• Les débuts de la psycho-neuro-immunologie

    Jusque vers le milieu des années soixante-dix, les scientifiques pensaient que le système immunitaire était indépendant du cerveau, et probablement des émotions. Mais, en 1974, une étude publiée par Robert Ader, psychologue à l'université de Rochester, qui devait se limiter à une simple expérience sur l'attirance et l'aversion, changea les données du problème. Ader donna à des rats une solution à base de saccharine, tout en leur injectant de la cyclophosphamide, substance qui provoque de fortes douleurs gastriques. Dès la première injection, la plupart des rats associèrent le goût sucré de l'eau additionnée de saccharine aux désagréables crampes et se mirent à repousser la saccharine. Lorsque les rats conditionnés furent forcés d'intégrer de nouvelles doses de saccharine non assorties d'injection de cyclophosphamide, ils présentèrent les mêmes symptômes et certains, curieusement, en moururent.
        En étudiant pus précisément la cyclophosphamide, Ader apprit que, outre les maux d'estomac, elle provoquait un blocage du système immunitaire, ce qui aurait pu expliquer la  mort des rats. Mais quelques doses de cyclophosphamide - parfois, il n'y en avait eu qu'une, avaient-elles suffit à rendre les animaux vulnérables aux maladies ? Il en doutait.
        Alors peut-être l'absorption de la cyclophosphamide avait-elle conditionné les rats, non seulement à ressentir des malaises, mais aussi à voir leurs défenses immunitaires affaiblies. En collaboration avec l'immunologue Nicholas Cohen, de l'université de Rochester, Ader se mit en devoir de tester cette hypothèse : il répéta l'expérience sur trois groupes de rats, en utilisant deux groupes de contrôle et découvrit ainsi qu'il avait deviné juste. Une fois conditionnés à la cyclophosphamide, les rats à qui l'on administrait encore de la saccharine continuaient d'amoindrir leurs défenses immunitaires et devenaient de ce fait plus sensibles à la maladie, même si on cessait de leur donner des immunodépresseurs. En d'autres termes, il apparut que, du moins sur des rats de laboratoire, le mental pouvait avoir une influence sur la vulnérabilité aux maladies.

    Les Mystères de l'inconnu - Le Don de guérir
    Chapitre 2 - Les médecines orientales (p.130)


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