• Willy Grimmonprez - Le poids du soupçon, Roman noir (2015)

    Auteur : Willy Grimmonprez
    Titre : Le poids du soupçon
    Éditions Dricot, 2015, 167 pages

        John se trouve à la tête d'une société de construction immobilière florissante. Il a tout pour être heureux, une jeune et jolie femme, une fille de dix ans affectueuse et docile, une superbe villa entourée d'espaces verdoyants qui scellent un bonheur tranquille.
        Pourtant, toute cette plénitude va basculer par une nuit d'été… 

        Dans cette neuvième production, l'auteur explore, avec la précision d'un orfèvre, la mécanique complexe de l'âme humaine. Par la magie des mots, il nous révèle ses excès, mais aussi toute sa fragilité. 
       Willy Grimmonprez n'a jamais à ce jour déçu son public, il voudrait le faire vibrer une fois encore.
    Jean Louvet
    http://www.dricot.be/162-le-poids-du-soupcon.html

     

    Extrait : 
       Il avait ce jour-là passé au crible tous les Javeau repris à l’annuaire téléphonique… Un seul de ses appels était resté sans réponse, la ligne était branchée en permanence sur un répondeur. Il avait noté l’adresse et s’était rendu sur place, le coeur battant. La maison était modeste, une affiche à la fenêtre annonçait une cérémonie religieuse chez lez Antoinistes. Il avait hésité à sonner, de crainte de voir sa visite importune. Il s’était toutefois décidé, poussé par ses sentiments passionnés. Amandine l’obsédait depuis leur première rencontre, mais il ne savait comment le lui dire ; il craignait un échec, qu’elle le trouvât sympathique sans plus.
        L’homme qui lui avait ouvert était âgé, il avait crié sur un chien de petite taille aboyant furieusement à ses pieds. Il avait fini par repousser l’animal derrière une porte.
        « Oui, c’est pourquoi ? »
        « Excusez-moi de vous déranger, monsieur. C’est bien ici qu’habite Mademoiselle Javeau ? »
        L’homme avait froncé les sourcils et dévisagé cet inconnu à l’allure rassurante :
        « De quelle Mademoiselle Javeau parlez-vous ? »
        Ignorant à ce moment le prénom de la jeune femme, John avait précisé :
        « Elle est employée à la compagnie d’assurance, la GKM. »
        « Vous parlez d’Amandine, ma petite nièce ? Que lui voulez-vous ? »
        « Prendre simplement de ses nouvelles, elle est souffrante, m’a-t-on dit ! »
        Le vieil homme avait pris un air embarrassé :
        « Amandine, je la vois rarement ! Mais qui êtes-vous, Monsieur ? »
        Avec plus d’assurance, John avait répondu :
        « Nous nous sommes rencontrés à l’agence où elle travaille et nous avons sympathisé. J’aimerais savoir comment elle se porte. »
        Le grand oncle avait montré un certain ennui, il avait confié sur un ton désabusé :
        « Je ne savais même pas que ma petite nièce était malade… Ça vous donne une idée des relations que nous entretenons ! Le père d’Amandine ne me parle plus depuis des années, alors vous comprenez… »
        « Vous savez tout de même où ils habitent ? »
        « Bien sûr, ils habitent Lombe, dans l’allée des Ormes, mais je ne saurais plus vous dire le numéro de la maison. Je me souviens d’un passage latéral et d’une grille sur le côté. »
        « Merci, Monsieur, vous êtes bien aimable, excusez-moi de vous avoir dérangé !
        L’homme l’avait suivi du regard jusqu’à sa voiture, puis il avait lentement refermé la porte. »


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