• Dévotions au Père

        Malgré la volonté du Père qui voulait éviter toute forme de dévotion à son égard, l'intelligence toujours à l'œuvre ne put s'empêcher de voir apparaître dans l'antoinisme certaines formes de religion. Presque tous les sens matériels ont donc pu assouvir leur pouvoir :
    - La vue : avec la vente de photocarte du Père et de la Mère, puis leur présence grand format dans les cabinets et à la tribune du temple,
    - L'ouïe : avec des chants entonnés à certaines occasions.
    - Le toucher : caresser la photo de Père ou les médailles, ou même les photos dans les temples.
        Seuls le goût et l'odorat n'ont pas encore trouvé d'expressions superstitieuses.

        Pourtant le Père le précise dans la Révélation : Aussi longtemps que nous nous attachons au prophète plutôt qu'à ce qu'il nous a révélé, notre amour ne pourrait être réel, nous aimerons ceux qui partagent nos idées et nous n'aimerons pas les autres, nous sèmerons la division. Cependant aucun n’a le droit de blâmer personne puisque si arriérés que nous soyons, nous croyons tous être dans la vérité. (La Révélation, La foi comparée à la croyance, Unitif 2 Série A).

        Et rappelons également le premier principe :

    DIEU PARLE

    PREMIER PRINCIPE
    Si vous m'aimez,
    Vous ne l'enseignerez à personne,
    Puisque vous savez que je ne réside
    Qu'au sein de l'homme.
    Vous ne pouvez témoigner qu'il existe
    Une suprême bonté
    Alors que du prochain vous m'isolez.
    (chaque homme doit chercher Dieu dans son cœur et l'y découvrir)

  • Tableau représentant le Père Antoine (trouvé sur une brocante à Liège)(photo Facebook Serge Miot‎)

     trouvé sur une brocante à Liège

    (photo page Facebook de Frère Serge Miot‎)


    votre commentaire
  • médaille du Père

    LE PÈRE ET LA MÈRE
        Av. : Vieillard barbu, les cheveux longs, en buste de face,
               la main droite levée en signe de prestation de serment.
               1846-1912 LE PERE
        Rv. : Femme coiffée d'un bonnet, en buste, de face et les
                mains croisées. LA MERE
        Méd., [Ets.] Fonson (Mat. n° 9875 + A), (1955), 0 23,8 mm.
        Tupothèque [ateliers] Fibru-Fisch [de Bruxelles].

    médaille du Père

     

     

    Revue belge de numimastique et de sigillographie, CXXXII - 1986
    Jacques Toussaint : Gustave Fischweiler, médailleur (1911, Saint-Servais - 1990, Bruxelles)
    source : http://www.numisbel.be/1986_6.pdf


    2 commentaires
  • Fabulous French Fob

    The front of the fob depicts a man and woman, LE PERE 1846-1912 and LA MERE 1850-1940.

    The back of the fob has The Tree of Life with the words 'CULTE ANTOINISTE' in the branches.

    Below the tree are the words: l' arbre de la science de la view ou mal, which translated mean: the tree of knowledge of the view or poorly

    I was first drawn to the wonderful detail on the front of this fob. Little did I know that I would discover a religious sect, or cult as it is sometimes called, started in 1910!

    Antoinism is a new religious movement founded in 1910 by the Walloon Louis-Joseph Antoine (1846-1912) in Jemeppe-sur-Meuse (Seraing). Mainly focused on healing, the group has many temples in Belgium and France.

    The group believes in a moral progression through reincarnation. They believe in a dualistic Universe in which matter is an illusion. They consider Louis-Joseph Antoine to be the "Father." This makes him, in France, the arbiter between humanity and God or even the reincarnation of Jesus. They tolerate other religions as they see them as detaching people from the material world.

    This fabulous fob now hangs from 3 antique brass links with mottled green colored cabachon stones set in the center. The links were found in an antique store, just remnants of what I presume was a bracelet. Various vintage brass chain allows this to grace your neck at just over 16 in ( 40.64 cm ), a perfect length to showcase this attention getting necklace!

    Absolutely One of a Kind

    En vente à 145 $ USD

    source :http://www.etsy.com/listing/60256855/fabulous-french-fob

        A.G. Vicente signale qu' "officiellement les images et médailles sont interdites; pourtant elles sont vendues, même à Jemeppe, pendant les grandes fêtes, où beaucoup d'antoinistes portent des images du "Père" à la boutonnière." Mais il est difficile de dire si l'auteur parle du passé (citant P. Debouxhtay) ou de son époque (1967).


    votre commentaire
  •     Parmi les dévotions au Père, nous avons déjà abordé plusieurs sens qu'on voulait flatter : Le goût (certains adeptes voulaient boire l'eau du temple ou de la source du Père), l'audition (sur la route vers Nandrin, pour le jour de la fête de Père, on avait créé "La Paix au tombeau", la seule chanson antoiniste), la vision (certains adeptes voulurent non seulement des photos de Père et Mère, mais aussi des médailles, voire des statues). L'odorat n'a jusqu'à maintenant pas était titiller.
        Mais abordons maintenant le toucher : j'ai déjà évoqué les médailles et les photos. Des caillous furent emportés de la tombe de Louis Antoine pour être emmenés en relique.
        Certains juifs religieux embrassent les rouleaux dans le me'il (le manteau de la Torah), parfois aussi les vêtements d'un rabbin vénérable. Dans la religion orthodoxe, il est aussi d'usage d'embrasser les icônes.
        Des adeptes se souviennent que dans le temple de Liège Hors-Château, certains antoinistes, avant de s'asseoir, s'approchaient de la photo du Père et l'embrassaient de la main comme on le fait d'une icône. On voit également un adepte caresser un tableau du Père dans un épisode de Strip-Tease.

     

    Dévotions au Père - le toucher


        Déjà à sa mort, on avait pris des précautions : " Des lauriers disposés tout autour [du cercueil du Père] par ordre de grandeur, laissaient le corps bien en vue et formaient un fond de verdure d'où l'emblème du Culte, l'Arbre de la science de la vue du mal, se détachait nettement ; cette disposition avait été prise pour empêcher les visiteurs de toucher le corps par superstition. " (Pierre Debouxhtay, p.197).


    votre commentaire
  •  Les mains ouvertes pour recevoir les fluides

      Il m’est arrivé, dans certains temples, de voir des antoinistes âgés procéder ainsi à leur arrivée dans le temple : rester debout, parfois au milieu de l’allée centrale, mains ouvertes. C’est une attitude qui signifie que l’adepte se montre disponible pour recevoir les fluides du Père. Depuis des années ( +/- 15 ans ! ), je n’ai plus jamais observé cette attitude. Je n’ai vu cela que dans les Temples dits « avec photos ».
        On a pu aussi dire que c’était une dévotion excessive à l’égard du Père ANTOINE. Certains ont même parlé d’une « quasi-divinisation ». Cette attitude était découragée par les desservants.
    source : http://antoinisme.20six.fr/antoinisme/cat/12645/0/Rites

        Signalons que l'on voit Mère procéder de cette façon pendant une Opération vers les années 1920. On peut penser que certains adeptes ont simplement pris exemples sur elle.


    votre commentaire
  •     La volonté affichée par Mère de diviniser le Père conduit à un rapport plus immédiat au divin. Ainsi, l’introduction de la photo de Père, au sein des Temples, va servir à visualiser la figure divine qu’est censée incarner Louis Antoine. Ces changements n’ont pas toujours été bien compris par les fidèles car, comme le souligne B. Narinx, « bon nombre d’antoinistes ne savent pas très bien s’ils doivent prier Dieu, appelé le Père, dont Antoine est le prophète ou bien si Antoine est Dieu lui-même, comme le Christ était Dieu ». L’instauration de rituels tels que le baptême, la communion et le mariage, rituels où le desservant transmet le « bon fluide du Père », vise à inscrire le parcours des antoinistes dans un rapport au sacré. Quant à l’organisation de la fête du Père, le 25 juin, date de son décès, elle est l’occasion de rappeler sa présence au sein de chaque Temple, présence symbolisée par la manifestation de « fluides ». Par ailleurs, il faut indiquer que l’œuvre de Mère se caractérise par la multiplication de pratiques magiques (cf. déposer la robe antoiniste sur le lit d’un malade pour le couper de mauvais fluides) où la réforme du comportement importe moins que la recherche de bénéfices immédiats.
        Les différentes modifications apportées par Mère avaient pour objectif de contrôler toute appropriation illégitime du charisme du Père Antoine par les desservants ou les guérisseurs en place. Elles ont ainsi permis d’éviter une crise de succession suite au décès de Louis Antoine sans toutefois être complètement légitimées de part et d’autre de la frontière franco-belge. Ainsi, au lendemain de la mort de Mère, en novembre 1940, la cultuelle antoiniste belge décide d’en revenir à un culte plus dépouillé, celui mis en place par Louis Antoine avant sa mort. Les Temples belges vont être débarrassés des tableaux où figurent Père et Mère pour ne conserver que l’emblème antoiniste, « L’arbre de la Science de la vue du mal ». Quant à la principale cérémonie religieuse, l’Opération, elle n’est donnée que les quatre premiers jours de la semaine, et non du dimanche au vendredi comme cela se pratique en France.
        La cultuelle antoiniste française s’inscrit dans la lignée de Mère. Il existe cependant une distinction majeure entre les écrits de L. Antoine et les « pensées » de Mère. Analphabète, Mère n’a pas pu rédiger les modifications qu’elle a apportées au culte antoiniste. Des fidèles s’en sont chargés. L’ensemble de ces modifications ainsi que diverses indications et prescriptions sont consignées dans les Tomes. Ces ouvrages sont présents dans chaque Temple mais inaccessibles aux fidèles ne portant pas le costume antoiniste. Circonscrite à un cercle d’initiés, l’œuvre de Mère ne peut prétendre à la même légitimité que celle de son mari (les livres du Père sont en vente dans le porche de chaque Temple). Alors que les écrits de Louis Antoine sont connus et reconnus par tous, ceux de Mère sont accessibles seulement à quelques-uns, les costumés. Dès lors, deux types de questions se posent. D’une part, quelle place occupe l’œuvre de Mère au sein de l’antoinisme français ? D’autre part, dans quelle mesure cette œuvre n’escamote-t-elle pas la dimension éthique préconisée par Louis Antoine ?

    Anne-Cécile Bégot, « Les Mutations de la représentation du divin au sein d’un groupe à vocation thérapeutique », Archives de sciences sociales des religions, 111 (2000) - Varia, [En ligne], mis en ligne le 19 août 2009. URL : http://assr.revues.org/index20222.html. Consulté le 11 janvier 2010.


    votre commentaire
  •   Pour l'Enseignement en 1905 :
        Les adeptes s'étaient mis en campagne, et dans les milieux les plus divers, colportaient la parole du maître. Le petit livre à couverture jaune était transporté dans tout le bassin industriel, et jusqu'aux villages écartés de la Hesbaye et du Condroz. Plus d'une fois, faut-il le dire, les frères furent accueillis par l'ignorance, le rire grossier, la méfiance avare. Il leur fallait du courage pour fermer leur coeur à l'amertume et à l'irritation, pour rester humbles et doux, ne pas voir le mal dans le mépris et l'insulte. Lorsque deux frères se rencontraient au cours de leur mission, ils se sentaient plus forts d'être ensemble, ils savaient se réconforter d'un regard où passaient la pensée. Et de temps à autre ils revenaient vers le Maître. Comme l'a dit l'un d'entre eux : "A notre vue un éclair de surprise et un sourire de bonheur apparaissaient sur son visage ; ah ! nous n'avions pas de longues explications à donner : nous étions compris d'avance et aidés de ce rayonnement d'amour intérieur qui émanait de lui."
    Robert Vivier, Délivrez-nous du mal, p.287

      Pour la Révélation d'Antoine le Généreux, en 1906
        Le colportage amena tout un cortège d'épreuves. Le maître devait réconforter et encourager les adeptes. Il leur recommandait de ne pas insister outre mesure auprès des gens afin de vendre les volumes :
        - C'est un moyen de vous améliorer, et non un gagne-pain. Vous aurez toujours le nécessaire.
        Il leur fournit des cabans, des casquettes et des mallettes, et à ceux d'entre eux qui étaient trop pauvres il laissait, sur le produit de leur vente, ce qu'il leur fallait pour leur entretien. Le surplus était consacré aux dépenses de l'imprimerie, auxquelles Antoine et les Deregnaucourt contribuaient de leurs deniers pour la part la plus grande. Antoine fut amené, pour subvenir aux frais de cette propagande qui prenait tous les jours plus d'ampleur, à devoir vendre une à une presque toutes les maisons qu'il avait fait construire avec l'argent rapporté de Russie. Si bien qu'après avoir été riche il était en passe de redevenir tout à fait pauvre. Mais que lui importait ? N'avait-il pas, depuis longtemps, fait le sacrifice de toutes choses, et avant tout de son repos ?
        Il dirigeait de loin les adeptes occupés au colportage. Ceux qui étaient près de succomber il les rappelaient auprès de lui, ayant senti à distance leur faiblesse. C'était un dur moment pour Antoine. Il était sous le coup des poursuites du tribunal. En même temps, le nombre des malades augmentait. Il supportait tout, les ennuis et les fatigues. Les retours découragés des colporteurs, leurs abandons, leur mauvaise humeur, et les difficultés du travail de rédaction, et la méditation de l'enseignement, rien de tout cela n'était de trop pour lui, il se sentait les épaules assez solides pour tous ces fardeaux, et dans l'épreuve même il puisait de nouvelles forces. Autour de lui, sa patience ranimait les courages.
    Robert Vivier, Délivrez-nous du mal, p.310

    Distribution des brochures par les adeptes
    Gazette de Charleroi,
    5 et 9 septembre 1906(source : Belgicapress)

        Dans l'Enseignement, en 1910 :
        H. - Autrefois, nous allions un peu partout répandre dans des conférences ce que nous avions compris de votre enseignement. On se demande pourquoi aujourd'hui vous ne préconisez plus cette propagande que l'on croyait si grandement utile. Ne voudriez-vous pas nous dire, Père, quelques mots à ce sujet ?
        Le Père. - Il est vrai que l’on donnait des conférences sur ce que l’on avait compris de la question morale, mais cette manière faire est un peu le système des partis, elle ne s’accorde pas avec le spiritualisme que nous enseignons aujourd’hui. A celui qui croirait que je continue la propagande sous une autre forme, je dois lui dire que je me borne à révéler, pour ceux qui désirent les entendre, l’amour et la loi morale.  N’agirions-nous pas contrairement à notre enseignement si, croyant rendre de bons services à certaines personnes ou à certains peuples, nous voulions leur prêcher la morale ? Ne serait-ce pas encore voir le mal en eux, nous qui enseignons qu’il n’existe pas ? Enseignons toujours dans notre milieu tout ce que nous savons et par notre propre amélioration : l’exemple avant tout ; préparons les faibles en nous montrant faibles nous-mêmes, car la morale ne plaît pas toujours. De cette façon, nos intentions ne seront plus de nous expatrier pour aller éclairer nos semblables ; par notre amour et notre manière d'agir, ce sont eux qui viendront à nous. Nous savons que généralement le monde imagine le mal, même du bien ; n'étant pas développé moralement, il prend l'effet pour la cause.
        La Révélation, L'efficacité des lois morales, p.121-22


    votre commentaire
  •     Une autre marque de dévotion peut être le nombre de biographie pour une seule vie d'homme.
        Nom seulement chaque livre sur l'antoinisme se fait un devoir de rappeler les faits marquants de sa vie (ainsi Jacques Cécius et parfois en la rapprochant de la vie de Mary Baker, qui fonda la Science Chrétienne, ainsi Régis Dericquebourg ou Anne-Cécile Bégot). Mais en plus, on lui compte pas moins de 5 biographies :
    - la biographie officielle (publié d'abord dans l'Unitif, puis reprise en introduction de la Révélation, en 1910) ;
    - la biographie de Pierre Debouxhtay, Antoine le Guérisseur et l'Antoinisme. Les Faits, d'après des Documents inédits (1934) ;
    - la biographie (proche de l'hagiographie) de Robert Vivier, Délivrez-nous du mal, Antoine le guérisseur (1936) ;
    - Louis Antoine et l’antoinisme. Données historiques rassemblées par le frère J. M. Boffy, document interne à l’antoinisme (1997-2003), et également d'autres moins plus anciennes et moins facile d'accès ;
    - Roland A E Collignon, Un homme est venu, La vie tourmentée de Louis Antoine (2009) (plus disponible).
    - On peut aussi y inclure ce site qui évoque en détail tous les événements de la vie de Louis Antoine, illustré abondamment.

        Encore une fois, rappelons ce passage de la Révélation, La foi comparée à la croyance :
      "Aussi longtemps que nous nous attachons au prophète plutôt qu'à ce qu'il nous a révélé, notre amour ne pourrait être réel, nous aimerons ceux qui partagent nos idées et nous n'aimerons pas les autres, nous sèmerons la division. Cependant aucun n’a le droit de blâmer personne puisque si arriérés que nous soyons, nous croyons tous être dans la vérité."

        C'est la raison pour laquelle l'antoinisme français conserve les photos dans les temples, pour permettre au personne qui le désire encore, d'avoir une figure pour progresser. Viendra le temps où ils pourront s'en passer. En Belgique, revenu au culte comme au temps du Père, l'Enseignement est pris à la lettre, et on considère que les photos ne doivent pas être nécessaires aux antoinistes.


    votre commentaire
  •     Père. C'est la peut-être la seule marque de dévotion que Louis Antoine ait accepté pour sa personne. Cependant il aura aussi rappelé ce fait :
      "Aussi longtemps que nous nous attachons au prophète plutôt qu'à ce qu'il nous a révélé, notre amour ne pourrait être réel, nous aimerons ceux qui partagent nos idées et nous n'aimerons pas les autres, nous sèmerons la division. Cependant aucun n’a le droit de blâmer personne puisque si arriérés que nous soyons, nous croyons tous être dans la vérité."
    La Révélation, La foi comparée à la croyance

        On a déjà évoqué l'origine de cette marque de respect (Comment on nomma le Père | 21 juin 2009 et Père, mère, frère, soeur | 21 juin 2009). C'est vers 1910 que l'on pris l'habitude de le nommé Père.

        "Mes enfants", disait-il. Il avait donc choisi d'être appelé "le Père". Tous les adeptes comprirent. Ils sentirent du coup que c'était bien là le vrai nom qui lui convenait, tant à cause de son âge, de son aspect, que de cette égalité d'amour dont il savait envelopper tous ses fidèles. Comme un père, il ne cherchait pas à se faire aimer, il usait à l'occasion d'un rudesse bienveillante. Il songeait avant tout à leur bien, même s'ils n'y songeaient pas eux-mêmes, et il voyait devant eux, plus loin que chacun d'eux.
        - Quoi qu'il vous arrive, dit-il pour terminer, si vous pensez à moi, je serai toujours avec vous pour sanctifier votre épreuve et vous aider à surmonter votre doute.
        C'est ainsi qu'Antoine le Guérisseur, que certains avaient appelé Antoine le Généreux, devint le Père. A partir de ce jour-là il ne fit plus de différence entre tous ses fils. Bientôt il ne reçut plus aucun malade en particulier, et toutes ses opérations furent remplacées par une "opération générale", qui se faisait chacun des quatre premiers jours de la semaine, à dix heures. Il continuait à guérir, mais tous sentaient que pour lui la guérison des corps n'était plus la chose importante. on allait à ses opérations, bien plus pour le fluide d'amour que pour être guéri.
    Robert Vivier, Délivrez-nous du mal, p.329

        Une tradition peut expliquer ce fait. On a déjà parlé de la perte de la figure paternelle du fait de l'industrialisation de la société. Cela peut expliquer la facilité avec laquelle on nomma Louis Antoine, le Père. Rappelons à ce propos qu'on surnomma Staline "le petit Père des peuples". L'image du père de famille disparaissant, il en fallait une autre.
        Dans les extrait de Textes recopiés d'un document écrit prêté par le Frère Céleste LOBET, on lit l'anecdote suivante :
      Un jour le Père dit à sa fille adoptive Louise : "Il ne faudrait plus m'appeler Papa".
    - Et comment alors ?
    - Père
    - Tout le monde va vous appeler Père ?
    - Non, celui qui en aura la pensée.
        Mais aussi celle-ci :
      Recevant l'inspiration au sujet de l'enseignement, Il lui arrivait de demander Mme Desart au milieu de la nuit. Son travail fait, Il la raccompagnait chez elle. Un soir, répondant aux remerciements de Madame Desart pour les grâces et l'Amour qu'elle recevait auprès de Lui, il lui dit : "Je suis plus près de vous encore que si j'étais votre père." C'est à partir de ce jour que les adeptes l'appelèrent "Le Père".
        Puis très vite, il devint normal de nommé Catherine Antoine, la Mère.

        Plusieurs sources nous montre donc que ce serait bien Louis Antoine qui aurait "choisi" de se faire (ou de se laisser) appeler Père.


    votre commentaire
  •     Pour célébrer l'anniversaire de la désincarnation d'Antoine, celle qui fut sa femme conviait les antoinistes du monde entier à se rendre, mercredi dernier à Jemeppe-sur-Meuse : elle annonçait que les malades obtiendraient de grandes guérisons.
        Les antoinistes vinrent au nombre de plusieurs milliers. La Belgique, les Pays-Bas, certaines provinces du nord de la France fournirent le gros de cette armée singulière. Paris, qui compte quatre ou cinq groupes antoinistes, avait, pour sa part, envoyé environ cent cinquante pèlerins. L'empressement de tous ces pieux voyageurs était tel que plusieurs centaines d'entre eux, tout à leurs religieuses pensées, remirent, en arrivant à la gare de Jemeppe, leur ticket de retour en même temps que leur billet d'aller — ce qui détermina une belle confusion quand il fallut repartir.
        Tous aussi croyants — d'une foi qui leur fait non pas soulever des montagnes, mais passer des frontières, ce qui est déjà bien — les antoinistes ne sont pas tous également fervents. [...]
        Après les opérations, les antoinistes ont fait un pieux pèlerinage à travers le jardinet où, tout en repiquant ses salades et en échenillant ses choux, le père Antoine sentit naître sa vocation de Christ nouveau.
        Les fêtes antoinistes ont recommencé hier. Les fidèles, en cortège, conduits par la mère et le frère Deregnaucourt, ont fait le parcours que fit, il y a un an, la dépouille funèbre du guérisseur, de la maison au cimetière.
    Chez les Antoinistes, L'Écho du merveilleux, revue bimensuelle (directeur Gaston Mery), 15-07-1913
    Source : Gallica

        Depuis le 25 juin 1913, les anniversaires de la "désincarnation" ont toujours été célébrés, à Jemeppe, par des foules comparables à celle - 30 ou 40.000 personnes - qui avait suivi le cercueil du Père. Hier, pour la première fois, cette commémoration solennelle avait lieu à Paris. [...]
        Il y eut, après la méditation, une procession derrière l'emblème de la religion antoiniste : un arbre d'argent avec cette inscription : "L'arbre de la science de la vue du mal".
    Le Petit Parisien du 26-06-1924 (Numéro 17285)
    source : Gallica


        Cortège lors de l'anniversaire de la désincarnation du Père Antoine (relaté par Pierre Debouxhtay).
        Le trajet est très court ; on passe devant le cimetière où repose Antoine, mais le cortège n'y pénètre pas. Rentrés au temple, les assistants défilent un à un dans la maison et le jardin d'Antoine ; et cela pendant environ deux heures.
        Cette solennité fut célébrée pour la première fois en 1913, un an après la mort d'Antoine. L'Unitif du 1er juin 1913 invita tous les antoinistes à célébrer cet anniversaire : "le 25 juin, les adeptes visitèrent les appartements du Père, humbles et modestes comme sa vie. Le dimanche 29 juin, les adeptes qui n'avaient pu visiter à la cérémonie du 25 juin les appartements du Père accomplirent ce pieux devoir et le défilé dura plus d'une heure."
        En 1914, le 25 juin fut célébré avec la même ferveur. Mère "que transporte le feu sacré" fit plusieurs opérations "avec un égal amour, avec une égale puissance pénétrant tout ses enfants du fluide céleste. Le nombre des personnes fut de cinq à six mille. Il y a eu de grandes guérisons".
        C'est en 1914 que se fit pour la première fois le voyage à Quatre-Bras (Nandrin). (cf. le billet à ce sujet)

    Pierre Debouxhtay, Antoine le Guérisseur et l'Antoinisme, p.219-23

        Dans un article de A-Z Hebdomadaire illustré (n°19) de 1936, on signale que la visite des appartements du Père ne se fait plus "depuis des années". Cependant le pèlerinage à la source fait toujours partie du programme de la Fête de Père.


    votre commentaire
  •     Au nom de Mère, deux adeptes ont eu recours à S.M. la Reine des Belges :
                   Bruxelles, le 5 mars 1920.
           Madame,
        [...]
        Par respect pour le Père Antoine, Elle voudrait avoir l'autorisation de transférer sa dépouille sacrée dans le jardin du Temple de Jemeppe, jardin situé à plus de trente mètres de toute habitation.
        Elle y ferait construire une chapelle devant laquelle défilerait, le 25 juin, jour anniversaire de la fête solennelle, instituée en l'honneur du Révélateur, la foule recueillie de ses disciples, venus de toutes les parties de notre pays et du monde.
        Pleines de confiance et d'espoir dans le coeur généreux de Votre Majesté, nous La prions d'agréer l'expression de notre respect infini et de notre inaltérable dévouement.
              (s.) Mme Jacq. Uhlmann, avenue de Belle-Vue, 6, Montmorency-Paris.
              (s.) Yvonne Wachter, 10, rue des Princes, Bruxelles.
        A Sa Majesté la Reine des Belges.

        Cette nouvelle mortification fut épargnée aux intégristes. Antoine continue à reposer au cimetière de Jemeppe, près de la grille d'entrée.

    Pierre Debouxhtay, Antoine le Guérisseur et l'Antoinisme, p.205-06


    votre commentaire
  •     Nul n'est prophète en son pays, dit-on, ce proverbe est vrai pour Antoine, car si les étrangers accourent en foules, les Jemeppiens ne semblent guère disposés à se déranger (remarque de l'Express, 2-7-1912). Il est vrai qu'en restant chez eux les habitants peuvent remplir leur escarcelle : devant les fenêtres ouvertes ou sur le pas des portes, de petits étalages sont dressés : on peut s'y procurer des souvenirs d'Antoine que presque tout le monde achète ; le long du chemin, des nuées de camelots vendent le portrait du Père.

        Sur le cortège, il y avait plusieurs opérateurs de cinéma et de très nombreux photographes. "Sur le parcours, des fenêtres se louèrent cinq et dix francs." (La Meuse, 1-7-1912)

    Pierre Debouxhtay, Antoine le Guérisseur et l'Antoinisme, p.200-01 et 203


    votre commentaire
  •     Sans rien imposer, je donne simplement des renseignements, je pense qu'en ne respectant pas la pensée du costume antoiniste nous pourrions arriver à ne plus l'aimer, un changement que nous apportons de nous-mêmes vient de l'intelligence, celle-ci ne cesse de créer et le lendemain suggère encore une autre nouveauté et insensiblement nous ferons de nos bonnets des chapeaux et de nos robes amples à plis devant et à manches pagodes, des robes de ville, on le fait déjà, j'ai vu sur des robes antoinistes s'étaler de gros boutons, des chaînes en argent supportant le portrait du Père, etc. Si nous ne cessons cet état de chose nous en souffrirons, nous croyons servir l'oeuvre du Père et nous la dénaturons. Ne nous faisons pas d'illusion, les tailleuses et les modistes ont puisé en nous et nous on servies, nous étions sur place et nous devions copier Mère et nous en l'avons pas fait, aussi, mes soeurs, disons-nous bien franchement : tout coquetterie n'est pas abolie en nous et réparons les coins par ci, des plis par là.
    L'Unitif, III, 3, p.12-13 (in Pierre Debouxhtay, p.244)


    votre commentaire
  • Nous plaignons sincèrement les adeptes du mouvement branhamistes obligés peut-être malgré eux de suivre les méandres tortueux de la doctrine branhamistes.

    Esclaves d'un homme, esclaves de théories suspectes d'un mage, voilà le véritable état des branhamistes. Combien nous avons pu vérifier cet état de chose en visitant une famille au Canada. Des portraits divers de Branham partout sur les murs, laissant une nette impression de vénération défendue. Sans vouloir aucunement blesser, cette bizarre impression, nous l'avions un jour ressentie lors d'une visite au temple antoiniste* de Bruxelles.

    * Secte spirite en l'honneur du père Antoine, un guérisseur belge né à Jemeppe-sur-Meuse dans la région liégeoise.

    source : http://www.bdsr.org/serpent.htm


        La remarque est à prendre comme telle. Cependant, c'est méconnaître nombre de pratique spirituelle, et encore plus l'antoinisme : que dire des Orthodoxes qui embrassent les icônes, que dire des Hindouistes qui se prosternent devant les statues de Shiva ou autres divinités. Et que penser encore du fait de mettre un genou par terre en faisant le signe de croix devant le crucifix à l'église...
        Même s'il y a en effet une presque divination du Père parmi certains adeptes (et c'est tout à fait leur droit), ils savent aussi que le Père mettait avant tout le libre-arbitre de chacun dans sa doctrine. Rappelons la fin du dernier des dix principes :
        Quand vous voudrez agir,
        Ne vous appuyez jamais sur la croyance
        Car elle pourrait vous égarer ;
        Rapportez-vous seulement à votre conscience
        Qui doit vous diriger, elle ne peut se tromper.


    1 commentaire
  •     Régis Dericquebourg dit : "Cette hostilité aux portraits du fondateur et de son héritière spirituelle s'étend au refus de frapper des médailles à leur effigie. Elle s'est traduite autrefois par une indignation envers ceux qui aurait souhaité sceller une statue de Louis Antoine dans le sol à côté de la tribune. Les adeptes belges s'opposent à la présence d'images ou de figurines du 'Père' et a fortiori de la 'Mère', en raisonnant à partir de l'Enseignement."

        Régis Dericquebourg, Les Antoinistes, p.29


    votre commentaire
  •     On alla jusqu'à faire des reproductions en plâtre du Père. Il ne s'en vendu pas énormément et ce fut très sporadiquement.

    Hauteur 31cm-Socle 10X9cm


    votre commentaire
  •     Après les images, on voulut quelque chose de plus durable, et on alla même jusqu'à vendre des médailles, comme celle-ci.


    votre commentaire
  •     Si Antoine s'accommoda de la situation créée par le jugement, si le parquet se déclara satisfait du changement de méthode, il n'en alla pas de même du public. Le populaire aime à donner aux pouvoirs invisibles une expression concrète, matérielle; il avait si bien pris l'habitude de recourir aux vertus curatives de l'eau qu'il continua de lui faire confiance, même après que le Guérisseur eut cessé d'insuffler son fluide dans cet élément. Lorsqu'Antoine fit placer un robinet pour permettre aux visiteurs de se désaltérer, ceux-ci s'empressèrent d'emporter l'eau du temple, à laquelle ils attribuaient des qualités que le thaumaturge ne voulait plus lui accorder. Ce robinet a toute une histoire qui nous est contée par l'Unitif (L'Unitif III, 3, p.9-10 (Article reproduit ci-dessous). Cfr L'Unitif I, II, 8)

    Pierre Debouxhtay, Antoine le Guérisseur et l'Antoinisme, p.102


    La Fontaine du Temple de Jemeppe
        Lorsque le Père fit placer une fontaine dans le Temple nous ne vîmes que l'effet, son intention charitable de désaltérer ses chers malades, mais nous nous dîmes aussi que cette fontaine avait sa place marquée dans le porche, plutôt que dans le Temple. Le Père n'agissait pas sans motif, cette fontaine est encore de l'Enseignement. L'installation de robinets d'eau alimentaire munis de tasses à peine achevée, qu'arriva-t-il? peu à peu bien des malades ses détournèrent de l'opération du Père et mirent leur foi dans l'eau de la fontaine, qu'ils burent non pas pour se désaltérer mais pour se guérir, ils en emportèrent, finalement ils obstruèrent le fond du Temple car ils venaient avec des bouteilles et des bidons de toutes espèces. Les adeptes prévinrent ces visiteurs de leur erreur, leur disant que cette eau ce possédait aucune vertu curative, qu'elle était l'eau alimentaire de la commune. Rien n'y fit, c'était une forme. Arrêter cette idée préconçue d'eau miraculeuse, rendue telle parce que le Père opérait dans ce lieu, était chose difficile. On fit part au Père de ce qui arrivé. Il laissa faire. Bientôt on annonça de toutes parts des guérisons extraordinaires attribuées à l'application de cette eau en compresses ou à son absorption. Ces personnes étaient convaincues que l'eau du Temple était miraculeuse et qu'elles guérissaient non par l'opération du Père, mais par ce qu'elles imaginaient être un remède, c'était à l'effet il est vrai. Le but était atteint, la foi matérielle dûment constatée et démontrée. Alors seulement le Père intervint. Il laissa la fontaine dans le Temple, signe de la crédulité humaine, et fit inscrire par le comité cet avis : "Cette fontaine n'a d'autre destination que de désaltérer ceux qui viennent dans le Temple. En faire un autre usage est un manque de foi qui porterait plutôt obstacle à la guérison. Votre foi en l'opération du Père seule vous guérira". Cette fontaine a sa place et sa raison d'être, tout dans ce Temple sacré démontre la rénovation, la foi réelle opposée à la foi apparente.


    votre commentaire
  •     Pendant que le Père faisait la révélation, sa fille adoptive, Jeanne, vendant son image devant le temple de Jemeppe. Lui qui enseignait la modestie et le désintéressement en souffrait mais Il disait à Frère Deregnaucourt : "Je voudrais la voir en Amérique et plus loin encore."
        Il ne dit rien à Jeanne et supporta son épreuve jusqu'au bout.

    extrait de Textes recopiés d'un document écrit prêté par le Frère Céleste LOBET


    votre commentaire
  • Cantique antoiniste - La Paix au tombeau

    Le chansonnier liégeois (numeriques.be)

    Chanson antoiniste : "LA PAIX AU TOMBEAU"

    A l'origine, peu après la désincarnation du Père ANTOINE, les Antoinistes prirent l'habitude de faire, en pèlerinage, le trajet entre JEMEPPE et NANDRIN (dernière sortie du Père) en passant par la source dite "du Père ANTOINE"). Là, on chantait cette chanson. Ce pèlerinage ne fut jamais officiellement reconnu par le CULTE ANTOINISTE mais qui laissait faire. Cela allait même en contradiction avec les principes du Culte qui prône la simplicité. Je vous laisse juges :

    LA PAIX DU TOMBEAU

     

    CoupletCantique antoiniste - La Paix au tombeau

    Fils de ce peuple où chacun peine,

    Sans espérer quelque idéal,

    Un pauvre enfant, l’âme sereine,

    Se crut né pour guérir le mal,

    De son berceau naquit l’idée,

    D’unir les hommes d’un grand amour

    Par qui la terre régénérée

    Vivrait d’bonheur sans plus d’retour

     

     

    Refrain

    La paix du tombeau

    Repose ton âme

    Oh bon Père ANTOINE

    A qui nous d’vons tant

    De ceux dont la barque

    Eurent besoin de ta rame

    Reçois les regrets

    Comme du pur encens.

     

    Couplet

    Aussi le Temple ou à tout l’monde

    Le Père ouvrait large son cœur

    Devint la source toujours féconde

    De la santé et du bonheur

    Il sut guérir la maladie

    Ramener la paix dans les foyers

    Son seul salaire était qu’on prie

    Qu’on fît le bien, la charité.

     

    Couplet

    Partout son culte a comme un lierre

    Jeté des bras, fait des heureux

    Qui le connaît et le vénère

    S’attache à lui comme à son dieu

    Le sillon qui dans la pensée

    Il sut creuser pacifiquement

    Reste profond comme l’idée

    Dont il poursuit l’avènement.

     

    source : http://antoinisme.20six.fr/antoinisme/art/66123/

     

    Pierre Debouxhtay précise les deux airs possibles : Le Premier amour ou Le Petit Ballon rouge (composition de Henri Mailfait qui daterait de 1912)

     

    Cantique antoiniste - La Paix au tombeau

    Cantique antoiniste - La Paix au tombeau

     

       (archive.org & library.si.edu)

        À écouter en cliquant sur ce lien et sur FaceBook (Temple Antoiniste de Retinne : Philosophie Spiritualiste). 
        Un autre chant antoiniste est en hommage à Mère Antoine.
        Le chant est évoqué dans un article du magazine A-Z Hebdomadaire illustré.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique