• Visé (1916)(vendu)

    Visé (1916)

    Adresse : 23, Allée Verte (à Devant-le-Pont, sur la route principale entre Visé et Haccourt) - 4600 Visé

    Style : Néo-Roman, éclectique

    Architecte : François Tinlot

    Panneau : LECTURE DE L'ENSEIGNEMENT DU PÈRE
    tous les dimanches à 10 heures
    et les 4 premiers jours de la
    semaine à 19 heures
    OPERATION GENERALE
    les 4 premiers jours de la
    semaine à 10 heures

    Temple sans photo au service réduit (Lecture dimanche à 10 heures et jeudi à 19 heures ; Opération jeudi à 10 heures)

    Date de consécration (par Mère) : 23 avril 1916

    Temple vendu en 2013

    Anecdote : le temple porte la date de 1915, alors qu'il n'a été consacré par Mère qu'en 1916.
    Il a été agrandi en 1933.
    En 1930, il y avait une demi-douzaine d'adeptes costumés fréquentant le temple (Pierre Debouxhtay, p.288)

  • Abbé Auguste Reule - Temple à l'abandon (Toute-boîte Visé Magazine, 1er nov. 2021)TEMPLE À L’ABANDON

    Au 23 de l'allée Verte à Devant-le-Pont à Visé se trouve le temple du culte antoiniste. Il a été construit en 1915, 3 ans après la mort de Louis ANTOINE, ouvrier belge, fondateur de ce culte. En 1940 il y avait pour la Belgique et la France réunies 40 temples antoinistes et 140 salles où étaient lus en public les enseignements du fondateur.
    Le temple visétois et la maison attenante sont à l'abandon depuis des années. Est-ce le signe de la baisse ou de la disparition du culte ? Le temple est petit. La communauté qui s'y réunissait l'était sans doute aussi. À Amay j'ai connu le temple protestant de la rue de l'Industrie. Il était petit aussi. Il a été vendu. Les fidèles qui s'y réunissaient ont rejoint la communauté de Tihange. Il y a des églises catholiques désaffectées, abandonnées ou vendues. Des églises, des couvents et des abbayes sont vendus et affectés à d'autres usages.
    Ces changements d'affectation d'édifices religieux sont l'effet de la déchristianisation de nos pays : baisse des vocations sacerdotales, religieuses et monastiques, baisse de la pratique religieuse sont les conséquences de la baisse de la foi. L'Eglise ne peut garder et entretenir ses bâtiments qu'avec la participation de ses membres.
    Hélas, beaucoup de baptisés sont peu impliqués dans la vie de l'Eglise. Aux pratiquants moins nombreux est laissée la charge de veiller au patrimoine. Le temple antoiniste fermé nous donne l'occasion de parler du fondateur de ce culte. Louis ANTOINE est né en 1846 à MONS-CROTTEUX en province de Liège.
    A 12 ans il quitta l'école et suivit son père à la mine. Il travailla ensuite dans la métallurgie en Allemagne. Marié, il eut un enfant mort jeune. Il cessa de travailler quand ses économies lui permirent de vivre en rentier. Il s'installa à JEMEPPE-SUR-MEUSE qui devint le premier centre de diffusion de sa fondation.
    Il s'était initié au spiritisme, s'était découvert des dons de médium et devint guérisseur mystique. Il cherchait à consoler et à guérir. Il ne savait pas écrire. Une secrétaire notait ses discours, ses révélations et ses exhortations morales. Ses enseignements parfois déroutants étaient lus dans les temples et dans les salles de lecture. Il prétendait respecter la liberté religieuse de chacun, mais lors des réunions du dimanche matin la lecture de ses enseignements prenait la grande part du temps. Pour lui, Jésus était un médium guérisseur.
    L'enseignement antoiniste était une nouvelle révélation. La photo du père Antoine montre un vieillard très droit, serré dans un habit noir, à l'épaisse chevelure blanche et portant une large barbe. Sa femme, la mère, avait le visage tout ridé, sévèrement encadré de bandeaux noirs. Au culte, les hommes comme les femmes s'habillaient d'une robe spéciale noire.

           Abbé Auguste Reul

    Toute-boîte Visé Magazine, 1er novembre 2021


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  • Visé - Culte Antoiniste (De Wissel IVN afdeling Eijsden, sept. 2020, Jaargang 27 nummer 3)

        Al vele jaren loop ik in de Allée Verte In Visé langs een verlaten ogend gebouw. Een soort kerk met als opschrift Culte Antoiniste. Ik dacht dat het iets met de Heilige Antonius te maken had. Niet dus! Het is (was) een zogeheten tempel van de spirituele beweging der Antoinisten. Een beweging die uit Luik (het Luikse) komt! Ik heb toch maar het internet geraadpleegd. Einde 19e eeuw woonde er in Jemeppe-sur-Meuse een mijnwerker Louis Antoine. Geen gewone mijnwerker maar een intellectuele, filosofisch ingestelde man die zeer begaan was met zijn zieke medemens. Als soort leermeester was de pedagoog Allan Kardec mede een inspiratiebron voor hem. Hij zocht dagelijks zieken op en trachtte hen als een soort medium te helpen, te genezen. Een soort Heilpraktiker. Een soort Bruno Gröning. Een soort Yomanda. Blijkbaar boekte hij successen en kreeg hij aanhangers die zijn levensfilosofie wel konden waarderen. Zijn ervaringen en levensvisie zette hij op papier en zijn aanhang kwam bijeen een opgerichte Tempels. Er ontstonden Tempels in Wallonië en ook in Frankrijk. Na zijn dood in 1912 nam zijn weduwe de leiding van de beweging over. De Antoinisten vieren de christelijke feestdagen.
        Ook zijn er 2 feestdagen ter ere van Louis en zijn vrouw. En 15 augustus is ook een hoogdag. Er waren meer dan 60 Tempels en enkele duizenden volgelingen. Zelfs in de U.S.A., Brazilië. Thans is dat beduidend minder. Enkele Tempels zijn niet meer in gebruik blijkens Facebook. Het gebed neemt een belangrijke plaats in in de godsdienstuitoefening van de Antoinisten. Deelname aan de bijeenkomsten is niet verplicht en men mag ook andere bewegingen bijwonen. In Frankrijk is de cultus net als andere religieuze bewegingen erkend als zijnde van Cultureel Belang. In België als een vereniging van Publiek Nut.
                                     Jean Creuwels (uit diverse bronnen)

    Traduction :
        Depuis de nombreuses années, je passe devant un bâtiment à l'allure déserte dans l'Allée Verte à Visé. Une sorte d'église avec l'inscription Culte Antoiniste. Je pensais que ça avait quelque chose à voir avec Saint Antoine. Pas du tout ! C'est (était) un soi-disant temple du mouvement spirituel des Antoinistes. Un mouvement qui vient de Liège ! J'ai quand même consulté l'Internet. À la fin du XIXe siècle, un mineur nommé Louis Antoine vit à Jemeppe-sur-Meuse. Pas un mineur ordinaire, mais un homme intellectuel, philosophe et très compatissant envers son prochain malade. Le pédagogue Allan Kardec a également été une source d'inspiration pour lui. Il rendait quotidiennement visite aux malades et essayait de les aider et de les guérir, comme une sorte de médium. Une sorte de Heilpraktiker. Une sorte de Bruno Groening. Une sorte de Yomanda. Apparemment, il avait du succès et avait des adeptes qui appréciaient sa philosophie de vie. Il a écrit ses expériences et sa vision de la vie et ses disciples se sont réunis dans des temples. Des temples ont été fondés en Wallonie et aussi en France. Après sa mort en 1912, sa veuve a repris la direction du mouvement. Les Antoinistes célèbrent les fêtes chrétiennes.
        Il y a également 2 fêtes en l'honneur de Louis et de son épouse. Et le 15 août est également fêté. Il y avait plus de 60 temples et plusieurs milliers d'adeptes. Même aux U.S.A., au Brésil. Aujourd'hui, c'est beaucoup moins. Certains temples ne sont plus utilisés, selon Facebook. La prière occupe une place importante dans la religion antoiniste. La participation aux réunions n'est pas obligatoire et on peut aussi assister à d'autres mouvements. En France, comme d'autres mouvements religieux, le culte est reconnu comme revêtant une importance culturelle. En Belgique, il s'agit d'une association d'utilité publique.
                                     Jean Creuwels (à partir de plusieurs sources)

    De Wissel - IVN afdeling Eijsden (september 2020, Jaargang 27 nummer 3)


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  • Temple Antoiniste Devant-le-Pont à Visé (FB Chris Damaskis, www.damaskis.be)


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  • Temple de Visé (deskgram.co_culteantoiniste, belguglielmo).jpg

    source : deskgram.co/culteantoiniste, compte de belguglielmo


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  • Visé Devant le Pont - La sortie de la route de Haccourt

    c'est dans cette artère que le temple de Visé sera construit en 1916.


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  • Temple de Visé - De Legerbode (23 August 1917) 

         Visé. - Visé blijft nog altijd voor vele Luikenaars een bedevaartplaats, waarvoor nog jaren lang geen eerbied zal falen. Op Zon- en feestdagen is het stadje immer vol. Door den drukken arbeid aand den nieuwen spoorweg, waarover reeds thans de treinen loopen, huist er sedert twee jaar veel werkvolk, zoodat er handel en verkeer is, alhoewel aan heropbouw nog niets is gedaan.
        Toch is er een nieuw opgerezen: Langs een der voornaamste en mooiste [mot illisible], is een tempel der Antoinisten gekomen, een lachend, eenvoudig gebouw, dat elken Zondag vol geloovigen komt. 
       Herinneren wij ter loops dat « vader Antoine » een fabriekwerker was van Jemeppe-aan-de-Maas, die, een dertigtal jaren geleden, beweerde de gave van bezieling te hebben gekregen, zijn werkgerief had naar de knoppen gegooid en elken verderen levensdag meer de overtuiging erlangde, zoo in allernauwste gemeenschap met de goddelijke openbaring te zijn gekomen, dat hem geen hindernissen meer op zijn paden bleven om op te klimmen tot de functie van prediker eener nieuwe leer. 

    De Legerbode, 23 August 1917, p.4


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  • Temple Visé

    AU PAYS DE LIEGE

    Dans les ruines de Visé

        Visé restera longtemps pour les Liégeois un lieu de pèlerinage, entouré de la vénération de tous. Les dimanches et jours de fête, la petite ville nie désemplit pas. Par suite du travail intense à la nouvelle ligne du chemin de fer, sur laquelle circulent déjà les trains, il y a beaucoup d’ouvriers, de sorte que le commerce et l’industrie refleurissent un peu quoique l’on n’ait encore rien reconstruit.
        Un seul bâtiment s’est élevé dans une des avenues principales de la ville : c’est parait-il, un temple antoiniste.

     

    Le XXe siècle, 1 sept 1917


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  • Temple antoiniste de Visé (fiche patrimoine architectural)

     Temple
    Adresse(s) principale(s) : Province de Liège, VISE, Visé, Allée Verte 23

    Inscrit comme : Monument
    Fonction(s) primitive(s) : Temple
    Parallèle et en léger retrait, temple antoiniste édifié en 1915 comme l'atteste la date gravée sur une dalle au-dessus de la porte d'entrée. Construction en brique et calcaire coiffée d'une bâtière d'asbeste-ciment couronnée par une petit clocheton octogonal sous flèche d'ardoise. La façade d'entrée est ajourée de trois baies jumelées en tiers point. Dans le prolongement, en équerre d'angle à droite, maison d'habitation simple de deux niveaux et trois travées en brique et calcaire, attenante au temple.

    Bénédicte Dewez
    Datation : 20e siècle        Date(s) : 1915 (m)
    Détails complémentaires de la fiche
    Code de la fiche : 62108-INV-0359-01

    http://spw.wallonie.be/dgo4/site_ipic/index.php/fiche/fiche?codeInt=62108-INV-0359-01
    http://lampspw.wallonie.be/dgo4/site_ipic/index.php/fiche/index?sortCol=2&sortDir=asc&start=0&nbElemPage=10&filtre=&codeInt=62108-INV-0359-01


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  •     On aperçoit un bâtiment derrière le temple. Voici son histoire :

    L'académie de Musique César Franck fut précédemment installée, de 1964 à 1997 dans les anciens bâtiments de la Clinique Saint-Augustin, dans l’Allée Verte conduisant à Haccourt. La Clinique avait ouvert en 1938, moderne et confortable pour son époque, ses infirmières étaient alors des Sœurs de l’ordre de Saint-Augustin de Liège. Elle devait être fermée au profit de l’hôpital de Notre-Dame à Hermalle, qui est toujours en activité. Ce bâtiment fut également le lieu d’un petit séminaire de St Vincent de Paul des Lazaristes après la seconde guerre mondiale.

    source : https://www.museedevise.be/index-du-patrimoine-a/

    cf: également http://www.club-j.be/150/dlp-autrefois.htm


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  • Visé - 23 Allée Verte - temple - Plan cadastral

    source : cartocit1.wallonie.be

    Allée Verte 23, 4600 Visé

    Caractéristiques
    Type de bien     Bien
    Superficie de la parcelle     514m2
    Bâtiment: 162 m²
    Largeur de la parcelle     13m
    Profondeur de la parcelle     43m
    Surface estimée du jardin     242m2
    Coordonnées     50°44'12.3"N 5°40' 56.9"E
    Orientation du jardin/arrière maison     Sud-est
    Nombre de façades     Maison individuelle
    Zone inondable     Hors zone inondable

    https://www.realo.be/fr/allee-verte-23-4600-vise/1161654
    https://ici.be/4600::All%E9e+Verte::23/fr


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  •     Pierre Debouxhtay nous renseigne qu'il y avait une salle de lecture qui existaient dans les environs de Visé, à Oupeye (21 rue Sandeville), depuis mai 1913 avant qu'elle ne soit fermées par Mère en 1932.

        De plus, cette ville vota un vœu de sympathie au collège communal en faveur de la reconnaissance légale du culte.


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  •     Depuis 1848, le temple de Liège prospectait dans la région. Le temple de la ville de Visé se trouve en fait dans la commune de Cheratte, et ce depuis 1906 (Rue Vieille Voie 18). Son architecte est Henri Sauveur de la ville d'Herstal, qui est à l'origine de nombreux autres temples protestants (Verviers, Herstal, Amay, Houtain près d'Oupeye, Seilles près d'Andenne).
        Mais l'événement déclencheur de l'arrivée du protestantisme dans la ville avait peut-être été, en 1843, un conflit qui avait surgi entre le curé de la paroisse, M. Mathieu, et son marguillier (chantre) du nom de Grégoire. En 1850, le père de Marie-Anne Gérard-Bertrand donna peu avant de mourir, à son fils aîné une Bible en tenant les propos suivants en wallon : « Volà li liv’ di voss’ vêye » (Voilà le livre de votre vie) ; il était protestant. (Julien Maquet, Le temple de Cheratte et de Hornu, in la Société royale Le Vieux-Liège).
        Louis-Joseph Grégoire, probablement déjà influencé par les idées du protestantisme, décide alors de quitter l'Eglise catholique et de rejoindre le protestantisme avec sa femme et ses enfants. Il ne sera pas suivi par ses frères et soeurs. D'autres familles le rejoignent, entre autres une famille Ernotte. Le curé Mathieu s’en prend violemment aux dissidents, et de nombreuses familles catholiques mettent la famille Grégoire en quarantaine, l'excluant de toute relation de voisinage. Cette famille doit quitter Cheratte et part se réfugier à Wandre. (Les Protestants à Cheratte, in www.cheratte.net)
        Le temple antoiniste comme le temple protestant se trouvent le long de la Meuse. Le temple protestant a été rénové en 2009.


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  • VISÉ, ancienne ville et commune du canton de Dalhem ; bornée au N. par Monland , N.E. par Berncau, E. par Bombaye, S.E. par Dalhem, S. par Richelle, S.O. par Hermalle, O. par Haccourt, N.O. par Lixhe.

    A 1/2 l. de Mouland, Berneau, Hermalle, Harcourt, Lixhe, 2/3 de Richelle, 3/4 de Bombaye et Dalhem, et 3 N.N.E. de Liège.

    La surface de son territoire est assez inégale, surtout à l'E. et au S., où l'on remarque quelques collines escarpées. La ville est située dans la vallée de la rive droite de la Meuse. Cette rivière arrose la partie occidentale de la commune et y roule des flots majestueux dans un lit spacieux et découvert ; elle reçoit par sa rive gauche le ruisseau de Grand-Aaz. La Berwinne longe son territoire au N. Le terrain est argilo-sablonneux, quelquefois mélé de gravier. La couche végétale a 25 à 5O centim. de profondeur. On trouve dans cette localité : la chaux carbonatée primitive, équiaxe, contrastante, laminaire; le quartz hyalin prismé, enfumé, et agathe calcédoine mamelonné ; le cuivre pyriteux cubo-tétraèdre, concrétionné, massif ; le cuivre carbonaté bleu aciculaire, vert aciculaire et radie ; le zinc sulfuré octaèdre ; l'anthracite compacte, etc.

    La commune comprend 377 maisons, réparties comme suit : Visé, 260 ; Porte-de-Mouland, 1 ; Portede-Lorette, 9 ; Lorette, 2 ; le Temple, 1 ; Souvré, 48 ; Devant-le-Pont, rive gauche de la Meuse, 56. Elles sont bâties en pierres et briques, et la plupart couvertes en ardoises, plusieurs en tuiles et en paille. La ville est composée de deux rues larges et parallèles à la rivière, avec cinq traverses qui en font la communication. Son intérieur est pavé. On y remarque quelques belles maisons. La Maison-de-Ville, bâtie en 1612, se fait aisément reconnaître pour un édifice public ; son entrée, accompagnée d'une galerie en portiques, est majestueuse sans ornernens, et sa couverture se termine par un dôme qui renferme une horloge et un carillon. — 1 église primaire, dédiée À St.-Martin ; fondée par Berthe, fille de Charlemagne. Elle était ci-devant collégiale, possédant 20 prébendes, qui étaient à différentes collations et 6 bénéfices simples. Visé possède en outre l'église du couvent des sépulcrines, supprimé par le gouvernement français ; celle de l'ancien couvent des carmes déchaussés, située à la rive gauche de la Meuse, et une chapelle de la Ste.-Vierge à Lorette, bâtie en 1684, et réparée en 1830. Il y avait aussi, avant le gouvernement français, un couvent des récollets, situé au bord de la Meuse, et un collège des oratoriens où l'on a établi une savonnerie. — Il y a 1 école moyenne, établie dans le ci-devant couvent des sépulcrines, et tenue par 4 régens agrées par le gouvernement et salariés par les revenus des fondations attachées au dit local ; 1 pensionnat de demoiselles, établi dans l'ancien couvent des carmes devant le pont.

    Les productions agricoles consistent en froment, seigle, avoine, orge, trèfles, vesces, féveroles, quelques lègumes et fruits. La ville fait un petit commerce de merceries et épiceries. On y fabrique des bas, des bonnets et des tricots en laine. Il y a 1 moulin à farine mu par eau, situé à la rive gauche de la Meuse; 2 brasseries, 1 distillerie, 1 filature de laine, 1 savonnerie, 2 tanneries, plusieurs fabriques de sirop de betteraves, 1 four-à-chaux, 1 chantier de construction de bateaux. — Foires à Lorette : les 25 mars et 15 août. Un marché aux grains tous les mardis qui n'est pas suivi. — L'ancienne grande route de postes de Liège à Aix-la-Chapelle, et le grand chemin de Liége à Maestricht, traverse la ville.

    Population : 1835 habitans.

    Superficie : 621 h. 51 a. 47 c.

    Ci-devant : pays de Liége. Le bourgmestre régent était membre du corps de l'état tiers du pays.

    Histoire : Des anciens manuscrit assurent que Visé, en latin Visatum, Visotium ou Visetum, en flamand Weset, est la Taxandrie des anciens, et qu'elle fut fondée par Sedroch, 4e roi de Tongres : mais comme l'existence de ces rois est elle-même un point contesté, on pourrait regarder cette autorité comme suspecte. Suivant les traditions populaires, il est peu de villes dans le pays de Liège, à qui l'on puisse attribuer une origine plus ancienne qu'à celle de Visé. Quoiqu'il en puisse être, l'histoire n'en fait pas de mention qui précède l'époque à laquelle le pape Léon III y consacra une église, bâtie à l'honneur de St.-Martin, par la princesse Berthe, fille de Charlemagne, qui procura en même temps à ce lieu l'établissement d'une foire ou d'un marché public. Les sentimens des historiens du pays sont partagés sur l'époque de la consécration de cette èglise : Fisen prétend qu'elle fut faite en 799, lorsque le pape vint trouver Charlemagne à Paderborn ; cependant Bouille parle d'une église bâtie à Visé par la princesse Berthe en 805, ce qui peut encore être cru, le pape étant venu cette même année à Reims.

    On ne peut douter que le marché de Visé n'ait été un des plus considérables du pays, si l'on fait attention au rapport de l'historien Anselme, qui dit qu'Etienne, élu abbé de St.-Laurent en 1026, ayant besoin de vêtemens pour ses religieux, en envoya à Visé pour les acheter, et il semble même par les termes, frater quem ad forum Viseti mittitis, que ce fût l'ordinaire d'envoyer à ce marché.

    La ville de Visé dut sans doute son accroissement à l'avantage de ce marché, qui fut tel, que l'on y construisit un pont sur la Meuse, dont le nom subsiste encore, quoiqu'on n'en trouve pas le moindre vestige. Fisen fait mention de ce pont, qui fut renversé par les glaces en 1408. Bouille dit qu'on tient que les anciennes ruines de la ville de Visé, furent réparées sur la fin du 9e siècle, et que ses vieux fondemens témoignent qu'elle a été beaucoup plus ample qu'on ne la voit, et qu'on montre encore au-dessus de la ville, une tombe où les Francs Germains avaient, dit-on, été ensevelis, et aux environs quelques vestiges des forts bâtis du temps des Romains.
    Visé n'est nommé dans le partage de 870 que comme une limite de l'ancien pays de Liège. Il appartenait aux évêques de Liège depuis l'an 983, que l'empereur Otton III, par un diplôme de cette année, accorda à l'évêque Notger tous les droits que les empereurs y percevaient à leur profit ; il fut entouré de murs, de palissades et d'un fossé en 1334, par l'évêque Adolphe de La Marck.
    Les chanoines de Celles avaient eu de si vives et si fréquentes altercations avec les seigneurs du lieu, qu'ils avaient ajouté à leurs litanies : De la tyrannie des barons de Celles, délivrez-nous, Seigneur! Ces chanoines pour s'y soustraire, prirent le parti d'abandonner Celles, et ils se transportèrent à Liège avec le corps de Saint-Hadelin. L'évêque Adolphe de La Marck, en ayant conféré avec son chapitre, résolut d'envoyer les 12 chanoines avec le corps de leur saint à Visé, où leur chapitre fut établi. L'époque de cette transmigration et de la translation du saint est rapportée par Chapeauville, Haraeus, Molanus et Miraeus, à l'an 1337; mais Hoesem assure qu'elle ne doit être rapportée qu'à l'an 1338, le 11 octobre. Toutes les anciennes vies de St.-Hadelin sont également conformes sur la date de cet événement. Cependant une circonstance particulière, dit M. Dewez, dans son Dictionnaire, parait démontrer qu'on doit la supposer plus ancienne, puisqu'il existe dans l'église de Celles des pierres sépulcrales des anciens vicaires portant la date de l'an 1300. Or, les vicaires n'ont existé à Celles qu'après l'émigration des chanoines, qu'ils ont remplacés. L'évêque Adolphe de la Marck augmenta le chapitre de 8 prébendes, qui, de douze montaient pour lors à 20.
    La châsse de St.-Hadelin fut visitée à Liège, par l'évêque Adolphe, qui trouva le corps du saint en entier, à l'exception d'un bras qui avait été transporté à l'abbaye de Stavelot. Le 26 octobre 1413, on en fit encore l'ouverture, et on en tira la tête du saint pour l'enchâsser dans un buste séparé : celui d'urgent tel qu'on le voit aujourd'hui, est un présent que fit en 1654 , Jean Bloequerie, chanoine de Visé. C'est alors qu'on trouva dans ce coffre un mémoire très-ancien en latin, très-difficile à lire, dont copie se trouve dans les registres de la prévôté, selon la tenure suivante translatée : « Les os du très-bien heureux Hadelin, confesseur de l'église de Celles, ont été mis dans ce coffre et clos dans ce lieu l'an de l'incarnation de N. S. 704, le 15 des calendes de juin de l'indiction 4me. Les noms de ceux qui furent présens : Waton, évêque ; Veron, abbé ; Jean, prévôt ; Amand, coste; Lanfreid, doyen de Stavelot, avec le chapitre de Celles. » Cette châsse fut réfugiée le 26 novembre 1467 dans la forteresse d'Argenteau, et puis déposée dans l'église des Dominicains à Liège, où l'on en fit l'ouverture. Elle fut encore ouverte en 1696 et 1788.
    La ville de Visé fut pillée et mise à feu le 31 janvier 1396 par les Gueldrois qui escaladèrent ses murailles à l'heure de minuit, et se retirèrent ensuite emmenant plusieurs bourgeois qu'ils avaient saisis sur leurs lits. Elle ne fut pas longtemps à se relever de cette perte, et l'évêque Jean de Heinsberg lui accorda de très-amples privilèges en date du 9 avril 1429, et la rendit à peu-près égale à cet égard aux autres villes du pays, savoir, de se donner des bourgmestres, un conseil, des jurés, etc. A l'égard des marchandises, dettes et contrats, les bourgeois devaient se conformer à la paix de Tongres, et à la modération qui en avait été faite : il leur fut aussi permis d'avoir des prisons, de réparer les ouvrages extérieurs de la ville, et d'en faire de nouveaux, de mettre impôt sur les denrées pour pouvoir fournir aux dépenses de la communauté, d'appliquer les deniers aux réparations de la ville, etc. Louis XIV, roi de France, y avait établi son quartier l'an 1673, lorsqu'il faisait le siège de Maestricht, et la ville fut démantelée aux frais des habitans, sur la fin du mois de janvier 1675, par 3000 Français de la garnison de Maestricht. La porte de Mouland a encore existé jusqu'en 1828, et celles de Lorette et de Souvré jusqu'en 1833. La démolition de ces trois anciennes portes avec leurs tours, qui faisaient l'embellissement de Visé, en a fait une petite ville ouverte, qui n'est pas devenue pour cela plus belle : les antiquités n'y sont pas respectées.

    Visé est la patrie de René-François Walter, baron de Sluse, habile mathématicien et l'un des plus savans hommes des Pays-Bas. Il devint abbé d'Amay, chanoine, conseiller et chancelier de Liège, où il mourut le 19 mars 1685, à 63 ans. On a de lui un ouvrage encore très-estimé, intitulé : Mesolabum et problemata solida, Liège, 1668, in-4e. C'est aussi la patrie du cardinal Jean-Gualtier de Sluse, l'un des plus grands hommes de son siècle, frère du précédent, y né en 1626, et mort le 7 juillet 1687. Il avait une bibliothèque immense, dont on a imprimé le catalogue en 5 vol. in-4e.


    Dictionnaire géographique et statistique de la province de Liège (Henri Joseph Barthélemi Del Vaux) - 1835


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