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L'Antoinisme et ses fidèles (L'Indépendance belge, 19 mai 1934)(Belgicapress)

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L'Antoinisme et ses fidèles (L'Indépendance belge, 19 mai 1934)(Belgicapress) L'Antoinisme et ses fidèles

    On a souvent parlé, et de manière inexacte, de la religion fondée en 1906, à Jemeppe-sur-Meuse, par un simple, cadet d'une famille de huit enfants, Antoine. Quand le Père Antoine mourut, 30,000 personnes suivirent ses funérailles ; aujourd'hui le culte est encore dirigé par la Mère Antoine, âgée de 83 ans. Certains historiographes ont évalué à un million d'adeptes, le nombre des antoinistes répandus en France, au Brésil, au Congo, au Canada. Ce chiffre est fort exagéré. Il résulte de l'ouvrage que M. P. Debouxhtay vient de consacrer à la question que l'Antoinisme comptait, en 1933, 170 temples et maisons de lecture par le monde, mais que le nombre des antoinistes pratiquants ne dépasse pas 100,000. Ce n'est déjà pas mal si l'on songe que la secte n'a pas encore trente ans !

L'Indépendance belge, 19 mai 1934 (source : Belgicapress)

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La foi qui guérit (Le Soir, 15 octobre 1903)(Belgicapress)

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La foi qui guérit (Le Soir, 15 octobre 1903)(Belgicapress)

La foi qui guérit #2 (Le Soir, 15 octobre 1903)(Belgicapress)

Encyclopédie du SOIR – 15 octobre 1903

LA FOI QUI GUÉRIT

Antoine le guérisseur. – Sceptiques et spirites. –  Miracles anciens et miracles modernes. – Narcose et suggestion. – Le périsprit. – Miracles scientifiques.

    La Justice instrumente, paraît-il, contre Antoine le guérisseur. Louis Antoine est un Belge dont la demeure, à Jemeppe-sur-Meuse, est devenue un lieu de pèlerinage, Découragés, désespérés, abandonnés « de tous » vont lui demander le salut.
    Louis Antoine procède par l'imposition des mains. Jamais il n'ordonne de remèdes ; et il opère gratuitement – si cela peut s'appeler opérer.
    Nous parlons d'après la légende, bien entendu.
    La Justice s'est demandé si soulager son prochain par la méthode d'Antoine ne tombe pas sous les coups de la Loi ?
    La fôôôôrme avant tout !
    les choses se passent à Jemeppe comme on les raconte, nous espérons un non-lieu ; non pour Antoine, à qui un peu de « persécution » ne déplairait point, sans doute, mais pour la justice belge.
    Le contraire advenant, la logique exigerait des poursuites contre les sanctuaires miraculeux et contre les médecins hypnotiseurs.
    Peut-être même contre les avocats – et les procureurs du Roi, qui s'emploient à obtenir condamnation ou acquittement par suggestion.
    La suggestion à l'état de veille est sans grand danger, mais procureurs et avocats n'opèrent pas toujours sur des magistrats à l'état de veille !

*
*     *

    Qu'est-ce que cet Antoine ?
    Un charlatan ou un toqué, disent les uns.
    Un être doué de merveilleux pouvoirs psychiques, un de « ces très privilégiés qu'une force très active du monde spirituel – supérieure à toute autre – protège... »
    Il est probable qu'Antoine n'est rien de tout cela, et qu'il ne mérite ni cet excès d'outrages, ni cet excès d'éloges. Son histoire nous apparaît toute simple.
    Vivant dans une région atteinte par l'épidémie spirite, ayant lu que les thaumaturges et les magnétiseurs guérissaient par l'imposition des mains et par la suggestion, Antoine a essayé. Il aura trouvé des sujets ayant la foi, donc guérissables. Et il a réussi. Les premières guérisons – il n'y a que les premières qui coûtent dans cette voie-là – ont augmenté sa foi en sa vocation, et la foi des souffrants dans son pouvoir.
    D'où la réputation et la vogue du guérisseur.
    D'où la joie des adeptes du spiritisme, et les sarcasmes, d'une certaine classe de sceptiques.
    Faut-il le dire ? La joie des disciples d'Allan Kardec est aussi peu fondée que les critiques de prétendus positivistes.
    Le Journal de Liége s'est contenté de railler.

    « Tous les témoignages recueillis jusqu'ici, imprime-t-il, démontrent plutôt que la clientèle du sieur Antoine se compose généralement de gens faibles d'esprit.
    » Un ouvrier d'usine souffrait d'un dérangement d'estomac, Il alla donc trouver Antoine, et dut faire le pied de grue pendant plus de deux heures. Notez donc, il avait le n° 220 ! Le médium plaça la main sur la tête du patient, ne-lui prescrivit aucun remède, aucun régime, et lui recommanda seulement de dire des prières.
    » Et le brave ouvrier est parti avec la conviction qu'il allait guérir, si bien qu'aujourd'hui il affirme avoir une telle confiance en cet homme que, s'il se trouvait encore malade, il n'hésiterait pas à aller encore le voir. »

    Le Laboureur, lui, s'est mis franchement en colère, et, sous le titre : Le spirite guérisseur et la bêtise humaine, il écrit :

    « L'Humanité, ignorante et souffrante, aura donc toujours les mêmes croyances ridicules et superstitieuses ! Actuellement, à Waremme, il y a un engouement insensé en faveur d'un soi-disant guérisseur de tous les maux, spirite de sa religion et omniscient. Des pauvresses et de bons bourgeois, des dames très cagotes et des indifférents s'en vont vers le Rivage (1) consulter l'homme tout-puissant.
    »... Que des gens, catholiques croyants, aillent déclarer croire sincèrement au spiritisme, religion tout autre, ce n'est déjà pas mal. Les curés leur donneront-ils encore l'absolution ?
    » Que ces gens admettent ensuite que, par un simple attouchement, un peu de graisse frottée sur les tempes et quelques paroles de rebouteux, phtisie, gastrite, rhumatismes, bras cassés, épaules démises, etc., tout cela va disparaître comme par enchantement, c'est d'une bêtise incommensurable. Pauvre Humanité qui ne sait sortir d'une superstition que pour retomber dans une autre !...
    » D'où vient donc cette aberration de la raison humaine ?
    » De l'ignorance d'abord. Combien de gens connaissent le corps humain et le fonctionnement des organes ? Combien savent les règles les plus simples de l'hygiène publique ou privée ? Combien connaissent les lois physiques et chimiques élémentaires de notre vie animale ? Et qu'ont fait et que font les pouvoirs publics et les particuliers pour répandre la vérité !
    » De la misère ensuite ! qui laisse dans la crotte et la débauche et le vice, tant de gens irresponsables. Et encore une fois qu'a-t-on fait pour relever ces misérables. L'Eglise les abêtit, et le capitalisme les meurtrit.
    » Etudions donc, camarades ; lisons, répandons la vérité partout. »

    A cela le Messager (organe spirite de Liége) répond ceci :

    » Franchement, quand on fait état de l'ignorance prétendue du prochain, il faudrait, au moins, ne pas fournir la preuve évidente de la sienne propre, dans l'article même où l'on semble se donner un brevet de capacité.
    » Le moindre bon sens, à défaut d'étude théosophique même élémentaire, suffit à faire justice de certaines assertions de cet étrange philosophe, qui ne sait pas distinguer entre un don naturel incommunicable, une faculté innée attachée à la personne, et un remède ou une méthode de nature toute matérielle, aisément divulgable.
    » Par un long entrainement, on acquiert aussi certains pouvoirs psychiques ; mais, précisément parce qu'ils sont psychiques, tout autre ne pourra se les assimiler qu'en suivant la même voie.
    » En voilà assez. »

    On le voit, le Laboureur et le Messager se reprochent mutuellement leur manque de connaissances physio-chimiques et physio-psychiques.
    Et ils pourraient bien n'avoir tort ni l'un ni l'autre.
    L'un crie au miracle, et l'autre à l'imposture, là où il n'y a probablement que suggestion.

*
*     *

    La foi des clients d'Antoine est une foi superstitieuse, puisqu'ils supposent le guérisseur doué d'un pouvoir surhumain. Mais la foi d'Antoine, surajoutée à celle de ses clients, guérit.
    Le phénomène a été décrit, et bien décrit, par Charcot dans la Foi qui guérit.
    Foi fondée ou foi erronée, la foi intense sauve. La conviction profonde que le dieu ou l'homme à qui on s'adresse a le pouvoir de guérir est presque toujours opérante – lorsque le croyant est guérissable, ainsi que nous le verrons plus loin.
    On savait cela du temps des Grecs et des Egyptiens déjà.
    Les murs de l'Asclépiéion d'Athènes, fils direct des sanctuaires de l'ancienne Egypte, étaient couverts d'ex-voto : bras, jambes, cous, seins en matière plus ou moins précieuse, objets représentatifs de la partie du corps qui avait été guérie par intervention miraculeuse.
    Sérapis, Asclepiéion, Antoine, dieu ou homme, celui qui sait inspirer la foi guérit.
    Mais ce miracle, les médiums hypnotiseurs savent l'accomplir aussi. Et voici qui prouve bien que ce n'est point par le pouvoir du médium, mais par la foi du malade que le miracle advient.
    Il s'agit de la suggestion pendant la narcose.
    On sait que de tous les procédés, le sommeil provoqué par l'hypnotisation est celui qui permet la suggestion la plus efficace.

    « Malheureusement, écrit le docteur Farez dans la Revue de l'Hypnotisme, malheureusement, chez certains malades, c'est en vain qu'on s'acharne à vouloir produire l'hypnose ; trop concentrés ou trop distraits, ils sont mal ou peu impressionnés par les procédés psycho-physiologiques communément employés. Pour ces cas rebelles, on a proposé, comme ressource suprême, la chloroformisation.
    » Il est vrai que la thérapeutique morale a enregistré un certain nombre de guérisons survenues à la suite de suggestions faites pendant la narcose chloroformique. Mais le chloroforme est d'un maniement fort délicat ; il comporte, pour nos malades spéciaux, des complications et des inconvénients multiples, surtout au réveil. En somme, nous ne l'employons qu'exceptionnellement et après bien des hésitations.
    » Pour les malades justiciables de la psychothérapie et réfractaires à l'hypnotisation je propose de remplacer le chloroforme par quelques dérivés halogénés (2) de l'éthane et du méthane, en particulier par un mélange dont je me sers couramment dans ma pratique, depuis plusieurs mois, et qui est ainsi constitué : chlorure d'éthyle, 65 ; chlorure de méthyle, 30, et bromure d'éthyle, 5. »

    Ce mélange est inoffensif, et met promptement le malade dans un état favorable à la suggestion curative – surtout à la suggestion indirecte pratiquée avec succès par le docteur Farez.

    « De nombreux malades, rapporte le collaborateur de M. Bérillon, des neurasthéniques, par exemple, s'acharnent à réclamer de l'hypnotisme la guérison de leurs misères ; mais aucun médecin n'a pu les endormir à fond, et ils s'en plaignent amèrement ; ils sont persuadés en effet, que seule pourra les guérir la suggestion qui leur sera faite pendant qu'ils dormiront d'un sommeil profond, avec inconscience, et, au réveil, amnésie complète. Suggestionnés pendant l'hypernarcose, ils guérissent, non pas, bien entendu, par la vertu de la suggestion elle-même, mais en vertu de la « faith healing » ; ils ont foi en la puissance curative de la suggestion faite dans ces conditions : leur état d'esprit opère la guérison. »

    Le Laboureur a tort de nier les miracles de la foi, mais le Messager est loin d'avoir raison lorsqu'il les attribue à la médiumnité.

*
*     *

    Ces miracles sont de simples miracles, relevant de la « faith healing », dont le domaine est connu, limité. Pour produire ses effets, elle doit s'adresser à des cas dont la guérison n'exige aucune autre intervention que la puissance que possède l'esprit sur le corps.

    « Ses limites, dit Charcot, aucune intervention n'est susceptible de les lui faire franchir, car nous ne pouvons rien contre les lois naturelles. On n'a, par exemple, jamais noté, en compulsant les recueils consacrés aux guérisons dites miraculeuses, que la « faith healing » ait fait repousser un membre amputé. Par contre, c'est par centaines qu'on y trouve des guérisons de paralysies, mais je crois que celles-ci ont toujours été de la nature de celles que le professeur Russell Reynolds a qualifiées de terme général de paralysies dependent on idea. »

    Oui, mais les tumeurs, les ulcères ? Ne sont-ils pas guéris par la foi aussi ?
    Charcot est loin de le nier, mais il ajoute que, dans certains cas, le « faith healing » peut parfaitement faire disparaître, des ulcères et des tumeurs, mais des ulcères et des tumeurs, qui, en dépit de l'apparence, sont de la même essence que les paralysies dont parle Russell Reynolds :

    « La guérison plus ou moins soudaine des convulsions et des paralysies était autrefois considérée comme un miracle thérapeutique du meilleur aloi. La science ayant démontré que ces phénomènes étaient d'origine hystérique, c'est-à-dire non organiques, purement dynamiques, la guérison miraculeuse n'existerait plus en pareille matière. Pourquoi cela ? Et s'il était démontré encore que ces tumeurs et ces ulcères, autour desquels on mène tant de bruit, sont aussi de nature hystérique, justiciables, eux aussi, de la même « faith healing » que les convulsions et les paralysies, c'en serait donc fait du miracle. »

    Et Charcot conclut très logiquement qu'on a tort de jeter tant de défis à la face de la science, qui finit, en somme, par avoir le dernier mot en toutes choses.

*
*     *

    Ceux qui se targuent d'être des « gens de bon sens » ne le sont pas toujours.
    Nier le soulagement par l'imposition des mains est ridicule.
    D'autre part, les spirites prennent volontiers leurs désirs pour la réalité. Il existe, sans nul doute, des forces inconnues, des sens en formation, mais c'est assurément se hasarder beaucoup de conclure de cela à un monde de désincarnés, intervenant plus ou moins directement dans les affaires des incarnés.
    Le périsprit existe peut-être, mais il nous faut d'autres preuves que des affirmations pour l'admettre comme une vérité mathématique.
    M. Léon Denis (3), penseur bien intentionné s'il en fût, nous en fait cette description, d'après M. Gabriel Delanne :

                     L'esprit et sa forme  
    « En tout homme , vit un esprit.
    » Par esprit, il faut entendre l'âme revêtue de son enveloppe fluidique ; celle-ci a la forme du corps mortel, et participe de l'immortalité de l'âme, dont elle est inséparable.
    » De l'essence de l'âme nous ne savons qu'une chose : c'est qu'étant indivisible, elle est impérissable. L'âme se révèle par ses pensées et aussi par ses actes, mais pour qu'elle puisse agir et frapper nos sens physiques, il lui faut un intermédiaire semi matériel, sans quoi son action nous paraîtrait, incompréhensible. C'est le périsprit, nom donné à son enveloppe fluidique, invisible, impondérable. Il faut chercher dans son action le secret des phénomènes spirites.
    » Le corps fluidique, que chaque homme possède en lui, est le transmetteur, de nos impressions, de nos sensations, de nos souvenirs. Antérieur à la vie actuelle, survivant à la mort, c'est l'instrument admirable que l'âme se construit, se façonne elle-même à travers le temps ; c'est le résultat de son long passé. En lui se conservent les instincts, s'accumulent les forces, se groupent les acquisitions de nos multiples existences, les fruits de notre lente et pénible évolution.
    » La substance du périsprit, est extrêmement subtile ; c'est la matière à son état le plus quintessencié ; elle est plus raréfiée que l'éther ; ses vibrations, ses mouvements dépassent en rapidité et en pénétration ceux des substances les plus actives. De là la facilité des esprits à traverser les corps opaques, les obstacles matériels, et à franchir des distances considérables avec la rapidité de la pensée. »

    Le concept est consolant à certain point de vue, mais il témoigne, chez son auteur, de plus d'imagination que de méthode scientifique.
    La moindre preuve ferait mieux notre affaire.
    Oh ! nous connaissons les arguments des spirites. Ils ne sont pas sans valeur, hâtons-nous d'en convenir.
    Il est ridicule de demander des apparitions ou des phénomènes d'apport ou de lévitation à heure fixe.
    Il y a des nageurs adroits ; jetez-le plus habile d'entre eux dans l'eau glacée ou dans l'eau bouillante : il se noiera. Cela permet-il d'affirmer que notre homme ne savait pas nager ?
    Prenez deux individus, l'un parlant uniquement l'anglais et l'autre ne connaissant que le russe ; placez-les aux deux bouts d'une ligne téléphonique. Ils ne parviendront pas à s'entendre. Cela signifie-t-il que le téléphone n'existe pas ?
    La production de tel ou tel phénomène exige telles ou telles conditions. Il faut probablement, pour produire des phénomènes de lévitation, des conditions d'ambiance que nous ignorons, qui ne se rencontrent fortuitement qu'à de rares moments.
    Doit-on pour cela, comme le font les hommes de bon sens crier à l'impossible et à la tromperie ?
    Non point, répondons-nous.
    Mais si le plus sage est de ne rien nier, ne serait-il pas au moins tout aussi sage de ne pas donner pour miraculeux des phénomènes dont nous ignorons les causes ?
    On ignorait les procédés permettant la cristallisation de la glycérine. Un jour un baril e glycérine se cristallisa en cours de route, entre Paris et Vienne. Personne ne s'est avisé de prononcer le mot miracle à ce propos.
    La guérison opérée en dehors des moyens dont la médecine curative semble disposer d'ordinaire est un fait acquis, incontestable.
    Mais que démontre-t-il, ce fait ?
    Le miracle ?
    Soit.
    Mais ce miracle, la science l'opère.
    Et cela prouve évidemment l'influence de l'esprit sur la matière, mais cela n'établit pas l'existence d'esprits et de périsprits.
    Avec un seul mot on peut faire rire ou pleurer son semblable, c'est-à-dire lui donner peine ou joie.
    Où est le miracle ?
    Mais encore, objectera-t-on, l'homme connait si peu de choses.
    On s'en aperçoit bien en lisant ce qui s'écrit !
    Il faut toujours être en garde contre le vieux levain misonéiste qui fermente en nous, mais il faut aussi se méfier de l'imagination – la folle du logis.
    L'inconnu n'est pas nécessairement l'inconnaissable.
    L'inconnu n'implique nullement le miracle.

    « Tout d'abord, a dit Lodge, les choses paraissent mystérieuses. Une comète, la foudre, l'aurore, la pluie sont autant de phénomènes mystérieux pour qui les voit la première fois. Mais vienne le flambeau de la science, et leurs relations avec d'autres phénomènes mieux connus apparaissent ; ils cessent d'être des anomalies, et si un certain mystère plane encore sur eux, c'est le mystère qui enveloppe les objets les plus familiers de la vie de chaque jour. »

    Les mystères d'aujourd'hui deviennent thème d'enfant demain.
    Le phonographe, la télégraphie sans fil, la suggestion auraient été catalogués comme authentiques miracles il y a cent ans.
    De ces miracles, on en a fait des numéros de foire. Combien d'autres auront le même sort !

                                                                                                 D’ARSAC.

(1)  Jemeppe-sur-Meuse et les rives industrielles du fleuve.
(2) On appelle halogènes Les métalloïdes qui se combinent directement avec les métaux pour former, des sels ; les produits, qui, en résultent sont, dits : dérivés halogènes ; tels sont les chlorures, bromures, etc.
(3) L’invisible. Spiritisme et Médiumnité. Les fantômes des vivants et des morts.

Le Soir, 15 octobre 1903 (source : Belgicapress)

    Le Messager publiera une réponse de la part de Victor Horion dans son édition du 1er novembre 1903.

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Acte de mariage Robert Vivier et Zénitta Klupta, 24 juin 1922 (consultation.archives.hauts-de-seine.net)

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Acte de mariage Robert Vivier et Zénitta Klupta, 24 juin 1922 (consultation.archives.hauts-de-seine.net)

Robert Vivier a dédicacé son livre Délivrez-nous du mal à sa femme Zénitta Vivier, née Klupta.

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Philippe Charlier - Autopsie des fantômes, Une histoire du surnaturel (2021)

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Philippe Charlier - Autopsie des fantômes, Une histoire du surnaturel (2021)

Auteur : Philippe Charlier
Titre : Autopsie des fantômes : Une histoire du surnaturel
Éditions : Tallandier, Paris, 2021 (315 pages)
Plusieurs pages sont en accès libre sur GoogleBooks

    Dans une enquête inédite sur les terres du spiritisme, l’auteur nous mène de la tombe d’Allan Kardec au culte des âmes du Purgatoire. De Rome à Paris, en passant par le Vietnam et l’Écosse, il interroge les archives et les adeptes de ceux qui refusent de voir la mort comme une inéluctable fin. Pourquoi les spectres, les fantômes ou les revenants continuent-ils de passionner ? Comment la science a-t-elle tenté d’enregistrer le son des morts, de photographier les fantômes ou les pensées ? Quel a été le rôle des médiums dans cette communication d’outre-tombe, entre sincérité et escroquerie ? Comment le surnaturel, qui défiait initialement la science, est-il devenu lui-même, au cours du XIXe siècle, un véritable objet d’étude ? Et surtout, à qui profitent les revenants et leurs manifestations ? Cette histoire du surnaturel est une invitation à voyager dans l’autre monde, à la rencontre de ceux qui croient aux fantômes, ceux qui réfutent leur existence, et ceux qui cherchent la vérité.

    Évoque l'antoinisme au chapitre 7 : Sur cette table tournante, je construirai mon église... dont voici l'introduction :

    L’influence du spiritisme va s’étendre bien au-delà (c’est le cas de le dire...) des frontières françaises et britanniques. En Belgique, un certain « père Antoine » va même se servir de l’enseignement de Kardec pour ériger une nouvelle religion. Ses églises vont essaimer en Europe et sur d’autres continents, mais c’est en France qu’on trouve le plus d’adeptes de cette étrange croyance...

Un culte d’origine belge

    J’avais déjà entendu parler du culte antoinisme, mais c’est par le plus grand des hasards, en faisant mon footing, un soir de décembre, que je suis tombé sur la chapelle de ce culte de la rue Vergniaud, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Elle est située au croisement de plusieurs artères, près du métro aérien qu’on entend gronder de façon périodique. Sur la porte, banale et comparable au porche d’entrée d’une église « classique », on lit le panneau suivant :

    Lecture de l’enseignement du Père le dimanche à 10 heures et tous les jours à 19 heures excepté le samedi. Opération au nom du Père les cinq premiers jours de la semaine à 10 heures. Le temple est ouvert du matin au soir aux personnes souffrantes. Tout le monde est reçu gratuitement.

    Après que j’ai fait grincer le panneau de droite de la porte, une femme sans âge apparaît, vêtue comme une amish, d’une longue robe et coiffe noire, fermée au niveau du cou par un gros nœud de flanelle. Avec une voix toute douce et une bienveillance évidente, elle m’invite à entrer et à visiter le temple. Elle allume quelques lumières, ouvre une seconde porte et me précède dans ce qui ressemble à une nef dont les murs en pierre et bois sont peints en un vert très pâle. Sur les murs, des panneaux répètent l’injonction au silence : « On ne parle pas dans le temple »... une règle qui semble avoir son importance. La « sœur » reste près du porche d’entrée, murmure quelques paroles, puis me laisse seul.
    Au niveau du chœur, une sorte de chaire miniature éclairée par une faible lampe est cernée de trois portraits noir et blanc : le père Antoine, son épouse (« la Mère ») et une métaphore dessinée du Saint-Esprit. Au-dessus, occupant la totalité du mur, une inscription gigantesque :

    L’auréole de la conscience. Un seul remède peut guérir l’humanité : la foi. C’est de la foi que naît l’amour. L’amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même. Ne pas aimer ses ennemis, c’est ne pas aimer Dieu, car c’est l’amour que nous avons pour nos ennemis qui nous rend dignes de Le servir, c’est le seul amour qui nous fait vraiment aimer, parce qu’il est pur et de vérité.

    Dans ce qu’il faut bien appeler une nef s’étalent des bancs de bois, bien cirés. Pas de vitrail, mais des ampoules électriques pour éclairer l’assistance. Il faut dire que ce temple est né avec l’électricité, en 1913. Je ressors et interroge la « sœur ». De la même voix très douce, elle me trace les grandes lignes de l’antoinisme. Elle m’explique que c’est un lieu de prière où les gens viennent prier seuls ou avec l’aide de quelqu’un, en « cabinet de consultation », en cas de souci particulier. Chaque matin, l’office consiste en une prière commune, c’est l’« Opération », tandis que le soir a lieu une prière plus courte. Personne ne parle ; les seules paroles prononcées sont la lecture de l’enseignement. Baptêmes, mariages et enterrements sont aussi pratiqués... sous une forme extrêmement simple. On assiste à l’Opération, on rentre dans le Cabinet du desservant, demandant à être aidé, on prie et c’est fini. Difficile de faire plus expéditif. L’enterrement antoiniste est tout aussi spartiate : il consiste en deux lectures (les Dix principes et une autre qui s’appelle Réincarnation) et des prières tout autour du cercueil. Droit au but et Rien de trop semblent être les maximes de cette religion.

    Suit l’histoire du Père (passons sur le titre Les élucubrations d’Antoine).

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Roux - Maison de retraites fermées. Dames de Ste Julienne

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    Par un article de la Gazette de Charleroi, on apprend que le Temple de la Vertu, après avoir été vendu et devenu un cinéma, sera racheté par les Dames de Ste-Julienne pour en faire une Maison de retraites fermées. En voici quelques cartes postales qui présente les lieux. Des fenêtres ont été ajoutées, mais on reconnaît encore la forme générale des bâtiments qui sont maintenant reconvertis en un Centre d'Enseignement Supérieur pour Adultes.

Vous pouvez cliquer sur les images pour les agrandir.

Roux - Maison de retraites fermées. Dames de Ste Julienne. Chambre de retraitanteChambre de retraitante

Roux - Maison de retraites fermées. Dames de Ste Julienne

 

Le réfectoire

 

Roux - Maison de retraites fermées. Dames de Ste Julienne

 

 

 

 

 

 

 

Chapelle

 

 

Roux - Maison de retraites fermées. Dames de Ste Julienne

 

 

 

 

 

 

 

 

Le jardin

 

 

Roux - Maison de retraites fermées. Dames de Ste Julienne

 

 

 

 

 

 

 

 

Plaine de jeux

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Roux - Le Temple de la Vertu (La Gazette de Charleroi, 2 novembre 1912)(Belgicapress)

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Roux - Le Temple de la Vertu (La Gazette de Charleroi, 2 novembre 1912)(Belgicapress)ROUX
    Le Temple de la Vertu.
– Le va-et-vient du jour de la Toussaint s'est augmenté d'un mouvement de foule, composée en grande partie d'étrangers, se portant vers le « Temple de la Vertu », conception nouvelle du Père Dor et couronnement de son œuvre connue sous le nom d'Ecole Morale.
    C'était hier, en effet, le jour fixé pour l'inauguration de ce temple nouveau et qui consiste en une imposante construction érigée le long de la route de Marchienne à Courcelles, voisinant avec la Gendarmes ayant elle-même extérieurement l'aspect d'un temple : le temple du Vice. Comme situation, cette coïncidence est à noter : le remède à côté du mal.
    La grande salle de réunion mesure environ 25 mètres sur 15. Trois gros calorifères donnent une chaleur douce, mais qui bientôt ne tardera pas à devenir suffocante.
    Le local manque de dégagement. Deux portes relativement étroites, dont l'une réservée à l'accès à d'autres pièces du bâtiment, devront servir à évacuer une assistance de plus de deux mille personnes.
    Aspect très sobre, murs blancs dans l'épaisseur desquels sont ménagés des panneaux rompant l'uniformité. Pas de fenêtre, le jour arrive à profusion d'une verrière servant de couverture à l'édifice.
    A l'un des bouts de la salle est établie une chaire d'où le Père Dor parlera. Cette chaire est surmontée d'un abat-son conforme aux prescriptions d'une acoustique bien étudiée.
    En dessous de la chaire, un bureau où prendront place les secrétaires chargés du service sténographique.
    Bien avant deux heures, la salle est comble, quelques instants après, elle regorge.
    Le Père avait émis le désir de voir respecter l'espace laissé libre entre la première rangée de bancs et le bureau. Cette surface ne tarde pas à être envahie et, si la chaire n'était en élévation, les occupants du premier rang n'auraient guère à se réjouir de leur avantage.
    Des trains arrivant aux stations de Roux et de Wilbeauroux, vers 2 h. 1/2, descendent encore bon nombre de personnes qui ne pourront trouver place. Mieux avisés sont ceux qui se sont fait conduire en voitures, charrettes, chars-à-bancs, l'un de ceux-ci portant une firme de Chapelle-lès-Herlaimont.
    Un silence de cathédrale plane sur la foule, et les petits accès de toux cessent subitement lorsqu'à 2 h. 30 sonnant, le Père Dor monte en chaire.
    Après s'être recueilli pendant quelques instants, Père Dor annonce qu'il vu procéder à une opération générale en faveur des gens qui souffre physiquement et moralement.
    Cette opération a lieu selon les rites bien connus des adeptes. Père Dor donne ensuite la parole aux personnes qui ont manifesté l'intention de lire leurs impressions à l'occasion de l'inauguration.
    La séance se continue selon la coutume, des assistants font des actes de foi, d'autres posent des questions auxquelles le Père s'efforce de répondre à la satisfaction générale !
    Il est 4 heures lorsque la cérémonie prend fin. La foule s'écoule lentement pendant qu'à son tour opère un photographe prenant des instantanés de la sortie.
                                                                                   PH

La Gazette de Charleroi, 2 novembre 1912 (source : Belgicapress)

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Antoinisten in de Stad (De Nieuwe Gazet, 21 octobre 1929)(Belgicapress)

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Antoinisten in de Stad (De Nieuwe Gazet, 21 octobre 1929)(Belgicapress)
Antoinisten in de Stad

    Zondagmorgen merkte men in onze stad talrijke vrouwen en mannen op die een bijzondere kleedij droegen: de mannen een lange zwarte redingote, toegeknoopt tot aan den hals en een halfhoogen hoed, de vrouwen een klein zwart hoedje met sluier en een kapmantel. Vele wandelaars, zullen zich afgevraagd hebben, wie deze bezoekers waren.
    Het waren Antoinisten, volgelingen van Antoine, die destijds in de omgeving van Luik, en later heel het land door beroemd werd door genezingen, die hem toegeschreven werden. De Antoinisten, die reeds een tempel te Hoboken in de Krugerstraat bezitten, kwamen deze maal onder de leiding van Moeder Antoine, uit alle hoeken van het land, een nieuwen inhuldigen in de Edouard De Ceusterstraat te Schooten. Zij maakten gebruik van deze gelegenheid om de Stad te bezoeken en hadden overal heel wat beziens.

De Nieuwe Gazet, 21 oktober 1929 (source : Belgicapress)

Traduction :

Des Antoinistes dans la ville

    Le dimanche matin, dans notre ville, nous avons remarqué de nombreux hommes et femmes portant des vêtements inhabituels : les hommes une longue redingote noir, boutonné jusqu'au cou et un chapeau mi-haut, les femmes un petit bonnet noir avec un voile et une pèlerine. De nombreux promeneurs se seront demandés qui étaient ces visiteurs.
    Ce sont des Antoinistes, des disciples d'Antoine, qui, à l'époque, dans la région de Liège, puis dans tout le pays, est devenu célèbre pour les guérisons qui lui sont attribuées. Les Antoinistes, qui possédaient déjà un temple à Hoboken dans la Krugerstraat, sont cette fois venus de tout le pays, sous la direction de Mère Antoine, pour en inaugurer un nouveau dans la Edouard De Ceusterstraat à Schooten. Ils ont profité de cette occasion pour visiter la ville et ont éveillés partout beaucoup de curiosités.

De Nieuwe Gazet, 21 octobre 1929 (source : Belgicapress)

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Alceste - Quotidiennes sur Pierre Dor (La Gazette de Charleroi, 25 février 1914)(Belgicapress)

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Alceste - Quotidiennes sur Pierre Dor (La Gazette de Charleroi, 25 février 1914)(Belgicapress)Quotidiennes

    Le parquet a donc opéré une descente chez le père Dor, le thaumaturge de Roux. On lui reproche d'exercer illégalement l'art de guérir. Ce reproche me paraît extraordinaire. Car enfin, la loi est inhumaine qui interdit de guérir en dehors de certaines règles déterminées. Guérir est l'essentiel. Ce que la loi devrait proscrire, sous peine de sanctions rigoureuses, c'est l'art de ne pas guérir.
    Pierre Dor n'a pas de parchemin délivré par les bonnets carrés de l'Université. Pour ma part, je regarderais à deux fois avant de m'abandonner à ses soins magiques, car j'ai encore le respect atavique des diplômes qui constituent, en somme, une présomption de savoir. Mais Dor n'est pas seul dans son cas. Où sont, je vous la demande, les diplômes de la kyrielle de bienheureux et de bienheureuses établis, depuis des siècles, spécialistes des affections les plus diverses et les plus délicates ? Si le parquet contrarie le père Dor dans l'exercice de sa profession, il doit, en toute équité, sévir aussi contre saint Hubert, saint Guy et les autres médecins du paradis.
    On dit que le thaumaturge de Roux opère par l'imposition des mains. C'est une méthode divine. Jésus l'a illustrée, sans compter Mahomet dont les musulmans, égarés par leur fanatisme sectaire, prétendent que les prodiges sont les seuls authentiques.
    On m'objectera que cette thérapeutique n'a de valeur que par celui qui l'emploie. Excellente quand Jésus l'utilisait, elle est illusoire lorsqu'un Dor y recourt pour abuser la crédulité populaire.
    Ce raisonnement est fallacieux. Certes, le Sauveur a accompli des miracles, mais Dor en a effectué également. Invoquez donc le témoignage de ses fidèles : ceux-ci seront des centaines à attester, par serment, qu'il les a guéris de la jaunisse, du diabète, de la gale et de tout ce qu'il vous plaira. Et comment auriez-vous le droit de rire de leurs témoignages, alors que vous acceptez sans discussion ceux de gens trépassés depuis vingt siècles ?
    Je commence à croire véhémentement que, si le Seigneur recommençait ses cures merveilleuses en notre beau pays, il recevrait la visite des gendarmes et serait coffré par la magistrature catholique.
                                                                                 ALCESTE.

La Gazette de Charleroi, 25 février 1914 (source : Belgicapress)

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Alceste - Quotidiennes sur Pierre Dor (La Gazette de Charleroi, 2 janvier 1911)(Belgicapress)

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Alceste - Quotidiennes sur Pierre Dor (La Gazette de Charleroi, 2 janvier 1911)(Belgicapress)Quotidiennes

    La Palestine, vers le temps où naquit Jésus, était la terre classique des messies, des prophètes et des thaumaturges.
    Est-ce que la Belgique va devenir la Palestine du XXe siècle ! Notre petit pays, que nous plaçons nous-mêmes, avec un légitime orgueil, au tout premier rangs des nations civilisées, va-t-elle ajouter à ses autres glorieux records celui du plus grand nombre d'inspirés du Seigneur
    Si le bon Dieu de Ressaix n'a eu qu'une carrière évangélique trop courte du gré de ses disciples, Antoine-le-Guérisseur obtient un succès tel qu'il commence à porter ombrage aux membres du clergé catholique.
    Il en est d'autres, beaucoup d'autres, injustement ignorés, dont la renommée ne dépasse point la frontière des régions où ils exercent. Certaines communes en possèdent plusieurs, ce qui autorise à conjecturer que le métier est assez lucratif.
    Un lecteur me communique le catéchisme que vient de publier un de ces rebouteux favorisés de lumières surnaturelles : « Le catéchisme de la restauration de l'âme, par Pierre Dor, surnommé le docteur sans médicament ». Ce Pierre Dor opère à Roux. Ecoutez « l'avant-propos » qu'il adresse à ses malades : « Beaucoup se plaignent du manque d'appétit et continuent quand même à manger. J'ai pour devoir le leur faire savoir qu'ils manquent par là de confiance à mes opérations. Je l'ai encore dit : un estomac embarrassé rend l'âme souffrante et l'empêche d'assimiler ses fluides aux miens... Je ne défends pas de manger, non mais pour ceci, il faut attendre que le cœur le demande. Donc, mes chers malades, ne forcez jamais votre estomac... » Le médecin de Molière confondait le foie et le cœur : le docteur sans médicament, lui, fait du cœur et de l'estomac un seul viscère : la science fluidique dédaigne la physiologie et l'anatomie.
    Ça n'empêche Pierre Dor d'avoir une riche clientèle. Ce qui est à l'honneur de notre humanité pensante, comme eut dit Pascal.                                            ALCESTE.

La Gazette de Charleroi, 2 janvier 1911 (source : Belgicapress)

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Alceste - Quotidiennes sur Pierre Dor (La Gazette de Charleroi, 2 janvier 1911)(Belgicapress)

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Alceste - Quotidiennes sur Pierre Dor (La Gazette de Charleroi, 2 janvier 1911)(Belgicapress)Quotidiennes

    La Palestine, vers le temps où naquit Jésus, était la terre classique des messies, des prophètes et des thaumaturges.
    Est-ce que la Belgique va devenir la Palestine du XXe siècle ! Notre petit pays, que nous plaçons nous-mêmes, avec un légitime orgueil, au tout premier rangs des nations civilisées, va-t-elle ajouter à ses autres glorieux records celui du plus grand nombre d'inspirés du Seigneur
    Si le bon Dieu de Ressaix n'a eu qu'une carrière évangélique trop courte du gré de ses disciples, Antoine-le-Guérisseur obtient un succès tel qu'il commence à porter ombrage aux membres du clergé catholique.
    Il en est d'autres, beaucoup d'autres, injustement ignorés, dont la renommée ne dépasse point la frontière des régions où ils exercent. Certaines communes en possèdent plusieurs, ce qui autorise à conjecturer que le métier est assez lucratif.
    Un lecteur me communique le catéchisme que vient de publier un de ces rebouteux favorisés de lumières surnaturelles : « Le catéchisme de la restauration de l'âme, par Pierre Dor, surnommé le docteur sans médicament ». Ce Pierre Dor opère à Roux. Ecoutez « l'avant-propos » qu'il adresse à ses malades : « Beaucoup se plaignent du manque d'appétit et continuent quand même à manger. J'ai pour devoir le leur faire savoir qu'ils manquent par là de confiance à mes opérations. Je l'ai encore dit : un estomac embarrassé rend l'âme souffrante et l'empêche d'assimiler ses fluides aux miens... Je ne défends pas de manger, non mais pour ceci, il faut attendre que le cœur le demande. Donc, mes chers malades, ne forcez jamais votre estomac... » Le médecin de Molière confondait le foie et le cœur : le docteur sans médicament, lui, fait du cœur et de l'estomac un seul viscère : la science fluidique dédaigne la physiologie et l'anatomie.
    Ça n'empêche Pierre Dor d'avoir une riche clientèle. Ce qui est à l'honneur de notre humanité pensante, comme eut dit Pascal.                                            ALCESTE.

La Gazette de Charleroi, 2 janvier 1911 (source : Belgicapress)

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