• Régis Dericquebourg - Les Antoinistes (1993)

        Régis Dericquebourg est un sociologue français né en 1947. Il a été maître de conférences à l'Université Lille-III. Il est membre permanent du Groupe de sociologie des religions et de la laïcité au CNRS. Il est également professeur-associé à la Faculté pour l'Étude Comparative des Religions et de l'Humanisme à Anvers (Belgique).

        Titulaire d'un DESS de psychologie clinique et d'un doctorat en psychosociologie, Régis Dericquebourg a soutenu, en 1979 une thèse de troisième cycle sur les Témoins de Jéhovah rédigée sous la direction de Jean Séguy (célèbre sociologue des religions).
        Il s'est ensuite dirigé vers l'étude des mouvements religieux qui pratiquent la guérison spirituelle (Antoinisme, Science chrétienne, Église de Scientologie, Invitation à la vie, Association Alliance universelle), et a donc publié des articles et un ouvrage à leur sujet. Bien que certains de ces mouvements aient été considérés comme des sectes, il préfère parler d'Églises guérisseuses.

        Il commence en 1986 à étudier les « religions de guérison », dont les antoinistes et la Science chrétienne. Il a également participé à un livre collectif au sujet de la scientologie en 2009. Il est l’auteur de la première thèse française sur les Témoins de Jéhovah. Il présente son étude des groupes religieux comme une « approche de terrain » refusant d’envisager le phénomène religieux « comme une pathologie sociale réceptacle des pathologies individuelles ».


        Sur les Antoinistes, hormis plusieurs articles et contributions, il écrit dès 1988 Les religions de guérison (Paris, Cerf) et en 1993, Les Antoinistes dans la collection Fils d'Abraham chez Brépols et encore en 2001, Croire et guérir (Quatre religions de guérison), (Paris, Dervy).
      

    Régis Dericquebourg - Les Antoinistes (1993)

    illustration : L’Eglise adventiste de Franconville participe à une enquête sociologique, 26 mai 2006
    source : http://www.dixmai.com/archive/2006/05/26/l%E2%80%99eglise-adventiste-de-franconville-participe-a-une-enquete.html

  • Régis Dericquebourg - Religion, santé, maladie (in La Santé de l'homme, n°406, Mars-Avril 2010)

    Religion, santé, maladie

    Religion et santé sont liés depuis des millénaires. Le succès de la médecine biologique et de la chirurgie n’empêche pas une partie de la population de recourir à une thérapie religieuse en cas de maladie. Il existe une prédisposition culturelle au recours aux thérapies religieuses ; celle-ci s’articule autour de plusieurs éléments psychologiques : question du sens, place pour le surnaturel, etc. Pour les patients qui y ont recours, ils se donnent ainsi plus de chances de guérir.

     

        D’une manière générale, la religion et la santé sont liées. L’anthropologue et médecin Jean Benoist considère même leur lien comme fondamental (1). Une simple mise en perspective le montre.

        Dans l’Antiquité grecque, les soins étaient placés sous les auspices d’Asclépios, dieu de la médecine, devenu Esculape chez les Romains. La médecine Yunani, proche de l’Islam, a ses praticiens (Hakim) et ses lieux de pèlerinage pour les malades (2). Dans ses récits de voyages (1347), Ibn Battûta décrit les guérisons de paralytiques près du tombeau d’Ali (3). Les spiritualités asiatiques, bouddhisme et hindouisme, proposent une extinction des souffrances et développent une médecine liée à leurs croyances comme la médecine Yan-Ji qui est à la confluence de la biomédecine et de trois traditions religieuses : le confucianisme, le bouddhisme et le taoïsme. On trouve aussi dans leurs marges des guérisseurs médiums et invocateurs de déesses spécialisées dans un type de maladie (4, 5). Les pasteurs protestants peuvent faire l’imposition des mains aux personnes souffrantes. Chez les catholiques, on trouve, entre autres, le pèlerinage de Lourdes, les messes et les prières pour les malades, l’onction des malades dont le Pape a rappelé, il y a peu de temps, l’importance1.

        On trouve aussi les dévotions populaires aux saints guérisseurs dans le catholicisme romain mais aussi dans le catholicisme orthodoxe puisqu’il n’est pas rare de trouver dans les chapelles et les églises des figurines représentant un organe laissé en remerciement de sa guérison. Aux marges du protestantisme et du catholicisme, on trouve des mouvements pentecôtistes et charismatiques centrés sur le don de guérison (6-11). Plus récemment, est apparu au sein du protestantisme évangélique le phénomène des chambres de guérison.

        Louis Hourmant rappelle que, dans la tradition religieuse japonaise, « les pratiques de guérison apparaissent comme fortement présentes, tant dans le fond chamanique que dans les religions établies et dans les nouvelles religions. » Parmi ces dernières, Mahikari et la Sokka Gakkaï (12) ont des « préoccupations de santé ». Il faudrait aussi évoquer les Églises indépendantes africaines qui incluent des guérisseuses dans leurs congrégations (13). Jean-Pierre Laurant rappelle que les guérisons miraculeuses obtenues par le Christ ont donné lieu à des interprétations à caractère ésotérique (14). On en trouve chez Paracelse (1493-1541), Guillaume Postel (1510-1581), Adrien Péladan (1859-1885), l’abbé Julio (1844-1912). Papus-Gérard Encausse a proposé une « théorie de la santé et de la maladie » ainsi que des traitements en rapport avec son système gnostique (14).

     

    « Briseurs de soucis »
        On le voit, les Églises, sectes ou cercles de spiritualité que nous venons d’énumérer se proposent de délivrer l’homme des maux physiques et mentaux assumant ainsi le rôle de « briseurs de soucis » (concern-breakers) que Freud assignait globalement aux religions. Toutefois, même si elle peut donner lieu à des phénomènes collectifs de grande envergure comme le pèlerinage de Lourdes, la quête de la guérison n’est pas primordiale. En effet, ces confessions se spécifient plus par une doctrine et par des pratiques en vue d’obtenir un salut dans un au-delà de la mort que par le souci de délivrer l’homme de ses maux pendant son existence terrestre. Ainsi, le catholicisme ne se définit pas par ses pratiques de culte aux saints guérisseurs, par ses messes pour les malades ou par le pèlerinage de Lourdes, mais comme une entreprise dépositaire d’une grâce sacramentelle qu’elle distribue par l’intermédiaire d’un clergé en vue d’assurer le salut des âmes après la mort. Il en va de même pour le pentecôtisme, où les guérisons obtenues ne sont qu’un moyen de montrer l’existence et la « puissance » de Dieu pour inviter les hommes à travailler à leur salut.

        En revanche, à la différence des communautés que nous venons d’évoquer, certains groupes religieux minoritaires (sectes et autres non-conformismes religieux) font passer le traitement spirituel des maladies avant la quête du salut de l’âme. La volonté de guérir qu’ils affichent publiquement, le poids des considérations sur la santé et la maladie dans leurs doctrines, et les pratiques qu’ils ont inventées pour y parvenir, leur donnent une visibilité sociale de mouvements guérisseurs. Nous pourrions citer comme exemples : l’antoinisme, l’Église de la Science chrétienne, l’Église de la Scientologie, Invitation à la Vie (15), les groupes de prière de Maguy Lebrun, l’Alliance universelle (disciples de Georges Roux), le cercle des Amis de Bruno Gröning pour ne citer que les plus connus en France, pays où nous les avons étudiés.

        À côté de ces mouvements organisés, nous trouvons des groupes qui appartiennent au Nouvel Âge que Jean Séguy nomme « les réseaux sapienzo-gnostiques » et, selon certains chercheurs, au post-Nouvel Âge. Certains proposent une voie thérapeutique qui est leur raison d’exister. Martin Geoffroy inclut les Églises de guérison dans le Nouvel Âge (16), sans doute parce qu’elles peuvent être considérées par des « nomades de la spiritualité » comme des propositions offertes qu’ils peuvent fréquenter pendant un temps, et peut-être s’y fixer après un périple dans diverses propositions. Les analyses de Valérie Rocchi (17) et de Nadia Garnoussi (18) sont très prudentes sur leur caractère religieux, sacré ou spirituel. Il est vrai que l’on rattache parfois au Nouvel Âge des thérapies psychologiques purement laïques. Toutefois, les études empiriques de ces chercheurs ont été faites en France où, par souci d’éviter d’être désignés comme des gourous de sectes, les leaders édulcorent leurs soubassements religieux ou gnostiques de leur pratique. Les auteurs avouent leur embarras à employer le qualificatif « religieux » à cause de la difficulté à définir la religion en sociologie, a fortiori quand on a affaire à des références à des éléments de tradition religieuse, des credo de groupes métaphysiques ou gnostiques. Pour cette raison, ces mouvements, que l’on peut appeler des cultes, relèvent de ce que Adam Possamaï (19) appelle le « perenism » (terme anglais), c’est-à-dire « a spirituality which interprets the world as Monistic and whose actors are attempting to develop their Human Potential Ethic by seeking Spiritual Knowledge, mainly that of the self » (NDLR : « une approche de la religion fondée sur une interprétation du monde comme relevant d’un seul principe réunissant l’esprit et la matière, et dont les valeurs reposent essentiellement sur la recherche de la connaissance spirituelle de soi ».)

        En comparant ces mouvements situés à l’intersection du religieux et du thérapeutique, nous constatons, d’une part, qu’ils possèdent suffisamment de caractéristiques communes et, d’autre part, qu’ils se distinguent suffisamment des types de mouvements comme les sectes millénaristes, les sectes conversionnistes ou encore les sectes introverties selon la classification des sectes établies par Bryan Wilson (20) pour qu’on y repère un sous-ensemble spécifique du champ religieux que j’ai appelé religions de guérison (voir encadré).

     

    Les causes du recours
    à la thérapie religieuse
    des maladies

        On peut s’étonner qu’en Occident, où une médecine officielle s’est imposée au plus grand nombre grâce à un système de protection sociale public ou privé, ces Églises continuent d’exister même de façon minoritaire. Les succès de la médecine biologique et de la chirurgie, présentés dans des émissions médicales, nous stupéfient parfois mais il n’en demeure pas moins que l’issue du traitement d’un cancer est incertaine et que sa « guérison » risque de n’être qu’un sursis, ou qu’une dépression reste une énigme pour la personne qui en est atteinte, même si elle « répond » aux antidépresseurs. L’incertitude qui entoure les résultats d’un traitement peut conduire un patient à chercher une chance supplémentaire de guérison dans une autre dimension que la médecine. Les témoignages anciens de guérison et de recours à la prière de guérison évoquent parfois la tuberculose à l’époque où les antibiotiques n’existaient pas. L’issue d’une tuberculose était incertaine. Certains allaient donc chercher la guérison auprès d’un guérisseur empirique ou d’un thérapeute spirituel en plus des précautions d’hygiène.

        Toutefois, tous les malades « incertains » ne recourent pas à des thérapies spirituelles. Il y faut une prédisposition psychologique qui peut avoir pour origine une croyance familiale (socialisation religieuse susceptible de légitimer une démarche vers un traitement spirituel) ou sans appartenance religieuse, parfois un événement familial (on se souvient qu’un oncle a été autrefois guéri par la spiritualité, du moins cela circule dans la famille). Il existe aussi sans doute des variables individuelles qui créent, selon l’expression freudienne, « l’attente croyante » préalable à la demande de soins spirituels.

        Il existe aussi un terrain culturel. Une enquête que nous avons réalisée dans une population d’étudiants français (21) montre qu’une proposition comme : « Il peut encore exister des miracles de guérison à notre époque » est approuvée par 44,7 % des croyants et, paradoxalement, 50 % des incroyants. La proposition : « On ne peut pas refuser complètement l’hypothèse de la guérison par la prière » est approuvée par 74,5 % des croyants et par 50 % des incroyants. On note que 85 % des croyants et 83 % des incroyants approuvent la proposition selon laquelle « Quand la médecine ne peut guérir une personne, il est normal que celle-ci recherche la guérison par la prière ». Cet aperçu de l’enquête confirme qu’il existe une prédisposition culturelle, une idéologie, qui autorisent le recours aux thérapies spirituelles des maladies.

        Cette prédisposition s’articule à plusieurs éléments d’ordre psychologique.

     

    La recherche du sens
        La maladie grave ou l’infirmité renvoient à la question : « Pourquoi moi ? ». Toutes les maladies ne sont pas la conséquence d’abus qui sont des causes avérées des troubles biologiques graves. Alors se pose la question du sens. Les doctrines des Églises de guérison, et parfois d’autres types de confession, permettent d’inscrire la maladie dans une histoire à la fois humaine et surnaturelle : « Par la maladie, Dieu se rappelle à moi et m’invite à me rapprocher de lui » ; « La maladie me permet de racheter des fautes commises dans des vies antérieures » ou « La maladie est le résultat mécanique de traumatismes subis dans la vie présente ou dans des vies antérieures enregistrés et agissant inconsciemment. » Finalement, la maladie s’inscrit dans un processus qui dépasse le malade mais qui le concerne.

    Mobilisation des ressources
       
    Dans nos enquêtes et nos observations, nous nous sommes aperçu que les consultants des thérapeutes spirituels consultent les médecins certainement dans les mêmes proportions que les autres personnes de leur milieu. Des prières de guérison accompagnent les traitements classiques du cancer. Elles accompagnent aussi des interrogations de type : « Mon médecin ne comprend pas ». Il s’agit peut-être dans ce cas de maladies non fréquentes ou peu typifiées. Nous avons vu aussi dans des réunions évangéliques et dans des consultations antoinistes les gens prier pour que le médecin du malade soit éclairé par Dieu pour faire un diagnostic exact et pour trouver le meilleur traitement. Dans les réunions de guérison évangéliques, il arrive fréquemment qu’à l’approche d’une opération chirurgicale, les fidèles demandent que la main du chirurgien soit guidée par Dieu. Nous sommes dans l’esprit de la formule d’Ambroise Paré : « Je le panse, Dieu le guérit » car en fin de compte, pour les consultants, c’est toujours le surnaturel qui guérit même si un médecin ou un chirurgien intervient. Nous retrouvons ici le conflit qui a opposé l’Église chrétienne aux médecins qui furent considérés comme des concurrents inadmissibles de Dieu qui seul pouvait guérir les gens. La question étant par la suite résolue en considérant que les médecins étaient des instruments de Dieu. Il est inutile d’ajouter des exemples. Nous avons interprété le recours à des thérapeutes religieux, aux pèlerinages, aux saints guérisseurs en termes de mobilisation des ressources. Certaines personnes feraient des démarches annexes à un traitement pour se donner plus de chances de guérir ou parce qu’un doute sur les capacités des médecins à les guérir existe, de la même manière que certains vont acheter en Belgique ou au Luxembourg des plantes africaines dont l’usage est interdit en France pour traiter une sclérose en plaque ou un cancer en plus d’un traitement médical. Les cancérologues le savent.

        Enfin, le recours à la thérapie religieuse pose un intéressant problème de psychologie. En effet, les thérapies religieuses n’ont pas de résultats supérieurs à un effet placebo mais on continue cependant à y recourir. On trouve là un cas singulier d’emprise d’une croyance sur les conduites en dépit de l’absence de résultats empiriques ou d’une très faible chance d’en avoir. Cela ne concerne pas uniquement la religion. Le psychologue y trouve matière à enquêter.

    Régis Dericquebourg
    Maître de conférence en psychologie sociale,
    Université Charles-de-Gaulle, Lille.
    Membre du groupe de sociologie des religions et de la laïcité au CNRS.

     

    1. En ces termes : « Dans le sacrement de l’onction, il y a une force qui développe le courage et la capacité de résistance du malade... » (Jean-Paul II, 1998).

    Pour en savoir plus
    http://www.regis-dericquebourg.com

     

    Les Églises de guérison

    Les Églises de guérison ou encore religions à vocation thérapeutique, sont connues aussi sous le nom de Healing Churches1 (1). Les Églises de guérison possèdent des caractéristiques communes et c’est en fonction de celles-ci que l’on peut en faire une catégorie à part dans le champ religieux. Toutes ces caractéristiques ne peuvent être énumérées mais on peut en évoquer quelques-unes.

    • Ces Églises disposent de thérapeutes religieux accrédités par leur mouvement (praticiens en Science chrétienne, harmoniseurs à Invitation à la vie, auditeurs-révérends en Scientologie, etc.) qui sont les pièces maîtresses de leur communauté.

    • Elles ne se limitent pas à l’opération de guérison mais elles préconisent une ascèse préventive. En effet, s’il est bien de guérir grâce à un traitement spirituel, il est préférable de ne pas tomber malade. On trouve donc des conseils d’hygiène alimentaire mais aussi, comme en Scientologie, un usage de vitamines et de sels minéraux destiné à renforcer l’individu face à la maladie pour réaliser une sorte de « blindage », en prescrivant notamment des adjuvants des défenses naturelles en médecine.

    • Ces religions ont élaboré des doctrines ou revisité des doctrines (comme la Science chrétienne qui revisite les Écritures pour nier la réalité du mal et donc de la maladie dans la création), afin de légitimer les traitements spirituels qu’ils offrent.

    • Ces doctrines proposent un salut immédiat et ici-bas, qui s’exprime par le bien-être et le bonheur. Elles n’en sont pas moins des doctrines de salut classiques post-mortem (salut ontologique). La maladie et son traitement spirituel peuvent être une étape dans la voie du salut car elles engagent parfois la personne dans un cheminement spirituel (2). Toutefois, les Églises de guérison n’atteignent pas toujours ce but puisqu’elles s’adressent aussi à des consultants occasionnels qui tentent de retirer des bienfaits mais qui n’adhèrent jamais à la communauté de croyants.

    • Ces Églises ont une conception extensive de la maladie. La maladie n’est pas la seule réalité biomédicale, elle peut être psychique mais c’est aussi toute forme de détresse sociale ou toute infortune.

    • Elles élaborent des modes de gestion de l’échec du traitement spirituel.

    • Elles ont établi un modus vivendi avec la médecine conventionnelle. Elles n’interdisent pas de consulter les médecins, elles proposent parfois même de prier pour que l’on trouve un bon médecin ou que le médecin du consultant soit « inspiré » (= fasse le bon diagnostic). Toutefois, les scientistes chrétiens peuvent totalement refuser la médecine et s’en remettre au traitement spirituel de leurs praticiens. La Scientologie lutte contre la psychiatrie car, dans ses vues, celle-ci ne respecte pas la dignité de l’individu et s’attaque aux « fausses causes ». Elle a ainsi rejoint le courant de l’antipsychiatrie d’origine libertaire.

    R. D.

     

    1. Bien que le mot Église ne corresponde pas dans ce cas à la définition sociologique de l’Église qui est donnée chez Troelstch et Weber selon une dichotomie Église/sectes. Dans les faits, ce que nous nommons « religions de guérison » comportent des églises, des sectes, des « cults » et des groupes métaphysiques.

     

    (1) Dericquebourg R. Religions de guérison. Paris : Cerf, 1988. Dericquebourg R. La construction d’un objet de recherche : les religions de guérison. Synthèse de travaux présentés pour l’habilitation à diriger des recherches, Université Paris V, June 1999.

    (2) Dericquebourg R. La question du salut dans les religions de guérison. In : Dericquebourg D. (éd.). Points de vue sur la thérapie religieuse. Cahier de la Maison de la Recherche, Université Charles-de-Gaulle-Lille 3, 1999 : p. 41-51.

     

     

    Références bibliographiques

    (1) Levy J. J. Entretiens avec Jean Benoist. Entre les corps et les Dieux. Itinéraires anthropologiques. Montréal : Liber, coll. de vive voix, 2000 : p. 193.
    (2) Kakar S. Chamans, mystiques et médecins. Enquête psychologique sur les traditions thérapeutiques de l’Inde. Paris : Seuil, 1997 : 371 p.
    (3) Battûta I. Voyages (1347). Paris : Maspero, 1982 : 480 p.
    (4) Bertrand D. La construction du pouvoir de guérison chez les médiums cambodgiens. In : Dericquebourg R. (éd.). Points de vue sur la thérapie religieuse. Cahier de la Maison de la Recherche, Université Charles-de-Gaulle-Lille 3, 1999 : p. 29-33.
    (5) Harman W. La férocité de la déesse-mère guérisseuse. In : Dericquebourg R. (éd.). Points de vue sur la thérapie religieuse. Cahier de la Maison de la Recherche, Université Charles-de-Gaulle-Lille 3, 1999 : p. 67-71.
    (6) Laurentin R. Pentecôtisme chez les catholiques. Risques et avenir. Paris : Beauchesne, 1974 : 264 p.
    (7) MacNutt F. Healing. Notre Dame (Indiana, États-unis) : Ave Maria Press, 1974 : 333 p.
    (8) MacNutt F. The Power to Heal. Notre Dame (Indiana, États-Unis) : Ave Maria Press, 1977 : 254 p.
    (9) Csordas T.J. The Sacred Self. A Cultural Phenomenology of Charismatic Healing. Berkeley and Los Angeles, University of California Press, 1997.
    (10) McGuire M.B. Pentecostal Catholics: Power, Charisma and Order in a Religious Movement. Philadelphia : Temple University Press, 1982 : 270 p.
    (11) Cox H. Le retour de Dieu. Paris : Desclée De Brouwer, 1995 : 290 p.
    (12) Hourmant L. Existe-t-il une spécificité des religions de guérison en contexte japonais ? In : Dericquebourg R. (éd). Points de vue sur la thérapie religieuse. Lille : Presses universitaires de Lille, coll. Workshop, 1999 : p. 73-82.
    (13) Oosthuizen G. C. The Healer-prophet in Afro-Christian Churches. Leiden : E.J. Brill, 1992.
    (14) Laurant J.-P. Les thérapies religieuses, ésotérisme et guérison. In : Points de vue sur la thérapie religieuse. Lille : Presses universitaires de Lille, coll. Workshop, 1999 : p. 83-86.
    (15) Se reporter à trois ouvrages de Dericquebourg R. : L’Antoinisme. Paris : Turnhout, Brepols, 1993 ; La Christian Science. Turin : Elledici, 1999 ; Croire et Guérir. Paris : Dervy, 2001.
    (16) Geoffroy M. Pour une typologie du Nouvel Âge. Cahiers de recherche sociologique, 1999, n° 33 : p. 51-83.
    (17) Rocchi V. De nouvelles formes du religieux ? Entre quête de bien-être et logique protestataire : le cas des groupes post-Nouvel Âge en France. Social Compass, 2003, vol. 50, n° 2 : p. 175-189.
    (18) Garnoussi N. Le développement de nouvelles ressources de sens « psycho-philo-spirituelles », dérégulation des savoirs et nouvelle offre idéologique. Social Compass, 2005, vol. 52, n° 2 : p. 197-210.
    (19) Possamaï A. Not The New Age Perennism and Spiritual Knowledges. Australian Religion Studies Review, 2001, vol. 14, n° 1 : p. 82-96.
    (20) Wilson B. Les sectes religieuses. Paris : Hachette, coll. L’Univers des connaissances, 1970 : 256 p.
    (21) Dericquebourg R. Comment les thérapies religieuses sont-elles plausibles ? Politica Hermetica, 2004, n° 18 (Esotérisme et religion) : p. 11-25.

    Régis Dericquebourg, Religion, santé, maladie (p.13-16)
    in La Santé de l'homme, n°406, Mars-Avril 2010 : « Quels liens entre religieux et santé ? »


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  • Auteur : Régis Dericquebourg
    Titre : Mystagogie et religions de guérison : Max Weber revisité
    in Archives de sciences sociales des religions, Éditions EHESS, 113 | janvier-mars 2001 : Varia, p. 149-158


        Dans cet article, l’auteur tente de reconstituer la définition de la mystagogie chez Max Weber à travers les mentions que ce dernier en fait dans sa sociologie de la religion. En s’intéressant aux applications possibles de cette notion, l’auteur montre qu’elle permet d’interpréter la naissance et l’évolution de certaines religions de guérison occidentales en prenant comme point d’appui la biographie de leurs fondateurs : l’Église de la Science chrétienne, l’Antoinisme, la Scientologie et Invitation à la Vie.

    source : https://journals.openedition.org/assr/20196

    à lire en ligne sur le site https://journals.openedition.org/assr/20196


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  • Régis Dericquebourg (Bibliographie nationale française, 28 février 1996)


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  • Gestions religieuses de la Santé (1993)

    Auteurs : Françoise Lautman & Jacques Maître (sous la direction de)
    Titre : Gestions religieuses de la santé
    Éditions : L'Harmattan (santé, sociétés et cultures), Paris, 1995

        Régis Dericquebourg se propose, lors de ce colloque, de montrer "que les religions de guérison ne pratiquent pas seulement la cure spirituelle des maladies au sens large (physiques, psychiques, infortunes) mais qu'elles proposent aussi aux fidèles et aux consultants une ascèse ou entrainement pour écarter la maladie. Ainsi, il devient aussi important de ne pas tomber malade que de guérir."
    source : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00009981

        Sa contribution est disponible également sur son site :
    De la cure à la prévention dans les religions de guérison


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  • Auteur : Régis Dericquebourg
    Titre : La guérison par la religion 
    Éditions : Revue française de psychanalyse, juillet 1997
    source : gallica
     
    Résumé — Dans le champ des groupes religieux minoritaires, nous pouvons isoler dans une catégorie des mouvements qui ont comme pratique essentielle le traitement des maladies et qui incluent celui-ci dans une voie de salut. Nous les avons appelées : religions de guérison. En nous appuyant sur l'exemple de l'Antoinisme, de la Science chrétienne, de la Scientologie et d'invitation à la vie, nous avons réuni leurs caractéristiques communes afin de montrer qu'elles forment une réalité sociale bien délimitée et qu'elles peuvent constituer un objet d'étude. Au-delà de cette visée sociologique, nous avons souhaité montrer comment le désir d'en finir avec la souffrance peut conduire à une réinterprétation du cosmos et à un « enchantement » du monde. 
    Mots clés — Religion. Santé, maladie. Science chrétienne. Antoinisme. Scientologie. Invitation à la vie. 

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  • Auteur : Régis Dericquebourg
    Titre : Les Antoinistes
    Éditions Brepols (collection Fils d'Abraham), 174 p., + 16 pp. ill., 130 x 190 mm, 1993

        Louis Antoine (1846-1912), ouvrier autodidacte wallon, un temps attiré par le spiritisme, rompit avec le catholicisme ambiant pour fonder une religion nouvelle basée sur une doctrine et des écritures monothéistes originales : le mal et la maladie viennent de la matière ; l'homme peut s'en débarrasser en prenant conscience de sa nature spirituelle. Le charisme et la réputation de thaumaturge du "Père Antoine" lui attirèrent beaucoup de sympathisants dans les couches populaires en voie de déchristianisation. Après la mort du "Père", son épouse, la "Mère", le relaya dans l'organisation de la nouvelle foi, largement décentralisée et dotée de rites fort sobres. Il existe ainsi en Wallonie et dans le Nord de la France une cinquantaine de temples antoinistes qui accueillent des fidèles, en nombre relativement restreint, mais aussi tous ceux qui cherchent un remède à leurs souffrances.
        Maître de conférences en psychologie sociale à l'Université de Lille, Régis Dericquebourg a mené une enquête sur le terrain. Resituant l'antoinisme dans le cadre des religions de guérison dont il est spécialiste, il donne ici la première description systématique et impartiale de cette religion méconnue, dont il souligne l'extrême discrétion, explicite la doctrine, cite les textes principaux et dévoile le fonctionnement concret.

    cf. la page de l'éditeur


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  • SECTES - L'interview de Régis Dericquebourg par le CICNS
    Régis Dericquebourg est Maître de Conférences en psychologie sociale à l'université Charles de Gaulle à Lille. Il est membre du groupe de sociologie des religions et de la laïcité au CNRS.
    Il étudie depuis plus de vingt ans les nouveaux mouvements religieux et nous donne, dans cette interview, son point de vue éclairé sur la situation en France.
    Vous pouvez vous procurer cette interview sur DVD en écrivant à contact@cicns.net
    Visitez notre site pour voir toutes nos interviews de sociologues, juristes, historiens, ethnologues et de personnes discriminées sur http://www.cicns.net/Video.htm


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  • Croire et guérir (Quatre religions de guérison), Paris, Dervy, 2001, 193 p.

        Ce livre est une version remaniée d’un ouvrage du même auteur paru chez Cerf / Fides en 1988 sous le titre « Religions de guérison ». L’ouvrage initial comportait trois études de cas portant sur des religions de guérison actives un peu partout dans le monde : l’Antoinisme, la Science Chrétienne et la Scientologie. La nouvelle version comprend une étude de cas supplémentaire et inédite sur le groupe français Invitation à la Vie (IVI) ainsi qu’une courte préface de Jean Baubérot et une postface plus substantielle d’Olivier-Louis Séguy.


        En effet, par rapport à l'ouvrage précédent chez Cerf/Fides, celui-ci se veut un complément. Le format du Bref est certes plus pratique, mais Croire et guérir est intéressant à plus d'un point, aussi concernant l'antoinisme. Tout d'abord par la postface d'O.-L. Séguy, chargé des cours au conservatoire national des Arts et métiers et avocat à la Cour d’Appel de Paris, spécialiste de la liberté de conviction, et membre du CESNUR (Centro studi sulle nuove religioni - Center for Studies on New Religions). Citons les différents titres de cette postface pour se rendre compte de la richesse de celle-ci :
    - Lien religion-guérison : novateur ou traditionnel ?,
    - La protection de la guérison religieuse,
    - L'absence de valeur juridique des rapports sur les mouvements religieux marginaux,
    - La déformation médiatique de la marginalité religieuse,
    - Les bornes à la liberté religieuse.

        Mais ce Croire et guérir comprend également un chapitre de plus (les autres n'ont à première vue pas été corrigés ou augmentés, hormis celui sur la Scientologie) sur le mouvement Invitation à la Vie (IVI). Mouvement intéressant à plus d'un titre, mais je vous laisse le découvrir en lisant le livre. Parlons plutôt de ce qu'on peut apprendre sur l'antoinisme avec ce chapitre.
        Evoquant les effectifs, Régis Dericquebourg fait un parallèle avec l'antoinisme : "le mouvement connaît une relative expansion dans le monde et une décrue dans le pays-mère. Selon les responsables d'I.V.I., les manifestations organisées par le mouvement rassemblent toujours autant de participants. Si leur constatation est exacte, on assisterait au passage d'une communauté d'adhérents à une population de sympathisants autour d'un noyau dur. C'est dans cette dernière qu'on trouverait des jeunes gens. Peu à peu, I.V.I. ne va-t-il pas ressembler à l'Antoinisme qui ouvre encore des temples, qui a peu d'adhérents et beaucoup de sympathisants ? C'est d'une manière générale le mode d'existence des mouvements religieux qui pratiquent la thérapie spirituelle et qui deviennent des "clients-cults" (mouvement qui a un public de personnes qui recourent à ses services dépassant largement le nombre de fidèles)" (p.103).
        Concernant le recous au médecin, faisant partie de la Vie dans la mouvement, et après l'exposé des chiffres montrant que 97% des personnes parmi les 217 qui ont répondu ont recours à un médecin, on lit : "Nous avons déjà observé ce phénomène à propos d'autres religions de guérison (sauf, en principe, la Science chrétienne) où la prière de guérison est un supplément d'âme et de sens qu'on ajoute à un traitement médical" (p.114-115).

        Voilà deux choses qui permettent d'en savoir plus le mode de fonctionnement de l'antoinisme.

     

        Recension :

    Dericquebourg R., Croire et guérir. Quatre religions de guérison, Paris, Dervy, 2001, 22x14, 195 p., 14.48 €. ISBN 2-84454-076-7

        Sur un sujet qui pouvait être passionnant, ce petit ouvrage déçoit, d’abord parce qu’il est mal écrit et mal corrigé (ainsi, la note 51 a disparu au profit d’une répétition de la note 52, p. 141 et 151, sans parler de nombreuses fautes d’orthographe) ; ensuite parce qu’il demeure à mi-chemin dans l’analyse des « religions » qu’il se contente de décrire : l’antoinisme (sans doute le chapitre le mieux réussi), la science chrétienne, l’invitation à la vie, la scientologie (avec un curieux parti-pris pour cette dernière) ; enfin, la préface de J. Baubérot, sociologue des religions, et la postface d’O.L. Seguy, avocat « spécialiste de la liberté de conviction », ne parviennent pas à modifier l’impression d’une trop grande précipitation, comme l’atteste aussi le lexique, où manquent certains mots récurrents (le fameux cult…). On sait, pour finir, que les pratiques thérapeutiques sont intriquées, dans ces groupes minoritaires, avec des cosmologies religieuses particulières ; mais pourquoi le « profil sociographique » ainsi dressé s’intéresse-t-il si peu au régime financier de telles « religions » ? — N. Hausman, S.C.M.

    Dans Nouvelle revue théologique 2005/1 (Tome 127), pages 135 à 155 - Religions
    https://www.cairn.info/revue-nouvelle-revue-theologique-2005-1-page-135.htm


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  •         Religions de guérison. Antoinisme, Sience Chrétienne, Scientologie. Paris, Ed. du Cerf et Fides, 1988, 125 p. (Coll. "Bref").

        Le titre et sous-titre de ce "Bref" en disent clairement l'objet : la 4e page de couverture précise, de plus : "Quand la maladie et la guérison sont à l'origine d'une expérience religieuse". A quoi l'on pourrait ajouter pour compléter le signalement, cette remarque de la page 111 : ces religions "ont incarné ou incarnent actuellement une forme de modernité religieuse". C'est de modernité qu'il s'agit ici.
        Chacun des trois chapitres de ce petit livre traire d'une des "religions de guérison" annoncées. Le fondateur, sa doctrine, l'organisation, les pratiques et croyances du groupe, le "style de vie" de ses adhérents retiennent tour à tour l'attention de l'auteur. Celui-ci, enseignant de psychosociologie à Lille III s'est fait connaître par une recherche doctorale sur les Témoins de Jéhovah dans le Nord (Paris V, 1979) et ensuite par divers articles et communications sur le même sujet. Depuis lors, il travaille sur les religions de guérison. Ce petit livre lui fournit l'occasion d'entrouvrir ses dossiers. On s'en réjouit, car ce sont ceux d'un homme informé (la bibliographie succincte en témoigne déjà) ; de plus Régis Dericquebourg s'est donné la peine de lire les fondateurs eux-mêmes - la chose est plus redoutable qu'elle n'en a l'air -, et d'enquêter auprès des intéressés. Ces efforts débouchent sur un ouvrage bien construit et clairement écrit, informé, et même irénique ; ceci, on le sait, ne va pas de soi.
        Dans son Introduction, l'auteur se défend d'avoir voulu faire autre chose qu'un dossier informatif et succinct. Il a réussi dans son propos, et au-delà. Ses notations de nature sociologique au sujet des leaders et des organisations nous paraissent très fines et précises en dépit de peu de place dont il disposait pour ce genre d'analyse. Il faut souhaiter que Régis Dericquebourg puisse continuer ses travaux sur les religions de guérison et nous livre bientôt sur elles une étude fouillée. Il semble bien armé pour cela.
                Jean Séguy.

    source : Persée - Numéro  67-2 - p.258


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  • Dericquebourg (Régis) Les Antoinistes

    88.26 DERICQUEBOURG (Régis) Les Antoinistes (Turnhout Belgique) Brepols 1993, 174 p. + illustrations (coll. Fils d'Abraham)
        Le chercheur trouvera dans ce petit des analyses judicieuses sur la plupart questions qui retiennent l'attention du sociologue de la religion surtout s'il intéresse aux religions minoritaires pour reprendre l'expression de l'auteur.
     Ces analyses ne font objet de développements systématiques interviennent au fur et mesure des développements principalement d'ordre narratif et informatif conformément aux exigences de collection destinée en priorité un public curieux des groupes religieux Mais le spécialiste fera aussi son profit des éclairages sur conversion ou sur la naissance et l'institutionalisation du culte ("culte charismatique") avec le passage de la "cure des corps" à un "enseignement moral", puis une religion, avec doctrine, rituel et communauté de disciples, religion où lors du décès du prophète-fondateur, la transmission de son charisme à sa compagne a été bien acceptée par les fidèles et où le charisme pu être "routinisé". Dans sa brève introduction R.D. a bien cadré ce qu'il  appelle "religions de guérison", l'antoinisme en représentant un cas exemplaire.
        Ce n'est pas seulement le sociologue qui trouvera matière réflexion dans le livre, mais également le psychanalyste. Diverses interprétations d'ordre analytique viennent éclairer la présentation informative ("en somme Louis Antoine agit sans le savoir à partir de ce les psychanalystes appellent transfert" à partir de ce que Freud appelait l'"attente croyable" etc.)
        L'ouvrage se prête donc à une double lecture. Mais les contraintes de la collection résident pas seulement en la nécessité de s'adresser un public de non-spécialistes. Elles tiennent aussi un plan pré-établi auquel les auteurs de la collection doivent se soumettre : histoire du groupe, doctrine, textes de références, créations symboliques et édifices,  "vie spirituelle" du groupe, organisation, profil sociologique. Les faiblesses de l'ouvrage tiennent manifestement de ce plan contraignant. (l'A. ne pouvait-il le subvertir en partie ?)
        Le chapitre "profil sociologique" apparaît quelque peu fourré-tout des diverses questions qui ont pas été abordées au cours des développements plus informatifs. Il est notamment dommage que l'analyse du contexte socio-historique de la naissance de l'antoinisme, le passage du spiritisme à l'antoinisme, n'aient pas été abordés dans le premier chapitre consacré à  l'histoire du groupe. De ce chapitre proprement sociologique, on retiendra notamment que la fondation de l'antoinisme s'est faite en rompant avec le spiritisme au profit un certain "retour" (l'A. n'emploie pas ce terme) des croyances et des dévotions catholiques, il est vrai fortement ré-interprétées. On retiendra aussi les développements sur le prophétisme de Louis Antoine, "plus prophète que guérisseur", "prophète exemplaire" plus que "prophète éthique" selon les conceptualisations weberiennes. On retiendra encore la tentative de caractérisation du type de groupe religieux que représente l'antoinisme: la confrontation de celui-ci avec les diverses typologies sociologiques existantes permettant de bien systématiser les traits principaux de l'antoinisme (c'est du type "cult" élaboré par Nelson que l'antoinisme se rapprocherait le plus). En revanche, on regrettera que l'A. ne nous fournisse aucune donnée sur les adeptes aujourd'hui.
        Une excellente livraison.
    Françoise Champion

    source : persee.fr


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