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Comment nous devons prier et pouvons progresser (Unitif N°5, Série A)

Publié le par antoiniste

Comment nous devons prier et pouvons progresser (Unitif N°5, Série A)

COMMENT NOUS DEVONS PRIER

ET POUVONS PROGRESSER

    Père, j'ai grande foi en Vous, ne pourriez-Vous me dire comment je dois prier ? je Vous adresse mes prières, mais je le fais aussi à la Vierge, suis-je dans la raison ? Si Vous y trouvez un obstacle pouvant retarder mon progrès, je vous prie de me répondre par le bulletin, comme Vous le jugerez utile.

    Notre Père. – Votre lettre m'a satisfait, elle m'a permis de raisonner la prière, car j'ai senti qu'il y avait à votre question bien des choses à répondre qui sont pour la plupart encore ignorées et qu'il est cependant utile de connaître pour savoir s'acquitter de son devoir.
    J'ai révélé que la croyance est l'opposé de la foi, que celui qui possède celle-ci trouve en lui tout ce qu'il lui est nécessaire. Nous avons dit aussi que toutes les croyances s'interprètent la Divinité différemment, en effet nous nous y initions suivant notre compréhension et l'importance que nous y attachons, elle n'est souvent que le résultat de l'éducation. L'enfant professe une croyance sans pouvoir s'en rendre compte, quoiqu'il puisse avoir une autre qui est en lui une prédisposition naturelle, qu'il se développera au contact de la vie et par laquelle il se fera de la Divinité une autre conception que celle de ses parents, car il peut être plus élevé qu'eux. La croyance est appropriée à notre élévation. Mais les parents ignorent souvent ces choses et croyant bien faire, ils les contrarient, car ils sont peut-être loin de comprendre qu'il doit en être ainsi. S'ils nous obligeaient à suivre leur croyance, ils porteraient obstacle à notre avancement, notre progrès en souffrirait puisque nous serions privés du libre arbitre en devant respecter des lois surannées ; nous serions encore sous la domination de celle qui enseignait : œil pour œil et dent pour dent.
    Mais il faut savoir, pour bien apprécier ces choses, que les lois ne sont que l'ombre de nous-mêmes, de notre côté réel nous montrant en notre semblable l'image de notre naturel reflétant en lui le mal qui est en l'épreuve qui nous est d'autant plus indispensable que nous avons préféré suivre l'exemple d'Adam qui croyant se faire plus estimer dans l'apparence, a voilé la réalité. Voilà comment nous contractons l'épreuve. En imposant la loi aux autres nous nous en imposons nous-mêmes puisqu'elle est l'opposé de l'amour. Nous sortons de notre naturel, croyant nous faire mieux apprécier nous nous trompons en trompant notre semblable qui le fait égale- ment, en nous trompant de même car il sait que s'il agissait réellement, il froisserait notre imperfection, que nous ne voulons de lui que ce qui la cajole. C'est l'intelligence qui crée les lois qui ne sont toutes que nos pensées. Je viens de le dire, nous nous en imposons en les imposant aux autres. Pour vous rendre compte de la réalité, voyez le livre d'Enseignement et le Développement, tout y est raisonné. Mais si nous voulons bien nous en pénétrer, nous ne devons pas ignorer que l'intelligence n'est accessible qu'à l'effet, que la cause n'est pas de sa compétence, car elle ne dépend que de la morale qui est l'opposé de cette faculté. C'est pour cette raison que des prophètes viennent à différentes époques révéler à l'humanité un enseignement proportionné à son évolution, car notre progrès ne peut s'accomplir qu'en nous élevant autant moralement que nous sommes développés intellectuellement. S'il en était autrement, l'intelligence qui est opposée à la conscience se réjouirait en revendiquant plutôt le néant. Voilà comment l'humanité évolue : quand elle a absorbé intellectuellement tout ce qu'elle a apprécié de la morale, quelqu'un vient lui révéler des éléments plus rationnels, en rapport avec sa compréhension. Si nous voulons jeter un coup d'œil sur le passé, nous pourrons faire cette remarque que la révélation ramène insensiblement à la religion tous ceux qui l'avaient quittée pour proclamer la matière. Elle repose sur la raison de notre entendement, croyants et non croyants, elle nous réunit dans la conscience en anéantissant la loi. Tout ce qui se développe de l'intelligence rentre ainsi dans la conscience, ce qui leur permet de marcher de pair. Mais si nous négligeons dans la morale, la question intellectuelle l'emporte et redevient prépondérante ; la religion, l'unité de l'ensemble, perd de sa puissance au fur et à mesure que ses adeptes se divisent en y établissant la loi, l'opposé de l'amour. Les plus développés laissent à désirer dans la pratique, parce qu'ils n'en sont plus réconfortés, c'est ainsi qu'ils créent des doctrines qui n'en sont plutôt que l'apparence. Ils nous rendent un grand service en nous rappelant que nous nous sommes trompés en y établissant ces lois qui la dénaturent ? Ils nous font reconnaître que l'intelligence est opposée à la conscience, qu'elle nous désunit, tandis que celle-ci nous ramène les uns vers les autres, à la vraie religion. Nous avons enseigné que l'intelligence imagine un Dieu en dehors de nous isolé, tandis que la conscience nous démontre le contraire, qu'll n'existe qu'en nous. La science avait, au premier abord, revendiqué Dieu, mais en L'imaginant en dehors de nous, elle ne peut qu'aboutir au néant, maintenant elle doute, parce qu'elle trouve de quoi démentir la croyance qui s'est basée sur la loi dont la religion est l'opposé. La raison prouve le contraire. Demandons-nous où nous devons puiser l'amour pour nous unir. N'est-ce pas au sein de Dieu ? et pour atteindre à Lui, ne nous a-t-il pas été révélé que nous devons aimer notre prochain comme nous-mêmes ? pourrions-nous dire les lois de Dieu alors qu'elles En sont l'opposé ? pour être dans la vérité, disons son amour et non les lois. Quand nous sommes unis à notre semblable, Dieu est en nous, nous nous aimons réciproquement par le seul et même amour. Mais si nous imaginons Dieu qui est l'amour en dehors de nous, avec lequel pourrions-nous aimer alors qu'il est le seul véritable ? Ne pas nous aimer, c'est ne pas aimer Dieu puisque nous dévions du chemin qui conduit à Lui. N'est-ce pas la raison qui nous démontre qu'en nous appuyant sur les lois, nous nous égarons, puisqu'elles anéantissent notre amour ? Comment alors s'unir à son semblable, se tenir par la main pour marcher dans le chemin du vrai bonheur, puisque celui-ci ne résulte que de cet amour ? Si nous en sommes dépourvus, nous quittons nécessairement la religion pour revendiquer les lois comme étant divines et croyons ainsi démontrer la bonté de Dieu. Mais si Dieu imposait des lois, Il désapprouverait son amour, en nous privant du libre arbitre puisque nous ne pourrions nous en dispenser pour aller à Lui ; voilà comment nous dénaturons la religion. Cependant nous n'ignorons pas que nous ne pourrions imposer une loi à notre semblable pour l'obliger à nous aimer, car il n'en résulterait plutôt que de la haine.
    Parlons maintenant de la prière, la révélation nous enseigne que c'est dans l'amour que nous devons la puiser, mais il se peut que nous voulions la baser sur une loi quelconque que nous croyons de Dieu en L'imaginant en dehors de nous, notre foi n'étant pas suffisamment développée nous laisse incertains de ce que nous devons faire pour remplir notre devoir. Que ceux qui pourraient avoir encore de ces pensées fassent cette comparaison, qu'ils se demandent s'ils sont autant heureux, en faisant face à la loi qui nous désunit qu'en se pénétrant de l'amour qui l'anéantit. Prions qui nous voulons, nous ne faisons aucun mal en nous adressant à celui en qui nous avons foi. Voilà ce que je puis enseigner de la cause, je vais vous entretenir un instant des effets. Nous venons de dire que nous n'avons pas tous la même conception de la Divinité, que des enfants peuvent s'en faire une plus rapprochée de la réalité que celle de leurs parents. Eh bien ! notre manière de prier Dieu diffère selon cette conception qui elle-même varie suivant notre élévation. Les uns contemplent une figure humaine, les autres une lumière, d'autres encore un cercle, une étoile ou tout autre signe. Ces vues sont la preuve qu'ils persévèrent dans la prière. Il y en a qui ne se font aucune conception de la Divinité, il est rare qu'ils puissent s'acquitter de leurs prières sans être distraits et obligés ainsi de la recommencer ; la plupart croiraient ne pas bien prier s'ils ne se plaçaient devant une image représentant Dieu ou ne s'agenouillaient devant un ou plusieurs cierges allumés. Nous avons dit que celui qui possède la foi trouve en lui tout ce qui peut lui être nécessaire, parce qu'il sait que Dieu n'existe qu'en nous, que tout ce que nous pouvons par elle, c'est Dieu qui le fait, nous agissons en toute sincérité par Lui. J'en conclus que tout croyant doit réciter les prières que sa conscience lui dicte. Nous n'ignorons pas que tout acte qui s'appuie sur celle-ci est la vraie prière.
    Nous devons respecter toute croyance comme notre conscience nous le rappelle, car la prière est un réconfort, celui qui aime de la faire et qui ne vise que son avenir ne peut que s'améliorer, c'est sa conscience qui lui raisonne comment il doit agir pour s'élever vers Dieu. C'est ainsi que nous devons comprendre la prière, qu'elle s'adresse à la Vierge ou à d'autres, si elle est sincère, c'est bien ; la conscience seule doit la sanctionner ; mais il nous a été révélé que nous ne devons pas suivre deux chemins.

Unitif, Numéro 5, Série A.

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La mère Antoine (1024633-1428)(fiche MVW)

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La mère Antoine (1024633-1428)(fiche MVW)

La mère Antoine (1024633-1428)(fiche MVW)

La mère Antoine (1024633-1428)(fiche MVW)

La mère Antoine haranguant les fidèles, vers 1927 (auteur : A. Henrion)

(fiche MVW : 1024633-1428)

Archives du Musée de la Vie Wallonne

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Oscar Grojean - Noël antoiniste (Cassandre, 5 janvier 1935)(KBR)

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Oscar Grojean - Noël antoiniste (Cassandre, 5 janvier 1935)(KBR)

LA BELGIQUE AU FIL DES JOURS

REVIVALS

Noël Antoiniste
par Oscar GROJEAN

                                   L'Opération.

    Une vaste salle oblongue, autour de laquelle court une galerie en fer. De hautes verrières l'éclairent, d'où tombe une lumière pâle.
    Plusieurs centaines de personnes, de tous âges et de toutes conditions, mais où dominent les gens du peuple, attendent dans un profond silence. Beaucoup de femmes portent une robe noire à larges manches et sont coiffées d'un bonnet à ruche noire que termine un long voile. Beaucoup d'hommes aussi sont vêtus d'une longue lévite noire au col rabattu.
    En face de l'entrée, je lis en lettres blanches sur le fond noir du mur :

CULTE ANTOINISTE
────
L'auréole de la conscience.

    Un seul remède peut guérir l'humanité : LA FOI : c'est de la foi que nait l'amour, l'amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même ; ne pas aimer ses ennemis, c'est ne pas aimer Dieu ; car c'est l'amour que nous avons pour nos ennemis qui nous rend digne de Le servir ; c'est le seul amour qui nous fait vraiment aimer, parce qu'il est pur et de vérité.

    Sous cette inscription s'en détache une autre :

    L'enseignement du Père, c'est l'enseignement du Christ révélé à cette époque par petit la Foi.

    Aucun ornement sur les murs nus, sinon trois grandes photographies, encadrées. La première représente un vieillard barbu, chevelu, la main tendue comme pour bénir ; en exergue, cette légende : Le Père fait l'opération. La seconde est le portrait de la Mère, mains jointes. La troisième figure l'Arbre de la science du bien et de la vue du mal.
    La foule, étonnamment silencieuse, attend. Elle regarde avidement une petite estrade devant laquelle se tiennent une femme et deux hommes.
    Dix heures. La femme se lève, imitée par l'assemblée, et elle annonce : L'opération va avoir lieu ; celui qui a foi au Père trouvera satisfaction.
    Un des deux hommes monte sur l'estrade. Il lève les mains à la hauteur de son visage et la tête renversée, les yeux blancs, s'abime dans une contemplation extasiée.
    Au bout de quelques instants, son compagnon prend sa place, s'assied et, d'une voix lente et nette, lit un chapitre de l'Enseignement du Père.
    La foule écoute, attentive, sans, perdre une syllabe.
    L'Enseignement insiste sur l'incompatibilité de l’intelligence et de la conscience. L'intelligence, dit-il, veut toujours plus posséder, veut que tout lui soit subordonné ; elle est opposée à la conscience qu'elle foule aux pieds ; mais c'est la conscience qu'il faut suivre.
    Le lecteur a terminé : « Frères, ajoute-t-il, au nom du Père, merci ! »
    Et l'assemblée s'écoule, sans désordre, recueillie.
    La Mère, qui a 84 ans, n'a point paru.

                                   Le Père.

    C'est une journée de Noël, froide et grise, à Jemeppe-sur-Meuse, – la Mecque de l’Antoinisme.
    Louis Antoine, le Père, prêcha sa doctrine, la nouvelle révélation, de 1906 à 1909, aux métallurgistes et aux mineurs, aux rudes ouvriers de ce pays industriel. Milieu peu propice, semblait-il, à une propagande spiritualiste. Mais Antoine était un guérisseur, un thaumaturge. Bientôt sa réputation franchit les limites de la région liégeoise, dépassa même nos frontières. Quand il mourut, le 25 juin 1912, 165,000 citoyens belges avaient pétitionné aux Chambres pour réclamer la reconnaissance officielle du culte « antoiniste ». Et aujourd'hui, celui-ci compte cinquante « temples », non seulement en Belgique, mais en France et en Hollande.
    Qui était cet homme, que ses disciples appellent le Guérisseur, le Régénérateur, le Père ?
     Un humble artisan, à peine lettré.
    Bon technicien, comme beaucoup des concitoyens du Jemeppois Renkin Sualem, qui construisit pour Louis XIV la machine de Marly, Il va travailler en Allemagne, puis en Russie, où il fut peut-être en contact avec des Doukhobors, et vient se fixer finalement à Jemeppe, en 1888. Il a 42 ans.
    Elevé dans la religion catholique, il s'est toujours distingué par sa piété. Il adhère pendant quelque temps aux théories d'Allan Kardec, pratique le magnétisme. En 1906, il se détache du spiritisme pour fonder ce qu'il appelle le « Nouveau spiritualisme ». Tous les dimanches, il expose de vive voix sa doctrine, qu'un de ses élèves, Mme Desart, recueille et met par écrit.
    Au témoignage de ceux qui l'ont connu, c'était une âme droite et pure. Son intense charité, son élévation morale lui avaient conquis sur ses auditeurs un prestige immense : il guérissait les maladies de l'âme et du corps ; il faisait, assure-t-on, des miracles.
    J'ai eu la curiosité de lire l'Unitif, le bulletin mensuel qu'il publia en 1911, et les recueils où sa pensée est enfermée, notamment le Développement de l'enseignement du Père. On y trouve un fond de croyances chrétiennes, ainsi que des idées empruntées au spiritisme, à la philosophie grecque, au bouddhisme même. C'est un assez singulier mélange et, au demeurant, un assez pauvre livre.
    – Ah ! m'a dit un des disciples qui, avec un désintéressement absolu, administre actuellement les œuvres antoinistes, vous parleriez autrement si, avant sa désincarnation, vous aviez approché le Père, si vous aviez pu apprécier sa haute moralité, son irradiante bonté !

                                   Pèlerinage.

    Quelques jours, avant qu'Antoine se « désincarnât » et ne fût confié dans un cercueil de pauvre à la fosse commune, il avait voulu rempli encore ses yeux des paysages qu'il aimait, revoir la lumière et respirer l'air pur des hauts plateaux.
    C'est à Nandrin-en-Condroz qu'il fit sa dernière promenade. Il s'arrêta à l'Hôtel des Quatre-Bras, à 25 kilomètres de Liége, sur la route de Marche. Les antoinistes s'y rendent, en pèlerinage.
    J'y suis allé dans l'après-midi du 25 décembre. A trois heures, dans le petit temple en qui y a été bâti, en 1927, une centaine de personnes se trouvaient réunies, pour entendre l'Enseignement qu'un lecteur malhabile ânonnait, et pour se souvenir.
    « Il en vient des milliers, le 25 juin », m'a dit une bonne femme du village. « Et chez nous, il y a plus d'antoinistes qu'on ne croit, car la foi guérit. »
    Je songeais à ces paroles et aux spectacles que j'ai essayé de décrire, en regagnant, par le joli bois de la Vecquée, la vallée de la Meuse que couronne, comme un symbole la flamme ardente des hauts-fourneaux. Et je me disais qu'à défaut du mot de vertu, M. Paul Valéry pourrait sans doute trouver la chose parmi les simples, naïfs et bons antoinistes, si toutefois il ne laissait point rebuter par ce que, de son propre aveu, la vertu a de fade, au premier moment.
                                                                     Oscar GROJEAN.

Cassandre, 5 janvier 1935 (source KBR)

 

Illustrations :

 

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