Dorisme - Vieille rue du Moulin 344, Uccle
Uccle-Fort-Jaco - Rue du moulin (le n° 344 est tout à droite)
On apprend par divers journaux et par les livres du Père Dor que le bâtiment de Roux qui lui servit de Temple est vendu en novembre 1917. En 1929, ce bâtiment devient un cloître pour religieuses (kloosterzusters) nous apprend le Pasteur Verlinden. On a déjà évoqué son état et son utilisation actuelle.
Le Père Dor a habité ensuite à Uccle (quartier Fort Jaco), Vieille rue du Moulin 344, de 1917 environ à 1947. On lit dans le Bruxellois en avril 1917 :
" Sur la lisière de Saint-Job, dans un endroit pittoresquement écarté, rue du Moulin, 234, ou pour mieux dire « Drève », — car c'en est une dans toute l'acception du mot, — se dresse une modeste maison basse, construite plutôt en profondeur qu'en hauteur, et dont l'architecture un peu spéciale frappe tout de suite le regard. Sur une sorte de porte cochère, toute pimpante de fraîche peinture, se détache, à hauteur d'homme, une enseigne, qui porte en belles lettres bien lisibles : « Ecole Morale » avec, en dessous, la mention : Le Père reçoit le jeudi de 7 à 2 heures. D'autres indications de jours de la semaine sont supprimées au moyen d'une simple bande de papier blanc collée dessus...
" C'est là, — dans son sanctuaire, — que le « Père » nous reçoit, — le « Père » tout court, car son pontificat ne semble pas trop volontiers s'encombrer d'une désignation familiale plus précise. On longe le bâtiment dans toute sa longueur, pour pénétrer, dans le fond, sur la gauche, dans une salle, qui a plus d'un prétoire de justice de paix, que d'un temple ou d'une salle d'école. De nombreux bancs sans dossiers, simples, mais confortables, s'alignent là. Dans le fond, au centre, en plein mur, se détache une photo au charbon, presque grandeur nature, représentant le « Père » Dor qui, d'un geste accueillant et protecteur encourage une femme éplorée, qui se traîne, suppliante, à ses pieds. Cela rappelle un peu, — oh ! très vaguement, — le fameux tableau figurant le Christ accueillant d'un geste plein de mansuétude et d'indulgence, Madeleine repentie, se prosternant devant lui... En face de la petite porte donnant accès dans la salle de réunions, dans un coin, se dresse un petit pupitre devant lequel trône une brave dame, dans laquelle, du premier coup d'œil, on reconnaît une fervente adepte. Elle est préposée à la vente des « ouvrages » du Père, dont le prix, — 2 fr. 50 le volume — est affiché bien visiblement sur les murs." (Le bruxellois, 14 avril 1917).
Le Père Dor y meurt en mars 1947. Jacques Cécius rapporte dans un article : "Lors de sa dernière « Instruction de la Toussaint », en 1936, il dira aux fidèles rassemblés « Tout mon travail consiste uniquement à rendre les âmes lucides et fortes. Lucides afin qu’elles voient clair en elles-mêmes, et soient fortes pour vaincre. Sans cela, je ferais fausse route comme tant d’autres qui se sont révélés « Prophète » ou « Sauveur du monde »."
Son fils Louis Léon y habite et y décède en 1958 environ. Un deuxième fils, Pierre Joseph Napoléon semble s'y installer. Son fils en tout cas naît à Etterbeek en 1926, il décède à Uccle (mais pas dans cette même maison) en 2017. Il a été Docteur en Médecine, chirurgien à l'Institut Bordet et professeur à l'ULB.
photo de la façade (merci à Henri Paulissen)
photo vue du ciel 1944-1953 (ici.be) photo satellite 1996 (ici.be)
Vieille rue du Moulin 344, Uccle (Google, Vue globe)
On aperçoit bien sur ces photos la dépendance à l'arrière de la maison qui servait de salle de réception au Père Dor pendant son activité à Uccle, toujours avec les lucarnes donnant de la lumière par le haut comme au temple de Roux.
(Merci à Henri Paulissen pour son concours à l'élaboration de ce billet)
Bruxelles - Uccle - Chaussée de Waterloo et vieille rue du Moulin (le n°344 se trouve tout dans le fond)
Jean-Paul D'Haeyer a laissé un commentaire qui informe sur le passé proche de la maison, merci à lui :
J'ai eu l'occasion de voir et de visiter cette maison; et la personne qui l'habitait à l'époque (maintenant je l'ignore, parce qu'elle n'avait pas l'air si âgée à l'époque; mais je vous parle d'il y a plus de 35 ans) elle ignorait tout de cette maison, et qu'elle avait abrité un guérisseur ... peut être bien qu'elle en avait fait l'achat à Pierre Louis Napoléon qui si ma mémoire est bonne est le petit fils du Père Dor. (Nota : en fait, Pierre Joseph Napoléon est le 2e fils du Père Dor et Pierre Jean Louis est son fils, donc le petit-fils du Père Dor)
J'ai d'ailleurs eu l'occasion de l'avoir au téléphone, Pierre Louis Napoléon, (il y a 30 ans ...) et à la question "vous ne savez pas, par hasard où est enterré votre grand-père ?" Il me fût répondu "vous savez on n'est pas fétichiste dans la famille, et moi quand je mourrai on ne saura pas où je suis enterré non plus ..."