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Le Clergé et l'exercice illégal de la pharmacie en France au-delà de la Révolution française

Publié le par antoiniste

    C'est dès l'Antiquité que le rôle des prêtres fut essentiel en matière de préparation des médicaments : chez les Hébreux et les Gaulois par exemple, et la tradition chrétienne a repris cette idée du prêtre guérisseur. Jésus-Christ lui-même représente le sauveur des âmes et le guérisseur des corps, ce qui conduire l'Art à traiter abondamment du thème du "Christ apothicaire". (cf. également Hector Durville, Magnétisme personnel ou psychique) [...] Au fil des siècle, cependant, les apothicaires vont se défendre contre ces concurrents sérieux qu'étaient les ecclésiastiques. Les textes tant profanes que provenant des autorités religieuses vont progressivement interdire au Clergé d'exercer la pharmacie. En pratique, et jusqu'à la Révolution française, l'ouvrage de Jules Tournier (Le Clergé et la Pharmacie avant la Révolution 1938, Thèse Univ. , Paris) démontre que de nombreux remèdes seront préparés et vendus par le Clergé. [...]
    La loi de Germinal réserve le métier d'apothicaire aux seuls pharmaciens diplômés. Cependant, de nombreux documents, tout au long au XIXe siècle, attestent que le rôle du Clergé dans la préparation et la dispensassions des remèdes va se poursuivre. [...] En 1828, la pharmacien M. Blanchard va même jusqu'à admirer, dans sa Petite pharmacie domestique à l"usage des personnes bienfaisantes, "ce vénérable pasteur qui, ministre d'un Dieu de charité, mettant à profit le peu de connaissances médicales qu'il a acquises, prépare quelques potions simples qu'il porte lui-même au malade qu'il a déjà soulagé en lui faisant entendre les paroles d"un Dieu miséricordieux ?" [...] Même si l'on en croit les statistiques de 1861, sur les 853 guérisseurs répertoriés dans 32 départements, on dénombre 161 membres du Clergé. [...]
    Dès 1833, un mémoire de 50 pages de Pelletier, président de la Société de prévoyance des pharmaciens du Rhône, attire l'attention sur la laxisme des préfets qui, dit-il tolère l'exercice illégal de la pharmacie par les communautés religieuses. [...]
    En 1853, le problème est toujours le même comme en témoigne le Dr Clément Brault [...]. En bref, ces méthodes sont donc soutenues par le Clergé, et les autorités civiles, mais parfois même par les médecins ou pharmaciens. Ainsi, le Dr Cazin, qui reçoit la médaille d'or de l'Académie de Reims en 1852 pour un livre dans lequel il souhaite la création d'une commission communale de charité dans chaque village, composée du maire, du curé et d'un conseiller municipal. Et il ajoute : "Il sera établi dans chaque commune une petite pharmacie, chez l'un des membres de la commission. Le Curé, appelé tout naturellement par une vocation toute providentielle à seconder le médecin, paraît devoir être plus particulièrement chargé du dépôt des ressources thérapeutiques." [...]
    C'est aussi le flou légal et réglementaire qui favorise la situation ambiguë qui perdurera pendant plus d'un siècle [...]. Ainsi un document administratif émane du ministre des CUltes qui écrit une lettre à l'évêque de Saint-Brieux le 27 novembre 1862. Cette lettre autorise les soeurs à "préparer seulement les tisanes, les potions huileuses, les potions simples, les loochs simples, les cataplasmes, les médecines, et autres médicaments magistraux semblables dont la préparation n'exige pas de connaissances pharmaceutiques bien étendues." [...]
    Il faudra attendre la loi 1941 sur la pharmacie pour définitivement clarifier la situation juridique. [...]
    Donc, la loi de Germinal ne mit pas fin à l'exercice de la pharmacie par le Clergé séculier ou régulier.  De nombreux religieux ou prêtres vont poursuivre la fabrication ou la dispensassions des médicaments en s'appuyant sur les ambiguïtés de la loi et des décrets, mais aussi sur l'absence de fermeté des autorités civiles et ecclésiastiques. L'exercice de la charité explique sans doute un bonne part la poursuite d'une pratique condamnée par la plupart des professionnels de la santé au XIXe siècle. Mais les intérêts financiers ne sont pas absents comme en témoignent les cas exemplaires de l'abbé Perdrigeon, de l'abbé Oudin ou de l'abbé Kneipp. C'est aussi l'attrait pour la Science en plein essor qui pousse sans doute certains membres du Clergé à pratiquer l'exercice illégal de la pharmacie. La confusion des genres entre soin du corps et soin de l'âme va en tout cas finir par disparaître après la seconde guerre mondiale et la loi de 1941, avec l'appui de toutes les parties concernées.

Bruno Bonnemain, Le Clergé et l'exercice illégal de la pharmacie en France au-delà de la Révolution française
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 92e année, N. 342, 2004. pp. 277-302.
source : persee.fr

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Le cerveau mystique

Publié le par antoiniste

Le cerveau mystique

    * Isabelle Raynauld, 2006, 52 min 15 s



Documentaire qui explore les états de grâce vécus par les mystiques et les personnes en état de méditation. Une occasion d’accéder au cœur du chapitre le plus récent de la recherche scientifique portant sur ce phénomène. Des carmélites et des moines bouddhistes ont accepté de se prêter à l’expérience : le film présente les travaux exploratoires d’une équipe de l’Université de Montréal.

source : http://www.onf.ca/film/cerveau_mystique/

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Alfred Geiger Moses (Jewish Science) - Silence

Publié le par antoiniste

    Silence is the divine manner of manifestation. God reveals Himself to the listening ear of faith in complete stillness. IN SIlence, we find God and commune with the Spirit of all flesh. Be still and in the holy awe know that God exists. To know God means to cast off the coils of sensuous life and to enter the realm of spiritual thought. Casting off the bonds of mortal mind, we enter the SIlence of the inner soul and dwell on the thought of the Infinite and Eternal.

Alfred Geiger Moses, Jewish Science (1920), p.135
in Ellen M. Umansky, From Christian Science to Jewish Science
Spiritual Healing and American Jews
, p.49
Oxford University Press, Oxford, New York, 2005

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Histoire de Praga et Louis Antoine à Praga (1879-1884)

Publié le par antoiniste

    Au XVIIIe siècle, Praga n'est qu'un village, avec quelques maisons et une église.
    Pour les Russes, ce faubourg représente le passage obligé vers Varsovie, la capitale. Là eut lieu la terrible Bataille de Praga en 1794, impliquant la Pologne contre la Prusse et la Russie. Les Russes gagnent, et après la bataille, le commandant russe Souvorov laisse froidement ses hommes piller et brûler entièrement la ville de Varsovie, voulant ainsi venger le massacre de la garnison russe de la capitale, au début du soulèvement en avril 1794. C'est le faubourg de Praga, surtout, qui en subit les sévices. On croit que 20,000 civils y sont massacrés par des soldats ivres de carnage. Selon certaines sources, non seulement Souvorov n'a rien fait pour les arrêter mais il les aurait encouragés. Le 5 novembre, les troupes polonaises, complètement démoralisées, se retirent vers le sud. Pour elles, c'est la fin de la guerre. Souvorov envoie un court rapport à la tsarine Catherine II : Hourrah - Praga - Souvorov. L'impératrice lui répond aussi brièvement : Bravo, feldmaréchal, Catherine. Dès son retour à Saint-Pétersbourg, le général est en effet aussitôt promu maréchal. En 1795, d'âpres négociations ont lieu entre la Russie, la Prusse et l'Autriche pour un troisième partage de la Pologne, qui cesse d'exister comme territoire indépendant pendant plus de cent-vingt ans.
    En 1815, le congré de Vienne crée le Royaume du Congrès, autrement dit le Royaume de Pologne.
        En 1872-1873, une épidémie de choléra ravage la ville de Praga. On enterra dans une cimetière (Cmentarz choleryczny) 484 morts et 7 soldats athés ou païens (en 1908, une ligne de chemin de fer nouvellement construite demande le tranfert des corps dans une fosse commune).
    Vers 1860, on commence la construction des gares et des usines. En 1877, on dénombre 100 maisons habitées par 1890 habitants.
    On voit sur une carte de 1825 que la quartier de Praga est toujours un village, avec surtout les fortifications de la rive gauche de Varsovie, le Fort Śliwickiego (datant cependant de 1835) en témoigne. La Citadelle date de 1879, et de 1883 à 1890. Alors que Louis Antoine est à Praga on construit les forts de l'anneau externe autour de Praga (Fort X "Augustówka" et "Siekierki", Fort XI "Grochów", "Grochów Duży", Fort XIA "Grochów Mały", "Grochów II", Fort XIIA "Lewinów", "Zacisze", "Ząbki", Fort XIII "Lewicpol", "Lewiopol").
    Les noms de rues commencent à être réglementés et et les routes pavées : Szeroka (la rue large), Brukowa (la rue pavée), Targowa (la rue marchande), Wołowa (rue des bouchers), Ząbkowska (rue des degrés). C'est le moment où on construit aussi des ponts. Mais la ville reste une dédale de rues et de marchés.
    L'église Notre-Dame de Lorette (Kościół matki Boskiej Loretańskiej), est construite en 1640 dans la rue de l'Hôtel de Ville (Ratuszowa). C'est le bâtiment le plus ancien de la ville de Praga.
    La synagogue de Praga, une des rares à présenté une forme de rotonde, est construite dès 1836. La Mikwé datant de 1911 existe toujours (c'est le dernier de Varsovie a subsister) dans la ulica Kłopotowska 31. Le cimetière juif était lui au nord de Nowa Praga. Mais on sait également que beaucoup de maisons de prières existaient : il en subsiste une dans la cour intérieure du 50/52 ulica Targowa.
    La cathédrale orthodoxe Sobór Metropolitalny Świętej Równej Apostołom Marii Magdaleny est construite de 1867 à 1868 par les autorités russes, pour la population émigrées de la ville. La Bazylika katedralna św. Michała i św. Floriana est construite entre 1887 et 1904.
    En 1865, le parc de Praga est créé. Il a 18,5 hectares entre les rues de l'Hôtel de Ville, des Jagellon, de la Solidarité et au bord de la Vistule. La même année on cré la rue des Loyers (Ulica Czynszowa). En 1865-67, la Rue de l'Acier (Ulica Stalowa) est tracée, elle prend son nom en 1891, nom qui lui vient de l'usine métallurgique de Varsovie créée dans les années 1878-1879. Louis Antoine arrive au début de l'année 1879 alors qu'on unaugure l'usine le 1er avril 1879. Initialement, la rue a été construite en bois avec des bâtiments de un ou deux étages dans lesquels vivaient la plupart des ouvriers. Avec le temps, a commencé à construire des maisons en briques de quatre étages. Au début du XXe siècle le pavage des rues et des trottoirs a été réalisé. De cette période sont conservés maisons en rangée de trois étages de la rue de l'Acier numéros 34, 36, 50, 52, 54 et 56. En 1868, le belge Seweryn Loewenstein apporte son capital dans l'entreprise de Stanisław Lilpop et Wilhelm Rau. De 1881 à 1890, l'entreprise aura créée pas moins de 14 autres usines en Pologne (notamment à Starachowice, le bassin industriel de la Pologne) et en Russie (dans le bassin houiller du Donbass, donc la capitale est Donetsk, à la frontière actuelle entre la Russie et l'Ukraine, à Dniepropetrowsk). De 1882 à 1886, elle aura aussi rachetée d'autres entreprises russes lui permettant de dominer le marché. En 1886, un personnage très influent auprès de Léopold II qui le fera baron en 1896, Léon Lambert, créera une filiale de Cockerill en Russie.
    En 1877, le tracé de la Petite Rue (Ulica Mała) est dessiné.
    La Révolution industrielle de la Russie (dont la Pologne fait maintenant partie) commence à la fin du XIXe siècle. Les usines Monopol Spirytusomy (Monopole des Spiritueux), Avia, Drucianka... abouti a une afflux croissant de la population.
    Dans presque toutes les arrières-cours de la rue Brzeska se trouvent des autel de la Vierge Marie. Elles seraient des repliques de la Vierge de l'Eglise księża salezjanie, de la rue Kawęczyńska. Elle marque la ferveur populaire des ouvriers.

    Le New York Times du 6 août 1915 décrit Varsovie "like Paris, too, it is a city of beautiful suburbs, among which are Praga and New Praga".
    C'est le seul quartier de Varsovie ayant survécu à la dernière guerre car l'armée soviétique l'avait déjà libérée de l'occupation allemande. On compte pas moins de 150 bâtiments historiques classés uniquement dans Nowa Praga, notamment l'ensemble de la Petite Rue (ulica Mała), la maison 57 de la Rue de l'Acier (ulica Stalowa), la Pałac Konopackiego, dans la Rue des Tireurs 11/13 (ulica Strzelecka), les acieries de Praga dans la Rue des Suédois 2/4 (ulica Szwedzka)

sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Praga
http://pl.wikipedia.org/wiki/Ulica_Stalowa_w_Warszawie
http://www.lfv.pl/pages_eleves/varsovie/marie.htm
http://www.davidrumsey.com
http://aborzek.webpark.pl/ulice/ulice.htm
http://dziedzictwo.polska.pl

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Vue de Varsovie à Prague, Zygmunt Vogel (1764-1826)

Publié le par antoiniste

source : wikipedia

    Vue de Varsovie sur l'autre rive de la Vistule et du village de Praga (à gauche sur l'image). On distingue bien l'Eglise Notre-Dame de Lorette à Varsovie (Kościół Najświętszej Matki Bożej Loretańskiej w Warszawie) et le Monastère de l'Ordre des frères mineurs (Klasztor Bernardynów).

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Mapa Pragi 1809-détail

Publié le par antoiniste

source : dziedzictwo.polska.pl

    Un plan détaillé datant de 1809 du village de Praga : une rue principale et une artère allant vers le retranchement militaire. Les fortifications nord de Varsovie ne protège pas encore le village.

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Plan Pragi 1825-détail

Publié le par antoiniste

source : warszawa1939.pl

    En 1825, les fortifications de Varsovie n'entourent pas le village de Praga.

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Plan Lindley de Praga (1911)

Publié le par antoiniste

source : dziedzictwo.polska.pl

    Le centre de Varosvie se trouve de l'autre côté de la Vistule, en bas à gauche sur l'image.

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Plan Lindley de Praga - ulica Stalowa (1911)

Publié le par antoiniste

source : dziedzictwo.polska.pl

    Vue de la rue Stalowa en 1911. On voit bien le caractère ouvrier du quartier de Praga. L'emplacement de l'Usine métallurgique où travailla Louis Antoine se situe en haut à droite [où on lit Rog Stalowe, "fin de la rue de l'Acier"]. Cliquez ici pour agrandir l'image.

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Disciple d'Antoine à Athus

Publié le par antoiniste

Le tribunal correctionnel d'Arlon vient de condamner à une amende de 52 francs, pour exercice illégal de l'art de guérir, un nommé C..., qui depuis quelque temps s'était installé à Athus et se disant disciple d'Antoine le Guérisseur, soignait de nombreuses personnes malades. C... avait réuni une nombreuse clientèle. Il a quitté Athus et n'a pas comparu devant le tribunal.

L'Avenir du Luxembourg du Samedi 6 Juin 1914
21e année, N°131
source : http://mara.kbr.be/KBR_DL/press/external/multipage/JB421/1914/KB_JB421_1914-06-06_01_000.pdf

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