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Maxence van der Meersch - le Monde de l'Eglise
Il y avait aussi la question des chaises, des chaises de velours, à plaque de cuivre, qui sont tout en avant, face à l'autel, aux belles places, et dont j'ai déjà parlé. Ça gêne l'ouvrier. Il a peur d'avancer. Il ne sait pas où elles finissent, ces places réservées. Il ne vient pas assez souvent. Alors, pour une fois qu'il met les pieds à l'église, à l'occasion d'un mariage ou d'un enterrement, il reste tout au fond, près de la porte, à la place des pauvres... Et si par malheur il occupe une belle chaise, et qu'on vienne lui dire de changer de place, ça le blesse, il estime que c'est un affront, il s'en va, et ne revient plus. Il se dit : « C'est là comme partout, il y a les riches et les pauvres... ».
Maxence van der Meersch, Pêcheurs d'Hommes, Chap. V
Editions Rencontre, Albin Michel, Paris, 1940, p.46-47.
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