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Frans De Ceusterlei 18, 2900 Schoten - Plan cadastral-Kadasterkaart

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Frans De Ceusterlei 18, 2900 Schoten - Plan cadastral-Kadasterkaart

source : bing.com

Frans De Ceusterlei 18, 2900 Schoten

Features
Property type     Property
Lot size     377m2
Parcel width     9,8m
Parcel depth     38m
Estimated garden area     263m2
Coordinates     51°14'51.4N 4°27' 41.2E
BacksideGarden orientation     West
Building placement     Semi-detached
Flood-prone area     Not in flood-prone area

https://www.realo.be/en/frans-de-ceusterlei-18-2900-schoten/2145796

    Les données sont inaccessibles sur ici.be.

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Rue Destrée (Jules)/Rue du Chaumonceau 140, 6040 Jumet, Charleroi - Plan cadastral

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Rue Destrée (Jules)/Rue du Chaumonceau 140, 6040 Jumet, Charleroi - Plan cadastral

Rue Destrée (Jules)/Rue du Chaumonceau 140, 6040 Jumet, Charleroi

Caractéristiques
Type de bien     Bien
Bâtiment: 91 m²
Superficie de la parcelle     154m2
Surface estimée du jardin     67m2
Coordonnées     50°26'1.8"N 4°25' 23.5"E
Nombre de façades     Maison individuelle
Zone inondable     Hors zone inondable

https://www.realo.be/fr/rue-destree-jules-140-6040-jumet/442064?
https://ici.be/6040::Rue+du+Chaumonceau::140/fr

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Rue Jacques Rayé 29, 1030 Schaerbeek - Plan cadastral

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Rue Jacques Rayé 29, 1030 Schaerbeek - Plan cadastral

Rue Jacques Rayé 29, 1030 Schaerbeek

Caractéristiques
Type de bien     Bien
Superficie de la parcelle     365m2
Bâtiment: 183 m²
Largeur de la parcelle     12m
Profondeur de la parcelle     32m
Surface estimée du jardin     183m2
Coordonnées     50°52'10.5"N 4°22' 57.6"E
Orientation du jardin/arrière maison     Nord
Nombre de façades     Maison mitoyenne
Zone inondable     Hors zone inondable

https://www.realo.be/fr/rue-jacques-raye-29-1030-schaerbeek/150849?
https://ici.be/1030::Rue+Jacques+Ray%E9::29/fr

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Boulevard Guillaume van Haelen 132, 1190 Forest - Plan cadastral

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Boulevard Guillaume van Haelen 132, 1190 Forest - Plan cadastral

Boulevard Guillaume van Haelen 132, 1190 Forest

Caractéristiques
Type de bien     Maison
Zone constructible     216m2
Superficie de la parcelle     333m2
Bâtiment: 221 m²
Coordonnées     50°49'22.1"N 4°19' 52.7"E
Orientation du jardin/arrière maison     Nord-ouest
Nombre de façades     Maison mitoyenne
Zone inondable     Hors zone inondable

https://www.realo.be/fr/boulevard-guillaume-van-haelen-132-1190-forest/86480
https://ici.be/1190::Boulevard+Guillaume+Van+Haelen::132/fr

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Temple antoiniste de Toulouse (Tweeter Toulousades @TLSgraph)

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Temple antoiniste de Toulouse (Tweeter Toulousades @TLSgraph)

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Kuriose Vereinigung (Escher Tageblatt, 29. September 1924)(eluxemburgensia.lu)

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Kuriose Vereinigung (Escher Tageblatt, 29. September 1924)(eluxemburgensia.lu)

Aus dem Escher Bassin

    Elch-Alzette, den 29. September 1924.
    – K u r i o s e  V e r e i n i g u n g. Hier hat sich eine sogenannte Antoinisten-Vereinigung gebildet, in deren Studienzirkel, der bekannte wegen Kurpfuscherei vom Gericht verurteilte Wunderdoktor Vorträge über seine Lehre: Liebe, Gedächtnis, Gewissen, Glauben und Vertrauen hält. Diese Vorträge werden sich bald auf Spiritismus, Geistererscheinung, Erwecken vom Tode zum Leben, Enthauptungen und dergl. noch mehr ausdehnen. Die Antoinisten tragen sich mit dem Gedanken, in Esch einen Tempel zu errichten.

Escher Tageblatt, 29. September 1924 (source : eluxemburgensia.lu)

 

Traduction :

   Depuis le bassin d'Esch

    Elch-Alzette, le 29 septembre 1924.
    – C u r i e u s e  a s s o c i a t i o n. Il s'est formé ici une association dite antoiniste, dans le cercle d'études de laquelle le célèbre docteur miracle, condamné par le tribunal pour avoir pratiqué des soins curatifs, donne des conférences sur sa doctrine : amour, pensée, conscience, croyance et foi. Ces conférences s'étendront bientôt au spiritisme, aux apparitions d'esprits, au retour de la mort à la vie, à la décapitation et à d'autres sujets similaires. Les antoinistes envisagent d'ériger un temple à Esch.

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La Mort de Gustave Gony, l'Enterrement (Le Peuple, 22 août 1913)

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La Mort de Gustave Gony, l'Enterrement (Le Peuple, 22 août 1913)La Mort de Gustave Gony

L'ENTERREMENT

    L'enterrement du regretté Gustave Gony, secrétaire communal de Seraing, ancien échevin de l'instruction publique et des beaux-arts et ancien vice-président du conseil provincial de Liége a eu lieu jeudi, à 11 heures du matin, au cimetière des Biens-Communaux.
    Simplement, sans presque aucun apparat, comme l'homme qui n'est plus, il s'est déroulé entre deux haies de personnes silencieuses et émues.
    Malgré le caractère tout à fait intime de la funèbre cérémonie et bien que l'heure de la levée du corps n'eût pas été publiée, ses camarades, ses amis, ses collègues sont venus en foule et c'est tout un cortège ému et éploré qui l'a conduit de sa maison au champ des morts.
    La bière avait été exposée dans une place du rez-de-chaussée et disparaissait sous les fleurs exhalant le parfum pénétrant du souvenir. Aucune autre décoration que des plantes vertes.
    Gony avait rêvé cette simplicité poignante pour son départ.
    Mais ses camarades n'ont pu s'incliner totalement sous sa volonté et c'est ce qui explique qu'il s'en est allé parmi les fleurs.
    Nous avons admiré de splendides gerbes de fleurs naturelles de l'administration communale de Seraing à son secrétaire, de la Fédération communale socialiste de Seraing à Gustave Gony et de la Fédération liégeoise du Parti ouvrier à son militant, une couronne rouge et blanche des fonctionnaires et employés communaux à leur dévoué secrétaire et des bouquets petits et grands émanant de l'amitié et des intimes.
    Le deuil était conduit par les deux frères du défunt.
    M. Putzeys, bourgmestre, et les citoyens Pirotte, Henry, Delvigne et Merlot, échevins, suivaient ceux-ci.
    Dans la foule, nous avons noté la présence des conseillers communaux au grand complet, du camarade François Van Belle, secrétaire fédéral, représentant le P. O., de MM. Gauthier, directeur des écoles, Biefnot, directeur des travaux, Génard, commissaire de police et de nombreux compagnons de lutte de Gust. Gony.
    Tout le personnel, employés et ouvriers de l'administration communale, des travaux publics, de la police et un grand nombre de membres du personnel enseignant étaient aussi présents.
    A la nécropole, le cercueil a été porté jusqu'au caveau familial par des employés communaux et des militants socialistes.
    Pendant qu'on descendait les restes de notre ami sous la froide pierre du tombeau la foule se rangea en éventail.
    L'oraison funèbre avait été prononcée la veille à la séance publique du conseil communal.
    Pas un mot ne fut dit là. Toutes les têtes découvertes étaient inclinées et l'on entendait les oiseaux chanter leur chanson mélancolique.
    Ce fut une minute d'émotion poignante où chacun se sentit pris d'un étouffement subit et nous ne savons rien de plus tragique que cet adieu muet et collectif s'étranglant dans les gorges et refoulé vers les cours meurtris.

                             AU CONSEIL COMMUNAL
    La cérémonie d'adieu a eu lieu, avons-nous dit, mercredi soir. Tous les conseillers communaux étaient présents, sauf le citoyen Hans retenu à l'étranger.
    M. PUTZEYS, bourgmestre, présidait et a prononcé le discours suivant :
            Messieurs,
    Conformément à l'article 110 de la loi communale, le collège, en sa séance convoquée d'urgence, par suite du décès inopiné de notre regretté secrétaire communal, M. Gustave Gony, a nommé, à titre de secrétaire provisoire, M. Constant Nassogne, chef du bureau des finances.
    En conséquence et en exécution de la susdite loi, M. Nassogne est tenu de prêter le serment prescrit par l'article 2 du décret du 20 juillet 1831 ainsi conçu :
    « Je jure fidélité au roi, obéissance à la Constitution et aux lois du peuple belge ».
    J'invite M. Nassogne à prêter le dit serment.
    M. NASSOGNE. – Je le jure.
    M. LE PRESIDENT. – Je donne acte à M. Nassogne de sa prestation de serment et le déclare installé dans ses fonctions de secrétaire communal provisoire.
    Messieurs, une pénible mission m'est dévolue aujourd'hui. J'ai le devoir de vous annoncer qu'une mort presque foudroyante vient d'emporter notre secrétaire communal, M. Gustave Gony.
    Je ne vous parlerai pas de l'homme politique. Je veux seulement dire en quel estime je tenais ce fonctionnaire.
    Pendant le peu de temps qu'il m'a été donné d'être en rapport constants avec lui, je n'ai eu qu'à me louer, je le dis sincèrement, des nombreux services qu'il m'a rendus, comme des avis éclairés qu'il n'a cessé de me prodiguer, n'ayant jamais en vue que le bien de la chose publique.
    Je tiens, en cette circonstance, à le remercier publiquement : c'est le meilleur hommage que je puisse rendre à sa mémoire.
    Je crois me faire l'interprète du conseil communal en vous proposant l'envoi à la famille, si douloureusement éprouvée, d'une adresse lui exprimant nos vifs regrets et l'assurance de nos sympathiques condoléances.

                             DISCOURS DU CITOYEN DELVIGNE
   
Le cit. DELVIGNE, échevin de l'instruction publique et des beaux-arts, a ensuite pris la parole en ces termes, au nom du groupe socialiste :
              Compagnons,
    Le groupe socialiste regrette, et les deux membres du conseil qui, sans être de notre parti, ont pu, depuis deux ans, approcher le secrétaire communal, regretteront comme nous, j'en suis sûr, que sa famille, se conformant du reste en cela aux désirs et au caractère simple et modeste du défunt, ait décidé de conserver un caractère strictement intime à son inhumation. Sans cela, nous eussions voulu que sa dépouille fut exposée à l'hôtel de ville qu'il a rempli de son activité et de sa pensée et l'administration communale lui eut fait des funérailles publiques comme au meilleur de ses enfants, car personne ne s'est plus dévoué pour elle.
    Nul, en effet, ne s'est plus intimement que lui incorporé les affaires de la cité. Il s'identifiait à elles et vivait pour elles.
    Dès avant, bien avant même son élection comme conseiller communal, le 17 novembre 1895, il s'en occupait. Il eut, avec Smeets et d'autres, l'honneur de s'attaquer à la ploutocratie qui régnait ici en maîtresse et il souffrit avec un stoïcisme digne des stoïciens antiques toutes les avanies imaginables sans se rebuter jamais. C'est qu'il était mû par une grande idée et une noble cause.
    Mais c'est surtout à partir de sa nomination d'échevin, le 30 décembre 1895, qu'il passa contrat, peut-on dire, avec l'administration communale.
    Jamais échevin de l'instruction public que et des beaux-arts et nous pouvons ajouter jamais aucun échevin de quelque département que ce soit ne se donna plus entièrement à sa tâche avec une érudition plus vaste, avec une habileté plus grande.
    Il s'assimila les choses administratives virtuosité incomparable en ce qui concerne les autres départements comme le sien propre et il prit sur toutes choses un si grand empire et les pénétra si intimement à la fois qu'il s'incarna en elles.
    C'est lui qui recréa le Cercle pédagogique auquel il donna une impulsion agissante et qui fut un jour expulsé « manu militari » d'un local d'école par une autorité hargneuse et courroucée.
    C'est lui aussi qui, le premier peut-être en Belgique, fit voter un barème nouveau pour le personnel enseignant consacrant l'égalité des sexes vis-à-vis des traitements.
    Quand, pour se dégager des entraves routinières et hostiles, il fallut donner au personnel une nouvelle direction, Gony entra ici, en qualité de chef des bureaux de l'administration communale, comme chez lui. Il s'imposa tout de suite et sans effort. Et quand il fut nommé, un an et demi après, le 6 février 1902, secrétaire communal, il l'était déjà en fait depuis bien longtemps.
    Il vivait déjà, il dirigeait déjà pratiquement tout le vaste organisme administratif, de telle sorte que, pendant vingt ans, malgré les régimes successifs si disparates et si opposés qui y ont vu le jour il a été l'âme vibrante et agissante de cette vieille maison.
    Tous les administrés qui l'ont approché ont proclamé à l'envi sa serviabilité et rien ne l'atteste mieux que l'étonnement que trahissaient les personnes qui l'avaient abordé, aux exagérations passionnées de la polémique dirigée contre lui lors des luttes intestines qui désolèrent le Parti ouvrier pendant plusieurs années. Il était accueillant et bon.
    Cet homme à la carrure d'athlète était tendre comme un agneau. Derrière le masque énergique où flambait un regard pénétrant et qu'illuminait un perpétuel sourire sardonique, s'abritait une âme encline à toutes les tendresses, à toutes les passions généreuses et fortes.
    Il eut la hantise de l'indépendance. Il avait appris, à l'étude de la grande révolution, l'amour des grandes causes et de la liberté. Il fut ce qu'il avait rêvé : un homme libre, sacrifiant tout ce qu'il possédait pour la cause qu'il avait embrassée et bravant tous les courroux et toutes les oppressions d'où qu'elles vinssent y compris les pires de toutes : celles de la faim et de la misère.
    Cet affamé de liberté resta jusqu'à la fin ce qu'il fut dans la jeunesse enthousiaste et fière : un indompté !
    Lorsque, devenu fonctionnaire, il se présenta devant les électeurs au conseil provincial comme aux polis socialistes, ce fut pour se rebeller contre l'infâme circulaire ministérielle interdisant aux fonctionnaires de se jeter dans la mêlée des partis.
    Là où la plupart s'étaient courbés devant l'ukase qui leur retranchait une partie de leurs droits et de leur liberté, lui, que des plumitifs sans vergogne, qui ne savent même pas s'incliner devant la noblesse des caractères, accusaient d'être devenu un satisfait, se redresse et s'arcbouta en posture de bataille contre le pouvoir. C'est ainsi qu'il fut doublement un exemple : comme fonctionnaire et comme homme.
    Il ne renia jamais, en aucune circonstance, ses idées socialistes. Il les arborait avec orgueil. Quand vint l'heure de la grève générale, le bouton du S. U. ornait sa boutonnière et le commandant du peloton d'installation du 11° régiment de ligne qui investissait notre cité, le 18 avril ne fut pas peu surpris de se trouver, lui et ses hommes, dans la séance du collège convoquée pour les recevoir, en présence de tous partisans de l'égalité politique y compris le secrétaire communal. Les deux états-majors, celui de l'armée et celui de la grève étaient face à face. Gony était l'homme de ces tête-à-tête avec l'ennemi.
    Aussi si l'administration communale de Seraing perd le meilleur de ses serviteurs, notre parti est-il douloureusement éprouvé.
    Gony ne fut pas seulement pour nous le secrétaire communal habile, plein de ressources et de dévouement, il restera surtout à nos yeux l'éclaireur, celui qui fit briller le flambeau de l'aurore socialiste dans le sépulcre des damnés de la terre dans notre bassin.
    Nous voudrions ici, où tout le monde se sent atteint par la perte irréparable d'un homme d'une incontestable valeur, n'affleurer la susceptibilité de personne, ne froisser aucun parti en égrenant nos souvenirs ; mais pouvons-nous mettre en lumière le lutteur sans évoquer l'arène et ses adversaires ?
    Le grand Gony, pour nous, celui dont la silhouette massive et impétueuse passe devant nos yeux, c'est celui qui se dressait jadis sur les tribunes improvisées aux carrefours, drapé dans la beauté de sa misère, et qui, nouveau Christ souffrant pour tous les hommes, appelait tous les damnés de l'enfer social aux espérances sublimes et aux pures lumières de l'idéal socialiste.
    C'est celui qui, pour défendre la cause que nous essayons de servir après lui, avec le même cœur sinon le même talent, était traqué comme une bête fauve et réduit au plus noir dénuement, c'est le Gony qui chaussait, tour à tour, avec Smeets, la paire de souliers légendaires et, bravant les représailles capitalistes et la prison gouvernementale, allait évangéliser les prolétaires ; c'est celui, enfin, qui, dans les meetings contradictoires, affrontait les maîtres du barreau accourus pour défendre la ploutocratie industrielle et clamait tout haut les révoltes et les colères que criaient tout bas dans les poitrines comprimées de nos pères ou de nos frères.
    Ce Gony-là est inséparable de cet autre, grand éveilleur des foules sacrifiées et assoupies : Alfred Smeets. Ils furent les frères siamois de l'idéal, de la souffrance et de la misère. Ils ont vécu la même période héroïque, les mêmes dénuements, les mêmes prisons, les mêmes joies et les mêmes espoirs.
    Si, par la suite, de malencontreuses dissidences ont pu les séparer et amener entre eux un nuage sombre, l'avenir les dissipera dans les mémoires ouvrières. De même que la postérité a réuni dans une même gloire Jean-Jacques Rousseau et Voltaire, la classe ouvrière réunira, dans un même souvenir, ceux qui sur un plan moins vaste, mais avec un courage et une abnégation insurpassables, ont lutté côte à côte et souffert pour elle. Les larmes qu'elle a versées pour l'un se mêleront aux larmes qu'elle verse aujourd'hui pour l'autre et il restera de ce mélange comme une rosée pure dont la parure jettera son éclat lumineux sur la pourpre endeuillée de notre drapeau.
    Nous voudrions terminer, là, cette évocation du souvenir fraternel et reconnaissant. Mais quelle que soit l'élévation du sentiment qui a dicté à la famille du cher disparu de broyer sa douleur dans l'intimité, il nous sera permis de soulever légèrement le voile du « home » et de dire que Gony, s'il fut un administrateur intègre, un militant socialiste ardent et convaincu, fut aussi le meilleur des pères et le modèle des époux.
    Une certaine presse s'est réservée le triste monopole de fouiller la vie privée des hommes publics et d'exposer à la curiosité malsaine et à la malignité les tares qu'elle inventait ou grossissait démesurément. Elle n'a rien trouvé chez Gony et pour cause. Celui que nous pleurons ne vivait que pour les siens. Il avait pour sa femme, qui l'aima alors qu'il était pauvre et calomnie, un véritable culte et pour ses enfants, une passion frisant l'idolâtrie. Ceux qui, parmi nous, furent ses intimes, peuvent seuls savoir les inépuisables trésors d'affection que renfermait le cœur de cet homme.
    Si notre parti perd l'un de ses meilleurs et plus héroïques lieutenants, les siens perdent un monde et nulle pire catastrophe ne pouvait les atteindre.
    Aussi nos condoléances, les condoléances de toute la population sérésienne et les regrets navrés du Parti socialiste ne peuvent-ils suffire même à attiédir leur douleur.
    La pensée de notre pauvre ami était inséparable de celle de ses enfants et de sa femme. Quand il s'occupait des affaires de la commune, il songeait aux siens, à son jeune Raoul, à sa petite Andrée et il aimait ainsi par-dessus tout sa tâche dans laquelle se profilaient sans cesse les êtres qu'il affectionnait.
    Les cloches du destin ont sonné beaucoup trop tôt pour eux comme pour nous. Son cœur a cessé de battre comme une machine qui se brise en plein effort, comme un roc brusquement abattu. Sa vaste pensée s'est éteinte et c'est maintenant que la place qu'il occupait nous apparaît dans son vide immense.
    Sa mort creuse un abîme qu'on ne pourra combler. Il était comme ces grands chênes de la forêt : quand l'un deux est abattu, il faut attendre des années avant qu'un autre ait poussé et rempli sa place. Et notre deuil ne peut, hélas, se consoler que de nos propres larmes et de l'exemple impressionnant et beau de sa trop courte vie.
    Il aima le Peuple, le Peuple le pleurera !

                             DISCOURS DE MERLOT
    Le citoyen MERLOT, échevin des finances, prit à son tour la parole.
    Je m'excuse bien sincèrement, dit-il, de ne pouvoir laisser les membres du conseil sous l'impression que nous a causée à tous la magnifique oraison funèbre que vient de prononcer le citoyen Delvigne. Mais la loi a des exigences auxquelles nous devons nous soumettre. Le collège a pris d'urgence des résolutions que nous devons soumettre au conseil pour que celui-ci les ratifie. Le collège a décidé d'envoyer à la mortuaire une gerbe de fleurs pour être déposée sur le corps de notre regretté secrétaire ; il a décidé d'arborer le drapeau à la façade de l'hôtel de ville. En signe de deuil, il a donné congé à tous les services communaux qui chômeront demain jeudi. Nous vous demandons de ratifier ces décisions.
    Approuvé.
    Le citoyen DUBART s'exprima comme suit :
    Il serait difficile d'exprimer mieux que l'a fait le compagnon Delvigne, les sentiments que nous éprouvons tous en ce moment. Je désire cependant faire une proposition. Puisque la famille a décidé que les obsèques auront lieu dans l'intimité, je demande à tous mes collègues de nous rendre, ce soir, en corps à la mortuaire, pour rendre une dernière visite à celui que nous pleurons. (Adhésion unanime.)
    M. LE PRESIDENT. – En signe de deuil, je lève la séance.
    La séance fut levée à 19 h. 45.

Le Peuple, 22 août 1913

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Le Père est mort (Gazette de Charleroi, 27 juin 1912)(Belgicapress)

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Le Père est mort (Gazette de Charleroi, 27 juin 1912)(Belgicapress)Le Père est mort

    « Le Père est mort ! » C'est ainsi que les proches d'Antoine le Guérisseur ont annoncé, mardi matin, au monde, la fin de l'étrange et doux vieillard de Jemeppe.
    La mort d'Antoine était prévue, depuis quelques jours. L'apôtre avait, au moment d'un prêche, dans son temple, été pris d'une syncope et avait dû s'aliter. On annonça qu'il avait été frappé d'apoplexie : mais les collaborateurs d'Antoine assurent que celui-ci succomba au surmenage.
    Antoine Louis était un petit homme, d'allure paysanne, aux bons yeux vifs et intelligents. Il avait gardé jusqu'en ces dernières années, des allures simples, distribuant ses conseils sans aucune des manies chères aux inspirés. C'était un sage qui vivait sagement, dédaigneux de sa gloire.
    Cependant celle-ci le troubla quelque peu, récemment. Le développement subit de l'Antoinisme, en France, en Angleterre, dans les pays du Nord, eut alors sur le guérisseur une influence qui se manifesta par une certaine recherche dans le costume d'Antoine qui se vêtit d'une lévite noire et se laissa croître une chevelure et une barbe de mage. Il vivait en reclus, se promenant dans le jardin de sa maison, dictant ses réflexions à un secrétaire. Longtemps il s'était refusé aux interviews, recevant les savants, les écrivains, les journalistes attirés par sa renommée, tout comme les autres personnes qui avaient recours à son pouvoir. Mais depuis qu'à Paris et en Angleterre, ses adeptes avaient créé, eux-mêmes, des groupements, il avait, peut-être, compris la nécessité de rester le chef ; il permit ainsi à d'indiscrets photographes et à des reporters de l'approcher.
    Quoi qu'il en soit. Antoine n'eut jamais, dans une vie qui fut celle d'un brave homme généreux et désintéressé, des manies de charlatan ou de rebouteux campagnard. C'était un apôtre, il avait combiné une doctrine et passa toute son existence à la divulguer.
    Antoine Louis était né à Mons-Crotteux en juin 1846. Ses parents étaient de petits cultivateurs très estimés. Il avait fréquenté la petite école du village, mais savait à peine lire quand il dut aller travailler aux machines du charbonnage. Soldat en 1869, il dut se rendre, l'année suivante, à la frontière. Là, un pénible accident auquel le mêla le hasard, devait influer considérablement sur son caractère. Au cours d'une manœuvre, un coup de feu frappa un soldat qui fut tué. On chercha qui avait tiré, Antoine Louis se présenta, son fusil était parti seul. Il n'y eut aucune suite judiciaire, Antoine étant un excellent soldat connu pour sa douceur et pour son intelligence. Cependant le souvenir de cet accident le poursuivit longtemps.
    Antoine revint à Mons-Crotteux, puis fut machiniste au puits d'extraction d'un charbonnage de Flémalle. Il épousa Jeanne Collon, de Bois-de-Mont-Jemeppe, et partit pour l'Allemagne aux usines belges Pastor à Stolberg. Quatre ans plus tard, rentré à Jemeppe, il acheta un cheval et se fit marchand de légumes. Son commerce ne marchait guère ; Antoine signa un nouvel engagement avec les mines Pastor et fut chef marteleur à Praga, près de Varsovie.
    Là, sa femme tint une pension qui fit fortune.
    A Varsovie, Antoine rencontra quelques illuminés, ouvriers comme lui, qui discutaient de lourdes idées religieuses et économiques.
    Avant de partir, il avait pris le goût de la lecture d'ouvrages scientifiques ; c'était un admirateur des méthodes de Raspail et de la médecine par le camphre ; ce qui lui donnait déjà une réputation de guérisseur habile.
    A Varsovie, Antoine assista à une émeute dont la répression fut terrible ; on accrochait des icônes aux fenêtres pour se sauver de la fureur des soldats ; on pendit des hommes sur les places publiques.
    Ces événements dont il fut témoin, épouvantèrent Antoine et l'amenèrent à de nouvelles idées de réformation de la société par la bonté ; l'influence des idéalistes slaves se manifestait ainsi chez le calme paysan wallon.
    Puis ce fut le retour au pays. Antoine fut agent d'assurance et représenta l'« Union de Paris ». Il se lia, à Seraing, avec Gustave Gony qui était alors menuisier et tous deux se rendirent à Tilleur dans un petit café très honorablement estimé dont le patron, M. Ghaye, était spirite. Là on interrogeait les esprits et on avait pour guide d'au-delà tantôt le cure d'Ars, tantôt Victor Hugo lui-même.
    Antoine était le richard de ce petit cercle, il acheta des livres, forma une petite bibliothèque spirite, réunit les adeptes dans une de ses maisons de Jemeppe – car Antoine était propriétaire de trois immeubles – et de là sortit le groupe des Vignerons du Seigneur.
    M. Gony fonda un petit journal, « Le Tombeau », qui vécut un an, et soutint une polémique ardente avec le pasteur évangéliste de Lize-Seraing, polémique qui se termina par une conférence contradictoire au local de la Fanfare de Jemeppe. L'ami d'Antoine était un spirite militant ; il ne parvint cependant pas à convertir M. Smeets, qui était magasinier à la Coopérative de Jemeppe. Gustave Gony se jeta alors dans la bataille politique et oublia les esprits.
    Pendant ce temps, Antoine après avoir été concierge aux Forges et Tôleries liégeoises à présent transportées à Jupille, après avoir été encaisseur, abandonna ces occupations pour se consacrer entièrement à sa destinée qui lui apparut bien déterminée. Antoine qui avait toujours été porté à la compassion et s'était toujours dépensé à la guérison des malheureux, considéra cette forme du caractère comme une obligation venue de Dieu. Dès lors, il crut que tous les intermédiaires, remèdes, gestes rituéliques, massages, dont il s'était servi jusqu'ici pour guérir, étaient inutiles. Il se souvint d'un homme qui, lui avait-on dit en Russie, soulageait les malades par la seule force de la volonté. Antoine essaya et réussit ; il avait enfin trouvé sa voie.
    Un fils unique, âgé de 20 ans, lui fut enlevé par la phlébite, Antoine ne pleura pas et son attitude émut le peuple de Jemeppe qui déjà le vénérait comme un médecin des pauvres et un cœur charitable.
    Antoine fut, en effet, un homme de bien qui ne tira jamais de son pouvoir et de sa renommée un profit matériel. En cachette, sa femme alla souvent porter des aliments à des miséreux, et Antoine voulut, à la mort de son fils, avoir, en dépit du sort, une famille ; il adopta deux petites orphelines.
    On sait la gloire du guérisseur de Jemeppe. Une Parisienne qu'il guérit, donna 20 000 francs pour la construction d'un temple. D'autres dons venus de tous les coins de l'Europe soutinrent la revue L'Auréole de la Conscience.
    Partout les admirateurs du Père formèrent des milieux d'où la religion d'Antoine se répandit. La grande presse aida à cette renommée et, il y a deux ans, cent mille fidèles belges demandaient, par une pétition au Roi et aux Chambres, la reconnaissance par une loi du culte antoiniste.
    Ce culte a ses cérémonies, ou tout au moins ses séances publiques, il a ses publications sous forme de circulaires et de brochures et une imprimerie est jointe au temple. Antoine était entouré d'actifs collaborateurs ; on cite parmi ceux-ci un professeur d'Athénée, une dame française venue lu Midi, après guérison d'un mal grave.
    La Révélation d'Antoine-le-Guérisseur s'exprime par un mot : l'amour du prochain, mais il ne s'explique que par de longues analyses d'une lecture assez pénible. En voici cependant un résumé fait par les Antoinistes eux-mêmes :
    « L'enseignement d'Antoine le guérisseur a pour base l'amour ; il démontre la loi morale, la conscience de l'humanité ; il rappelle à l'homme les devoirs qu'il a à remplir envers ses semblables ; fût-il arriéré même jusqu'à ne pouvoir le comprendre, il pourra, au contact de ceux qui le répandent, se pénétrer de l'amour qui en découle ; celui-ci lui inspirera de meilleures intentions, et fera germer en lui des sentiments plus nobles.
    « La vraie religion, dit le guérisseur, est l'expression de l'amour pur puisé au sein de Dieu, qui nous fait aimer tout le monde indistinctement. Ne perdons jamais de vue la loi morale car c'est par elle que nous pressentons la nécessité de nous améliorer. Nous ne sommes pas arrivés tous au même degré de développement intellectuel et moral et Dieu place toujours les faibles sur notre chemin pour nous donner l'occasion de nous rapprocher de Lui. Il se trouve parmi nous des êtres qui sont dépourvus de toute faculté et qui ont besoin de notre appui ; le devoir nous impose de leur venir en aide dans la mesure où nous croyons en un Dieu bon et miséricordieux. Leur développement ne leur permet pas de pratiquer une religion dont les enseignements sont au-dessus de la portée de leur compréhension, mais notre manière d'agir à leur égard les rappellera au respect qui lui est dû et les amènera à chercher le milieu le plus avantageux à leur progrès. Si nous voulons les attirer à nous, par une morale qui repose sur des lois inaccessibles à leur entendement, nous les troublerons, nous les démoraliserons et la moindre morale leur deviendra insupportable : ils finiront par ne plus rien comprendre ; doutant de la religion, alors ils recourront au matérialisme.
    « Voilà la raison pour laquelle notre humanité perd tous les jours de sa croyance en Dieu en faveur de la matière. Antoine le guérisseur a révélé qu'il était autrefois aussi rare de rencontrer un matérialiste qu'aujourd'hui, un vrai croyant.
    « Aussi longtemps que nous ignorerons la loi morale, par laquelle nous devons nous diriger, nous la transgresserons.
    « L'enseignement d'Antoine le Guérisseur raisonne cette loi morale, inspiratrice de tous les cœurs dévoués à régénérer l'humanité ; il n'intéresse pas seulement ceux qui ont foi en Dieu, mais tous les hommes indistinctement, croyants et non-croyants, à quelque échelon que l'on appartienne. Ne croyez pas qu'Antoine le Guérisseur demande l'établissement d'une religion qui restreigne ses adeptes dans un cercle, les obligeant à pratiquer sa doctrine, à observer certain rite, à suivre une opinion quelconque, à quitter leur religion pour venir à lui. Non, il n'en est pas ainsi : nous instruisons ceux qui s'adressent à nous de ce que nous avons compris de l'enseignement du Guérisseur et les exhortons à la pratique sincère de leur religion, afin qu'ils puissent acquérir les éléments moraux en rapport avec leur compréhension. Nous savons que la croyance ne peut être basée que sur l'amour ; mais nous devons toujours nous efforcer d'aimer et non de nous faire aimer, car ceci est le plus grand des fléaux. Quand on sera pénétré de l'enseignement d'Antoine le Guérisseur, il n'y aura plus de dissension entre les religions parce qu'il n'y aura plus d'indifférence, nous nous aimerons tous parce que nous aurons enfin compris la loi du progrès, nous aurons les mêmes égards pour toutes les religions et même pour l'incroyance, persuadés que nul ne peut nous faire aucun mal et que, si nous voulons convertir nos semblables, nous devons leur démontrer que nous sommes dans la vraie religion en respectant la leur et en leur voulant du bien. Nous serons alors convaincus que l'amour nait de la vraie foi qui est la vérité ; mais nous ne la posséderons que lorsque nous ne prétendrons pas l'avoir. »
    Chaque jour des centaines de croyants venaient consulter le Père. Chaque matin, aussi, des paquets de lettres et de télégrammes parvenaient au temple, car Antoine guérissait à distance.
    Mais Antoine continuera son œuvre. Au temple, où son corps est exposé, une affiche dont le texte a été reproduit dans une circulaire publiée hier soir, annonce ainsi la mort du guérisseur :
                          CULTE ANTOINISTE
                Frère,
    Le Conseil d'administration du Culte antoiniste porte à votre connaissance que le Père vient de se désincarner aujourd'hui, mardi matin, 25 juin. Avant de quitter son corps, il a tenu revoir une dernière fois ses adeptes pour leur dire que Mère Le remplacera dans sa mission, qu'Elle suivra toujours son exemple. Il n'y a donc rien de changé, le Père sera toujours avec nous, Mère montera à la tribune pour les opérations générales les quatre premiers jours de la semaine, à 10 heures.
    L'enterrement du Père aura lieu dimanche prochain 30 juin, à 3 heures.
                        Le Conseil d'administration.

Gazette de Charleroi, 27 juin 1912 (source : Belgicapress)

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Jemeppe et le Café de la Renaissance, dans la Rue de la Station

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Jemeppe. Rue de la Station (avec le Café de la Renaissance)

Jemeppe. Rue de la Station (avec le Café de la Renaissance)

Jemeppe-sur-Meuse - Le café de la Renaissance (près de la gare, dans les années 1925)(FB Angelo Tessaro)

Jemeppe-sur-Meuse - Le café de la Renaissance (près de la gare, dans les années 1925)(FB Angelo Tessaro)

Procession antoiniste à Jemeppe -Devant le Café de la Renaissance

Procession antoiniste à Jemeppe - Devant le Café de la Renaissance

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Temple de Verviers (Photo Anna Brejon)

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Temple de Verviers - Mur du fond (Photo Anna Brejon)Temple de Verviers - Alignement de bancs (Photo Anna Brejon)

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