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  •     ... Vers la capitale de ce royaume de la chicane, Caen, la belle ville, il serait charmant d'aller sans hâte par les chemins ombragés du pays d'Auge et de la Campagne. La verte Normandie, aux grands clos de pommiers plantés dans l'herbe fine et drue, aux venelles fleuries, aux grasses prairies d'élevage, aux grandes  fermes entourées de hêtres et de peupliers et dont les bâtiments, derrière ces rideaux de verdure, se voilent encore de roses, chèvrefeuilles et glycines, c'est là. Elle rit au soleil d'été, elle embaume ; image de félicité pastorale qui bannit de l'esprit toute idée de lutte et de peine, elle ferait croire à des mœurs bienveillantes. Se peut-il que les âmes violentes, trompeuses et cauteleuses dépeintes par les moralistes et les conteurs du cru, depuis Robert Wace, dans le Roman du Rou, jusqu'à Flaubert et Guy de Maupassant, attristent si souvent de leurs méchantes querelles, surexcitées par l'ivresse du cidre et de l'eau-de-vie du Calvados, tant de villages idylliques penchés sur de légers coteaux ou blottis dans la profondeur bleue des vallons ?
        Ces pensées s'oublient devant la paisible splendeur de la « ville de sapience ». On ne peut ressentir à Caen que des impressions d'art. C'est la fine fleur de la culture normande, la fleur de pierre amoureusement dorée et caressée par les siècles. La richesse obtenue,
    accrue depuis le duc Guillaume le Conquérant par le négoce maritime, s'y est transmutée en œuvres d'architecture, dont les carrières voisines ont abondamment fourni la matière première un calcaire solide et facile au ciseau. [...]
        De tant de guerres atroces la ville semble avoir moins souffert que son château : deux de ses églises et beaucoup de ses maisons sont telles qu'autrefois, et son industrie, jadis fameuse, n'a pas été ruinée ; prospère au moyen âge par ses pelleteries, elle l'est maintenant par sa bonneterie.

    Louis Barron, Le nouveau voyage de France (1899)
    souce : gallica


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