Un grand concours international de pigeons voyageurs (Le Matin 3 août 1929)
On y retrouve notamment un Jeanfils de Mons-Crotteux.
On y retrouve notamment un Jeanfils de Mons-Crotteux.
On y retrouve notamment un Jeanfils de Mons-Crotteux.
Allgemeines.
Buttersack, Zur Psychologie der Massen.
Zu den „interessanten Fällen“ gehört zweifellos der soeben verstorbene Heilkünstler A n t o i n e l e g u é r i s s e u r oder Antoine le généreux. Der Mann war Arbeiter in einem Walzwerk gewesen und stand kulturell auf einer ziemlich niederen Stufe. Allein er übte auf seine Mitmenschen einen geradezu unheimlichen Zauber aus und vermochte ihnen die unglaublichsten Beschwerden hinwegzusuggerieren. Man konnte von ihm wirklich sagen: er machte die Blinden sehend und die Lahmen gehend. Das Eisen, meinte er, wird im Feuer schmiedbar, und er verglich das heiße Verlangen mit dem Feuer und den Glauben mit dem Schmiedehammer.
Man schleppte ihn wegen unlauteren Wettbewerbs vors Gericht. Allein da er keinerlei Honorar annahm, mußte er freigesprochen werden. Die Gloriole dieses Prozesses machte einen Heiligen aus ihm. Man baute ihm einen Tempel in Jemmappes, und allerorten scharten sich seine Gläubigen zusammen. Ihre Zahl kam in Belgien jener der Katholiken bedenklich Nun ist er gestorben, und der Antoinisme wird sich allmählich wieder verlaufen. Für den Kulturhistoriker aber bleibt seine Erscheinung gleichwohl interessant. Sie fügt sich der langen Reihe ähnlicher nichtapprobierter Heilkünstler an, welche die Welt mit ihrem Ruhme erfüllten und sogar in Palästen Eingang fanden. Indessen, sie stehen keineswegs unvermittelt und vereinzelt in der Geschichte, stellen vielmehr nur besonders vom Glück emporgehobene Figuren aus dem Milieu der Okkultisten dar. Wenn es in Frankreich dermalen mehr als 10 000 Wahrsager und Wahrsagerinnen gibt, so mag das den aufgeklärten Schichten bedauerlich erscheinen; aber die bloße Tatsache, daß sie existieren und sich immer wieder ergänzen, beweist, wie sehr solche Persönlichkeiten dem Bedürfnis der Menge entsprechen.
Die sogenannten Gebildeten sind nur eine dünne Schicht auf der Masse der Menschheit, und die wirklich Gebildeten eine noch viel, viel dünnere Oberschicht. Der geistige Horizont ist hier und dort so verschieden, die Standpunkte so gänzlich anders aufgebaut, daß eine Verständigung hinüber und herüber kaum möglich erscheint. Nur ganz gewaltige nationale und kulturelle Wellen machen sich durch die ganze Masse hindurch bemerklich, so die Kreuzzüge, die Religionskämpfe des Mittelalters, die Befreiungskriege von 1813 und 1870/71. Auch die naturwissenschaftlichen Fortschritte der zweiten Hälfte des XIX. Jahrhunderts sind allmählich in die breiten Schichten gedrungen und haben da allerlei Hoffnungen geweckt. Aber weil nicht alle Blütenträume reiften, so erfolgt die Rückkehr zu den dem Milieu angemessenen, weil aus ihm entsprossenen Heilkünstlern. Wundern wir uns deshalb nicht, wenn wir nach und nach Vertreter der Magie, des Mystizismus und Okkultismus in größerer Zahl und mit wachsendem äußerem Erfolg auftauchen sehen. Damit geht nur eine Prophezeiung von Balzac in Erfüllung. Im übrigen trifft das Urteil Napoleons I. noch immer zu: „La masse des hommes est faible, mobile parce qu'elle est faible, cherche fortune ou elle peut, fait son bien sans vouloir faire mal d'autrui, et mérite plus de compassion que de haine. “*)
*) Oeuvres littéraires de Napoléon Bonaparte. T. IV. Paris 1888. S. 496 ff. Maximes et Pensées.
Fortschritte Der Medizin (V. 30-n°. 45), 7 Nov. 1912
(p.1437-Referate und Besprechung)
Traduction :
Faits généraux
Buttersack, Sur la psychologie des masses.
Parmi les "cas intéressants" figure sans aucun doute le guérisseur Antoine le guérisseur ou Antoine le généreux, récemment décédé. L'homme avait été ouvrier dans un laminoir et était culturellement de niveau assez bas. Lui seul a jeté un sort presque mystérieux à ses semblables, et a pu leur dé-suggérer les maux les plus incroyables. On pourrait vraiment dire de lui : il a fait voir les aveugles et marcher les boiteux. Le fer, pensait-il, devient malléable dans le feu, et il comparait la prière chaude au feu et la foi au marteau de forge.
Il a été poursuivi en justice pour concurrence déloyale. Le simple fait qu'il n'ait pas accepté d'honoraires, il dût être acquitté. La gloire de ce procès a fait de lui un saint. Un temple a été construit pour lui à Jemmappes [lire Jemeppe], et ses fidèles s’y sont rassemblés venant partout. En Belgique, le nombre de ses fidèles était alarmant par rapport à celui des catholiques. Aujourd'hui, il est mort, et l'antoinisme va progressivement disparaître à nouveau. Pour l'historien de la culture, cependant, son apparition reste intéressante. Il s'ajoute à la longue lignée de guérisseurs similaires non approuvés qui ont rempli le monde de leur renommée et ont même trouvé leur chemin dans les palais. Cependant, elles ne sont en aucun cas soudaines et isolées dans l'histoire, mais représentent plutôt des figures, particulièrement chanceuses, du milieu des occultistes. Le fait qu'il y ait plus de 10 000 diseuses de bonne aventure en France peut paraître regrettable aux yeux des classes éclairées, mais le simple fait qu'elles existent et se renouvellent prouve combien ces personnalités répondent aux besoins des masses.
Les personnes dites instruites ne représentent qu'une mince couche de la masse de l'humanité, et les personnes réellement instruites sont une classe supérieure bien plus mince encore. L'horizon spirituel est si divers ici et là, les points de vue si complètement différents qu'une compréhension mutuelle semble difficilement possible. Seules des vagues nationales et culturelles assez énormes se font sentir à travers les masses, comme les Croisades, les batailles religieuses du Moyen-Âge, les guerres de libération de 1813 et 1870/71. Le progrès scientifique de la seconde moitié du XIXe siècle a également progressivement pénétré les larges couches de la société et suscité toutes sortes d'espoirs. Cependant, comme tous les rêves d'épanouissement n'ont pas mûri, le retour aux artistes guérisseurs appropriés à un certain milieu a été garanti, car de là ont germé des guérisseurs. Ne soyons donc pas surpris de voir les représentants de la magie, du mysticisme et de l'occultisme apparaître en plus grand nombre et avec un succès extérieur croissant. Une seule des prophéties de Balzac s'est ainsi bien réalisée. D'ailleurs, l'avis de Napoléon Ier est toujours vrai : "La masse des hommes est faible, mobile parce qu'elle est faible, cherche fortune ou elle peut, fait son bien sans vouloir faire mal d'autrui, et mérite plus de compassion que de haine."*)
*) Œuvres littéraires de Napoléon Bonaparte. T. IV. Paris 1888. P. 496 et suivantes. Maximes et Pensées.
Les progrès de la médecine (V. 30-n°. 45), 7 Nov. 1912
(p.1437-Lectures et débats)
Chez le guérisseur, in Le Guérisseur psychosique (Le Grand écho du Nord de la France, 20 novembre 1931).
Chez le guérisseur, in Le Guérisseur psychosique (Le Grand écho du Nord de la France, 20 novembre 1931).
Naar wij lezen is de Belgische profeet, dezer dagen te Jemeppe overleden. Hij heeft zijn vrouw als opvolgster aangewezen. Omtrent 's mans begrafenis lezen wij in De Gereformeerde Kerk :
Van heinde en ver, ook van over de grenzen stroomde een menigte, geschat op 25,000 menschen, saam om 's mans begrafenis bij te wonen. Boven de lijkkist, zonder eenig sieraad, was aangebracht een vernikkelde plaat in schildvorm; een boom was erop afgebeeld met dit onderschrift: »De boom van de Wetenschap, van het Gezicht, van het Goede en het Kwade.« De geweldige stoet trok er langs. Op het kerkhof werden alleen toegelaten de Antoinistische aanhangers, die de bekende eigenaardige kleeding droegen. Een der volgelingen las wat voor van de beginselen der vereeniging; daarna werd de kist neergelaten in de groeve zonder eenige ceremonie.
In den tempel van Jemeppe was de volgende verklaring aangeplakt: »Het bestuur van den Antoinistischen eeredienst brengt ter uwer kennis dat de Vader zich ontlichaamd heeft (gedesincarneerd), Dinsdagmorgen 25 Juni. Alvorens zijn lichaam te verlaten heeft hij voor een laatste maal zijn volgelingen willen zien, om hun te zeggen, dat Moeder hem zal vervangen in zijn zending, dat zij altijd zijn voorbeeld zal volgen. Er is dus niets veranderd. Vader Antoine zal altoos met ons zijn. Moeder zal het spreekgestoelte beklimmen voor de algemeene operaties de vier eerste dagen der week, on 10 uur.«
Ter Neuzensch Volksblad, 14 augustus 1912
Traduction :
Antoine le Guérisseur est mort.
On lit que le prophète belge est mort à Jemeppe ces jours-ci. Il a désigné sa femme comme son successeur. Nous lisons dans De Gereformeerde Kerk que son mari a été enterré :
De loin, de l'étranger également, une foule estimée à 25 000 personnes s'est rassemblée pour assister aux funérailles d'un homme. Au-dessus du cercueil, sans aucune décoration, il y avait une plaque de nickel en forme de bouclier sur laquelle était représenté un arbre avec cette légende : "L'Arbre de la Science, de la Vue, du Bien et du Mal". Le grand cortège s'est formé. Dans le cimetière, seuls les partisans de l'antoinisme, qui portaient la fameuse robe particulière, étaient admis. L'un des disciples a lu certains des principes de l'unification ; puis le cercueil a été descendu dans la fosse sans aucune cérémonie.
Dans le temple de Jemeppe, la déclaration suivante a été affichée : "Le conseil d'administration du service de culte antoiniste porte à votre connaissance que le Père s'est désincarné, mardi matin 25 juin. Avant de quitter son corps, il voulait voir ses disciples pour la dernière fois, pour leur dire que Mère le remplacera dans sa mission, qu'elle suivra toujours son exemple. Rien n'est donc changé. Le Père Antoine sera avec nous pour toujours. Mère montera en chaire pour les opérations générales les quatre premiers jours de la semaine, à 10 heures".
Journal de Terneuse, 14 août 1912
ANTOINE LE GUÉRISSEUR
ET LE CULTE ANTOINISTE
Récemment est mort en Belgique, à Jemmapes, un homme connu sous le nom d'Antoine le Guérisseur, thaumaturge célèbre et fondateur d'une secte religieuse à laquelle il a attaché son nom, secte qui compte, parait-il, de très nombreux adeptes. Les Annales médico-psychologiques rapportent, d'après le journal le Temps, les curieux renseignements suivants sur cette étrange personnalité :
Un homme de Wallonie, un petit bourgeois, presque du peuple, est mort, qui avait acquis non seulement en Belgique mais même un peu partout où il y avait des malades et des désespérés, une célébrité et un crédit exceptionnels, c'est celui qu'on appelait Antoine le Guérisseur. Il n'avait rien fait de moins que de fonder une religion, une espèce de variété de christianisme mélangé de théosophie. Il guérissait par la prière et l'imposition des mains, à la manière des christian scientists d'Angleterre et d'Amérique.
Peu à peu les malades de l'âme comme du corps, les déséquilibrés, les névropathes, tous ceux que les médecins avaient abandonnés avaient appris le chemin du petit pays de Jemmapes, où Antoine avait son temple et tenait Ses assises de médecine religieuse. Depuis plusieurs années il y avait les foules de Jemmapes comme les foules de Lourdes, et les « antoinistes » recrutés parmi les inquiets d'un culte nouveau et augmentés des guéris reconnaissants formaient une communauté éparse en divers lieux, mais fort nombreuse.
Le prophète et guérisseur belge n'est plus.
Vers dix heures trente, comme il se trouvait dans son temple, il s'affaissa subitement frappé d'apoplexie. On dut le transporter chez lui, où il reprit peu à peu ses sens.
Sur ces entrefaites, un grand nombre de ses disciples, vêtus de soutanes d'une coupe spéciale et coiffés d'immenses chapeaux, étaient accourus auprès du lit de leur maitre, Antoine alors proféra : Demain quelque chose de sérieux se produira. Puis il ajouta d'une voix sourde : « Je désire que ma femme me succède dans mon enseignement religieux. »
Antoine avait tardé beaucoup avant de faire sa révélation et de se déclarer l'homme de Dieu. Pendant nombre d'années, il était un homme comme un autre, un simple employé à la division des forges et martelage de la Société Cockerill. Il fut ensuite encaisseur à la Société anonyme des tôleries liégeoises. Puis il s'occupa d'assurances. Enfin vinrent la grâce, l'action publique, les prédications publiques. Antoine était alors déjà dans l'âge mûr.
On le dit propriétaire des maisons ouvrières qui entourent son temple. D'aucuns estiment sa fortune à 30.000 francs. Quoi qu'il en soit, Antoine le Guérisseur a toujours vécu modestement. Au temple où il prêchait, Antoine avait adjoint une imprimerie et publiait chaque semaine un journal populaire qui tirait à plus de 20.000 exemplaires et répandait les doctrines de l'apôtre.
Il y a quelques mois, « les Antoinistes » de Belgique avaient adressé aux Chambres une pétition demandant que la religion nouvelle fût reconnue par l'Etat. La pétition des fidèles du culte Antoiniste portait cent mille signatures. Au temple, où son corps est exposé, l'affiche suivante a été apposée :
CULTE ANTOINISTE
Frère,
Le conseil d'administration du culte Antoiniste porte à votre connaissance que le Père vient de se désincarner aujourd'hui mardi matin 25 juin. Avant de quitter son corps, il a tenu à revoir une dernière fois ses adeptes pour leur dire que Mère le remplacera dans sa mission, qu'elle suivra toujours son exemple. Il n'y a donc rien de change, le Père sera toujours avec nous, Mère montera à la tribune pour les opérations générales les quatre premiers jours de la semaine à dix heures.
L'enterrement du Père aura lieu dimanche prochain 30 juin à trois heures.
Le Conseil d'administration.
Quelques jours après, le mardi 2 juillet, le même journal le Temps racontait ainsi qu'il suit l'enterrement de l'apôtre :
Antoine le Guérisseur, que ses adeptes appelaient aussi Antoine le Généreux, a été inhumé hier dans la localité où il exerçait sa mission et son culte, à Jemmapes-sur-Meuse, province de Liége. Aux « Antoinistes » du pays étaient venus se joindre, nombreux, des membres des autres communautés de Belgique.
Le corps du prophète défunt qui avait été exposé plusieurs jours dans le temple où il prêchait et imposait les mains aux malades, a été accompagné au cimetière par un cortège évalué à quinze mille fidèles, dont beaucoup donnaient les signes de la plus vive douleur. Le cercueil, porté par douze hommes de la communauté, était précédé d'un tronc d'arbre figurant l'arbre de la science du bien et du mal que portait l'un des plus qualifiés adeptes de l'Antoinisme, M. Delacroix, professeur à l'Athénée de Liége. Ainsi qu'Antoine l'avait prescrit, ses restes ont été enterrés dans la fosse commune.
(La France médicale).
Paris médical, la semaine du clinicien, 1912 (p.895)