• Une visite aux disciples du Père Antoine (Le Journal 1922-08-29 (N10908))

    Une visite aux disciples du Père Antoine (Le Journal 1922-08-29 (N10908))UNE VISITE
    aux disciples
    du père Antoine

        Là-bas, derrière la place d’Italie, près les « fortifs », au carrefour des rues Vergniaud, David et Wurtz, au milieu d’usines et de terrains vagues, seule, proprette, toute blanche, une petite église dresse son minuscule clocher vers les cieux.
        Un jardin grillagé, un perron de deux marches, une façade d’une absolue sobriété où se détache cette simple inscription :

               1913
    CULTE ANTOINISTE

    constituent les seuls ornements du temple où les disciples d’Antoine se réunissent. Qui ne se souvient du mineur belge et de ses guérisons miraculeuses ? Ses adeptes et continuateurs font de nouveau parler d’eux et annoncent le passage à Paris de la « Mère Antoine », qui inaugurera dimanche prochain, à Lyon, le cinquième temple antoiniste en France.
         Nous avons été reçu, au temple de la rue Vergniaud, par la servante du culte, qui fut une des premières adeptes du guérisseur.
        « Le Père Antoine, nous dit-elle, est le fondateur du « nouveau spiritualisme » ; son enseignement est celui du Christ révélé aux temps modernes par la foi raisonnée.
        » Nous ne sommes pas une secte chrétienne. Le Père Antoine est le continuateur de Jésus-Christ. La religion catholique vient des hommes, mais le christianisme vient de Dieu.
        » – Permettez-nous de vous demander, madame, si vous considérez le Père Antoine comme un dieu ?
        » – Non. Comme le Christ, le Père Antoine est un révélateur, mais, cette fois, la Vérité est une et immuable, car, tandis que les Evangiles nous ont été donnés par les apôtres, trois siècles après le révélateur du Nouveau Testament, celui de notre Père a été dicté par lui-même.
        » – Les guérisons physiques que vous obtenez sont sans doute dues à des phénomènes d’autosuggestion ?
        » – Pas du tout. Seule la foi peut sauver.
        » – La foi en quoi ?
        » – Seul peut comprendre la foi celui qui possède la foi. »
        Nous nous inclinons et, sur notre prière, notre interlocutrice nous fait les honneurs du temple.
        Même simplicité, même sobriété à l’intérieur qu’à l’extérieur : des murs mi-blanc mi-violet, des rangées de bancs uniformément bruns, une chaire – réservée à la Mère Antoine – et un pupitre l’occupe la « servante » pendant les saintes lectures.
        « Puis-je vous demander de ne parler de nous que sérieusement ! prie, en nous reconduisant, la gardienne du temple. C’est si important !
        » Notre maison est ouverte jour et nuit aux personnes souffrantes et tout le monde est reçu gratuitement. »
        La recommandation est superflue : les grandes vertus – même naïves – ne prêtent jamais à rire.

    Le Journal, 29 août 1922 (N10908))


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