• Au Pays wallon (L'écho belge, 7 décembre 1917)

            Au Pays Wallon

        Le „Christ”, autrement dit le père Dor, prétendit avoir restitué à son accusatrice sa maison, son parquet, son chauffage central. Or, Mme Délisée dément la chose.
        „Il est exact, écrit-elle, que le Père Dor a reconnu à son accusatrice la propriété de sa maison. Quant au remboursement du chauffage central et du parquet, elle lui oppose le démenti le plus formel ; il s'est refusé à rien rembourser. ”

    L'Écho Belge, 7 décembre 1917


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  • Procès de Presse - Pierre Dor (La Gazette de Charleroi, 12 décembre 1919)(Belgicapress)

    CHRONIQUE JUDICIAIRE
    Tribunal Correctionnel de Charleroi
    Audience du 11 décembre

        PROCES DE PRESSE. – Le père Pierre Dor intente un procès à M. Camille Pestiaux, pour non insertion d'un droit de réponse dans le journal « La Région ». L'affaire est reportée au 8 janvier et passera devant la 9e Chambre.
        M e Juste plaidera pour M. Pestiaux et M e Lebeau pour le père Dor.

    La Gazette de Charleroi, 12 décembre 1919 (source : Belgicapress)


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  •  Procès de Presse - Pierre Dor (La Gazette de Charleroi, 9 janvier 1920)(Belgicapress)

    CHRONIQUE JUDICIAIRE
    Tribunal Correctionnel de Charleroi
    Audience du 8 janvier

        PROCES DE PRESSE. – Le tribunal devait instruire à cette audience le procès intenté par Pierre Dor au nommé Pestiaux, imprimeur du journal « La Région », qui parut sous l'occupation.
        M Lebeau, avocat de Pierre Dor, étant empêché, sollicite la remise. Le tribunal remet l'affaire au 5 février.

    La Gazette de Charleroi, 9 janvier 1920 (source : Belgicapress)


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  • L'Affaire Dor (Le Journal de Charleroi, 9 janvier 1920)(Belgicapress)Tribunaux

    Tribunal correctionnel de Charleroi

    Audience du 8 janvier 1920.

        L'AFFAIRE DOR. – Pierre Dor a intenté un procès contre le sieur Pestiaux, imprimeur de la « Région ». L'affaire qui devait venir à l'audience de ce jour est remise au 6 février.

    Le Journal de Charleroi, 9 janvier 1920 (source : Belgicapress)


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  • Le père Dor contre ''La Région'' (Journal de Charleroi, 6 février 1920)(Belgicapress)Procès de Presse
    LE PERE DOR CONTRE « LA REGION »

        Aujourd'hui est revenu devant la chambre correctionnelle le procès intenté par Pierre Dor, dit père Dor, à Camille Pestiaux, ex-éditeur du journal « La Région » pour la non-insertion d'un droit de réponse à un article du 18 mai 1917, intitulé « La Justice » et signé M. R.
        Me Lebeau plaide pour Pierre Dor. Il évoque, pour commencer, l'œuvre du journal « La Région », son attitude dissolvante pendant l'occupation et en profite pour rendre hommage aux journalistes professionnels qui n'hésitèrent pas à déposer la plume plutôt que de la mettre au service de l'ennemi. Cette feuille de chou, dit Me Lebeau, ne vivait que de scandales qu'elle provoquait pour se faire lire. Cet article a ridiculisé père Dor pour qui son défenseur ne trouve que des éloges. C'est un ouvrier qui, par son intelligence, s'est élevé. Sa philosophie est tirée de celle d'Antoine le Guérisseur, son oncle, et il fit beaucoup de bien pendant la guerre. Cet homme procure, à l'aide du fluide, un grand soulagement moral. Il en profite pour acquérir sur l'esprit de ses adeptes une grande et salutaire influence. Père Dor pourrait influencer moralement bien des malades et Me Lebeau, en citant des faits remarquables posés par son client, met l'honnêteté de celui-ci en parallèle avec l'action infamante de « La Région ». Il rappelle entre autres la manifestation de sympathie dont fut l'objet le père Dor lors d'un procès retentissant lui intenté pendant l'occupation.
        Il donne lecture de l'article incriminé où l'on cite le père Dor comme un escroc ; il détaille également l'arrêt de la Cour d'appel qui a innocenté son client. Ensuite, il lit le droit de réponse qui cite un article de la « Gazette », signé Alceste et qui l'a vivement frappé. Un second droit de réponse contenant l'arrêt de la Cour d'appel ne fut pas inséré non plus.
        Me Lebeau conclut à la légitimité de sa cause et réclame une somme de 3,000 francs comme dommages-intérêts avec contrainte par corps et comme « La Région » ne parait plus, il renonce au droit d'insertion.
        Me LEFEVRE, défenseur de Pestiaux, trouve que Me Lebeau a embrouillé la situation en faisant le procès de « La Région ». Il ne s'agit que d'une querelle entre le père Dor et ce journal. L'article incriminé est du 18 mai 1917, le droit de réponse du 29 mai et l'assignation à comparaître date du 6 décembre !
        L'affaire fut remise à janvier 1918. M. Dor refuse de plaider. L'affaire fut remise encore par suite de la suppression des tribunaux. Vint l'armistice et nous voilà au 25 novembre 1919. L'honneur du père Dor attend bien longtemps sa réparation !
        Ce droit de réponse a donc perdu toute son importance.
        Il y a des journaux censurés qui ont été condamnés, d'autres qui ne le sont pas. C'est donc que le seul fait d'avoir paru sous la censure n'est pas condamnable. D'ailleurs, père Dor a écrit aussi pendant la guerre. Lui-même a été censuré. Il est bien mal choisi pour attaquer un journal censuré. Dor, a-t-on dit, est un parfait honnête homme ; quoiqu'illettré, il écrit correctement le français... Comme M. Jourdain, il fait de la prose. Dor est tout simplement un charlatan, Il cite un fait : un homme atteint de hernie va consulter le père Dor ; celui-ci lui révèle que les maux physiques n'existent pas, que son client a péché, qu'il n'a qu'à se purifier. Il faut rentrer chez vous dit-il, et enlever votre bandage. Son adepte, à peine sorti, suit son conseil, ce qui provoque immédiatement une hernie étranglée. Dor est un escroc, Me Lefèvre tend à le prouver par la lettre que Dor a envoyée à « La Région » avec l'arrêt de la Cour d'appel. Me Lefèvre dit que cet arrêt parle de faits consommés. Si Dor a été acquitté, c'est que les faits étaient couverts par la prescription. Dor est un escroc, couvert par la prescription.
        Il a été acquitté parce que le tribunal n'est pas sûr que Dor n'était pas de bonne foi. L'arrêt dit : « Vous êtes un illettré, fervent des méthodes spirites et à tout prendre on peut dire que vous êtes de bonne foi et êtes votre propre dupe ».
        Au point de vue du Droit, le défenseur constate que le droit de réponse ne correspond pas à l'article incriminé. Dans ce droit de réponse, Dor fait non seulement sa propre glorification, mais la glorification relative de la justice, qui, dans certains cas, arrive à appliquer le droit au fait.
        Ce droit de réponse cite en outre 5 ou 6 personnes étrangères au débat, Me Lebeau en tête, auquel Me Lefèvre dit : « Vous êtes en butte aux effusions du père Dor, ainsi que Me Morichar de Bruxelles et lorsque père Dor m'envoie un droit de réponse avec votre éloge dithyrambique, je ne puis insérer. Le droit de réponse qui reproduit l'article d'Alceste est rempli de fautes d'orthographe. Si nous l'avions inséré tel quel nous nous attirions d'Alceste un nouveau droit de réponse.
        Ensuite, pendant la guerre, le droit de réponse devait passer par la censure et ce n'était pas à nous à nous faire les domestiques de Dor pour soumettre sa lettre à la censure des occupants.
        La loi ne prévoit pas des dommages-intérêts. La non-insertion n'a pas causé préjudice au père Dor.
        Me Lefèvre termine en déposant des conclusions tendant à l'acquittement de Pestiaux.
        Dans une brève riposte, Me Lebeau soutient que Me Lefèvre est sorti de son droit en traitant son client d'escroc. Il insiste sur ce que l'arrêt de la Cour d'appel a acquitté père Dor et affirme que celui-ci est le frère du Christ.
        Le droit de réponse qui cite des tiers n'est pas injurieux, mais bien élogieux pour ceux. ci. Il y a donc lieu dans ce cas de conclure à son insertion.
        L'affaire est remise au 4 mars pour entendre l'avis du Procureur du Roi.

    Journal de Charleroi, 6 février 1920 (source : Belgicapress)


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  • Le père Dor contre ''La Région'' (Gazette de Charleroi, 6 février 1920)(Belgicapress)CHRONIQUE JUDICIAIRE
    Tribunal Correctionnel de Charleroi

    Le père Dor contre “La Région„

        On se souvient que, pendant l'occupation, le père Dor fut condamné par le tribunal correctionnel de Charleroi pour escroqueries, exercice illégal de l'art de guérir, etc.
        La Cour d'appel de Bruxelles révisa ce jugement et, le 16 mai 1917, le père Dor fut acquitté de la prévention d'escroquerie.
        Le surlendemain, le journal « La Région » publia en deuxième page un article signé M. R., intitulé « La Justice » et dont le thème était fourni par le procès du père Dor. Celui-ci y était cité nominalement.
        Le 29 mai 1917, le père Dor envoya un droit de réponse qui ne fut pas inséré. Il en envoya alors un second reproduisant l'arrêt de la Cour d'appel ; celui-là non plus ne fut pas inséré.
        Le 6 novembre 1917, « La Région » fut assignée une première fois. L'audience devait se tenir en janvier 1918. La séance fut remise mais, sur ces entrefaites survint la suspension des audiences.
        Le 25 novembre 1919, le père Dor assigna de nouveau « La Région ». L'affaire fut inscrite au rôle plusieurs fois et, finalement, remise à cette audience.
        Me Lebeau plaide pour le père Dor. Il évoque l'ombre de « La Région » et rend hommage à la presse qui, par dignité et par patriotisme, refusa de se soumettre à la censure. « La Région » dit Me Lebeau, s'est jetée sur tous les prétendus scandales qui se sont commis pendant l'ocupation pour les donner en pâture au public. C'est ainsi qu'elle s'est activement occupée de l'affaire Dor, accablant, dès l'ouverture de l'instruction, le père Dor d'injures et de calomnies.
        Me Lebeau accorde au père Dor une confiance complète et le considère comme un homme irréprochable et honnête. Il s'étend assez longuement sur sa doctrine philosophique et sur les procédés « fluidiques » qu'il employait pour soulager les malades qui se présentaient à lui.
        Me Lebeau insiste sur l'indignité de la partie citée. Il lit l'article de « La Région » incriminé et le droit de réponse du père Dor : celui-ci rend hommage aux juges qui l'ont acquitté, à l'avocat qui l'a défendu, en l'occurrence Me Lebeau, et à notre collaborateur Alceste.
        Me Lebeau réfute, avant la lettre, les objections de son adversaire.
        Le droit de réponse ? Il était fondé puisque le père Dor était cité.
        Les tiers cités ? Le père Dor pouvait le faire, en vertu d'un arrêt de la Cour de cassation de 1883, puisqu'il n'y avait pas d'imputations calomnieuses à leur charge.
        Le droit de réponse devait être visé par la censure ? Cela regardait la rédaction du journal.
        Me Lebeau conclut en insistant sur le préjudice causé, par l'article incriminé, au père Dor et réclame pour celui-ci 3000 frs de dommages-intérêts et la contrainte par corps.
        Me Lefèvre défend Pestiaux, l'éditeur responsable de « La Région ». Il s'étonne que son adversaire veuille embrouiller la situation en faisant le procès de « La Région » alors qu'il ne s'agit que d'une querelle entre le journal et le père Dor.
        Il fait l'historique du procès et soutient qu'il était impossible de vivre pendant cinq ans sans nouvelles quotidiennes données par un journal. Le fait de se soumettre à la censure, dit-il, ne tomba pas sous l'application de la loi et, du reste, le père Dor s'y est lui-même soumis puisqu'il a fait éditer des brochures pendant la guerre.
        Me Lefèvre ridiculise le père Dor et son « fluide » ; c'était, dit-il, un charlatan et un escroc. L'arrêt de la Cour d'appel est un brevet de malhonnêteté. Un des attendus est, en effet, rédigé à peu près comme suit : « Attendu que le délit a été commis six ans avant l'assignation, la prescription est acquise. Pour les autres faits, continue l'arrêt, il ne sera pas condamné, car il n'est pas absolument impossible qu'il soit de bonne foi. »
        On se trouve donc en présence, dit Me Lefèvre, d'un cas pathologique peu ordinaire : ou bien le père Dor est un malhonnête homme ou il est une espèce d'illuminé irresponsable.
        « La Région » a donc bien fait de ne pas insérer cet arrêt dans l'intérêt du père Dor. De plus, la réponse n'était pas adéquate ; donc, il n'avait pas le droit de la faire imprimer.
        Quant aux personnes citées, elles auraient parfaitement pu envoyer des droits de réponse. Le père Dor se répand en éloges dithyrambiques sur vous, mon cher confrère, dit Me Lefèvre. Je ne doute pas que le ridicule dont le père Dor vous couvrirait de la sorte ne vous ait été fort désagréable : vous auriez très bien pu, à votre tour, envoyer à « La Région » un droit de réponse.
        Quant à Alceste, le père Dor eut voulu qu'on reproduisit des extraits d'une de ses « Quotidiennes », mais il y ajoutait des expressions à sa façon et Alceste se serait certainement froissé de cette collaboration intempestive qui eût pu, elle aussi, attirer un droit de réponse à « La Région ».
        Enfin, en ce qui concerne le visa de la censure, c'était au père Dor à l'obtenir car « La Région » n'était pas son commissionnaire.
        Me Lefèvre aborde ensuite la question des dommages-intérêts. Les faits étant couverts par la loi d'amnistie, aucune condamnation pénale n'est possible. Il n'a été causé aucun préjudice au père Dor ; bien au contraire, on lui a rendu service en lui évitant le ridicule.
        Me Lebeau réplique. Dor a été légalement acquitté pour les faits qui lui étaient reprochés. Dor est moralement le frère du Christ, s'exclame l'avocat ; je l'ai affirmé devant la Cour d'appel et je le répète encore ici.
        Dor avait intérêt à faire publier sa réponse. On ne l'a pas insérée ; il a donc subi un dommage.
        La parole est ensuite donnée à M. le substitut du Procureur du Roi qui demande la remise de l'affaire à quatre semaines afin de pouvoir étudier le dossier pour donner son avis.
        M. le président remet donc cette affaire à l'audience du 4 mars.

    Gazette de Charleroi, 6 février 1920 (source : Belgicapress)


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  • Le Père Dor contre la ''Région'' (La Gazette de Charleroi, 5 mars 1920)(Belgicapress)

        LE PERE DOR CONTRE LA « REGION ». – Nous avons relaté les débats relatifs à cette affaire : le Père Dor s'étant jugé lésé par un article publié par le journal censuré lui envoya un droit de réponse qui ne fut pas inséré.
        M. le substitut Féron donne son avis.
        L'article incriminé était injurieux pour le père Dor. La question est donc de savoir si la réponse du père Dor constitue réellement un droit de réponse.
        Après des attaques violentes, le Père Dor a répondu par un minimum de ripostes. Sa réponse est adéquate aux attaques et ne dépasse pas les limites d'un droit de réponse.
        M. le substitut examine alors la question de la citation de tiers : on ne peut pas considérer comme tels les magistrats cités ; Alceste de la « Gazette de Charleroi » n'est pas un tiers, car c'est un journaliste et Dor n'a fait que reproduire un de ses articles ; quant à l'avocat de Dor, sa citation a été provoquée, car il était mêlé directement à l'affaire.
        Donc, conclut M. le substitut, j'estime que le prévenu a contrevenu à la loi de 1831 réglementant l'usage du droit de réponse.
        Après une courte réplique de M. Lefevre, le tribunal décide de prononcer son jugement samedi,

    La Gazette de Charleroi, 5 mars 1920 (source : Belgicapress)


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  • L'Affaire Dor (Le Journal de Charleroi, 5 mars 1920)(Belgicapress)Tribunaux
    Tribunal correctionnel de Charleroi
    Audience du 4 mars 1920.
    L'AFFAIRE DOR

        On se souvient que cette affaire, dans laquelle est en cause l'ex-éditeur de la « Région » Pestiaux, contre Pierre Dor, fut remise pour entendre l'avis du procureur du Roi.
        La parole est à Me Feron, substitut. Il résume l'article incriminé de la « Région » et le trouve injurieux pour Dor. Celui-ci, dans son droit de réponse dit : « Votre article contient des choses vraies, mais ce que vous alléguez à mon égard, est faux. »
        Cette réponse constitue bien un droit de réponse à l'article.
        Rien, dans cette lettre, n'outrepasse les droits. Quant aux tiers, il estime que, somme toute, les personnes citées ne sont pas des tiers. Des magistrats, hommes publics, y sont cités.
        Faut-il considérer Alceste comme un tiers ? Non ! puisque c'est un homme public, puisque journaliste. Et puis, du moment que le droit de réponse n'est pas injurieux pour les tiers, on doit l'insérer. Me Lefevre, défenseur de Pestiaux, riposte :
        Les termes dans lesquels Alceste est cité, ne sont pas des plus élogieux. Son article était reproduit très inexactement et Alceste n'aurait pas manqué de protester.
        Me Lebeau est aussi cité et en des termes très élogieux. Il n'aurait certainement pas laissé passer ce passage sans protestation.
        Le tribunal décide de prononcer le jugement samedi prochain.

    Le Journal de Charleroi, 5 mars 1920 (source : Belgicapress)


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  • Le père Dor contre ''La Région'' (Gazette de Charleroi, 7 mars 1920)(Belgicapress)

        LE PERE DOR CONTRE « LA REGION ». – Le tribunal a rendu son jugement dans l'affaire « Père Dor-Région ».
        Ce jugement, longuement motivé, déclare que, le cas échéant, Pestiaux devant être condamné à une amende, bénéficie de la loi d'amnistie et que l'action publique est donc déclarée éteinte. – Le tribunal déboute le plaignant et le condamne aux frais.

    Gazette de Charleroi, 7 mars 1920 (source : Belgicapress)


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  • L'art de guérir (Le Bruxellois, 15 mai 1917)(Belgicapress)    L'ART DE GUERIR. – Comme, en 1904, la Cour d'appel de Liége l'avait fait pour Antoine de Jemeppe, la Cour d'appel de Bruxelles n'a maintenu contre le Père Dor que la prévention de l'exercice illégal de l'art de guérir ; encore fait-elle dans son très long arrêt des distinctions très intéressantes. Le Père Dor, dit l'arrêt, aurait pu échapper s'il s'était contenté d'exposer des doctrines d'ordre général sur le végétarisme, de donner des conseils d'abstention d'ordre moral mais, ce qui ne lui était pas permis, c'était de passer de la théorie à la pratique, de faire l'opération individuelle, de communiquer le « fluide », de recommander les lavements d'eau salée, le thé Chambard, l'eau non bouillie aux nourrissons, l'enlèvement des bandages aux hernieux, la défense de se confier aux médecins en cas de maladie, etc., etc.
        L'article appliqué par l'arrêt est l'article 18 de la loi du 12 mars 1818, ainsi conçu : « Toutes personnes non qualifiées qui exerceront, quelque branche que ce soit de l'art de guérir, encourront pour la première fois une amende de 25 à 100 florins, avec confiscation de leurs médicaments ; l'amende sera doublée en cas de récidive ! pour la troisième contravention, le délinquant sera puni d'un emprisonnement de quinze jours à six mois. »
        Cette loi, qui remonte au régime hollandais, fut, ainsi que la Cour le rappelle dans l'affaire Dor, interprétée en ces termes en 1856 : « Il y a exercice illégal d'une branche de l'art de guérir lorsque habituellement une personne non qualifiée, en examinant ou visitant des malades, remet ou prescrit un remède pour guérir certaines maladies, indique la manière de l'employer, soit qu'elle agisse dans un but de spéculation ou de charité, soit qu'elle prenne ou non le titre de docteur. »
        Voilà donc consacrées à nouveau des prohibitions indispensables à la sauvegarde de la santé publique et rappelé le très, sage conseil : Ne sutor ultra crepidam !

    Le Bruxellois, 15 mai 1917 (source : Belgicapress)


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