• Plan Lindley de Praga - ulica Stalowa (1911)

    rue de l'Acier à Praga (Varsovie), cliquez pour agrandir

    source : dziedzictwo.polska.pl


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  • photo : Praga - bâtiment de 1861-1866 (le plus ancien)(klubciconia.ptaki.info.pl)

    Praga, ancien quartier des industries, renaît en devenant le rendez-vous des artistes
    Week-end à Varsovie
    LE MONDE | 08.06.05 | 13h03  •  Mis à jour le 08.06.05 | 13h03

        N'importe quel buveur zigzaguant dans le quartier de Praga, à Varsovie, vous dira que le bâtiment en briques rouges, sis aux numéros 27 à 31 de la rue Zabrowska, abrite la distillerie de vodka Koneser. C'est vrai, mais incomplet. Ce site industriel datant de la fin du XIXe siècle est aussi, depuis peu, le siège d'une galerie de photos cachée dans un recoin. Praga la malfamée, Praga l'ouvrière s'encanaille avec des artistes.
        Praga fait face à la vieille ville de Varsovie, sur l'autre rive de la Vistule dont les flots sauvages coupent la capitale de la Pologne en deux. Praga est l'antithèse du centre dit historique reconstruit sur les ruines laissées par les nazis. Déambulant dans Praga, on imagine la Varsovie d'avant. La rue Zabrowska, par exemple, son café Pinguin au rez-de-chaussée d'une maison basse si typique d'Europe centrale, ses trottoirs ombragés l'été par des platanes, sa voie pavée tranchée en son milieu par les voies des tramways rouge et jaune.
        C'est à Praga que l'Armée rouge était stationnée à la fin du conflit et observa, l'arme au pied, l'écrasement du soulèvement de Varsovie par les Allemands. Puis ce furent les années de l'industrialisation à marche forcée, durant lesquelles les ouvriers se rapprochèrent des artisans établis dans ce quartier.
        Ensuite la liberté, chèrement payée par les laissés-pour-compte de la transition, ce lot de désoeuvrés, de chômeurs et d'alcooliques qui errent dans Praga. Ce marché russe, sans doute l'un des plus grands bazars d'Europe, établi dans un stade désaffecté, offrant des produits de seconde zone le plus souvent en provenance d'Asie. La mauvaise réputation du quartier n'est pas totalement surfaite. « C'est notre triangle des Bermudes. Parce que les voitures et les gens y disparaissent sans explication ! », rigole Roman Wozniak, professeur de sculpture à l'Institut des beaux-arts de Varsovie et directeur du théâtre d'avant-garde Academia.
        Il est l'un des artisans de la renaissance du quartier grâce au « festival (annuel) des voisins » qu'il a créé. Depuis trois ans, chaque mois de juillet, il fait sortir l'art dans la rue et découvrir des endroits insoupçonnés dans cette capitale a priori rébarbative, où les buildings construits pendant le boom économique des années 1990 ou la grisaille des immeubles socialistes écrasent ce qui reste d'authentique. Les premiers à réagir ont été les artistes attirés à Praga par le volume de certains sites et le prix du mètre carré, inférieur de moitié à la moyenne de la capitale.
        Les guides touristiques qui déconseillaient encore récemment de s'aventurer la nuit dans le coin doivent se remettre au goût du jour. Aujourd'hui, personne ne peut ignorer la Fabrika Trzciny, ses 2000 m2 d'anciens abattoirs reconvertis en galerie, bar, salle de défilés et bientôt restaurant, par un très entreprenant producteur de musique. Une brise s'est levée, pas encore un raz-de-marée, mais « Praga devient à la mode », pour le plus grand bonheur de Roman Wozniak.
    de notre correspondant Christophe Châtelot
    Article paru dans l'édition du 04.03.04.

    source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3546,36-658118@51-657035,0.html


        Balade dans le quartier de Praga, de l'autre côté de la Vistule, avec Bartek Chacinski, co-auteur de "Varsovie en mouvement - des innovateurs dans la villle". (Présentation : Frédéric Mitterrand. Date : 01.04.2005. Durée : 00:05:40. Auteur(s) - producteur(s) : Philippe Sommet TV5/MONDE).
    http://www.tv5.org/TV5Site/webtv/video-3461-24h_a_Varsovie_Praga_un_quartier_qui_bouge.htm


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  •     La gare sur la rue de Vilnius, un bâtiment aussi vieux que Praga.

        En 1861, alors que Ksawier Konopacki s'implique dans la géométrie, Ludwik Sikorski fait le morcellement de sa propriété appelée konopacczyzną. On fit les pemières rues, et dans les zones adjacentes, on commença la construction de 100 parcelles, qui a donné lieu à l'urbanisation et la construction de la Nouvelle-Prague. En 1867, on constitua les 11 premières rues, dont Nowopraska (maintenant Stalowa), avec au bout la construction, dans les années 1878 à 1879, la Warszawską Fabrykę Stali (Usine Métallurgique de Varsovie) qu'on appelle tout simplement l'aciérie. Les premiers bâtiments de la région ont été en grande partie des bâtiments de bois, souvent des habitations de location, où vivait des centaines de travailleurs des haut-fourneaux de Praga.
        La même année, en 1861, a été inauguré la Drogi Żelaznej Warszawsko-Petersburskiej (Voie ferrée Varsovie - Saint-Pétersbourg), une liaison ferroviaire des capitales puis de l'Empire. Un an plus tard, en 1862, a été mis en service le Dworzec Petersburski (Saint-Pétersbourg) qui se trouvait dans un champ - la au centre de la rue se trouvait la Ulica Inżynierskiej (rue des Ingénieurs), qui s'appelait alors Przedokopową. En ce lieu - à l'intersection de Przedokopowej et les routes menant à la gare (à côté de la Ulica Wileńskiej (rue de Vilnius)), se trouvait la rogatki wileńskimi (Porte des habitants de Vilnius), de là a été tiré le nom de la rue.
        Le bâtiment lui-même a été une gare monumentale, comme il sied à une architecture impériale - il avait des proportions énormes: allant de l'actuelle rue des Ingénieurs, jusqu'à Zakopowa, la maison 29e de la rue de Vilnius. A l'est de la gare (comme le montre la figure ci-jointe) se construit un vaste entrepôt, utilisé plus tard comme atelier de construction mécanique (parowozownia) et connue sous ce nom. Le bâtiment de dépôt des wagons est d'architecture russe tasriste, nous savons ce que cela représente. Autre chose : le premier atelier de la gare de la rue de Pétersbourg, se trouvait devant la rue des Loyers, plus ou moins à l'emplacement du numéro 18 de la rue de Vilnius. La construction de la nef des wagons rappellent un peu celle des églises, et le plus remarquable est la conception unique en son genre de son toit : il est supporté par des poteaux en acier, tenus par des centaines de rivets métalliques.

    source : http://nowapraga.blogspot.com/2010/03/o-parowozowni-na-wilenskiej-zabytku.html


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  • Les lieux à voir en Pologne
    Varsovie
    Une rue photogénique du Nouveau Praga

        Le Nouveau Praga constitue un quartier plein de vieilles maison de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. L'une de ses rues de Varsovie composées de deux rangés de maisons serrées, datant du XIXe siècle, est la Petite Rue (ulica Mała). Souvent utilisé par les cinéastes, elle peut sans mal imiter les rues de l'époque d'avant-guerre ou de durant la guerre. Déjà la rue Mała pour Dziewczęta z Nowolipek (La petite fille de Nowolipki) prétendait être Nowolipki, et Chłodna dans Korczak d'Andrzej Wajda. Un vieux médecin passe un pont en bois qui surplonbe les deux parties du ghetto de Varsovie. Dans la Petite Rue, la Rue Konopacka et la Rue de l'Acier, Roman Polanski a filmé les scènes du Pianiste, et dans un nouveau bâtiment de la Petite Rue, au 2a, se déroule la série télévisée Wiedźmy (Les Sorcières).
        L'un des endroits les plus animés de Praga était les Rue de l'Acier (ulica Stalowa), des Loyers (ulica Czynszowa), et des Tireurs d'armes (ulica Strzelecka). Un propriétaire d'immeuble fut Władysław Pachulski, qui, au tournant du siècle, a acheté des lots et fait construire des maisons contenant plus de 100 appartements de petite taille (39/41, Rue de l'Acier / Ulica Stalowa). Ils représentaient le standard de l'époque pour la classe ouvrière, avec éviets et robinets communs, et les toilettes dans une cour. Inconnu aujourd'hui, le concepteur est susceptible de s'être inspirer de bâtiments contemporains bon marché de la banlieue de Berlin. En témoigne sur les façades, les éléments architecturaux en briques et ciments gris et les damiers noir et blanc en carreaux de céramique.
        Construit au milieu du prolongement de la Rue des Loyers, Pachulski a laissé une grande cour et a créé une place de marché. Aujourd'hui la place est vide, et les vieilles vitrines sont partiellement murées et fermées. Très rare aujourd'hui à Varsovie, et typique de l'époque, les façades conservent des fragments authentiques de publicité peintes sur le plâtre. La passage au numéro 41 de la Rue de l'Acier vers la cour, on peut voir une réclame polonaire et russe du magasin d'A. Cynowski, datant d'environ 1914. Grâce à ce témoignage, on sait que la vente de vin été autorisée ici. c'est probablement la boutique d'alimentation d'une colonie. On peut  également voir plusieurs autres publicités anciennes de magasins. Sur les murs de ce bâtiment, on peut admirer encore d'autres inscriptions historiques : peint en lettres blanches, les initiales LSR avec une flèche, répétées à plusieurs endroits, marquent le chemin vers l'abri contre le raid aérien allemand (en allemand Luftschützraum). Mais peut-être ce ne sont que les restes d'un autre tournage du film. Il ya quelques années, le quartier du vieux bazar Pachulski a pu être immortalisé sur vidéo comme on le voit par le duo Jan Borysewicz et Paweł Kukiz qui ont récemment tourné dans la Rue de l'Acier, pour le film Rezerwat.

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    Ciekawe miejsca w Polsce
    Warszawa
    Filmowe ulice Nowej Pragi

        Nowa Praga to część dzielnicy pełna starych domów z końca XIX i początku XX w. Jedną z nielicznych warszawskich ulic mających po obu stronach zwartą zabudowę, na którą składają się XIX-wieczne kamienice, jest ulica Mała. Często wykorzystywana przez filmowców, bez trudu naśladuje ulice przedwojenne i z czasów wojny. Mała udawała już Nowolipki w Dziewczętach z Nowolipek i Chłodną w Korczaku Andrzeja Wajdy - Stary Doktor przechodził nad nią drewnianym mostem przerzuconym między dwiema częściami warszawskiego getta. Na Małej, Konopackiej i Stalowej Roman Polański kręcił zdjęcia do Pianisty, a w nowym budynku przy ul. Małej 2a powstawał serial telewizyjny Wiedźmy.
        Jednym z najgwarniejszych miejsc Nowej Pragi był kiedyś rejon ul. Stalowej, Czynszowej i Strzeleckiej. Właścicielem posesji był Władysław Pachulski, który na przełomie wieków wykupił parcele i wybudował tu zespół domów z ponad 100 niewielkimi mieszkaniami (ul. Stalowa 39/41). Miały one standard przeciętnych robotniczych kamienic ze wspólnymi kranami i zlewami oraz ubikacjami w podwórzu. Nieznanego dziś projektanta budynków prawdopodobnie inspirowało nowoczesne tanie budownictwo mieszkaniowe przedmieść Berlina. Świadczą o tym elementy architektoniczne z szarej cementowej cegły oraz szachownice białych i czarnych ceramicznych płytek na fasadach.
        Pośrodku założenia, na przedłużeniu ul. Czynszowej, Pachulski pozostawił wielki dziedziniec i utworzył plac handlowy. Dzisiaj plac jest pusty, a dawne witryny sklepowe są częściowo zamurowane i zamknięte. Zachowały się jednak, bardzo dziś rzadkie w Warszawie, a typowe dla tamtych czasów, autentyczne fragmenty reklam malowanych na tynku. Nad przejazdem bramnym budynku przy ul. Stalowej 41 od strony podwórza widać dwujęzyczną, polsko-rosyjską reklamę sklepu A. Cynowskiego z ok. 1914 r. Dzięki niej wiadomo, że prowadzono tu sprzedaż wina - był to prawdopodobnie sklep kolonialno-spożywczy. Można też wypatrzyć kilka innych reklam dawnych sklepów. Na ścianach tego budynku widać także jeszcze inne historyczne napisy. Namalowane białą farbą litery "LSR" ze strzałką, powtórzone w kilku miejscach, są niemieckim oznaczeniem drogi do schronu przeciwlotniczego (niem. Luftschützraum). Prawdopodobnie jednak są one pozostałością po kręceniu tu jeszcze jednego filmu. Przed kilkoma laty teren dawnego bazaru Pachulskiego wraz ze stojącymi wokół budynkami uwieczniono na teledysku Bo tutaj jest jak jest duetu Jan Borysewicz i Paweł Kukiz, a całkiem niedawno na Stalowej powstał nagradzany film pt. Rezerwat.
        Więcej znajdziesz w przewodniku: Polska Niezwykła mazowieckie.

    source : http://www.polskaniezwykla.pl/attraction/20001024.id


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  •     La raison première de la construction de l'usine sidérurgique de Varsovie - ou simplement - l'Acierie, a été le développement du réseau ferroviaire dans l'Empire russe. La forte demande pour le rail en 1878 a conduit à la création de Towarzystwa Akcyjnego Warszawskiej Fabryki Stali (Société d'Action de l'Usine métallurgique de Varsovie), composé de la société de Lilpop, Rau et Loewenstein, de la Société des Mines de Starachowice et de la société Rheiniske Stahlwerke. À l'origine, en plus de la production de rails à Praga, il été également prévu de faire des wagons de chemin de fer, mais l'idée a été abandonnée. Le démarrage de la société a été effectif en février 1879, la cérémonie d'ouverture avec la participation des fonctionnaires eut lieu le 2 juillet de cette année.
        En plus des rails dans l'usine produit également des pneus pour les roues des locomotives et des wagons.
        La bâtiment occupe au sol 50.000 m2, à son ouverture elle emploie 800 personnes journellement  travaillant sur deux changements de douze heures. La production annuelle varie de 33 à 36 milles tonnes de rails, ce qui en fait une des usines les plus importantes du pays. En 1882, l'acierie de Praga a déjà produit 87% des rails du Royaume de Pologne et 22% des rails produits dans toute la Russie. A cause de l'effondrement du traitement des usines de fonte en France et l'Angleterre étant imposée par le gouvernement tsariste par les droits sur les matières premières importées, la décision est prise de déplacer la production dans une usine en Russie et d'utiliser le minerai de fer de Kryvyï Rih.
        La liquidation de l'usine de Praga a commencé en 1886, et a été achevé en 1889 - soit 10 ans après le lancement de l'usine. Les bâtiments des anciennes aciéries sont devenues la propriété du gouvernement, et peu après transféré à l'armée russe - Warszawskiemu Okręgowi Wojennemu (district militaire de Varsovie).
        L'armée russe a installée son atelier d'artillerie dans les bâtiments, où les armes étaient mises à jour et réparées. Après l'indépendance, en 1920 dans cet ancien haut-fourneau fut établi l'armurerie Nr.2 de Pologne avec un laboratoire pour la fabrication de prototype, en exploitation jusqu'en 1939. Pendant l'occupation, la Wehrmacht a repris les bâtiments, mais malheureusement, avant l'arrivée des Russes, les soldats allemands ont réussi à faire exploser des bâtiments. Dans la période 1945-2000 les bâtiments de l'acierie resta à l'usage de l'armée polonaise - en poste ici, par exemple, se trouvait la police militaire.
        Le haut-fourneau abandonné a été mis en vente en janvier 2010 ; un investisseur potentiel probablement mettre en route le chantier - sur les lieux, il ne reste que 7 des 32 bâtiments sous protection conservés. Une exigence supplémentaire pour la restauration est le mur de briques le long des rues de la Suède et de l'avenue du Solidarność. L'illustration tente de reconstituer les caractéristiques de l'ancienne salle d'armes,et les bâtiments maintenant inexistants, tels que la centrale électrique ou le château d'eau.
     
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    Huta na Stalowej

        Bezpośrednim powodem do wybudowania Warszawskiej Fabryki Stali - czy po prostu mówiąc krócej - Stalowni, był rozwój sieci kolejowej w Cesarstwie Rosyjskim. Ogromne zapotrzebowanie na szyny doprowadziło w roku 1878 do powstania Towarzystwa Akcyjnego Warszawskiej Fabryki Stali, w skład którego wchodziły: Towarzystwo "Lilpop, Rau i Loewenstein", Starachowickie Towarzystwo Zakładów Górniczych, oraz Towarzystwo "Rheiniske Stahlwerke". Pierwotnie oprócz produkcji szyn na Pradze planowano także wytwarzać kolejowe wagony, jednak zamysł ten porzucono. Faktyczny rozruch zakładu miał miejsce w lutym 1879, zaś uroczyste otwarcie z udziałem oficjeli - 2 lipca tegoż roku.
        Oprócz szyn w hucie wytwarzano także obręcze do kół parowozów i wagonów.
    Zakład zajmujący 50 000 metrów kwadratowych powierzchni tuż po otwarciu dał zatrudnienie 800 osobom, pracującym na dwie dwunastogodzinne zmiany; roczna produkcja wynosiła 33-36 tysięcy ton szyn, co gwarantowało hucie wysokie miejsce na liście najważniejszych fabryk w kraju. W roku 1882 praska stalownia wytwarzała już 87% szyn produkowanych w Królestwie Polskim i 22% szyn wytwarzanych w całej Rosji.
        Przyczyną upadku huty przerabiającej surówkę z Francji i Anglii było nałożenie przez carski rząd cła na sprowadzany surowiec; bardziej opłaciło się więc przenieść fabrykę w głąb Rosji i korzystać z rud żelaza w Krzywym Rogu.
    Likwidacja praskiej huty rozpoczęła się w roku 1886, ukończono ją w roku 1889 - równo 10 lat od momentu uruchomienia zakładu. Zabudowania dawnej stalowni stały się własnością rządową, niedługo potem przekazaną rosyjskiemu wojsku - Warszawskiemu Okręgowi Wojennemu.
        Armia rosyjska w pofabrycznych budynkach umieściła warsztaty artylerii, gdzie unowocześniano i naprawiano broń; po odzyskaniu niepodległości, w roku 1920 w dawnej hucie utworzono polską Zbrojownię Nr. 2 oraz laboratorium prototypów karabinów, działające do roku 1939. Podczas okupacji zabudowania przejął Wehrmacht, którego żołnierze przed wkroczeniem Rosjan zdołali niestety wysadzić w powietrze część budynków. W okresie 1945-2000 budynki stalowni pozostawały w użytkowaniu Wojska Polskiego - stacjonowała tu na przykład Żandarmeria Wojskowa. Opuszczona huta została wystawiona na sprzedaż w styczniu 2010; potencjalny inwestor zapewne zagęści zabudowę działki - pod ochroną konserwatora jest jedynie 7 z 31 budynków na terenie zakładu; dodatkowym wymogiem konserwatora jest też pozostawienie litego, ceglanego muru wzdłuż ulic Szwedzkiej i Alei Solidarności. Zachowana dokumentacja fotograficzna umożliwia rekonstrukcję charakterystycznych dla dawnej zbrojowni nieistniejących dziś obiektów, takich jak elektrownia czy wieża ciśnień.

    Autor: Anna Żurawska
    source : http://nowapraga.blogspot.com/2010/03/huta-na-pradze.html


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  •     Au XVIIIe siècle, Praga n'est qu'un village, avec quelques maisons et une église.
        Pour les Russes, ce faubourg représente le passage obligé vers Varsovie, la capitale. Là eut lieu la terrible Bataille de Praga en 1794, impliquant la Pologne contre la Prusse et la Russie. Les Russes gagnent, et après la bataille, le commandant russe Souvorov laisse froidement ses hommes piller et brûler entièrement la ville de Varsovie, voulant ainsi venger le massacre de la garnison russe de la capitale, au début du soulèvement en avril 1794. C'est le faubourg de Praga, surtout, qui en subit les sévices. On croit que 20,000 civils y sont massacrés par des soldats ivres de carnage. Selon certaines sources, non seulement Souvorov n'a rien fait pour les arrêter mais il les aurait encouragés. Le 5 novembre, les troupes polonaises, complètement démoralisées, se retirent vers le sud. Pour elles, c'est la fin de la guerre. Souvorov envoie un court rapport à la tsarine Catherine II : Hourrah - Praga - Souvorov. L'impératrice lui répond aussi brièvement : Bravo, feldmaréchal, Catherine. Dès son retour à Saint-Pétersbourg, le général est en effet aussitôt promu maréchal. En 1795, d'âpres négociations ont lieu entre la Russie, la Prusse et l'Autriche pour un troisième partage de la Pologne, qui cesse d'exister comme territoire indépendant pendant plus de cent-vingt ans.
        En 1815, le congré de Vienne crée le Royaume du Congrès, autrement dit le Royaume de Pologne.
            En 1872-1873, une épidémie de choléra ravage la ville de Praga. On enterra dans une cimetière (Cmentarz choleryczny) 484 morts et 7 soldats athés ou païens (en 1908, une ligne de chemin de fer nouvellement construite demande le tranfert des corps dans une fosse commune).
        Vers 1860, on commence la construction des gares et des usines. En 1877, on dénombre 100 maisons habitées par 1890 habitants.
        On voit sur une carte de 1825 que la quartier de Praga est toujours un village, avec surtout les fortifications de la rive gauche de Varsovie, le Fort Śliwickiego (datant cependant de 1835) en témoigne. La Citadelle date de 1879, et de 1883 à 1890. Alors que Louis Antoine est à Praga on construit les forts de l'anneau externe autour de Praga (Fort X "Augustówka" et "Siekierki", Fort XI "Grochów", "Grochów Duży", Fort XIA "Grochów Mały", "Grochów II", Fort XIIA "Lewinów", "Zacisze", "Ząbki", Fort XIII "Lewicpol", "Lewiopol").
        Les noms de rues commencent à être réglementés et et les routes pavées : Szeroka (la rue large), Brukowa (la rue pavée), Targowa (la rue marchande), Wołowa (rue des bouchers), Ząbkowska (rue des degrés). C'est le moment où on construit aussi des ponts. Mais la ville reste une dédale de rues et de marchés.
        L'église Notre-Dame de Lorette (Kościół matki Boskiej Loretańskiej), est construite en 1640 dans la rue de l'Hôtel de Ville (Ratuszowa). C'est le bâtiment le plus ancien de la ville de Praga.
        La synagogue de Praga, une des rares à présenté une forme de rotonde, est construite dès 1836. La Mikwé datant de 1911 existe toujours (c'est le dernier de Varsovie a subsister) dans la ulica Kłopotowska 31. Le cimetière juif était lui au nord de Nowa Praga. Mais on sait également que beaucoup de maisons de prières existaient : il en subsiste une dans la cour intérieure du 50/52 ulica Targowa.
        La cathédrale orthodoxe Sobór Metropolitalny Świętej Równej Apostołom Marii Magdaleny est construite de 1867 à 1868 par les autorités russes, pour la population émigrées de la ville. La Bazylika katedralna św. Michała i św. Floriana est construite entre 1887 et 1904.
        En 1865, le parc de Praga est créé. Il a 18,5 hectares entre les rues de l'Hôtel de Ville, des Jagellon, de la Solidarité et au bord de la Vistule. La même année on cré la rue des Loyers (Ulica Czynszowa). En 1865-67, la Rue de l'Acier (Ulica Stalowa) est tracée, elle prend son nom en 1891, nom qui lui vient de l'usine métallurgique de Varsovie créée dans les années 1878-1879. Louis Antoine arrive au début de l'année 1879 alors qu'on unaugure l'usine le 1er avril 1879. Initialement, la rue a été construite en bois avec des bâtiments de un ou deux étages dans lesquels vivaient la plupart des ouvriers. Avec le temps, a commencé à construire des maisons en briques de quatre étages. Au début du XXe siècle le pavage des rues et des trottoirs a été réalisé. De cette période sont conservés maisons en rangée de trois étages de la rue de l'Acier numéros 34, 36, 50, 52, 54 et 56. En 1868, le belge Seweryn Loewenstein apporte son capital dans l'entreprise de Stanisław Lilpop et Wilhelm Rau. De 1881 à 1890, l'entreprise aura créée pas moins de 14 autres usines en Pologne (notamment à Starachowice, le bassin industriel de la Pologne) et en Russie (dans le bassin houiller du Donbass, donc la capitale est Donetsk, à la frontière actuelle entre la Russie et l'Ukraine, à Dniepropetrowsk). De 1882 à 1886, elle aura aussi rachetée d'autres entreprises russes lui permettant de dominer le marché. En 1886, un personnage très influent auprès de Léopold II qui le fera baron en 1896, Léon Lambert, créera une filiale de Cockerill en Russie.
        En 1877, le tracé de la Petite Rue (Ulica Mała) est dessiné.
        La Révolution industrielle de la Russie (dont la Pologne fait maintenant partie) commence à la fin du XIXe siècle. Les usines Monopol Spirytusomy (Monopole des Spiritueux), Avia, Drucianka... abouti a une afflux croissant de la population.
        Dans presque toutes les arrières-cours de la rue Brzeska se trouvent des autel de la Vierge Marie. Elles seraient des repliques de la Vierge de l'Eglise księża salezjanie, de la rue Kawęczyńska. Elle marque la ferveur populaire des ouvriers.

        Le New York Times du 6 août 1915 décrit Varsovie "like Paris, too, it is a city of beautiful suburbs, among which are Praga and New Praga".
        C'est le seul quartier de Varsovie ayant survécu à la dernière guerre car l'armée soviétique l'avait déjà libérée de l'occupation allemande. On compte pas moins de 150 bâtiments historiques classés uniquement dans Nowa Praga, notamment l'ensemble de la Petite Rue (ulica Mała), la maison 57 de la Rue de l'Acier (ulica Stalowa), la Pałac Konopackiego, dans la Rue des Tireurs 11/13 (ulica Strzelecka), les acieries de Praga dans la Rue des Suédois 2/4 (ulica Szwedzka)

    sources :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Praga
    http://pl.wikipedia.org/wiki/Ulica_Stalowa_w_Warszawie
    http://www.lfv.pl/pages_eleves/varsovie/marie.htm
    http://www.davidrumsey.com
    http://aborzek.webpark.pl/ulice/ulice.htm
    http://dziedzictwo.polska.pl


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  • source : wikipedia

        Vue de Varsovie sur l'autre rive de la Vistule et du village de Praga (à gauche sur l'image). On distingue bien l'Eglise Notre-Dame de Lorette à Varsovie (Kościół Najświętszej Matki Bożej Loretańskiej w Warszawie) et le Monastère de l'Ordre des frères mineurs (Klasztor Bernardynów).


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  • source : dziedzictwo.polska.pl

        Un plan détaillé datant de 1809 du village de Praga : une rue principale et une artère allant vers le retranchement militaire. Les fortifications nord de Varsovie ne protège pas encore le village.


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  • source : warszawa1939.pl

        En 1825, les fortifications de Varsovie n'entourent pas le village de Praga.


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  • source : dziedzictwo.polska.pl

        Le centre de Varosvie se trouve de l'autre côté de la Vistule, en bas à gauche sur l'image.


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  • source : dziedzictwo.polska.pl

        Vue de la rue Stalowa en 1911. On voit bien le caractère ouvrier du quartier de Praga. L'emplacement de l'Usine métallurgique où travailla Louis Antoine se situe en haut à droite [où on lit Rog Stalowe, "fin de la rue de l'Acier"]. Cliquez ici pour agrandir l'image.


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  •     A Varsovie, Antoine assista à une émeute dont la répression fut terrible : on accrochait des icônes aux fenêtres pour se sauver de la fureur des soldats ; on pendit des hommes sur les places publiques. Ces évènements dont il fut témoin épouvantèrent Antoine et l'amenèrent à de nouvelles idées de réformation de la société par la bonté.
    Journal de Liège, 26 juin 1912, in Pierre Debouxhtay, p.49

        Nous n'avons rien trouvé pour les années pendant lesquelles Louis Antoine était à Praga de 1879 à 1884 mais on sait qu'il y en eu encore en 1905 (cf. The New York Times).
        Cependant son séjour correspond à la vague de violence contre les Juifs en Russie. En 1881 éclatent plus de cent pogroms : les principaux sont ceux d'Elisabethgrad (Kirovohrad aujourd'hui) le15 avril 1881, de Kiev le 26 avril, d'Odessa  du 3 au 5 mai 1880, de Varsovie, alors possession russe entre décembre 1881 et janvier 1882 et de Balta le 22 mars 1882.
        Lors des événements de 1881, les pogroms étaient uniquement limités à la Russie, bien qu’une émeute à Varsovie ait fait 12 morts juifs, beaucoup d’autres furent blessés, des femmes violées et pour plus de 2 millions de roubles  de biens détruits. Le nouveau tsar, Alexandre III de Russie, accusa les Juifs d’avoir occasionné ces révoltes et promulgua une série de restrictions particulièrement sévères pour les mouvements juifs. Les pogroms  se poursuivirent de façon intensive jusqu’en 1884, avec finalement l’accord tacite du gouvernement.

        Un historien juif russe donne des détails sur cet évènement du 25 au 27 décembre 1881 : le jour de Noël 1881, un mouvement de panique a entraîné la mort de 29 personnes dans une bousculade après une fausse alerte d'incendie dans la l'Eglise Sainte-Croix. On a cru que la fausse alarme a été soulevée par des pickpockets, utilisant cette ruse pour leur permettre de voler les gens au cours de la panique. Sur les lieux et des personnages non présentes à ce moment-là ont commencé à répandre la rumeur, qui par la suite s'est révélée fausse, selon laquelle les deux voleurs à la tire était ayant été appréhendés étaient juifs.
        La foule à commencé à attaquer les Juifs, puis leurs magasins, les entreprises et les maisons juifs dans les environs da l'Eglise Sainte-Croix. Les émeutes ont continué pendant trois jours, jusqu'à ce que les autorités russes (qui contrôlait la police ainsi que des militaires dans la ville ) sont intervenues, arrêtant 2600 personnes. Au cours du pogrom de Varsovie deux personnes ont été tuées et vingt-quatre blessés. Le pogrom a également laissé un millier de familles juives dévastées financièrement. Dans le mois suivant, environ un millier de Juifs de Varsovie a émigré aux États-Unis. Le pogrom a aggravé les relations entre les Polonais et les Juifs, et a été critiquée par l'écrivain polonais, Eliza Orzeszkowa, et plusieurs autres militants notables.

    sources :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_Juifs_en_Pologne
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pogrom
    http://en.wikipedia.org/wiki/Warsaw_pogrom_%281881%29


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  • source : Google Maps


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  • Illustration : n° 50, 52 et 54 de la rue de l'Acier, à Varsovie-Praga

        La rue Stalowa est signalée entre 1865 et 1867. Ce fut l'une des principales rues de Nowa Praga.
        Son nom lui vient en 1891 de l'usine sidérurgique de Varsovie créé en 1878-1879 (c'est l'époque des grandes constructions en acier, chemins de fer et ponts, en Europe de l'Est) entre les rues Stalowa (de l'Acier), Szwedzka (des Suédois) et autour de la rue de Saint-Pétersbourg.
        Initialement, la rue était construite avec revêtement en bois et des bâtiments à étage unique, où vivaient principalement des ouvriers. Avec le temps, on a commencé à construire des maisons en briques atteignant jusqu'à 4 étages.
        Au début du XXe siècle a été effectuée le pavage des rues et des trottoirs ont été construits. De cette période sont conservés des maisons en rangée de 3 étages situé dans la rue Stalowa : nr 34, 36, 50, 52, 54 et 56. Après la Deuxième Guerre mondiale, la plupart des façades ont été décorées.
        Dans la maison avec porche au n° 40/42 se trouvent les restes du mikwe (bain rituel juif), qui, depuis le dernier incendie dans les années quatre-vingt, a été préservée dans son intégralité. Les résidents de la rue se souviennent qu'avant la guerre la vapeur s'élevait au-dessus de cette riche et élégant maison juive.
        Par contre, il ne reste rien du marché des frères Pakulski au n° 41, où les Juifs offraient alors leurs marchandises.


    Usine sidérurgique de Varsovie :
        L'usine sidérurgique de Varsovie a été construit entre 1878-1879. Elle a été bâti par l'entreprise Lilpop, Rau et Loewenstein (le baron belge Leon Władysław Loewenstein de Lenval, 1836-1900) de Varsovie et la Société des Equipements miniers de Starachowice. Son ouverture eut lieu le 1 Avril 1879. Louis Antoine s'y rend cependant dès le 20 Février 1879, comme chef marteleur.
        Au début de l'usine, elle comprenait quatre branches:
        * martelage;
        * roulement des rails;
        * moulin hydraulique;
        * système Bessemer.

        Les marteaux (6 à vapeur, y compris deux de plus de 13 tonnes) et une usine de 9 fourneaux, dont 8 à gaz. Les matières premières pour la production d'acier venaient en majorité de l'étranger (comme le fer importés d'Angleterre et d'Allemagne, la Haute-Silésie et le coke de charbon du bassin de Dabrowski).
        En 1879, l'usine à employée 896 salariés (dont 330 étrangers) ; en 1880, 1037 ; en 1881, 1881, et en 1882, environ 1300 salariés.
        Sa production allait principalement à des rails, les pneus et les essieux des wagons de train (notamment à destination de la Russie). Dans les années 80 du XIXe siècle, il était le plus gros fabriquant d'acier dans le Royaume de Pologne. Il a dû produire plus d'un million de kilos de rails en acier. La société a construit alors des maisons de location pour les ouvriers et des écoles pour les enfants. C'est alors certainement que Louis et Catherine Antoine ouvrent leur pension.
        Dans les années ultérieures, l'augmentation des droits sur le fer importés de l'étranger et le coke ont diminués la rentabilité. La fonte a commencé à être importés d'usines du Ostrowiec Swietokrzyski (au sud entre Varsovie et Cracovie).
        En 1885, la société a décidé de transférer à l'acier dans le Bassin du Donets. En 1886, la société a fermée l'usine et a commencée à la démonter jusqu'à ce que la nouvelle usine aient transférées les machines, ainsi que les travailleurs et les ingénieurs qualifiés.
        En 1887, la fonderie a été reconstruite en acier coulé et des restes de la précédente installation. Les Russes commencèrent à faire de l'artillerie dans les entrepôts. Puis la plupart des bâtiments ont été démolis.
        A son emplacement, on construit l'armurerie Zbrojownia nr 2 qui fonctionna jusque dans les années 1924-1939. En 1939, la zone a été bombardé. Il ne reste de cette époque qu'une usine de conserve.
        Dans la rue des Suédois (ul. Szwedzka) au n°2/4, il reste :
        * Bâtiment de production
        * Entrepot principal (en partie)
        * Bâtiment administratif
        * Magasin
        * Sous-sol (passages souterrains)
        * Enceinte

    sources : http://pl.wikipedia.org/wiki/Ulica_Stalowa_w_Warszawie
    http://pl.wikipedia.org/wiki/Lilpop,_Rau_i_Loewenstein
    http://www.praga.warszawa.pl/lits.html
    http://adonai.pl/turystyka/?id=8


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  •     C'est vers l'exploitation de pays neufs que se tournent aujourd'hui les capitaux. En 1886, la Compagnie Cockerill fonde ses Aciéries de Varsovie et dans le midi de la Russie, la Société dniéprovienne. Encouragés par son succès, des imitateurs se mettent aussitôt à sa remorque. Associés à des capitaux français, les capitaux belges multiplient les usines de tout genre dans le bassin de la mer Noire, si bien que l'importance seule de ces derniers était évaluée à la veille de la guerre à trois milliards et demi. Dans le grand-duché de Luxembourg, où la Société d'Ougrée-Marihaye fusionne en 1905 avec la Société des Hauts Fourneaux de Redange, en Espagne, dans la région minière de Bilbao, au Maroc, les Belges déploient une activité pareille.

    Henri Pirenne, Histoire de Belgique (p.367)
    Volume 7 - De la Révolution de 1830 à la guerre de 1914
    source : archive.org


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  •     Le rôle de la société Cockerill fut décisif dans la genèse de la folie russe qui saisit les capitaux belges. Déjà le fondateur s'y était attaqué, c'est d'ailleurs à Varsovie qu'il meurt en 1840. Après son décès, ses entreprises sont transformées en une société anonyme. Entré dans le conseil d'administration en 1865, le baron de Sadoine fut un gestionnaire avisé mais aussi très imaginatif. C'est lui qui prit l'initiative de visiter la Russie et d'en explorer les potentialités. Soutenu par le président du conseil, le Hutois Charles Delloye-Matthieu, il s'inscrit dans le droit fil de la tradition d'appropriation des matières premières en prenant des intérêts dans le bassin minier de Krivoï-Rog vers 1875.
        La dépression internationale qui affecte la sidérurgie européenne depuis 1873 retarde ses projets. Ce n'est que onze ans plus tard, en 1886, qu'une alliance avec les Aciéries Praga de Varsovie débouche sur la constitution de la puissante société métallurgique Dniéprovienne du Midi de la Russie. En 1896, la firme installe également un complexe dans le bassin charbonner du Donetz. Un an plus tôt, des administrateurs de Cockerill s'étaient associés à la Société métallurgique d'Aiseaux en France, pour établir les Chantiers navals, Ateliers et Fonderies de Nicolaïeff, réalisant ainsi un projet du baron de Sadoine vieux de vingt ans.
        A partir de 1895 environ, 260 sociétés étrangères dont 160 belges vont suivre le chemin tracé par Cockerill. Boris Chlepner n'a pas hésité à parler d'une "croisade des capitaux belges en Russie", et Eddy Stols à qualifier la Russie méridionale de "province industrielle belge". "Dans cette expansion", écrit Roger Cavenaille, "les Wallons et particulièrement les Liégeois ont eu une part prépondérantes". Sur la seule année 1895, les Acieries d'Angleur et la Société des Outils de Saint-Léonard sont à l'origine de la Société métallurgique russo-belge; le groupe Chaudoir crée la Société russe de Fabrique de Tubes; l'Espérance-Longdoz bâtit la SA des Hauts-Fourneaux de Toula; un consortium franco-belge qui regroupe la SA d'Ougrée, les Tôleries liégeoises et les Tubes à Louvroil fondent la Société métallurgique des Aciéries de Taganrog.


    Wallonie, Atouts et référence d'une Région,
    Les Wallons hors de la Wallonie,
    par Michel Oris et Jean-François Potelle
    II. De la révolution au déclin industriel, p.423
    Région wallonne et Ed. Labor, 1995


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