Eklablog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

pere

Jean Bottéro - Naissance de Dieu - Les premiers prophètes

Publié le par antoiniste

    Le phénomène social du prophétisme n'est pas propre à Israël. Sans sortir du Proche-Orient antique, d'autres cultures, sémitiques notamment, et en particulier la Mésopotamie, ont connu de ces "voyant" qui se présentaient au nom d'une divinité avec laquelle on les croyait, ou ils se déclaraient, en communication personnelle, et dont ils transmettaient, en un langage véhément et autoritaire, accompagné souvent de manifestations plus ou moins extatiques, les ordres ou les avertissements. Les Babyloniens, rationalisés par leur atavisme sumérien, et dont la vision religieuse était plus cosmique qu'historique, ne semblent pas avoir fait grand cas de ces vaticinateurs. Mais les Israélites croyaient en un Dieu qui intervient couramment dans l'Histoire ; et, d'un autre côté, marqués par leur passé encore récent de nomades et demurés plus spécifiquement sémites, ils gardaient un caractère imaginatif, fougeux et violent parfaitement appropprié à la farouche intransigeance des Prophètes, au singulier et à l'inattendu de leur comportement et à la force de leurs paroles.
    Surtout à partir de la royauté, on les voit donc jouer, et en particulier par leur action sur les grands de ce monde, un rôle social et politique de plus en plus notable.

Jean Bottéro, Naissance de Dieu, La Bible et l'historien
Le message universel de la Bible,
Les premiers ébranlements et les premiers prophètes, p.88
Gallimard, Folio / histoire, Paris, 1986 et 1992 pour la nouvelle édition


    En cela, Louis Antoine n'est pas un prophète tel qu'on les rencontre dans la Bible (Nathan, Elie...). Mais on est frappé par la similitude avec Joseph Weissenberg, Joseph Smith, ou Huỳnh Phú Sổ...

Voir les commentaires

Dieux en marge (Le Petit Parisien, 22 fév. 1937 - Numéro 21909)

Publié le par antoiniste

Nos échos   -   A travers la vie
               Dieux en marge
    Un modeste religieux vient de mourir aux environs de Montréal. Un million de personnes, venues de toutes les régions du Canada et de plusieurs provinces des Etats-Unis, assistèrent, nous dit-on, à ses funérailles. Il s'appelait Frère André et opéra - dit-on également - de milliers de guérison. Les Canadiens ont demandé sa canonisation. Je ne m'aventurerai aucunement sur la parcelle du terrain miraculeux détenue désormais par le prêtre canadien. Je préfère déambuler sur une autre parcelle du-dit terrain, celle qui est occupée par le Père Antoine, dont plus de sept cent mille zélateurs et vingt-deux temples dans le monde (en France : à Paris, à Lyon, à Tours, à Vichy, à Caudry...) attestent la « divinité ». A proprement parler, Antoine, ancien ouvrier mineur, surnommé Antoine le Généreux, après avoir, lui aussi, accompli des milliers de guérisons, devint après sa mort, de par l'effusion de ses adorateurs, non point exactement dieu, mais « Successeur du Christ, second Révélateur, deuxième incarnation de l'Esprit Consolateur ». Le don de guérison et les prodigieuses conséquences de ce don poussèrent l'ex-mineur à rédiger un évangile, dont je possède un exemplaire primitif. J'en extrais ceci :
DIX PRINCIPES REVELES
EN PROSE
par
ANTOINE LE GENEREUX
DIEU PARLE :
PREMIER PRINCIPE
Si vous m'aimez,
Vous ne l'enseignerez à personne.
Puisque vous savez que je ne réside
Qu'au sein de l'homme.
Vous ne pouvez témoigner qu'il n'existe
Une suprême bonté
Alors que du prochain vous m'isolez

SIXIEME PRINCIPE
Quand vous voudrez connaître la cause
De vos souffrances
Que vous endurez toujours avec raison,
Vous la trouverez en l'incompatibilité
De l'intelligence avec la conscience.

    Il y a, vous dis-je, vingt-deux temples antoinistes...
    Quand le Père mourut, l'avis suivant fut affiché aur les murs de ses temples :
         « Frères,
    « Le conseil d'administration du culte antoiniste porte à votre connaissance que le Père vient de se désincarner... Avant de quitter son corps, Il a tenu à revoir une dernière fois ses adeptes pour leur dire que la Mère le remplacera dans sa mission... Mère montera à la tribune pour les opérations générales les quatre premiers jours de la semaine, à dix heures... »
    J'assistai à l'inauguration du temple antoiniste de Paris, rue Vergniaud, dans le XIIIe. Une foule énorme était là. Il y avait des malades et des gens qui marchaient avec des béquilles, comme à Lourdes. La Mère était venue. Elle monta dans une chaire, joignit les mains et pria en silence. Tandis qu'elle priait, je voyais la foule des fidèles ; les yeux étaient tendus vers elle avec une expression d'amour et de ferveur indicibles. Quand elle eut fini de prier, elle s'en alla. Elle n'avait pas dit un mot. La foule s'écoula. Des malades affirmèrent qu'ils étaient guéris. Un porteur de béquilles se redressa et envoya promener ses béquilles.
                André Arnyvelde

Le Petit Parisien 22 fév. 1937 (Numéro 21909)
source : gallica

Voir les commentaires

Cult of Antoine the Healer (Grey River Argus, 6 February 1911, Page 2)

Publié le par antoiniste

Cult of Antoine the Healer (Grey River Argus, 6 February 1911, Page 2)

CULT OF ANTOINE THE HETLER [sic]

GUM-CHEWING MYSTIC
    A message received in England from Brusells, dated December, states that a petition has been forwarded to the Chamber of Deputies, bearing '60.000 signatures, asking Parliament to recognise "Antoine worship" as legal. Whatever answer is given to this singular request, the personality of Antoine, called the "Healer" is very interesting, and his hold over thousands of Belgians is a singular instance of the faith of mankind in one of their number.
    Antoine was formerly a miner. Having inherited a little money, he abandoned his work and devoted himself to spiritualism. He proved to be an excellent medium, and he often received - according to his followers - visits from spirits.
    These spirits dictated long messages purporting to com from Heaven. One day they told him he was ordered to exercice the gift of healing. Antoine thereupon visited the poor of his parish, spoke to them of spiritualism, and is said to have effected several cures.
    Antoine was soon besieged by sufferers who begged hom to relieve their ills. He is now greatly popular in the valley of the Meuse, and especially in the valley of Jeuneppe, his native village.
    Two years ago Antoine said that he was ordered to preach, and he has thus become the centre of a new religion. A church was built at Jeuneppe, for which £4000 was raised in a week. Antoine lives near the church, which is overcrowded every day with folowers.
    The "Healer" refuses to accept money for his services, and he is as poor-to-day as when he began the strange missionary work.
    The doctrine of Antoine's religion is rather obscure. He teaches that goodness must govern the world. He believes that the human body is controlled by fluid magnetism, and that the magnetism of one person can overcome the evil magnetism of another.
    The services in Antoine's church are very simple in character. The 'Healer' and his congregation concentrate their thoughts, and Antoine gets into fluidic communication with the minds of the worshippers. When he feels that good influences predominate, he speaks under the power of the spirits.
    Antoine's followers obey him unhesitatingly in everything. In apparance he is a tall, rather round-shouldered man, with grey hair; he wears a black frock coat, but is always without a hat. He chews gum continually.

source : Grey River Argus, 6 February 1911, Page 2
www.paperpast.natlib.govt.nz

 

CULTE D’ANTOINE LE GUÉRISSEUR

GOMME À MÂCHER MYSTIQUE

    Un message reçu en Angleterre de Bruxelles, daté de décembre, indique qu'une pétition a été transmise à la Chambre des députés, portant 60.000 signatures, demandant au Parlement de reconnaître le "culte d'Antoine" comme légal. Quelle que soit la réponse donnée à cette demande singulière, la personnalité d'Antoine, dit le "Guérisseur" est très intéressante, et son emprise sur des milliers de Belges est un exemple singulier de la foi de l'humanité dans l'un des leurs.
    Antoine était un ancien mineur. Ayant hérité d'un peu d'argent, il abandonne son travail et se consacre au spiritisme. Il s'est avéré être un excellent médium, et il a souvent reçu - selon ses disciples - des visites d'esprits.
    Ces esprits dictaient de longs messages censés venir du Ciel. Un jour, ils lui ont dit qu'il avait reçu l'ordre d'exercer le don de guérison. Antoine a alors rendu visite aux pauvres de sa paroisse, leur a parlé du spiritisme, et on dit qu'il a fait plusieurs guérisons.
    Antoine fut bientôt assiégé par des malades qui le supplièrent de soulager leurs maux. Il est aujourd'hui très populaire dans la vallée de la Meuse, et surtout dans la vallée de Jemeppe, son village natal.
    Il y a deux ans, Antoine a dit qu'il avait reçu l'ordre de prêcher, et il est ainsi devenu le centre d'une nouvelle religion. Une église a été construite à Jemeppe, pour laquelle 4000 £ ont été récoltés en une semaine. Antoine habite près de l'église, qui est envahie tous les jours par des suiveurs.
    Le "guérisseur" refuse d'accepter de l'argent pour ses services, et il est aussi pauvre que lorsqu'il a commencé l'étrange travail missionnaire.
    La doctrine de la religion d'Antoine est plutôt obscure. Il enseigne que la bonté doit gouverner le monde. Il croit que le corps humain est contrôlé par le fluide magnétique, et que le magnétisme d'une personne peut vaincre le magnétisme maléfique d'une autre.
    Les services dans l'église d'Antoine sont de caractère très simple. Le 'Guérisseur' et sa congrégation concentrent leurs pensées, et Antoine entre en communication fluidique avec l'esprit des fidèles. Quand il sent que les bonnes influences prédominent, il parle sous la puissance des esprits.
    Les disciples d'Antoine lui obéissent en tout sans hésitation. D’apparence, c'est un homme grand, aux épaules plutôt rondes, aux cheveux gris ; il porte une redingote noire, mais il est toujours sans chapeau. Il mâche continuellement de la gomme à mâcher.

Voir les commentaires

Maisons ouvrières de Louis Antoine

Publié le par antoiniste

Maisons ouvrières de Louis Antoine

source : GoogleMaps

    Les maisons ouvrières comme celle que construisit Louis Antoine était loué à raison de 15 francs par mois en 1877.

Voir les commentaires

Antoine Fabre d'Olivet - A propos de La Langue hébraïque restituée

Publié le par antoiniste


LA LANGUE HÉBRAÏQUE RESTITUÉE

                Dans cet ouvrage, Fabre énonce quelques réalités sur la Langue Hébraïque qui sont loin d'être reconnues aujourd'hui, que ce soit des hébraïsants comme des linguistes. Ce qui provoque de nombreux retards dans la compréhension des Textes.

                Je ne fait que citer les points sur lesquels il faudra que la "doxie" actuelle change…

    L'hébreu est le pure idiome égyptien sorti des Temples Égyptiens.

    ¨      Puissance du signe : En hébreu les signes ou lettres ont gardé toute leur puissance

    ¨      Racines bilitères : Ces signes forment des racines qui sont toujours composées de Deux lettres, au delà ce sont des racines composées. Les racine trilittères sont une innovation du moyen age, à l'exemple des grammairiens arabes.

    ¨      la grammaire  est fondée sur le nom,  et il n'y a qu'un  verbe unique, le verbe ÊTRE, c'est une image de la Création;

    ¨      Il existe sept voyelles en hébreu  } U Y Y R W D soit A - E - O - Ou - H - I - ,A

    ¨      Les trois sens , propre, symbolique et hiéroglyphique : selon la méthode de Fabre c'est dans la grammaire,  par la puissance du signe et l'étymologie que ces trois sens sont signalés. Nous avons une méthode très rigoureuse et reproductible. Est-il utile de signaler à quel point la rigueur  et la précision sont  les qualités de l'hébreu.

    ¨      La traduction des 10 premiers chapitres de la Genèse – issu de clairvoyants – et les nombreuses notes explicatives de Fabre, permettent de rendre le sens profond du Texte et de faire saisir ce qu'a réellement dit Moïse ( MoShE ). C'est une lutte contre tous les traductions plus ou moins fausses et honnêtes- Fabre donne  les moyens de faire  nos vérifications et d'avoir notre propre démarche, et d'acquérir sa propre connaissance.  aller directement à la source pour comprendre ce qui est vraiment dit, découvrir que c'est un véritable enseignement, le cheminement de  l'humain dans la Création

    ¨      Enfin la traduction du premier mot BeRÆShITh,  entraîne toute la compréhension de la suite de la Cosmogonie. C'est une Création en Principe, où est mis en place tout ce qui sera nécessaire pour une Création manifestée. 

                Les scientifiques ne peuvent entrer dans le texte, ils font un travail phénoménal mais tautologique parce qu'ils se refusent à comprendre que ces textes sont des textes écrits par  des confréries de clairvoyants, et non par des tribus de  sauvages et barbares. De ce point de vu, il ne sert à rien de chercher ces explications ultra matérialistes et autres inter influences, qui ne rendent jamais compte de l'aspect spirituel de cet Enseignement qui pour leur  gouverne, ne vieilli pas d'une ride.

    ¨      Voici quelques réflexions parmi des dizaine d'autres :

                ADaM n'est pas un petit bonhomme avec une feuille de vigne, mais l'homme universel le "Règne humain" le 4me règne, car l'Humanité si elle tient des trois autres règnes n'est pas seulement animale. Certains humains se croyant animaux se conduisent d'ailleurs comme tel. Rappelons qu'Il est crée mâle et femelle…

                 Il n'y a pas de Jardin d'Eden, pas de pomme, le serpent n'en est pas un , il n'y a pas de péché originelle dont la femme serait responsable et dont il faudrait la punir… Il y a une Éternité postérieure, dans laquelle un espace-temps débute, où se trouve placé le règne humain. ÆDam voit ses potentialités d'être autonome,  développées en principe, pour cela il faut d'abord une faculté volitive ÆiShaE,  tentée par la connaissance et le changement,  et induite par une "passion cupide", égocentrique :  le serpent…autre faculté  et une faculté intellectuelle ÆISh qui intellectualise ce qui se passe…

                 C'est ainsi qu' ÆDaM va devenir un Être indépendant, autonome et libre de ses choix… C'est le grand acte d'amour du  Créateur, d'accepter et de pousser la Création  et ADaM à vivre leur vie propre. Il n'y a pas péché il y a acte d'amour, d'évolution.

    Tout cela vient directement de Fabre d'Olivet, comment ne pas y jeter un œil ? 


La langue hébraïque restituée et le véritable sens des mots hébreux rétabli et prouvé par leur analyse radicale. [1ère partie] / , ouvrage dans lequel on trouve réunis : 1°une dissertation... sur l origine de la parole... 2°une grammaire hébraïque... 3°une série de racines hébraïques... 4°un discours préliminaire. 5°une traduction en français des dix premiers chapitres du Sépher, contenant la Cosmogonie de Moyse,... par Fabre d Olivet
La langue hébraïque restituée et le véritable sens des mots hébreux rétabli et prouvé par leur analyse radicale. [1ère partie] / , ouvrage dans lequel on trouve réunis : 1°une dissertation... sur l origine de la parole... 2°une grammaire hébraïque... 3°une série de racines hébraïques... 4°un discours préliminaire. 5°une traduction en français des dix premiers chapitres du Sépher, contenant la Cosmogonie de Moyse,... par Fabre d Olivet
Source: Bibliothèque nationale de France


La langue hébraïque restituée et le véritable sens des mots hébreux rétabli et prouvé par leur analyse radicale. [2ème partie] / , ouvrage dans lequel on trouve réunis : 1°une dissertation... sur l origine de la parole... 2°une grammaire hébraïque... 3°une série de racines hébraïques... 4°un discours préliminaire. 5°une traduction en français des dix premiers chapitres du Sépher, contenant la Cosmogonie de Moyse,... par Fabre d Olivet
La langue hébraïque restituée et le véritable sens des mots hébreux rétabli et prouvé par leur analyse radicale. [2ème partie] / , ouvrage dans lequel on trouve réunis : 1°une dissertation... sur l origine de la parole... 2°une grammaire hébraïque... 3°une série de racines hébraïques... 4°un discours préliminaire. 5°une traduction en français des dix premiers chapitres du Sépher, contenant la Cosmogonie de Moyse,... par Fabre d Olivet
Source: Bibliothèque nationale de France


source : http://moche-fabredolivet.com/fabredolivet2.htm#LA%20LANGUE

Voir les commentaires

Albert Van der Naillen - Most sacred revelations given to the world by Antoine the wonderful Belgian healer (1927)

Publié le par antoiniste

Auteur :     Albert Van der Naillen
Titre :     Most sacred revelations given to the world by Antoine the wonderful Belgian healer:
    Many of his almost maraculous [sic] cures have been personally witnessed by the author as related in this book ...
Editions :     The Park Printing Co., 1927 - 82 pages

source : Google Books
Le livre est maintenant disponible en ligne sur le site babel.hathitrust.org.
Lire un extrait à la page suivante.


Table des matières
    Chapter I - p.5 (arrivé sur la Côte d'Azur et connaissance des cures du Père)
    Chapter II - p.27 (description des méthodes de guérison avec Mrs. Nucci)
    Chapter III - p.59 - A visit to the Temple
    Chapter IV - p.75 (entrevue avec le Père et la cure de Célestine)
    Conclusion - p.82

    Dans une de ses autres oeuvres, The strenuous life spiritual and The submissive life (p. 66), Albert van der Naillen raconte comment il s'est documenté sur l'antoinisme :
    " During Archie's absence, lasting nearly a month, I worked steadily on "The Strenuous Life Spiritual," at the same time keeping up a voluminous correspondence with my European friends, especially of Nice, Monaco, Monte Carlo, Cape Martin, and the French Mediterranean shore called the Cote d'Azur, also with dear friends in Paris, and the many faithful adepts of Antoine, the Belgian remarkable healer of Jemeppe-Sur-Meuse, with whom I had passed an entire month. All of these notable and many lovingly evolved souls had received me with open arms in their beautiful homes, on my late European trip, for many belonged to the high nobility.
    " This extensive writing and correspondence, although the latter is very lovely and interesting, had nevertheless overtaxed my strength. Tired and nervous, I felt the need of a good, long rest, and I decided to take it at the first opportunity.
    " Meanwhile, Archie had returned from Long Beach. He came to see me at my home, on May the 20th, 1910. "

    Ce mois entier est donc raconté en détail dans Revelations given to the world by Antoine the wonderful Belgian healer.
    Décoré de l'Ordre de chevalier de Léopold, cet Américain, belge d'origine, se voit ici l'occasion de faire connaître les évènements qui eurent lieu ce mois, afin de faire connaître la religion belge outre-Atlantique.
    En guise de dernier chapitre, l'auteur explique la raison pour laquelle la publication de cette expérience ne fut pas plus rapide : tout d'abord, son absence à la California Psychical Research Society et la School of Engineering lui demandèrent beaucoup de travail à son retour, la guerre augmenta d'autant plus ses obligations. Puis Mère et le Secrétaire du Culte, Mme Vitt. lui demanda d'attendre, d'abord que le culte soit reconnu officiellement en Belgique (ce qui fut fait en 1922), puis que l'Amérique soit prête. Le but de se livre était de faire office d'introduction, et l'auteur annonçait la future publication en englais de la Révélation, avec peut-être la création d'une salle de lecture. Cependant l'auteur meurt en 1928 et n'aura pas le temps de faire connaître plus avant l'oeuvre du Père. Il semble que personne ne pris la suite. La concurrence de la Science chrétienne et de la Nouvelle Pensée finit de permettre à l'antoinisme de se répandre aux Etats-Unis.

    L'auteur raconte donc en détail les évènements dont il fut témoin durant quelques mois de l'année 1909. Par l'intermédiaire du Colonel Comte Albert de Rochas d'Aiglun, militaire et administrateur français, auteur d'études historiques et scientifiques ainsi que d'ouvrages sur les phénomènes paranormaux, Albert van der Naillen fit la connaissance de Mrs. Nucci, qui habitait dans la villa Montplaisir dans le Boulevard de l'Ouest à Monaco. Puis il fit la connaissance de la fille de Mrs. Nucci, Madeleine (née en 1901, mandoliniste), et de son mari, de Mrs. Vitt[art]. et sa soeur Mrs. K.[ünz], tous adeptes du Père. Mrs. Nucci recevait à cette époque jusqu'à 62 malades par jour, dont elle prenait le nom pour envoyer une lettre au Père qui opérait pour eux les guérisons. Mrs. Nucci envoyait jusqu'à 846 lettres à Jemeppe par mois. L'auteur relate les guérisons de Mr. et Mrs. Ph., Mr. Ber., Miss Garona, Mr. Bertolino, Célestine... Tous les cas étaient des "renoncés par la science".
    Le mari de Mrs. Nucci était musicien dans l'Orchestre de Monte-Carlo durant la saison estivale et dans l'Orchestre de Vichy durant la saison hivernale. De là s'est propagé l'antoinisme dans le centre.
    Mrs. Nucci est décrite comme une personne aisée, mais désireuse d'aider son prochain, il lui arrivait ainsi d'acheter de la viande à son boucher uniquement pour la donner aux pauvres, et de manger avec sa famille de la polenta. D'après l'auteur, la plupart des malades qui demandaient assistance à Mrs. Nucci était de la classe ouvrière, et beaucoup étaient Italiens et illetrés. Comme le pense Régis Dericquebourg, il semble bien que c'est par la communauté de Monaco que l'antoinisme pénétra le Nord de l'Italie.
    Suivent des extraits de l'Enseignement du Père dont une traduction anglaise de l'Auréole de la Conscience :
    The only remedy which can heal humanity is FAITH ; Faith is born of Love ; that kind of Love which convinces us that God dwells in our very enemies ; hence not loving our enemies is not loving God ; it is the Love we have for our enemies that renders us worthy of serving him ; for that Love is truth is its essence, for it is purity itself (p.52 et 58).
    Enfin, il relate une visite du temple et une entrevue avec le Père. Là on apprend que c'est une des filles adoptives de Père et Mère qui donnait les jetons numérotés pour attendre son tour, et Mr. Monet annoncé le numéro désigné pour entrer voir "Master Antoine" comme l'appelle Alfred van der Naillen.

Voir les commentaires

Rheinische Stahlwerke Meiderich & Ruhrort

Publié le par antoiniste

    Le secteur de l'acier se développe après 1860. En 1850, les aciéries n'occupent que 275 personnes, alors qu'au cours de la période 1876-1880, il y en a 1 480 et 6 611 entre 1896 et 1900. En 1876, il n'y a en Belgique que trois aciéries, toutes situées dans la province de Liège. En 1900, elles sont au nombre de douze. La production passe de 76 524 tonnes en 1876 à 1 944 000 tonnes en 1910. Cette augmentation de production est une conséquence directe de l'arrivée en Belgique des inventions de Bessemer (1856), Siemens et Martin (1862-66) et Thomas et Gilchrist (1878). Cockerill se lance dans la production de l'acier Bessemer en 1863 ; l'acier Siemens-Mart est produit, en 1872, par la S.A. de Sclessin et, en 1886, à Angleur, on fabrique l'acier Thomas. (Adriaan Linters, Industria: architecture industrielle en Belgique, p.31-32 ; source : Google Books)

    En succession rapide, la nouveau procédé Bessemer est mis en route autour de l'année 1865 dans les usines de Hörde, Oberhausen, Ruhrort, Dortmund, Osnabrück, près d'Aix-la-Chapelle, à Königshütte/Chorzów (Haute-Silésie), en Bavière et en Saxe. (Johann Pechar, Kohle Und Eisen in Allen Landern Der Erde, p.112 ; source : Google Books)

    En 1852, la société Phönix établi, sous la direction de Toussaint Bicheroux, ses sateliers à Laar, à proximité de Ruhrort. La société a commencé à dominer l'industrie du fer de la ville. La Rheinische Stahlwerke s'établi à Ruhrort, qui ouvre en 1870, était presque la première à obtenir le droit d'utiliser le procédé Thomas (processus de convertisseur de base). (source : http://www.zum.de/whkmla/sp/0708/yongho/yongho2.html#idc18)

    Dans le journal, on a trouvé que les travaux de construction de l'usine Phoenix (aujourd'hui Mittal Steel) ont été entrepris par des travailleurs étrangers, la plupart Wallons, ce qui a été très mal vue par les travailleurs de la région. (source : http://www.derwesten.de/nachrichten/panorama/Schauerliche-Zeiten-in-Ruhrort-id898388.html).
    Pour la construction des usines, on parti à la recherche de 100 maçons ; étant difficile à trouver dans la région, on les fit chercher directement de Wallonie. Aujourd'hui, on peut voir des troupes entières de Wallons en manteaux courts, qu'il s'agisse des travailleurs de l'acier ou des maçons, courir les routes. Il semble vouloir travailler dans les hauts-fourneaux. La société veut bâtir pour les Wallons, qui ne parlent que le français, leur propre église et école, et un hôpital pour les travailleurs. Un médecin également est employé pour les travailleurs. Jusqu'à maintenant, on envoie les cas graves à l'hôpital de l'Institut diaconal de Duisburg, où les coûts sont à leurs charges. (source : http://kaffkescrimes.blogg.de/eintrag.php?id=97)

    Dans la région de Liège, le voisinage de la Prusse amène beaucoup d'ouvriers allemands dans les houillères et les hauts-fourneaux. Ils habitent dans les quartiers industriels et peu dans la vielle ville. (Excursion Pays de Liège, par le Bulletin de la Société de géographie de Lille, 1888, p.17 ; source : Gallica).

    La première pierre de la société a été posée en 1870 par l'établissement de la Société Anonyme Aciéries du Rhin à Paris par Barthold Suermondt, qui a été rebaptisée en 1872 Usines d'acier de la Rhénanie. En 1879, grâce à la médiation du directeur technique, Gustave Léon Pastor, à la fois pour les Acieiries du Rhénanie (Rheinische Stahlwerke) ainsi que pour l'Association des mines de houille et de la métallurgie de Hörde (Hörder Bergwerks- und Hütten-Verein), qui jusqu'à présent ont tous deux travaillé par le procédé Bessemer, le succès d'une première sur le territoire douanier allemand avec l'achat d'une licence de Sidney Gilchrist Thomas pour le nouveau processus Thomas. Cette innovation, mais aussi la distribution des sous-conduit pendant la durée de protection par brevet dans les 15 prochaines années, permis une augmentation rapide de l'activité. Par conséquent, les Rheinische Stahlwerke ont été honorés par la Rheinisch-Westfälischen Industrie- und Gewerbeausstellung (Exposition de l'Artisanat et de l'Industrie de la Rhénanie-Westphalie) durant l'année 1880 à Düsseldorf, avec la médaille d'argent. (source : http://de.wikipedia.org/wiki/Rheinstahl)

    Louis Antoine émigre à Ruhrort et Meiderich de 1871 à 1876.
    Dans la Presse du 06-07 juin 1876, on lit qu'il y a alors en Prusse 10 000 Wallons.

Voir les commentaires

Notre Père chez Luc Chap.11, V.2-4

Publié le par antoiniste

11.2
    Il leur dit: Quand vous priez, dites:
        Père! Que ton nom soit sanctifié; que ton règne vienne.
11.3
        Donne-nous chaque jour notre pain quotidien;
11.4
        pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous offense;
        et ne nous induis pas en tentation.

source : http://www.info-bible.org/lsg/42.Luc.html#11
cf. : http://fr.wikipedia.org/wiki/Notre_Père

Voir les commentaires

EN 1901 DEJA, ANTOINE LE GUERISSEUR (lesoir)

Publié le par antoiniste

EN 1901 DEJA, ANTOINE LE GUERISSEUR

LALLEMAND, ALAIN

Jeudi 10 février 1994

En 1901 déjà, «Antoine le guérisseur»...

On ne peut manquer de rapprocher les déboires de René Thewissen de ceux d'un certain Louis-Joseph Antoine, né à Mons-Crotteux en juin 1846 et décédé en juin 1912 à Jemeppe: surnommé «Antoine le guérisseur», il donna naissance au culte antoiniste, encore considéré de nos jours comme étant d'«utilité publique» - héritage de l'initiative du ministre de la Justice de l'époque!

René Thewissen n'a évidemment aucune dimension «religieuse», mais le «père Antoine» n'en avait pas plus lorsqu'il s'installa comme guérisseur dans les dernières années du XIXe siècle, fortune faite dans les pays de l'Est.

Et le parallèle entre Thewissen version 1994 et le père Antoine, label 1900, est surprenant: lui aussi acceptait les «dons» des patients, via une cagnotte aménagée dans ce cas dans sa salle d'attente. Lui aussi guérissait par imposition des mains. Lui aussi guérissait non plus individuellement mais en masse, «à distance», tant on se pressait à sa porte. Lui aussi croyait à la réincarnation. Lui aussi devait connaître, sur plainte déposée au Parquet de la Cité ardente, les affres du palais de Justice de Liège. Il y sera condamné en 1901 - il avait 55 ans - à 60 F d'amende assortis d'un sursis de deux années: Je me livre journellement à la guérison des malades, dira-t-il au juge. Quand le patient a foi en moi, je ne me trompe jamais. Je répète que je crois fermement que je ne me trompe jamais sur la cause du mal, affirme-t-il encore. En 1907, alors qu'il a abandonné le spiritisme pour l'«antoinisme», un second procès le verra triompher cette fois.

Signalons, si cela peut rassurer M. Thewissen, que, malgré ces péripéties, il se trouvait encore, en 1910, 160.000 Belges pour signer et déposer au Parlement une pétition réclamant la reconnaissance du culte et que, lors des funérailles du Père, les rues de Jemeppe-sur-Meuse étaient noires de monde. Les tracasseries judiciaires peuvent avoir de ces effets insoupçonnés...

La carrière d'Antoine se terminera pourtant mal: il affirmait qu'il se réincarnerait trois jours après sa mort... Rien ne se produisit, ce qui valut à la fête anniversaire de son décès le nom de «fête de la désincarnation»: visiblement, le Créateur n'était pas un adepte de l'Antoine...

A. L.

source : http://archives.lesoir.be/en-1901-deja-antoine-le-guerisseur_t-19940210-Z07U6N.html

    Le journaliste est également l'auteur de Les sectes en Belgique et au Luxembourg (1994), il est le porte-drapeau des anti-sectes dans la presse. On en reconnaît ici bien le ton... et les erreurs.
    Ainsi citons Pierre Debouxhtay à propos de la résurrection de Louis Antoine trois jours après sa mort :
    " On raconte qu'après la mort du Père ses adeptes s'attendirent à sa résurrection pour le troisième jour, et que voyant qu'il ne revenait pas à la vie, ils lui piquèrent les pieds avec des épingles, allèrent même jusqu'à les lui brûler ! Faut-il voir une allusion à cette espérance dans ce passage de LA GAZETTE DE LIEGE (1-7-1912) : « Le Père n'est plus. Il est bien mort et enterré. C'est en vain que, le veillant avec un soin jaloux, ses acolytes et son conseil d'administration attendirent qu'il se réincarnât. » Que certains adeptes aient nourri cet espoir, c'est possible ; mais il me paraît difficile d'admettre que les chefs du culte l'aient partagé. S'ils avaient espéré cette résurrection, auraient-ils annoncé l'enterrement dès le 25 ? Le bruit de la résurrection d'Antoine le 3e jour puis le jour anniversaire de sa mort a couru à Jemeppe, répandu très probablement par des farceurs. Quant au traitement énergique par le fer et le feu, il semble tout à fait légendaire. M. le Dr A. Delville, qui était bourgmestre en 1912, m'a dit qu'il n'avait pas dû intervenir pour faire enterrer Antoine, il a seulement dû refuser aux antoinistes la permission d'organiser un cortège à travers toute la commune. " (Pierre Debouxhtay, p.198, note 13).

    Régis Dericquebourg le suit en disant succinctement : "On a dit que certains adeptes du 'Père' croyaient qu'il ressusciterait dans les trois jours. Il s'agit probablement d'un rumeur propagée par des gens hostiles à l'antoinisme". (p.22). Par contre, le chercheur revient plus en longueur sur un hypothétique retour du Père (p.52-56), en précisant tout de même qu'il "a existé une attente d'un second retour de Louis Antoine certes marginale dans l'antoinisme, mais néanmoins présente ainsi qu'une identification de celui-ci au Christ comme prophète du salut ultime. [...] Une telle attente a pu germer dans l'esprit de quelques adeptes antoinistes. Nous ignorons si elle existe encore. Tous les adeptes n'ont pas attendu le retour du 'Père'. Mais elle a pu correspondre à une sensibilité de l'antoinisme."

    On le voit : d'une anecdote concernant certaines croyances (le Père n'a jamais lui-même prédit quoi que ce soit), ce "journaliste" fait une vérité. C'est ce qu'on appelle en droit de la diffamation.

Voir les commentaires

The Washington Herald, Sunday, December 25, 1910 (chroniclingamerica.loc.gov)

Publié le par antoiniste

The Washington Herald, Sunday, December 25, 1910

            CURES EFFECTED BY ABSENT HEALER
            Belgian ex-Miner Soon Gets a Large Following.
            Faith is only requirement

            No Collections Taken, but Subscriptions for Maintenance of Church Accepted-Antoine, the "Good Father", Has Not Spoken to Any One for More Than Six Months.

    London, Dec. 24. - Some mention was made recently of Antonionism, the new religion, founded in Belgium by an ex-miner named Antoine.
    Antoine, the "Good Father", or the "Parent One", as his followers call him, is a man of sixty-five, with flowing white locks and a patriarchal beard. His followers now number 160,000, of whom 300, including his wife, the "Good Mother", are adepts.
    Antoine's home is at Jemeppe-lez-Liege. Hidden in a block of similar small houses, the prophet's dwelling is only conspicuous by the spire of his church, which adjoins it. The door of the church is also the door of the house and bears a notice: "Ring bell at night for M. Antoine".

            Uses Telephone Only.
    For three years Antoine has not left his house or garden. He lives entirely on vegetables, which he prepares himself. He sleeps little, resting for only two hours during the night, the greater part of which he spends walking in his little garden, which has electric lamps fitted up all around the walls. He never reads anything; he will not see newspaper men and only holds communication with the outside world by means of the telephone.
    He confines his healing to ceremonies in the church where the services are of the simplest description. They take place at 10 o'clock a. m. on Monday, Tuesday, Wednesday and Thursday, At 9 o'clock a. m. the congregation assembles, and an adept, M. Deregnancourt, the publisher of the sect's literature, takes his place at a desk under a raised platform. There is complete silence for half an hour, then M. Deregnancourt announces that operations will take place at certain hours on certain days, and that all who wish to be cured must have perfect faith.
    He then continues sitting perfectly still, not a muscle moving, and his watery blue eyes fixed in an unblinking stare straight before him. At the stroke of 10 every one rises and the "Parent One" enters by a side door and slowly walks up the steps to the rostrum.

            Service of Two Minutes.
    Wearing a black cassock and with his gray hair falling around his shoulders, Antoine faces the congregation for a full minute without moving or uttering a sound. He then lifts his right hand toward them and holds it thus extended for another minute. That is all. Those two minutes make the service. The "Good Father" walks slowly out, the adept remarks "Every one whose faith is strong enough must be cured", and the church empties silently. No collection is made but subscriptions are taken for maintenance of the church, which Antoine himself built himself with a legacy of $4,000.
    For six months Antoine has not spoken a word to any one. People come at all hours with all sorts of ailments and appeals. Antoine effects his cures now by deputy. His wife, or some other adepts, stands in front of the applicant, and turning her eyes upward slowly waves her hand in the air, which means that she is invoking Antoine, "the healer".

            Cures Effected by Faith.
   The patient or the patient's deputy then departs. The cure is effected, or if it is not then there a lack of faith. There is nothing to pay. The badge of the sect is "The tree of the knowledge of the sight of evil", represented by a white tree on a black background.
    One of Antoine's chief disciples is an American woman, Mrs Guillaume, who came over to be treated by him for chalky rheumatism, which compelled her to walk on crutches. She says she is now practically cured, and has herself become an adept with power to heal by faith.
    Antoine's power of second sight, says Mrs. Guillaume extends to America, for he told her that her husband had hurt his back in New York, and a week later a letter came from her daughter confirming it, and adding that he had quickly got better. This, too, was in accord with what Antoine had told her, for he had said that she need not worry about her husband, as he was "in fluidic communion" with him, and that he would soon be better.

The Washington Herald, Sunday, December 25, 1910 (page 5)

source : chroniclingamerica.loc.gov

 

Traduction :

            CURES EFFECTUÉES PAR UN GUÉRISSEUR ABSENT
            L'ex-mineur belge reçoit bientôt un grand nombre d'adeptes.
            Rien que la foi n'est exigée

            Pas de collectes, mais des abonnements pour le maintien de l'Église acceptés – Antoine, le "bon père", n'a parlé à personne depuis plus de six mois.

    Londres, le 24 décembre. – Il a été fait mention récemment de l'Antoinisme, la nouvelle religion, fondée en Belgique par un ex-mineur nommé Antoine.
    Antoine, le "Bon Père", ou le "Père", comme l'appellent ses disciples, est un homme de soixante-cinq ans, aux cheveux blancs et à la barbe patriarcale. Il compte aujourd'hui 160 000 adeptes, dont 300, dont sa femme, la "Bonne Mère", sont des adeptes.
    La maison d'Antoine est à Jemeppe-lez-Liège. Cachée dans un bloc de petites maisons similaires, la demeure du prophète n'est visible que par la flèche de son église, qui jouxte celle-ci. La porte de l'église est aussi la porte de la maison et porte une mention : "La nuit, sonnez pour M. Antoine".

            Utilise uniquement le téléphone.
    Depuis trois ans, Antoine n'a pas quitté sa maison ou son jardin. Il vit entièrement de légumes qu'il prépare lui-même. Il dort peu, ne se repose que deux heures pendant la nuit, dont la plus grande partie est consacrée à la promenade dans son petit jardin, qui est équipé de lampes électriques tout autour des murs. Il ne lit jamais rien, il ne voit pas les journalistes et ne communique avec le monde extérieur que par téléphone.
    Il limite sa méthode de guérison aux cérémonies dans l'église où les services sont de la plus simple description. Elles ont lieu à 10 heures le lundi, mardi, mercredi et jeudi, à 9 heures l'assemblée se réunit et un adepte, M. Deregnancourt, éditeur de la littérature de la secte, prend place à un bureau sous une plate-forme relevée. Il y a un silence complet pendant une demi-heure, puis M. Deregnancourt annonce que les opérations auront lieu à certaines heures certains jours, et que tous ceux qui souhaitent être guéris doivent avoir une foi parfaite.
    Il continue alors à s'asseoir parfaitement immobile, sans qu'un muscle ne bouge, et ses yeux bleu marine fixent devant lui un regard fixe qui ne clignote pas. A 10 h sonnante, tout le monde se lève et le "Père" entre par une porte latérale et monte lentement les marches jusqu'à la tribune.

            Service de deux minutes.
    Vêtu d'une soutane noire et les cheveux gris tombant sur ses épaules, Antoine fait face à l'assemblée pendant une minute entière, sans bouger ni faire de bruit. Il lève ensuite la main droite vers eux et la tient ainsi tendue pendant une autre minute. C'est tout. Ces deux minutes font le service. Le "Bon Père" sort lentement, l'adepte dit : "Quiconque a une foi assez forte doit être guéri", et l'église se vide en silence. Aucune collecte n'est faite, mais des souscriptions sont prises pour l'entretien de l'église, qu'Antoine lui-même a construite avec un legs de 4 000 $.
    Depuis six mois, Antoine n'a dit un mot à personne. Les gens viennent à toute heure avec toutes sortes de maux et d'appels. Antoine effectue ses cures maintenant par un suppléant. Sa femme, ou un autre adepte, se tient devant le demandeur, et en tournant les yeux vers le haut, fait lentement un mouvement de la main, ce qui signifie qu'elle invoque Antoine, "le guérisseur".

            Les guérisons obtenues par la foi.
   Le patient ou son adjoint s'en va ensuite. La guérison est obtenue, ou si ce n'est pas le cas, c'est qu’il y a un manque de foi. Il n'y a rien à payer. L'insigne de la secte est "L'arbre de la connaissance de la vue du mal", représenté par un arbre blanc sur fond noir.
    L'un des principaux disciples d'Antoine est une Américaine, Mme Guillaume, qui est venue se faire soigner par lui pour des rhumatismes calcaire qui l'ont contrainte à marcher avec des béquilles. Elle dit qu'elle est maintenant pratiquement guérie et qu'elle est elle-même devenue une adepte avec le pouvoir de guérir par la foi.
    Le pouvoir de seconde vue d'Antoine, dit Mme Guillaume, s'étend jusqu'en Amérique, car il lui a dit que son mari s'été fait mal au dos à New York, et une semaine plus tard une lettre de sa fille est venue le confirmer, ajoutant qu'il s'était vite remis. Cela aussi était en accord avec ce qu'Antoine lui avait dit, car il avait dit qu'elle n'avait pas à se soucier de son mari, car il était "en communion fluidique" avec lui, et qu'il irait bientôt mieux.

Voir les commentaires

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>