• Chez Antoine le Guérisseur (La Meuse, 28 octobre 1911)(Belgicapress)

    Chez Antoine le Guérisseur (La Meuse, 28 octobre 1911)(Belgicapress)CHEZ
    ANTOINE LE GUERISSEUR

        On lit cet intéressant article dans la belle revue belge illustrée : le « MOIS CHEZ NOUS » :

        Nos lecteurs auront certes entendu parler d'Antoine, ce doux philosophe qui, à Jemeppe-sur-Meuse, fit tout d'abord métier de « Guérisseur », attirant à lui les malades, les névrosés surtout et les faibles et les guérissant par la force de sa suggestion. Peu à peu, cependant, Antoine a élevé ses aspirations ; ses malades ont voulu voir dans sa philosophie une religion nouvelle et il compte, tant en France qu'en Belgique, des milliers d'adeptes. Nous avons donc jugé curieux d'exposer à nos lecteurs l'origine, la nature et le caractère de ce mouvement.

    LA NAISSANCE DE
                           L'« ANTOINISME ».
                 Antoine le Guérisseur
        « Louis Antoine est né en 1846 à Mons-Crotteux (province de Liége), de parents pauvres et très simples. Il est le cadet de sa famille qui comptait onze enfants. Il débute, à 12 ans, dans la mine, accompagnant son père et un frère qui étaient également mineurs. Ne voulant plus descendre dans la fosse, il devint ouvrier métallurgiste. A 24 ans, il quitte la Belgique pour aller travailler en Allemagne où il séjourne pendant cinq ans.
        Deux ans plus tard, il va à Prague, près de Varsovie (Pologne russe) et y accomplit un nouveau terme de cinq ans, puis il s'installe définitivement en Belgique, à Jemeppe-sur-Meuse. Avant de partir pour la Pologne, il était revenu au pays épouser une femme qu'il connaissait de longue date. De leur union naquit un garçon, que la mort leur ravit à l'âge de vingt ans. Mais grâce à leur grande foi, aucun des deux époux n'en fut découragé ; au contraire, ils se dévouèrent davantage. Leur séjour à l'étranger leur avait permis d'amasser une petite fortune, ils la sacrifièrent pour venir en aide aux malheureux, éprouvant plus de bonheur à la dispenser à tous, qu'ils en avaient trouvé en l'acquérant par leur labeur. Car ils avaient déjà compris le but de la vie et leur conscience les sollicitait, sans trêve ni merci, d'aller de l'avant dans cette voie ».

                 A Jemeppe-sur-Meuse
        J'extrais cette biographie d'une petite brochure qui, tout récemment m'était tombée sous les yeux. Déjà à diverses reprises, J'avais entendu parler de cet homme qui s'entourait d'une auréole de mysticisme. Des gens s'en moquaient ouvertement, d'autres semblaient y croire, mais les explications que je recueillais à distance étaient par trop vagues.
        Je décidai donc, la semaine dernière, de me rendre à Jemeppe-sur-Meuse et, en cours de route, j'achevai mon éducation, en parcourant la petite brochure que j'avais sur moi. J'ai appris ainsi qu'Antoine est un végétarien endurci : non seulement il ne mange pas de viande, mais il s'abstient également de beurre, d'œufs et de lait. Cela ne l'empêche pas d'ailleurs de se porter à merveille dans sa solitude. Car cet homme, qui a déjà tant fait parler de lui, vit dans un isolement absolu. Quant à sa femme, elle habite avec deux orphelines qu'ils ont élevées et elle partage en tout les idées de son mari. Les antoinistes l'appellent « notre mère »...
        J'appris encore que ce philosophe sorti du peuple fut de tout temps d'une sensibilité aiguë et qu'il prit tout jeune l'habitude de se recueillir profondément. Catholique jusqu'à quarante-deux ans, il se livra ensuite au spiritisme ; mais les expériences, qu'il fit ne parvinrent pas à le convaincre et il en vint à se forger une morale dont la conception absorba dès lors toutes ses facultés. A partir de 1906, il entreprit de prêcher ce qu'il appelait le « nouveau spiritualisme » et il changea de nom, pour prendre celui d'Antoine-le-Généreux.
        Mais nulle part il n'était dit que l'apôtre du nouveau spiritualisme avait eu recours à des livres : c'est donc à peine si Antoine sait lire et écrire et il dut s'assimiler avec beaucoup de difficultés les vagues notions de morale évangélique et de philosophie qu'il possède.
        Mais me voici en gare de Jemeppe, petite commune industrielle très populeuse et où, à première vue, le mysticisme semble avoir quelque peine à prendre racine. Je descends et le premier passant que j'interroge m'indique la route à suivre pour me rendre au Temple.

                 Le Temple d'Antoine
        Car, depuis 1905, Jemeppe s'honore de posséder un temple consacré au culte de l'antoinisme. C'est la curiosité de l'endroit, les guides de renseignent aux étrangers et les Jemeppois en conçoivent une certaine fierté.
        Ce temple s'élève à front de la rue du Bois-de-Mont. Il est construit dans un style plutôt négatif, mais la disposition intérieure, tout en étant fort simple, ne manque ni de confort, ni de dignité.
        C'est une grande salle rectangulaire dont les murs sont peints à huile. Toutes les portes sont capitonnées. Le plafond repose sur une double rangée de poutrelles en fer. Sur le sol s'étend un parquet, et des radiateurs, qui courent le long des murs, entretiennent une douce chaleur dans la salle.
        Dès l'entrée, les regards s'arrêtent sur une inscription en lettres d'un pied, qui couvre tout le mur du fond. C'est la « révélation de l'auréole de la conscience » et j'ai eu soin d'en prendre copie : « Un seul remède », y est-il dit, « peut guérir l'humanité : la foi ; c'est de la foi que naît l'amour : l'amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même ; ne pas aimer ses ennemis c'est ne pas aimer Dieu ; car c'est l'amour que nous avons pour nos ennemis qui nous rend dignes de Le servir : c'est le seul amour qui nous fait vraiment aimer, parce qu'il est pur et de vérité ». C'est un peu long peut-être, mais cela vous donne déjà une idée de la philosophie lénitive à laquelle s'est arrêté cet ancien ouvrier mineur.
        Contre ce même mur s'élève une sorte de perron orné au centre d'une draperie noire qui porte, en blanc, le symbole de la antoinisme : l'« arbre de la science de la vue du mal ».
        Au pied du perron, que seul Antoine a le droit de gravir, une modeste chaire et, face à cette chaire, une trentaine de rangées de bancs et de chaises.
        C'est tout.

                 Comment Antoine opère
        Le temps n'est plus où Antoine recevait ses malades « en consultation », les soignant un à un par la seule force de sa persuasion. Depuis bientôt deux ans, sa retraite est fermée à tous, même à ses plus fervents adeptes. Tous les jours, à dix heures, fidèles et malades se groupent dans le temple et le guérisseur n'opère plus qu'en masse.
        Bien entendu, j'avais pris mes dispositions pour me trouver vers dix heures à la rue Bois-de-Mont. J'arrive donc à temps pour voir la foule s'engouffrer dans le temple et pour y pénétrer à mon tour... alors que toutes les places sont déjà prises.
        Et force m'est de le reconnaître, puisqu'après tout, ma mission est de rapporter ici ce que j'ai vu et rien de plus : il plane sur cette assemblée une atmosphère de parfaite sérénité, qui, lorsqu'Antoine paraît pour gravir lentement les marches du perron, se transforme en un profond recueillement.
        Quel homme extraordinaire que cet Antoine ! Ses traits, adoucis par la retraite et l'absolue sobriété, semblent s'être épurés encore dans le recueillement et sa chevelure soyeuse se confond avec une barbe d'apôtre qui lui couvre tout le bas du visage.
        L'œil est plutôt petit, mais le regard est d'une rare limpidité. L'austère vêtement – une sorte de redingote noire à double collet et boutonnée à la façon d'une soutane – qu'Antoine ne quitte plus depuis dix ans contribue encore à donner du relief à cette tête plus étrange, peut-être, que vraiment belle. Tel qu'il est cependant, on conçoit aisément que des malheureux affaiblis par la maladie ou la misère se laissent vivement impressionner au seul aspect de cet homme, qui paraît d'ailleurs très pénétré de son pouvoir spirituel.
        Le voici donc au haut du perron. Un de ses adeptes, revêtu de la même robe, a pris place à la chaire et tous deux se recueillent longuement au milieu d'un silence religieux. Enfin, Antoine se redresse et, d'un geste auguste, il étend les mains sur la foule. La minute est impressionnante. Puis le guérisseur se retire, avec la même lenteur et sans avoir un seul instant desserré les lèvres. Car, s'il ne reçoit plus personne, il ne parle pas davantage et c'est désormais dans ce seul geste de bénédiction que les malades qui viennent à lui doivent trouver leur guérison.
        C'est un spectacle bien pénible, hélas ! que de voir dans cette foule quantité de pauvres gens au teint pâle, au visage émacié, au dos voûté par de longues souffrances, qui viennent là, poussés par un ultime espoir et qui mettent ce qui leur reste de confiance dans cette dernière tentative.
        Mais le « service » est fini et silencieusement, le temple se vide. Dans certains regards, une flamme s'est allumée. C'est que, chez ces malheureux, la suggestion a opéré : ils iront désormais, se persuadant que leurs douleurs physiques ne sont plus et ils se proclameront guéris.

                             LE MOUVEMENT
                 Rue du Bois-de-Mont, No 2
        Quant à moi, ce que j'avais vu m'avait trop intrigué pour ne pas me confirmer encore dans mon désir de poursuivre mon enquête. Au sortir du temple, je me rends donc tout à côté, à la rue du Bois-de-Mont, No 2, où se trouve installé le bureau central de l'Antoinisme.
        J'y suis fort aimablement reçu par M. Delcroix, un des plus fervents adeptes du « culte » qui, tout comme Antoine, porte la « robe ».
        – Nous recevons ici, dit M. Delcroix, des centaines et des centaines de lettres par jour et ceci vous donne une première idée de l'importance du mouvement.
        – Et vous y répondez ?
        – Il nous est impossible, évidemment, de répondre à chacun. D'autant plus que les nombreuses visites que nous recevons absorbent encore une grande partie de notre temps.
        – Vous disposez, sans doute, pour votre propagande ?...
        – Nous ne faisons pas de propagande. Ceux qui viennent à nous sont les bienvenus, mais nous n'avons pas le droit d'aller à eux.
        – Soit, mais il vous a fallu cependant élever ce petit temple, organiser ce bureau et tout cela exige des ressources. Comment vous les procurez-vous ?
        – Nous ne nous procurons pas de ressources.
        – Ah...
        – L'argent vient à nous dès que nous en avons besoin, mais nous n'avons pas de caisse... Nous sommes tous frères et les frais qu'il nous faut faire pour le culte sont couverts sans que jamais nous n'ayons éprouvé de difficulté.
        – Vous venez, je crois, de décider la publication mensuelle d'une brochure ?
        – En effet. Le premier numéro de l'« Unitif » a paru en septembre et nous tirons en ce moment le second numéro. Ceci va me permettre de vous montrer notre imprimerie.

                 Une Imprimerie sans ouvriers
        Nous sortons du bureau et de l'autre côté du temple, nous pénétrons dans un étroit couloir qui aboutit à un atelier d'imprimerie proprement installé et où deux jeunes filles s'occupent à rogner des brochures.
        – C'est l'heure où vos ouvriers se reposent ?
        – Nous n'avons pas ouvriers.
        – ... ?
          Des fidèles de bonne volonté nous prêtent fraternellement leur concours et, comme vous le voyez par la brochure que voici, la besogne n'en est pas plus mal faite. Le premier numéro de l'« Unitif » a cependant été imprimé ailleurs, parce qu'il nous en fallait trois cent mille exemplaires... Mais voici déjà les paquets du second numéro qui sont prêts à être expédiés.
        – Et combien vendez-vous cette brochure ?
        – Je ne vends rien.
        – ... ?? 
        Et comme, machinalement, j'examine un de ces bulletins, je lis, en tête de la première page : « Le numéro : 15 cent. ».
        M. Delcroix a suivi mon regard.
        – Oui, fait-il, le prix s'y trouve renseigné ; mais c'est au bureau que l'on s'occupe de ces choses-là. Je n'y prends aucune part.

                 Le mouvement Antoiniste
        – Mais, pour avoir tiré à trois cent mille exemplaires, combien d'adeptes comptez-vous donc ?
        – Nous en ignorons nous-mêmes le nombre. Tout ce que je puis vous dire, c'est que, dans toute la province, vous trouverez, dans le plus petit village, des malheureux que notre père a guéris. Ce sont d'autant d'adeptes et ainsi le culte se répand de lui-même.
        – Avez-vous des temples ailleurs encore qu'à Jemeppe ?
        – Sans doute. Nous en devons partout où le besoin s'en fait sentir. Il y en a déjà à Liége, à Ougrée, à Kinkempois, à Bruxelles, à Verviers, à Jumet, à Farcienne...
        – Vous n'êtes guère sorti encore des frontières belges ?
        – Au contraire. Nous comptons de très nombreux fidèles en France et il ne se passe pas de jour sans que des Français viennent nous rendre visite.
        D'ailleurs, nous y avons également plusieurs temples à Paris, notamment à Monaco, à Nice, à Grenoble, à Vichy, à Aix, à Maubeuge, à Douzies...
        – Et Antoine se rend-il dans chacun de ces temples ?...
        – Il se borne à les consacrer.
        – Il vous a donc fallu créer un « ordre » pour les desservir ?
        – Nullement. L'Antoinisme est basé sur la plus absolue liberté. La « robe » que je porte nous a été révélée par notre père, mais elle n'est imposée à personne. Chacun, dès l'instant où il en reçoit l'inspiration et s'il se sent digne de la porter, est libre de la prendre.
        Je l'ai dit, cette robe est en somme une étroite redingote à double collet. L'uniforme se complète d'un chapeau-tromblon fort disgracieux et il rappelle de singulière façon l'accoutrement des « demi-solde » vers 1818...

      QUELQUES MOTS SUR L'ANTOINISME
                 Le principe fondamental
        J'étais au terme de ma visite. Mais il me restait à user de l'extrême bonne grâce de mon guide, pour obtenir de lui quelques renseignements sur la philosophie d'Antoine.
        – L'Antoinisme, fit M. Delcroix, est entièrement basé sur l'amour fraternel. L'« auréole de la conscience » que vous avez lue dans le temple vous en donne la preuve. « Il nous faut aimer nos ennemis » : tel est notre grand principe. Et pour y parvenir, nous devons perdre la notion fausse que nous avons du bien et du mal. Dans ses révélations, Antoine dit : « Dieu est tout amour. Il ne peut avoir créé le mal. Si le mal existait, il serait l'œuvre de Dieu, puisque tout est créé par Lui ; or, dès l'instant qu'Il crée le mal, Il cesse d'être Dieu, parce qu'Il cesse d'être bon ; Lui seul est alors la cause de nos souffrances ». Ou encore : « Quand nous ne verrons plus le mal, nous serons avec Dieu : mais si peu que nous le voyions, nous devenons incompatibles avec Lui ». Ainsi la cause de toutes nos souffrances est en nous ; les épreuves que nous imposent nos ennemis contribuent à notre progrès moral et c'est pourquoi nous devons les aimer.

                 Une étrange théorie
        – Comment Antoine explique-t-il ses guérisons ?
        – Par les fluides. Toute pensée a son fluide et, suivant la nature de nos pensées, ce fluide sera plus ou moins ténébreux ou plus ou moins éthéré. Par les pensées impures, notre atmosphère s'alourdit et nous perdons le fruit de longues méditations.
        Notre devoir est de nous élever sans cesse vers des fluides plus limpides. Ainsi, en cas de désaccord, c'est grâce au fluide dégagé par nous que l'adversaire se rend à la raison. S'il constate qu'un de nos actes lui a porté préjudice, il est de son devoir de nous le faire remarquer, « mais le nôtre n'est pas de nous disculper, car ce serait nous servir du même fluide et puiser dans les ténèbres. »
        – Usez-vous de prières ?
        – La meilleure prière, a dit Antoine, est dans le travail. D'ailleurs, encore une fois, la base de notre culte est l'absolue liberté. N'allez donc pas croire surtout que je cherche à vous prêcher. Nous respectons toutes les croyances et aussi les incrédules. Notre père l'a dit : « Il me suffit de vous éclairer sans chercher à vous convaincre, car il est plus grand et plus méritoire de vouloir être honnête. »

        Ni Sacrements, ni Rites, ni Cérémonies
        – Vous parlez de liberté ; mais votre culte ne va pas cependant sans vous imposer des devoirs ?
        – Au delà de notre conscience il n'en existe pas.
        – Quels sont vos rites, vos cérémonies ?
        – Nous n'en avons pas. Tous les jours à dix heures, l'enseignement est lu ici par l'un de nous à ceux qui veulent bien se rendre au temple.
        – Quels sont vos sacrements ?
        – Nous n'en avons pas.
        – Mais le mariage ?
        – Ceux qui veulent se marier ont pour eux le mariage civil. Ils ont en se mariant à faire œuvre d'absolu désintéressement et c'est tout !
        – Vous approuveriez donc au besoin l'union libre ?
        – jamais !... Mais aussi vous me posez là des questions ! L'idée de mariage suppose toujours un amour charnel dont nous voulons nous affranchir. Bien entendu, aussi longtemps que cet amour existe encore en nous, nous devons nous marier en nous basant sur la morale et sur la pureté. Mais nous parviendrons à nous épurer suffisamment pour « ne plus passer par le mariage ». Je vous l'ai dit : notre culte est bâti sur l'amour « fraternel », et nous trouvons cruel d'aimer une femme et des enfants plus que tous nos semblables...

                  CONCLUSION
       
    Me voici loin de Jemeppe, loin du temple et loin de M. Delcroix. Et, après avoir cherché à concentrer mes impressions sur tout cela, voici à peu près à quoi je me suis arrêté.
        Cet Antoine est indubitablement sincère. Pendant plus de vingt ans, il s'est absorbé dans de profondes pensées et sa morale, émanant d'un homme sans instruction aucune, représente une prodigieuse somme d'effort et de volonté.
        Mais en agissant ainsi, il n'a fait en somme – et cela, chose curieuse, en plein vingtième siècle – que ce que faisaient jadis les premiers philosophes de l'antiquité.
        Comme eux, il a puisé en lui tous les éléments de sa morale ; comme eux, il a longuement concentré ses pensées sur des problèmes dont il s'est refusé à chercher la solution ailleurs que dans ses propres raisonnements. Comme eux encore, il s'est borné pendant des années à « causer » avec ses disciples, car jamais il n'a écrit une ligne et pour posséder son enseignement, il a fallu sténographier, tandis qu'il parlait.
        C'est donc un philosophe des temps anciens, mais un philosophe très candide et très naïf. Il a peur de l'intelligence dont il fait la source de nos erreurs, car l'intelligence a une tendance à s'appuyer sur ce qui est matériel et la vérité est « de l'autre côté ».
        Bref, quelle qu'en soit la valeur, sa philosophie a l'avantage d'être très douce, très apaisante et elle prête à ceux qui s'en sont pénétrés, un calme et une onction tels, qu'ils semblent s'être détachés de tout souci matériel et vivre dans une atmosphère de rêve...
        Souhaitons-leur, puisqu'ils se disent heureux, de ne pas se réveiller...
                                                                               Georges Dolnay.

    La Meuse, 28 octobre 1911 (source : Belgicapress)

     

        Une illustration de la revue Le Mois chez nous a été reproduite sous forme de carte postale.


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