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The ''Antoinists'' Meet (The Paris Times, 26 juin 1924)

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The ''Antoinists'' Meet (The Paris Times, 26 juin 1924)The ''Antoinists'' Meet

CURIOUS HEALING CULT

    One of the most curious cults of modern times and one of the least-known is that of the followers of “Antoine le Guerisseur,” or “Anthony the Healer,” who yesterday made their annual pilgrimage to Paris on the anniversary of the founder's death.
    More than 5,000 persons, most of them of humble station, gathered in the quiet Rue Vergniaud, in the Glacière quarter of the city, near the Gentilly gate, before the “temple” set up there to “The Healer.”

From Every Region.

    They came from every region in France and Belgium. Among them were scores of the lame, the halt, and the blind, for fundamental tenet of their faith, as laid down by the founder is that the ills of the flesh can be cured by the believer through prayer and meditation. Many marvellous cures are claimed.
    Antoine, a poor Belgian miner, founded the religion which bears his name in 1906, when he gave up working underground to convert his fellow-men to his belief.
    At Jemeppe-sur-Meuse, his native village, he easily made a number of disciples, and these disciples, with him, displayed such zeal for proselytising that at the death of Antoine, in 1912, thousands of converts had been made to the new faith.

Number Over 1,000,000.

    At the present time, it is estimated, there are more than 1,000,000 “Antoinistes” in France and Belgium together, and the cult has some fifteen “temples” in the two countries. These are located in such cities outside of Paris as Vervins, Tours, Vichy, Lyons, and Aix-les-Bains. There is one in the Principality of Monaco.
    “La Mère Antoine,” widow of “The Healer,” conducted the ceremonies yesterday in the little building in the Rue Vergniaud. They consisted principally of silent prayer in which all present joined and of an enunciation of the moral principles, laid down by “Le Père Antoine.”
    One of these, not the least curious, by sets forth: “Let not yourselves be mastered by your intelligence.”

The Paris Times, 26 juin 1924

 

Traduction :

Les ''Antoinistes'' se rencontrent

UN CURIEUX CULTE DE GUÉRISSEURS

    L'un des cultes les plus curieux des temps modernes et l'un des moins connus est celui des adeptes d'"Antoine le Guerisseur", qui ont fait hier leur pèlerinage annuel à Paris à l'occasion de l'anniversaire de la mort du fondateur.
    Plus de 5.000 personnes, la plupart de condition modeste, se sont rassemblées dans la tranquille rue Vergniaud, dans le quartier de la Glacière, près de la porte de Gentilly, devant le "temple" érigé là au nom du "Guérisseur".

De toutes les régions.

    Ils sont venus de toutes les régions de France et de Belgique. Parmi eux, des dizaines de boiteux, d'invalides et d'aveugles, car le principe fondamental de leur foi, tel qu'énoncé par le fondateur, est que les maux de la chair peuvent être guéris par le croyant par la prière et la méditation. De nombreuses guérisons merveilleuses sont revendiquées.
    Antoine, un pauvre mineur belge, a fondé la religion qui porte son nom en 1906, lorsqu'il a renoncé à travailler sous terre pour convertir ses semblables à sa croyance.
    A Jemeppe-sur-Meuse, son village natal, il se fit facilement un certain nombre de disciples, et ces disciples, avec lui, déployèrent un tel zèle pour le prosélytisme qu'à la mort d'Antoine, en 1912, des milliers de convertis à la nouvelle foi avaient été faits.

Un nombre supérieur à 1.000.000.

    A l'heure actuelle, on estime qu'il y a plus de 1.000.000 d'Antoinistes en France et en Belgique réunies, et que la secte compte une quinzaine de "temples" dans les deux pays. Ceux-ci sont situés dans des villes hors de la région parisienne telles que Vervins, Tours, Vichy, Lyon et Aix-les-Bains. Il y en a un dans la principauté de Monaco.
    "La Mère Antoine", veuve du "Guérisseur", a dirigé les cérémonies hier dans le petit bâtiment de la rue Vergniaud. Elles ont consisté principalement en une prière silencieuse à laquelle se sont joints tous les assistants et en l'énoncé des principes moraux, laissés par "Le Père Antoine".
    L'un d'entre eux, et non le moins curieux, dit : "Ne vous laissez pas dominer par votre intelligence."

The Paris Times, 26 juin 1924

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Las grandes chifladuras (La Época (Madrid), 16-12-1913)

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Las grandes chifladuras (La Época (Madrid), 16-12-1913)

Las grandes chifladuras.

    PARÍS 13. La mère Antoine, como la llaman los que profesan el ridículo culto antoinista, el cual ha construído ya varios templos, el último en París, el verano pasado, ha llegado á Niza, donde con toda solemnidad se ha inaugurado una nueva iglesia de dicho culto en el bulevar del Oeste.
    Una numerosa concurrencía asistió al acto, asegurando muy formalmente los que lo presencíaron, que por mediación de la mamá Antonia se habían curado milagrosamente dos enfermos en la solemnidad de que nos ocupamos.

La Época (Madrid), 16 décembre 1913

 

Traduction :

Les grandes folies.

    PARIS 13e – La Mère Antoine, comme l'appellent ceux qui professent le ridicule culte antoiniste, qui a déjà construit plusieurs temples, dont le dernier à Paris l'été dernier, est arrivée à Nice, où une nouvelle église dudit culte a été solennellement inaugurée sur le boulevard de l'Ouest.
    Une grande foule assista à la cérémonie, et ceux qui en furent témoins affirmèrent formellement que, par la médiation de Mère Antoine, deux malades avaient été miraculeusement guéris dans la solennité dont nous parlons.

La Época (Madrid), 16 décembre 1913

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Guérisseurs et charlatans (Le Mémorial de Lombez, 7 juillet 1912)

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Guérisseurs et charlatans (Le Mémorial de Lombez, 7 juillet 1912)GUÉRISSEURS ET CHARLATANS

    Le 30 juin dernier, avaient lieu, en pays walon, à Jemmapes-lès-Liège, au milieu d'une foule énorme de fidèles que les trains amenaient de tous les points de la Belgique, les obsèques d'un thaumaturge vraiment extraordinaire, Antoine-le-Guérisseur, qui n'avait fait rien de moins que de fonder une religion, variété de christianisme mélangé de théosophie. Il guérissait par la prière et l'imposition des mains à la manière des christian scientists d'Angleterre et d'Amérique.
    Peu à peu les malades de l'âme comme les malades du corps, les incurables, les déséquilibrés, les névropathes, tous ceux que les médecins avaient abandonnés, avaient appris le chemin du petit pays de Jemmapes où Antoine avait son temple et tenait ses assises de médecine religieuse. Depuis plusieurs années il y avait les foules de Jemmapes comme les foules de Lourdes et les « antoinistes » formaient une communauté éparse en divers lieux, même hors de Belgique, et fort nombreuse.
    Ce n'est que fort tard, déjà un vieillard, qu'Antoine se révéla le « prophète » et « l'homme de Dieu ». Pendant nombre d'années, petit bourgeois, presque du peuple, il était un homme comme un autre, un simple employé à la division des forges et martelage de la Société Cockerill. Il fut ensuite encaisseur à la société anonyme des tôleries liégeoises. Puis il s'occupa d'assurances. Enfin vinrent la grâce, l'action et la prédication publiques.
    Bien que les fonds affluassent à son culte, Antoine-le-Guérisseur a toujours vécu modestement et exemplairement. Ses ressources, il les employa à la construction de son temple et des maisons ouvrières qui l'entourent ; il avait aussi organisé une imprimerie où se publiait chaque semaine un journal qui tirait à plus de 20.000 exemplaires et répandait la doctrine.
    Il y a quelques mois les « antoinistes » de Belgique avaient adressé aux Chambres une pétition recouverte de cent mille signatures et demandant que la religion nouvelle fut reconnue par l'Etat.
    Le corps du prophète défunt, qui avait été exposé plusieurs jours dans le « sanctuaire », ainsi qu'il le nommait, où il prêchait et imposait les mains aux malades, a été porte par douze hommes de la communauté. L'un des plus qualifiés adeptes du maître, M. Delcroix, professeur à l'athénée de Liège précédait, élevant à bout de bras une tige d'arbuste figurant l'arbre de la science du bien et du mal. Ainsi qu'Antoine l'avait prescrit, ses restes ont été enterrés dans la fosse commune.
    C'est pendant un prêche que « l'homme de Dieu » – aujourd'hui le « désincarné » – fut terrassé par une attaque d'apoplexie. Il put néanmoins avant de mourir proférer ses paroles : « Je désire que ma femme me succède dans mon enseignement religieux ». Aux colonnes du temple, encore en deuil, l'affiche suivante a été apposée pendant l'exposition du cercueil : « Frère, le conseil d'administration du culte antoiniste porte à votre connaissance que le Père vient de se désincarner aujourd'hui mardi matin 25 juin. Avant de quitter son corps, il a tenu à revoir une dernière fois ses adeptes pour leur dire que Mère le remplacera dans sa mission, qu'elle suivra toujours son exemple. Il n'y a donc rien de changé, le Père sera toujours avec nous. Mère montera à la tribune pour les opérations générales les quatre premiers jours de la semaine à dix heures ».
    Il semble bien que devant ce personnage singulier que se révéla sur le tard Antoine-le-Guérisseur, on se trouve plutôt en face d'un illuminé que d'un vulgaire charlatan ; dans tous les cas, ce serait un charlatan d'une jolie force et qui n'aurait plus rien d'un guérisseur ordinaire. La légende du zouave Jacob s'efface elle-même devant celle-ci, car le prestige religieux du mystagogue du pays walon s'est exercé non seulement sur des foules, mais aussi sur des gens de l'élite sociale, et il est destiné à durer, semble-t-il.
    Au fond, du reste, n'y a-t-il pas une sorte de religion, un acte quasi-religieux dans la visite que le malade, comme il s'en pressaient tant au temple de Jemmapes, rend au sorcier, au guérisseur non patenté ? Le premier médecin fut le prêtre, comme l'a dit Spencer ; et longtemps la médecine a été retardée dans son essor par cette notion que la maladie est un maléfice, une œuvre de mauvais esprit que seul le prêtre peut chasser. Si le populaire ne croit plus la plupart des maladies dues à de mauvais esprits, il a en tout cas retenu la notion du pouvoir magique du prêtre, ou de quiconque doit posséder une influence particulière : de là le succès persistant des guérisseurs.
    Il y a toujours des charlatans, en médecine, en politique et même en littérature, mais des sorciers de l'envergure d'Antoine-le-Guérisseur, l'espèce devient rare. Il est vrai que le moyen âge en brûla beaucoup... Le père de l'Antoinisme, s'il eut vécu de ce temps-là, était destiné au bûcher. Il y a, de nos temps, plus d'avenir pour la sorcellerie.

                                                                             Robert DELYS.

Le Mémorial de Lombez, 7 juillet 1912

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Henri Lormier - Méditation (Le Fraterniste, 1er mars 1930)

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Henri Lormier - Méditation (Le Fraterniste, 1er mars 1930)

MEDITATION

    Nous avons un compte à tenir en bon ordre : celui de nos actions constituant l'actif et le passif de notre vie. Il faut bien équilibrer son budget. L'actif, c'est toutes nos bonnes actions. Le passif, toutes les mauvaises. Sachons opérer en bons comptables. Faisons toujours bien, de mieux en mieux, il y aura intérêt. Cet intérêt, c'est la Puissance : amour par la Bonté envers tous. Il s'ajoute au capital : Dieu-Amour.            H. LORMIER.

Le Fraterniste, 1er mars 1930

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Culte antoiniste (La Meuse, 27 août 1910)(Belgicapress)

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Culte antoiniste (La Meuse, 27 août 1910)(Belgicapress)

CULTE ANTOINISTE
    Lecture de l'Enseignement révélé par Antoine le Guérisseur, tous les samedis, 7 heures 1/2 du soir, grande Salle de la Légia, Passage Lemonnier.

La Meuse, 27 août 1910 (source : Belgicapress)

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Avec une ''soeur'' du temple Antoiniste de la Butte aux Cailles, Paris, 18 décembre 2013 - Photo by Nils Labadie. - Avec Sudor (FaceBook Joël Sueur)

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Avec une ''soeur'' du temple Antoiniste de la Butte aux Cailles, Paris, 18 décembre 2013 - Photo by Nils Labadie. - Avec Sudor (FaceBook Joël Sueur)

Avec une ''sœur'' du temple Antoiniste de la Butte aux Cailles, Paris, 18 décembre 2013

Photo by Nils Labadie. - Avec Sudor (FaceBook Joël Sueur)

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Robert Vivier (Commune, revue de l'AEAR, 1er jan 1936)

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Robert Vivier (Commune, revue de l'Ass.des écrivains et des artistes révolutionnaires, 1er jan 1936)

DÉLIVREZ-NOUS DU MAL (Antoine le Guérisseur), par Robert Vivier (Grasset).

    Pour ceux – et je pense qu'ils sont nombreux qui sont peu ou aucunement initiés à l'antoinisme, l'ouvrage de M. Robert Vivier apportera les notions complémentaires nécessaires et leur apprendra avec profit ce qu'est ce culte antoiniste, véritable religion en marge du catholicisme, comment il fut créé, quelles en furent les origines et quelle fut surtout la personnalité de son fondateur, ce Louis Antoine, surnommé par la suite le Guérisseur.
    Ouvrier belge, des environs de Liége, Antoine se servit de son fluide, de son pouvoir magnétique pour guérir certains malades et fonder une secte religieuse basée uniquement sur la guérison des maux. Il réussit à acquérir un nombre suffisant d'adeptes pour construire un Temple. Il y en a aujourd'hui quarante, dont deux à Paris. Le processus par lequel passa Antoine au cours de son existence nous est relaté fort bien par M. Vivier. Conçu sous forme de vie romancée, l'ouvrage se lit avec facilité.
    On pourrait seulement reprocher à l'auteur de n'avoir pas su – ou pas voulu – prendre parti. Cette vie d'Antoine, il nous la raconte en effet sans commentaire aucun, sans que l'auteur intervienne en quelque façon au cours du récit. A aucun endroit, on ne trouve trace de quelque scepticisme, d'ironie voilée, d'objections à certains faits, de réserves plus ou moins justifiées. Par exemple, M. Vivier nous rend compte de la séance de spiritisme au cours de laquelle le guéridon s'agite et où des voix se font entendre sans qu'il exprime le moindre doute sur la réalité de l'expérience. Plus tard, il n'essayera pas d'entrer dans la pensée d'Antoine. Nous ne connaissons le héros du livre que par l'extérieur, c'est-à-dire par ses faits et gestes, mais son état d'âme intérieur nous reste complètement étranger. Antoine était-il aussi convaincu, sincère, désintéressé qu'on veut bien nous le montrer ? A la fin de sa vie, devenu grand-prêtre d'une nouvelle Eglise, il avait bâti un temple où se pressait la masse des fidèles et recueillait des oboles. Tout cela n'est pas sans amener quelques réserves, je veux dire sans que nous mettions en doute la pureté du « saint ». On eut admis de la part de M. Vivier moins d'objectivité envers la figure dont il retraçait la vie.
    Enfin mais là l'auteur n'est plus en cause on regrette que la question sociale ne se soit posée à Antoine, ancien ouvrier de la mine, à aucun moment. On en vient à penser que voilà une vie presque aussi inutile que d'autres, puisqu'elle ne fut qu'au service de quelques-uns et non de l'humanité entière, puisque de la bouche d'Antoine n'est sortie aucune parole pour flétrir la société capitaliste, les possédants, cette minorité qui gouverne le monde et tient sous sa férule la masse de ceux qui travaillent et produisent. Avec le pouvoir que possédait Antoine, peut-être eût-ce été à guérir le monde, et non une poignée de malades, qu'il eût travaillé.

                                                                              Manuel LELIS.

Commune, revue de l'AEAR, 1er janvier 1936

    Organe officiel de l'AEAR (Association des Écrivains et Artistes Révolutionnaires), la revue Commune — proche également du Parti communiste français — tenta de définir ce que pouvaient être, en France, la culture et la littérature prolétariennes.

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Raoul Stephan - Une erreur, les Antoinistes (Viens et Vois, sept. 1952, n°181)

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Raoul Stephan - Une erreur, les Antoinistes (Viens et Vois, Église Évang. de Pentecôte, sept. 1952, n°181)

"UNE ERREUR"

LES ANTOINISTES

    Né en Belgique, à Mons-Crotteux (Liège) le 7 juin 1846, cadet d'une famille de onze enfants, Antoine est ouvrier mineur dès l'âge de douze ans. A quatorze ans déjà il avait une vive piété, aimant se retirer à l'écart pour prier, mais avec les années il ressentait le besoin d'une doctrine que le satisfit. Il part pour l'Allemagne, puis pour la Russie où il travaille comme ouvrier métallurgiste. Marié, il trouve le moyen, malgré une maladie d'estomac, d'économiser assez d'argent pour cesser de travailler. C'est alors que se produisit en lui ce choc spirituel qui lui imposa une consécration totale. Pierre Geyraud prétend que ce fut la lecture d'un livre d'Allan Kardec, Le Livre des Esprits, qui l'illumina, et qu'en faisant tourner sa table il apprit que les maux physiques n'existaient pas. Toujours est-il qu'il se sent envahi de fluides guérisseurs, ses maux d'estomac disparaissent, et il ne songe plus dès lors qu'à guérir ses semblables de leurs maux, tant moraux que physiques. Son pouvoir se développe, sa renommée s'étend, il fait des disciples et, de 1906 à 1909, il livre à quelques adeptes qui sténographient ses paroles les révélations qu'il déclare avoir reçues. Le 15 août 1910, le premier temple antoiniste est consacré à Jemappes-sur-Meuse (Liège). Il meurt le 25 juin 1912 en demandant à sa femme de continuer son œuvre. Celle-ci, qui lui a survécu jusqu'au 3 novembre 1940, a été en quelque sorte l'organisatrice de l'église antoiniste.
    A l'heure actuelle il y a 50 temples consacrés, 29 en Belgique, 20 en France, 1 à Monaco, mais il faut compter en outre environ 130 salles de lecture, qui sont des embryons de temples futurs, dans les mêmes pays, mais aussi en Hollande, en Luxembourg, en Afrique du Nord, aux Etats-Unis, au Brésil. A Paris il y a un temple, semblable à une église de village, 34, rue Vergniaud (13e) et un autre, 49, rue du Pré St-Gervais (19e). C'est ce dernier temple qui est le centre spirituel de l'antoinisme. En France il y a des groupes antoinistes à Aix-les-Bains, à Tours, à Evreux, à Rouen, à Reims, à Lille, à Nantes, à Lyon-Villeurbanne, à Orange à Nice, etc... Il est difficile de chiffrer le nombre des antoinistes à travers la terre. Le frère directeur évalue à 150 mille le nombre des nationaux, mais à plusieurs millions celui des sympathisants.
    Il y a un culte tous les jours, sauf le samedi, à 10 h. et à 19 heures. Ce culte s'appelle l'opération. Le Père Antoine considéré par ses fidèles comme une incarnation de Dieu sur la terre opère sur tous ceux qui l'implorent avec foi.
    L'enseignement du Père Antoine est celui d'un homme simple et bien propre pour plaire à des simples. Une inscription du mur précise : « C'est l'enseignement du Christ révélé à cette époque par la foi ». Mais on est un peu surpris qu'il soit si peu question de Jésus-Christ dans toutes ces « révélations » recueillies par les sténographes, et je suis vivement choqué lorsqu'on me parle sans cesse du Père, qu'on prie le Père, qu'on invoque le Père, qu'on encense le Père, alors que ce Père n'est pas Celui qu'invoquait Jésus-Christ, mais le vieillard qu'une photographie nous présente sur un autel avec sa longue chevelure blanche, sa barbe et sa moustache blanches qui paraissent les unes et les autres postiches. A sa gauche le portrait en pied de la Mère, une petite vieille fûtée, et à sa droite un tableau symbolique représentant « l'arbre de la science du bien et du mal ». Toute cette imagerie me choque.
    Comme Mrs Baker Eddy, Antoine pensait que le mal n'existait pas. C'est nous qui l'imaginons. La souffrance a pour but l'avancement spirituel des êtres. Un seul remède peut guérir l'humanité : la foi. « C'est de la foi que naît l'amour, l'amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même », car Dieu est amour. Aimer Dieu et lui obéir en toute humilité, avec un parfait désintéressement, en s'efforçant de faire le bien nous vaudra de grandir dans la voie spirituelle, de capter les fluides d'en haut pour notre bien et pour celui de nos semblables. Le Père Antoine semble avoir été affecté par la division des chrétiens et le remède qu'il a cru pouvoir apporter est celui d'une religion sans dogme, d'une sorte de moralisme mystique.
    J'ai assisté au culte du Pré-St-Gervais le jour de la fête du Père Antoine, c'est-à-dire le jour anniversaire de celui où « il s'est désincarné » (25 juin). Une foule endimanchée à rempli le temple canalisée par des frères et des sœurs en uniforme noir : beaucoup de personnes sont restées debout. Cette foule a attendu dans le plus grand silence. Le frère directeur est monté en chaire pour y prier silencieusement et toute l'assistance s'est levée. Au pied de la chaire un autre frère a lu « les dix principes », puis un autre a lu les dernières paroles du Père Antoine. Après quoi il a déclaré : Le Père vous remercie. Le temple a été ensuite entièrement évacué ; quelques moments après il s'est rempli pour une « opération » qui s'est déroulée à peu près de la même façon. On est frappé par le recueillement de la foule qui s'efforce de comprendre des principes comme celui-ci, qui est le premier : « Si vous m'aimez vous ne l'enseignerez à personne, puisque vous savez que je ne réside qu'au sein de l'homme. Vous ne pouvez témoigner qu'il existe une suprême bonté, alors que du prochain vous m'isolez ». Ces paroles sont prêtées à Dieu. Mais que devient alors : « Allez et évangélisez les nations » ?

                                                     Raoul STEPHAN

    (Extrait du « Christianisme » au XX siècle).

Issu de Viens et Vois, Église Évangélique de Pentecôte, sept. 1952, n°181
(ruedusentier.free.fr)

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Un temple antoiniste à Ecaussines depuis 1914 (tunneldesamoureux.wordpress.com)

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Un temple antoiniste à Ecaussines depuis 1914 (tunneldesamoureux.wordpress.com)

Un temple antoiniste à Ecaussinnes depuis 1914

7 juillet 2021 

  • Temple antoiniste , chaussée de Braine à Ecaussinnes

Un temple antoiniste à Ecaussines depuis 1914 (tunneldesamoureux.wordpress.com)Le fondateur Louis Antoine

À l’instar de la plupart des villes et villages belges, on trouve encore un temple antoiniste à Ecaussinnes. Inauguré le 19 avril 1914, l’édifice se dresse, rehaussé de châssis et d’une porte vert émeraude (symbole de réincarnation), au hameau de Belle-Tête. C’est pourtant l’année de 1913 qui est gravée au fronton. Dans « Le Matin » du 18 avril 1914, on n’a pas manqué de souligner la singularité de ce culte : « Signalons le grand succès de curiosité obtenu par les dames et les messieurs affublés du costume de la secte qui distribuaient une circulaire invitant à la cérémonie d’Inauguration. »

Le seul mouvement religieux né en Belgique

Aujourd’hui, ce culte est sur le déclin et les temples antoinistes disparaissent au profit d’autres spiritualités, comme à La Louvière. Il fut cependant un temps où ce culte, à son apogée, comptait 64 temples et une quarantaine de salles de lecture ainsi que des milliers d’adeptes. Cette dévotion demeure, à ce jour, le seul mouvement religieux né en Belgique et sa popularité dépasse les frontières du plat pays, puisque l’antoinisme va s’implanter aux quatre coins de France. Difficile de connaître exactement le nombre d’adeptes du Père (alias Louis Antoine) traditionnellement représenté avec sa longue barbe presque pelucheuse et sa crinière abondante et floconneuse. Son regard se veut mesmérisant et sa main droite est tendue vers l’objectif, comme s’il voulait transmettre son fluide guérisseur au travers du cliché.

L’antoinisme a été créé par Louis Antoine au seuil du XXe siècle. L’homme naît, en 1846, dans une famille catholique pauvre, en province liégeoise. S’il exprime, dès son plus jeune âge, une grande ferveur religieuse et s’intéresse au spiritisme, il s’interroge sur le sens de son existence. Un événement va transformer son destin. Chétif et timide, son fils fait une chute sur le verglas et s’éteint quelques mois plus tard. Dès lors, Louis Antoine s’éloigne du catholicisme et embrasse le spiritisme. En 1900, il devient désormais connu sous le nom de « guérisseur de Jemeppe ». Lorsqu’il fonde sa nouvelle spiritualité, en 1906, il s’est détaché du spiritisme et veut obtenir la guérison par la foi seulement. Peu à peu, le culte s’organise et en 1910, il désigne sa femme en tant que successeur. Le premier temple antoiniste, celui de Jemeppe-sur-Meuse, est consacré. Ses disciples l’appellent « Le Père » mais deux ans après la création de son mouvement, il meurt ou plutôt il « se désincarne ». « L’Excelsior » du 2 juillet 1912 consacre leur une aux funérailles du Père Antoine. La secte compte 130.000 fidèles et plus de 15.000 personnes sont réunies à Jemeppe-lez-Liège pour lui rendre un dernier hommage.

Un temple antoiniste à Ecaussines depuis 1914 (tunneldesamoureux.wordpress.com)

La une de l’Excelsior du 2 juillet 1912

« Je n’ai pas cet argent mais si je l’avais, je ne vous le donnerais pas »

C’est deux ans après la mort de son fondateur que le temple antoiniste est inauguré dans le quartier de Belle-Tête à Ecaussinnes d’Enghien. En réalité, selon les informations du blog  « Louis Antoine et l'antoinisme » , l’édifice a été construit par une famille d’ouvriers qui, dès 1911, y consacre tous ses moments de liberté. Dans ce blog, on relate une curieuse anecdote : il manquait 3000 francs pour terminer les travaux et l’ouvrier s’est enquis auprès du Père Antoine, pour avoir de l’aide. Il paraît que le fondateur du culte lui répondit : « Je n’ai pas cet argent mais si je l’avais, je ne vous le donnerais pas. Allez, ne voyez pas trop grand et si vous avez la foi, vous aurez tout ce qu’il faut. » On dit que le donateur assura finalement les services religieux. J’ignore s’il s’agit d’un fait ou d’une fable mais l’on parle d’une histoire qui aurait eu lieu lors de l’achèvement des travaux, par conséquent, à une époque où Louis Antoine est vraisemblablement mort…

Toujours d’après les renseignements fournis par le blog « Louis Antoine et l’antoinisme », il ne s’agirait pas de l’emplacement original, le temple ayant été détruit en 1922. Un autre, plus vaste, a été bâti de l’autre côté de la chaussée et inauguré en 1938.

Un temple antoiniste à Ecaussines depuis 1914 (tunneldesamoureux.wordpress.com)

Dans « La Gazette de Charleroi » du 16 avril 1914, on note que les adeptes ont distribué des tracts, affublés du costume de la secte : « Frères, Mère Antoine ira consacrer, au nom du Père, le nouveau Temple Antoiniste d’Ecaussinnes-Carrières. La cérémonie aura lieu dimanche 19 avril à 10 heures. A cette occasion, Mère recevra les malades tous réunis dans le temple comme Elle fait à Jemeppe-sur-Meuse les quatre premiers jours de la semaine, à 10 heures. Recevez, chers Frères, toutes nos bonnes pensées. Le Conseil d’Administration. » Dans « La Gazette de Charleroi » du 19 avril 1914, on précise même que des trains spéciaux seront prévus. C’est dire que l’événement était susceptible d’attirer des foules. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la manifestation avait attiré de nombreux badauds, si l’on en juge sur la carte postale issue à cette occasion.

Un temple antoiniste à Ecaussines depuis 1914 (tunneldesamoureux.wordpress.com)

Zoom sur la carte postale d’inauguration du temple

« La mère Antoine, à la tribune, prie tout bas… »

Un temple antoiniste à Ecaussines depuis 1914 (tunneldesamoureux.wordpress.com)Si des trains supplémentaires ont été planifiés, c’est aussi parce que les antoinistes jemeppois allaient venir en nombre pour accompagner la Mère Antoine (alias son épouse Jeanne Catherine Collon) qui devait consacrer le temple. Comme cela est précisé dans le compte-rendu de « La Gazette de Charleroi » du 21 avril 1914. « Bon nombre de curieux, mêlés aux adeptes de la nouvelle religion, attendaient sur la chaussée l’ouverture des portes de la nouvelle église, qui peut contenir une centaine de personnes debout. »

Une fois la foule à l’intérieur du temple, un adepte annonce l’arrivée de la Mère. Le tintement d’une cloche rappelle les gens à l’ordre : « la mère Antoine, en costume noir, la tête coiffée d’un bonnet noir auquel tient un voile noir rejeté en arrière, entre les mains jointes, suivie d’un adepte, d’âge déjà, ayant les cheveux longs et la barbe longe aussi, genre patriarche. » La scène paraît surprenante et on frise la parodie : « Ces deux personnages ont la mine extatique, ils ont des allures mystiques. La mère Antoine, à la tribune, prie tout bas, elle fait quelques gestes et a des soubresauts qui la font parfois frémir. » Les spectateurs sont visiblement déçus car la cérémonie n’a duré que 3 minutes. Mère Antoine et ses accompagnateurs ont disparu. La célébration se clôture par la lecture des dix principes du Père Antoine. « Tous les curieux ont été désappointés ; ils pensaient tout au moins assister à une réunion au cours de laquelle des explications auraient été données sur le nouveau culte ; mais, pas le moindre mot là-dessus. Tout se passe dans le mystère et le mysticisme. »

Source : https://tunneldesamoureux.wordpress.com/

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Les progrès de l'Antoinisme - Forest (Le Messager de Bruxelles, 8 août 1916)(Belgicapress)

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Les progrès de l'Antoinisme - Forest (Le Messager de Bruxelles, 8 août 1916)(Belgicapress)

Les progrès de l'Antoinisme.

    Voici que Bruxelles a, depuis dimanche, un temple consacré à un nouveau culte, l'Antoinisme, dont il a déjà été beaucoup parlé. Il s'élève, tout simple, à Forest, au boulevard Van Haelen et a été inauguré dimanche par la mère Antoine, comme ses fidèles l'appellent familièrement. De nombreux disciples étaient venus du pays de Charleroi et de Liége. On avait annoncé de nombreuses guérisons dues à la seule vertu de la foi. Celles-ci se sont-elles produites ? Je n'en sais rien, on avait négligé de m'inviter.
    Mais il ne faut discuter, ni raisonner en l'occurrence. Il faut signaler l'événement tout simplement et ne pas en rire. C'est si beau des gens qui croient en quelque chose, à une époque où tant de gens ne croient à rien. Je sais qu'on parlera de naïveté, que d'autres hausseront les épaules. Pourquoi donc, je me le demande ?                         
PICK.

Le Messager de Bruxelles, 8 août 1916 (source : Belgicapress)

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