philosophiques et biologiques
    Collection Convergences, Éditions Spes, Paris, 1954, 272 pages

        Évoque le Père Antoine à plusieurs reprises.

    source : gallica et google.books


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  • Lille - Petite Correspondance (Le Grand écho du Nord de la France 18 janv 1903)

     

    Petite Correspondance

        Père Antoine.  Boulevard Montebello, 12, à Lille.

     

    Le Grand écho du Nord de la France, 18 janvier 1903


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  • Lille (Journal officiel de la République française. Lois et décrets 10 sept 1943)

     

    12 août 1943. Déclaration à la préfecture du Nord. ASSOCIATION CULTUELLE ANTOINISTE. Modifications aux statuts destinés à préciser ses liens de subordination avec l'Union des associations cultuelles antoinistes. Siège: 4, rue des Fossés, Lille.

    Journal officiel de la République française. Lois et décrets, 10 septembre 1943


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  • Monaco - Faits Divers - Paris - Le départ de Mme Antoine (L'Homme libre, 16 déc 1913)

                  Le départ de Mme Antoine

        Hier, à 1 h. 50, Mme Antoine, la fondatrice du culte antoiniste, est partie à la gare du Nord, par le Nord-Express, pour Liége (Belgique), accompagnée d'une cinquantaine de fidèles.
        L'antoiniste arriva à midi, à la gare du Nord, et jusqu'au départ du train, elle reçut dans la salle d'attente plusieurs antoinistes qui vinrent la saluer et se faire bénir.

    L'Homme libre, 16 décembre 1913


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  • Monaco - Départ de la mère Antoine  (Le Journal, 16 déc 1913)

                Départ de la mère Antoine

        La mère Antoine, qui s'était rendue à Monaco pour y inaugurer un temple destina à la célébration du culte antoiniste, est arrivée hier matin à Paris, d'où elle est repartie à 1 h. 50 par la gare du Nord, regagnant sa retraite de Jemeppe-lès-Liége (Belgique). Les desservants du temple antoiniste récemment inauguré rue de Tolbiac, dans le treizième arrondissement, et une cinquantaine d'antoinistes ont accompagné jusqu'à son wagon la mère Antoine, qui leur a donné sa bénédiction.

    Le Journal, 16 décembre 1913


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  • Inauguration Temple de Monaco (Le Journal, 14 déc 1913)

                L'ANTOINISME A MONACO

        Nice, 13 décembre. (Par dépêche de notre correspondant particulier.) – La mère Antoine, l'apôtre de l'antoinisme, est arrivée ce soir à Monaco, où elle consacrera, demain matin, à 10 heures, le temple qui a été bâti au boulevard de l'Observatoire.
        Près de deux cents adeptes se trouvaient à la gare pour la recevoir.

    Le Journal, 14 décembre 1913


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  •  Joseph Weissenberg (L'Intransigeant 8 janvier 1934)#1 Joseph Weissenberg (L'Intransigeant 8 janvier 1934)#2


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  • Jolly, rue du Pré Saint-Gervais (Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris 20 oct 1931)

                     Le Préfet de la Seine,

        Vu la loi du 22 juillet 1912 relative à l'assainissement des voies privées ;
        Vu les lois des 15 février 1902 et 7 avril 1903 sur la protection de la santé publique ;
        Vu les arrêtés des 26 septembre 1929 et 29 avril 1931 enjoignant aux propriétaires riverains de la petite rue des Lilas, actuellement rue Janssen, et notamment à M. Jolly, représentant l'association cultuelle Antoiniste, et à M. Passot, de se constituer en syndicat et de désigner un syndic à l'effet de faire exécuter dans cette voie privée divers travaux d'assainissement ;
        Vu les lettres de MM. Jolly et Passot faisant connaître que les immeubles ne sont pas riverains de la rue Janssen, le terrain bordant ces immeubles ayant été acquis par la Ville de Paris ;
        Vu le plan cadastral de la petite rue des Lilas, actuellement rue Janssen ;
        Sur la proposition du Directeur de l'Hygiène, du Travail et de la Prévoyance sociale,

                    Arrête :

        Article premier. – L'association cultuelle Antoiniste représentée par M. Jolly, d'une part, et M. Passot, d'autre part, ne sont pas tenus de se conformer aux prescriptions des arrêtés des 26 septembre 1929 et 29 avril 1931 dont l'art. 1er est modifié en ce qui les concerne par le présent arrêté.
        Art. 2. – Copie du présent arrêté sera adressée à :

        1° M. le Directeur général des Travaux ;
        2° M. le Receveur municipal ;
        3° M. le Directeur du Contrôle central et des Contributions ;
        4° M. Dudillieux, syndic ;
        5° MM. Jolly et Passot.

        Fait à Paris, le 24 septembre 1931.

                    Pour le Préfet et par délégation :

                         Le Directeur de l'Hygiène,
                  du Travail et de la Prévoyance sociale,

                                J. FRANCESCHINI.

    Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, 20 octobre 1931


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  • Guérison des malades (L'Humanité 11 jan 1937)#1Guérison des malades (L'Humanité 11 jan 1937)#2

     

    Trafiquants de mystère

    VII. — Guérison des maladies

        Je ne veux pas faire ici une étude de la question des guérisseurs : il m'eût fallu parcourir les campagnes et recueillir pendant des mois des témoignages... Mais cette enquête m'a conduite pourtant chez quelques guérisseurs parisiens.
        Le guérisseur René habite près des Tuileries un appartement charmant, meublé dans le goût ancien. Je suis allée le voir sur la foi des annonces : il exerce tout à fait publiquement son métier de guérisseur, c'est dont qu'il ne craint guère d'être poursuivi pour exercice illégal de la médecine, c'est donc qu'il est médecin... Il y a ainsi des médecins, sans grands titres médicaux, qui ne pouvant faire, graver sur leurs cartes : « Ancien interne des hôpitaux », ont jugé qu'ils se feraient plus promptement une clientèle en faisant appel au goût de l'occulte. Qui donc, plus qu'un homme qui souffre est disposé à avoir la foi ?
        Le guérisseur : René pratique le magnétisme. Du moins le dit-il. Peut-être se souvient-il quelquefois, mais avec habileté, qu'il est aussi médecin. Cette médecine guérit peut-être parfois ses malades. Dans une ville comme Paris, il ne serait sans doute qu'un médiocre docteur : un peu de cynisme, un certain manque de scrupules lui permettent d'être un assez grand guérisseur...

        Il a entre 35 et 40 ans, l'air désinvolte et sournois d'un fils de famille élevé chez les Pères, les oreilles décollées, le teint pâle, une courte moustache. Il y a dans toute son apparence un petit air Croix de Feu : suis-je influencée par la présence dans sa bibliothèque des livres de Louis Bertrand ?
        Le guérisseur m'examine, me palpe, comme il se doit. Il s'empresse de reconnaître en moi les maux dont je lui ai dit les symptômes, bien que je me sois parée pour éprouver sa science, de souffrances qui ne sont pas les miennes. Il me met en garde contre les médicaments que les pharmaciens vendent : c'est qu'il ne croit qu'aux plantes. Il me recommande de manger tous les jours quelques dattes : je n'en mourrai pas. Il s'offre, à me magnétiser l'épine dorsale au cours de prochaines séances.
        « J'ai impressionné à distance, madame, des plaques photographiques, par ma seule puissance magnétique. Ça s'est fait dans des expériences publiques et contrôlées... »
        Il me raconte l'histoire d'un monsieur endormi à son insu, à qui il fit accomplir, sans qu'il s'en doutât, toute une série de gestes. Il joue enfin le grand jeu du charlatan, il me dit que dans le salon voisin attend une dame qui ne veut point être vue et se cache le visage. Je feins d'être troublée par ces images à la Cagliostco, je lui demande conseil pour une feinte maladie de mon mari.
        Il faut qu'il vienne me voir, dit-il.
        Mais mon mari est un esprit fort, il n'a pas confiance dans les guérisseurs, dans le magnétisme. Comment le convaincre, l'amener à vous consulter ?
       
    M. René, voyant s'échapper un possible client, cligne de l'ail, et me fait cet aveu :
        Mais voyons, entre nous, croyez-vous que je n'aie pas fait mes études de médecine ?
        C'est bien ce que je pensais. Le docteur Knock peut revêtir parfois les habits du docteur Miracle.

    *
    *      *

        « Si vous voulez consulter pour votre enfant, m'a dit un cristallomancien, allez donc voir M. B., prêtre du culte antoiniste, rue Vergniaud. Par simple concentration de pensée, il a fait murir et vider un abcès à la main qui me faisait souffrir depuis des jours. »
        Par cette chaude journée de juin, la calme rue Vergniaud était seulement animée par un petit groupe d'hommes et de femmes devant le portail fermé d'un atelier de mécanique en grève.
        Le Temple antoiniste avait un petit air protestant ; il sentait le bois neuf et le plâtre frais. Il était désert, décoré seulement de grandes sentences bien obscures, et de deux photographies monumentales, représentant le Père Antoine, chevelu et barbu comme un Burgrave, et la Mère Antoine, ridée et Ronde comme une vieille pomme.
        Le Père Antoine naquit à Mons Crotteux, près de Liége en 1840 ; il fut d'abord un ouvrier mineur, très pieux. Catholique jusqu'à 42 ans, il pratiqua ensuite le spiritisme.
        Il savait à peine lire et écrire, mais il prêchait la confiance en Dieu et guérissait. Il a toujours des adeptes et des églises antoinistes en divers endroits de France.
        J'attendais M. B., continuateur de ce culte et guérisseur comme son Maître, assise sur un banc de cet oratoire désert. Les coups de marteau des menuisiers qui réparaient le portail retentissaient.
        Une vieille femme entra dans le temple, elle prit tour à tour le visage de la contemplation, puis l'extase. Puis elle eut l'envie de bavarder. Elle s'approcha de moi, et dans un chuchotement, me dit :
        – Ce que je me sens mieux, depuis que je suis antoiniste. Ça va bien, ça va tout à fait bien. »
        Je compris alors l'origine de sa joie spirituelle. Son haleine empestait l'alcool à brûler…
        M. B. entra et me fit signe de venir à lui. Nous entrâmes dans un étroit réduit où j'exposai mon cas. M. B. a le visage inquiétant d'un personnage de Gogol, une redingote verdâtre, des joues mal rasées, des yeux glauques de lapin. C'est un prêtre défroqué : son langage et son ton sont d'une grande vulgarité. Comme je ne suis pas superstitieuse, je lui ai raconté que mon petit garçon était hémophilique. Le guérisseur B. ne sait pas ce que c'est que l'hémophilie. Il m'a demandé les symptômes de ce mal, il m'a dit :
        – Je puis par la prière écarter les dangers de cet enfant. Prions, ma sœur.
        J'ai fait mine de prier, en l'observant du coin de l'œil. Il m'observait aussi et faisait mine de prier.
        Il me dit encore :
        – N'allez jamais chez les médecins, Ne conduisez pas votre enfant à l'hôpital. Les médecins sont des empiriques.
       
    Comme je lui disais que l'on fait à mon fils des piqûres, il a éclaté avec violence :
        – Ne faites jamais de piqûres à cet enfant, vous le ferez mourir.
        J'ai quitté le Temple de la rue Vergniaud, épouvantée à la pensée que cet illuminé inculte a le droit, non seulement de conseiller à des mères de ne pas mener leurs enfants malades chez des médecins, mais de les menacer de mort si elles ont recours à la médecine moderne. Sans même avoir vu le malade.
        Entre les charlatans et les illuminés, entre les mystiques et les magnétiseurs, les radiesthésistes et les sorciers, combien y a-t-il de morts ?
        Il y a des cas où la foi du guérisseur doit s'appeler assassinat.

                                           Henriette NIZAN

    L'Humanité, 11 janvier 1937


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