• Mère Antoine (1850-1940)

    Sous sa direction le Culte procéda à 44 (sur 64 à l'heure actuelle) inaugurations de temples antoinistes, dont 27 en Belgique, 26 en France, plus celui de Monaco et de la salle de lecture du Brésil.

    Novembre 1912 : Dans l’Unitif, deuxième année, n°3, apparut pour la première fois le texte suivant : L’Enseignement du Père, c’est l’Enseignement du Christ révélé à cette époque par la foi. Cette affirmation sera désormais placée dans les temples, et dans les publications antoinistes. Elle est encore en usage de nos jours dans les temples français. Mère Antoine (1850-1940)

    Novembre 1913 : C’est à cette date qu’on décide, à la demande de certains adeptes, de placer dans les Temples et les cabinets de consultation, un panneau portant l’inscription suivante : Le Père Antoine, le grand guérisseur de l’Humanité pour celui qui a la foi.
    C’est durant la guerre que Mère instaure des Lectures dans les Temples, les quatre premiers jours ouvrables, le soir à 19 h 30.

    1920 : Année importante dans la vie du Culte, puisque Mère est inspirée que les desservants des Temples fassent un recueillement à la petite tribune, les quatre premiers jours ouvrables de la semaine, à 10 h, sans annonce ni lecture.
    Un peu plus tard, elle est inspirée que l’on fasse la lecture des Dix Principes après le recueillement.
    Puis elle est inspirée que l’on fasse l’annonce du recueillement en ces termes : Un frère fait le recueillement au nom du Père, suivi de la lecture des Dix Principes. Celui qui a foi au Père obtiendra sa guérison.



    Mère Antoine
    (Les Antoinistes à Paris, in Le Journal, 27 octobre 1913)

    27 août 1922 : Ce jour-là, Mère est inspirée que les desservants montent à la grande tribune pour faire le recueillement de 10 h.

    1925-1926 : Mère, sentant que la pensée des adeptes et des affligés s’appuyait plus sur le guérisseur du Temple que sur le Père, fit placer dans tous les Temples l’image du Père Antoine au milieu de la tribune, à la place de l’emblème qui fut déporté sur la gauche.
    Elle fit placer également cette image dans les cabinets de consultation. Cette image, dessinée par le frère Tinlot, portait la mention suivante : Le Père Antoine, le grand guérisseur de l’Humanité pour celui qui a la foi.
    C’est à cette époque également que l’on commence à se recueillir debout devant l’image du Père, en rentrant dans le Temple, alors qu’auparavant on s’asseyait dès qu’on rentrait dans un Temple.

    1927 : Mère établit une Lecture dans l’Enseignement les vendredi et dimanche soir, à 19h 30. Les soirs où l’on fait la Lecture (tous les jours sauf le samedi), Mère demande que l’on fasse un recueillement pour les âmes souffrantes juste avant la Lecture. 

    1929 : Mère fit placer dans tous les Temples sa photographie à la Tribune, à droite de celle du Père.

    1929-1930 : Mère invite les desservants à faire l’Opération Générale comme on le faisait au Temple de Jemeppe. Elle établit l’annonce suivante : Le Père fait l’Opération suivie de la Lecture des Dix Principes. Celui qui a foi au Père trouvera satisfaction.
    En même temps, elle fit placer  sur l’image du Père se trouvant dans les Temples, l’inscription suivante: Le Père fait l’Opération en remplacement de l’inscription initiale citée plus haut.
    Dans les publications du Culte Antoiniste, on remplaça les mots Père Antoine par Père.
    Mère demanda ensuite aux desservants de rester à la petite tribune pour l’Opération. Un peu plus tard, elle leur demanda de rester devant la petite tribune avec l’auxiliaire.
    La pensée était de montrer que adeptes que c’est le Père seul qui fait l’Opération. Quand le fluide fut atteint, elle invita les desservants et les auxiliaires à reprendre leurs places à la tribune. 

    27 juillet 1931 : Mère eut la pensée que l’on fasse désormais l’Opération le dimanche à 10 h, au lieu de la Lecture traditionnelle.
    Mère demanda aux desservants de rester en haut de la tribune après l’Opération et de s’asseoir, cachés derrière le cadre de l’image du Père, tenant qu’on faisait la Lecture des Dix Principes. La pensée était que la personnalité du desservant s’efface derrière le Père.
    À la suite d’un différent survenu entre deux adeptes du Temple de Jemeppe, Mère fit faire la Lecture du chapitre La Charité morale après l’Opération. Ensuite, on lut alternativement par quinzaine les Dix Principes et La Charité morale après l’Opération dans tous les Temples. 

    1934-1935 : Désormais, pour les cérémonies exceptionnelles (consécrations, fêtes), Mère revêtira un bonnet blanc, pour symboliser qu’elle avait atteint le fluide du Couronnement.

    9 juin 1935 : Soeur Deregnaucourt consacre le temple de Liège (Quai des Ardennes). Pour la cérémonie Soeur Deregnaucourt était coiffée du bonnet blanc de Mère.

    1935 : On plaça dans les Temples, à droite de la tribune une pancarte avec l’inscription : Le Père est le Christ des Antoinistes, Il est le deuxième messie. Cet écriteau fut retiré après un certain temps.

    1936 : Mère est inspirée que l’on enlève les images et les photos de la tribune des Temples, et que l’on remette l’emblème à sa place originelle au centre de la Tribune.

    Mars 1938 : à la demande de certains adeptes, mère fit remettre les images et photos dans les Temples. On déplaça à nouveau l’Emblème sur la gauche de la Tribune.

    1939 : Mère demande aux Temples français d’être indépendants des Temples belges pour tout ce qui ressort de l’organisation matérielle, des publications, de l’administration des Temples et du choix des desservants. Il était bien sûr entendu que pour tout ce qui ressort de la morale, les Temples français s’en rapporteraient toujours au Premier Représentant du Père et suivraient l’exemple du Temple de Jemeppe.

    3 Novembre 1940 : Désincarnation de Mère Antoine.

    Historique du Culte Antoiniste

  • Mère Antoine avec Soeur Emma Deregnaucourt et le Secrétaire moral (Archive Soeur Liliane Becquelin)

    Mère Antoine (au centre) avec Sœur Emma Deregnaucourt et le Secrétaire moral

    (Archive Sœur Liliane Becquelin)


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  •     Je n'ai pas fait de testament, Mère est héritière de tout, c'est Mère qui me remplacera.

    La Révélation, Les dernières paroles du Père à ses adeptes (p.414)


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  • Escroquerie contre un antoiniste (La Meuse, 11 juillet 1939)(Belgicapress)IL RECIDIVE...

    La seconde fois, il se disait vicomte

        Un individu se présentait un jour de Janvier 1939 chez le secrétaire-trésorier du Conseil d'administration du culte antoiniste. Il lui racontait une longue et compliquée histoire de laquelle résultait qu'il avait certaines difficultés avec le Parquet militaire. Il allait comparaitre devant le Conseil de Guerre. Il était innocent – naturellement – comme l'enfant qui vient de naître. Il devait assurer les frais de sa défense. Son oncle lui enverrait de Paris des fonds. Mais en attendant la manne avunculaire, il était dans une situation financière difficile. Pour le guérir de cette maladie, que Rabelais appelle « faulte de pécunne », le visiteur demandait un secours de 200 francs. A titre tout à fait provisoire, évidemment. Un prêt de quelques jours, que l'emprunteur s'empresserait de rembourser.
        Le bon cœur de M. D... fut attendri par cette triste histoire. « Je n'ai aucune notion des choses militaires » avoue-il avec candeur à l'audience de la huitième chambre correctionnelle.
        Il prêta les 200 francs.
        Et – croyez-nous si vous le voulez – M. D... attend encore les 200 francs avancés à cette éventuelle victime des méchants juges du Conseil de Guerre.
        Les choses en étaient là, l'incident était oublié, lorsque deux mois après environ, le secrétaire-trésorier du Conseil d'administration du culte antoiniste, se trouvant paisiblement chez lui, reçut la visite d'un malheureux qui était fort mal en point. Ce pauvre homme avait la tête complètement emmaillotée de multiples pansements. La bouche même disparaissait sous les bandes de toile. A peine apercevait-on le bout du nez et un œil – un seul – du malheureux.
        Il conta sa lamentable odyssée. Il n'était rien moins que le vicomte de Jonghe d'Ardoye. Il arrivait de Bruxelles dans sa puissante automobile. Au quai de Fragnée sa limousine avait eu la malchance d'entrer en collision avec la camionnette d'un marchand de margarine. De margarine, s'il vous plait, le vicomte tenait à la précision.
        Et comble de guigne, sans doute dans un carambolage, le noble chauffeur avait en même temps, renversé un pauvre ouvrier, domicilié à Angleur, qui était sorti de l'aventure, avec une blessure à la cuisse. Toujours de la précision.
        Le vicomte était blessé lui-même. Mais surtout il était navré de l'infortune de ces pauvres gens. Son cœur sensible saignait au souvenir de ces infortunes. Il désirait vivement parer au plus pressé, conclure un arrangement avec le blessé. Mais pour cela, il fallait... 400 francs pour verser comme un baume sur les blessures. Ces 400 francs le vicomte les demandait à la charité bien connue du trésorier du culte antoiniste.
        Le visiteur appuyait son récit de la remise d'une carte de visite au nom du vicomte de Jonghe d'Ardoye.
        Cette carte portait plusieurs lignes d'écriture. Malheureusement, M. D... n'avait pas ses lunettes sous la main. S'il avait examiné la carte, il se serait aperçu qu'une ligne avait été grattée. Dans la suite, cette ligne put être reconstituée. Elle recommandait à la bienveillance Georges Raskart.
        Mais revenons en arrière. M. D... n'était guère disposé à « marcher » pour les 400 francs. Il hésitait. Il se retira en chambre du conseil pour délibérer... pardon, il se rendit dans une pièce voisine et demanda l'avis de sa fille. Celle-ci lui dit : « Si tu te trouvais dans la même situation, ne serais-tu pas heureux de trouver quelqu'un de charitable qui t'aiderait ? »
        Cette remarque détermina M. D... II revint trouver le vicomte et lui remit les 400 francs demandés.
        Ce sont de très beaux sentiments d'altruisme, constate le président, mais...
        Le vicomte sortit. Du seuil de sa demeure, M. D... le vit qui se précipitait vers une station de taxis proche et s'engouffrait dans un des véhicules.
        – Il n'avait pas de bandage aux jambes ? s'inquiète, avec une apparente ingénuité, M. Leboutte, qui présidait l'audience.
        – Non, répond le bénévole prêteur. Et il ajoute : « Il s'était dit cependant blessé aussi à la jambe. »
        – Il trépignait plutôt d'aise de vous avoir flibusté les 400 francs. Et vous ne les-avez plus revus ?
        – Non, avoue M. D... Je n'y compte plus.
        – C'est probable. Il vaut mieux s'attendre au pire.
        L'extraordinaire agilité du vicomte à se ruer vers un taxi avait éveillé les soupçons de M. D..., qui s'en alla narrer la visite reçue au commissaire de police. Celui-ci constata le grattage opéré sur la carte de visite.
        Il rechercha et retrouva Georges Raskart, qui n'était pas vicomte, mais ouvrier d'usine, domicilié à Liège. Le véritable vicomte reconnut sa carte de visite, dont on avait abusé avec un culot digne d'admiration.
        Et Raskart était invité à expliquer ses faits et gestes.
        Car les juges liégeois du Parquet, plutôt méfiants par nature, estiment que Raskart est l'auteur des deux visites à M. D... La première – celle qui s'est terminée par l'obtention des 200 francs – ayant été couronnée de succès, Raskart aurait décidé de récidiver. Mais il aurait accompagné sa seconde apparition d'une mise en scène dénotant de l'imagination et un réel talent de comédien. Raskart avait imaginé le scénario que nous exposons ci-dessus. Et pour jouer la comédie, il s'était affublé de bandages ayant un triple but : donner plus de vraisemblance au récit de l'accident dont il avait été lui-même une des victimes ; apitoyer l'éventuel prêteur ; dissimuler ses traits et même sa voix, qui passait transformée à travers un linge. Ceci pour le cas où M. D... aurait le mauvais goût de se rappeler le visiteur aux 200 fr.
        Cette comédie fut admirablement jouée.
        Mais que dit le premier rôle ? le Frégoli, soldat en difficulté avec le Conseil de Guerre, ou vicomte, caramboleur d'auto et de piéton ?
        Raskart s'est effacé modestement, n'aime pas jouer en public.
        Sans doute l'indisposition subite des vedettes l'a-t-elle empêché de répondre à l'appel de son nom ?
        Il avait su choisir le milieu favorable, a dit en son réquisitoire M. Bruno, Juge suppléant, faisant fonctions de ministère public. Et, après un premier essai, il a été pris d'un revenez-y.
        Baskart n'a pas d'antécédent judiciaire. Il a fait des débuts prometteurs.
        Le tribunal lui a, par défaut, octroyé : deux peines de deux mois de prison et de 182 francs d'amende, du chef de deux escroqueries ; plus un mois et 182 francs du chef de port de faux nom.
        Il avait bien choisi : grand nom vieille noblesse... Quand on prend du galon !...
        Le tribunal a accordé à Raskart le bénéfice du sursis.
        Il lui avait fait passer un bon moment ! Au public aussi, d'ailleurs. Ce fut un sketche pittoresque dans le banal défilé.

    La Meuse, 11 juillet 1939 (Belgicapress)


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  • Ein Besuch bei den Antonisten (Westfälische Zeitung, 27.4.1928)

    Ein Besuch bei den Antonisten

    Von unserem Pariser Korrespondenten.

                                                                                                                           Jemeppes, im April.

        Jemeppes an der Maas, ein kohlengeschwärzter Vorort von Lüttich, ist das Rom der neuen, seltsamen Religion, die nach ihrem Gründer „Antonismus“ genannt wird. Dieser „Père Antoine“, wie er von den Gläubigen mit ehrfurchtsvoller Liebe angerufen wird, war ein gewöhnlicher Bergarbeiter, dem vor einigen zwanzig Jahren im Verlaufe einer spiritistischen Sitzung die große Offenbarung zuteil wurde. Die Zahl seiner Anhänger vermehrte sich mit reißender Schnelligkeit. Heute verlangen 300 000 „Erleuchtete“ die Anerkennung ihres Kultus als offizielle Religion in Belgien. In der Hauptsache sind es die Ärmsten der Armen, Arbeiter, denen der Sozialismus weder innere noch äußere Rettung zu bringen vermochte. Entrechtete und Bettler unter diesem ewig grauen Himmel, in diesem trostlosesten aller Landstriche. Jemeppes an der Maas: Tausende sprechen diesen Namen voller Andacht aus, Taufende wallfahren aus allen Provinzen Belgiens, Nordfrankreichs und Luxemburgs zur „Mutter“, die den Verzweifelten Heilung spendet, Segen verleiht. Ein gutes kleines Mütterchen,

    die Witwe des toten Erlösers.

    In einer engen Gasse befindet sich das Heiligtum, die Peterskirche des Antonismus.
        Das Wesen der neuen Lehre ist: Das Leiden, der Schmerz, die Krankheit können durch „Fluide“ gebannt werden. Sie sind Teufelswerk, gegen das sich der Gläubige zu schützen vermag. Die „Fluide“ werden allein durch ihren Glauben erzeugt, und sie erzeugen und stärken wiederum den Glauben. Sie gehen von dem Stärkeren auf den Schwächeren über. „Père Antoine“ besaß sie in unglaublicher Fülle. Eine gewöhnliche Handauflegung genügte, um auch das hartnädigste Leiden des Leibes oder des Geistes zu heilen. Diese Vollkraft ist auf die „Mutter“ übergegangen, die täglich in der kleinen, armseligen Kapelle von Jemeppes die „Operationen“ vornimmt. Gleich im Eingang das Symbol des Antonismus: Ein Baum, auf Glas mit Farben gemalt, der Baum der Erkenntnis des Bösen. Die neue Religion kennt keine Wunder, keine Gebete, keine Zeremonien. Sie predigt nicht so sehr die ewige, als die zeitliche Seligkeit, die mit jener untrennbar verbunden ist. Der Geist, einmal von seinen Fesseln befreit, bewegt sich in schmerzlosen Regionen. Die Materie mag ihn umkleiden oder nicht, er ist von ihr unabhängig. Der Antonismus lehrt, daß die erlösenden Fluide durch eine Art Massenwirkung verstärkt werden. Der einzelne muß sich mit seinen Brüdern vereinen, damit das gemeinsame heil erwirkt werde. Daher ein paar seltsame Vorschriften, die dahin zielen, eine vollkommen gleichartige Ausgestaltung der äußeren Bedingungen zu erzielen.
        Die Kapellen weichen auch nicht in der unscheinbarsten Einzelheit von einander ab, sie mögen in Paris, Lyon, Brüssel, Tours oder Antwerpen errichtet sein. Es ist das gleiche Material, die gleiche Architektur, die gleichen Raumverhältnisse, die gleiche innere Einrichtung. Genau zur gleichen Stunde werden in den genannten Städten, die neben Jemeppes die Hauptzentren der neuen Religion sind,

    die heilenden „Operationen“

    vorgenommen. Die bestehen einfach darin, daß eine mit „Hochkraft“ ausgestattete Person ihre geheimnisvollen Fluide auf die versammelten Gläubigen wirken läßt. Durch die Gleichzeitigkeit wird über den Raum hinweg die Wirkung verstärkt, und man erzählt darüber ganz wunderbare Geschichten. Kein Verzweifelter soll noch ungetröstet die Kapelle verlassen haben, kein Leidender ohne Linderung seiner Schmerzen. Jedenfalls ist der Glaube dieser armen Leute unerschütterlich. Sie bedrückt kein Zweifel, im größten Elend weicht nicht das selige Lächeln von ihren Lippen. Die „Mutter“ breitet die Hände aus: Ein tiefes Atmen geht durch die versammelten Massen, die Augen leuchten auf in unsäglichem Glück, der Geist scheint jegliche Fessel abzustreifen...
        Die Suggestion wirkt auch auf den fremden Besucher mit fast unwiderstehlicher Gewalt. In diesem grauen, trostlosen Lande, dem die Natur jeglichen Reiz, jede Poesie versagte, unter Menschen, die nur zum Leid, zu schwerster Arbeit, zum körperlichen und geistigen Elend geboren scheinen – plötzlich ein Zurücksinken der Materie, ein Triumpf des reinen Geistes, der auch das letzte dieser armen Menschenkinder über sich selber hinaus erhebt und ihm das, was wir Aufgeklärte mit „rauher Wirklichkeit“ bezeichnen, als wesenlosen Schatten erscheinen läßt! Nichts Unreines mischt sich ein: keinerlei Gewinnsucht, kein Ehrgeiz, keine eitle Phrase. Wortkarg sind sie alle,

    die „Erleuchteten“ wie die gewöhnlichen „Gläubigen“.

    Voll stiller Seligkeit fahren die kohlenschwarzen Männer in die Erde, vollbringen ihre schwere Tagesarbeit, gehen nach Schicht zur „Mutter“, wenn irgendein Schatten ihren befreiten Geist bedrohen will. In der ganzen Arbeiterstadt Jemeppes findet man kaum ein Wirtshaus, wenige Kinos nur, kein Theater oder gar ein modernes „Dancing“. Solcher Zerstreuungen bedürfen die Antonisten nicht.
        Eine gemeinsame Sorge nur: Was geschieht, wenn die „Mutter“ diese Erde verläßt? Findet sich ein „Erleuchteter“ mit den gleichen, machtvollen Fluiden? Bleibe bei uns, denn es will Abend werden: dies einzige Gebet liegt auf den Lippen von tausenden. Denn schon machen sich die ersten Anzeichen eines gefährlichen Schisma bemerkbar: in Luxemburg und Deutschlothringen erhebt der „Wagnerismus“ sein Haupt, und gleich Simon fordert er irdische Güter für seine Fluiden, die doch nur den Armen, nicht den Reichen dieser Erde gelten sollen…                            Dr. F.

    Westfälische Zeitung, 27.4.1928

     

    Traduction :

    Une visite chez les Antoinistes

    De notre correspondant à Paris.

                                                                                                                           Jemeppes, en avril.

        Jemeppe-sur-Meuse, faubourg noirci par le charbon de Liège, est la Rome de la nouvelle et étrange religion appelée "Antoinisme", du nom de son fondateur. Ce "Père Antoine", comme l'appellent les fidèles avec un amour respectueux, était un mineur ordinaire qui, il y a quelques vingt ans, reçut la grande révélation au cours d'une séance de spiritisme. Le nombre de ses adeptes s'est multiplié à une vitesse vertigineuse. Aujourd'hui, 300 000 "éveillés" demandent la reconnaissance de leur culte comme religion officielle en Belgique. Il s'agit principalement des plus pauvres parmi les pauvres, des ouvriers auxquels le socialisme n'a pu apporter aucun salut intérieur ou extérieur. Des déshérités et des mendiants sous ce ciel éternellement gris, dans cette région la plus désolée de toutes. Jemeppe-sur-Meuse : des milliers de personnes prononcent ce nom avec dévotion, des baptisés viennent de toutes les provinces de Belgique, du nord de la France et du Luxembourg en pèlerinage vers la "Mère" qui guérit les désespérés, leur donne la bénédiction. Une bonne petite mère,

    la veuve du défunt Rédempteur.

    Dans une ruelle étroite se trouve le sanctuaire, l'église Saint-Pierre de l'Antoinisme.
        L'essence de la nouvelle doctrine est la suivante : la souffrance, la douleur, la maladie peuvent être écartées par des "fluides". Ils sont une œuvre diabolique contre laquelle le croyant peut se protéger. Les "fluides" sont générés par leur seule foi, et ils génèrent et renforcent à leur tour la foi. Ils passent du plus fort au plus faible. Le "Père Antoine" les possédait en quantité incroyable. Une simple imposition des mains suffisait à guérir même les souffrances les plus pénibles du corps ou de l'esprit. Cette plénitude a été transmise à la "Mère" qui procède quotidiennement aux "opérations" dans la petite et misérable chapelle de Jemeppe. Dès l'entrée, le symbole de l'Antoinisme : un arbre peint sur du verre avec des couleurs, l'arbre de la science du mal. La nouvelle religion ne connaît pas de miracles, pas de prières, pas de cérémonies. Elle ne prêche pas tant la béatitude éternelle que la béatitude temporelle, qui est inséparable de celle-ci. L'esprit, une fois libéré de ses entraves, se déplace dans des régions indolores. La matière peut le revêtir ou non, il est indépendant d'elle. L'Antoinisme enseigne que les fluides rédempteurs sont renforcés par une sorte d'effet de masse. L'individu doit s'unir à ses frères pour que le salut commun soit obtenu. D'où quelques prescriptions étranges qui visent à obtenir une parfaite homogénéité des conditions extérieures.
        Les chapelles ne diffèrent pas les unes des autres, même dans le détail le plus insignifiant, elles peuvent être construites à Paris, Lyon, Bruxelles, Tours ou Anvers. Ce sont les mêmes matériaux, la même architecture, les mêmes proportions, le même aménagement intérieur. C'est exactement à la même heure que dans les villes citées, qui sont avec Jemeppe les principaux centres de la nouvelle religion,

    les "opérations" de guérison

    sont effectuées. Celles-ci consistent simplement en ce qu'une personne dotée d'une "haute force" fasse agir ses fluides mystérieux sur les fidèles rassemblés. Grâce à la simultanéité, l'effet est renforcé par-delà la salle, et on raconte à ce sujet des histoires tout à fait merveilleuses. On dit qu'aucun désespéré n'a quitté la chapelle sans être consolé, qu'aucun souffrant n'a été soulagé de ses douleurs. En tout cas, la foi de ces pauvres gens est inébranlable. Aucun doute ne les accable, dans la plus grande misère, le sourire béat ne s'éloigne pas de leurs lèvres. La "Mère" écarte les mains : une profonde respiration parcourt les masses rassemblées, les yeux s'illuminent d'un bonheur indicible, l'esprit semble se débarrasser de toute entrave...
        La suggestion agit aussi sur le visiteur étranger avec une violence presque irrésistible. Dans ce pays gris et désolé, auquel la nature a refusé tout charme, toute poésie, parmi des hommes qui semblent n'être nés que pour la souffrance, le travail le plus dur, la misère physique et spirituelle – soudain, un recul de la matière, un triomphe de l'esprit pur, qui élève au-dessus de lui-même le dernier de ces pauvres enfants des hommes et lui fait apparaître comme une ombre sans essence ce que nous, les hommes éclairés, appelons la "dure réalité" ! Rien d'impur ne s'y mêle : aucun désir de gain, aucune ambition, aucune phrase vaine. Ils sont tous silencieux,

    les "éveillés" comme les "croyants" ordinaires.

    Pleins d'une béatitude silencieuse, les hommes noirs comme le charbon s'enfoncent dans la terre, accomplissent leur dur travail quotidien, se rendent chez la "Mère" après leur service, si une ombre quelconque veut menacer leur esprit libéré. Dans toute la ville ouvrière de Jemeppe, on ne trouve guère d'auberge, peu de cinémas, pas de théâtre ni même de "dancing" moderne. Les Antoinistes n'ont pas besoin de telles distractions.
            Une seule préoccupation commune : que se passe-t-il si la "Mère" quitte cette terre ? Trouvera-t-on un "éveillé" avec les mêmes fluides puissants ? Reste avec nous, car le soir tombe : cette unique prière est sur les lèvres de milliers de personnes. Car déjà se font sentir les premiers signes d'un schisme dangereux : au Luxembourg et en Lorraine allemande, le "wagnérisme" relève la tête et, comme Simon, il réclame des biens terrestres pour ses fluides, qui ne doivent pourtant s'adresser qu'aux pauvres, et non aux riches de cette terre...                                        Dr F.


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  • Les Antoinistes demandent la personnification civile - La ''Mère'' Antoine (La Dernière Heure, 6 mars 1921)(Belgicapress)

    issu de l'article Les Antoinistes demandent la personnification civile (dans La Dernière Heure, 6 mars 1921)
    (source: Belgicapress)


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  • Jeanne ou Catherine Collon ?Jeanne ou Catherine Collon ?avant de devenir la Mère en 1902

    Jeanne ou Catherine Collon ?

        Avant de devenir la Mère, ou la Bonne Mère, comment nommait-on Jeanne-Catherine Collon dans la vie de tous les jours ?
        Elle signe Jeanne (c'est sous ce prénom uniquement qu'elle est nommée dans le Dictionnaire rationaliste de 1964) dans l'acte de mariage où elle déclare être journalière. C'est le prénom donnée sur l'acte de naissance (retranscrit Johanna) et sur l'acte de décès de leur fils Martin.

        Cependant elle est nommé Catherine par les biographes Robert VivierRoland AE Collignon ou Philippe Delorme, ainsi que dans le Procès verbal de la Fondation d'Etablissement d'Utilité Publique, le 3 octobre 1922 et par Régis Dericquebourg et Jacques Cécius.

        Un chant antoiniste a été écrit à son honneur.

        Jeanne est également le prénom d'une des filles adoptives du couple Antoine.


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  • MÈRE ANTOINE (les généreux)

    issu d'une carte postale Les Généreux


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  • MÈRE avec un bonnet blanc, un 25 juin 1935 (intérieur du temple de Paris 13e)

    MERE avec un bonnet blanc, symbôle de la pureté, ELLE écoute la lecture un 25 juin. Au centre en-dessous d'ELLE, l'image du PERE surélevé, à Sa Gauche MERE, formant l'unité et partageant en tout Sa Mission. Du côté opposé, "L'Arbre de la Science de la vue du mal", symbôle de notre infériorité.

    Dans l'Historique de Frère Boffy, on lit :
    1934-1935 : Désormais, pour les cérémonies exceptionnelles (consécrations, fêtes), Mère revêtira un bonnet blanc, pour symboliser qu'elle avait atteint le fluide du Couronnement.
    Dans la revue A-Z Hebdomadaire illustré (n°11-3 Juin 1934), on dit que MÈRE a paru en public le 25 juin 1933 et à la Noël de la même année, "avec le bonnet  b l a n c  et  non noir. Cette coiffure indique que son esprit a déjà en partie quitter la terre."

    On la voit le porter comme ici lors de la Fête du Père en 1935 à Paris ainsi que pour une opération sur le seuil du Temple de Jemeppe, pour la consécration du Temple de Saint-Étienne le 12 mai 1935 ou encore un défilé dans les rues de Jemeppe. Étonnamment un article de 1913 dit que Mère était apparu pour la consécration du temple de Paris "vêtue de noir, pâle sous ses bandeaux blancs" (Le Voltaire, 27 octobre 1913). On possède des photographies prises à l'époque et d'autres description parlent du "voile des veuves".

    MÈRE a été imitée par Soeur Deregnaucourt pour la consécration du Temple d'Angleur le 9 juin 1935 (on n'en possède pas de photo).

    Pour l'histoire de la robe, cf. le billet suivant ainsi que celui consacré à Mlle Marie Camus.


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  • Belgian Miner Founds a New Religion (Daily Mirror, Wednesday 14 December 1910)-Mme. Antoine

    Mme. Antoine, "the good mother."
    Mme Antoine, "la bonne mère."

    Photo issue de l'article Belgian Miner Founds a New Religion dans le Daily Mirror, Wednesday 14 December 1910.

    Il semble s'agir de la même photo publiée dans  The Illustrated London News.


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  • La Mère vers 1910 (Antoine le Guérisseur et ses disciples (Excelsior, 16 décembre 1910))

    issu de l'article Antoine le Guérisseur et ses disciples, in Excelsior, 16 décembre 1910


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  • Un Souvenir de Jemeppe


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  • L'ANTOINISME
    PENDANT ET APRES
    LA GUERRE 14/18


    Je puise toujours mes sources chez Pierre DEBOUXHTAY (ANTOINE LE GUERISSEUR ET L'ANTOINISME) :

        « Survint la guerre. L'Antoinisme profita du réveil des sentiments religieux qui marqua cette période, pour enfoncer ses racines dans la terre wallonne.
        "Pendant que la guerre accumulait les ruines et semait partout l'épreuve, le Culte Antoiniste se développait au milieu des obstacles, attirant la foule des coeurs meurtris que la révélation appropriée aux temps nouveaux éclairait et réconfortait. A la lecture du soir, dans la communion fraternelle si profonde que réalise l'Enseignement du Père, les adeptes anciens et nouveaux puisaient les forces morales nécessaires pour supporter les rigueurs de l'existence matérielle et les souffrances de tous genres : maladies,, silencieuses et cruelles séparations ou mort d'êtres aimés. La guerre n'arrêta pas la construction de temples. En 1915, alors que la vie sociale était comme paralysée et que le doute angoissait les âmes, il s'élevait à MOMALLE et à SERAING des sanctuaires antoinistes, symboles de foi et d'espoir. L'année suivante, Mère ANTOINE allait en consacrer d'autres à VISE et à BRUXELLES au milieu d'une population recueillie. Puis la sainte cérémonie se renouvelait en 1917 à HERSTAL et à LIEGE, en 1918 à JUPILLE et en avril dernier à JUMET." (Tiré du livre « LE PERE ANTOINE ET SON OEUVRE », paru en 1919)

        Ainsi, (continue DEBOUXHTAY), au moment où, après l'Armistice, les Antoinistes publiaient la brochure « LE PERE ANTOINE ET SON OEUVRE », en vue d'obtenir la reconnaissance légale du Culte, celui-ci comptait quinze temples en BELGIQUE et deux à l'étranger.

        A peine rentré victorieux à BRUXELLES, le Roi des Belges recevait une lettre de Mère ANTOINE pour solliciter sa bienveillante intervention.
        "Jemeppe-sur-Meuse, le 16 décembre 1918.
    Sire,
        Sachant votre profond amour de la justice, je prends la respectueuse liberté d'attirer l'attention de Votre Majesté sur les démarches du Culte antoiniste tendant à obtenir la reconnaissance légale. Le 2 décembre 1910, il a été adressé aux Chambres une requête appuyée de plus de 160000 signatures. En 1914, Messieurs les Sénateurs Comte Goblet d'Alviella et Magnette devaient prendre l'initiative d'un projet de loi qui donnât satisfaction à notre Culte grandissant. Nous possédions alors en Belgique sept temples. Pendant la guerre nous en avons édifié sept nouveaux et d'autres sont en construction. Si nous demandons d'être reconnus par l'Etat c'est uniquement pour que nos temples soient exonérés des charges fiscales au même titre qu'en France. Notre Culte a pour base le plus grand désintéressement et ne vise qu'à l'amélioration morale des hommes. Sire, nous faisons appel à votre bienveillante intervention au moment où vous rentrez avec vos armées victorieuses pour lesquelles ainsi que pour Vos Majestés tous les adeptes unis dans la même pensée de foi et d'amour n'ont jamais cessé de faire les voeux les plus ardents. Que Votre Majesté daigne recevoir les meilleures pensées de tous nos coeurs dévoués.
    (s.) Mère ANTOINE. Directrice du Culte »

        Cela étant, le Culte Antoiniste n'était pas encore au bout de ses peines... et bien des lettres durent encore être écrites :
    Le 22 septembre 1919, à Emile VANDERVELDE, Ministre de la Justice ;
    Le 1° décembre 1919, à nouveau à Emile VANDERVELDE ;
    En mars 1920, à la Reine des Belges ;
    Le 22 mars 1920, à nouveau à Emile VANDERVELDE ;
    Le 20 mars 1921, à nouveau à la Reine des Belges.
        Finalement, les Antoinistes obtinrent satisfaction. Ils purent bénéficier d'une nouvelle loi accordant la personnalité civile aux associations sans but lucratif et aux établissements d'utilité publique. La loi votée, le Culte antoiniste put enfin se faire reconnaître comme établissement d'utilité publique.

    source : http://antoinisme-documentation.skynetblogs.be/


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  • La Mère en 1902 (archives Bec-fin Line)


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  • Les cultes nouveaux (Paris-midi, 11 mars 1921)

    LES CULTES NOUVEAUX

        M. André Arnyvelde écrit dans l'Avenir :

        J'assistai à l'inauguration du temple Antoiniste de Paris, rue Vergniaud, dans le XIIIe, il y a quelques années. Une foule énorme était là. Il y avait des malades, et des gens qui marchaient avec des béquilles, comme à Lourdes. La Mère était venue. Elle monta dans une chaire, joignit les mains et pria en silence. Tandis qu'elle priait, je voyais la foule des fidèles, les yeux étaient tendus vers elle avec une expression d'amour et de ferveur indicibles. Quand elle eut fini de prier, elle s'en alla. Elle n'avait pas dit un mot. La foule s'écoula. Des malades affirmèrent qu'ils étaient guéris. Un porteur de béquilles se redressa et envoya promener ses béquilles.
        Ces jours-ci, j'écrivis à un Antoiniste pour lui demander où en était le culte. Cet Antoiniste est un fort brave homme, coiffeur de son état, et dont j'avais fait la connaissance le jour de l'inauguration du temple de la rue Vergniaud. Il me répondit une lettre de quatre pages, m'enseignant que le culte n'avait fait que croitre, qu'un temple nouveau avait été élevé et « consacré » l'automne dernier à Vichy ; qu'un autre se construisait actuellement à Tours. Il terminait sa lettre :
        « Frère – ou monsieur, comme vous préférerez, je me tiens à votre disposition pour vous répondre sur chaque point que vous désirerez, etc... »
        Frère, ou monsieur, je ne désire aucun point. Je reste éperdu, pantelant, éberlué, du nombre des Dieux qu'on adore en 1921, de Swedenborg en qui, dans le XVe, on adore le Second Avènement de Jésus, au Père Antoine du XIIIe, de Martinis de Pasqually, dont le culte se pratique avenue de Suffren, dans le VIIe, du Christ hétérodoxe de Sédir, dans le VIe, au Christ bouddhique de la Société de l'avenue Rapp !

    Paris-midi, 11 mars 1921


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  • Portrait de Mère par Roland AE CollignonPortrait de Mère par Roland AE Collignon

    Portrait de Mère par Roland AE Collignon (couleur et noir/blanc)


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  •     À la fin de la cérémonie, Mère se retire par la porte qui est de plain-pied avec la grande tribune, mais lorsqu'elle est suppléée par un adepte, celui-ci ne pouvant sortir par cette porte, reste à la tribune jusqu'à la fin de la cérémonie ; alors il descend par l'escalier de douze marches. Durant tout ce temps le guérisseur du second degré (1) se tient recueilli à la petite tribune ; l'imposition des mains faite, il se retire et fait place à un autre disciple qui lit d'une voix monotone les dix principes révélés. La lecture achevée après un bref recueillement, le lecteur dit : « Mes frères au nom du Père, merci ». « L'opération est terminée, annonce un disciple. Les personnes qui ont la foi sont guéries ou soulagées » (2). La cérémonie a duré environ un quart d'heure.
        Pendant l'opération, les fidèles restent debout, les mains jointes à la manière antoiniste ; en silence, ils « communient, oublieux de la matière, dans le fluide éthéré du Père » (3), attendant que la foi opère (4). Pendant la lecture ils sont debout ou assis, à leur gré ; beaucoup récitent à mi-voix les dix principes, en même temps que le lecteur.
        Antoine mort, sa femme, qui « est en communication avec Lui » et « reçoit de Lui toutes les inspirations » (5), fit l'opération générale, mais elle n'est qu'un instrument, le Père continuant à présider aux opérations (6). Des adeptes s'étant arrogé le privilège d'organiser une opération générale dans leur temple, L'UNITIF (7) leur fit savoir que l'action cultuelle par excellence était l'apanage exclusif du Premier Représentant du Père, qui est unique (8).
        En ces derniers temps, la situation s'est complètement modifiée à cet égard. Mère délégua ses pouvoirs à un coadjuteur et à partir du 17 juin 1930 le frère Nihoul la remplaça à la grande tribune pour l'opération générale (9). Du moment que, du vivant de Mère, Premier Représentant du Père, un adepte pouvait, à Jemeppe, imposer les mains à la foule, on ne voyait plus ce qui pouvait empêcher les desservants de temple de recevoir les mêmes pouvoirs. C'est ce qui arriva en 1932 : l'opération avec l'imposition des mains se fit dans tous les temples. Cette mesure paraissait contraire aux prescriptions de 1913. Les antoinistes se seraient-ils aperçus de la contradiction ; en tout cas, quelques mois après, le frère Nihoul dut se contenter de rester en face de la tribune ; la cérémonie étant présidée par le portrait du Père. D'ailleurs on n'annonçait plus que l'opération se faisait au nom du Père, mais bien : « Le Père fait l'opération ! » De même, dans les autres temples deux adeptes viennent se placer debout devant la tribune à laquelle est attachée le portrait d'Antoine, officiants et public restent debout pendant quelques minutes, puis un lecteur se rend à la petite tribune pour la lecture des dix principes.
        Le 3 décembre 1933, nouvelle modification à Jemeppe : Mère décidait de faire de nouveau elle-même l'opération le dimanche (10), le lundi et le jeudi à 10 heures. Après qu'un adepte a annoncé : « Le Père fait l'opération suivie d'une lecture dans l'Enseignement (11). Ceux qui ont foi au Père trouveront satisfaction », trois coups de sonnette marquent le début de la cérémonie. Le second guérisseur se rend à la petite tribune et préside au recueillement préliminaire. Après quelques minutes, Mère arrive à la grande tribune par la porte qui lui est réservée. Ses bras sont étendus, puis la main droite d'un geste circulaire répand les fluides sur la foule qui est debout depuis le coup de sonnette ; de nouveau Mère reste les bras levés vers le ciel ; puis nouvelle bénédiction ; une troisième fois Mère reprend son attitude d'oraison, marmonnant des paroles que nous ne pouvons comprendre ; pour terminer elle fait des deux mains le geste de lancer à poignées les fluides sur l'assistance, au milieu, à gauche puis à droite. Elle se retire, nouveaux coups de sonnette ; le second guérisseur quitte la petite tribune où vient s'installer le frère chargé de la lecture ; celle-ci se termine, après une dizaine de minutes, par le merci et la foule se retire. Le mardi et le mercredi, le second opérateur fait l'opération de la petite tribune ; au pied de celle-ci deux sœurs sont campées dans le plus profond recueillement.
        Ces modifications fréquentes, qui semblent capricieuses, ont mis à une rude épreuve la foi de certains adeptes qui ont été jusqu'à dire que Mère devenait folle. Le ministre du culte qui me rapporte ces propos irrespectueux, ajoute que Mère n'est pas folle, mais que vivant le plus souvent dans l'au-delà, elle plane au-dessus de nos petites raisons ; ce n'est point par caprice mais pour se conformer aux fluides éthérés qu'elle agit de la sorte.

    (1) L'UNITIF, II, 4, p. 3.
    (2) D'après KERVYN, p. 12. Ces paroles ne sont plus prononcées actuellement, mais on sonne pour marquer la fin de l'opération.
    (3) L'UNITIF, janvier 1914, p. 9.
    (4) « Le malade doit ressentir l'effet de son opération avant de quitter le temple. » L'UNITIF, octobre 1913, p. 15.
    (5) L'UNITIF, janvier 1913, p. 4 ; juin 1913, p. 11.
    (6) « Mère est l'instrument du Père, c'est Lui qui préside aux opérations générales, c'est-à-dire qu'il lui transmet le fluide divin. » L'UNITIF, juin 1913, p. 6.
    (7) L'UNITIF, avril 1913, p. 5 ; novembre 1913, p. 12 ; décembre 1913, p. 13. Voir en sens contraire L'UNITIF janvier 1913, p. 7, où un adepte défend la thèse qui triompha momentanément en 1932.
    (8) L'UNITIF, avril 1913, p. 4 ; juin 1913, p. 5.
    (9) A remarquer toutefois que le coadjuteur n'allait pas à la tribune par le même chemin que Mère ; il partait du fond du temple, précédé d'un huissier, et se rendait à la tribune par l'escalier qui se trouve dans le temple ; il y restait jusqu'à la fin de la cérémonie. Alors l'huissier le reconduisait dans les appartements situés à gauche du temple. Un(e) adepte s'installait à la petite tribune pendant l'opération et cédait sa place à un autre pour la lecture.
    (10) Encore une innovation : jamais du vivant d'Antoine l'opération n'avait eu lieu le dimanche. A Jemeppe, comme ailleurs, il y avait simplement lecture de l'Enseignement.
    (11) Nouvelle innovation : antérieurement, on lisait toujours les dix principes. (On continue à lire les dix principes dans les autres temples.) Bien que Mère ait repris sa place, on annonce que c'est le Père qui opère : d'ailleurs le portrait de Mère, appendu à la tribune de Jemeppe a disparu et est remplacé par une photo représentant le temple pendant une opération du temps d'Antoine.

    Pierre Debouxhtay, Antoine le Guérisseur et l'Antoinisme, d'après des documents inédits. (Liége, Fernand Gothier, 1934), p.214-217


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  • Le Père, Esprit consolateur, la Mère


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  • Mère Antoine (1850-1940)

    source de l'image : antoinisme.com

    Jeanne Catherine COLLON  - mère Antoine, la Mère 

    Née le 26 mai 1850 - Jemeppe-sur-Meuse, 4101, Liège, Belgique

    Décédée le 3 novembre 1940 - Jemeppe-sur-Meuse, 4101, Liège, Belgique, à l'âge de 90 ans

    Poursuit l’œuvre du père

    Parents
    Denis Collon 1812-1873
    Marie Josèphe Masillon 1815-1889

    Union(s) et enfant(s)
    Mariée le 15 avril 1873, Jemeppe-sur-Meuse, 4101, Liège, Belgique, avec Louis Joseph ANTOINE 1846-1912 dont 
           H Louis Martin Joseph ANTOINE 1873-1893

    Frères et sœurs
    F Anne Collon 1841-1903
    H Pierre Joseph Collon 1842-
    H Lambert Nicolas Collon 1845-
    H Denis Joseph Collon 1847-1898
    H Nicolas Joseph Collon 1853-
    H Henri Joseph Collon 1856-

    Notes individuelles
    Jeanne Catherine COLLON est née au quartier Bois-de-Mont dans une famille de sept enfants (5 garçons et 2 filles). Son père est houilleur. Elle habite à environ 3 km de Louis Antoine. Elle vivra toujours dans le sillage du Père partageant ses joies et ses épreuves. Au décès du Père, elle va diriger le Culte qui prend de l'extension en Belgique mais aussi en France et dans plusieurs autres pays. Elle va consacrer un nombre important de Temples dont certains sont encore en activité aujourd'hui principalement en France. Elle veillera toujours à empêcher les dérives. Elle sera sans le vouloir à l'origine de discussions sans fin en introduisant dans les temples des photos du Père et d'Elle. Elle meurt le 3 novembre 1940 à Jemeppe-sur-Meuse.

    fiche composée par  Henri PAULISSEN (dryedani)
    source : https://gw.geneanet.org/dryedani?lang=fr&n=collon&oc=0&p=jeanne+catherine&type=fiche

    Voir sa fiche généalogique dans MyHeritage


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  •     Deuxième chant antoiniste, après La Paix au tombeau en hommage au Père, voici un autre chant, celui-ci en hommage à Mère Antoine :

    1° couplet
    Et dans le mal, trainant en chemin
    Je vivais ma vie, quand je fut pris
    D’un grand chagrin, qui me donna envie
    De faire un petit retour, et douceur exquise
    Oh ! douce brise, cet immense amour
    Me chante toujours :

    Refrain
    Bonne Mère, aux doux espoirs,
    De votre petit coin noir,
    Vous donnez à votre famille,
    Qui de plus en plus fourmille,
    Votre amour et votre gloire !
    Et notre chant, chaque soir,
    Vous nous êtes toujours plus chère :
    Bonne Mère !

    2° couplet
    Prêchant d’exemple, la  charité
    Vous en êtes l’apanage
    Votre bon coeur, par la pitié
    Dérive l’esclavage
    Nos passions, notre abandon
    Sont vieilles images
    Car d’être sage sont nos voeux ardent
    Plus beaux, plus troublant !

    3° couplet
    Notre Père, des grands le plus grand
    Veille à la semence
    Qui se répand dans les sillons
    De toutes les provinces
    Qu’il doit béni à jamais
    Oh ! Douce constance
    Car l’espérance et ses bienfaits
    Sont beaux et c’est vrai !

        À écouter en cliquant sur ce lien et sur FaceBook (Temple Antoiniste de Retinne : Philosophie Spiritualiste).


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