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Une lingua franca pour l'Europe ?

Publié le par antoiniste

    Comme on peut penser qu'une supra-religion permettrait d'avoir une foi commune mais des croyances diverses, on peut penser qu'une langue commune permettrait de se parler et se comprendre tout en continuant à pratiquer la langue du pays.
    Ne doutant pas que la monnaie unique, l'Hymne européen et les frontières ouvertes soient des constituants d'une Europe unie, une langue supra-nationale serait à envisager, ne serait-ce que pour limiter les frais de traductions et simplifier encore les déplacements en Europe, non seulement des touristes mais aussi des entrepreneurs et bénévoles de la Croix rouge ou de Médecins sans frontières.
    Une langue supra-nationale est une lingua franca ou une langue véhicuaire. Dans le cadre de l'Europe, la solution se fait urgente :
- le multilinguisme fonctionne-t-il ?
- l'anglais, l'espagnol, le français ou une autre langue nationale de l'Europe, sont-ils la solution ?
- l'espéranto ou le latin sont-ils de meilleurs solutions ?
Alors quelle langua franca voudriez-vous pour l'Europe?

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Vous pouvez aussi intervenir sur la page FaceBook : Non à l'ANGLAIS pour l'EUrope, car pour ma part, je ne sais pas laquelle devrait être la langue de l'Europe, mais je sais que je ne veux pas de l'anglais ou d'une autre langue nationale...

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Le revenu de base ou crédit social ou allocation universelle

Publié le par antoiniste

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Le Père était-il fou ?

Publié le par antoiniste

    La paraphrénie est un état délirant faisant partie des psychoses chroniques non dissociatives et est une condition nettement distincte de la psychose hallucinatoire chronique et de la paranoïa de par la coexistence d'une intense activité délirante limitée à certains domaines de la vie intellectuelle, et une vie par ailleurs normale dans d'autres domaines. Ainsi, le paraphrène agit et pense comme si le délire n'avait pas envahi tous les domaines de sa vie psychique : il existe une bonne adaptation au réel.
    La maladie débute habituellement autour de 40 ans, parfois brutalement, mais le plus souvent insidieusement. Il n'existe pas de trouble de la personnalité prémorbide caractéristique.
    L'article en anglais précise, sans plus de précision, que les cas les plus fréquents seraient enregistrés en Espagne et en Allemagne.
    La paraphrénie fantastique se démarque par la riche production d'idées étranges, décousues, mobiles, extraordinaires. Des idées mégalomaniaques apparaissent. La thématique est particulièrement floride, riche en idées démesurées de grandeurs, de mondes merveilleux, de science-fiction. Malgré le fait que ce délire est entièrement illogique, le comportement est presque normal. Lorsqu'on pose à ces malades des questions éloignées de ses délires, leurs réponses sont claires et logiques.
source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Paraphrénie

    Voyons si les différentes étapes de l'avancée de la maladie peut coïncider avec les événements de la vie de Louis Antoine :
• une première période dite d’incubation et d’inquiétude quand apparaissent méfiance, interprétation, signification personnelle attribuée aux faits et hallucination de l’ouïe (donc vers 40 ans, dans les années 1880, Louis Antoine est inquiet et ne trouve pas de solution à ses questions, alors qu'il a une famille et un travail valorisé) ;
• une deuxième période, dite de persécution et de systématisation, caractérisée par des hallucinations, illusions auditives, écho de la pensée, stéréotypie du délire et apparition de néologismes (Louis Antoine est condamné pour coups sur la personne de Denis Collon le 10 octobre 1885).
• une troisième période dite de grandeur, quand justement les idées de grandeur apparaissent soit par déduction logique ou hallucination, soit spontanément. On note alors une atténuation du délire de persécution tandis que la mégalomanie
s’accroît (Louis Antoine découvre le spiritisme, veut devenir médium, puis prophète).
• une quatrième période, dite de démence, quand l’activité intellectuelle s’affaiblit notablement, que le malade devient indifférent alors que son discours, incohérent, est semé de néologismes. Cette quatrième période ne constitue pourtant pas la règle et paraît être fortement corrélée avec la vie asilaire de l’époque (Louis Antoine ne connaîtra pas cette période, n'étant pas interné, cependant on peut corréler ces symptômes, notamment le discours incohérent, semé de néologismes, avec l'apparition de la Révélation, qu'on juge parfois de décousue et vague. La glossolalie est un bon exemple en tout cas de ces symptômes).
source : F.Hulak - Les paraphrenies (psychologie-m-fouchey.psyblogs.net)

    Ainsi Louis Antoine aurait pu souffrir de paraphrénie fantastique. Pour l'abbé Hubert Bourguet, cela ne fait aucun doute : « une maladie d'estomac [...] a pu avoir certains retentissements fâcheux sur la vie du cerveau » (p.5). Cet auteur conclut dans Antoine de Jemeppe et l'Antoinisme :
    « Les pages qu'il a laissées contiennent un charabia extravagant, à la fois si soutenu et si fortement condensé qu'elles ne laissent aucun doute sur le trouble des facultés mentales de leur auteur. Une conviction douce et sereine les anime. On la retrouve dans toute la vie d'Antoine. C'est elle qui l'a isolé du monde des choses sensibles qui se pèsent et se mesurent et qui l'a muré dans un monde imaginaire, un monde de fictions avec lesquelles il aimait converser. Avec un sérieux imperturbable, il traitait les choses tangibles de vaines apparences, et il prenait le monde fictif qu'il se forgeait pour la réalité même : c'est un signe non équivoque de dérangement cérébral. La maladie opiniâtre d'estomac dont il souffrit toute sa vie, avait affaibli l'organisme et atteint lentement mais profondément le cerveau.
    « La folie chez Antoine n'eut jamais de transports redoutables ; jamais non plus, elle ne fut complète et, en tout cas, elle ne l'empêcha pas d'être un habile homme et un madré directeur d'entreprises. Il multipliait les déclarations de désintéressement et, en même temps, il parvenait à accumuler des ressources qui lui permirent de donner une organisation matérielle assez forte à son oeuvre et d'en assurer le maintien et le développement pour un avenir qui ne sera pas long, mais qui est de l'avenir tout de même. — Il prodiguait les conseils les plus recommandables sur la sincérité et en même temps laissait soigneusement croire qu'il possédait une puissance extraordinaire de guérir toutes les maladies alors qu'il n'en était rien ... il laissait écrire qu'il continuait les enseignements du Christ quand il les contredisait et qu'il ne pensait pas établir une religion nouvelle au moment même où il l'organisait. — Enfin, Antoine vantait l'humilité et l'oubli de soi et, un instant après, il félicitait ses admirateurs des louanges qu'ils lui décernaient, il acceptait tous leurs éloges, toutes leurs vénérations et tous leurs encensements. Il attirait l'attention de la foule et ses sympathies, se laissait décerner des honneurs divins. Cela fait bien un peu penser au père du mensonge, au démon de l'orgueil et cela rappelle la parole du blasphème qu'il proféra contre Dieu, le jour de sa révolte : « Je serai semblable au Très-Haut ». » (p.48).
    Signalons qu'Hubert Bourguet ne dit pas s'il a fréquenté des Antoinistes, au contraire de Pierre Debouxhtay, qui est plus circonspect dans sa conclusion sur l'Antoinisme en 1945 :
    « Mais l'exactitude minutieuse à reconstituer la physionomie des personnages contribue parfois à faire de ceux-ci des énigmes. Plus on fouille les replis et les recoins de leur vie, plus leur figure morale s'enveloppe de brumes, d'incertitudes ; bref, plus on sait, moins on connaît ! Qu'y faire ? Ne vaut-il pas mieux tenir compte de la complexité des âmes et conserver le mystère ?» (p.30).

    Mais alors comme le dit Yvonne Castellan (p.105) : « Si tout est supercherie, nous avons vu de fort grands esprits s'y être laissé prendre », dont Arthur Conan Doyle, Victor Hugo et même Léon Hippolyte Rivail, dit Allan Kardec. La question est donc : est-ce que tous les spirites auraient souffert de paraphrénie ? Cela est-il probable ? Je ne crois pas. Sans nier qu'« il ne faut pas oublier en effet que la faculté médianimique va de pair avec un certain état hystérique » (p.97-98), comme le démontre bien Théodore Flournoy, celui-ci rappelle toujours que cela peut très bien être à l'insu du sujet lui-même, qui restera de bonne foi. Le plupart des spirites avaient plutôt des tendances à vouloir croire. Celà est également bien étudié par Jean-Yves Roy dans Le Syndrome Du Berger - Essai Sur Les Dogmatismes Contemporains. Mais de là à conclure, comme le fait Yvonne Castellan que (p.117-118) : « Le métier de spectateur n'est pas non plus sans risque. Les débiles mentaux adhèrent au spiritisme par crédulité puérile et risquent le délire à caractère démonopathique. Les déséquilibrés, souvent intelligents, mais instables de volonté et faibles de jugement, risquent l'exaltation et le délire d'imagination. Les schizoïdes enfin, dissociés de la vie pratique et repliés sur eux-mêmes, trouvent dans l'occulte l'aliment de leur vie solitaire. En somme, le pratique du spiritisme flatte les prédispositions aux troubles mentaux. Et le Dr Marcel Viollet de décrire excellemment la composition psychiatrique du salon spirite : les débiles, accablés par l'existence, qui s'abandonnent au spiritisme comme à la consolation suprême, sans frein, sans discernement, croyant tout, prêts à toutes les obsessions. Les paranoïaques, susceptibles, orgueilleux, odieux dans la vie sociale, sont attirés comme par un spectacle « dans les salons sombres où les Esprits s'évoquent et où l'on garde, avec l'incognito, intacts son orgueil intimé et sa susceptibilité à laquelle les Esprits n'insultent pas. » Les scrupuleux, les tristes, les timides « viennent dans l'obscurité, silencieux, tranquilles seulement si on ne les regarde pas » : la mélancolie les guette. Les névropathiques enfin, eclins à des crises larvées d'hystérie, de somnambulisme spontané ou aisément provocable, volontiers simulateurs, se sentent au milieu des séances un centre possible d'intérêt. Ils peuvent devenir « sujets », auxiliaires du médium ou médiums eux-mêmes. Quantité de femmes s'agitent ainsi, actives importantes, militantes, brouillant toutes les idées. » Yvonne Castellan ne remet guère dans son contexte historique cette citation, qui date d'un livre édité en 1908, on y lit surtout cette propension du médecin, ayant tout compris, à vouloir tout classer, sûr de lui et de ses jugements, condescendant et misogyne. Les médecins souffraient beaucoup aussi à l'époque du 'vouloir croire' que tout était psychologique.
    L'auteure du Spiritisme continue pourtant (p.119) : « Le spiritisme à ses débuts semble avoir payé un très lourd tribut aux asiles d'aliénés. En 1855, à Zurich, sur deux cents aliénés, un quart étaient spirites. A Gand, on en comptait quatre-vingt-quinze sur deux cent cinquante. Ces chiffres correspondent à l'époque frénétique de sa grande propagation. De nos jours, les aliénés spirites viennent bien après les aliénés alcooliques et syphilitiques, en concours avec les délirants mystiques et démonopathiques de caractère religieux. » Cela ne viendrait-il pas aussi de l'intérêt grandissant à l'époque pour les maladies mentales ? Je le pense. A la lire, tous les spirites étaient des malades mentaux. Mais la théorie actuelle de Manfred Lütz, dans "Irre! - Wir behandeln die Falschen: Unser Problem sind die Normalen" (Erreur ! - Nous soignons les mauvais sujets. Notre problème sont les normaux) est qu'il faut tous nous considérer comme des anormaux. Et le problème est la terreur de la normalité.
    En tous cas, cette présentation des faits contredit ce qu'on peut lire dans la nosographie des paraphrénies : « C’est à propos de ce cas exceptionnel, qui aboutit à une construction délirante achevée, autour d’une érotomanie divine, que Freud [Remarques psychanalytiques sur l’autobiographie d’un cas de paranoïa (Dementia paranoides (1911)] forge l’hypothèse du délire comme tentative de guérison, quand « le paranoïaque rebâtit l’univers, non pas à la vérité plus splendide, mais du moins tel qu’il puisse de nouveau y vivre », et qu’il « le rebâtit au moyen de son travail délirant. Ce que nous prenons pour une production morbide, la formation du délire, est en réalité une tentative de guérison, une reconstruction. Le succès, après la catastrophe, est plus ou moins grand, il n’est jamais total ; pour parler comme Schreber, l'univers a subi “une profonde modification interne”» ».
source : F.Hulak - Les paraphrenies (psychologie-m-fouchey.psyblogs.net)
    Rappelons que Régis Dericquebourg signale dans Les Antoinistes (p.39) : « Cette version de la chute qui met en jeu la matière, le regard de l'autre, le symbole phallique, la jouissance féminine et la promesse de savoir inaugurant les oppositions bien-mal, vérité-erreur pourrait être proposée à la réflexion du psychanalyste. » On peut donc penser que le spiritisme à plutôt sauver ces gens de la folie, même si cela n'a pas réussi pour tous.

   Concernant l'origine du spiritisme, on peut y voir un conflit entre, d'une part,  la science souveraine de la fin du XIXe-début XXe siècle, qui devait amener l'homme à tout savoir, à tout comprendre, associé à une déchristianisation fulgurante lors de la Révolution industrielle (pensons au Positivisme d'Auguste Comte, instaurant la science comme nouvelle religion), et d'autre part, cette volonté de croire, donc le besoin pour l'homme d'une pensée qui le rassure. Devant l'échec de la science, incapable de tout expliquer, reste la pseudo-science (et ses prolongements religieux dont l'ufologie et les sciences occultes sont les plus grandes pourvoyeuses), peut-être moins objective et rationnelle, mais plus réconfortante.

    Cela n'enlève donc rien à la portée de la Révélation : un rapport entre la folie et le prophétisme est encore à établir. En tout cas, si tous les spirites ne sont pas devenue fous, il y a certainement des fous qui sont devenus prophètes de leur cause : Abraham, Moïse, Jérémie, Isaïe, Jésus, Mahomet, Edward Irving, Auguste Comte, Phineas Quimby, H.P.Blavastky, Louis Antoine, Mary Baker Eddy, Joseph Smith, Donato Manduzio, Johannes Greber, Ludwik Lejzer Zamenhof (Doktoro Esperanto), Huỳnh Phú Sổ, Joseph Weissenberg, Jean Jaurès, Morris Lichtenstein, Jules Berthelin, Ron Hubbard, Claude Vorilhon...

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Dieux en marge (Le Petit Parisien, 22 fév. 1937 - Numéro 21909)

Publié le par antoiniste

Nos échos   -   A travers la vie
               Dieux en marge
    Un modeste religieux vient de mourir aux environs de Montréal. Un million de personnes, venues de toutes les régions du Canada et de plusieurs provinces des Etats-Unis, assistèrent, nous dit-on, à ses funérailles. Il s'appelait Frère André et opéra - dit-on également - de milliers de guérison. Les Canadiens ont demandé sa canonisation. Je ne m'aventurerai aucunement sur la parcelle du terrain miraculeux détenue désormais par le prêtre canadien. Je préfère déambuler sur une autre parcelle du-dit terrain, celle qui est occupée par le Père Antoine, dont plus de sept cent mille zélateurs et vingt-deux temples dans le monde (en France : à Paris, à Lyon, à Tours, à Vichy, à Caudry...) attestent la « divinité ». A proprement parler, Antoine, ancien ouvrier mineur, surnommé Antoine le Généreux, après avoir, lui aussi, accompli des milliers de guérisons, devint après sa mort, de par l'effusion de ses adorateurs, non point exactement dieu, mais « Successeur du Christ, second Révélateur, deuxième incarnation de l'Esprit Consolateur ». Le don de guérison et les prodigieuses conséquences de ce don poussèrent l'ex-mineur à rédiger un évangile, dont je possède un exemplaire primitif. J'en extrais ceci :
DIX PRINCIPES REVELES
EN PROSE
par
ANTOINE LE GENEREUX
DIEU PARLE :
PREMIER PRINCIPE
Si vous m'aimez,
Vous ne l'enseignerez à personne.
Puisque vous savez que je ne réside
Qu'au sein de l'homme.
Vous ne pouvez témoigner qu'il n'existe
Une suprême bonté
Alors que du prochain vous m'isolez

SIXIEME PRINCIPE
Quand vous voudrez connaître la cause
De vos souffrances
Que vous endurez toujours avec raison,
Vous la trouverez en l'incompatibilité
De l'intelligence avec la conscience.

    Il y a, vous dis-je, vingt-deux temples antoinistes...
    Quand le Père mourut, l'avis suivant fut affiché aur les murs de ses temples :
         « Frères,
    « Le conseil d'administration du culte antoiniste porte à votre connaissance que le Père vient de se désincarner... Avant de quitter son corps, Il a tenu à revoir une dernière fois ses adeptes pour leur dire que la Mère le remplacera dans sa mission... Mère montera à la tribune pour les opérations générales les quatre premiers jours de la semaine, à dix heures... »
    J'assistai à l'inauguration du temple antoiniste de Paris, rue Vergniaud, dans le XIIIe. Une foule énorme était là. Il y avait des malades et des gens qui marchaient avec des béquilles, comme à Lourdes. La Mère était venue. Elle monta dans une chaire, joignit les mains et pria en silence. Tandis qu'elle priait, je voyais la foule des fidèles ; les yeux étaient tendus vers elle avec une expression d'amour et de ferveur indicibles. Quand elle eut fini de prier, elle s'en alla. Elle n'avait pas dit un mot. La foule s'écoula. Des malades affirmèrent qu'ils étaient guéris. Un porteur de béquilles se redressa et envoya promener ses béquilles.
                André Arnyvelde

Le Petit Parisien 22 fév. 1937 (Numéro 21909)
source : gallica

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Jemeppe (in Jean-Marie Defrance - Réveil - L'Apôtre de Jemeppe et sa Révélation (1932))

Publié le par antoiniste

    LA GRANDE FAMILLE
                   « De bonnes pensées »
    [...] En descendant le cours de la Meuse, je longe les coteaux anciennement plantés de vignes, où naquirent Rennequin Sualem, le grand mécanicien de la machine de Marly, et Zénobe Gramme, le célèbre électricien. Terre prédestinée, où souffle l'esprit.
    Jemeppe ! C'est le pays noir des mines et des usines. Le paysage est triste ; une pluie fine augmenterait encore la désolation si une certaine allégresse, un espoir, ne dilatait le coeur.
    J'arrive au Temple pour « l'Opération » de dix heures du matin. De nombreux ouvriers ayant terminé leur travail de nuit et des ménagères en cheveux, se pressent à l'entrée : quelques enfants aussi. Tout est simple, un peu austère, il règne un profond silence ; les visages sont calmes, pas d'attitude exaltée ou fiévreuse, pas de fanatisme.
    Un coup de sonnette, une porte s'ouvre près d'une tribune et Mère entre, une bonne vieille encore alerte malgré ses quatre-vingt-deux ans, et qui vient bénir la foule au nom du Père des Antoinistes.
   Après « l'Opération » on entent la lecture des dix Principes. Quelques personnes restent qui désirent passer à la consultation.

Jean-Marie Defrance, Réveil - L'Apôtre de Jemeppe et sa Révélation (1932), p.23

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Jean Bottéro - Le récit du Péché originel du Yahviste

Publié le par antoiniste

    La conviction religieuse du Yahviste que traduit le récit du "Péché originel", c'est donc que, si les hommes sont ce qu'ils sont, et tels que nous les connaissons depuis la nuit des temps : enclins au mal et accablés de peines, c'est entièrement par leur faute, et non par la volonté de leur Créateur ou par suite des conditions dans lesquelles ils auraient été produits ; qu'une telle faute a consisté d'abord dans l'insoumission orgueilleuse, la démesure à vouloir dépasser sa conditon naturelle, qui se trouvent, en fait, à la racine de toute révolte contre l'ordre établi ; et que cette même faute, cause de tout le Mal, doit remonter aux origines mêmes de notre espèces : non, certes, à son apparition, puisque l'Homme ne pouvait sortir que parfaitement accompli et irréprochable, sain et heureux, des mains de son Auteur, mais que, tant elle nous paraît universellement répandue, invétérée et enracinée en chacun de nous et comme passée en notre nature, nous devons l'imputer aux tout premiers représentants de notre lignée. Car il est hors de conteste, dans le récit du Yahviste, que les acteurs du drame sont bien le Premier Couple humain créé par Dieu, nos prototypes et nos premiers parents.

Jean Bottéro, Le récit du péché originel, p.287-88
Naissance de Dieu, La Bible et l'historien
Folio / histoire, Paris, 1992


    Il en est différemment chez Louis Antoine quand à la faute : autant, dans la Bible, elle paraît avoir été une dans le passé et le Mal en découle, autant, dans l'Antoinisme, la faute a encore lieu de nos jours, pour chacun d'entre nous : "Nous sommes tous des Adams". Autant elle paraît irréparable dans la Bible, autant, dans l'Antoinisme, on atteste que par le travail moral, on peut dépasser cette condition de malheur et arriver à la perfection divine : la faute consiste toujours aujourd'hui à "l'insoumission orgueilleuse, la démesure à vouloir dépasser sa conditon naturelle" et non seulement pour les "tout premiers représentants de notre lignée", mais encore pour nous actuellement.

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Il n'y a ni haut ni bas

Publié le par antoiniste

    Un exemple : il nous a été révélé qu'il n'y a ni haut ni bas ; si notre intelligence l'admet, ce n'es pas qu'elle puisse le démontrer, c'est qu'elle est contrainte à le croire, car il n'est pas dans sa nature d'en pénétrer la cause qui, seule, est la réalité.
Le Couronnement de l'OEuvre Révélée, C'est Adam & Eve qui forment la base des termes de comparaison, p.XIV-XV


    For example, in Pormpuraaw, a remote Aboriginal community in Australia, the indigenous languages don't use terms like "left" and "right." Instead, everything is talked about in terms of absolute cardinal directions (north, south, east, west), which means you say things like, "There's an ant on your southwest leg." To say hello in Pormpuraaw, one asks, "Where are you going?", and an appropriate response might be, "A long way to the south-southwest. How about you?" If you don't know which way is which, you literally can't get past hello.
    About a third of the world's languages (spoken in all kinds of physical environments) rely on absolute directions for space. As a result of this constant linguistic training, speakers of such languages are remarkably good at staying oriented and keeping track of where they are, even in unfamiliar landscapes. They perform navigational feats scientists once thought were beyond human capabilities. This is a big difference, a fundamentally different way of conceptualizing space, trained by language.
    Differences in how people think about space don't end there. People rely on their spatial knowledge to build many other more complex or abstract representations including time, number, musical pitch, kinship relations, morality and emotions. So if Pormpuraawans think differently about space, do they also think differently about other things, like time?
    To find out, my colleague Alice Gaby and I traveled to Australia and gave Pormpuraawans sets of pictures that showed temporal progressions (for example, pictures of a man at different ages, or a crocodile growing, or a banana being eaten). Their job was to arrange the shuffled photos on the ground to show the correct temporal order. We tested each person in two separate sittings, each time facing in a different cardinal direction. When asked to do this, English speakers arrange time from left to right. Hebrew speakers do it from right to left (because Hebrew is written from right to left).
    Pormpuraawans, we found, arranged time from east to west. That is, seated facing south, time went left to right. When facing north, right to left. When facing east, toward the body, and so on. Of course, we never told any of our participants which direction they faced. The Pormpuraawans not only knew that already, but they also spontaneously used this spatial orientation to construct their representations of time. And many other ways to organize time exist in the world's languages. In Mandarin, the future can be below and the past above. In Aymara, spoken in South America, the future is behind and the past in front.
Lera Boroditsky, Does Language Influence Culture?, New cognitive research suggests that language profoundly influences the way people see the world. source : The Wall Street Journal (July/23/10) [http://online.wsj.com/article/SB10001424052748703467304575383131592767868.html?KEYWORDS=LERA+BORODITSKY]

    Par exemple, chez les Pormpuraaw, une communauté éloignée d'Australie, les langues autochtones n'utilisent pas les termes "gauche" et "droite". Au lieu de cela, tout est évoqué par les points cardinaux (nord, sud, est, ouest), ce qui signifie qu'on doit dire des choses comme, "Il ya une fourmi sur votre jambe sud-ouest." Pour dire bonjour en Pormpuraaw, on se demande: «Où vas-tu?", et une réponse appropriée pourrait être: «Un long chemin vers le sud-sud-ouest. Et vous?" Si vous ne savez pas de quel côté est qui, littéralement, vous ne pouvez pas aller au-delà du bonjour.
    Environ un tiers des langues du monde (parlé dans différents environnements physiques) s'appuient sur les orientations pour l'espace absolu. À la suite de cette formation linguistique constante, les locuteurs de ces langues sont remarquablement bien orientées et capables de garder la notion de l'endroit où ils sont, même dans des paysages inconnus. Ils accomplissent des exploits scientifiques de navigation que l'on pense être au-delà des capacités humaines. C'est une grande différence, une manière fondamentalement différente de conceptualiser l'espace, formé par le langage.
    Les différences dans la façon dont les gens pensent à l'espace ne s'arrête pas là. Les gens comptent sur leur connaissance de l'espace pour construire beaucoup d'autres représentations plus complexes ou abstraites y compris le temps, le nombre, le ton musical, les relations de parenté, de la moralité et les émotions. Donc, si les Pormpuraawans pensent différemment l'espace, vont-ils également penser différemment à propos d'autres choses, comme le temps ?
    Pour le savoir, ma collègue Alice Gaby et moi avons voyagé en Australie et avons montrés aux Pormpuraawans des images qui montrent des progressions temporelle (par exemple, des images d'un homme à des âges différents, ou un crocodile grandissant, ou une banane en train d'être mangé). Leur travail consistait à organiser les photos mélangées sur le sol pour voir le bon ordre temporel. Nous avons testé chaque personne sur deux séances distinctes, chaque fois face à une direction cardinale différente. Lorsqu'on leur a demandé de le faire, les anglophones ont organisés le temps de gauche à droite. Les locuteurs d'hébreu l'ont fait de droite à gauche (parce que l'hébreu est écrit de droite à gauche).
    Nous avons constaté que les Pormpuraawans ont disposés le temps d'est en ouest. C'est-à-dire, assis face au sud, le temps passait de gauche à droite. Lorsque le sujet était face au nord, il organisait le temps de droite à gauche. Face à l'est, vers le corps, et ainsi de suite. Bien sûr, nous n'avons jamais dit à aucun de nos participants dans quelle direction ils sont dirigés. Les Pormpuraawans non seulement le savait déjà, mais ils ont aussi spontanément utilisé cette orientation spatiale pour construire leurs représentations du temps. Et bien d'autres façons d'organiser le temps existent dans les langues du monde. En mandarin, l'avenir peut être en bas et le passé en haut. En Aymara, langue parlée en Amérique du Sud, l'avenir est derrière et le passé devant.

cf. aussi : http://fr.wikipedia.org/wiki/Hypothèse_Sapir-Whorf

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Hermann Hesse - Les antinomies

Publié le par antoiniste

    Mais tu ne devras jamais oublier ce que je t'ai dit souvent : nous sommes faits pour reconnaître avec précision les antinomies, tout d'abord en leur qualité d'antinomies, mais ensuite en tant que pôles d'une unité. Il en est également ainsi du Jeu des perles de verre. Les natures d'artistes en sont éprises, parce qu'on peu y faire montre d'imagination ; les esprits rigoureusement scientifiques et spécialisés le méprisent - et avec eux beaucoup de musiciens - sous prétexte qu'il lui manque ce degré de rigueur dans la discipline où peuvent atteindre les sciences particulières. Soit, tu apprendras à connaître ces antinomies et tu découvriras avec le temps que ce ne sont pas là des antinomies d'objets, mais celles des sujets, que par exemple un artiste qui fait oeuvre d'imagination évite les mathématiques pures et la logique non parce qu'il a décelé quelque chose en elles, ni parce qu'il y trouve à redire, mais parce que d'instinct il est porté ailleurs. Tu pourras, à ce genre d'inclinations et de répugnances instinctives et violentes, reconnaître avec sûreté les âmes mesquines. Dans la réalité, c'est-à-dire chez les âmes grandes et les esprits supérieurs, ces passions n'existent pas. Chacun de nous n'est rien de plus qu'humain, rien de plus qu'un essai, une étape. Mais cette étape doit le conduire vers le lieu où se trouve la perfection, il doit tendre vers le centre et non vers la périphérie.

Hermann Hesse, Le Jeu des perles de verre, p.141-42
Le Livre de Poche, Calmann-Lévy, Paris, 1943

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Francine Lachance, La Québécie - code irréaliste

Publié le par antoiniste

    Je l'ai écouté hier me répliquer que le Recueil n'était qu'un code irréaliste fondé sur une vision utopique de l'homme et qu'il devait arriver nécessairement qu'un pays obnubilé par de telles visions chimériques se détruise.

Francine Lachance, La Québécie (p.36-37)
Editions du Grand Midi, Zurich, 1990 / Québec, 2001

Suggestion : Remplacer Recueil par Enseignement et pays par communauté...

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Germaine Lievens, antoinistes de Marly-le-Roi

Publié le par antoiniste

Illustration : Germaine Lievens en habit antoiniste avec sa fille Eve-Marie, dans leur jardin de la maison de la Rue de la Montagne à Marly-le-Roi
En médaillon : André Baillon à Marly-le-Roi (source : www.andrebaillon.net)

    Germaine Lievens était la compagne du grand et malheureux écrivain André Baillon. Pianiste de renom en Belgique et en France dans les années 20, elle est encensée par la critique, désignée, pour son interprétation de la Suite nocturne de Paul Gilson, par la revue bruxelloises L'Art Libre, comme "une de nos meilleurs pianistes" au "style parfait".
    C'est à elle que l'écrivain dédie la plupart de ses livres : En sabots (1922), Zonzon Pépette, fille de Londres (1923, en travaillant cet ouvrage, il s'identifie si bien à son héros, un criminel, que Germaine, victime à son tour d'une grave dépression, le quitte fin 1918), Un homme si simple (1925), Chalet 1 (1926), Le perce-oreille du Luxembourg (1928) et surtout Histoire d'une Marie, parut en 1921, qui s'inspire de Marie Vandenberghe, sa première épouse, une ancienne prostituée flamande, avec qui il essaya un ménage à trois avec Germaine (Germaine Levine dans le roman ; elle devient parfois "Claire" dans d'autres oeuvres semi-autobiographique de Baillon dont Un homme si simple).

    Dans son enfance orpheline, André Baillon fut à la charge de sa tante Louise (Mademoiselle Autorité), dévouée mais bigote et peu sensible. En 1882, il entre en pension chez les soeurs de Saint-Vincent-de-Paul à Ixelles. Il est ensuite confié aux Jésuites de Turnhout, puis à ceux d’Alost. Il termine ses études secondaires chez les Joséphites, à Louvain. De ses années, lui reste des sentences latines qu'il sème dans ses ouvrages et ses dédicaces à Germaine. Dans Histoire d'une Marie et En sabots, il se montre admiratif de la vie mystique et communautaire des frères Trappites ("Leur chant fait pénitence. Il ne pense pas à soi : il prie. A la fois très triste et très doux, il appelle le Maître et n'ose monter jusqu'à Lui. Un malheureux s'est égaré sous la terre, il appelle ; il voudrait qu'on l'entende ; il craint cependant qu'on l'entende." ; "Je ne serais pas ce que je suis, si, sachant comment vivent les Trappistes, je ne voulais vivre quelque peu comme les Trappistes." (En Sabots, 1923, p.203 & p.227) ; "Vous pensez : « Ces hommes qui font le mort pourrait être des hommes qui font la vie ».  [...] Le voyez-vous, Henry Boulant [André Baillon], la tête rasée, enfermé dans son manteau, mort parmi ces morts, simples parmi ces simples et humbles, oh ! beaucoup plus humbles que ces frères qui sont déjà si humbles !" (Histoire d'une Marie, Labor, 1997, p.210)").
    Il rencontre Germaine Lievens en 1912 (alors qu'il est marié avec Marie depuis 1902), "il espère trouver en elle une spiritualité que n’a pas son épouse" d'après Pie Tshibanda (http://users.skynet.be/pie.tshibanda/baillon.doc). :
    "La porte bâillait un peu... Oui.. c'était du Bach... ou peut-être du Beethoven, il ne savait pas au juste, mais en tout cas, quelque chose de beau, puisque celle qui en jouait était une grande artiste. Il écoutait comme on respire un bon parfum. Il regardait aussi. Ces cuivres, ces plâtres, il pendait là de ces objets qu'on aime à revoir parce qu'on ne les trouve pas chez les bourgeois. Au fond, ces deux grandes ailes : une Victoire. Autrefois, lui aussi, cette Victoire... Bast ! qu'était-il maintenant ?
    Il sonna. Il la regarda venir. Oh ! pas une Marie ! Drapée dans du rouge à grands plis, un nez découpé « Je veux », des yeux qui pensent, un air à l'appeler « Impéria » et aussi « la Madone » (Histoire d'une Marie, Labor, 1997, p.245).
    C'est avec elle qu'il vivait quand il fit un séjour psychiatrique à l'Hôpital de la Salpêtrière en 1923 (après une relation compliquée et ambiguë avec sa belle-fille, Eve-Marie, fille de Germaine, âgée de seize ans, il sombre moralement et reste interné trois mois : "Il sera parmi ses frères, « les pauvres et les humbles ».", Chalet 1, Cambourakis, 2009, p.175) et tenta plusieurs fois de se suicider et il y réussit : il meurt le 10 avril à l’hôpital de Saint-Germain-en-Laye, où Germaine Lievens l’a fait transporter.

    Dans une lettre de 1949 à Robert Hankart elle déclare : "Moi aussi j'ai des occupations auxquelles je ne puis me soustraire et je crois utile de vous en faire part pour une prochaine réunion. Je suis guérisseuse antoiniste et tous les lundis, je fais mon travail au temple de Paris. Je le fais aussi chez moi tous les 2e et 4ème dimanches du mois. Ce sont donc des jours où je ne puis recevoir personne d'autre que des malades... et je vous espère en excellente santé !". Elle continue également de proposer des leçons de pianos.
    A la page 324 de la biographie romancée d'André Baillon, on lit : "Dans le temple parisien du groupe, elle célèbre des messes et guérit des malades par imposition des mains. Elle ne se montre que vêtue d'un long habit et de voiles noirs. Au début des années cinquante, Germaine est persuadée que Baillon était le diable en personne; il n'aura pas trop de plusieurs vies pour expier ses crimes. Elle prie Robert Hankart de venir au plus vite la trouver et d'emporter jusqu'au dernier bout de papier qui a appartenu à Baillon." (Frans Denissen, André Baillon. Le Gigolo d’Irma Idéal, Bruxelles, Labor, Archives du futur, 2001).

    "Comme d'autres ont la religion de Dieu, elle a la religion de l'Art" (A.Baillon, Un homme si simple, Cambourakis, 2009, p.55). Mais cette religion ne lui a pas suffit après ses épreuves avec l'écrivain. Devenir guérisseuse antoiniste semble l'avoir sauvé de son "démon" :
   On lit une de ses lettres dans Chalet 1 :
    " Mon Dieu, je prends sur mes faibles épaules toutes les peines des Hommes.
    Je prends, Seigneur, sur mes faibles épaules, la peine des pauvres petits Enfants.
    Je prends, Seigneur, sur mes faibles épaules, la peine des pauvres petites Mamans.
    Je prends, Seigneur, sur mes faibles épaules, la peine des pauvres petits grands Artistes qui ne savent pas le mal qu'ils font.
    Je prends ces peines, parce que telle est ma Volonté, plus forte que la Vôtre, Seigneur, en son implacable Sérénité.
    Mon Dieu, je prends sur mes faibles épaules... " (Chalet 1, Cambourakis, 2009, p.175).

    On lit dans Un homme si simple :
    "Qu'ai-je fais de cette Claire [Germaine dans l'oeuvre] ?
    Elle se plaignait quelquefois :
    - Je suis morte.
    Je la blaguais :
    - Voyons ! Ces beaux yeux, ces belles joues, ces... Tu es une morte bien vivante.
    Et pourtant si ! Oh ! je ne l'ai pas tuée le premier. A l'âge qu'atteint maintenant sa fille, elle a aimé quelqu'un, un peintre [Henry de Groux avec qui elle conçoit Eve-Marie]." (idem, p.55)

    Frans Denissen écrit : "Si je me souviens bien, c'est même à cause de cet engouement religieux qu'elle a décidé de se débarasser de tout ce qui avait à voir avec Baillon, en contactant Robert Hankart. Et c'est donc indirectement à son antoinisme que nous devons le Fonds Hankart."
    C'est ainsi grâce à Germaine Lievens qu'on doit la constitution en 1956 du fonds André Baillon aux Archives et Musée de la Littérature de Bruxelles qui conserve entre autres les quelques 300 lettres d'amour entre André et Germaine entre 1913 et 1930.



    Germaine Lievens a 84 ans lorsqu'elle succombe des suites d'une chute dans son jardin à Saint-Germain-en-Laye, en 1964.
    Quand à Eve-Marie, elle semble bien avoir suivi le mysticisme de sa mère. Ses rêves artistiques, qui changeaient sans cesse, ne se sont jamais réalisés. A cinquante ans, elle habite toujours chez Germaine, elle travaille comme dactylo pour un bureau d'assurances parisien et chaque matin, avant de partir, elle demande à sa mère de lui tracer une croix sur le front.
Frans Denissen, André Baillon. Le Gigolo d’Irma Idéal, Bruxelles, Labor, Archives du futur, 2001, p.322

sources :
http://www.andrebaillon.net/
http://fr.wikipedia.org/wiki/André_Baillon
Merci à :
Maria-Chiara Gnocchi, auteure avec F. Denissen et E. Loobuyck de Bibliographie de et sur André Baillon 1898-2004 ;
Frans Denissen, auteur de André Baillon. Le Gigolo d’Irma Idéal et traducteur en néerlandais de huit des romans de Baillon ;
Eric Loobuyck, Président de Présence d'André Baillon asbl.

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