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Par antoiniste le 16 Novembre 2011 à 17:44
Certains savants occidentaux ont cru retrouver dans ce prétendu culte du Démon un vestige du dualisme iranien ; ils ont supposé que les Yezidis cherchaient à se concilier l'Esprit du Mal pour l'empêcher de nuire. Malheureusement, nos montagnards kurdes seraient bien en peine de concevoir un calcul aussi subtil. Pour eux, Tawûsê Melek n'est autre que le plus puissant (2) et le meilleur des anges ; c'est à lui qu'ils adressent de préférence leurs prières. Le Yezidisme repose donc non pas sur l'adoration du Diable, mais sur la négation de son existence. [...]
Prêter au Démon la forme d'un paon n'est pas particulier à la doctrine yezidie. Les Mandéens, les Druzes (1) et les Takhtadjis se représentaient également le Diable sous l'aspect de cet oiseau. De même, les traditions musulmanes établissent des affinités étroites entre le tâwûs et le Mauvais Ange. Ibn 'Abbâs écrit : « L'oiseau le plus cher à Iblîs le Maudit est le paon ». Enfin, on rencontre assez souvent dans les commentaires du Coran une légende d'après laquelle Satan, cherchant à pénétrer dans le Paradis Terrestre, aurait tenté tout d'abord d'obtenir l'aide du Paon. Il lui promettait de lui enseigner les mots qui empêchent de mourir. L'oiseau hésita longtemps avant de répondre, mais il n'osa pas se décider. Force fut à Iblîs de s'adresser au Serpent qui accepta ses propositions. Malgré son refus, le Paon fut chassé du Paradis en même temps qu'Adam, Eve et le Serpent.
Tout porte donc à voir dans le nom étrange de Tawûsê Melek un euphémisme servant à désigner le Démon. Si l'on songe que dans l'un des textes du Mishtefa Res, l'Ange-Paon est appelé également 'Azâzîl, tout comme Iblîs avant la chute, on ne peut conserver aucun doute sur sa nature réelle.
Il nous reste à pénétrer les raisons qui ont poussé les Yezidis à vénérer l'Esprit du Mal, puis à altérer sa physionomie primitive au point de faire de lui l'auxiliaire de Dieu. Les textes réunis par Ahmad Taymûr et par 'Abbâs 'Azzâwî nous aideront à les comprendre.
Le problème de la damnation d'Iblîs préoccupa particulièrement les mystiques musulmans des Ve et VIe siècles de l'Hégire. Certains se demandaient comment concilier le châtiment infligé au Démon avec la doctrine de la prédestination. 'Abd el Qâdir el Djîlânî, lui-même, se pose la question, mais sans la résoudre. Il narre dans un texte curieux une conversation qu'il eut en songe avec le Maudit : « Je vis en rêve Iblîs le Maudit, alors que je me trouvais au milieu d'une nombreuse assemblée. Je voulus le tuer. Il me dit (que Dieu le maudisse ! ) : « Pourquoi me tuer ? Quelle faute ai-je commise ? Si le destin est mauvais, je ne puis le transformer en bien, ni le détourner vers le bien ; s'il est bon, je ne puis ni le transformer en mal, ni le détourner vers le mal. De quoi suis-je capable ? ». Il ressemblait à un hermaphrodite, le langage doucereux, le visage difforme, le menton semé de touffes de poil. Il était d'aspect misérable, laid de figure. Il me fit un sourire honteux et craintif ». D'autres soufis, comme el Hallâdj, Ibn 'Arabî ou Ahmad el Ghazâlî n'hésitaient pas à trancher la difficulté. Ils considéraient que, refusant de se prosterner devant Adam et de lui rendre un hommage dû à Dieu seul, Satan n'avait failli qu'à cause de son amour excessif pour la Divinité. Au lieu de vouer le démon à la malédiction éternelle, ces mystiques le proposaient à l'admiration des fidèles ; certains voyaient même en lui la manifestation suprême de la majesté divine. Abû l Fath Ahmad el Ghazâlî disait que Satan était « le seigneur des monothéistes ». De son côté, el Hallâdj écrivait :
« Il n'y avait pas, parmi les habitants du ciel, de monothéiste comparable à Satan : l'Essence lui apparut dans toute sa pureté ; il s'interdit, par timidité à son égard, aucun clin d'oeil et se mit à vénérer l'Adoré dans son isolement ascétique.
Il encourut la malédiction quand il atteignit l'esseulement pleinier, et fut à la question quand, réclamant davantage, il demanda la solidarité.
Dieu lui dit alors ; « Prosterne-toi devant Adam — Pas devant un autre (que Toi) ! — Même si Ma malédiction tombe sur loi ? — Elle ne me nuira point...
Moïse rencontra Satan sur la pente du Sinaï et il lui dit : « 0 Satan ! Qu'est-ce qui t'a empêché de te prosterner ? » — Ce qui m'en a empêché, c'est ma prédication d'un Unique Adoré ; si je m'étais prosterné, je serais ton semblable. Car toi, on ne t'a crié qu'une fois: « Regarde vers la montagne ! » et tu as regardé, tandis que moi, on m'a crié mille fois : « Prosterne-toi ! » et je ne me suis pas prosterné, étant donné que ma prédication devait maintenir l'intention qui me l'avait fait émettre.
Tu as mis de côté un commandement (de Dieu) ? —C'était (de Sa part) épreuve et non commandement ! — Sans péché ? Ta figure en a été pourtant déformée — O Moïse ! Ce que tu me dis là n'est qu'allusion à l'ambiguïté des apparences ; tandis que l'état de conscience, même frappé de déception reste inchangé, la sagesse persiste, telle qu'elle était au début, même si l'individu (qui l'a reçue) se trouve déformé.
Fais-tu mémoire de Lui, à présent ? — Moïse ! La pensée pure n'a pas besoin de mémoire. Par elle, je suis commémoré, comme II est commémoré.
Son mémento est mien et mon mémento Sien.
Comment, se souvenant à deux, pourrions-nous,
[tous deux, ne pas être ensemble ?
Je le sers maintenant plus purement, dans un instant plus vide, en un mémento plus glorieux ; car je le servais dans l'absolu, pour mon lot de bonheur, et voici que je le sers, maintenant, pour le Sien ».
Telle était la doctrine que professaient les soufîs au sujet d'Iblîs. Il est certain que 'Adî [Prophète des Yézidis] et ceux de ses disciples qui étudièrent à Bagdad en eurent connaissance. Les bons paysans kurdes auxquels ils transmirent plus tard cet enseignement ne manquèrent pas de le déformer, faute d'en comprendre la portée exacte. Après avoir admis que le châtiment de Satan ne serait pas éternel, ils pensèrent que, grâce à son repentir, l'Ange avait d'ores et déjà obtenu son pardon et retrouvé son rang primitif dans la hiérarchie céleste. De là à oublier la faute de Tawûsê Melek, il n'y eut qu'un pas facile à franchir. Une dernière transformation de la tradition fît de lui le principal auxiliaire de Dieu.
Il ne subsiste du cycle le plus ancien qu'un mythe assez obscur, dans lequel on voit encore intervenir une vague notion de rédemption. Dans les versions que nous rattachons à une seconde période, c'est déjà sur l'ordre de Dieu que l'Ange-Paon incite Adam au Péché : le temps que le premier homme devait passer en Paradis est révolu, il lui faut désormais vivre sur terre pour travailler et procréer. La variante la plus moderne ne conserve plus aucun souvenir de la faute de Tawûsê Melek, ni même du mythe du Paradis Terrestre.
Nous donnerons ici un spécimen de chacune de ces catégories de récits.
I. Histoire de Brîq el Asfar.
« A cette époque, naquit notre père Brîq. On l'appela Brîq el Asfar, à cause de ses bienfaits. En effet, durant sept ans, ses yeux le firent souffrir, ainsi que son nez, ses mains et ses pieds. Il possédait un vase jaune. Il commença à se lamenter et à pleurer; ses larmes coulaient dans ce vase qui, au bout de sept ans, se trouva plein. Alors, il le lança dans le feu de l'enfer et le feu de l'enfer s'éteignit, si bien qu'il cessa de tourmenter le genre humain. Brîq el Asfar avait versé ses pleurs pour son frère de l'Autre Monde. Depuis ce temps-là, le feu de l'enfer est resté éteint ; c'est pourquoi chaque Yezidi doit avoir un frère dans l'Autre Monde... ».
Ce texte, peu clair, confond manifestement deux versions différentes, puisque l'auteur, après nous avoir montré Brîq el Asfar pleurant sur ses propres misères, attribue une autre cause à ses larmes et le fait compatir à l'infortune de son frère de l'Autre Monde, condamné aux supplices de l'enfer. La disparition de la géhenne devant logiquement s'accompagner de la réhabilitation du Démon, nous pensons que le frère de l'Autre Monde dont parle la légende est Tawûsê Melek dont certaines traditions font, par ailleurs, le pîr d'Adam.
II. Histoire de la création selon le Mishefa Res.
On distingue dans l'étoffe confuse du Mishefa Res plusieurs récits que l'auteur — ou le faussaire — a tenté de fondre en un seul. Sans chercher à reconstituer séparément chacun d'eux, nous tâcherons de dégager les grandes lignes de l'ensemble. Dieu créa, en sept jours, sept anges (dont les noms varient avec les différents textes du Livre), puis il façonna une énorme perle blanche au centre de laquelle il s'isola durant quarante mille ans. Au terme de cette période, il brisa la perle, dont les éclats formèrent la terre, les cieux, la mer, etc. Il créa alors les animaux, les plantes et le Paradis Terrestre ; enfin, il pétrit de terre le corps d'Adam et y introduisit une âme. Adam fut placé dans le Paradis Terrestre et reçut l'autorisation de goûter à tous les produits de la terre, sauf au froment.
Lorsque « le temps d'Adam fut révolu », Tawûsê Melek (ou Gabriel) alla trouver Dieu et lui dit : « Comment Adam s'accroitra-t-il et se multipliera-t-il, où est sa postérité ? ». Dieu lui répondit : « C'est une affaire dont je te laisse le soin ». Le Mishtefa Res continue de la sorte : « Tawûsê Melek s'en fut vers Adam et lui dit : « As-tu mangé du froment ? ». « Non, car Dieu me l'a interdit ». « Mange, tu t'en trouveras mieux ». Dès qu'Adam [en] eut mangé, son ventre enfla ; Tawûsê Melek le fit sortir du Paradis, l'abandonna et monta au ciel. Adam souffrit de son ventre, car il n'avait pas d'anus. Un oiseau nommé Tayr el Qallâdj lui fut envoyé, qui le piqua et lui ouvrit un orifice. Adam soulagea son ventre... ».
Ce récit fait déjà du Démon le collaborateur de la Divinité. Si l'Ange-Paon tente Adam, c'est parce qu'il en a reçu l'ordre. D'autres légendes attribuent à Tawûsê Melek un rôle encore plus important ; d'après ces variantes, c'est lui qui façonne, avec de la terre, de l'eau et du feu, le corps du premier homme. On serait tenté de voir là une réminiscence des doctrines iraniennes reprises par certains penseurs musulmans, suivant lesquelles, la matière et le mal sont l'oeuvre du Diable, alors que tout ce qu'il y a de spirituel dans l'univers a été créé par Dieu. Cependant, dans la tradition yezidie, c'est également Tawûsê Melek qui introduit une âme en Adam (en lui soufflant dans l'oreille).
III. La tradition populaire.
Alors que les textes précédents constituent une tradition savante et peu répandue, celui que nous allons reproduire exprime l'aspect le plus vivant du dogme yezidi et la forme sous laquelle la croyance en Tawûsê Melek s'est cristallisée dans l'esprit du peuple, tout au moins au Sindjâr. « Au commencement, le monde était [entièrement recouvert] par la mer. Il n'y avait personne et l'homme n'existait pas. Un arbre s'éleva, sur l'ordre de Dieu. Ses racines s'enfonçaient dans le sol et ses branches se dressaient dans les airs. A l'époque de la mer. Dieu se tenait sur cet arbre, [sous la forme d'un oiseau]. Tawûsê Melek était [aussi] un oiseau ; il errait par le monde et il était las, [car] il n'y avait rien sur quoi il pût se percher. Il vint vers cet arbre. Dieu lui donna un coup de bec et ne le laissa pas se poser. [Tawûsê Melek ignorait que cet oiseau n'était autre que son créateur ; il s'éloigna et rencontra Dieu qui se présenta à lui sous son aspect ordinaire]. Dieu dit à Tawûsê Melek : « Tu t'es promené par le monde, dis-moi, as-tu vu quelque chose ?». « Absolument rien ; le monde est entièrement [recouvert par] la mer. Il y a un arbre et, sur cet arbre, un oiseau ; je suis allé pour m'y percher, [mais l'oiseau ne me l'a pas permis] ». Dieu lui dit : « Va trouver cet oiseau, et dis-lui : « Tu es le créateur et je suis la créature, alors, il te laissera te percher (2) ». Cette fois, Tawûsê Melek alla sur l'arbre et dit ; « Tu es le créateur et je suis la créature ». Dieu le laissa se percher.
Dieu créa la terre et les cieux, proches et lointains. Il plaça sous la terre le taureau et le poisson ; la terre (qui, jusqu'alors, avait été instable) se tint en équilibre, sur l'ordre de Dieu.
Tawûsê Melek dit à Dieu : « Il n'y a personne dans ce monde ». Dieu lui répondit : « Va te promener par l'univers ! ». Tawûsê Melek alla et erra par l'univers. Il vit une femme. [Alors,] il revint vers Dieu et lui dit : « J'ai vu une femme ! ». Tawûsê Melek dit à Dieu : « Cette femme, sans homme, ne sert à rien ! ». Dieu créa alors l'homme, et le nom de celui-ci fut Adam. Dieu fit le corps d'Adam avec de l'argile ; il introduisit une âme dans ce corps.
Adam était endormi. Hewa (la première femme) alla vers lui. Elle ne l'éveilla pas et s'en retourna. Adam s'éveilla. Il neigeait ; il aperçut des traces de pas humains. Il les suivit et vit cette Hewa. Il la prit [pour femme]. Dieu plaça quarante garçons et quarante filles dans le ventre de Hewa. Tawûsê Melek dit : « Comment les marierons-nous ? ». Dieu lui dit : « Que ceux du côté gauche passent à droite et ceux du côté droit, à gauche ! ». Tawûsê Melek dit : « O le Druze ! » (3). Ils rendirent le monde prospère et labourèrent ».
Cette légende, encore plus naïve que les précédentes, permet de mesurer toute la distance qui sépare le Tawûsê Melek des Yezidis du Satan des Musulmans. L'Ange-Paon n'est plus que le conseiller presque impeccable de la Divinité ; le manque d'égards dont il se rend coupable envers son maître n'entraîne pour lui qu'un châtiment bénin et passager. Loin de chercher à nuire à l'homme, il s'emploie au contraire à l'assister, car il a une part à sa création. Le Yezidisme moderne, retirant ainsi au démon son rôle de tentateur, ne peut plus admettre le mythe du Paradis Terrestre et du péché originel. Ses fidèles doivent accepter les épreuves qu'il leur faut subir ici-bas, non plus comme une conséquence de la faute de leurs premiers parents, mais comme rentrant dans le cours normal des choses. Une conception aussi pessimiste de la vie s'accorde pleinement avec l'histoire tragique des Yezidis.
(1) D'après la légende druze, ce fut le paon aidé du serpent qui tenta Adam. Dans le Livre de Saint Jean des Mandéens, Satan est appelé Tawûs. Il importe toutefois de noter que c'est à Mahomet que certains mystiques prêtent la physionomie d'un paon. Dans un traité de soufisme, nous avons rencontré l'épithète Tâwûs el Malâ'ika appliquée à Gabriel.
(2) Dans le texte de Siouffi (Notice sur la secte des Yezidis), Dieu demande à Tawûsê Melek, alors que celui-ci tente pour la première fois de se percher sur l'arbre : «Qui suis-je et qui es-tu? ». Tawûsê Melek lui répond : «Tu es toi et je suis moi ». Irrité par cet orgueil, Dieu le chasse. L'ange continue à errer et rencontre finalement Sê Sims, installé sur un rosier. Il lui fait part de sa mésaventure et reçoit de lui le conseil d'aller trouver l'oiseau divin et de faire amende honorable en déclarant : « Tu es le créateur et je suis la créature ». Siouffi pense que cet épisode de la légende contient un dernier souvenir de la révolte de Satan et de son repentir.
(3) Dans le récit de Cemîl axa et dans le texte publié par Siouffi, c'est un fils d'Adam qui suggère cette solution. Ni Cemîl axa, ni 'Elî Wûso n'ont su nous expliquer le sens de l'exclamation «O le Druze ! ». Siouffi la croit élogieuse et déclare que les Druzes sont tenus pour très astucieux par les Yezidis.
Roger Lescot, Enquête sur les Yezidis de Syrie et du Djebel Sindjar (1938), p.48-60.
source : archive.org
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Par antoiniste le 16 Novembre 2011 à 17:20
Les yezidis, appelés également yazidi (Êzidîtî ou Êzidî en kurde, يزيدي ou ايزيدي en arabe) constituent une petite minorité religieuse de langue kurde d'environ cent mille membres vivant principalement dans les régions de Mossoul en Irak, d'Alep en Syrie mais aussi en Turquie, en Iran, en Arménie et en Géorgie.
De tradition essentiellement orale, les fidèles de cette religion monothéiste discrète, sinon secrète, sont appelés « adorateurs du diable » par les musulmans. Il adorent en fait Malek Taous, littéralement « l'ange-paon », créature bienfaisante à qui Dieu aurait confié la direction du monde après avoir achevé la création. En fait, cet oiseau aurait été choisi pour être le représentant de Dieu sur Terre, car il est le plus éloigné phonétiquement du nom de Satan, nom qu'il est interdit de prononcer dans cette religion.
Les yezidis honorent aussi le cheikh Adi ibn Mustafa, mort en 1160, qu'ils considèrent comme le fondateur de leur religion, et se rendent chaque année en pèlerinage sur sa tombe à Lalesh. L'enseignement comme le culte, pour autant qu'on puisse le savoir précisément, reposent sur deux livres sacrés, le Livre noir et le Livre de la révélation.
Les yezidis, comme les druzes, croient en la métempsycose. Ils semblent avoir pris des éléments de leur culte à différentes religions environnantes : le dualisme entre le bien et le mal aux zoroastriens, le baptême et la cène aux chrétiens et les règles alimentaires aux juifs. Leur organisation est de nature théocratique, le prince des yezidis porte le titre de Mirza Beg.
La société yézidie est structurée socialement en quatre types de castes, et on trouve des sortes de magiciens errants dans la dernière et quatrième caste.
Adi (1073-1162) est la figure centrale du yezidisme. Il étudia à Bagdad avant de se retirer dans l’actuel Kurdistan. Ses enseignements accentuent l’aspect expérimental, émotionnel et mystique de la foi, et ont été mariés aux syncrétismes religieux riches et complexes pratiqués localement. Les spécialistes considèrent que le yezidisme est un savant mélange de mazdéisme, de paganisme prézoroastrien, de zoroastrisme, de manichéisme, de nestorianisme de judaïsme, d’islam, de soufisme, voire de chamanisme.
Les Yézidis ne sont pas des disciples d’une tradition religieuse uniquement orale : deux livres sacrés serviraient de bases à leurs lois et rites. Certains chercheurs mettent cependant en doute l’existence de tels livres.
Le yézidisme s’adapte aux conditions de temps et de lieu. Il n’existe en effet pas de forme officielle du yézidisme, pas de clergé, encore moins de califat. Chaque cheikh est un guide au sens élargi du terme : il décide des interdits, des tabous, des préceptes à suivre. Il est probable que certains guides ne se réfèrent même pas aux livres sacrés, d’où il ressort qu’à chaque communauté yézidite correspond une forme différente de yézidisme.
Selon le Jelwa, Dieu, appelé de son nom kurde Khuda, est omniprésent et omnipotent. Il est le maître de la transmigration des âmes, qu'il décide en fonction des activités passées des hommes. Les Yezidis croient en effet à la réincarnation, ou plus exactement à la métempsycose, en plus d’un Paradis où les âmes des justes transitent temporairement, et de l’Enfer pour les « obstinément mauvais ». Certains nient l’existence de l’Enfer, car l’ange-paon en aurait éteint les flammes par ses larmes de repentir. Shaytan se serait racheté, ou, dans un récit atemporel, est potentiellement pardonnable (il l’a été, ou le sera, cela est une autre question). Il mérite alors le respect dû aux anges, aux divinités, aux créatures célestes.
Le yézidisme est et restera fort probablement encore longtemps une religion mal connue, car de tradition purement orale et fortement repliée sur elle-même. L’histoire de l’étude du yézidisme est relativement jeune, et peu de spécialistes semblent s’intéresser à cette question car le yezidisme est souvent relégué au rang des «sectes aberrantes» en voie de disparition. Toute tentative de les comprendre passe uniquement par la connaissance qu'en ont les Yezidis eux-mêmes, et par les quelques rares citations écrites par des voyageurs ou des auteurs de passage.
source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Yézidisme
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Par antoiniste le 16 Novembre 2011 à 17:19
C'est Tom «Christ» !
Le Matin, 24 janvier 2007
[Texte intégral]
LOS ANGELES
Tom Cruise a été choisi gomme «Christ» par les dirigeants de l'Eglise de scientologie
On connaissait Tom Cruise (44 ans) en sex symbol d'une génération, aujourd'hui il devient un «secte symbole». Déjà figure phare de l'église de scentologie, aux côtés notamment de lui Travolta, l'acteur américain vient d'accéder au rang de nouveau «Christ» et ce à la demande des dirigeants de cette église.
En adepte convaincu depuis plus de vingt ans, la star de «Mission: Impossible» a été «choisie» pour prêcher sa foi autour de lui et dans le monde.
Pour David Miscavige, l'un des hauts responsables, (le grand patron de la secte, note d'anti-scientologie)Tom sera plus tard adoré pour son ceuvre, comme Jésus l'est. Selon un proche de l'acteur, «Tom, tout comme le Christ, est critiqué pour son point de vue, mais les générations futures se rendront compte qu'il avait raison.»
Raison de dire, entre autres, qu'il y a 75 millions d'années, notre univers fut dirigé par le tout-puissant seigneur galactique Xenu ?
source : http://www.anti-scientologie.ch/cruise-christ.htm
http://www.telemoustique.be/tm/magazine/11085/Toute-la-verite--sur-Tom-Cruise.html
http://modifiedcarforums.com/forums/off-topic-lounge/1232-tom-cruise-named-new-christ-church-scientology.html
Signalons que certains Antoinistes prétendent juste que L'Enseignement du Père, c'est l'Enseignement du Christ, révélé à cette époque par la foi... Certains sont allés jusqu'à croire qu'il pouvait être une réincarnation du Christ, mais cela n'était pas la majorité... En tout chacun est resté libre de le croire ou non...
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Par antoiniste le 16 Novembre 2011 à 17:19
Illustration : Statue de la tombe du zouave Jacob
source : http://parismyope.blogspot.com/2010/10/le-zouave-jacob_17.html
13e arrondissement
Cimetière de Gentilly
Henri Jacob
1829-1913
Magnétisme et hypnotisme
23e division
Un buste en bronze très expressif orne la tombe du zouave Jacob. Il a été réalisé vingt et un ans avant sa mor par Athanase Fossé. Théurge désignant un mage et Jacob un prophète de l'Ancien Testament, on ne peut que s'arrêter devant l'énigmatique regard qui vous fixe avec expression. Musicien des zouaves de la garde impériale en 1867, Henri Jacob en prit le surnom. Il soignait ses malades par "thérapie de groupe", finissait ses séances avec un petit air de trombone et ne faisait pas payer d'honoraires. Ce célèbre guérisseur et hypnotiseur attire encore des malades sur son tombeau, comme en témoignent de récentes plaques de remerciements. Nombreux sont les fidèles qui, durant leur méditation, viennent toucher le buste dJacob, ce qui explique son aspect patiné du côté du coeur.
Anne-Marie Minvielle, Guide des Curiosités funéraires à Paris, p.69
Cimetières, églises et lieux de mémoire
Parigramme, Paris, 2008
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Par antoiniste le 16 Novembre 2011 à 16:28
Dans un article de 1888 qu'il adresse aux institutrices et aux instituteurs, Jaurès explique qu'il faut enseigner aux enfants "le respect et le culte de l'âme en éveillant en eux le sentiment de l'infini qui est notre joie, et aussi notre force, car c'est par lui que nous triompherons du mal, de l'obscurité et de la mort". Est-ce pour autant renoncer au rationalisme ? Pas du tout. Mais il faut cheminer à part de deux écueils, celui du rationalisme étroit, du positivisme exsangue, comme celui, symétrique, de la divagation approximatve et mystique.
C'est dire que si la science doit être le guide, si elle est nécessaire, elle es en elle-même insuffisante. Car il faut un idéal sans lequel elle n'est rien, puisqu'elle est là pour dire ce qui est et non ce qui doit être. [...]
Or cette morale laïque, libre de toute croyance religieuse, n'est pas sans religiosité, religiosité de la raison, de la vérité, de la liberté. Non seulement, selon la morale laïque, il onvient d'enseigner aux enfants que leur âme, "cette puissance de penser et d'aimer, c'est ce qu'il y a de meilleur en vous", mais aussi que le lien des hommes entre eux est assuré par "la vérité".
Vincent Peillon, Jean Jaurès et la religion du socialisme, p.148 et p.158
Grasset, Le collège de philosophie, Paris, 2000
A lire : Vincent Peillon, Une religion pour la République : la foi laïque de Ferdinand Buisson (Le Seuil, Paris, 2010), et dans Bernadette Wynants, L'orthographe, une norme sociale (Mardaga, Sprimont, 1997) les conséquences que cela a sur l'orthographe et de la grammaire qui fonctionnent comme une idéologie, c'est un véritable catéchisme (p.143).
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Par antoiniste le 16 Novembre 2011 à 15:38
Charles Fauvety, né en 1813, mort en 1894, était un philosophe maçonnique
Issu du protestantisme libéral, il fonda la "Religion laïque", recherchant une harmonie entre la religion et la raison, ne gardant Dieu que dans un sens panthéiste et l’immortalité de l’âme que comme une probabilité.
Il fonda avec Jules Viard le journal Le Représentant du peuple, et avec Éliphas Lévi la revue mensuelle La Vérité sur toutes choses. Il créa également la Revue philosophique mensuelle. Il édita le Bulletin mensuel de la Société Scientifique d’Études Psychologiques, dont il était le président. Il collabora à La Ragione d'Ausonio Franchi, fondée à Turin.
Illustration : J. Malgras, Les pionniers du spiritisme en France, 1906
Ses œuvres :
Philosophie maçonnique (1862) ;
Catéchisme à l’usage de l’aspirant à l’initiation (1862) ;
Critique de la morale indépendante, épitre à Massol (1865) ;
Catéchisme philosophique de la religion universelle (1874) ;
La Religion laïque (1887) ;
Théonomie (1894) ;
Organisation communale et centrale de la République ;
Le Règne de l'Eprit pur ;
Le Vie éternelle et le Salut collectif.
source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_FauvetyOn peut lire une biographie de Charles Fauvety dans l'ouvrage des Vignerons du Seigneur, Petit catéchisme spirite, publié en 1896.
Charles Fauvety publie en 1874 un Catéchisme philosophique de la religion universelle, et tente d'ouvrir à Paris, avec l'ex-prêtre belge Henri Chavée, une Église unitaire, ou unitarienne, sur le modèle de l'unitarisme anglais et américain (Appel aux esprits religieux ne se rattachant à aucun culte, repris dans La Religion laïque, juillet 1878, p.348-349). Le projet est ajourné du fait de l'absence de liberté religieuse sous l'Ordre moral (selon Fauvety, auquel on peut faire crédit sur ce point).
Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, Volume 4
Editions Beauchesne, 1990 - 497 pages, p.95
Dans Théonomie, on peut lire "la matière n'existe pas, la matière n'est pas une réalité".
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Par antoiniste le 6 Mars 2011 à 15:47
La conviction religieuse du Yahviste que traduit le récit du "Péché originel", c'est donc que, si les hommes sont ce qu'ils sont, et tels que nous les connaissons depuis la nuit des temps : enclins au mal et accablés de peines, c'est entièrement par leur faute, et non par la volonté de leur Créateur ou par suite des conditions dans lesquelles ils auraient été produits ; qu'une telle faute a consisté d'abord dans l'insoumission orgueilleuse, la démesure à vouloir dépasser sa conditon naturelle, qui se trouvent, en fait, à la racine de toute révolte contre l'ordre établi ; et que cette même faute, cause de tout le Mal, doit remonter aux origines mêmes de notre espèces : non, certes, à son apparition, puisque l'Homme ne pouvait sortir que parfaitement accompli et irréprochable, sain et heureux, des mains de son Auteur, mais que, tant elle nous paraît universellement répandue, invétérée et enracinée en chacun de nous et comme passée en notre nature, nous devons l'imputer aux tout premiers représentants de notre lignée. Car il est hors de conteste, dans le récit du Yahviste, que les acteurs du drame sont bien le Premier Couple humain créé par Dieu, nos prototypes et nos premiers parents.
Jean Bottéro, Le récit du péché originel, p.287-88
Naissance de Dieu, La Bible et l'historien
Folio / histoire, Paris, 1992
Il en est différemment chez Louis Antoine quand à la faute : autant, dans la Bible, elle paraît avoir été une dans le passé et le Mal en découle, autant, dans l'Antoinisme, la faute a encore lieu de nos jours, pour chacun d'entre nous : "Nous sommes tous des Adams". Autant elle paraît irréparable dans la Bible, autant, dans l'Antoinisme, on atteste que par le travail moral, on peut dépasser cette condition de malheur et arriver à la perfection divine : la faute consiste toujours aujourd'hui à "l'insoumission orgueilleuse, la démesure à vouloir dépasser sa conditon naturelle" et non seulement pour les "tout premiers représentants de notre lignée", mais encore pour nous actuellement.
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Par antoiniste le 6 Mars 2011 à 15:32
Illustration : temple de Flémalle-Grande, et intérieur du temple du Cultos na Central do Brasil (bairro do Brás, São Paulo) dans les années 50 (www.sabetudo.net) ; en médaillon, une femme portant le voile blanc.
La Congrégation chrétienne en France est une petite église protestante pentecôtiste française.
La Congregação Cristã no Brasil, est apparue en mars 1910 au Brésil, fondée par Luigi Francescon, un italien né le 29 mars 1866 à Cavasso Nuovo, dans la province d'Udine (Italie).
Il émigre aux États-Unis en 1890 et arrive le 3 mars de la même année à Chicago, où il a son premier contact avec l'Évangile du Christ par le biais de l'Église évangélique vaudoise. Il fonde peu après l'Église presbytérienne italienne avec quelques croyants, mais s'en écarte après quelque temps à cause d'une réflexion qu'il a eu sur le baptême par aspersion. En 1907 il s'intéresse au mouvement pentecôtiste alors florissant à travers sa rencontre avec le pasteur baptiste William H. Durham, un de ses pionniers, qui le baptise dans le Saint-Esprit. En 1909, Louis Francescon et un de ses amis arrivent en Argentine et, le 8 mars 1910, au Brésil. Installés à São Paulo et dans le Paraná, ils fondèrent dès leur arrivée une église avec vingt personnes rebaptisées venant des cultes baptiste, presbytérien, méthodiste, et un catholique. Son aire de prédilection était principalement les colonies italiennes, mais son mouvement se répandit, à partir de 1950, sur tout le territoire national, les fidèles étant surtout nombreux dans la région Sud-Est.
Avec le nom de Congregação Cristã, cette église est présente aux États-Unis, en Europe, au Japon, dans toute l'Amérique latine, en Russie et en Grèce. En 2005, elle possédait plus de 19 000 centres de par le monde et plus de 2,5 millions de fidèles.
Louis Francescon est décédé en 1964 à Oak Park (Illinois), aux États-Unis.
La Congrégation chrétienne a été lancée en France dans les années 1970, dans le nord du pays, dans la communauté portugaise. Il y a aujourd'hui dix églises, dont le siège social est situé à Tourcoing.
Les principales croyances sont énoncées dans les douze articles de foi. Ils croient en la Trinité, la Bible et foi dans la rédemption grâce au sacrifice de Jésus-Christ. Ils croient au baptême de l'Esprit Saint, la guérison divine et les miracles. L'église a deux sacrements - baptême par immersion et la Sainte Communion.
La Congrégation chrétienne a ses racines dans la tradition pentecôtiste, mais en diffère dans plusieurs domaines : les pasteurs, appelés anciens diacres et coopérateurs, sont laïques et ne sont pas rémunérés. La congrégation vit grâce aux dons volontaires des frères et sœurs .
Les hymnes sont chantées à l'unisson accompagnées par l'orchestre. Les femmes qui portent un voile blanc pendant le service. Les membres saluent traditionnellement avec les mots « paix de Dieu » et un saint baiser sur la joue.
source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Congrégation_chrétienne_en_France
http://fr.wikipedia.org/wiki/Congrégation_chrétienne_au_Brésil
- le salut traditionnel est que « la paix de Dieu soit avec vous », car il ya plusieurs seigneurs mais il n'y a qu'un seul Dieu (c'est une pique à l'adresse des autres dénominations pentocôtistes comme l'Assemblée de Dieu et l'Eglise quadrangulaire, où les pasteurs saluent l'assistance avec la « paix du Seigneur ») ;
- le maquillage pour les femmes est interdit,
- la consommation du sang y est interdite (comme chez les Témoins de Jéhovah), mais pas les transfusions sanguines ;
- il est interdit de se couper les cheveux, les filles ne doivent pas les couper avant l'âge de 12 ans (âge responsable) ;
- interdit d'entrer dans un autre lieu de culte ;
- les hommes et les femmes sont séparés dans la salle du culte (comme chez les Juifs orthodoxes) ;
- seuls les hommes peuvent faire la prêche du jour, quand il se sent touché par le Saint-Esprit ;
- l'ancien a la possibilité de couper la parole s'il sent que ce qui est dit ne vient pas de l'Esprit ;
- les fautifs sont aussi séparés des autres (peu importe le péché, adultère ou participation à un mariage dans une autre dénomination) ;
- les prières se font à genoux ;
- le service est accompagné par un Brass Band ;
- le bapteme se fait pas immersion totale quand l'enfant l'a decidé mais pas avant 12 ans ;
- la glossolalie serait aussi pratiquée.
Edio Soares, Le butinage religieux: pratiques et pratiquants au Brésil, p.177-178
source : GoogleBooks
A Tourcoing, l'église est située rue de Gand, à 800m du temple antoiniste. A Reims, les temples se trouvent à 1km de distance, au nord du centre ville.
La congrégation chrétienne en Belgique a un temple à Flémalle, près de Jemeppe.
La Commission sur les sectes ne considèrent pas cette église comme dangereuse.
18 commentaires -
Par antoiniste le 18 Février 2011 à 22:24
Dans le rituel des Prières quotidiennes (de la religion positiviste d'Auguste Comte), ont pris place en effet les phrases qui font de Clotilde une moraliste, dont certaines maximes sont devenues célèbres. La première de toutes, celle que nous savons qui est passée en proverbe de l'esthétique littéraire et qui renversait tout le romantisme, apprenons que c'est Auguste Comte qui la recueillit le premier :
Il est indigne des grands coeurs de répandre le trouble qu'ils ressentent.
(Sa Lucie, publiée le 20 juin 1846).
André Thérive, Clotilde de Vaux, ou la déesse morte,
Chap. XVIII, L'Apothéose, p.205
Albin Michel, Paris, 1957
On peut rapprocher ce proverbe positiviste de la fin du Cinquième Principe :
"Voyez le mal plutôt en vous qu'en lui : il en sera le remède souverain".
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Par antoiniste le 18 Février 2011 à 22:17
L’autel spirituel est un élément syncrétique qui a été adopté par les santeros pendant les dernières décennies du XIXème siècle. Le spiritisme scientifique crée par Allan Kardec a été complètement accepté, à cette époque, par les blancs cubains et leurs pratiques très largement diffusées sont devenues une espèce de jeu de salon.
Ces pratiques étaient vues par les noirs chez les blancs et elles ont attiré profondément leur attention. Petit à petit les afro-américains les ont adoptées dans leurs rituels religieux. Le déclenchement de ce fait, fut peut-être, la disparition progressive, chez les adeptes de la santeria, d’une figure fondamentale dans la vénération des eguns ou défunts, les prêtres appelés egungunes, qui étaient consacrés au culte des morts. Leur fonction était de s’occuper des cérémonies funéraires et l’ultérieure attention qu’on doit offrir aux défunts. Ils possédaient tous les secrets de l’adoration à egun selon les traditions africaines mais ce sont très peu d’entre eux qui sont arrivés à Cuba et encore moins ceux qui ont appris le métier une fois sur l’île.
On disait que la réalisation de ces cérémonies avait des conséquences néfastes car si celles-ci ne se faisaient pas correctement, l’officiant prenait des risques pour sa vie. Peut-être pour cela, seulement quelques santeros qui sont nés à Cuba ont appris le métier et dans une courte période de temps, les egungunes ont disparu complètement. L’absence de ces personnages a crée un grand vide dans le culte à egun dans la santeria et il a été plus facile d’assimiler les pratiques de ce qu’on appelait le spiritisme scientifique, qui était très à la mode en ce moment, parce qu’elles n’impliquaient aucun risque pour les personnes qui servaient de médium.
A cette époque là, les afro-américains et leurs descendants se mélangeaient aux cubains blancs et beaucoup d’entre eux s’étaient rapprochés de la santeria de façon active. Ainsi les pratiques du spiritisme scientifique, mais pas sa doctrine, ont été assimilées par la santeria. L’adoption de l’autel spirituel, chez les afro-américains cubains, fut assez simple car beaucoup d’esclaves et leurs descendants avaient acquis l’ancienne habitude catholique de s’occuper de leurs défunts en mettant un verre d’eau et une bougie et donc, l’intégration de l’autel avec plusieurs verres d’eau n’a posé aucun problème. La diffusion de l’usage de l’autel et de la messe spirituelle a continué et aujourd’hui c’est devenu un élément rituel d’une grande signification.
Le mot espagnol pour désigner l’autel était « bóveda espiritual » et il a été adopté parce qu’il y a longtemps les morts étaient enterrés dans les cryptes des églises qui avaient un toit en forme de voûte, « bóveda » en espagnol.
L’utilisation de l’eau dans des verres ou des coupes pour vénérer les défunts est une pratique qui fut récupérée par Allan Kardec au moment d’appliquer l’autel au spiritisme scientifique et qui fut aussi adoptée par d’autres courants spirituels. Elle est connue comme « donner à boire au défunt ».
source : http://www.santeria.fr/index.php/Origine-historique-de-lautel-spirituel/34/
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Par antoiniste le 18 Février 2011 à 22:16
GOOD AND EVIL
1 "And God was &everything& that he had made, and, behold, it was very good." Genesis 2:31. For thoe who believe in the validity of the Bible, here is absolute prrof that God considers all of creation very good. It is man w conjured up the idea of evil. Consequently, man can abolish it by a simple chane in attitude.
2 Good and bad, positive and negative exist only because we separate &WHAT IS& into two categories. They are really one and the same.
3 How we perceive things is entirely up to us. No one or no thing can make a happy person mad, if they have their mind set on being happy.
Life is what you make it, by Jennifer Starn
in The holy Bible for the 21st Century, p.10
printed by the Universal Life Church
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Par antoiniste le 18 Février 2011 à 22:15
Tournons nous vers l'image du monde religieux de Zamenhof. Comme on peut le conclure de cette déclaration, l'espéranto est une langue neutre religieusement et d'un point de vue idéologique ; apprécier l'espéranto ou appartenir à des groupes espérantistes n'oblige en rien à être d'accord avec son image du monde.
Zamenhof n'était pas chrétien, mais appréciait la foi chrétienne et les autres religions qui étaient ouvertes au dialogue et au travail commun. Sa mère était une juive pieuse et son père était athée. Zamenhof raconte à propos de son évolution religieuse :
Dans mon enfance, je croyais en Dieu et à l'immortalité de l'âme, dans la forme que me montrait ma religion de naissance. Je ne me souviens pas très précisément à quelle période de ma vie je perdis la foi ; mais je me souviens que le plus haut degré de mon incroyance se situa pour moi à l'âge de 15-16 ans. Ce fut aussi la période la plus tourmentée de ma vie. A mes yeux, la vie dans son entier avait perdu tout sens et toute valeur.
A l'âge de 17 ans, il ressenti quelque chose de nouveau : "Je ressentis que la mort n'était peut-être pas une disparition." Se forma alors en lui la croyance en un "mystère potentiel et sans corps" qui était en même temps une "grande source d'amour et de vérité", comme il l'écrivit en 1905 dans son poème "Prière sous la bannière verte". Il prit conscience de l'impact positif que peuvent avoir les croyances religieuses sur un homme :
Un enfant de père ou de mère officiellement sans religion ne peut ressentir dans son cœur ni un tel bonheur, ni une telle chaleur, que ceux apportés aux autres enfants par le lieu de culte, mais aussi les traditions religieuses et la possession de Dieu dans le cœur. Combien cruelle est la souffrance d'un enfant d'incroyant lorsqu'il voit un autre enfant, même pauvre, mais le cœur heureux, aller dans son lieu de culte, alors que lui, l'enfant d'incroyant n'a ni règlement pour le conduire sur le chemin de la vie, ni fêtes, ni mœurs !
Et devant des jeunes chrétiens, il raconta : "Je suis juste un homaraniste hébreux de libre pensée ; et pourtant... existe-t-il quelque chose de plus beau au monde que de suivre les enseignements de Jésus ?"
Une sorte de conviction religieuse fit désirer à Zamenhof un monde dans lequel régnerait l'amour, la vérité et la paix. Il exprime cela le plus clairement possible dans sa "Prière sous la bannière verte".
source : http://users.skynet.be/maevrard/esperanto.htm
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Par antoiniste le 24 Janvier 2011 à 17:48
[Comment lui viennent les décisions concernant le culte, notamment la commémoration à faire à l'église Saint-Paul, rue Saint-Antoine à Paris :]
Bientôt mon esprit sanctionna cet usage, auquel j'ai déjà dû d'heureuses inspirations, en me disposant à mieux sentir les relations normales entre le catholicisme et le positivisme.
André Thérive, Clotilde de Vaux, ou la déesse morte,
Chap. XXIII Où s'en va toute chair, p.272
Albin Michel, Paris, 1957
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Par antoiniste le 24 Janvier 2011 à 17:41
Die Geistchristliche Kirche e. V. ist eine deutsche christliche spiritistische Kirche. Die meisten Gemeinden der Kirche sind in Nordrhein – Westfalen, im Saarland und in Hessen.
Der offizielle Name der Kirche lautet „Geistchristliche Kirche e. V.“. Weitere Bezeichnungen sind „Kirche der Liebe“ und Greber – Christen, Spirituelle Christen. Die Geistchristliche Kirche publiziert ein Kirchenblatt „Der geistchristliche Sendbote“. Mit der Geistchristlichen Kirche verbunden ist der Pflegedienst „Die Schwestern“, der „Celsior Buchversand“ und der „Verlag Leuchterhand“. „Geistchristen“ ist die Bezeichnung für Anhänger der Lehre, die nicht unbedingt mit der Geistchristlichen Kirche verbunden sein müssen.
Die Geistchristliche Kirche hat als Grundlagen ihrer Lehre das Neue Testament, übersetzt von Johannes Greber und dessen Buch „Der Verkehr mit der Geisterwelt Gottes“. Sie lehnt die Trinitätslehre ab und glaubt an einen „allmächtigen, anbetungswürdigen Gott“.
Jesus Christus gilt als Erlöser, König, „einzig aus Gott geborener Sohn“ und geistiger Führer der Kirche. Zur Lehre der Geistchristlichen Kirche gehören Reinkarnation und Spiritismus. Aus einem entsprechenden Mediumismus können biblische Prophetie oder Heilkraft empfangen werden. Zum Heilsweg gehören Selbstverbesserungsbemühungen hin zur Tugendhaftigkeit und Tatchristsein über gute Werke. Die Geistchristliche Kirche vertritt die Allaussöhnung. Liberalismus bezüglich christlicher Grundwerte wird ebenso abgelehnt wie Atheismus.
Die Geistchristliche Kirche ist keiner überkonfessionellen Organisation angeschlossen. Dem Ökumenischen Rat der Kirchen steht sie skeptisch gegenüber. Nichtchristliche Religionen gelten nicht als Heilswege, da die Anerkennung der messianischen Tat Jesu Christi unerläßlich ist.
In der Regel feiern Geistchristen ein- bis zweimal wöchentlich Gottesdienste, Andachten genannt. Sie werden vom Gemeindeleiter geleitet. Dazu gehören gemeinsame Gebete, Austausch über eine Bibelstelle und Anbetungslieder. In die Andachten sind Medienausbildungen eingebettet. Geistchristen der Geistchristlichen Kirche e. V. feiern den Samstag als Sabbat („Tag des Herrn“) und begehen ihn, soweit es humanitäre Dienste erlauben, als Ruhetag. Von Gemeindegliedern wird erwartet, daß sie sich mit all ihren Sorgen und Anliegen an den Gemeindeleiter wenden. Die Geistchristliche Kirche praktiziert die Erwachsenentaufe durch Untertauchen. Kindern wird mit der Kindesweihe eine Art gemeindlicher Patenschaft zugesprochen.
Kinder erhalten privaten Religionsunterricht, der sich mit geistchristlicher Sicht auf praktische Lebensfragen beschäftigt und dadurch eher unkonventioneller Art ist. Das Abendmahl, genannt „Heiliges Liebesmahl“, betont als Gedächtnismahl die Symbolbedeutung von Brot und Wein. Humanitäre Dienste spielen eine wichtige Rolle auch für den Erlösungsweg des einzelnen.
Geistchristliche Gemeinden sind kongregationalistisch organisiert unter dem Dach und Förderung der Geistchristlichen Kirche e. B. (einem gemeinnützigen Verein) mit Sitz in Kindenheim (Pfalz). Die Geistchristliche Kirche ist organisatorisch und finanziell unabhängig von anderen Kirchen. Die bewußt kleinen und übersichtlichen Gemeinden unterstehen einem Gemeindeleiter, dem „Ältesten“, der sich im priesterlichen Dienst weiß. Auslandsgemeinden können im Aufbau auch von einem beauftragten Gemeindediener, der unter apostolischer Leitung steht, geführt werden. Frauen können nicht Gemeindeleiter werden, sind aber sonst gleichberechtigt. Die Geistchristliche Kirche wird durch Spenden finanziert.
Dieser Text ist der Internetenzyklopädie Wikipedia entnommen.
Von dieser Kirche kenne ich persönlich nur den „Geistchristlichen Sendboten“. Ich bekomme ihn regelmäßig per Post zugeschickt. Für mich ist der Sendbote einer jener unauffälligen Kirchenblättchen, das dilettantisch aufgemacht ist und geistige Nahrung bieten möchte.
Eine Gemeinde der Geistchristlichen Kirche habe ich bislang noch nicht kennenlernen können. Ich wüßte auch nicht, ob die Kirche irgendwo im Ruhrgebiet vertreten ist und daher für mich erreichbar wäre. Daher kann ich die Kirche an dieser Stelle auch nicht näher vorstellen. Wichtig ist mir aber die Aussage: Es gibt die Kirche. Wer sich mit ihr beschäftigen möchte, ist dazu eingeladen, Kontakt zu ihr aufzunehmen.
source : http://www.derwesten.de/community/AndreasRuedig/stories/386740/
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Par antoiniste le 24 Janvier 2011 à 17:39
La patience, c'est vertu et paix qui suppriment les choses mauvaises.
Nhẫn đức bình an tiêu vạn sự.
Les Huit Patiences (Bát Nhẫn)
in Francis Magnaud (Huệ Pháp), Un bouddhisme social et persécuté
Le Phật Giáo Hòa Hảo, p.74
Lucien Souny, Paris, 2009
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Par antoiniste le 24 Janvier 2011 à 17:31
Voici donc ce que sera l'Alliance qu'après ce temps-ci Je conclurai avec Israël, déclare Yahvé : Je placerai Ma Loi à l'intérieur d'eux-mêmes et c'est au fond de leur coeur que Je l'inscrirai. Voilà comment Je serai un Dieu pour eux et qu'ils seront pour Moi un peuple. Ils n'auront plus à s'exhorter l'un l'autre, chacun disant à son proche : "Comprends qui est Yavhé" ; mais tous Me connaîtront, des plus petits aux plus grands, déclare Yavhé !" (Jérémie, XXXI, 31-34).
Jean Bottéro, Naissance de Dieu, La Bible et l'historien
Le message universel de la Bible,
L'approche de la catastrophe et Jérémie, p.126-27
Gallimard, Folio / histoire, Paris, 1986 et 1992 pour la nouvelle édition
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Par antoiniste le 24 Janvier 2011 à 17:29
Le poids du charisme chez Max Weber
Ne cherchant pas à donner une définition de la religion qui prétende désigner son essence, Max Weber (1864-1920) étudie des pratiques et des visions du monde considérées comme religieuses par le groupe concerné. Il se contente, en effet, de présenter l'activité religieuse (qu'il différencie de la magie) en précisant que sa fonction consiste à régler les rapports des hommes avec des puissances surnaturelles. Le processus de rationalisation dans le monde occidental, qui constitue le thème conducteur de la sociologie wébérienne, est analysé à l'aide des notions (telles que charisme, routinisation, désenchantement) qui sont devenues des classiques de la sociologie.
Le charisme, notion associée directement à la rationalisation, est défini par Weber comme la «qualité extraordinaire d'un personnage qui est, pour ainsi dire, doué de forces ou de caractères surnaturels ou surhumains ou tout au moins extérieurs à la vie quotidienne, inaccessibles au commun des mortels; ou encore qui est considéré comme envoyé par Dieu, ou comme un exemple, et en conséquence considéré comme un chef». La notion de charisme peut paraître proche du sacré durkheimien, car Weber insiste sur la nature suprarationnelle et supra-utilitaire de l'attachement des adeptes à un leader au sein de «communautés émotionnelles». Mais le sociologue allemand s'intéresse surtout à la façon dont le charisme s'intègre aux structures de la société. Plutôt que d'exalter avec nostalgie la plénitude d'une expérience religieuse primitive, il étudie la dimension «extraordinaire» du charisme en corrélation avec son impact social. En fait, souligne-t-il, c'est sa «routinisation» qui permet au charisme d'être reconnu comme tel dans la société: il ne peut se développer qu'en s'inscrivant dans l'ordre quotidien et dans la durée (et non dans l'intemporel), c'est-à-dire en acceptant d'être institutionnalisé.
Analysant l'évolution religieuse de l'humanité, Weber reproduit la même conception de la dynamique entre expérience émotionnelle et institutionnalisation. Sans effet sur la vie quotidienne, les premières expériences religieuses - comme l'extase ou l'orgie - sont pauvres et précaires, motivées par l'alcool, la musique et les narcotiques. Bientôt, elles vont s'insérer dans une entreprise régulée par un processus de systématisation et de rationalisation des pratiques religieuses.
La rationalisation de la société occidentale se traduit par la montée de la science, l'apparition de la bureaucratie, le développement de l'individualisme, ainsi que par la légitimation du pouvoir non pas par une autorité traditionnelle mais selon des règles normatives. En définitive, ce processus conduit au retrait des valeurs ultimes et à ce que Weber a nommé le «désenchantement du monde». Par conséquent, l'activité religieuse est également concernée par cette évolution tendant à la rationalisation, qui passe par des phases successives: elle va de la manipulation magique des forces naturelles à la symbolisation de plus en plus riche des rapports entre les hommes et le surnaturel et jusqu'à la religion éthique, liée au développement de l'idée de péché et de culpabilisation dans le monothéisme chrétien. En même temps se forme un corps de spécialistes ou de fonctionnaires religieux: les prêtres, qui monopolisent le savoir religieux et planifient l'exercice du culte et les voies de salut qui lui sont corollaires.
Ce processus de rationalisation progressive des conceptions religieuses, qui conduit à l'élimination des représentations magiques et à la «désémotionnalisation» de l'univers religieux, au désenchantement du monde, atteint son point final. Mais cette évolution n'est pas tout à fait linéaire: la bureaucratisation rationnelle de la religion n'exclut pas le surgissement de «prophètes» qui se prévalent d'une révélation personnelle. Profitant de leur impact charismatique, ils revalorisent la dimension émotionnelle de l'expérience religieuse, mais en même temps ils s'exposent au risque de s'engager dans un processus de routinisation.
La conception protestante du monde constitue, selon Weber, une étape clé du chemin parcouru par l'humanité dans le domaine religieux (l'Ethique protestante et l'Esprit du capitalisme). Pour le sociologue allemand, le capitalisme se caractérise par une organisation rationnelle du travail, qui fonctionne sur la base de l'accumulation du profit mais qui procède aussi et surtout du principe de non-jouissance, nécessaire au développement des moyens de production. Weber cherche à établir le lien entre le développement d'un tel mode d'activité économique et la vision protestante de la réalité. Constatant qu'en Allemagne les positions économiques avancées appartiennent surtout aux protestants, il montre une affinité spirituelle entre le protestantisme (en particulier sa version calviniste) et le capitalisme. Dans la conception protestante, et notammant calviniste, Dieu a créé le monde pour sa gloire et a prédestiné l'homme, à son insu, au salut ou à la damnation. Weber montre comment cette vision du monde incite les protestants à rechercher des signes de leur excellence dans le succès temporel. En définitive, la réussite sociale fonctionne comme une sorte d'antidote au doute spirituel sur la certitude de la grâce. Ainsi, pour Weber, l'affinité entre l'interprétation du protestantisme et l'attitude économique permet de comprendre comment une mentalité peut orienter, sans en être toutefois la cause exclusive, une activité sociale.
source : http://www.memo.fr/article.asp?ID=THE_REL_002
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Par antoiniste le 24 Janvier 2011 à 17:09
De son côté, le maître doit se montrer digne de la confiance que lui accorde son élève et, non seulement le diriger avec sagesse, mais percevoir toutes les inquiétudes qui l'assaillent et presque se sentir uni à lui par des liens physiques : « Tout seykh qui ne sait combien de fois son murîd se retourne la nuit sur sa couche — son murîd fût-il à l'extrême Est ou à l'extrême Ouest de la terre —, celui-là n'est pas un seykh ».
Kitâb el Manâqib, cité par Frank, op. cit., p. 63.
in Roger Lescot, Enquête sur les Yezidis de Syrie et du Djebel Sindjar (1938), p.30
source : archive.org
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Par antoiniste le 24 Janvier 2011 à 16:30
A côté de l'activité directrice se trouvait, à l'origine, l'activité ecclésiastique, à laquelle tous les membres de la communauté prenaient une part égale : c'était l'exercice réglé des charismes. Tout homme baptisé était appelé à recevoir le Saint-Esprit que les apôtres lui communiquaient par l'imposition des mains. Le Saint-Esprit qui, personnellement, demeurait dans la communauté, se manifestait tantôt chez l'un, tantôt chez l'autre. La glossolalie et la prophétie étaient le langage qu'il employait. Dans la glossolalie, c'est à Dieu que parle le Saint-Esprit, afin d'édifier les hommes ses instruments (1 Cor. XIV, 2.4) ; il fallait une interprétation pour communiquer à tous ce qu'annonçait l'Esprit. Dans la prophétie, c'est aux hommes que parle le Saint-Esprit ; car le prophète ne s'exprimait pas dans une langue étrangère ; toute la communauté pouvait le comprendre ; il n'était pas un instrument, une machine employée par le Saint-Esprit ; mais un membre du Christ, rempli de l'Esprit saint qui demeurait dans la communauté, et c'est pour parler à cette dernière que l'Esprit saint se servait du corps et de l'âme de ce membre. Il lui suggérait les pensées et les paroles qu'il avait à énoncer, il le poussait d'une manière sensible et même visible à l'extérieur ; de sorte que la communauté reconnaissait que c'était l'Esprit et non l'homme lui-même qui lui parlait. Par le fait qu'un membre de la communauté possédait un tel don de l'Esprit, il pouvait contribuer à l'édification de ses frères, et cette action commune à tous empêchait l'individu d'exercer une activité de son choix. C'est cette activité commune qui allait au-devant de tout schisme, qui maintenait les fidèles, et les directeurs et ceux qui n'avaient aucune charge dans l'amour et dans l'humilité.
En outre, les premiers chrétiens étaient détachés de ce monde et libre des chaînes dont il entoure ceux qui se livrent à lui. Le Saint-Esprit avait répandu dans leurs coeurs l'amour de Christ ; il n'éveillait en leur âme qu'un seul désir, et ne nourrissait en eux qu'un seul espoir, celui de la parousie prochaine de Christ, et par suite l'espoir d'être bientôt délivrés complètement de toutes les entraves terrestres ; ils se réjouissaient d'avance en songeant qu'ils auraient des corps glorifiées et qu'ils seraient pour toujours dans une communion intime avec leur Sauveur. L'Eglise, en effet, ne pouvait pas être destinée à séjourner là où régnait la mort. Non, ce n'était là ni son accomplissement, ni sa récompense future, ni sa gloire promise. Dieu avait tout fait pour elle ; Il lui avait tout donné pour que dans ce monde déchu, revêtue de chair périssable, elle fût préparée à la transformation subite du corps, et qu'elle put se réunir à son chef glorifié et participer avec lui au gouvernement futur du monde.
Frédéric Auguste Ihme, Essai sur les doctrines et le culte des Irvingiens (1858), p.50
source : archive.org
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Par antoiniste le 10 Janvier 2011 à 18:23
Prière sous le drapeau vert
Toi, ô puissant mystère invisible,
Force immense qui régit le monde,
Toi, grande source d’amour et de vérité
Et source constante de vie,
Toi, que tous s’imaginent différemment,
Mais que tous sentent également dans leur cœur,
Toi qui crée, Toi qui règne,
Aujourd’hui, nous Te prions.
À Toi, nous ne venons pas avec une foi nationale,
Avec des dogmes d’une aveugle ferveur :
Toute discussion religieuse se tait maintenant
Et seule règne la foi de notre cœur.
Avec elle qui, chez tous, est la même,
Avec elle qui est vraie et librement consentie,
Nous voici, fils de l’humanité entière,
À Ton autel.
L’humanité, Tu l’as créée parfaite et belle,
Mais elle s’est divisée par les combats ;
Un peuple en attaque cruellement un autre,
Un frère attaque son frère, tel un chacal.
Ô ! qui que tu sois, force mystérieuse,
Écoute la voix d’une prière sincère,
Rends la paix aux enfants
De la grande humanité !
Nous avons juré de travailler, nous avons juré de lutter
Pour réunir l’humanité.
Soutiens-nous, ô Force, dans nos chutes,
Et laisse-nous vaincre l’obstacle :
Accorde Ta bénédiction à notre labeur,
Accorde Ta force à notre ferveur,
Qu’à jamais, contre les attaques barbares,
Nous résistons courageusement.
Le drapeau vert, nous le tiendrons bien haut ;
Symbole de bonté et de beauté.
La Force mystérieuse du monde nous bénira,
Et nous atteindrons notre but ;
Entre les peuples, nous détruirons les murailles,
Elles craqueront et elles crouleront
Et tomberont pour toujours, et l’amour et la vérité
Règneront sur la terre.
Que les frères s’unissent, que les mains se tendent.
En avant, avec des armes pacifiques !
Chrétiens, juifs ou musulmans,
Nous sommes tous les fils de Dieu.
Souvenons-nous toujours du bien de l’humanité
Et, malgré l’insuccès, sans halte ni repos,
Au but fraternel, marchons obstinément.
En avant, jusqu’au bout.
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