conscience
Le revenu de base ou crédit social ou allocation universelle
Romain Rolland - l'Introversion des peuples d'Occident
Les conclusions qu'on prétend tirer de la passivité sociale de l'Inde mystique sont entièrement erronées : on prend ici pour la cause ce qui n'est que l'Erstatz. La dévitalisation physique et morale de l'Inde pendant plusieurs siècles tient à de tout autres raisons de climat et d'économie sociale. Mais son intériorisation, où s'est réfugié le feu de sa vie menacée, va être, sous nos yeux, le principe même de sa résurrection nationale. Et l'on verra, avant peu, quel brasier d'action est cet Atman, qu'elle couve en elle depuis quelque mille ans. Je souhaite aux peuples "extravertis" d'Occident de retrouver au fond d'eux les mêmes sources d' "introversions" active et créatrice. Sinon, je ne donnerais pas cher de leur avenir ; et leur technique gigantesque, bien loin de suffire à les protéger, achèverait de les anéantir.
Mais je ne suis pas inquiet. Les mêmes sources dorment au fond de l'âme d'Occident. A l'avant-dernière heure, elles resurgiront.
Roman Rolland, La Vie de Vivekananda et l'évangile universel, p.310-311
Stock / Monde ouvert, Paris, 1930, 1977
La Révélation, Le Devoir impose la pratique des lois morales (p.113-14)
L'homme voit toujours mieux qu'il ne peut faire et s'efforce de paraître ce qu'il n'est pas. Il est vrai que vouloir donner plus qu'on ne possède, c'est déjà comprendre le progrès et y aspirer. Notre préparation à cet effet nous procure une telle réjouissance que nous nous croyons déjà au but et aimons de nous y montrer longtemps avant d'y être. Nous ne pensons pas mal faire, le monde agit ainsi généralement parce que le point de mire est la bonté suprême et qu'on affecte volontiers de la posséder.
La Révélation, Le Devoir impose la pratique des lois morales, p.113-14
Réflexion personnelle : Nous sommes déjà dans la vérité, mais notre degré d'évolution met un voile plus ou moins épais sur celle-ci. Avec patience et résignation, nous atteindrons l'unité absolue de l'ensemble. La vérité existe puisque nous voulons y arriver, sachons la cueillir en nous-même et ne cherchons pas à y arriver, cela serait de l'acharnement.
Le mot "vérité" est le dernier mot de l'Auréole de la Conscience. La vérité est au bout du chemin. Et nous sommes sur le chemin, nous pouvons l'apercevoir, et nous l'atteindrons.
Réflexion chatGPT : cette citation met en lumière un aspect fondamental de la condition humaine : notre aspiration à paraître et à dépasser nos capacités actuelles. Elle aborde plusieurs idées importantes, que je vais analyser pour mieux en saisir la profondeur.
La première partie de la citation évoque la tendance humaine à voir mieux qu'on ne peut faire : nous avons souvent une vision idéale ou élevée de ce que nous devrions être, de ce que nous pourrions accomplir, mais nos actions réelles sont souvent moins à la hauteur de ces attentes. Cela pourrait être lié à notre aspiration à la perfection ou à la vision idéale que nous avons de nous-mêmes, souvent dictée par des normes sociales, spirituelles ou personnelles.
Ce constat met en lumière une forme de décalage entre l’idéal et la réalité de l’action humaine. C'est un phénomène courant, où l'on se trouve parfois à lutter pour concilier ce que l’on perçoit comme "le bien" ou "l’idéal", et ce que l’on est effectivement capable de réaliser. Cela montre notre désir de progresser, mais aussi notre imperfection face à ces aspirations.
La citation dit que, en voulant donner plus que ce que l’on possède, on aspire déjà au progrès. Cela témoigne de notre désir d'atteindre la bonté suprême, même si nous ne sommes pas encore là. Il est vrai qu’aspirer à un idéal plus grand que soi est un signe de progrès en soi, car cela montre que nous sommes prêts à chercher à nous améliorer.
Cependant, l’illusion se trouve dans le fait que cette quête de bonté nous procure une telle satisfaction (celle de vouloir être déjà là) que nous avons l'impression d’avoir atteint le but avant même d'y être. Cette idée nous invite à réfléchir sur notre relation à l’objectif : parfois, le désir d’atteindre un idéal peut être si puissant qu’il nous fait croire que nous avons déjà accompli une partie du travail, simplement parce que nous en parlons ou agissons comme si nous étions déjà là.
Cela peut aussi mener à un effet d’illusion, où l'on semble "paraitre" dans la voie du progrès sans réellement en faire l'expérience. On aime se présenter comme ayant atteint un certain niveau de sagesse ou de bonté, alors que cette présentation de soi peut être en décalage avec nos réelles capacités ou actions.
La dernière partie de la citation révèle quelque chose d’important : il y a une tendance à affecter une certaine bonté suprême. Ce n'est pas tant qu’on est véritablement cette bonté, mais plutôt qu’on affiche cette intention, cette apparence, pour répondre à des attentes sociales, spirituelles ou personnelles. Ce phénomène peut être vu comme un moyen de se conformer aux normes de la société ou à une certaine vision de la perfection, de la spiritualité.
Le désir d'atteindre la bonté suprême peut ainsi se traduire par un geste performatif, un comportement qui cherche à montrer quelque chose avant même de l’incarner véritablement. Cela peut parfois mener à une forme de faux-semblant, où l’on agit comme si l’on était déjà dans l’idéal, alors qu’il reste encore du chemin à parcourir.
Cette citation nous invite à une réflexion importante sur la sincérité et sur l’idée que le progrès intérieur ne se mesure pas à la façon dont on se montre aux autres, mais à la manière dont on vit réellement. La bonté et la pureté d'intention ne sont pas forcément quelque chose à afficher, mais quelque chose à cultiver intérieurement. Elle nous rappelle que, même si la quête de la bonté et du progrès est essentielle, elle nécessite aussi une humilité et une acceptation de nos imperfections. La sincérité dans notre quête, plutôt que l'affichage de cette quête, est peut-être ce qui compte le plus pour avancer.
Cette citation souligne à la fois la dissonance entre nos idéaux et nos actions réelles, tout en évoquant notre propension à nous présenter sous un jour plus lumineux que ce que nous sommes vraiment. Cela nous rappelle que l’aspiration à être mieux est déjà un signe de progrès, mais que l’apparence de bonté ou de perfection ne doit pas remplacer le travail authentique sur soi-même. L’idée de "paraitre" avant d’être, de vouloir incarner la bonté suprême avant de l’avoir véritablement en soi, est une tendance humaine qui peut nous égarer si elle n’est pas accompagnée de sincérité et d’humilité.
La Révélation, L'efficacité des lois morales (p.116)
Dans toutes société constituée dans un but d'avancement moral, une prescription est un obstacle car elle impose et entrave le libre arbitre ; on y travaille plutôt par instinct et l'on observe tous les statuts parce qu'ils s'assimilent à la loi de la conscience. Celle-ci est une lumière intérieure qui nous guide sûrement et infailliblement, nous montre partout le bien et nous invite à y coopérer. Mais l'intelligence la dérobe sous une sorte de voile qui est de l'imagination.
La Révélation, L'efficacité des lois morales, p.116
La Révélation, L'efficacité des lois morales (p.118)
Le travail moral nous amène à surmonter nos imperfections et avec elles les connaissances. La foi qui les remplace donne l'instinct et permet d'agir sans penser, puisqu'avec elle toute erreur est impossible. Elle nous protège, nous n'apercevons plus aucun effet de la matière parce que nous n'avons plus d'imperfections.
La Révélation, L'efficacité des lois morales, p.118
La Révélation, L'efficacité des lois morales (p.119)
Une loi domine le monde physique, protégeant tous ceux qui prennent la conscience pour guide ; elle dit : « Fais bien tu trouveras bien. » Il est vrai que nous ne pourrions toujours y parvenir et peut-être vaut-il mieux qu'il en soit ainsi ; car nous sommes encore trop faibles, nous devenons trop vite familiers avec les nobles inspirations et nous les profanons ; nous avons encore besoin de travailler et de ressentir l'écho de nos actes mal accomplis, avant d'avoir acquis cette sensibilité.
La Révélation, L'efficacité des lois morales, p.119
Connais-toi toi-même
Γνώθι σεαυτόν, translittéré gnōthi seautón, est une expression en grec ancien, que l’on peut traduire par « Nosce te ipsum » en latin, signifiant « Connais-toi toi-même ».
C’est, selon le Charmide de Platon, le plus ancien des trois préceptes qui furent gravés sur le fronton du temple de Delphes. La Description de Delphes par Pausanias le Périégète en confirme l'existence.
La plus ancienne trace de l'existence de l'inscription « Gnothi seauton » se trouve dans les textes de Platon.
Dans le Charmide, il dit :
« [...] J’irais même jusqu’à dire que c’est précisément à se connaître soi-même que consiste la sagesse, d’accord en cela avec l’auteur de l’inscription de Delphes. Je m’imagine que cette inscription a été placée au fronton comme un salut du dieu aux arrivants, au lieu du salut ordinaire « réjouis-toi », comme si cette dernière formule n’était pas bonne et qu’on dût s’exhorter les uns les autres, non pas à se réjouir, mais à être sages. C’est ainsi que le dieu s’adresse à ceux qui entrent dans son temple, en des termes différents de ceux des hommes, et c’est ce que pensait, je crois, l’auteur de l’inscription à tout homme qui entre il dit en réalité : « Sois sage. » Mais il le dit, comme un devin, d’une façon un peu énigmatique ; car « Connais-toi toi-même » et « Sois sage », c’est la même chose, au dire de l’inscription et au mien. Mais on peut s’y tromper : c’est le cas, je crois, de ceux qui ont fait graver les inscriptions postérieures : « Rien de trop » et « Cautionner, c’est se ruiner. » »
On la trouve aussi dans le Philèbe :
« SOCRATE
C’est en somme une espèce de vice qui tire son nom d’une habitude particulière, et cette partie du vice en général est une disposition contraire à celle que recommande l’inscription de Delphes.
PROTARQUE
C’est du précepte : Connais-toi toi-même, que tu parles, Socrate ?
SOCRATE
Oui, et le contraire de ce précepte, dans le langage de l’inscription, serait de ne pas se connaître du tout. »
ainsi que dans le Premier Alcibiade :
« Allons, mon bienheureux Alcibiade, suis mes conseils et crois-en l’inscription de Delphes : Connais-toi toi-même, et sache que nos rivaux sont ceux-là et non ceux que tu penses et que, pour les surpasser, nous n’avons pas d’autre moyen que l’application et le savoir. »
Diogène Laërce affirme :
« Thalès est l’auteur du fameux « connais-toi toi-même » qu’Antisthène (Livre des Filiations) attribue à Phémonoé, en déclarant que Chilon se l’appropria mensongèrement. »
Cependant, des auteurs contemporains considèrent que les trois maximes étaient plus probablement des proverbes populaires, attribués tardivement à des sages particuliers.
Variantes modernes
Une variante souvent reprise de nos jours, mais d'origine incertaine, ajoute:
« Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les dieux »
Cette variante moderne semble inviter à la recherche de connaissances supérieures par l'introspection alors que les auteurs anciens comme Porphyre de Tyr voyaient plutôt dans la citation d'origine une invitation à l'humilité et à la tempérance:
« Quel est le sens, quel est l'auteur du précepte sacré qui est inscrit sur le temple d'Apollon, et qui dit à celui qui vient implorer le Dieu : Connais-toi toi-même? Il signifie, ce semble, que l'homme qui s'ignore lui-même ne saurait rendre au Dieu des hommages convenables ni en obtenir ce qu'il implore.
(Porphyre, traité sur le précepte connais-toi toi-même) »
Présentation
Mot-clé de l’humanisme, le « Connais-toi toi-même »socratique assigne à l’homme le devoir de prendre conscience de sa propre mesure sans tenter de rivaliser avec les dieux. L’origine socratique de cette formule est cependant contestable, Héraclite ayant affirmé antérieurement : « Il faut s’étudier soi-même et tout apprendre par soi-même ».
Porphyre, dans son « traité sur le précepte connais-toi toi-même », s'interroge lui aussi sur la signification et sur l'origine de cette inscription.
Hegel voit ce « connais-toi toi-même » comme le signe d’un tournant majeur dans l’histoire de l’esprit car Socrate en s’en réclamant fait de « l’esprit universel unique », un « esprit singulier à l’individualité qui se dessine », autrement dit, il fait de la conscience intérieure, l’instance de la vérité et donc de décision. Il y a tournant car, dans la culture orientale, l’Esprit, tel que le conçoit Hegel, était de l'ordre du mystique inatteignable (d’où les Sphinges et les Pyramides d'Égypte que nul ne peut pénétrer) ; ce qu’au contraire augure Socrate (et de la même manière Œdipe) c’est « un tournant de l’Esprit dans son intériorité », c’est-à-dire qu’au lieu d’être inatteignable, l’Esprit est réclamé comme se trouvant dans l'homme lui-même.
source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Connais-toi_toi-même
Maxence van der Meersch - La conscience
Et nous ne pouvons même pas nous connaître nous-mêmes. Notre conscience, c'est un regard. Tout enfant, j'ai toujours cru que nos yeux étaient comme des fenêtres de l'âme, des trous ouverts sur la pensée. J'ai essayais d'y voir. J'ai souvent cherché à pénétrer jusqu'à la pensée des autres, par ces fenêtres. Je ne suis jamais parvenu qu'à y retrouver ma propre image... L'oeil n'est qu'un miroir. Et la conscience, c'est la même chose. Un miroir reflète tout, sauf lui-même. Notre conscience connaît le monde et ne se connaît pas.
Maxence van der Meersch, Car ils ne savent ce qu'ils font..., Chap. XIV(p.204)
Editions Albin Michel, Paris, Rencontre, Lausanne, 1933
Law of conscience (Loi de la conscience en anglais)
I am going to tell you how you must understand the divine laws and how they can act upon us.
You know that it is recognized that life is everywhere; if a void existed, nothingness would also have its raison d'être.
Something I can also affirm is that love exists everywhere; and just as there is love, there is also intelligence and conscience. Intelligence and conscience, united, constitute a unity, the great mystery - God.
In order to make you understand what the laws are, I must return to what I have already said concerning fluids: as many exist as there are thoughts. We have the faculty to manage them and to establish laws for them by means of thought, according to our desire to act. Those which we impose on our fellows, are likewise imposed on us. Such are the laws of the interior, ordinarily called the laws of God.
As te exterior laws, called laws of nature, ther are the instinct of live which manifests itself in matter, clothing itself in all nuances, taking numerous and incalculable forms according to the nature of the seed of the ambient fluids.
This is the way of everything; everything has its instinct; even the stars which hover in infinite space are directed by the contact of fluids and instindtively follow their orbit.
If God had established laws for going to Him, they would be an obstacle to our free will; whether they were relative or absolute, they would be obligatory, for we could not dispense with them in order to attain our end. But God leaves to each person the faculty of establishing his laws according to necessity; this is yet another proof of His love.
Every law must be based on conscience. Do not say 'laws of God', therefore, but rather 'laws of conscience'.
This revelation comes from the very principles of love, from that love which overflows from every direction, which is found at the centers of the stars as well as in the depths of the oceans, from that love the perfume of which is manifested everywhere, wich nourishes all the kingdoms of nature and which maintains equilibrium and harmony throughout the universe.
traduction issue de
René Guénon, The Spiritist Fallacy
source : Google Books