Simone de Beauvoir - La conscience
- En vérité, dis-je, je ne crois pas au progrès.
- Pourtant il est bien évident que nous sommes plus près qu'autrefois de la vérité et même de la justice.
- Êtes-vous sûre que votre vérité et votre justice valent plus que celles des siècles passés ?
- Vous conviendrez que la science est préférable à l'ignorance, la tolérance au fanatisme, la liberté à l'esclavage ?
Elle parlait avec une naïve ardeur qui m'irrita ; c était leur langage qu'elle me parlait. Je dis :
- Un homme m'a dit un jour : il n'existe qu'un seul bien, c'est d'agir selon sa conscience. Je pense qu'il avait raison et que tout ce que nous prétendons faire pour les autres ne sert à rien.
Simone de Beauvoir, Tous les hommes sont mortels
Folio n°533, Paris, 1992 (p.405)