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In de Rue Vergniaud, te Parijs (De Expres, 3 décembre 1913)

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In de Rue Vergniaud, te Parijs (De Expres, 3 décembre 1913)

De XXe Eeuw.

     In de Rue Vergniaud, te Parijs, hebben zich eenige opgewonden tooneelen afgespeeld, zooals men ze alleen in het hartje van den zomer pleegt te zien, wanneer een groote menigte zich om de bronnen te Lourdes verdringt. Zaterdagavond was te Parijs de moeder van den Belgischen gezondbidder, Antoine, uit Jemappe, bij Luik, met ongeveer 400 aanhangers aangekomen, om den eersten tempel dezer sekte, die in de Rue Vergniaud opgericht is, in te wijden. Om tien uur zou deze plechtigheid plaats vinden en ongeveer 'n duizendtal personen, o.w. verscheidene zieken, waren opgekomen om daarbij tegenwoordig te zijn. Toen de moeder van Antoine, in een zwart kleed, een soort kansel besteeg, begon een gerucht en geweeklaag uit de menigte op te stijgen. Verscheidene geraakten in een overspannen toestand en wierpen zich op den grond. Een vrouw, die op krukken ging, wierp deze weg en schreeuwde: „Ik ben genezen”. Of dit werkelijk waar was, kon niet worden vastgesteld. De vrouw werd spoedig door de omstanders weggeleid. Geruimen tijd duurden deze tooneelen voort en eerst, toen madame Antoine zich verwijderde, keerde de rust terug. Des middags vertrok zij naar België en over eenige dagen begeeft zij zich naar Monte Carlo, om daar eveneens een gezondbidderstempel in te wijden.

De Expres, 3 décembre 1913 (delpher.nl)

 

Traduction :

    Dans la rue Vergniaud, à Paris, il y a eu des spectacles passionnants, car on a tendance à ne les voir qu'au milieu de l'été, quand une foule nombreuse se presse autour des sources de Lourdes. Samedi soir à Paris, la mère du guérisseur belge Antoine, originaire de Jemappe, près de Liège, est arrivée avec environ 400 adeptes, pour inaugurer le premier temple de cette secte, fondé dans la rue Vergniaud. C'est à dix heures que cette cérémonie devait avoir lieu et un millier de personnes, dont plusieurs malades, se seraient déplacées pour être là aujourd'hui. Lorsque la mère d'Antoine, vêtue d'une robe noire, est montée en chaire, une rumeur et des lamentations ont commencé à s'élever dans la foule. Plusieurs se sont retrouvés dans un état d'excitation et se sont jetés à terre. Une femme, qui était appuyée sur des béquilles, les a jetées et a crié : "Je suis guérie". Il n'a pas été possible de déterminer si cela était vraiment vrai. La femme a rapidement été emmenée par des passants. Un temps considérable s'écoula, et ce n'est que lorsque Madame Antoine s'éloigna que la paix et le calme revinrent. Dans l'après-midi, elle est partie pour la Belgique et quelques jours après, elle s'est rendue à Monte Carlo, où elle a également inauguré un temple de guérison par la prière.

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Carte d'identidé délivée par la ville de Jemeppe en 1919

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Carte d'identidé délivée par la ville de Jemeppe en 1919

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Le Mystère (Les Annales politiques et littéraires, 7 juilllet 1912)

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Le Mystère (Les Annales politiques et littéraires - 7 juilllet 1912)

Notes de la Semaine

Le Mystère

    Un singulier personnage vient de mourir. On l'appelait Antoine-le-Guérisseur ou, encore, Antoine-le-Généreux. Ancien ouvrier lamineur, dénué de culture, mais doué d'une mystérieuse puissance psychique, il croyait posséder le pouvoir de soulager ses semblables ; il les délivrait de leurs maux physiques, et leur restituait le bien-être. D'innombrables témoignages attestent les cures qu'il opérait ainsi, sans remède, par la seule vertu de sa présence et de sa volonté. Chaque jour, des centaines de malades accouraient vers lui; les aveugles voyaient, les paralytiques marchaient. « C'est la foi qui opère ce miracle », disait Antoine. Se souvenant de son métier d'autrefois, il ajoutait : « Le feu de la forge rend le fer malléable, et alors l'homme en fait ce qu'il désire. Notre âme est un feu aussi. » Les médecins lui intentèrent un procès pour exercice illégal de leur art. Les tribunaux l'acquittèrent, ayant eu la preuve qu'il ne tirait aucun salaire de ses soins. Alors, il fonda, une sorte de religion, l' « Antoinisme », dont les adeptes se répandirent dans toutes les parties de l'univers. Un admirateur passionné consacra 100,000 francs à lui bâtir un temple à Jemmêpas. Une pétition, recouverte de 130,000 signatures et adressée au gouvernement belge, demanda que l' « Antomisme » fût officiellement reconnu.
Le nouveau culte recruta un peu partout ses fidèles ; des groupes se formèrent à Paris, à Tours, à Vichy, à Lyon, à Nice, à Aix-les-Bains, à Grenoble. Une prêtresse « antoiniste », Mlle Camus, se confessait, dernièrement, au rédacteur d'un journal :
    « Comment je procède ? Rien de plus simple. Un malheureux, atteint de quelque infirmité, se présente-t-il, je lui ordonne de penser au Père (le « Père », c'est Antoine). De mon côté, je Lui communique ma pensée. Je pense en Lui, comme il pense en Dieu. Puis, je m'endors, et je lis a livre ouvert dans les parties souffrantes du malade. Je souffre moi-même de sa douleur, je l'accapare, je l'extirpe peu à peu de son corps pour la pulvériser, l'égrener, la disperser au dehors. »
    Antoine avait fondé des organes qui propageaient sa parole. J'ai sous les jeux un exemplaire de L'Unitif, imprimé à Jemmêpes-sur-Meuse. J'y lis ceci : « Vous ne pouvez faire de la morale à personne ; ce serait prouver que vous ne faites pas bien, car elle ne s'enseigne pas par la parole, mais par l'exemple... Tâchez de vous persuader que la moindre souffrance est due à votre intelligence qui veut toujours plus posséder ; elle se fait un piédestal de la clémence, en prétendant que tout lui soit subordonné... » Ce langage sibyllin, à cause de son obscurité même, attirait et séduisait les coeurs simples..
    De tout temps, il exista des. « guérisseurs » de l'espèce d'Antoine. Il y en avait aux Indes, en Grèce, à Rome, chez les Gaulois, plus tard, au moyen âge, dans les faubourgs des villes et dans les campagnes, où ils se livraient à leurs pratiqués suspectes. Parfois, on les tolérait... Souvent convaincus de sorcellerie, condamnés par l'Eglise, ils périssaient de la main du bourreau. Mais ces persécutions ne les décourageaient pas. Ils renaissaient de leurs cendres. Leur race est indestructible. Elle résiste aux progrès de la science,à l'évolution des moeurs, au développement de l'esprit d'analyse et d'examen. Hier Antoine avait des émules en la personne du célèbre zouave Jacob, qui jouit, pendant un demi-siècle, d'une réputation mondiale ; en la personne du non moins fameux Philippe, que le tsar manda à Saint-Pétersbourg afin de le consulter sur la santé de l'impératrice et qui revint, chargé de présents et d'honneurs, je pourrais allonger indéfiniment cette liste. Plus que jamais, aujourd'hui, les voyants, les apôtres de l'occultisme pullulent. Balzac — qui fut, lui aussi, un prophète — annonce quelque part que le début du vingtième siècle doit être marqué par une recrudescence de la magie. Sa prédiction s'accomplit. Si vous avez un ami à la préfecture de police, renseignez-vous. Il vous dira que la capitale de la France compte plus de dix mille devins et devineresses répartis dans ses différents quartiers, les plus aristocratiques, les plus populeux. Il vous en donnera la liste. Et vous pourrez, s'il vous en prend envie, mettre à l'épreuve leur lucidité. J'ai fait cette promenade. J'ai vu des sibylles, entre un chat noir et un perroquet, lire l'avenir dans le blanc d'oeuf et le marc de café. Certaine visite aux environs du. Moulin de la Galette m'a laissé un impérissable souvenir.
    Nous arrivons devant une maison basse et décrépite dont la porte est hermétiquement close. Trois coups, frappés à intervalles égaux, constituent le signal convenu. L'habitante du lieu en déduit que les étrangers qui la demandent ne sont pas des « mouchards », mais des gens de bonne foi. L'huis s'entre-bâille, et un horrible relent de soupe à l'oignon nous serre la gorge. Nous pénétrons dans une chambre obscure et sordide, et nous distinguons, au coin de l'âtre, où graillonne un feu de mottes, une forme accroupie. C'est la maîtresse de céans, qui ressemble aux bohémiennes de Ponson du Terrail. Cheveux gris embroussaillés, yeux clignotants, joues parcheminées, mains crochues.
    — Qu'y a-t-il pour votre service ? demande-t-elle avec un accent qui trahit son origine tudesque.
    Elle sourit, et ce sourire découvre une mâchoire édentée. Notre guide lui demande de tirer les cartes. Elle nous fait asseoir autour d'une table, sous laquelle deux poules sont en train de picorer. Elle prend sur sa cheminée des cartons crasseux, et la consultation commence. Je me dévoue au rôle de patient. La vieille m'annonce des choses plutôt agréables, que je serai « distingué » d'une femme riche (honni soit qui mal y pense !), que je réussirai dans mes entreprises, que je triompherai de mes ennemis.
    — Méfiez-vous seulement des accidents de voiture, ajouta-t-elle.
    Deux jours plus tard, j'avais le doigt pincé dans la portière d'un taxi et l'ongle emporté, et j'étais obligé de subir une douloureuse opération. Ah! si j'avais été superstitieux!
    Ne supposez pas que je raille, et que je veuille blesser, par une ironie facile, des convictions respectables... Elles se peuvent allier — je ne l'ignore pas — aux délicatesses de la sensibilité, aux raffinements de l'intelligence. D'éminentes femmes d'illustres artistes que je sais, consultent la somnambule. Ils ne nient pas la réalité de ce don spécial qui déjà, du temps de Tirésias, se nommait la « double-vue »...     Quelle conclusion tirer de tout ceci ? C'est que l'humanité, faible, inquiète, environnée de mystères, avide d'échapper aux platitudes terrestres, se sent invinciblement attirée par l'idéal et le merveilleux...
                        LE BONHOMME CHRYSALE

Les Annales politiques et littéraires, 7 juillet 1912

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Catherine Gris - Les ombres chuchotent (1962)

Publié le par antoiniste

Catherine Gris - Les ombres chuchotent (1962)

Auteur : Catherine Gris
Titre : Les ombres chuchotent
Éditions : Le Courrier du livre, Paris, 1962 (217 pages)
In-8 Broché. Avec quelques illustrations en noir et blanc hors texte.

Extrait de la Préface de Claude Barbat :
    Mais plus qu'une évocation envoûtante des réalités de la vraie vie et de la vraie mort, Catherine Gris élève pour nous une lumière sur ces réalités. Ce témoignage sur la mort est paradoxalement à la genèse d'un véritable art de connaître, ou plutôt, de reconnaître, les ressources de la vie.
    L'active confidente des « Cœurs Malheureux » se plaît aussi à dire « que ce sont justement les morts qui lui ont rendu intelligibles les vivants ». On le croira d'autant plus volontiers lorsqu'on saura que, comme une musique beethovénienne, ces pages ont conquis leur humour, leur sérénité et leur joie sur des pleurs et le sang de l'âme, sur des fatigues et des épreuves à la limite des forces d'un être exceptionnellement doué de résistance morale.

Introduction :
    Le « moi » est haïssable.Que l'on veuille bien me pardonner de transgresser la bienséance littéraire qui veut qu'un auteur use du « nous » moins présomptueusement subjectif
    Mon vœu sera comblé si le lecteur, acceptant cette connivence, veut bien me suivre dans ce « reportage » autour des vivants et des morts, tout comme il accorde préalablement créance à qui rapporte des impressions de voyage en des lieux ignorés ou mal connus.
    De nombreuses personnalités disparues, ou bien heureusement en vie, sont évoquées dans ces pages, non point à titre figuratif, mais parce que chacune d'elles s'est trouvée une seconde ou à jamais dans un monde de sensations surprenantes et inexplicables.
    Le témoignage offert aujourd'hui, après 17 ans de maturation, n'est pas la narration romancée d'événements personnels. Mon dessein est autre : prêter ma voix aux Ombres en d'authentiques conciliabules, faire entendre celles des vivants, sortis du doute et de la peur, avant d'aborder à la rive, entrevue par Rilke de « ce peu profond ruisseau décrié, la Mort ».
 
    Catherine Gris est également l'auteure de Les Secrets dévoilés de la géomancie : Une science vieille comme la terre... (1960) et de quelques épisode de Jouons le jeu sur la chaîne parisienne de la RTF.
    Ici, l'auteure évoque une sœur antoiniste – Mme P. – notamment dans le chapitre II :

        « Et s'il ne trouvait pas tout de suite c'est qu'il devait y avoir
        des raisons – des raisons auxquelles les vivants ne
        comprennent rien, mais qui sont les raisons des morts. »
                                                (MONIQUE SAINT-HÉLIER : Le Cavalier de Paille).
    M'ouvrant sa porte, Mme P. m’accueillit en ces termes :
    – Vous nous avez fait une belle peur. Sans Roland vous passiez un mauvais quart d'heure. Votre horoscope est prêt. Parcourez-le en m'attendant, j'ai quelqu'un.
    Pour me remettre de ce préambule, je sortis une cigarette de mon sac. René, tout jubilant, m'avait fait cadeau d'un paquet venu à lui par des voies hasardeuses. Des Camel. Leur parfum s'étendit dans la petite pièce. Quand Mme P. m'y rejoignit, elle me dit dans un sourire :
    – Du rêve à la réalité. Je croyais que vous pouviez vous contenter de l'odeur, je vois que cela ne suffit pas.
    Cette réflexion m'ahurit autant que la précédente.
    Sans que je l'interroge, elle me raconta la scène du balcon, l'intrusion de ma petite ombre fidèle et attentive, du plaisir qu'il avait eu à fumer près de moi une cigarette américaine et de m'en laisser le sillage odorant.
    A personne, je le jure, je n'en avais fait part.
    J'eus en elle, de ce jour, une confiance aveugle, et si souvent encore, ma raison vigilante, mon rigoureux sens de la logique combattit ses présages, je doutais moins des évidences qui marquèrent dorénavant les jalons de ma montée vers l'Inconnaissable. Mais j'anticipe.
    Ce jour-là, nous discutâmes de mon horoscope. Il était à la fois exact, dans des faits contrôlables, obscur dans ses hypothèses. Au demeurant, très agréable à connaître pour qui serait imbu de soi. Elle m'y décrivait comme un être doté d'une personnalité magnétique, de qualités artistiques, sensible, passionné, charitable, rancunière et coquette. J'acquiesçai. Elle en vint à des remarques plus précises, à d'autres qui l'étaient moins, pour arriver enfin à une découverte surprenante : j'étais un métagnome en puissance. Traduction : un médium qui s'ignorait. Barbara allait triompher.
    Les questions se pressaient sur mes lèvres, en même temps que s'éveillait une humilité non feinte envers cette femme, qui dans son langage simple, son très particulier humour et la pureté de sa Foi, me sortait d'une gangue de croyances plus superstitieuses que spiritualistes. Pieuse, mais non dévote, elle amenait beaucoup de ses pratiques au culte du Père Antoine. Par elle, je suis devenue épisodiquement antoiniste, puis, de cœur, chrétienne.
    Je n'osais formuler une demande qui m'étouffait. Je n'eus point à le faire.
    – Donnez-moi sa photo. Je ne crains plus rien. Vous l'avez dégagé sept jours après son accident, il vous en est reconnaissant.
    Je restais coite. Pour la deuxième fois j'entendais ce mot. Une astrologue, saisissante, je l'avoue, par la justesse de ses attendus, mais affreusement antipathique, m'avait annoncé mon opération, et bien d'autres choses qui n'ont pas à être dévoilées ici. Quand j'étais allée la voir, sur la recommandation d'une vague camarade de théâtre, elle m'avait fraîchement reçue, tout occupée qu'elle était à « dégager » sa mère décédée d'une grippe infectieuse. Une seconde visite s'était soldée par du mépris pour ces sciences dites conjecturales. Compulsant des fiches où la mienne n'avait pas pris place, elle énonça au passage des noms que j'aurais préféré ignorer, me prédit les pires calamités, par pure vindicte, persuadée que je lui avais, la première fois, donné un faux nom. J'avais été assez bête pour lui livrer mon identité. J'ajoute que je n'eus jamais l'occasion de m'en repentir.
    « Dégager » un défunt c'est lui faciliter le passage dans l'Au-delà, dans cette sphère mal connue des vivants, ce tunnel, où il séjournera un temps plus ou moins long, qui s'éclaire selon son degré d'évolution, ou s'assombrit s'il y arrive sans préparation. C'est en somme l'éveiller à une seconde naissance, le réveiller.
    Écoutons Rilke :
    « Sans doute est-il étrange de n'habiter plus la terre de
    n’exercer plus des usages à peine appris,
    aux roses et à tant d'autres choses, précisément prometteuses,
    de n'accorder plus le sens de l'humain avenir ; Si bien qu'alors, dans l'espace effrayé,
    que jeune et presque dieu, il quittait pour toujours
    le vide, ébranlé, connut soudain la vibration
    qui nous devient extase, réconfort, secours. »


    Par mes questions, mes reproches, mes retombées dans notre passé si proche, mes angoisses de le perdre, et mes espérances de le voir m'apparaître, j'avais « dégagé » Roland. Il avait tenté de se montrer, en rêve, à sa pauvre maman, et n'avait réussi qu'à l'épouvanter, sautant, dansant dans la chambre pour lui prouver qu'il était là, invisible mais présent, perceptible aux yeux de l'amour maternel. Elle m'avait confié sa terreur, persuadée que la démence l'emportait vers le néant où son fils avait fui.
    Je ne lui disais rien de mes recherches. Je les savais dangereuses pour qui ne reste pas lucide. Je guettais le moment opportun pour lui en glisser un mot. Il est venu tardivement, et si fugitivement que je n'ai jamais osé insister.
    Pour moi, je ne rêvais pas. Le sommeil m'a obstinément quittée durant sept mois. J'ai gardé, jour et nuit, les yeux largement ouverts, somnambule consciente, posant à tous les médecins, thérapeutes, masseurs, hypnotiseurs un problème qui se résolut tout seul quand je tins pour certaine la survie.
    J'avais cet air de statue en marche, apanage d'une héroïne d'un roman de Monique Saint-Hélier qui plaisait tant à Roland. Sa préférence allait au caractère de Carole, belle jeune fille, pleine des plus nobles vertus, mais il avait un faible pour la troublante Catherine, et me donna son prénom. Associé au nom de Gri (amputé de sa moitié) qui figure dans chacune de ses lettres, il est devenu totalement mien.
                                *
    Fermant les yeux, Mme P. s'imprégna des fluides de l'image. D'une voix toute changée, elle murmura :
    – C'est papa qui en fera une tête quand il me retrouvera. Pauvre papa. Laisse-moi tout de même en paix, Catherine. Ne m'appelle pas. Je suis toujours à tes côtés, et près de maman aussi puisque je puis être partout à la fois. Tu en auras bientôt la preuve formelle, mais il faut que j'apprenne, moi aussi, à me manifester. Nous sommes comme deux écoliers. Nos classes ne sont séparées que par une mince cloison. Sois patiente. Je t'ai promis de veiller sur toi. Vivant, je ne le pouvais. Esprit, j'aurai tous les pouvoirs. Poursuis tes promenades au Bois, je marche à tes côtés. Je ne m'arrête qu'à la porte du cimetière. C'est un endroit horrible. Bientôt, je t'enverrai un oiseau. Ne lui donne pas mon nom.
    C'était difficile, car je le nommai, lui, Zoizeau.
    Dans la rue du retour, je gambadais comme une petite folle, soutenue par un bras ferme dont je sentais l'étreinte sans pouvoir fixer son dessin.
    Nous étions convenus, quelques semaines plus tôt, de nous rendre ensemble à une représentation d'Antigone. on jouait à bureaux fermés.
    Je retins deux orchestres au Théâtre de l’Atelier tout fourmillant pour moi de souvenirs, n'en occupai, bien entendu, qu'un seul.
    Les spectateurs, faute de place, étaient assis par terre. Une dame s'étonna de cette vacance, parlementa avec moi qui, du geste, lui faisait signe de s'abstenir, puis, autorisée par une ouvreuse, s'assit enfin, se redressa avec un léger cri, comme mordue par un aspic. Durant les trois actes, malgré la gêne éprouvée par l'inconfort de la position, nul ne se risqua à occuper ce fauteuil. Mes doigts, sur une main invisible, se resserraient aux passages qui nous avaient, isolément, bouleversés, et je sanglotais sans retenue lorsque j'entendis Monelle Valentin dire à Le Gall (Hémon) : « On est tout seul, Hémon, le monde est nu. » Brusquement je redécouvrais qu'en vérité je l'étais, perdue moi aussi, affreusement, dans une salle de spectacle, fantôme de vivante, escortée par un fantôme de mort.
    Mes amis, j'en avais beaucoup à l'époque, remarquaient à peine la modification de mon caractère et de toute ma personne. Si l'on veut bien se reporter à l'époque, on comprendra que chacun déchiré par ses propres deuils, dévoré d'espoir, pris dans la tornade des tourments sinon des soucis de révision civique, avait d'autres chats à fouetter. Ce que la guerre avait préservé fut détruit par la libération. D'éclatantes ruptures clôturaient des dîners bon-enfant, des réconciliations spectaculaires auguraient d'accords nouveaux. J'excepte mon ami René-M. Lefebvre, tellement au-dessus de la mêlée qu'il décourageait les moins ostracistes.
    Dignimont, que je fréquentais assidûment, me conta un jour sa visite à une voyante. Elle lui avait lu dans les mains. Nous courions tous ces antres plus ou moins cotés, plus ou moins clandestins, échangeant des adresses, d'où nous revenions ravis ou furards. Lucette, sa femme, présente à notre entretien, venait de s'entendre dire qu'elle pourrait bien être la victime d'une vilaine jalouse. J'examinai sa paume, et, forte de mes récentes études, sérieusement conduites, lui annonçai une blessure par arme à feu, ajoutant qu'elle ne toucherait pas son visage. Je doute qu'elle eût préféré être (hypothétiquement) défigurée par une rivale inconnue, ce qui eut eu plus de panache, du moins prit-elle légèrement mon avertissement.
    Vingt-quatre heures plus tard, alors que se déroulaient autour de Notre-Dame des combats de rues, elle reçut, par ricochet, une balle qui lui traversa la main, lui coupant un doigt. Elle était, je le précise, dans l'atelier de son mari, au troisième étage, et non à la fenêtre. Ma réputation s'établit sur ce fait, car on en parla beaucoup, et désormais l'on m'accorda un peu plus de considération.
    A intervalles réguliers, j'allais reprendre courage et crédibilité chez Mme P... Entre temps, les deux s'effondraient. Roland m'était apparu pour me signifier que je n'avais plus droit qu'à un quart d'heure de conversation quotidienne, amplement suffisant pour guider mes premiers pas vers une application de mes facultés. J'étais atterrée.
    L'oiseau promis brillait par son absence.
    Les battements de mon cœur scandaient mon ascension vers le logis. La courte attente à la porte me paraissait interminable. Introduite, je caressais distraitement les fourrures amoncelées, repoussées pour faire place à un étrange appareil : un oui-ja, sorte de plaquette de bois pourvue de roulettes, qu'elle dirigeait vers les lettres d'un alphabet. En bas du carton, un Oui et un Non. Véloce, sa main courait sur le clavier, formant des mots qu'elle énonçait, volubile interprète de visiteurs invisibles, impatients de se faire connaître. Mon sang se glaçait dans mes veines. Je sentais comme une bousculade où manquaient les vociférations pour la rendre effective. Ces phrases qui s'enfilaient les unes au bout des autres, sans ordre, ne me convainquaient guère de la véracité des messages. On n'y parlait pas de moi.
    Je fus ramenée à plus d'humilité.
    – Priez, me dit Mme P. Les esprits se plaignent de votre tiédeur. C'est le tout-venant qui se manifeste, et nous allons être envahies par les larves.
    Après plusieurs essais infructueux, j'en vins à user de cet instrument. Des picotements gagnaient le bout de mes doigts, et le oui-ja partait dans toutes les directions. Je sus qu'il n'y avait point de subterfuge. Une force incontrôlable s'emparait de moi.
    Je notai une phase ordurière, suivie d'un nom « Nénesse » et bornai là mes tentatives.
    – Vous êtes pourtant un médium écrivain, m'assura Mme P. Nous recommencerons l'expérience avec d'autres moyens. Ne soyez pas trop pressée.
    Je partis cependant sur une meilleure impression. Elle m'annonçait le programme de la semaine. Il se vérifia exact en tous points. Exact et terrible, car en permanent contact avec les défunts, je n'éprouvais plus qu'indifférence pour ceux qui profitaient largement de la vie. Le pauvre Raoul était de ceux-là. Il fallait que je fusse devenue bien cruelle pour lui en faire grief.

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Religions pas mortes (L'Œuvre, 10 juin 1943)

Publié le par antoiniste

Religions pas mortes (L'Œuvre, 10 juin 1943)

Religions
pas
mortes

Le Père Antoine
guérit toujours

    Il y avait une fois, en Belgique, un brave homme qui était ouvrier métallurgiste de son état. Il s'appelait Antoine.
    Probe et bon, pratiquant la charité, il eût vécu heureux, sans une maladie d'estomac qui le minait lentement.
    Or, un jour, une brochure spirite lui tomba entre les mains. Antoine la lut, et de ce jour, se passionna pour l'Au-delà. Il fit tourner les tables, entra en conversations avec les esprits, qui lui enseignèrent que la maladie n'existait pas et que seul le péché était réel. Antoine s'appliqua dès lors à se délivrer du péché... et fut guéri…
    Fort de sa nouvelle croyance, il n'eut plus d'autres soins que de la répandre autour de lui. Par la prière, par la foi, en un mot, par la délivrance du péché, il opéra des miracles, rendant l'ouïe aux sourds, la vue aux aveugles, la marche droite aux boiteux. Ce qui eut bientôt pour résultat de le faire comparaître devant les tribunaux pour exercice illégal de la médecine. Mais comme Antoine ne prescrivait aucune médication, médecins et jugent en furent pour leurs frais... et le guérisseur fut acquitté.
    Des disciples se groupèrent autour de lui, l'ancien ouvrier métallurgiste devint le « Père », sa femme ne fut plus appelée autrement que la « Mère », et des églises commencèrent à s'élever.
    Aujourd'hui, le culte antoiniste compte de par le monde environ trois millions de fidèles et plusieurs centaines d'églises.
    Je suis allée rendre visite, rue Vergniaud, à la cathédrale antoiniste. C'est une petite construction, très sobre, un jardinet entoure le parvis ; une flèche sans croix ni coq pointe vers le ciel.
    Dans une espèce d'antichambre claire et nue, deux sœurs sont là, en longues robes noires et petits bonnets ruchés d'où tombe un voile également noir. Avec obligeance et douceur, l'une d'elles m'ouvre la porte de la chapelle.
    – Allez vous asseoir sur le premier banc à votre gauche ; quand la petite porte s'ouvrira, vous entrerez, la sœur desservante vous renseignera.
    J'obéis. C'est une salle très claire, dont une tribune fait le tour, soutenue par des colonnes. Au fond, une chaire avec un petit escalier qui lui donne accès. Devant la chaire, un pupitre élevé. Sur le mur, au-dessus en énormes caractères, l'inscription suivante :

L'AUREOLE DE LA CONSCIENCE
Un seul remède peut guérir l'Huma-
nité, la Foi ; c'est de la Foi que
naît l'Amour, l'Amour qui nous
montre dans nos ennemis, Dieu
lui-même, etc...

    Une propreté méticuleuse, des bancs de bois qui reluisent ; des carreaux dépolis qui remplacent les vitraux. C'est bien ici un hôpital des âmes...
    Et justement, quelques âmes sont là, qui prient en silence, les yeux lointains ou fermés (car ici, pas la plus petite effigie où le regard puisse s'accrocher). Il y a une vieille femme, les mains croisées dans un fichu ; un jeune couple à l'air grave ; une ménagère qui a posé près d'elle son filet à provisions ; une longue femme triste qui dut être belle. De temps en temps, la porte de la chapelle s'ouvre, et la sœur qui m'a introduite appelle d'une voix assourdie un numéro. Aussitôt, la personne munie du jeton correspondant au numéro se lève, remet le jeton à la sœur, et disparaît.
    Voici la petite porte qui s'ouvre. Une sœur très âgée et toute petite me fait signe d'entrer ; je me trouve avec elle dans une pièce minuscule où se voit un unique escabeau. Faut-il, dois-je m'y asseoir ?...
    – Que désirez-vous, sœur ?
    – Madame, ma sœur... je voudrais que vous me définissiez le culte antoiniste...
    C'est l'enseignement du Père, répond-elle sans hésitation ; et l'enseignement du Père, c'est l'enseignement du Christ révélé à cette époque par la foi... Tous les dimanches, à 10 heures, a lieu l'enseignement du père. Un frère monte au pupitre, et prie à haute voix. Les fidèles l'écoutent debout et s'associent à sa prière. Tous les autres jours, les temples sont ouverts aux personnes souffrantes, du matin jusqu'au soir : le frère ou la sœur de service les reçoit gratuitement, et les aide à retrouver la santé de l'âme, parfois aussi celle du corps quand celle-ci dépend de celle-là.
    – Y a-t-il longtemps que le fondateur est mort ?...
    La petite sœur fronce les sourcils :
    – Il y a voyons, une trentaine d'années que notre Père s'est désincarné...
    Et la petite sœur de me munir d'une brochure bleue, Fragments de l'enseignement révélé par le Père ; d'une brochure verte, Révélation par le Père ; et d'un journal, le journal des Antoinistes, appelé l'Unitif.
    Gentiment, elle me raccompagne à travers la chapelle. Dans l'antichambre, une porte s'ouvre, et une « malade » sort d'une petite pièce qui me paraît aussi sommairement meublée que celle où j'ai été reçue. Un frère s'y tient, tête nue, vêtu d'une redingote boutonnée jusqu'au col. La porte se referme doucement. Et il y a, sur le visage de la femme, une expression d'apaisement infini. Peut-être un nouveau miracle du Père...
                                                                   Cl. Pascal.

L'Œuvre, 10 juin 1943

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Louanges (Psaumes) 23.1 (traduction par André Chouraqui)

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Mizmor l'David Hashem Roi

Psaume 23

מִזְמור לְדָוִד, ה׳ רֹעִי

תהילים כ"גג

Mizmor le'Dovid,

Hashem ro-i lo echsar.

Binot desheh yarbitzeini,

al mei menuchot yenahaleini.

Nafshi yeshovev yancheini

bemagalei tzedek lema'an

shemo.

Gam ki elech be'gei

tzalmavet, lo ira ra

ki atah imadi, shivtechah

u'mishantechah hemah

yenachamuni.

Ta'aroch lefanai

shulchan neged tzor'rai

dishanta vashemen

roshi, kosi rivaya.

Ach tov va'chesed

yirdifuni kol yemei chayai

ve'shavti be'veit Hashem

l'orech yamim.

מִזְמור לְדָוִד

ה׳ רֹעִי לֹא אֶחְסָר

בִּנְאוֹת דֶשֶׁא יֵרְבִּיצֵנִי

עַל-מֵי מְנֻחוֹת יְנַהֲלֵנִי

נַפְשִׁי יְשׁוֹבֵב, יַנְחֵנִי

בְמַעְגְלֵי-צֶדֶק לְמֵעֵן

שְׁמוֹ

גַם כִּי-אֵלֵךְ בְּגֵיא

צַלְמָוֶת לֹא-אִירָא רָע

כִּי-אַתָּה עִמָדִי, שִׁבְטְךָ

וּמִשְׁעַנְתֶּךָ הֵמָה

יְנַחֲמֻנִי

תַּעֲרֹךְ לְפָנַי

שֻׁלְחָן נֶגֶד צֹרְרָי

דִשַנְתָּ בַשֶמֶן

רֹאשִי כּוֹסִי רְוָיָה

אַךְ, טוֹב וָחֶסֶד

יִרְדְפוּנִי כָּל-יְמֵי חַיָי

וְשַׁבְתִּי בְּבֵית-ה׳

לְאֹרֶךְ יָמִים

source : http://zemirotdatabase.org/view_song.php?id=28

 

1 Chant. De David.
2 IHVH-Adonaï est mon pâtre, je ne manque de rien. Au gazon des oasis, il me fait reposer ; il me dirige sur les eaux du repos.
3 Il restaure mon être et me mène aux rondes de justice, à cause de son nom.
4 Oui, je vais aussi au val d’ombremort, mais je ne frémis pas du mal, oui, tu es avec moi ; ton sceptre, ta houlette me réconfortent.
5 Tu ranges en face de moi une table devant mes oppresseurs ; tu parfumes ma tête d’huile, ma coupe est pleine.
6 Le bien, le chérissement me poursuivent tous les jours de ma vie ; j’habite la maison de IHVH-Adonaï à longueur de jours.

Texte de la Version André Chouraqui

 

Copyright © Édition du Cerf

source : https://www.levangile.com/Bible-CHU-19-23-1-complet-Contexte-non.htm

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faux Père Antoine en Bretagne

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Père Antoine : faux prêtre mais vrai escroc

Auteur : Gérard LEBAILLY.

Drôle de paroissien, ce pseudo-prêtre catholique d'une occulte église belge qui monnayait son entregent avec le ciel !

Absent, mais défendu par Me Gédouin Bataille, un Malouin de 76 ans est poursuivi pour escroquerie. Il était présenté dans une vieille publicité d'horoscopes comme le « père Antoine », paré de tout un attirail pseudo-ecclésiastique : un habit sacerdotal et un bréviaire en mains, entouré de croix, se déclarant pèle-mêle comme diacre, sous diacre, mage religieux, exorciste et membre de la « petite église vieille apostolique », située hors de l'Hexagone.

Il y avait là de quoi convaincre une pauvre veuve de 75 ans pour lui proposer un secours spirituel, à la suite du deuil de sa fille. Il lui demandait 600 € pour, selon les versions, la mettre en relation avec des moines bouddhistes, ou célébrer 63 messes. Intrigué, le neveu de la septuagénaire a interrogé l'évêché sur la qualité de prêtre prétendue. Il a appris que non seulement il n'était pas référencé comme prêtre catholique, mais que l'intéressé avait déjà été condamné sous cette identité : 8 mois de prison ferme et 15 000 € d'amende en cour d'appel à Rennes pour avoir commis un abus de faiblesse sur une victime de 91 ans, en détournant 230 000 €.

Les enquêteurs ont reçu de sa part des déclarations surprenantes et parfois contradictoires, par exemple qu'il était en fait... protestant, mais également retraité (700 € par mois d'une église belge), arrondissant certes ses fins de mois par du télétravail spirituel, mais en payant les impôts afférents. Ils ont aussi découvert que l'homme était à cette époque sous bracelet électronique !

Délibéré au 12 juillet

La défense demande la mansuétude pour son client, honnête homme, estampillé membre d'une communauté religieuse belge, et quasi victime de la naïveté de ses ouailles. Une belle âme, en résumé, déclarant par exemple dans sa publicité « plutôt que de maudire les ténèbres, allume une bougie ».

Le procureur a réclamé 100 jours/amende à 6 € pour son « imposture ». Le tribunal correctionnel de Saint-Malo met son jugement en délibéré au 12 juillet.

 

Publié le 17/06/2016 à 05:58

 

https://www.ouest-france.fr/bretagne/pere-antoine-faux-pretre-mais-vrai-escroc-4310514

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Être Fraterniste (Le Fraterniste, 28 novembre 1913)

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Être Fraterniste (Le Fraterniste, 28 novembre 1913)

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Etwas vom Antoinismus (Psychische Studien-Heft 7-Juli 1912)

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Etwas vom Antoinismus (Psychische Studien-Heft 7-Juli 1912)

Etwas vom Antoinismus.

Mitteilung von Dr. med. Franz Freudenberg, z. Z. in Brüssel.

    Unter dem Titel: „Belgien besitzt eine neue Religion“ bringt die Nummer vom 1. Januar 1911 des „Echo du merveilleux" einige Mitteilungen über die „Antoinismus“ genannte Bewegung in Belgien, über welche unsere Leser wohl schon Einiges aus der Tagespresse, z. T. auch vielleicht durch meinen Artikel im Februarheft der „Ubersinnlichen Welt“ etwas erfahren haben.
    Das „Echo“ bringt den Wortlaut der bei der belgischen Repräsentantenkammer eingereichten, mit der für dieses Land unerhörten Zahl von 160,000 Unterschriften bedeckten Adresse, worin die Anhänger des großen „Heilers“ um staatliche Anerkennung ihres besonderen Kultus und um das Recht, weitere Kirchen zu erbauen, nachsuchen. Eine Kirche in Jemappes-sur-Meuse, dem Wohnort des großen Heilers, besitzt der Antoinismus bereits. Fast alle Unterzeichner der Adresse und Anhänger des Kultus sind geachtete Leute; auch höher Gebildete in größerer Zahl befinden sich unter ihnen: Lehrer, Ärzte, Offiziere etc. Tausende von Heilungsattesten sind der Petition beigefügt, unterzeichnet von angesehenen Ärzten. Auch ein oder sogar zwei Abgeordnete sind Antoinisten. Da Belgien nur 20000 Israeliten und 15000 Protestanten zählt, so stellt der Antoinismus die zweitgrößte Kirchengemeinschaft des Staates vor. *)
    Die Erscheinung Antoine’s, des großen Heilers, nicht minder aber die Entwickelung des „Antoinismus“, ist in psychologischer Beziehung eine hochinteressante. Deshalb hat das „Echo“ denn auch kein Bedenken getragen, seinen Mitarbeiter, Herrn Jules Bois von Paris, nach Jemappes zu schicken, um den ehemaligen Bergmann und jetzigen Religionsstifter in aller Form zu interviewen. Die gleiche Nummer bringt nun unter dem Titel: „ Ein Besuch. Ein großer Heiler in Belgien“ den Bericht des genannten Gelehrten. Der Name  J u l e s  B o i s  ist allen Lesern, wenn nicht anderweitig, so doch durch jene Wette betreffend kontrollierte Bewegung von Gegenständen ohne Berührung bekannt. Ohne jede Frage ist Jules Bois ein feiner Kopf, ein scharfsichtiger Beobachter, ein logischer Denker. Er ist nebenbei auch noch ein gewandter Schriftsteller und anregender Erzähler. Ich würde daher die Leser dieser Zeitschrift tatsächlich um einen Hauptreiz des ganzen Berichtes bringen, wenn ich ihn nachstehend nicht in seinem vollen Wortlaute wiedergeben würde. Auch der Passus, in welchem er à la Molière die Ärzte aufs Korn nimmt, mag ruhig mit unterlaufen. Ja, noch mehr als das, er sei ihm verziehen. Ist es doch ein erhebendes Gefühl, sich großmütig zu zeigen, zumal es so wenig kostet, als ein klein bischen Selbstüberwindung. Nur wollen wir hoffen, daß Freund Bois nicht eines Tages durch ein gelegentliches Zusammentreffen mit einem Auto oder durch einen kleinen innerlichen Verdruß, wie sich solche bisweilen mit den Jahren einzustellen pflegen, veranlasst werden möchte, seine Ansicht einigermaßen zu revidieren. Man munkelt allerhand aus den letzten Tagen der verflossenen Miß  E d d y. Doch genug der Präambeln, zur Sache!
    »Im ganzen Condroz sagte man mir:    „Besuchen Sie Louis  A n t o i n e, er ist der größte Heiler Belgiens.     Er verrichtet Wunder wie die berühmtesten Thaumaturgen. Er besitzt kein Wissen, außer dem, welches seinem Instinkt entstammt, oder wie die Spiritisten sagen, von seinem Führer ausgeht.“    Ich persönlich habe eine gewisse Schwäche für die Heiler. Sie werden allgemein von den Ärzten, ihren Konkurrenten, verfolgt und tuen oft ebensoviel Gutes wie diese.    Wer hätte nicht den Zuaven  J a k o b  gekannt, der Zeiten epochaler Berühmtheit erlebte? In Lyon behandelte vor einiger Zeit  B o u v i e r  täglich mehrere Hunderte von Kranken, und vor einigen Jahren behauptete zu Paris ein bizarrer Amerikaner, der unter dem Pseudonym  S a n k t  P a u l  auftrat, daß aus seiner Hand, die nur aus 3 Fingern bestand, heilkräftige fluidische Ströme ausflössen.

*                             *
*

    Als ich, von Lüttich herkommend, auf der kleinen Station Jemappes-sur-Meuse ausstieg, fragte ich den Stationsvorsteher:    „Kennen Sie Louis  A n t o i n e?“    „Ob ich den kenne",    antwortete dieser, „man spricht von ihm in ganz Belgien.    Er wohnt 200 Meter von hier und heute Nachmittag treffen Sie ihn inmitten seiner Patienten.“ Hinter der Bahnsteigsperre sah ich Léon  F o c c r o u l e, den Vorsitzenden des Spiritisten vereins zu Poulseur. Ich brauchte mich also nicht weiter nach einem Cicerone umzuschauen. Seine rundlichen Augen unter den gefalteten Augdeckeln strahlten von Klugkeit und Wohlwollen. Für ihn ist Louis  A n t o i n e  eine Art Heiliger, ein Priester der Laienkunst, der mit vollkommener Uneigennützigkeit für das Wohl der Menschheit tätig ist.
    Wir schritten durch den Rauch der Fabriken über die Eisenbahngeleise, über geschwärzte Erde, bevölkerte Straßen entlang. Bisweilen zogen sich langsam bewegende Frauen an uns vorüber, mit einem Stecken auf der Schulter, von den bis zu den Hüften mächtige Eimer herabhingen. Die Sonne schien nur trübe; die Fabrikschlote erhöhten die traurige Stimmung und erfüllten alles mit Dunst. Mir kam das geistreiche Wort des belgischen Sozialisten  D e m b l o n  in den Sinn: „Der Mystizismus entwickelt sich meist in den Städten, wo es allzuviel Rauch gibt.“    Das wäre also der Grund, warum dieses so praktische, ziemlich sinnliche und feinschmeckerische Belgien seine Kohlenreviere von Phantomen befallen sieht. –
    An einer Kreuzwegecke zeigte sich ein Haus von offiziellem Anstrich, das etwa wie eine Klinik oder ein kleines Gemeindehaus ausschaute.    Die Türe steht offen.  F o c c r o u l e  spricht auf Wallonisch mit einigen Leuten, die vor einem benachbarten Wirtshaus an Tischen sitzen. Die Geuze-lambic **) gestattet den zahlreichen Pilgern behaglich den Augenblick abzuwarten, in welchem ein jeder der Reihe nach empfangen wird.    Im Warteraum eine Unmasse von Frauen. Die Klientinnen stellen die verschiedenartigsten Typen dar: von der Frau des Werkmeisters, schon gut bürgerlich ausschauend, im Hut und mit einem Korsett, das sich unter dem Kleid wie ein Panzer abhebt, bis zu den niedrigsten Arbeiterfrauen, mit ihren grobgewebten Shawltüchern, ihren Holzschuhen und den zerzausten Haaren, deren fehlender Glanz die seit lange versäumte Pflege beweist. Sie haben ihren durch Stillen erschlafften Brüsten Lumpen untergelegt, die sich bei den Erschütterungen durch die Atmung und den Herzschlag auf und nieder bewegen. Die Stille wird nicht einmal durch Kindergeschrei gestört. Einige Greisinnen sind auf ihren Regenschirm gelehnt eingenickt und schrecken jählings auf, wenn sich im Hintergrund die Türe öffnet, um einen Wundergeheilten heraus und einen andern Leidenden eintreten zu lassen.
    Ich erlangte Zutritt durch die Kulissen der magnetischen Offizin, nämlich einen engen Hausflur, in welchem als einziger Schmuck ein offenes Faß mit Kehricht steht. Dieser Gang führt nach dem Häuschen, welches Louis  A n t o i n e  bewohnt. Nur eine Stube, ärmlich und nackt, worin seine Frau selbst kocht.

*                             *
*

    Ich habe erraten, daß mich  F o c c r o u l e  als einen Quasi-Adepten vorgestellt hatte. Louis Antoine empfing mich mit Sympathie. Er ist mikrozephal, die Haare kurz geschoren, der Bart meliert, und etwas Gräuliches, wie soll ich sagen, umfließt seine ganze Person. Ohne Zweifel rührt es von Alter her, welches seinem Haare die Farbe und seinen Blick den Glanz genommen hat, vom Rauch, der ganz Jemappes erfüllt und Menschen und Gegenstände einhüllt. Er spricht mit einer gewissen Schwierigkeit, sei es, daß er mit dem Französischen nicht recht vertraut ist, sei es, daß seine Nervosität, die immer hervorzutreten droht, seinen Worten den zittrigen Charakter verleiht.
    „Entschuldigen Sie“, sagte er zu mir, „ich kann Ihnen nichts antworten, ehe ich ,Ihn‘ konsultiert habe. Ich tue nichts ohne ,Ihn‘.“     Louis  A n t o i n e  sprach solcher Gestalt geheimnisvoll von seinem geistigen „Führer“, den er nicht recht zu benennen weiß; bald ist es für ihn die Seele des Pastors von Ars, bald die des Dr.  D e m e u r e, deren Kreidebilder im Wartezimmer an der Wand hangen, neben Plakaten gegen den Alkoholismus.    Dieser „Geist“ war mir offenbar nicht feindlich gesinnt, denn der Heiler, welcher wußte, daß ich mit dem nächsten Zuge wieder zurückfahren mußte, empfing mich fast sofort im Wunderzimmer.
    „ ,Er‘ erscheint mir“, sagte er, „wie eine leuchtende Wolke, wenn meine Kur gelingen soll; aber wenn diejenigen, welche zu mir kommen, keinen Glauben haben, so verläßt nich mein Führer. Ich stehe dann allein da, und aus mir vermag ich wenig.“    Sie sind also kein Magnetiseur?“ „Oh doch, aber zum wahren Louis  A n t o i n e  bin ich erst geworden, seit ich den Glauben habe. Der Glaube ist es, der uns heilt.    Wenn wir glauben, daß wir nicht mehr krank sind, so verschwindet die Krankheit. Wir sind geheilt kraft unseres Glaubens. Je mehr Erfolg ich hatte, desto größer wurde mein Vertrauen und mithin um so stärker nein Erfolg.“
    Louis  A n t o i n e  erklärt mir, daß er Arbeiter in einem Walzwerk war. Das Feuer, worin die heidnischen Salamander tanzen, der Rauch, welcher Phantomen Körperanschein gibt, haben allmählich diese Seele beeindruckt, die unwissend war, aber im Zusammenhang mit der allgemeinen Natur stand. Und die Natur des Alls liebt es, den geistig Einfältigen ihre Geheimnisse ins Ohr zu raunen.
    Dies erzählte er mir mit seiner gleichfalls rauhen, verschleierten Stimme, unter plötzlichen Stockungen und Unterbrechungen.    Wenn man nach Hause kam und von dem Walzwerk träumte, dann hatte man manchmal das Erinnerungsbild aller dieser Funken in den Augen. Während der Nacht, beim Schlaf, schienen sie Sternen zu gleichen. Diese Sterne sagten mir: „Merke wohl auf, Louis Antoine, und fasse es. Das Hüttenfeuer macht das Eisen schmiedbar und der Mensch macht alsdann aus ihm, was er will. Deine Seele ist auch ein Feuer.    Wir verleihen dir die Macht, den Stoff geschmeidig zu machen, das Fleisch der Andern; und die Tauben werden hören und die Lahmen wandeln!“ –
    Eine Mutter tritt mit ihrem Kinde ein.    Der Kleine hat verbogene Beine und sein Leib ist mit roten Flecken überdeckt, das erbärmliche Produkt eines Daseins ohne Hygiene und entarteter Vorfahren.    Louis  A n t o i n e  legt auf diese entstellten Glieder seine erlösende Hand. Der Kleine zuckt von Zeit zu Zeit wie unter einer Versengung zusammen. Alsdann befiehlt ihm der Wundertäter zu gehen, ja selbst zu laufen. Er geht, er läuft in der Tat mit seinen elenden krummen Beinen. Es geht wahrhaftig besser, er lacht, er springt in die Arme Antoine’s mit jener Art instinktiver Erkenntlichkeit, welche die Kinder [wie schon die Tiere – Red.] dem bezeigen, der ihnen Gutes tut. Er ist freilich nicht geheilt, aber elektrisiert. Die Mutter weint vor Freude. Die Luft ist günstig für das Wunder rund um diesen Thaumaturgen herum, der da erklärt: „Er wird gesund, wissen Sie wohl; er wird laufen wie ein Häschen.“ Die Frau in Tränen und das Kind galvanisiert durch den Willen des Operateurs und den unklaren Glauben der ganz Kleinen, welche die Schwere ihres Leidens nicht kennen. Es schließt sich eine Befragung über die Ernährungsweise an.  A n t o i n e  verbietet Schweinefleisch und gestattet nur eine Kartoffel mit Butter, aber ohne Schmalz. Diese kulinarischen Details werden mit einer Andacht angehört, als ob sie aus dem Munde eines Gottes kämen.
    Jetzt ist die Reihe an einer Alten. Louis  A n t o i n e  berührt sie an der Stirne.    Eine der Gaben, deren sich der Wundertäter rühmt, ist, durch Intuition die Krankheiten im Körper abzulesen. Diese Patientin ist ganz und gar gläubig.    Unter ihrer schwarzen Haube belebt sich ihr Gesicht, starr und gelehrig, voll Vertrauen.    Nach Verlauf einer Minute trägt  A n t o i n e  seine Diagnose vor.    Er hat mit hinlänglicher Genauigkeit die Leiden dieser wackeren Frau und den Sitz des Übels entdeckt. Sie ist ganz aufgelöst. Jedesmal, wenn der Heiler ein Krankheitssymptom aufzählt, vergrößert sich ihre Begeisterung und schließlich ruft sie mit ihrer rauhen Bauernstimme:    „Ja, so ist es! Ja, so ist es!“    Aber Louis  A n t o i n e  dringt in sie: „Man muß die Wahrheit sagen! Ist es wirklich das, was Sie fühlen? Wir dürfen die Unwahrheit nicht verbreiten. Die Wahrheit hält uns oben.“ –
    Der Sekundärzug, der mich von Jemappes-sur-Meuse nach Lüttich zurückführen soll, pfeift schon in der Ferne; drum heißt es: Schluß machen! Ich frage  A n t o i n e, was er von den Ärzten hält, seinen großen Kollegen und Feinden. Er sagt nichts Übles. Dieser Magnetiseur hat ein christliches Herz.    „Jene behandeln bei den Krankheiten die Resultate, ich befasse mich mit ihren Ursachen“, sagt er mit einem gewissen Stolz.    Louis  A n t o i n e  ist ein Philosoph.    „Ihrer hundertundfünfzig haben eine Petition gegen mich unterzeichnet; meine Sendung stört sie. Ich bin nur zu einer Geldbuße von wenigen Francs verurteilt worden und noch dazu nur bedingungsweise. Man weiß, daß ich kein Geld verlange, und da ich keine Heilmittel verabreiche, was könnte man mir vorwerfen?“    Die Alte hat einige Sous in die Sparbüchse geworfen, die auf dem Kamin steht. Das ist alles, was dieser mystische Philanthrop annimmt. „Bevor Sie gehen, nehmen Sie noch mein Blatt.“
    Louis  A n t o i n e  hat sich in das niedrige und dunkle Zimmer begeben, worin seine Frau das Abendessen kocht. Ich stehe aufs neue in dem schmalen Gange, den das Kehrichtfaß verengt.    Der Wundertäter kommt mit einer Druckschrift zurück, welche den Titel trägt: Erkenne dich selbst! Ich werfe einen Blick auf dieses Blatt, angefüllt mit jenen weitschweifigen Phrasen, zu denen die spiritualistischen Doktrinäre das Rezept besitzen.    Es dürfte das keine Ausarbeitung von Louis  A n t o i n e  sein. Ich vermute, daß er schreibt, wie er spricht, d. h. schwerfällig. Sein Benehmen, seine Umgebung, seine Haltung, seine Worte, das ist's, was mir an ihm gefallen hat.    Eine große Einfalt, selbst Naivität und Illuminismus, aber ein braver Mann, ein wahrhaft braver Mann, der den doppelten Vorzug besitzt, zugleich unwissend und gläubig zu sein.    Und hierauf beruht vielleicht seine Wunderwirkung. – Ich mußte in weltferne belgische Dörfer gehen, um diesen Glauben zu finden. Ich sage mir, daß Louis  A n t o i n e  über eine unberechenbare Kraft verfügt.   C h a r c o t  begriff am Ende seines Lebens die weiten Grenzen dieses Hypnotismus, den er gewißermaßen zu seinem Eigentum gemacht hatte und der lediglich der vorläufige Ritus des metapsychischen Geheimnisses ist. Jenseits aber liegen Königreiche.
    C h a r c o t  verfaßte in einer englischen Zeitschrift eine berühmt gewordene Abhandlung, betitelt: „Die Glaubensheilung.“ Dieser geistvolle Beobachter schickte verzweifelte Krankheitsfälle nach Lourdes, wenn er bemerkte, daß die Betreffenden die Fähigkeit besaßen, zu „glauben“, worin wahrhaftig eine wirksame Gabe liegt, welche durch die religiösen Übungen, durch die Pilgerfahrt, die Berührung mit so vielen andern überzeugten Personen genährt und gesteigert wird. Sie hat ihren Sitz in unserem Unterbewußtsein. Der Glaube versetzt Berge, so sagt man. Er kann vor allem zur Gesundheit verhelfen, welche selbst eine geheime Quelle des Lebens ist.«

 

*) Vergl. Febr.-Heft cr., K. Not. g), S. 127. - Red.

**) Geuze-lambic ist ein kräftiges, sehr erfrischendes Bier, welches nur in Belgien, besonders gut nur in Brüssel hergestellt werden kann. Mit der Leipziger Gose hat es nur eine entfernte Aehnlichkeit. Es ist sehr reich an Milchsäure und wird gleich dem Burgunder aus in Körbchen liegenden Flaschen serviert. – Fr.

 

Psychische Studien, Heft 7, Juli 1912

 

Traduction :

À propos de l'Antoinisme

Message du Docteur en médecine Franz Freudenberg, actuellement à Bruxelles.

    Sous le titre : "La Belgique possède une nouvelle religion", le numéro du 1er janvier 1911 de l'"Echo du merveilleux" apporte quelques nouvelles sur le mouvement en Belgique appelé "Antoinisme", dont nos lecteurs ont probablement déjà appris quelque chose dans la presse quotidienne, en partie peut-être aussi par mon article dans le numéro de février du "Ubersinnliche Welt".
    L'"Echo" reprend le texte de l'allocution présentée à la Chambre des représentants de Belgique, couvert par 160 000 signatures, nombre sans précédent pour ce pays, dans laquelle les adeptes du grand "guérisseur" demandent la reconnaissance par l'Etat de leur culte particulier et le droit de construire davantage d'églises. L'antoinisme a déjà une église à Jemappes-sur-Meuse, la résidence du grand guérisseur. Presque tous les signataires de l'adresse et les adeptes de la secte sont des personnes respectées ; on trouve également parmi eux un grand nombre de personnes ayant fait des études supérieures : des enseignants, des médecins, des officiers, etc. Des milliers de certificats de guérison sont joints à la pétition, signés par des médecins respectés. Un, voire deux députés sont également antoinistes. Comme la Belgique ne compte que 20 000 Israélites et 15 000 Protestants, l'antoinisme représente la deuxième plus grande communauté religieuse de l'État. *)
    L'apparition d'Antoine, le grand guérisseur, mais non moins le développement de l'"antoinisme", est très intéressant sur le plan psychologique. C'est pourquoi l'"Echo" n'a pas hésité à envoyer son collaborateur, M. Jules Bois de Paris, à Jemappes pour interviewer de manière formelle l'ancien mineur et actuel fondateur de la religion. Le même numéro porte désormais le titre : "Une visite. Un grand guérisseur en Belgique" apporte le rapport de l'érudit susmentionné. Le nom de J u l e s  B o i s est connu de tous les lecteurs, sinon autrement, du moins grâce à ce pari concernant le mouvement contrôlé d'objets sans contact. Sans aucun doute, Jules Bois est un esprit fin, un observateur attentif, un penseur logique. Il est également un écrivain habile et un conteur stimulant. Par conséquent, je priverais effectivement les lecteurs de ce magazine de l'un des principaux attraits de l'ensemble du rapport si je ne le reproduisais pas dans son intégralité ci-dessous. Même le passage dans lequel, à la Molière, il vise les médecins, pourrait bien être attaqué. Oui, plus que cela, il lui est pardonné. C'est un sentiment d'élévation que de faire preuve de magnanimité, d'autant plus qu'il coûte si peu de se dépasser. Mais espérons que l'ami Bois ne voudra pas un jour être amené à revoir son opinion dans une certaine mesure par une rencontre occasionnelle avec une voiture ou par un petit mécontentement intérieur, comme ce mécontentement se développe parfois au fil des ans. Il y a des rumeurs de toutes sortes sur les derniers jours de la prédécesseur Miss E d d y. Mais assez de préambules, allons droit au but !

[pour l’article en question, cf. Jules Bois - Le Guérisseur Louis Antoine (1901)  http://antoinisme.blogg.org/jules-bois-le-guerisseur-louis-antoine-1901-a148867618 ]

*) Cf. Cahier de Février, Note g), p. 127. - Rédaction.

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Symbole mineur wallon - El wade di diewe

Publié le par antoiniste

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