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Histoire de la reconnaissance des cultes en Belgique
L’Islam et les musulmans en Belgique - Aspects historiques
Les migrations de travail de l’après-guerre et les nouvelles migrations1 vont interpeller, de manière directe et indirecte, le mode d’organisation de l’Etat belge par rapport aux cultes. C’est ainsi que le culte orthodoxe fut reconnu en 1985 et l’islam en 1974. Cette reconnaissance n’a pas suscité de nombreux débats. Si la reconnaissance du culte musulman n’a initialement pas soulevé davantage de controverses, il en va tout autrement en ce qui concerne le processus de son institutionnalisation.
Il faut rappeler que la Belgique s’est très tôt distinguée dans la gestion de l’Islam. La religion islamique s’est vu reconnaître officiellement au même titre que la libre pensée et les religions catholique, protestante, anglicane, orthodoxe et juive. Si cette reconnaissance n’est pas le fruit d’une mobilisation sociale mais bien de rapports interétatiques au centre desquels se trouve l’enjeu de l’approvisionnement pétrolier de la Belgique, c’est que l’immigration musulmane est à l’époque encore très peu nombreuse et très peu structurée sur le plan collectif. La reconnaissance du culte islamique par la loi du 19 juillet 1974 va tarder à produire ses effets à cause de l’extrême difficulté qu’ont éprouvé les musulmans et les autorités belges à faire émerger pour les premiers, à reconnaître pour les seconds, un interlocuteur représentatif.
Malgré les progrès importants accomplis depuis l’élection d’un Exécutif des musulmans de Belgique en 1998, le dossier de l’institutionnalisation du culte islamique reste à ce jour un chantier inachevé.
Le cadre constitutionnel et législatif : neutralité de l’état et laïcité
La Belgique développe une approche originale par rapport aux confessions religieuses. Pour comprendre la logique qui préside à ces relations, il importe de se reporter aux règles fondamentales mises en place dès 1830 (articles 19, 20, 21 et 181 de la Constitution). Ces dispositions instituent le principe de la liberté des cultes (art. 19), l’interdiction de contraindre autrui à la pratique d’un culte, et le principe de la séparation de l’Etat et des cultes entendu comme non-immixion dans l’organisation interne de ces derniers (art. 21). Il y a donc neutralité de l’Etat en matière religieuse. L’article 181 dispose cependant que les traitements et pensions des ministres des cultes, ainsi que ceux des délégués des organisations reconnues qui offrent une assistance morale selon une conception philosophique non confessionnelle, sont à la charge de l’Etat. La traduction juridique de ces règles constitutionnelles est régie par un texte de loi d’une grande importance, la loi du 4 mars 1870.
Par conséquent, le principe de la laïcité en Belgique est subtil car il ne signifie pas une séparation radicale entre l’Etat et les cultes. Ces relations ne sont toutefois pas dénuées d’ambiguïté dans la mesure où la loi du 4 mars 1870, relative au financement des bâtiments et du personnel religieux (i.e. le temporel du culte), prévoit un système de reconnaissance formelle des religions. Cette loi de 1870 donne compétence au Roi, politiquement au gouvernement fédéral et à son Ministre de la Justice, pour octroyer une reconnaissance publique et une subsidiation aux cultes qui en font la demande. A ce jour, six cultes ont reçu cette reconnaissance officielle : Culte catholique (1830), Laïcité organisée (1985), Culte islamique (1974), Culte protestant (1830), Culte israélite (1832), Culte orthodoxe (1985).
Le 26 août 2005, l'Église syriaque orthodoxe d'Antioche, a introduit une telle demande de reconnaissance. L'Union bouddhique belge a également pris des contacts avec le cabinet de Laurette Onkelinx et une délégation a été reçue pour la première fois le 10 février 2006. L'UBB a introduit le 20 mars 2006 une demande de reconnaissance officielle du bouddhisme, en vertu de la loi du 4 mars 1870 sur le temporel des cultes, comme philosophie non confessionnelle. Le Gouvernement fédéral a entamé le processus de reconnaissance le 30 mars 2007.
source :
www.icampus.ucl.ac.be
http://fr.wikipedia.org/wiki/Religion_en_Belgique
Les autres religions sont reconnues comme ASBL (Association sans but lucratif) : Les Témoins de Jéhovah (1932), la Scientologie, les Mormons (Église des Saints du Dernier Jour)(1928), la Société Théosophique belge (1924), Antoinisme (1922), Vie et Conscience (1988)...
Tags : religion, antoinisme belge, Antoinisme
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