• Nicolas Wagner (Le Petit Journal 24 juin 1927)

          A-T-ON LE DROIT DE GUERIR
    sans diplôme et sans médicamente,
               par une simple prière ?

        Metz, 23 Juin. Un curieux procès s'est déroulé devant la correctionnelle hier. Nicolas Wagner, de Esch-sur-Alzette (Luxembourg), est accusé d'exercice illégal de la médecine en Moselle.
        Wagner est un des chefs de la secte des « Antoinistes » comptant en Europe plus de cent mille adhérents. Cette secte fut fondée par le Père Antoine, serrurier, originaire de Liège, qui, après avoir fait le tour du monde, résolut de grouper des adhérents dans la prière et la pratique de la vertu. Le Père Antoine et les dirigeants de la secte auraient le pouvoir de guérir toutes sortes de maladies. En réalité, ils ont guéri de nombreuses personnes dont un sourd-muet de naissance, ainsi qu'il fut prouvé au cours de l'audience. Toutes ces guérisons furent opérées seulement par la prière, Wagner ne donnant jamais de médicaments.
        Son défenseur, Me Ferrette, demande l'acquittement suivant la jurisprudence qui dit que les personnes prétendant guérir les maladies par le pouvoir spirituel et la prière ne sont jamais considérées comme exerçant illégalement la médecine.
        Le jugement sera rendu à huitaine.

    Le Petit Journal, 24 juin 1927


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  • Nicolas Wagner (Le Petit Journal 6 avril 1927)Un « guérisseur antoiniste » avait été arrêté en Moselle

        Metz, 5 Avril. – M. Nicolas Wagner, 50 ans, aubergiste et antoiniste guérisseur, à Esch-sur-Alzette (Luxembourg), avait décidé d'étendre son cercle d'affaires et de venir dans la région de Thionville.
        Là, il établit son cabinet de consultations, 103, rue de Castelnau, à Nivange, et les visites affluèrent si bien que la gendarmerie voulut connaître le nouveau médecin, et eut l'indiscrétion de lui demandé des diplômes, qu'il ne put montrer. Il fut alors arrêté et amené devant le juge d'instruction, M, Pagniez.
        Lundi matin, une délégation d'antoinistes composée du trésorier et de quatre membres du groupe d'Esch, est arrivée à Metz en automobile, dans le seul but de demander la mise en liberté provisoir de Nicolas Wagner, dont l'absence prolongée causerait, disent-ils, les plus grands malheurs, plusieurs dizaines de malades privés des soins du guérisseur se trouvant en danger de mort.

    Le Petit Journal, 6 avril 1927


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  • Nice - Temple Antoiniste - Frère Benedetto (Annuaire 1933)

     

    Le Frère Jean Benedetto est présenté ici comme "pasteur" dans l'annuaire de 1933 de la ville de Nice. 


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  • Nice, inauguration (Le Temps, 27 oct 1931)

    Consécration d'un temple antoiniste

        Un millier d'antoinistes sont venus à Nice pour assister à la consécration d'un temple élevé à la mémoire du père Antoine. On sait que ce dernier fonda, en 1906, à Monaco, le culte antoiniste, dont la doctrine est basée sur l'amour du prochain, la foi et le désintéressement. Il existe, à l'heure actuelle, en Belgique, où ce culte est très répandu, une trentaine de temples ; avec celui qui vient d'être inauguré à Nice, on en compte quinze en France.
        La mère Antoine, malgré ses 83 ans, avait tenu à effectuer un long voyage pour assister à cette cérémonie.

    Le Temps, 27 octobre 1931

        Erreur du journal puisque, même s'il est vrai que le culte a été introduit très tôt à Monaco, notamment par l'intermédiaire des sœurs Vittart, le Père ne s'y est jamais rendu et que le culte a été fondé à Jemeppe, en Belgique.


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  • Mons, 346 rue des Priesses (1865)(GoogleMaps 3D)

    source : GoogleMaps 3D

        La maison natale est toujours présente, mais n'est plus reconnaissable. Le 346 rue des Priesses est marqué ici par une punaise rouge. Vous pouvez cliquer sur l'image pour l'agrandir.

        Le mot wallon priesses vient du latin presbyter.


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  • Mons, rue des Priesses (1865)(geoportail.wallonie.be, Voyage dans le temps)

    cliquez sur l'image pour l'agrandir

        Cette carte de 1865 indique les environs du village de Mons-les-Liége.

     

    Mons, 346 rue des Priesses (1865)(geoportail.wallonie.be, Voyage dans le temps)

    source : geoportail.wallonie.be, Voyage dans le temps

        Comme on le voit sur cette carte de 1865, la maison natale de Louis Antoine est encore assez isolée et borde la route qui conduit au hameau du Haut Laveu. La rue Harkey conduit au hameau du Bois de Mont.


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  • Pierre Debouxhtay (Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques, 9 juin 1934)

        DEBOUXHTAY (Pierre). – Antoine le Guérisseur et l' « Antoinisme ». Les faits d'après des documents inédits. (Liége, Fernand Gothier), in-12 de 332 pp., illustré de 8 grav. (20 fr.), (Emule des docteurs Coué et Gillet, Antoine aurait guéri par sa méthode des millions de gens).

    Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques, 9 juin 1934


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  • Michel Lecourt - Le corbeau à la paupière convulsive (2012)

    Auteur : Michel Lecourt
    Titre : Le corbeau à la paupière convulsive
    Éditions : PubliBook, Paris, 2012

        Dans les années 1950.
        Le linge de la semaine bout dans une lessiveuse.
        Un oubli.
        Un horrible relent de brûlé.
        La panique !
        Trente ans plus tard, un odieux chantage !
        Si vous pénétrez dans Le Corbeau à la paupière convulsive, c’est que vous acceptez de mettre les pieds dans une œuvre sous forme de dédale, d’entamer un parcours fait d’impasses, de pièges et d’obscurs croisements, où vous risquez, à l’instar de Bertrand et d’Ida, de vous perdre… Elle est ainsi longue et tortueuse, la voie vers la vérité tracée par Michel Lecourt dans ce roman où son habilité donne naissance à d’opaques ténèbres.
    Source : http://laplumedelecourt.canalblog.com

        La recherche anxieuse des clés du chantage, à Paris dans le vieux quartier de la Butte-aux-Cailles ou du côté du cimetière du Père-Lachaise ; à Rambouillet ; à Bourges ; à Bourg-en-Bresse ; en Bourgogne, à Tournus ; en Beaujolais, à Villefranche-sur-Saône et même à Oingt lors d'un festival international d'orgues de barbarie ; jusqu'en Italie, à Aoste dans la rue Trottechien.
        Qui donc est le maître chanteur ? On apprend qu'il a un tic, une paupière convulsive, rien de plus. La fin du roman est bien sûr inattendue, à la fois rassurante et assez affligeante pour le héros, avec une pointe d'humour macabre. Comme souvent dans mes romans, cette intrigue s'accompagne d'évocations historiques, culturelles, économiques.
    source : http://laplumedelecourt.canalblog.com/

        La page wikipedia sur l'Antoinisme indique que ce roman policier "comporte un passage relatant l'historique du culte pour évoquer les courants ésotériques". Google Books ne permet pas d'en lire beaucoup, en voici un extrait :
        "- As-tu visité le temple antoiniste, ici, à la Butte-aux-Cailles ? 
       - Je le connais seulement de vue. Je n'en sais rien de plus. 
       - C'est un culte fondé par Louis Antoine, un Belge né en 1846. Spirite un temps et surtout guérisseur. Il considérait que l'épreuve est purificatrice et la clé de la spiritualité en dissociant la matière et l'esprit. Lui-même et son épouse, Jeanne Collon, Mère Antoine, ont subi bien des duretés et vicissitudes de la vie. Il a été mineur et ouvrier métallurgiste ; elle fut cantinière. Des labeurs éprouvants, en Belgique, en Allemagne, en Pologne russe. Mais surtout, la pire épreuve a été la perte de leur fils unique en 1893. Louis Antoine a créé la Société Spirite des Vignerons du Seigneur. Aujourd'hui, son culte laisse une large place à la prière. Les desservants sont bénévoles. J'en suis. Les fidèles peuvent appartenir à une autre Eglise. Toutes les croyances sont bonnes..."


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  • André Thérive - Querelles de langage (Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques, 4 avril 1936)

    QUERELLES DE LANGAGE

        J'ai encouru récemment les foudres de Cassandre, l'hebdomadaire bruxellois, pour avoir, à peu près, écrit que la vie privée du Père Antoine, fondateur de la religion antoiniste, aurait pu être celle de n'importe quel ouvrier du Borinage. Or, le Père Antoine était de Jemeppes-sur-Meuse, dans la banlieue de Liége, et le Borinage, c'est une région du Hainaut qui contient Jemmapes (où eut lieu la bataille), et délimitée à peu près entre Maubeuge et Mons, entre Valenciennes et Fleurus...
        Sur quoi on m'accuse d'observer « la tradition des chroniqueurs français pour qui la géographie de la Belgique est une chose essentiellement approximative ». Je ressens vivement ce reproche, mais je n'ai jamais confondu Jemeppe et Jemmapes. Borinage doit s'écrire en français comme nom commun, avec une minuscule. Le Larousse du xxe siècle donne au mot le sens général d'exploitation des houillères dans la région du Nord, et même d' « ensemble des ouvriers qui travaillent dans les houillères ». Le même dictionnaire comporte aussi borin, borine, pour désigner un ouvrier ou une ouvrière de cette profession. Le Littré, vieux de soixante ans, offrait déjà les mêmes mots dans le même sens. Et le Père Antoine, ayant commencé par travailler à la mine (à la fosse, comme on dit là-bas), a tous les droits d'être nommé en français un ouvrier du borinage.
        L'histoire des mots figurés offre mille exemples analogues, où le vocable propre tantôt prend une acception locale, particulière, sans cesser d'avoir sa signification générale, tantôt s'élargit, en dehors de ses frontières primitives, Est-il besoin de rappeler damas, rouennerie, cordonnerie (cuir de Cordoue) et tous les mots qui ont donné lieu, comme champagne, par exemple, à des procès commerciaux ? Dans le cas de borinage, on peut penser qu'une restriction géographique du sens a été pratiquée en Belgique, bref que le nom propre est postérieur au nom commun. Si je me trompe, si les borins ne sont à l'origine que les ouvriers ou habitants du pays Borinage, je serai heureux qu'on me le démontre.
        En attendant, rappelons que la France elle-même a usurpé le nom de la Francie des Francs, comme l'Angleterre recouvre peu à peu l'idée de Grande-Bretagne, voire d'Empire britannique. Amérique a une fortune analogue. Les Canadiens, Américains à nos yeux, disent l'Amérique en parlant des Etats-Unis.
                                                                              
    André THERIVE.

    Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques, 4 avril 1936


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  • Jean Grenier - Sur l'Inde (1994)

    Auteur : Jean Grenier
    Titre : Sur l’Inde
    Éditions : Fata Morgana (Hermès), Paris, 1994

    Extrait :

        Il est difficile de s’exprimer avec justice sur le compte de Romain Rolland. Chez lui l’intelligence n’est pas au niveau du cœur ; et le plus étrange, c’est qu’on lui tient rigueur beaucoup plus de sa générosité que de ses erreurs. Pourtant son attitude fut toujours celle d’un homme courageux et parfaitement désintéressé. On ne peut que l’admirer à cet égard. S’il s’est tourné dernièrement vers l’Inde, c’est qu’il a senti l’injustice dont souffrait ce pays et entrevu sa valeur spirituelle. Son livre sur l’homme d’action qu’est Gandhi a contribué à faire connaître le mouvement de l’indépendance. Emporté par son zèle, il a voulu malheureusement nous révéler un mouvement religieux qu’il estime de grande valeur et qui joue par rapport au brahmanisme le même rôle que l’Antoinisme et l’Armée du Salut par rapport au Christianisme. Les religions naissent, vivent et meurent comme les hommes et il faut se garder de prendre pour leur expression la plus pure ce qui n’est que leur déchet et le signe de leur décrépitude. Rien n’est attristant comme la confusion intellectuelle où peut tomber une âme généreuse. (...) On se demande, en lisant les phrases flamboyantes (de Rolland), ce que peuvent bien signifier pour lui l’Énergie, l’Être, la Force, l’Unité, la Vie, le Fils de l’homme, l’Âme, la Mère, Dieu, l’Absolu, etc., pour prendre quelques mots au hasard des pages. Rolland nous parle d’un certain Brajendranath Seal qui voulait fondre dans un nouveau rationalisme “le pur monisme du Vedanta, la dialectique de l’Idée absolue de Hegel et l’Évangile de la Révolution française : Liberté, Égalité, Fraternité...”. Et lui aussi, hélas !, dans son désir de paix veut concilier l’inconciliable.

    Source : Catalogue d’exposition sur Romain Rolland (mars 2006)
    Romain Rolland, Fortune critique (p.110)
    http://mediatheque.ville-nevers.fr/images/stories/JFLEFEBURE/CatalogueExpo/2_2.%20ROMAIN%20ROLLAND%20mars%2006.pdf


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  • Fête du Père, le 25 juin (photo de Jelt, Temple antoiniste de l'Impasse Roux, Paris)

    source : photo de Jelt


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  • Antoine le Guérisseur et ses disciples (Excelsior, 16 déc 1910)

                                                        Antoine "le Guérisseur" et ses disciples
        Antoine "le Guérisseur" compte aujourd'hui en Angleterre un grand nombre de disciples. Il exhorte ces derniers à lui conter leurs misères, et sa femme, plus connue sous le nom de "Chère mère", recommande aux visiteurs affligés d'avoir la plus grande foi dans Antoine, son mari. Celui-ci, par ses prières, doit soulager les maux des fidèles qui viennent à lui.

        Les photos sont titrés : Un groupe d'« Antoinistes » devant le temple ; Antoine prêche devant ses disciples réunis dans le temple ; La femme d'Antoine se promène dans le jardin du guérisseur (un peu différence d'une autre). On voit qu'elles proviennent d'articles anglais, d'où peut-être l'indication ici que le Père avait des adeptes en Angleterre.


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  • Claude Petit-Castelli - Les sectes, Enfer ou paradis (1977)

    Auteur : Claude Petit-Castelli
    Titre : Les sectes : Enfer ou paradis
    Éditions : Ed. de Messine, Paris, 1977 (191 pages)

        Un livre qui évoque les sectes au sens large, dont les Antoinistes. Pratiquement sans erreur en ce qui concerne les antoinistes (quelques généralités et indications imprécises), il mérite d'être lu dans son entier pour comprendre le phénomène.

        Voici le chapitre consacré aux Antoinistes :

        Parmi les sectes issues du christianisme, la secte des Antoinistes est l'un des mouvements les plus sympathiques, presque une bouffée d'air pur. En effet à la différence de ses consœurs, cette secte ne demande aucune participation financière à ses fidèles, ne pratique pas l'endoctrinement à outrance, ne cherche nullement à combattre qui que ce soit, ni les religions, ni les hommes.
        Qui est cet Antoine, l'inspirateur, le chef d'une secte qui compte aujourd'hui environ vingt mille fidèles, notamment en France et en Belgique, berceau du culte ?
        Louis Antoine est né le 7 juin 1846 à Mons-Crotteux en Belgique, cadet d'une famille de onze enfants, famille de mineurs catholiques pratiquants, il fut élevé selon les principes de charité et d'humilité. A douze ans, le jeune Louis Antoine descendit à son tour dans la mine mais, trop faible, il dut travailler dans une chaudronnerie jusqu'à l'âge de vingt ans. Depuis longtemps il aimait la lecture, et préférait volontiers la solitude et le recueillement aux joies de la vie. Après son service militaire et la guerre de 1870 contre l'Allemagne, durant laquelle il tua malencontreusement un de ses camarades, il choisit de s'exiler en Allemagne pour tenter d'oublier et mieux gagner sa vie. Là, il se maria avec celle qui est devenue plus tard la mère et qui perpétua son œuvre, Catherine Collon, la sœur d'un de ses amis. Un enfant naquit de leur union. Ils revinrent vivre en Belgique, mais l'argent manquant de plus en plus, la famille Antoine s'expatria de nouveau, en Pologne cette fois. A Varsovie, ils restèrent cinq années, le temps de mettre un petit pécule de côté et de rentrer à Jemeppe-sur-Meuse en Belgique où Antoine trouva un travail de concierge dans une usine. Intervint alors dans sa vie un événement qui bouleversa sa vie.
        Un ami lui fit découvrir un cercle spirite, et lui donna à lire le livre d'Allan Kardec, le Livre des esprits. Sa voie était trouvée. Il se découvrit medium et fonda un groupe spiritualiste, les Vignerons du seigneur.
        Il s'intéresse au problème de la maladie, entre en contact spirite avec deux médecins qui lui dictent les thérapeutiques à appliquer aux patients qui commencent à venir le voir. Il impose les mains aux malades, distribue des bouts d'étoffe magnétisée. Pour Antoine, le corps ne représente rien, la guérison du corps est la conséquence de la guérison de l'âme. L'homme est naturellement bon et altruiste. Dieu n'existe pas si ce n'est dans chacun de nous. Il pense que la mort terrestre n'est qu'une désincarnation suivie presque aussitôt d'une réincarnation.
        Lorsque Antoine parle de son fameux médecin-esprit, il dit : « Il m'apparaît comme un visage lumineux. C'est la foi qui guérit. Si, par la volonté, on arrive à se persuader que l'on n'est plus malade, alors la maladie s'en va. Mais quand ceux qui viennent à moi n'ont pas la foi, alors mon guide s'en va et je reste seul. »
        Les malades en question viennent de plus en plus nombreux. Cela n'est pas du goût des médecins pratiquants qui intentent à Antoine un procès pour escroquerie et exercice illégal de la médecine.
        Louis Antoine va donc, afin de poursuivre sa mission salvatrice, abandonner sa démarche spirite pour un enseignement doctrinal plutôt philosophique, voire prophétique. En 1906, est construit le temple des Antoinistes premier de la série ; il en existe maintenant cinquante-cinq en Belgique et vingt-cinq en France. Antoine impose les mains désormais devant une assemblée et non plus individuellement. Sa vie de prophète commence : il dicte la Révélation de l'auréole de la conscience, véritable bible des Antoinistes, recueil des pensées des révélations plutôt, du père – c'est ainsi qu'on l'appelle – pour lequel « la valeur d'un enseignement réside non dans les mots mais dans le fluide qui en découle ».
        Pour les Antoinistes, la mort n'existe pas, la matière n'existe pas : l'homme, par voie de conséquences, ne peut mourir. Le fluide passe, véritable substance intemporelle qui doit amener l'homme à la pureté. Le mal est la conséquence d'un manque de foi ; or le manque de foi vient d'une hypertrophie de l'intelligence, intelligence et conscience étant incompatibles ; le mal vient donc de la science. Théorie simpliste certes, mais qui touche les gens simples épris de charité.
        Le culte est aussi réduit à sa plus simple expression. Les quatre premiers jours de la semaine, a lieu l'opération : au temple, un officiant lit les dix principes de Dieu et c'est tout, l'opération ayant pour but d'arrêter les « fluides » négatifs. Après la cérémonie, desservants pratiquent la consultation, ils donnent des conseils de tous genres. Le dimanche, est célébré le culte du recueillement durant lequel les officiants lisent des morceaux choisis dans la vie du père. Il n'y a pas de sacrements.
        Après la désincarnation d'Antoine, devenu par la force des choses une sorte de personnage mythique, c'est sa femme appelée mère qui a continué son œuvre avant de se désincarner à son tour en 1941. On assiste alors à plusieurs querelles, notamment entre les temples belges et français. Les premiers voulaient remettre en vigueur les guérisons collectives ; les autres, au contraire, se contentaient de recevoir les malades individuellement. C'est la seconde orientation qui l'emporta.
        Les frères, sont habillés de noir comme le père, avec une lévite, un chapeau haut-de-forme aux bords recourbés ; les sœurs, en jupe plissée, corsage noir, portant un châle et un bonnet, restent discrètement à l'écart. Les Antoinistes sont pour une réunification de tous les groupements religieux. « Quand nous serons pénétrés de l'enseignement du père, il n'y aura plus de dissensions entre les religions. Nous nous aimerons tous car nous aurons tous compris la loi du progrès. »
        Bien entendu, il est difficile de prendre très au sérieux le culte antoiniste tant ses dogmes semblent puérils et primaires, mais la bonté et la charité ne peuvent-elles pas parfois prendre l'aspect le plus déroutant ? Entre un Antoiniste sincère, pur et sage et un catholique décadent, est-il possible d'hésiter.

    Claude Petit-Castelli - Les sectes, Enfer ou paradis (1977)

     

    Catherine Collon appelée encore « Laurie ».
    C’est elle qui a perpétué le culte Antoiniste après la désincarnation de son mari.
    Louis Antoine, Père spirituel des Antoinistes.
    Ce beau vieillard auréolé de lumière préconisait l’amour et l’amitié entre tous les hommes.


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  • Jemeppe - Le Passage à Niveau et la Gare (vers 1920)

    Avant de se consacrer complètement à la guérison et au spiritisme, Louis Joseph Antoine travailla comme encaisseur à la fabrique De Lexhy, près de la gare de Jemeppe.


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  • Antonismo (Fon-fon, Anno VII-N.14-400 - 5 de Abril de 1913)

    Uma nova religião? – Soceguem, não se trata do schisma de Itapira; nas do Antonismo, em Liège, na Belgica, com varias succursaes nesse paiz e até, diz o Excelsior, em «Porto-Felise», no Estado de S. Paulo, Brazil... por algum emigrante... Estão vendo? O Antonismo fundado pelo curandeiro Antonio, succedido por sua mulher, acha-se agora sob a direcção do padre Dór, parente do fundador. Aprendeu este na Russia com os monges curandeiros, que são alli fielmente seguidos pelos mujiks. O padre Dór, apezar do porte imponente e o cabello crescido, é dos mais incultos. No templo de Roux, á hora do officio, faz agir os fluidos, que se derramam pela assistencia, alias numerosa de fieis, e responde a varias perguntas. Um reporter presenceou uma das sessões. e ouviu a mulher perguntar si lhe era permitido matar as pulgas; um eleitor: se não faltava a te moral votando, ao que o padre respondeu sim. O padre não acceita presentes nem dadivas, mesmo anonymamente. Aborrece o dinheiro. Vive dos retratos e brochuras que vende aos fieis, e cura sem remedios.

    Fon-fon, Anno VII-N.14-400
    5 de Abril de 1913

     

    Traduction :

    Une nouvelle religion ? – excusez du peu, il ne s'agit pas du schisme d'Itapira ; celle de l'Antoinisme, à Liège, en Belgique, avec plusieurs succursales dans ce pays et même, dit Excelsior, à «Porto-Felise», dans l'Etat de S. Paulo, Brésil.... par quelques émigrants.... Est-ce que tu vois ? L'Antoinisme fondé par le guérisseur Antoine, succédé par son épouse, est maintenant sous la direction du Père Dor, parent du fondateur. Il l'a appris en Russie auprès des moines guérisseurs, qui sont fidèlement suivis par les moujiks. Le père Dor, de port imposant et à la chevelure abondante, est l'un des plus incultes. Dans le temple de Roux, au moment de l'office, il fait agir les fluides, qui sont déversés à travers l'assistance, c'est-à-dire un grand nombre de fidèles, et répond à plusieurs questions. Un journaliste a assisté à l'une des séances et entendu une femme demander si elle avait le droit de tuer les puces ; un électeur : si vous n'avez pas manqué de morale en votant, ce à quoi le prêtre a répondu oui. Le prêtre n'accepte pas de cadeaux ou de dons, même anonymement. L'argent le gêne. Il vit des images et des brochures qu'il vend aux fidèles, et il guérit sans remède.


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  • Päewaleht, nr. 278, 3 detsember 1910

    Uus usk.

        Parisi lehe „Matini“ Kirjasaatja teatab Brüsselist, et Belgia saadikutelotta haruldane pafwekiri uue usu maksmatunnistuse pärast sisse on antud. Palwekirjal on 160 tuhat allkirja. Allakirjutajad on kõik belga lased, tuttawa usuõpetaja Antoine le Genereux järelkäijad. Nimetatud usuõpetajal on imelspanemisewäärt wõin haigeid terwefs teha; ta on juba tuhandatel haigetel intende terwise tagasi andnud. Tema järeltäijad on juba ammuu toilu hoidma hakanud, peawad ühiseid usukombeid ja on omale Jemmanis ühise kiriku ehitanud.
        „Matin“ teatab, et uus üsk arwu poolest Belgias teisel paigal seisab, sest peale katolitlaste ei ole seal kellegi teise usulisk rohkem kui selle usu poolehoidjaid; juutisi on Belgias ainult 20.000 ja protestantlasi 15.000.
        Uue seaduse eelnõu üle on „Matini“ kirjasaatja ühe rahwasaadikuga juttu puhunud, kes ütelnud, et weel mitte kunagi nii tähtsat küsinust saadikuteloja täes ei ole harutada olnud. Pea kõik selle usu poolehoidjad on auwäärt inimesed, nende hulgas on palju professorisi ja, mis weel enam imetspanemisewäärt, hulk arstisi. Arstid on oma allkirjadega mitmed terwelssaamise juhtumised tõels tunnistanud. Ei tohi mitte pealiskaudselt uue usu peale waadata, mis juba aasta kahekümne eest teffima hakkas. Ka usu põhjendaja on kõigiti auväärt mees. Uue usu poole hoidiad ei tee politikaga tegemist, aga nende hulk on küll juba nii suur, et nad ise oma asemiffusi wõitsiwad hakata parlamenti walima. Rahwasaadik arwas, et ei wormi ega sisu poolest takistust ei wõi olla, et uue usu malšmatunnetamise jaluvefiri täitmist leiab.

    Päewaleht, nr. 278, 3 detsember 1910

    Source : https://dea.digar.ee/cgi-bin/dea?a=d&d=paevalehtew19101203.2.3

     

    Traduction de l’estonien :

        Nouvelle foi.

        Le destinataire du journal "Matin" de Paris informe depuis Bruxelles qu'une rare lettre du député belge a été envoyée pour la reconnaissance d’une nouvelle religion. Le journal compte 160 000 signatures. Les signataires sont tous des disciples du professeur de religion belge Antoine le Généreux. Cet enseignant religieux s'occupe des malades ; il a déjà guéri des milliers de patients avec intensité. Ses disciples le suivent depuis longtemps, ils partagent des convictions religieuses communes et construisent une église commune à Jemeppe.
        Le "Matin" déclare que la nouvelle religion occupe la deuxième place en Belgique car, à part les catholiques, il n’y a pas d’autre religion plus importante que celle des adeptes de cette religion ; en Belgique, les Juifs ne sont que 20 000 et les protestants 15 000.
        Le nouveau projet de loi a été présenté par le correspondant du "Matin" avec un certain étonnement, et a déclaré qu'il n'avait jamais eu une question aussi importante en tant que député du peuple. Presque tous les partisans de cette croyance sont des gens honorables, dont beaucoup sont des professeurs et, ce qui est plutôt un miracle, un certain nombre de médecins. Les médecins, avec leurs signatures, ont reconnu un certain nombre de cas terribles. Vous ne devriez pas lésiner sur une nouvelle religion qui a commencé à émerger depuis vingt ans. L'homme à l’origine de cette foi est également un homme respectable. La nouvelle religion ne fait pas de la politique, mais leur nombre est déjà si important qu’ils peuvent reconnaître leur position. Le député du peuple a estimé qu'il n'y avait aucun obstacle en termes de forme ou de contenu à ce que la reconnaissance de la nouvelle religion soit remplie.


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  • Une cérémonie Antoiniste à Paris (La Liberté, 4 nov 1924)

    Une cérémonie Antoiniste à Paris

        Les rares passants qui courbés sous la pluie battante, se hâtaient hier, vers midi, de regagner leur domicile sur le boulevard Edgard-Quinet, remarquèrent, à la hauteur du numéro 64, le convoi funèbre que représente notre photographie. Il s'agissait de l'inhumation d'une vénérable dame appartenant au culte Antoiniste, et tous les frères et sœurs antoinistes de Paris étaient présents dans leur costume rituel : la robe noire et le voile pour les femmes, la longue redingote noire et le chapeau noir aux larges bords pour les hommes.
        La cérémonie fut fort simple. Elle se fit selon le rite, dehors dans la cour de l'immeuble : le cercueil était placé sur deux chaises et recouvert du velum portant simplement l'inscription : Culte Antoiniste. Un adepte tenant l'emblème de la secte : l'Arbre de la science de la vue du mal.
        L'officiant ne fit aucun discours, ne récita nulle prière, il se contenta de lire à voix très lente et martelée les dix principes qui composent l'essentiel de la révélation du père Antoine le Généreux.
         Cette révélation, si je l'ai bien comprise, tient en une unique pensée : l'amour (l'amour de Dieu et l'amour des créatures en Dieu et pour Dieu) peut seul sauver les hommes ; l'ennemi de l'homme, c'est l'intelligence, c'est-à-dire la raison raisonnante voulant toujours discuter et contrôler la croyance. Autrement dit, c'est l'orgueil qui perd l'homme, alors que l'humble foi le sauverait aisément.
        Le beau côté de cette secte, c'est la très douce tolérance. J'ai retenu au passage ce fragment de l'un des principes : « Si vous respectez toute croyance et celui qui n'en a pas, vous savez, malgré votre ignorance, plus qu'on ne pourrait vous apprendre… »
        Respecter toute croyance et même l'absence de croyance... Ce n'est pas, hélas ! dans notre contemporaine qu'une pareille secte pourra jamais trouver beaucoup d'adeptes...

    La Liberté, 4 novembre 1924


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  • Unitif du Culte Antoiniste (Excelsior, 8 juillet 1911)

        Une lettre originale. - Nous recevons le curieux et inquiétant communiqué suivant :

                                  Cher confrère,
        Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir annoncer dans votre journal la prochaine publication de l'Unitif, bulletin mensuel du culte antoiniste. Comme son nom l'indique, il a pour but de réunir les hommes en l'amour pur. Antoine le Généreux, par son abnégation et sa foi, a rassuré nos âmes torturées par le doute. Il nous a révélé dans son temple le mystère de la conscience universelle dont chacun de nous possède une parcelle voilée par la matière.
        En nous efforçant de nous améliorer et de nous aimer les uns les autres, nous surmonterons l'imagination qui nous divise et nous nous sentirons bercés dans l'harmonie divine. Heureux les cœurs qui ont pu approcher celui qu'un pieux entourage a honoré du nom de Père et qui se sont unis sous sa douce influence ! Touchés de l'amour qu'ils ont ressenti, ils voudraient faire connaître à tous les hommes, leurs frères, les sublimes révélations où ils ont puisé du réconfort et les appeler sans distinction de partis ni de cultes au travail moral qui peut nous régénérer. L'enseignement d'Antoine le Généreux qui est basé, nous ne dirons pas sur la croyance, mais bien sur la conscience, est une science fondée sur son expérience des êtres et intéressant le matérialiste comme le croyant. Il parle à la raison et au cœur. Aussi, nous ne doutons pas qu'il ne rencontre bon accueil et nous le souhaitons ardemment pour la paix sociale.
        Veuillez agréer, cher confrère, l'expression de nos bons sentiments.

                                                    LES ADEPTES D'ANTOINE LE GÉNÉREUX.

    Excelsior, 8 juillet 1911

     

        La même lettre a été envoyée à plusieurs journaux, notamment l'Univers et le Petit Champenois.

     


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