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Guy Dorison - La multiplicité des sectes (La Croix, 10 mai 1953)

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Guy Dorison - La multiplicité des sectes (La Croix, 10 mai 1953)

 SPIRITES, ANTOINISTES ET Cie

La multiplicité des sectes et des faux prophètes
ATTESTE LE DÉSARROI SPIRITUEL DE NOTRE TEMPS

    Je suis comme le touriste qui, le soir, après avoir visité tant de paroisses demande où est la cathédrale. Et je commence à croire que le slogan « Dieu a besoin des hommes » lancé par des cinéastes protestants, n'est pas, même exorcisé par les catholiques, la formule qui fixe le tournent du divin et du mystère ; il semble que le vrai est de dire : « L'homme a besoin de Dieu. » Du reportage de M. Maurice Colinon, Faux prophètes et sectes d’aujourd’hui, il ressort comment un chacun, avec les seules lumières de la raison, modèle à sa façon le Dieu dont il a besoin ; mais aussi comment la diversité d'expression d'un même tourment mène à l'idée commune du « Dieu inconnu » des Grecs.
    Ce qui frappe dès l'abord, dans l’exposé que nous fait l'auteur, c'est autant l'architecture de chacune de ces sectes que statuaire qui représente les fondateurs. Sur ce point, M. Maurice Colinon donne les détails les plus piquants.

        Articulations… de mauvaise foi !
    La fondation du « Spiritisme », si familier à nos contemporains, est due à deux jeunes Américaines, Margaret et Katie Fox : en s'amusant à faire craquer leurs articulations, elles s'aperçurent que le « fantôme » leur répondait ! Aujourd'hui, plusieurs millions de fidèles se sont accrochés à ce qu'elles ont avoué plus tard être une duperie.
    Et que sont devenues, par la suite, ces « saintes fondatrices » ? Kate, 60 ans, est une « véritable ruine mentale et physique adonnée aux liqueurs intoxicantes », Margaret, au même âge, « n'a plus ni sens moral ni contrôle sur ses pensées ou ses désirs ». Et l'auteur de conclure que cet immense mouvement religieux spirite tire son autorité des origines les plus suspectes.
    Pourquoi donc les adeptes de cette religion nouvelle qui compte tant de « prophètes » et de « guérisseurs », qui enregistre tant de « miracles », n'adopte-t-elle pas les méthodes de l'Eglise catholique lorsqu'elle étudie la réalité et le caractère des guérison de Lourdes.

        Le spiritisme au music-hall
    Maurice Colinon souligne avec quelle crédulité certains savants, comme Lombroso, et des écrivains, comme Victor Hugo, se sont laissés mystifier par les apparences fallacieuses de fantômes et d'ectoplasmes. Il cite à ce propos l'opinion du Dr Locard, spécialiste des énigmes policières et des mystères spiritualistes : « Un observateur impartial est en droit de conclure que la doctrine spirite ne repose pas sur des faits mais matériels positifs et, dès à présent, certains. »
    Robert Houdin, le fameux illusionniste, ne fit-il pas déchoir de leur piédestal les frères Davenport, médiums de réputation universelle, dont les trucs, débarrassés de leur présentation, figurent encore au programme des music-halls ? Et quand les pèlerins se rendent sur la bombe du « prophète » Allan Kardec, au Père-Lachaise, se doutent-il que ce Lyonnais n'a fait que monnayer le mythe des tables tournante si chères à Victor Hugo ? « Des deux, écrit l'auteur, contrairement à toute attente, c'est Rivail (dit Kardec) qui devait donner au spiritisme sa forme et sa gloire définitives. »

        Un « Père », une « Mère » et « M. Homais »
     Je ne suis pas allé sur la tombe d'Allan Kardec, pour cette raison que je ne suis jamais allé au Père-Lachaise. Mais j'ai vu dans les rues de Paris ce convoi funèbre avec le drap mortuaire vert qui piquait la curiosité des passants. Savaient-ils qu'il s'agissait d'un enterrement antoiniste ? Je l'aurais ignoré tout comme eux si les circonstances ne m'avaient fait approcher des membres de cette religion fondée par un jardinier belge, « le Père Antoine ». M. Maurice Colinon nous dit que la mort de cet illuminé, survenue en 1912, aurait peut-être mis fin à l'antoinisme. Mais il y avait sa veuve, « le Mère », qui lui survécut plus de trente ans et qui organisa cette religion comme une vaste entreprise de guérison « mystique ». Le plus curieux est que mes amis antoinistes étaient pharmaciens ; ils ne devaient guère porter foi aux médicaments puisque chaque semaine le monsieur imposait les mains pour la guérison des corps et des âmes.
    Nous sommes quelque peu désarçonnés en lisant parmi les principes du « Père » jardinier : « Ne vous laissez pas maîtriser par votre intelligence. » L'intelligence, ce n'est pas tout, la foi est bien supérieure à la charité, donc ! Mais qui saurait nier le don de l'Esprit-Saint qui fit grands un saint-Augustin, un Pascal, un Thomas d'Aquin et tant d'autres ?
    Les antoinistes ne sont déjà plus d'accord entre eux ; les Belges ne tiennent l'imposition des mains pour valable que si elle s'effectue au cours d'un culte collectif ; les Français la considèrent comme effective dans les guérisons individuelles. Comme nous sommes loin de l'Evangile ! Il ne s'agit plus d'Incarnation, mais de « désincarnation ». L'anniversaire de la désincarnation du Père Antoine est la plus fête de l'année !
    J'ai bien essayé de discuter. Je n'avais pas les arguments convaincants. L'Evangile, les Epîtres de saint Paul, la Somme théologique, n'auraient pas fait perdre un pouce de ses convictions à cet Homais moderne. Pour lui, le Pape ne valait pas mieux que son Père Antoine ! Et sa femme, vêtue comme une nonne, nous quittait pour aller faire la dame de charité dans le quartier.

        Le goût du mystère
    M. Maurice Colinon continue ses visites. Voici les « Adventistes » et « Amis de l'homme ». Puis les « Témoins de Jéhovah » et les « Mormons ». Enfin, les « Quakers ». Il y en a tant de ces petites religions, que l'auteur doit dresser en dresser un lexique en fin de son volume. Il semble que le stade des grandes hérésies soit dépassé : les multiformes luthériens ou calvinistes ont cédé la place aux prophètes nouveaux qui drainent des millions d'âmes inquiètes de mystères et affamés de « miracles. »
    Pour ne pas faire créance aux vérités que la foi enseigne, on s'émeut à la vue d'une étoile filante ou d'une salière renversée ; on touche du bois, on porte un bout de corde de pendu. Tant et si bien que les superstitions entrent dans le domaine des convenances ; ne pas allumer une troisième cigarette avec la même allumette, offrir du muguet le 1er mai, ne pas avoir treize invités à table ! Combien de chrétiens se soumettent à ces sornettes, comme à des règles de la bienséance.
    Il faut savoir gré à M. Maurice Colinon de nous doter de ce tour d'horizon sur les nouveautés en religion. Il le fait de la plus objective façon, sans jamais dénoncer le manque de sincérité de ceux qui, aussi, cherchent l'évasion au delà du matérialisme. Ce sont nos frères qui peinent dans l'erreur, c'est vers eux que va notre sollicitude, parce qu'ils sont les témoins du désarroi spirituel.
    « Pourquoi l'occultisme connaît-il la vogue que nous savons ? écrit dans la préface M. Daniel-Rops. Pourquoi devins et voyantes prétendent-ils recourir à des méthodes scientifiques ? Pourquoi des sectes gagnent-elles des adeptes, jusque dans des classes sociales réputées pour avoir l'esprit capable de jugement. De telles questions mériteraient d'être méditées aussi bien par les partisans d'un rationalisme total que par les tenants des églises établies. Aux premiers, cela apprendrait que, quoiqu'ils en aient, l'éternelle inquiétude de l'homme survit, en dépit de tous les athéismes, de tous les matérialismes. Mais peut-être aux seconds, des réflexions s'imposeraient-elles sur leurs responsabilités propres ; si le christianisme se voit attaquer par telle ou telle de ces « petites religions », il serait sans doute bon de se demander si une certaine aridité rationaliste dans son exposé et un manque de ferveur, ne sont point parmi les causes de ces progrès. »

Guy Dorison, La Croix, 10 mai 1953

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La Question du Jour (Le Petit Champenois, 9 juillet 1911)

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La Question du Jour (Le Petit Champenois, 9 juillet 1911)La Question
                           du Jour

ANTOINE LE GÉNÉREUX

    Je viens de recevoir la lettre suivante, à laquelle je m'en voudrais, en la reproduisant, de changer un iota.

                 Cher confrère,
    Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir annoncer dans votre journal la prochaine publication de l'UNITIF, bulletin mensuel du calte antoiniste. Comme son nom l'indique, il a pour but de réunir les hommes en l'amour pur. Antoine le Généreux, par son abnégation et sa foi, a rassuré nos âmes torturées par le doute ; Il nous a révélé dans son temple le mystère de la conscience universelle dont chacun de nous possède une parcelle voilée par la matière.
    En nous efforçant de nous améliorer et de nous aimer les uns les autres, nous surmonterons l'imagination qui nous divise et nous nous sentirons bercés dans l'harmonie divine. Heureux les cœurs qui ont pu approcher Celui qu'un pieux entourage a honoré du nom de Père et qui se sont unis sous sa douce influence ! Touchés de l'amour qu'ils ont ressenti, ils voudraient faire connaître à tous les hommes, leurs frères, les sublimes révélations où ils ont puisé du réconfort et les appeler sans distinction de partis ni de cultes au travail moral qui peut nous régénérer. L'enseignement d'Antoine le Généreux qui est basé, nous ne dirons pas sur la croyance, mais bien sur la conscience est une science fondée sur son expérience des êtres et intéressant le matérialiste comme le croyant. Il parle à la raison et au cœur. Aussi nous ne doutons pas qu'il ne rencontre bon accueil et nous le souhaitons ardemment pour la paix sociale.
    Veuillez agréer, cher confrère, l'expression de nos bons sentiments.
                          LES ADEPTES D'ANTOINE LE GÉNÉREUX.

    Je connaissais pas mal d'Antoine, depuis celui qui aima Cléopâtre jusqu'à l'autre qui donne à l'Odéon un regain de vie – en passant par l'illustre anachorète que les légendes ont popularisé et par celui de Padoue auquel on s'adresse plus particulièrement quand on a perdu son portemonnaie. Mais, je vous le jure, j'ignorais Antoine le Généreux. Le bruit de sa renommée n'était pas venu jusqu'à moi. Et en voyant qu'il s'agissait de la création d'un nouveau culte j'avais eu un moment de mauvaise humeur : les hommes ont déjà tant de prétextes à controverses et à querelles !
    Mais j'ai relu le papier avec attention et j'ai constaté que dans le nouveau catéchisme il y avait quelque chose de flatteur pour notre amour propre. Nous possédons tous, paraît-il, une parcelle de la conscience universelle. Tant mieux, et si les adeptes signataires n'ont pas rédigé leur appel sous l'influence de l'horrible chaleur que nous traversons, je crois qu'il y a encore du bon pour l'Humanité, groupée un jour sous la houlette du brave Père Antoine le Généreux.
                                                             DANTÈS.

Le Petit Champenois, 9 juillet 1911


    La même lettre a été envoyée à plusieurs journaux, notamment l'Excelsior et l'Univers.

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Médecine et thaumaturgie (L'Indépendance luxembourgeoise, 20 juin 1924)(eluxemburgensia.lu)

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Médecine et thaumaturgie (L'Indépendance luxembourgeoise, 20 juin 1924)(eluxemburgensia.lu)Médecine et thaumaturgie

    Il n'est question à Luxembourg et surtout dans le bassin minier que des guérisons miraculeuses opérées par un empirique établi à Esch-sur-Alzette. Notre confrère, le Journal d'Esch, avait dénoncé il y a quelques jours aux pouvoirs publics les « solennelles fariboles » grâce auxquelles ce rebouteux réussit à amadouer et à duper une clientèle qui, paraît-il, s'accroît tous les jours dans des proportions inquiétantes. Les moyens auxquels recourt ce nouveau marchand d'orviétan sont une application, paraît-il, des méthodes bien connues du Père Antoine. Notre confrère croit savoir que le thaumaturge du bassin minier a déjà été condamné pour exercice illicite de la médecine par un tribunal du pays.
    Le temps des thaumaturges, dit l'Escher Tageblatt, est passé. Et les malades doivent se faire soigner aujourd'hui par le médecin que sa science et sa pratique ont préparé à remédier à nos informités physiques. Par la suggestion les charlatans ne peuvent produire qu'un sentiment passager de soulagement ; mais le mal se propage et lorsqu'au bout de quelque temps on recourt aux soins du vrai médecin, il est ordinairement trop tard. Ainsi les marchands d'orviétan jouent avec la vie de leurs semblables.
    Notre confrère reconnaît qu'il n'est pas toujours facile aux organes de la sûreté publique de démasquer de pareils charlatans, car ils savent déguiser fort habilement l'exploitation de la superstition et de la bêtise humaine. C'est précisément pour cela qu'il entend mettre le holà à ces louches pratiques et rappeler aux victimes de l'imposteur qu'en l'enrichissant elles se font du tort à elles-mêmes.
    Or, voici que le guérisseur en question vient prendre lui-même sa défense dans les colonnes du Journal d'Esch. Il s'appelle Nic. Wagner, – ancien chef de gare du Prince Henri à Weilerbach, nous dit-on – et voici en quels termes il fait son apologie :
    « Ce n'est pas à ma personne, mais à Dieu et à tous ceux qui ont confiance en moi que je dois de répondre à votre article calomnieux.
    « La science n'arrivera jamais à découvrir quel esprit m'éclaire et me guide et de quels moyens je dispose pour tirer de sa misère l'humanité souffrante. Il n'y entre ni magnétisme, ni hypnotisme, ni suggestion ni spiritisme. Ma puissance repose exclusivement sur la bonté du Tout-Puissant, et celui qui ose insulter à cette bonté, qu'il vienne me trouver pour être converti à une meilleure façon de voir.
    « Pourquoi m'appelle-t-on marchand d'orviétan ? Pourquoi fait-on de moi un charlatan qui joue avec la vie de ses semblables ? Personne de ceux qui ont eu foi en moi n'a été déçu. Si ma cure n'a pas réussi, c'est au doute seul qu'ils doivent s'en prendre. Ceux qui ont recours à mes soins, viennent de leur propre mouvement. Tous pourront attester la vérité de ce que j'affirme. Ils seront mieux à même d'éclairer la conscience du ministère public que les gens qui s'offrent par l'organe du Tageblatt à fournir ces éclaircissements. Ce qui prouve d'ailleurs combien ces gens sont peu renseignés, c'est qu'ils parlent de « l'enrichissement de l'imposteur ». Je travaille gratuitement au soulagement de l'humanité souffrante, et personne n'est à même de me prouver le contraire.
    « Je n'ai pas le temps d'engager une polémique de presse. Aussi est-ce mon premier et mon dernier mot. »
                          (Signé: Nic. Wagner).

L'Indépendance luxembourgeoise, 20 juin 1924 (source : eluxemburgensia.lu)

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Ecaussinnes - Inauguration de l'église antoiniste (Journal de Charleroi, 21 avril 1914)(Belgicapress)

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Ecaussinnes - Inauguration de l'église antoiniste (Journal de Charleroi, 21 avril 1914)(Belgicapress)ECAUSSINNES
    Inauguration de l'église antoiniste.
– Comme le Journal l'a annoncé, l'inauguration de l'église antoiniste, sise à Belle-Tête, près du pont du chemin de fer de Luttre à Gand, a eu lieu dimanche 19 avril à 10 h. du matin.
    A cette occasion, les Antoinistes Jemeppois étaient venus très nombreux, en train spécial, pour accompagner la « Mère Antoine » qui elle-même inaugurait le temple.
    Bon nombre de curieux, mêlés aux adeptes de la nouvelle religion, attendaient sur la chaussée l'ouverture des portes de la nouvelle église, qui peut contenir une centaine de personnes debout. A 10 heures précises, les portes sont ouvertes et croyants et curieux, se bousculant un peu, pénètrent, découverts, dans le temple où règne le plus grand silence.
    Une fois entrés, l'un des adeptes annonce que la mère Antoine va faire son apparition. Quand elle sera à la tribune, dit-il, élevez vos cœurs vers le père Antoine et demandez-lui ce que vous désirez et surtout ayez la foi.
    Aussitôt une cloche retentit : la mère Antoine, en costume noir, la tête coiffée d'un bonnet noir auquel tient un voile noir rejeté en arrière, entre les mains jointes, suivie d'un adepte, d'âge déjà, ayant les cheveux longs et la barbe longue aussi, genre patriarche.
    Ces deux personnages ont la mine extatique, ils ont des allures mystiques. La mère Antoine, à la tribune, prie tout bas, elle fait quelques gestes et a des soubresauts qui la font parfois frémir.
    La cérémonie dure exactement 3 minutes. Mère Antoine et acolyte sortent comme ils sont entrés.
    Les spectateurs s'en vont à leur tour et sont remplacés par d'autres.
    Tout le monde ayant passé par le temple, la cérémonie se termine par la lecture des dix commandements du père Antoine.
    Tous les curieux ont été désappointes : ils pensaient tout au moins assister à une réunion au cours de laquelle des explications auraient été données sur le nouveau culte ; mais, pas le moindre mot là-dessus. Tout se passe dans le mystère et le mysticisme.
    Nous saurons plus tard si la nouvelle religion fera des adeptes parmi les Ecaussinnois.

Journal de Charleroi, 21 avril 1914 (source : Belgicapress)

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Le nouveau temple à Schaerbeek (Le Peuple, 3 août 1925)(Belgicapress)

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Le nouveau temple à Schaerbeek (Le Peuple, 3 août 1925)(Belgicapress)    Le nouveau temple antoiniste, situé à Schaerbeek, rue Jacques Rayé, a été inauguré, dimanche matin, devant de nombreuses délégations venues de Liége et du Hainaut.
    Il y eut, deux cérémonies, l'une à l'intérieur, l'autre à l'extérieur du temple. M. Janin, ancien commandant de la marine française, officiait. La mère Antoine, une octogénaire, apparut en extase devant les adeptes, tandis que M. Janin disait :
    – « Au nom du père Antoine, la mère Antoine dédie ce temple au culte antoiniste. Nous allons méditer pendant quelques instants, et, selon notre piété, nous recevrons des grâces. »
    C'est tout. Mais cela fit, pendant quelque temps, une animation inaccoutumée autour du temple et dans les rues avoisinantes.

Le Peuple, 3 août 1925 (source : Belgicapress)

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Archives de l’Église Protestante Unie de Belgique

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Documents concernant l'Antoinisme dans l'inventaire des Archives de l’Église Protestante Unie de Belgique (Archives synodales 44, rue Brogniez - 1070 Bruxelles)


1589. Dossier de Charles Rumpf.1901-1929. 1 liasse
Avec déclaration d’adhésion à la constitution, au règlement canonique et à la confession de foi de l’E.C.M.B. (1902) et une brochure de Charles Rumpf sur L’antoinisme à la lumière de Jésus-Christ publiée en février 1917 par l’E.C.M.B. dans sa « Bibliothèque Missionnaire ». De nombreux documents concernent la rédaction du Chrétien belge dont Rumpf a été directeur de janvier 1907 à juillet 1914 et de janvier à juin 1920.

1850. Collection de traités imprimés par l’E.C.M.B. et datés. 1857, 1900, 1917, 1928-1934. 1 chemise
Certains traités sont signés de Léonard Anet (Qui a falsifié et mutilé la Bible ?), René Dedye (La Réformation en Belgique au XVIe siècle), E. Rochedieu (Assez de mensonges), Jacques Bridel (Les prétentions de l’Église romaine en face de l’histoire), Charles Rumpf (L’Antoinisme).

2222. Dossier concernant les relations avec diverses Églises en Belgique.  1 chemise
contient un article sur l’inauguration d’un temple antoiniste à Stembert (1911).

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Antoine le Guérisseur, chronique judiciaire (La Meuse, 15 juin 1907)(Belgicapress)

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Antoine le Guérisseur, chronique judiciaire (La Meuse, 15 juin 1907)(Belgicapress)ANTOINE LE GUERISSEUR

    Il y avait au Palais une foule immense. Jamais on n'avait vu écrasement semblable au correctionnel, même pour les affaires les plus sensationnelles. La foule de bordait dans les couloirs, sur les escaliers, dans le jardin, maintenue par les gendarmes.
    Pourquoi tout cet émoi ? Parce que comparaissait devant le Tribunal correctionnel, sous la prévention d'avoir exercé illégalement l'art de guérir, Antoine le guérisseur, qui s'est acquis à Jemeppe et d'ailleurs dans tout la région une notoriété extraordinaire.
    Cet homme d'aspect si modeste, d'allures si effacées, a la physionomie d'un ouvrier endimanché, qui s'exprime doucement, difficilement, exerce un ascendant extraordinaire.
    C'est par milliers que défilent les malades chez lui. Un groupe de plusieurs centaines de personnes l'a escorté au Palais. Quand il est sorti, les femmes pleuraient, l'entouraient, l'embrassaient même. Des cris de : « Vive Antoine ! » se sont élevés. Il a adressé quelques paroles, puis est parti, suivi par ses fidèles.
    « Je suis venu le dernier, je retournerai le premier », avait-il déclaré aux magistrats.
    Antoine a été poursuivi à la suite surtout d'une épidémie qui sévit avec intensité sur les enfants à Jemeppe et emporta de nombreuses victimes. Plusieurs mères portèrent leurs enfants chez le guérisseur, au lieu de se rendre chez un médecin.
    De nombreux témoins ont défilé devant le Tribunal. Tous affirment dans Antoine la confiance la plus inébranlable.
    L'un a déclaré : « Mon enfant est mort. Cependant, je n'ai qu'en Antoine une foi absolue. Je le considère comme le bon Dieu. Si un autre de mes enfants tombait malade, c'est chez Antoine que je le porterais. »
    Toutes disent que le prévenu ne prescrit aucun médicament, qu'il conseille simplement de donner aux malades de l'eau sucrée ou du lait.
    Il impose les mains, comme un prêtre.
    M. le substitut Dupret a requis la condamnation. Cette façon d'agir d'Antoine entraîne des conséquences déplorables.
    Il empêche les parents de consulter un médecin en cas de maladie de leurs enfants.
    Il déclare, en effet, qu'il est inutile d'aller trouver un docteur. Le ministère public a rappelé qu'Antoine avait été déjà condamné pour faits du même genre en 1901.
    Le prévenu a présenté lui-même sa défense. Et là résidait surtout l'intérêt de l'affaire. Antoine parle avec une conviction d'apôtre. « Jamais, a-t-il déclaré, je n'ai exercé l'art de guérir. Les malades viennent se faire guérir chez moi. Je n'ordonne pas de médicaments. Jamais je ne demande aucun paiement et je ne reçois rien. Il y a un tronc. On m'envoit souvent des mandats-poste. Ceux dont je connais l'expéditeur, je les renvois. Les autres, je suis bien forcé de les garder.
    Les malades ne peuvent être guéris s'ils n'ont pas la foi. Il faut la foi pour comprendre la foi.
    Jamais je ne m'engage à guérir les malades, si une voix intérieure ne me dit pas que je peux les guérir.
    J'use d'un pouvoir que j'ai moi-même. Je ne suis pas spirite, je ne fais pas de magnétisme. Je me borne à écouter les voix qui sont en moi.
    En agissant ainsi, j'ai la conscience de faire le plus grand bien autour de moi. On a amené ici des personnes dont les enfants sont morts. On aurait dû aussi amener tous ceux dont les enfants ont été guéris, quoique renoncés par les médecins.
    Ceux-là se comptent par milliers et peut-être par millions.
    Je serais un égoïste si je ne faisais pas tout mon possible pour soulager mes semblables. J'accomplis ainsi un devoir de charité. »
    Le Tribunal, après avoir remis le prononcé de son jugement à la fin de l'audience, l'a ensuite postposé à vendredi prochain.

La Meuse, 15 juin 1907 (source : Belgicapress)

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Antoine le Guérisseur (La Meuse, 21 juin 1907)(Belgicapress)

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Antoine le Guérisseur (La Meuse, 21 juin 1907)(Belgicapress)ANTOINE LE GUERISSEUR

    La quatrième chambre a rendu son jugement dans la poursuite intentée à Antoine le Guérisseur de Jemeppe du chef d'exercice illégal de l'art de guérir.
    Une foule considérable avait encore envahi l'auditoire pour entendre la décision des magistrats. Dans le public, nombre de dames qui comptent parmi les plus ferventes adeptes d'Antoine.
    M. le président Hamoir a commencé par adresser quelques paroles à la foule, pour rappeler que tout acte d'approbation ou d'improbation était interdit. La moindre manifestation ne sera pas tolérée. L'auteur en sera traduit immédiatement devant le tribunal.
    Le président donne ensuite lecture du jugement, qui déclare que la prévention n'est pas établie à suffisance de droit et qui, en conséquence, acquitte Antoine et Jeanfils. Il y avait en effet deux prévenus.
    Jeanfils, qui comparaissait aux côtés d'Antoine, avait passé naturellement au second plan. C'est un ouvrier houilleur, également de Jemeppe. Il avait été en relations avec Antoine et est devenu son disciple. Un jour que sa femme souffrait, il l'avait soignée. Il avait réussi et s'était senti, dit-il, la vocation ou le pouvoir de guérir. Après sa journée de mineur, il a soigné quelques personnes qui s'étaient adressées à lui.
    Le prononcé de ces acquittements n'a donné lieu à aucune manifestation bruyante. La foule, satisfaite de ces décisions, s'est écoulée sans incident.
    Antoine ni Jeanfils n'étaient présents à l'audience. Antoine avait d'ailleurs annoncé dès le matin qu'il était acquitté.

La Meuse, 21 juin 1907 (source : Belgicapress)

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Inauguration du Temple de Schaerbeek (2 août 1925)

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On peut suivre le déroulement dans plusieurs articles de journaux belges, dont Le Journal de Bruxelles.
Voici une photo prise à l'occasion:

Inauguration du Temple de Schaerbeek - 2 août 1925

Au loin, à droite on voit le Bd Lambermont avant l'urbanisation de ce quartier de Bruxelles.

Voici un détail de la façade avec encore le panneau du maître d’œuvre, Jean Tombeur :

Inauguration du Temple de Schaerbeek (2 août 1925)

On peut voir le porte-arbre, rôle dévolu au frère Delcroix (celui-ci se désincarne en l'année suivante),
et peut-être entrapercevoir la sœur Emma Deregnaucourt :

Inauguration du Temple de Schaerbeek (2 août 1925)

l'Opération sur le seuil par le frère Musin selon le Journal de Bruxelles et frère Jean-Marc Boffy ou
le frère Jeannin selon le Nieuwe Rotterdamsche Courant.

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Ecclesia, lectures chrétiennes - N°29 (août 1951)

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Ecclesia, lectures chrétiennes - N°29 (août 1951)

Auteur : Maurice Colinon
Titre : Ecclesia, lectures chrétiennes
Éditions : Bureaux de la revue, N°29 (août 1951)

    Cette revue chrétienne aborde une fois les Antoinistes. Le texte est dû à Maurice Colinon qui a déjà écrit sur le sujet avec Faux prophètes et sectes d’aujourd’hui (1953), Le Phénomène des sectes au XXe siècle (1959) et Guide de la France religieuse et mystique (1969).

    Voici la teneur du texte de ce « spécialiste » qui reprend en grande partie ce qu’il écrit dans les Faux prophètes et sectes d’aujourd’hui dont j’ai déjà fait la critique :

RELIGIONS ÉTRANGES
ersatz du Christianisme

L'ANTOINISME

    Parmi les religions étranges qui ont suscité la curiosité de nos lecteurs, l'une des plus souvent évoquées est certainement l'Antoinisme. Elle est assez fortement représentée en France et ses adeptes font preuve d'un réel esprit de conquête. Par ailleurs, le nom du « Père Antoine » fait parfois penser à certains qu'il s'agit d'un religieux, plus ou moins dissident ou rapidement canonisé par un groupe de fidèles.
    Ce sont assez de raisons pour mettre les choses au point.
    SON HISTOIRE. « Antoine-le généreux ». « Antoine-le-Guérisseur », ou simplement « le Père » pour ses 1.500.000 fidèles répartis à travers l'Europe et l'Amérique s'appelait de son vrai nom Antoine Louis. Il naquit à Mons-Crotteux, en Belgique, l'an 1846. C'était un simple ouvrier, presque illettré, qui fut contraint de travailler aux charbonnages dès l'âge de douze ans et que rien ne semblait prédisposer à fonder une religion.
    C'est, comme tant d'autres, par le spiritisme qu'il y vint, a quarante-deux ans. Animateur d'un petit groupe spirite qu'il avait fondé à Jemmeppe-sur-Meuse, où il exerçait les modestes fonctions de concierge aux Tôleries, il en vint à mêler aux principes du catholicisme dans lesquels il avait été élevé des notions théosophiques de plus en plus étranges. Il construisit ainsi peu à peu, grâce aux « révélations » des tables tournantes, (et notamment de Victor Hugo), une morale simpliste mais efficace qu'il répandit parmi nos familiers.
    Souffrant d'une maladie d'estomac, il eut ainsi le bonheur d'apprendre que « la maladie n'existe pas », mais que seul le péché rend infirme, il suffirait donc d'être pur pour jouir d'une parfaite santé. Par un phénomène de suggestion bien connu, non seulement il se guéri, mais encore se mit à guérir autour de lui. Des lors, sa réputation ne cessa de grandir et atteignit bientôt toute la province.
    Esprit simple, et qui s'émerveillait lui-même, il ne tarda pas à avoir un projet plus grandiose : celui de fonder un culte. Le premier temple « antoiniste » fut ainsi édifié à Jemmeppe-sur-Meuse, en 1910. Il était dominé par « l'arbre de la science de la vue du mal », peint en noir, qui devint vite le drapeau et symbole de la religion nouvelle. Les malades affluèrent de toutes parts ; il fallut guérir en série. L’opération s'organise sur des bases nouvelles ; on nomma un conseil d’administration, on se distribua les titres honorifiques, on publia un journal. Quand « le Père » mourut, le 25 juin 1912, ses fidèles se comptaient déjà au nombre de 150.000.
    Le culte passa alors sous l'autorité de sa veuve (« la Mère »), une simple ouvrière comme lui, qui en demeura le chef incontesté durant près de trente années, jusqu'à sa mort en 1941. Durant cette période, la renommée des « miracles » du Père Antoine, amplifiée par la rumeur publique, amena à la religion nouvelle nombre d'esprits inquiets et plus encore de malades et d'infirmes. L'Antoinisme était, pour toujours, marqué de sa double origine. Religion simpliste, il était aussi entreprise de guérison.
    LA DOCTRINE ANTOINISTE. Les textes fondamentaux de l'Antoinisme sont d'une simplicité qui n'exclut pas l'obscurité. Tel celui-ci, qu'on peut lire sur les murs d'un temple parisien : « Si vous respectez toute croyance et celui qui n'en a pas, vous savez, malgré votre ignorance, plus qu'il ne pourrait vous dire ... » (1)
    Quant à la « doctrine », elle n'est guère plus explicite. On a, en lisant les textes antoinistes, une étrange impression de malaise, tant s'y trouvent mêlés des éléments mal assimilés de christianisme, de socialisme humanitaire et de spiritisme latent. Et, en même temps, il s'en dégage une sorte d'humilité que l'on pourrait résumer ainsi : considérons tous les hommes comme nos égaux, et nous-mêmes comme très médiocres ; soyons solidaires ; défions-nous de notre intelligence qui n'est qu'orgueil ; ayons confiance en Dieu.
    LE CULTE ET LA LITURGIE. Le « culte » est, lui aussi, des plus simples. Il comprend : lecture des « commandements » (2) rédigés par le fondateur, et que ses fidèles considèrent comme la parole même de Dieu ; lectures des Evangiles (3) ; on y ajoute parfois des scènes de la vie du Père Antoine.
    Enfin, à toute heure du jour et de la nuit, un « frère » et une « sœur » se tiennent à la disposition des malades qui pourraient venir leur demander la guérison. Cependant, les Antoinistes refusent pour eux-mêmes, le nom de guérisseurs. Ils n'ordonnent à leurs consultants aucune sorte de remède, ne soignent aucune maladie. Ils se bornent à prier pour la guérison de l'âme du patient, dont ils attendent en retour la santé du corps. Ils n'acceptent, pour ce faire, aucune sorte de rétribution.
    Il arrive, comme toujours, que le malade – impressionné par la solennité du moment et tout prêt à s'y associer – ressente une amélioration réelle qui, pour certaines affections d'origine nerveuse, peut être définitive. C'est alors un nouvel adepte pour l'Antoinisme, et un adepte qui se fera d'enthousiasme propagandiste.
    Les Antoinistes ont adopté, dès l'origine, une sorte d'uniforme qu'on leur voit revêtir aux jours de cérémonies, et particulièrement le 25 juin, jour de fête solennelle qui commémore la « désincarnation » de leur prophète. Les hommes portent une lévite noire et un chapeau haut de forme ; les femmes une sévère robe (noire aussi) de coupe particulière et un bonnet de style 1830.
    On voit parfois, dans les rues de Paris, ces uniformes derrière un cercueil recouvert d'un drap vert (en signe d'espérance). C'est un enterrement antoiniste, et toute la petite communauté tient généralement à y participer.
    IMPORTANCE ACTUELLE DE L'ANTOINISME. Les Antoinistes annoncent, nous l'avons dit, un million et demi de fidèles. En Belgique, ils possèdent vingt-huit temples (dont deux à Bruxelles) ; en France, une vingtaine. Paris possède un premier temple rue Vergniaud et un second, moins important, rue des Grands-Augustins. La plupart des autres sont de simples maisons particulières. On note parmi les centres antoinistes les plus actifs : Lyon, Tours, et Aix-les-Bains ; Monaco compte aussi un petit groupe. (4)
    Il semble que l'Antoinisme se soit relativement développé en Allemagne, et davantage encore dans tous les pays anglo-saxons, ce qui n'a rien de très étonnant. (5) Partout, ce sont les plus humbles, les plus déshérités qui se tournent vers cette religion sans fastes toute de résignation dont les formules leur paraissent merveilleuses.
    L'Antoinisme peut sans doute être considéré comme la « religion » qui compte, proportionnellement au nombre de ses fidèles, le plus grand nombre d'ouvriers, notamment métallurgistes et mineurs. Il va sans dire que la moindre « guérison » donne à ces pauvres gens une ardeur renouvelée et entretient la curiosité et la sympathie autour des « frères » et « sœurs » dont le désintéressement et le dévouement sont dignes d'éloges.
    Il semble que des difficultés internes soient survenues depuis le décès de « la Mère ». Les Antoinistes de Belgique (présidés par un jardinier de Jemmeppe) professent que les guérisons (ou « opérations » doivent se pratiquer collectivement, lors des cérémonies du dimanche matin. Cette façon de procéder se révélerait plus efficace en raison de l'apport important que constitue la concentration de toutes les volontés. Les Antoinistes de France tiennent fermement en faveur des « opérations » strictement individuelles, comptant sur l'intervention du « Père » auprès de Dieu pour en assurer seule le succès.
    Nous ignorons comment le problème a été résolu. Mais il est probable que de telles difficultés ne manqueront pas de surgir à nouveau en diverses occasions, tant les principes laissés par Antoine sont vagues et susceptibles de toutes les interprétations. C'est là le principal obstacle au développement d'un culte qui compte parmi les plus primitifs de ceux qui sont représentés chez nous.
                                                    Maurice COLINON.

(1) Sans le début de ce principe, cela n’est en effet pas clair. Voici le 2e principe dans sa totalité : « Ne croyez pas en celui qui vous parle de moi, dont l'intention serait de vous convertir, si vous respectez toute croyance et celui qui n'en a pas, vous savez, malgré votre ignorance, plus qu'il ne pourrait vous dire. »
(2) Pour un spécialiste, voilà l’auteur tombé dans ses habitudes catholiques, puisqu’il n’existe pas de « commandements », dans l’antoinisme. C’est la différence avec les sectes.
(3) Cela se faisait au temps du cercle spirite Les Vignerons du Seigneur, parfois dans les salles de lecture, puis dans les Unitifs, mais il n’en existe pas de lectures dans les temples.  
(4) Les données du spécialiste sont là encore dépassés, puisqu’en 1951, existaient déjà des temples parsemés dans toutes la France.
(5) Il y existait un intérêt de la presse dans ces pays, mais jamais de réels groupes et encore moins de temples (sauf celui de Rio de Janeiro).

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