• Nantes (Louis Barron - Le nouveau voyage de France (1899))

        Toute industrie, toute ardeur laborieuse se concentre, aux abords de Nantes, dans Couëron, Basse-Indre, Indret, Chantenay, où plusieurs milliers d'ouvriers fabriquent les machines à vapeur de la marine de l'État, le fer laminé, la fonte, et préparent le plomb. Cependant à peine on les entend; le martellement des pilons, le sifflement des laminoirs, le grincement des transmissions, si violents ailleurs, expirent dans le vaste espace sature d'humidité, ou, s'ils arrivent confus à l'oreille attentive, on dirait le bruit étouffé, mouillé, d'un travail d'infusoires sous la cloche d'un aquarium.
        Un port, des voiliers, des vapeurs amarrés ou au large, un tourbillon de fumée, des ateliers, des chantiers de construction, et sur le long alignement des quais où roulent tramways et chemins de fer, de hautes maisons du XVIIIe siècle, des magasins, des raffineries, des fabriques de conserves; parmi tout cela, un peuple de négociants, de commis, de matelots, de débardeurs et d'ouvriers, allant, venant, sans presse, sans heurts, avec le calme de l'habitude c'est Nantes, « demi-Bordeaux, dit Michelet, moins brillante et
    plus sage, mêlée d'opulence coloniale et de sobriété bretonne. »

    Louis Barron, Le nouveau voyage de France (1899)
    souce : gallica


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