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fernand delcroix

Fernand Delcroix, le professeur

Publié le par antoiniste

Ferdinand Delcroix, le professeur

    On trouve des photos de lui dans sa fonction de porte-arbre. D'après un article de La Meuse, on indique qu'il est né à Lize-Seraing le 24 juin 1865. Mais impossible de retrouver à cette date son acte de naissance. Impossible donc de vérifier son prénom : il est nommé Ferdinand dans les Statuts du Culte Antoiniste et, d'après l'Historique du Culte Antoiniste, dans le Règlement d'ordre intérieur du conseil d'administration de 1910, et c'est ce qui est reproduit par Pierre Debouxhtay, qui l'appelle sinon M. Delcroix, ou F. Delcroix. De même chez Robert Vivier, on le trouve sous M. Delcroix, ou même simplement Delcroix, puis frère Delcroix. On sait que son père, spirite, s'appelait Ferdinand Delcroix.
    Il était professeur d'humanités anciennes (grec, latin et français) à l'Athénée Royal (dit Liège I), rue des Clarisses (bâti à la place du couvent en 1850, il est reconstruit complètement en 1967).
    Cependant il habitait Seraing.
    Il était secrétaire du Culte Antoiniste, il avait la fonction de porte-arbre pendant les processions et de lecteur. Il fit également quelques conférences sur le sujet.

    On apprend par des articles de La Meuse qu'il meurt de maladie le 9 février 1926, et on y retrouve sa nécrologie, ainsi qu'un article sur ses funérailles.

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Époux Engel, spirites sérésiens

Publié le par antoiniste

    Médium-écrivain, Pierre Engel est président de l'Union Spirite de Liège (à partir en 1896) qu'il fonde avec M. F: Heuse, de Bressoux et J. Godart au café du Centre, place Cockerill, 2 ; il habite à Lize-Seraing, 59, rue de la Baume. Dans un communiqué pour le Congrès Spirite de Liège en 1905, il signe Pierre Engel-Bonniver, ancien Président fédéral de Liège. Il habit alors à Kimkempois. C'est à lui que revient la charge de faire le discours funéraire pour Ferdinand Delcroix (le père du Frère Delcroix) et du fils des Antoine.


    Marié à Marie-Joseph Bonniver (née le 12 mars 1830 à Vaux-Chavanne), on apprend dans le Progrès spirite du 20 mars 1898 que son fils aîné Pierre Jean Gilles (né à Hodimont le 16 novembre 1857) était médium photographe et qu'il meurt vers 17 ans le 25 mai 1874.
    Sa fille Marie Catherine Antoinette dite Marie-Antoinette naît à Liège le 9 février 1856 et meurt le 3 juillet 1878 à 22 ans.
    Un autre fils, Pierre, naîtra (comme l'avait dit sa fille désincarnée dans une communication), et mourra à 4 ans et quelques jours. Ils ont un autre fils, Olivier (électricien) qui signera sur l'acte de décès de Marie Bonniver, décédée le 18 novembre 1893. Pierre Engel indique comme profession "employé".

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Enterrement du Père (suite)(Archives du Temple de Retinne)

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Enterrement du Père (Archives du Temple de Retinne)

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Enterrement du Père - La Lecture (Archives du Temple de Retinne)

L'enterrement du PERE. l Le frère Delcroix lit une partie de la Biographie. Le frère avec la barbe au deuxième rang est le frère David.
Remarque : le drap Antoiniste était préparé, l'Emblème porté haut, la lecture de la Réincarnation.
Le PERE avait donné, ainsi que pour LUI-Même, la marche à suivre pour tous les enterrements après LUI.

Enterrement du Père (Archives du Temple de Retinne)

 

    La seule mention d'un Frère David concerne un prénommé Noël David (comme le précise frère Marc du Temple de Retinne), qui sera desservant du temple de Bierset jusqu'à sa désincarnation en 1934.

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Collaborateur direct du Père - Frère Delcroix, désincarné en février 1926 (Archives Temple de Retinne)

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Collaborateur direct du Père - Frère Delcroix, désincarné en février 1926 (Archives Temple de Retinne)

Collaborateur direct du Père - Frère Delcroix, désincarné en février 1926 (Archives Temple de Retinne)

    Il était présent lors du premier procès, en 1900-01 : "Dans la salle au premier rang du public, s'étaient placés les adeptes : Debroux, Foccroule, Deregnaucourt, Hollange, Nihoul, et M. Delcroix, le professeur, avec son col blanc et sa jaquette noire, - tous les fidèles Vignerons (Pierre Dor manquait, - il avait abandonné Antoine pour suivre son propre chemin)."

Robert Vivier, Délivrez-nous du mal, p.266

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Une conférence spirite (Gazette de Charleroi, 5 septembre 1906)(Belgicapress)

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Une conférence spirite (Gazette de Charleroi, 5 septembre 1906)(Belgicapress)

          CHRONIQUE LOCALE
           ET REGIONALE

CHARLEROI
    Une conférence spirite. – Lundi soir, à 7 heures, à l'Hôtel de l'Espérance, place de la Station, conférence par MM. Hollonge et F. Delcroix, professeur à l'Athénée royal de Liége.
    Sujet : Qu'est-ce que le spiritisme ? et Maître Antoine le Guérisseur ?
    Cette conférence est publique.

Gazette de Charleroi, 5 septembre 1906 (source: Belgicapress)

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F.Delcroix - Le bonheur individuel et social (Revue scientifique et morale du spiritisme, v11, 1905-1906)

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F.Delcroix - Le bonheur individuel et social #1 (Revue scientifique et morale du spiritisme, v11, 1905-1906)F.Delcroix - Le bonheur individuel et social #2 (Revue scientifique et morale du spiritisme, v11, 1905-1906)F.Delcroix - Le bonheur individuel et social #3 (Revue scientifique et morale du spiritisme, v11, 1905-1906)F.Delcroix - Le bonheur individuel et social #4 (Revue scientifique et morale du spiritisme, v11, 1905-1906)  

 

 

 

 

 

 

 

 

       

    Le bonheur individuel et social (1)

    L'homme veut être heureux. Il peut l'être. Le bonheur n'est pas un mythe qui gît dans le passé ou dans l'avenir ; il ne réside pas dans l'illusion ou dans le rêve. Il est une réalité de tous les temps, et il est à la portée de toutes les existences, si modestes qu'elles soient. Il suffit de comprendre et d'observer la loi inscrite dans les consciences. Ni la gloire, ni le luxe, ni toute la façade brillante des joies mondaines ne donne la vraie félicité. Et tel pauvre casseur de pierres que regarde distraitement ce couple emporté dans le vol foudroyant de leur auto, leur ferait envie, s'ils devinaient les images riantes de sa vie intérieure. Rien de plus simple pourtant que ses pensées : il gagne lui-même son pain et il en goûte la fine saveur ; il aime les petits et la ménagère dont il est le soutien : son travail en est ennobli et revêt une douceur mystérieuse ; il aime Dieu et la suite des jours lui apparaît limpide.
    Peinture de fantaisie, dit un sceptique. Je préfère les jeux de ma pensée et leur aimable incertitude réclame le dilettante. Finie toute cette candeur, pontifie l'intellectuel qui ne juge le sentiment religieux qu'à travers les formes puériles du passé. Libre à eux. Nous étudions la loi.
    M. Maeterling dans ce bréviaire laïque : Sagesse et destinée examine cette question passionnante du bonheur. Il représente celui-ci comme une création de l'intelligence et de la volonté où le hasard n'est pour rien. L'événement lui paraît sans valeur, puisque identique, il affecte différemment les sensibilités et qu'au surplus une âme forte déjoue tous les imprévus du sort. Et le philosophe, déchirant le voile brillant des apparences, dans son avide recherche du bonheur qu'il conçoit permanent et grave, en arrive à cette définition dont la forme paradoxale cache une vérité profonde : « Il réside dans cette force qui, tout au fond de la conscience, pourrait nous rendre heureux au sein du malheur même ».
    Connaissez-vous dans votre entourage beaucoup de personnes qui possèdent cette plénitude de vigueur morale et qui le prouvent en l'occurrence ? Car on prend si aisément de belles attitudes et c'est chose assez commune que le stoïcisme de parade... Personnellement j'ai sous les yeux un seul vrai disciple de Maeterling qui se conforme à l'idéal du maître. « Une belle destinée est celle où pas une aventure, heureuse ou malheureuse, ne se passe sans nous faire réfléchir, sans élargir la sphère où notre âme se meut, sans augmenter la tranquillité de notre adhésion à la vie ». Cette personne est douée d'une volonté de fer, et son cœur a des coins exquis.
    En revanche, c'est par centaines que j'ai trouvé cette trempe d'hommes dans la Société que M. Antoine a formée sur une base morale et chrétienne. Et la plupart sont d'humble condition. Chose étrange ! là où M. Maeterling était arrivé, à force de travail et de pensée, à créer cette forteresse intérieure contre laquelle viennent se briser la haine aveugle des hommes et l'hostilité de l'univers, les membres de chez M. Antoine se sont créé des âmes aussi stoïques, mais plus douces : dans l'air vivifiant de la maison, au contact de leurs frères, ils édifient jour par jour au dedans d'eux-mêmes ce templum seremum où le mal ne peut atteindre. Ce que M. Maeterling conseille dans un but d'égoïsme supérieur et qu'il a déduit d'une longue étude des plus sûrs penseurs de la sagesse antique et de la sagesse moderne, – son livre est un raccourci saisissant d'une expérience millénaire – de simples artisans le pratiquent sans orgueil et sans pose : par une orientation de tout leur être vers Dieu, par un acte d'adhésion intime et vaillante au précepte : Tu aimeras ton prochain plus que toi-même, ils parviennent d'emblée à la sagesse supérieure du philosophe.
    L'idée avait déjà été dite. Dans la « Nouvelle idole », M. François de Curel avait signalé les ressources étonnantes de la foi et montré comme la profondeur d'abnégation avait fait de l'humble religieuse l'égale du savant. Mais ici, l'idée cesse d'être littéraire. Elle agit, elle est le fait quotidien qui se multiplie. Elle habite dans des êtres de chair et de sang qui marchent invulnérables dans leur armure de foi et façonnent l'avenir de petits efforts continus et silencieux. Chacun s'ennoblit avant de songer à ennoblir les autres. La fraternité règne entre les membres, chose aisée et naturelle dans l'ardeur réciproque des bons procédés. Elle se répand au dehors sous mille formes délicates : dans la contagion du sourire, dans l'offrande discrète de la bourse et du cœur, dans l'intérêt inépuisable qu'on porte aux joies et aux peines du voisin, dans l'intervention calme et brave qui apaise les conflits et détourne les haines.
    M. Mæterling parle dans une de ses méditations philosophiques du petit troupeau des sages, – Fénelon était du nombre – qui passe paisiblement dans la cohue vaniteuse de Versailles ; car ils avaient en eux-mêmes leur refuge, leur rocher ferme, selon l'énergique expression de Saint-Simon. Ce souvenir touchant s'associe invinciblement dans mon esprit à cette petite cité de Dieu, qui grandit à l'ombre des puissantes usines (2) et qui demeure étrangère à la lutte des classes, à la chasse effrénée des biens matériels.
    Leurs succès sont plus nobles. Tournant tous leurs efforts vers le champ intérieur, ils y labourent profondément tous les vieux instincts ataviques s'ensevelissent sous terre et s'y décomposent pour créer cet humus où va germer la moisson des sentiments et des pensées. Ces hommes veulent être la race forte de l'avenir, non pas celle qui domine, mais qui se domine, composant dans le silence intérieur l'image précise de la société idéale dont ils veulent devenir, dès maintenant, et au milieu des appétits les unités agissantes et vivantes.
    Pour soutenir cette croissance morale très pénible dans un milieu réfractaire, ils ont la foi – la foi évolutive et raisonnée bien entendu – qui est certes ! la meilleure et la plus sûre des fortes tendances disciplinant les idées, les sentiments et les actes. Pour les guider dans cette rude ascension, ils ont une fidèle gardienne, la conscience, assombrie quand ils s'égarent, reprenant son ciel bleu et sa jolie lumière lorsqu'ils rentrent dans la voie droite.
    Ils remplacent ainsi l'ancêtre par l'homme nouveau. En se transformant et en transformant les autres autour d'eux par la toute-puissance de l'exemple – ils négligent volontiers la parole comme trop vaine – ils élaborent lentement une autre société. Ils préparent l'avènement d'institutions et de lois moins imparfaites ; non pas qu'ils aient besoin pour leur compte d'autorité séculière et de codes répressifs ; mais il faut bien, pour assurer les acquisitions sociales, donner un vigoureux coup de barre à tous les retardataires. Ils se préoccupent fort peu des lois humaines, force massive et brutale, possédant au fond d'eux-mêmes une loi supérieure, autrement vivante, dont les précédentes ne sont que de grossières ébauches.
    Cette loi est la loi du talion, non pas dans sa conception surannée de représailles et de violences, mais dans son esprit nouveau. Des siècles de barbarie et de demi-civilisation ont prouvé la vérité de l'axiome : Si tu tires le glaive, tu périras par le glaive. Aujourd'hui que l'intelligence s'est ouverte, ne serait-il pas temps d'interpréter la loi comme le Christ l'avait fait : de semer l'amour au lieu de la guerre, de substituer aux actes d'égoïsme et de basse convoitise des actes de désintéressement et de générosité ?
    Mais pour donner l'impulsion, où trouver ces cœurs forts et ces esprits lucides ? ces cœurs sont légion à notre époque. Malheureusement leurs efforts isolés ne créent pas de courant irrésistible. Les temps paraissent mûrs cependant ; et la preuve en est dans ce développement ininterrompu de la société des vignerons du Seigneur. Ils font chaque jour des recrues pour le bon combat de la justice et de la charité.
    Cette loi d'amour possède une force d'expansion mystérieuse. Sans doute elle n'espère pas de conversion subite. Pareil espoir serait candide. Mais sachant le pouvoir merveilleux du temps et de la patience, elle s'insinue dans les âmes, jamais découragée ni jamais lasse. Elle ne connait pas d'ingratitudes endurcies. Tôt ou tard la graine qu'un service désintéressé a déposée dans l'âme humaine, y germe et y produit une fleur inconnue. La vie prépare le terrain par toutes les vicissitudes que suscite la loi du talion, dans ses manifestations complexes, et grâce à la vertu occulte de l'association des idées, tel sentiment qu'on croyait aboli réapparait des fonds voilés de la concurrence qui ne laisse perdre aucun souvenir. Ce sentiment de gratitude favorise la naissance de l'être nouveau qui recherche un milieu approprié à ses nouvelles tendances. C'est un serviteur de plus de cette loi du talion qui, enfin mieux comprise, assure le bonheur individuel, tout en régénérant la société.

                                        F. DELCROIX.

 

    (1) Article inspiré par l'observation du groupe spirite : « les Vignerons du Seigneur » et par la lecture du livre : « Enseignement » par Antoine le Guérisseur de Jemeppe-sur-Meuse.
    (2) Seraing et les environs.

Revue scientifique et morale du spiritisme, v11, 1905-1906

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Mort à Seraing de M. Delcroix (La Wallonie, 13 février 1926)(Belgicapress)

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Mort à Seraing de M. Delcroix (La Wallonie, 13 février 1926)(Belgicapress)

Mort, à Seraing, de M. Delcroix

    Nous venons d'apprendre, avec un vil regret, la mort de M. Fernand Delcroix, professeur à l'Athénée royal de Liége, après une longue et pénible maladie.
    M. Fernand Delcroix était un excellent professeur de latin, de grec et de français, qui considérait sa tâche comme un véritable apostolat.
    Il fut parmi les premiers, les plus dévoué, et les plus convaincus zélateurs de l'Antoinisme. A la mort du Père Antoine, il remplit les fonctions de secrétaire général du Conseil d'administration du culte antoiniste, et c'est grâce à ses multiples démarches que fut votée la loi accordant la personnification civile aux associations sans but lucratif, dont devait tirer parti le culte antoiniste pour éviter les droits de succession sur la propriété des temples.
    M. Delcroix coopéra largement à la campagne entreprise par les représentants du culte antoiniste pour faire reconnaître officiellement la religion nouvelle, qui écarte systématiquement toute idée de fonctionnariat religieux et de rémunération.
    Pour M. Delcroix, tout se rapportait à cette simple et unique conception : l'amour du prochain. On peut dire qu'il l'a appliquée avec le plus absolu désintéressement.
    Aussi, tenons-nous à lui rendre ce suprême hommage. M. Delcroix était un homme bon, généreux, cordial. Il emporte avec lui les sympathies et les regrets de tous.

                                         *  *  *
    L'enterrement de M. Delcroix aura lieu, selon le rite antoiniste, dimanche prochain, à 2 heures de relevée.
    Réunion à la maison mortuaire, rue du Chêne, 73, à Seraing, à 1 h. 3/4.

La Wallonie, 13 février 1926 (source : Belgicapress)

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L'Enterrement d'Antoine le Guérisseur (Gazette de Charleroi, 2 juillet 1912)(Belgicapress)

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L'Enterrement d'Antoine le Guérisseur (Gazette de Charleroi, 2 juillet 1912)(Belgicapress)

L'Enterrement d'Antoine le Guérisseur

    Les antoinistes ont enterré dimanche, à Jemeppe, leur prophète. Il y avait foule, foule dans les trains, foule dans les trams, foule dans les rues, dans les cafés, aux fenêtres des maisons, sur les toits des voitures et jusque sur le remblai du chemin de fer que devait longer le cortège funèbre.
    La cérémonie était fixée à trois heures après-midi, et, le matin déjà, Jemeppe était empli d'étrangers. On s'écrasait aux abords du temple. On ne trouvait pas la moindre place où s'asseoir dans les cafés. Des nuées de camelots criaient le portrait d'Antoine le Généreux, le dernier souvenir d'Antoine le Guérisseur, la vie et la doctrine du Père Antoine.
    Le cercueil de hêtre verni, que surmonte l'ensemble de métal blanc découpé représentant l'« arbre de la science » et qu'aucun autre ornement ne décore, est placé dans un couloir du temple, sur une table recouverte d'un drap vert. Pas de cierge, pas de tenture. La foule entre dans le temple par la rue Hullos, passe devant la bière et sort par la rue du Bois-de-Mont. C'est un défilé ininterrompu. « Et dire que cela dure depuis mardi sans arrêter ! » dit un adepte, avec quelque naïve fierté. A mesure que l'heure de l'inhumation approche, la foule devant le temple devient toujours plus dense. On s'écrase les pieds, on s'aplatit les ventres, on s'étouffe sans scrupule. Cette rue du Bois de Mont n'est pas large, et il y a facilement dix mille personnes qui s'y pressent. Et toujours le monde arrive de tous les côtés.
    A trois heures, M. Delcroix, à la tête des adeptes qui ont revêtu le costume rituélique – chapeau de demi-haute forme en feutre noir, longue redingote sévère des pasteurs protestants et col rabattu – vient faire la levée du corps. Au coin des rues Hullos et du Bois de Mont, M. Delcroix lit les principes du culte. Puis le cortège se met en marche par la rue des Tomballes, la rue Toute-voie et la rue du Bois de Mont vers le cimetière de Jemeppe où seuls les adeptes seront admis. Il avance péniblement, devant se frayer un chemin dans la foule qui ne recule pas.
    Au cimetière, on descend le cercueil dans la fosse. M. Delcroix fait une nouvelle lecture des articles de la foi antoiniste et c'est fini. La cérémonie a été d'une simplicité extrême. Ensuite, les fidèles sont rentrés au temple pour s'y recueillir.

Gazette de Charleroi, 2 juillet 1912 (source : Belgicapress)

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L'enterrement d'Antoine de Guérisseur (La Meuse, 1er juillet 1912)(Belgicapress)

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L'enterrement d'Antoine de Guérisseur (La Meuse, 1er juillet 1912)(Belgicapress)L'ENTERREMENT
                 D'ANTOINE LE GUERISSEUR

    Antoine le Guérisseur, le Père Antoine, comme on l'appelait communément dans le pays, a été enterré hier dimanche, à 3 h. de l'après-midi.
    L'affluence était considérable ; les trams, dont le service avait été doublé, les trains et les bateaux-mouches déversaient des flots considérables de personnes de Liége et des environs. Le train Jemeppe-Hannut amena de nombreux Hesbignons.
    Jamais, de mémoire d'homme, à part lors des obsèques du député socialiste Wettinck, on ne vit pareille foule à Jemeppe.
    C'est une véritable procession, depuis le pont de Seraing jusqu'au Temple Antoiniste, vers lequel on s'avance difficilement, à travers la cohue, et dont l'accès est presque impossible.
    Le long du chemin, de nombreux camelots vendent le portrait du Père Antoine.
    Des gens entreprenants ont dressé, devant leurs fenêtres ouvertes ou sur le pas de leur porte, de petits étalages, et l'on peut se procurer, auprès d'eux, le dernier souvenir d'Antoine le Généreux, que presque tout le monde achète.
                 DANS LE TEMPLE
    Au prix de maints efforts, nous parvenons à nous introduire dans le temple.
    Tous les adeptes : femmes, enfants et hommes, y sont rassemblés. Tous sont très affectés, beaucoup de femmes pleurent.
    Dans le porche conduisant à la sortie, qui se fait rue du Bois-de-Mont, le cercueil, en hêtre vernis, sans la moindre garniture, repose sur une table recouverte d'un drap vert.
    A la tête de ce catafalque rudimentaire se trouve une plaque en fer nickelé, affectant la forme d'un blason et surmontée d'un arbre, sur laquelle on lit : « L'Arbre de la Science de la Vue du Mal. »
    Et la foule défile... défile, jusqu'au moment où le cortège se forme. Devant le temple, environ 6,000 personnes stationnent pour le voir sortir.
                 LE CORTEGE
    Il est composé uniquement d'adeptes, précédés de la plaque portant les insignes du culte.
    Le cercueil, recouvert du drap vert, est porté à la main par des antoinistes.
    Pas le moindre bouquet, pas la plus petite couronne.
    Le deuil est conduit par M. Jean Dor, de Jemeppe, neveu du défunt, dont la ressemblance avec le Père Antoine est frappante.
    A la sortie du temple. M. Delcroix lit les principes d'Antoine, et lentement, escorté par la police et la gendarmerie, le cortège se met en marche vers le cimetière.
    Il doit, pour se conformer à l'arrêté du bourgmestre de la localité, emprunter les voies de communication les plus directe pour se rendre au champ des morts.
    Les rues Tombales, Toutes-Voies et Bois-du-Mont, par où l'enterrement doit passer, sont noires de monde.
    Rue Toutes-Voies, les talus du chemin de fer sont envahis par la foule. Le spectacle est vraiment émotionnant.
                 AU CIMETIERE
    Le cimetière de Jemeppe est situé au-dessus de la rue de Bois-du-Mont. Seuls, les adeptes ayant revêtu le costume sont autorisés à y pénétrer.
    Selon le rituel du culte d'Antoine, l'inhumation est exempte de tout cérémonial.
    M. Delcroix dit quelques mots sur les principes Antoinistes et le cercueil est descendu dans la fosse.
    Voilà comment fut enterré Antoine le Guérisseur, dont le renom s'est étendu au delà de nos frontières.
                 QUELQUES DETAILS
    Toute l'après-midi, la foule stationna devant le Temple. Lorsque le cortège fut parti, de nombreuses personnes y pénétrèrent et allèrent se désaltérer à la fontaine qui se trouve dans un coin.
    Sur le parcours du cortège, des fenêtres se louèrent cinq et dix francs. Depuis trois jours, les logements ont eu, paraît-il, toutes leurs chambres occupées par les adeptes étrangers d'Antoine.
    On évalue à 25,000 environ le nombre des personnes arrivées hier à Jemeppe.
    Jusque bien tard une grande animation régna dans les rues, et les tables des restaurants furent prises d'assaut.
    Le service d'ordre était assuré par M. le bourgmestre Delville ; M. Jacquet, commissaire de police ; la police et la gendarmerie locale.
                                                                             René L…

La Meuse, 1er juillet 1912 (source : Belgicapress)

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