• Fratrie de Louis Antoine

        On signale un erreur dans le nombre de frère et soeur de Louis Antoine. En effet, dans la biographie du Père au début de l'Enseignement, on dit qu'il était "le cadet de sa famille qui comptait onze enfants".
        Pierre Debouxhtay enquêta et lui trouva seulement 8 frères et soeurs, dont il donne la liste (il fait des erreurs que nous corrigeons) :
    1) Marie Catherine, née le 17 décembre 1825 (mariée en 1849),
    2) Jean Joseph, né le 15 octobre 1827 (habita ensuite à Saint-Nicolas),
    3) Pierre Joseph Eloi, né le 5 juin 1830 (décédé le 13 février 1838),
    4) Elisabeth (ou Marie Elisabeth), née le 4 mars 1833 (décédée le 6 octobre 1860),
    5) Dieudonnée, né le 6 juillet 1835 (décédée le 14 août 1840),
    6) Marie Joseph, 2 mars 1838 (mariée en 1861),
    7) Eloy Joseph, né le 10 janvier 1841 (marié en 1866),
    9) Joséphine, né le 17 juin 1843 (décédée en bas âge ?),
    10) Louis Joseph, né le 8 juin 1846, le Père.

        On évoqua déjà Marie-Josèphe, qui se maria avec un membre de la famille Dor et donnera naissance notamment à Pierre Dor, le neveu prophète.
        Robert Vivier évoque très peu les autres enfants des Antoine (p.27) :
        Il regardait ses parents, son grand-père, ses frères Jean-Joseph et Eloi déjà des hommes avec leurs moustaches et ses soeurs, et surtout Marie-Josèphe blonde et légère, aux yeux d'un bleu si clair, qui avait toujours un peu l'air de supplier.

        Pierre Debouxhtay pense que sa soeur Marie-Catherine fut la marraine de Louis, car dans son acte de baptême, il est dit :
        Susceptores sunt Ludovicus Thiry ex Awirs et Maria Catharina Antoine ex Mons.

        Pierre Debouxhtay comme Jacques Cécius est d'accord pour dire qu'il y a aucune raison pour que les biographes du Père lui ajoute 2 frères et soeurs. Nous sommes d'accord là-dessus. D'autant plus que dans les extrait de Textes recopiés d'un document écrit prêté par le Frère Céleste LOBET, on lit :
        Pourquoi le Père a-t-il voulu vérifier sa biographie ?
        "Cette chose, dit-Il, ne se fait qu'après la mort, mais j'ai trop peur des exagérations".

        Louis Antoine a donc donné son aval à cette biographie. Mais Pierre Debouxhtay met en doute la véracité de toutes les informations de cette biographie, car il y trouvera d'autres erreurs.

        Cependant, on ne voit pas de raison de grandir la famille, puisque cela ne jouera aucun rôle dans le futur de Louis. La famille était pauvre, et que cela soit 9 ou 11 enfants, même pour l'époque, c'est une famille nombreuse.

        Quelles sont les solutions qui s'offrent à nous ?
        La formule de la biographie est ambiguë : "le cadet de sa famille qui comptait onze enfants" et non "le cadet des enfants" ou "le cadet des parents". Est-ce qu'on voulait dire par là que la famille comptait 11 membres ?
        Cependant il manque encore une personne.

        Autre solution : peut-être les parents ont pris, comme plus tard les Louis et Catherine, des enfants en "nourrice". En effet, il n'était pas rare que les parrains et marraines devaient prendre en charge les orphelins. Cependant, on n'aurait certainement plus de trace de ce fait.

        Peut-être il y eut des morts-nés. Robert Vivier parle déjà de Joséphine et Dieudonné, mort en bas-âge (p.24).
        S'il n'y a pas eu de baptême, ses petites âmes n'ont-elles peut-être pas été inscrites sur les registres de la mairie.
        Un texte peut nous aider à comprendre :
    En revanche le décret du 4 juillet 1806 formule le problème très différemment puisque l’officier d’état civil doit inscrire sur le registre des décès l’enfant qui lui est présenté mort avant la déclaration de naissance. Le texte entier du décret qui a été appliqué, non seulement en France mais dans tout l’Empire, mérite d’être cité en entier : Art. 1er. Lorsque le cadavre d’un enfant, dont la naissance n’a pas été enregistrée, sera présentée à l’officier de l’état civil, cet officier n’exprimera pas qu’un tel enfant est décédé, mais seulement qu’il lui a été présenté sans vie ; il recevra de plus la déclaration des témoins, touchant les noms, prénoms, qualités et demeures des père et mère de l’enfant, et la désignation des an, jour et heure auxquels l’enfant est sorti du sein de sa mère. 2. cet acte sera inscrit sur les registres de décès, sans qu’il en résulte aucun préjugé sur la question de savoir si l’enfant a eu vie ou non » (Code civil, Art. 79, Dalloz, 1909, p. 32). En complète contradiction avec les textes précédents, donc, si un enfant meurt avant la déclaration de naissance, il est enregistré comme « présenté sans vie » sur le registre des décès ; il n’est pas enregistré sur le registre des naissances ; les vrais mort-nés ne sont pas distingués des dits « faux mort-nés ».
    [...]
    Par ailleurs, à partir de 1850, on commence à enregistrer les fœtus de tous âges de gestation. Jacques Bertillon signale qu’on a l’âge des mort-nés depuis 1866 et « nous voyons que, dès cette époque (et antérieurement aussi sans doute) un grand nombre de mort-nés étaient déclarés qui n’avaient que 5 mois de gestation et même moins encore ».
    [...]
    Dans un premier temps, les statisticiens obtinrent que les mort-nés soient déduits des naissances et des décès, ce qui se fit rétrospectivement à partir de 1836. Puis ils cherchèrent à différentes reprises à faire distinguer les vrais des faux mort-nés (années 1840, puis 1907-1910). Mais ce n’est qu’en 1920 qu’une question permet de savoir si l’enfant a respiré ou non et en 1993 seulement que la France applique la recommandation de l’OMS d’enregistrer parmi les naissances tout enfant ayant manifesté un signe de vie.
    source : http://www.ieg.csic.es/workshop/pdf/La%20statistique%20des%20d%C3%A9c%C3%A8s...%2012%20mai%202008.pdf
        Ainsi Martin et Catherine (ou Tatène) ont pu avoir bien 11 enfants, sans que tous ne soient inscrits dans les registres de l'état-civil. Tatène ayant porté ses enfants à leur terme devaient certainement les considérer comme ses enfants. Peut-être même ont-ils été baptisés. Jacques Cécius précise qu'en cas de force majeur, un membre de la famille pouvait procéder au baptême sans la présence même d'un prêtre, afin que l'enfant soir enterré dans le cimetière, et non dans la fosse-commune. Cependant, on vient de le voir, ces enfants ont pu être inscrits sur les registres des décès, mais non sur les registres des naissances.
        Et lors de la Toussaint, toute la famille se souvenait de ces membres de la famille, qu'on a pas eut le temps de connaître.

        Une tradition wallonne évoque encore les feux follets qui seraient les âmes d'enfants morts sans baptême. Une autre croyance annonce l'idée que les enfants morts-nés n'allaient pas au paradis, car ils n'étaient pas baptisés. Montrer le corps à Notre-Dame de Saint-Séverin de la Basilique de Saint-Martin à Liège permettait de ressusciter l'enfant le temps du baptême. (tiré de Croyances et superstitions en Wallonie, Noir Dessin Production).

        Qu'on pense encore à Montaigne (même si les parents de Louis Antoine sont de deux siècles plus tard) qui disait dans son Essai I : "Et j'en ai perdu, mais en nourrice, deux ou trois, sinon sans regret, au moins sans fâcherie. Si n'est-il guère accident qui touche plus au vif les hommes". On sait les conditions dures de la vie des ouvriers de la mine à cette époque. Peut-être Louis Antoine a confondu les enfants qui ont été élevés par ses parents.


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