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antoinisme belge

Jean-Marie Defrance - Réveil - L'Apôtre de Jemeppe et sa Révélation (1932)

Publié le par antoiniste

Auteur :     Jean-Marie Defrance
Titre :     L'Apôtre de Jemeppe et sa Révélation
Editions :     Editions de l'Onde, 1932 (53 pages)


     Le livre dont il est question a été publié en 1932 par les Editions de l'ONDE. Il n'est plus trouvable qu'en bibliothèque ou chez les bouquinistes (actuellement, il est en vente par un particulier sur e-bay).
     Vous verrez ci-dessus la présentation de la couverture. On remarque que l'auteur a repris, en gros, l'emblème du Culte.
     Du point de vue du style, on peut regretter l'usage d'une certaine grandiloquence, souvent inutile.
     Toutefois, l'auteur fait malgré tout montre d'une recherche personnelle et manifeste un effort certain pour faire comprendre les notions philosophiques de base de l'Antoinisme.
     Nous reviendrons, dans les jours qui viennent sur diverses démonstrations portant sur l'intelligence, la vue du mal, la résistance au mal, le désintéressement, la solidarité.

     Je donnerai simplement quelques exemples du style :
    "Le culte était sorti du cœur pour se développer dans l'esprit, l'intelligence avait dominé la conscience et les âmes matérialisées ne connaissaient plus les joies du pur invisible.
    ''Un simple !'' s'écria le plus âgé des compagnons. ''
Un simple pourra seul nous sauver; il viendra éteindre notre orgueil et notre  avidité!''"
     On aura facilement compris, plus loin, que ce "simple" est sûrement le Père ANTOINE, bien que cela ne soit nullement dit nulle part dans le texte.
      Plus loin : "J'étais au sommet du rocher lorsque j'ai cru entendre: '' Elève-toi tant que tu voudras, tu ne trouveras pas le Divin dans la solitude''. Alors je suis descendu vers le pays des Eburons pour aller chercher le Graal dans le cœur de mes frères."
     Le "pays des Eburons", c'est bien entendu la région liégeoise, le pays berceau du Père ANTOINE.
source : http://antoinisme-documentation.skynetblogs.be/

    L'auteur a également édité sous le pseudonyme de Galamus Un message de liberté - l'Évangile de Jemeppe-sur-Meuse en 1949, ou encore Galamus. Introduction à la vie sensible. Guérir, la même année ( Carcassonne, les Éditions de l'Onde (impr. de Gabelle), 84 pages).

    Richard Seiwerath indique qu'il s'agit d'un "document d'exaltation du culte" et qu'"il est intéressant de voir qu'il constitue un des rares documents qui fasse la publicité de ce culte" (p.3).

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Antoinisme (Le Protestant Liégeois-février 2011)

Publié le par antoiniste

Antoinisme (Le Protestant Liégeois-février 2011)Le Protestant Liégeois
Périodique de la paroisse et du Foyer Lambert-le-Bègue
Mensuel février 2011

Sectes d'hier et d'aujourd'hui (13)

Le culte Antoiniste
Introduction
Je dois avouer que je me suis senti un peu mal à l’aise en commençant cet article par le fait que, bien que classé par les assemblées parlementaires belge et française dans la catégorie des sectes, voire même, pour la France, dans celle des sectes guérisseuses nuisibles, le culte Antoiniste s’apparente, à mes yeux, plutôt à un mouvement d’ordre philosophico-religieux axé principalement vers la guérison des malades. L’Antoinisme représente un des très rares mouvements religieux purement belges. Il ne partage cette particularité qu’avec la secte des « Trois Saints Coeurs » qui a surtout fait parler d’elle pour de sombres affaires d’escroqueries.

Le Fondateur.
La période spirite.
L’Antoinisme.
Après le Père.
Doctrine.
La symbolique.
La diffusion de l’Antoinisme.

source : www.lambert-le-begue.be/attachments/File/PLf__vrier2011_finalis__.pdf

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Dieux en marge (Le Petit Parisien, 22 fév. 1937 - Numéro 21909)

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Nos échos   -   A travers la vie
               Dieux en marge
    Un modeste religieux vient de mourir aux environs de Montréal. Un million de personnes, venues de toutes les régions du Canada et de plusieurs provinces des Etats-Unis, assistèrent, nous dit-on, à ses funérailles. Il s'appelait Frère André et opéra - dit-on également - de milliers de guérison. Les Canadiens ont demandé sa canonisation. Je ne m'aventurerai aucunement sur la parcelle du terrain miraculeux détenue désormais par le prêtre canadien. Je préfère déambuler sur une autre parcelle du-dit terrain, celle qui est occupée par le Père Antoine, dont plus de sept cent mille zélateurs et vingt-deux temples dans le monde (en France : à Paris, à Lyon, à Tours, à Vichy, à Caudry...) attestent la « divinité ». A proprement parler, Antoine, ancien ouvrier mineur, surnommé Antoine le Généreux, après avoir, lui aussi, accompli des milliers de guérisons, devint après sa mort, de par l'effusion de ses adorateurs, non point exactement dieu, mais « Successeur du Christ, second Révélateur, deuxième incarnation de l'Esprit Consolateur ». Le don de guérison et les prodigieuses conséquences de ce don poussèrent l'ex-mineur à rédiger un évangile, dont je possède un exemplaire primitif. J'en extrais ceci :
DIX PRINCIPES REVELES
EN PROSE
par
ANTOINE LE GENEREUX
DIEU PARLE :
PREMIER PRINCIPE
Si vous m'aimez,
Vous ne l'enseignerez à personne.
Puisque vous savez que je ne réside
Qu'au sein de l'homme.
Vous ne pouvez témoigner qu'il n'existe
Une suprême bonté
Alors que du prochain vous m'isolez

SIXIEME PRINCIPE
Quand vous voudrez connaître la cause
De vos souffrances
Que vous endurez toujours avec raison,
Vous la trouverez en l'incompatibilité
De l'intelligence avec la conscience.

    Il y a, vous dis-je, vingt-deux temples antoinistes...
    Quand le Père mourut, l'avis suivant fut affiché aur les murs de ses temples :
         « Frères,
    « Le conseil d'administration du culte antoiniste porte à votre connaissance que le Père vient de se désincarner... Avant de quitter son corps, Il a tenu à revoir une dernière fois ses adeptes pour leur dire que la Mère le remplacera dans sa mission... Mère montera à la tribune pour les opérations générales les quatre premiers jours de la semaine, à dix heures... »
    J'assistai à l'inauguration du temple antoiniste de Paris, rue Vergniaud, dans le XIIIe. Une foule énorme était là. Il y avait des malades et des gens qui marchaient avec des béquilles, comme à Lourdes. La Mère était venue. Elle monta dans une chaire, joignit les mains et pria en silence. Tandis qu'elle priait, je voyais la foule des fidèles ; les yeux étaient tendus vers elle avec une expression d'amour et de ferveur indicibles. Quand elle eut fini de prier, elle s'en alla. Elle n'avait pas dit un mot. La foule s'écoula. Des malades affirmèrent qu'ils étaient guéris. Un porteur de béquilles se redressa et envoya promener ses béquilles.
                André Arnyvelde

Le Petit Parisien 22 fév. 1937 (Numéro 21909)
source : gallica

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Seraing autrefois (2010)

Publié le par antoiniste

Titre :     Seraing autrefois
Auteurs :    Yannik Delairesse et Michel Elsdorf
Editions :    Noir Dessin Production, 232 pages, 400 photos, 2010

    Cf. le reportage de RTC Télé-Liège : http://www.rtc.be/content/view/1390656/443/

    Evoque l'antoinisme en carte postale aux pages 166-168 :
- Louis-Joseph Antoine, né à Mons-lez-Liège, en 1846. Il travailla comme mineur puis comme ouvrier à Cockerill. Il est le fondateur du culte qui porte son nom [photo du Père la main levée comme pour l'Opération] ;
- La maison qu'Antoine le guérisseur habitait au coin des rues Rousseau et des Tomballes à Jemeppe. Le mouvement Antoiniste fut reconnu comme fondation d'utilité publique en 1922 [carte postale des quatres ruelles, avec le temple] ;
- Après avoir développé des dons de guérisseur et de médium, il se fait appeler "le Père", fonde une nouvelle religion "l'Antoinisme" et construit un temple à Jemeppe [photo du café au coin et du temple] ;
- Intérieur du temple Antoiniste de Jemeppe. C'est son épouse, surnommée "la Mère" qui poursuivra la direction du culte. Elle décédera, à son tour, en 1940 [photo de l'intérieur du temple, qui servait encore pour les réunions de moralisation des Vignerons du Seigneur, sans l'Auréole de la Conscience] ;
- Sortie d'une réunion dans le temple Antoiniste de Jemeppe de la rue des Tomballes. Les membres de ce nouveau culte faisaient partie de toutes les classes de la société [photo du café du coin et du premier local construit par Louis Antoine pour les réunions des Vignerons du Seigneur].

    En page 55, une faute s'est glissé dans le texte, car on dit qu'un temple antoiniste fut construit en 1870 dans la rue Fransisco Ferrer à Seraing. Il s'agit bien sûr du temple protestant (comme nous le dit la page suivante).
    En page 82, on voit une carte postale présentant la Belle Pierre de Seraing, avec le Temple antoiniste derrière. La description n'évoque que l'histoire de la Belle Pierre.

source : http://portfolio.sudpresse.be/main.php?g2_itemId=619035

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Karel van de Woestijne - Sekten (Antoinisten)(1925)

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Karel van de Woestijne - Sekten (Antoinisten)(1925)Sekten
Brussel, 6 Augustus.

Dezer dagen hebben in het hart van het land, - meer bepaald: te Schaerbeek, Brusselsche voorstad en naar uitgebreidheid en bevolking de vijfde gemeente van België - de zoogenaamde Antoinisten hun hoofdtempel ingehuldigd. Heeren, waarvan de meesten Waalsche mijnwerkers zijn, doch waaronder men ook geestelijk-ontwikkelden kan tellen, en die niet allen Belgen zijn, want de Leer heeft ook in het buitenland aanhangers, - heeren in de lange jas met opstaande kraag der Angel-Saksische clergymen en den hoogen hoed met platte randen van den Zuid-Franschen wijnkoopman van vóór een kwarteeuw, vergezelden dames die er uitzagen als nogal kokette kloosterzusters, ik bedoel nonnen die niet al te strikt het opgelegde habijt eerbiedigen, maar nochtans schuw lijken voor te losse wereldschheid. Zij samen kwamen, in België's hoofdstad, of even daarbuiten, gewapend met een valies en eerbiedwekkende vroomheid, hun geloof bevestigen in den levensregel, die hun door wijlen Antoine-den-Genezer was opgelegd. Enkele jaren geleden hebben zij den Belgischen staat om erkenning gevraagd van wat zij hun godsdient noemen. Gij weet dat die staat drie officieele godsdiensten heeft aangenomen, het wil zeggen, dat hij de bedienaars ervan bezoldigt: het zijn de katholieke, de protestantsche en de Israëlietische. De Antoinisten houden het ervoor, dat zij evenveel recht hebben op het geld van den Belgische staatsburger. Ik weet niet goed of de toenmalige Belgische regeering op hunne wenschen en bevestigingen is ingegaan. Maar
   
[p. 642]

ik weet dat de Antoinisten dezer dagen te Schaerbeek een tempel hebben ingewijd, dien ze vermoedelijk met eigen centen hebben opgetrokken. Hetgeen bewijst dat zij eene macht uitmaken, misschien meer geestelijk nog dan geldelijk, want de meeste adepten zijn geen rijke lieden, en het is hun getal meer dan hunne persoonlijke pecuniaire draagkracht die het feit mogelijk heeft gemaakt. Hun getal te Brussel was dan ook niet gering: zij waren een tamelijk-vreemde versiering van het ledig-geloopen vacantie-Brussel.

Ik kan u in gemoede verzekeren dat ik, met al mijn eerbied voor welke geestelijke overtuiging ook, geen Antoinist ben. Verwacht dan ook van mij geene inwijding in de gezindte dezer sekte. Ik weet dan ook, en dan nog slechts ongeveer, dat zij werd gesticht door een zeer eenvoudig man, die beweerde de macht te bezitten, de kranken te genezen bij eenvoudige oplegging der handen en zelfs alleen bij kracht van het gebed. Deze ‘Antoine le Guérisseur’, zooals men hem in Wallonië noemde, moet in aller daad wonderen hebben verricht, het is te zeggen dat hij eene wonderwekkende overtuigingskracht bezat, die natuurlijk uitging van een heilig geloof in zichzelf. Zijne actie was veelvuldig en verwekte buitengewone belangstelling, die in mystieke geestdrift ontaardde. De geestdrift leidde tot dogma, waar deze Antoine zich toe leende. Zijn thaumaturgie werd een godsdienst, eene liturgie, misschien minder door hem-zelf dan door zijne volgelingen vastgelegd. En toen hij, een vijftiental jaar geleden, stierf, liet hij eene kerk na, met vaste leerstelsels, een stevigen levensregel, en eene oude echtgenoote die na hem als opperpriesteres ging fungeeren. Deze kerk
   
[p. 643]

heeft hare tempels, ook in het buitenland, naar het heet. De laatste daarvan is komen te staan in Schaerbeek, eene voorstad die voorloopig alleen om hare krieken bekend stond, en om de koppigheid van hare inwoners die men daarom, cum reverentia, ezels pleegt te noemen.

Feitelijk is het Antoinisme minder een godsdienstig dan een psychologisch verschijnsel. Gij weet dat de bevolking van België in hare meerderheid onwrikbaar-Roomsch is, zij het dan misschien ook minder in de praktijk dan uit overlevering. Het socialisme heeft echter, sedert de jaren tachtig reeds, aan die voorvaderlijkheid duchtig geknaagd, vooral onder de werklieden van het industriëele Walenland. Nochtans blijkt het wel, dat de behoefte aan een godsdienstig leven er warm is gebleven, warmer zelfs dan in het traditioneel-godvruchtig Vlaanderen van landbouwers. Herinnert u hoe Vincent van Gogh inzag, dat evangelisatie in de kolenstreek van het Borinage vruchtdragend kon worden. Zoo de menschen er de katholieke kerk verlaten, dan is het meermaals om aan spiritisme en occultisme te gaan doen. Geen wonder dan ook dat een Antoine le Guérisseur er gemakkelijk adepten vond, en in grooten getale. Waaruit zou kunnen blijken dat de Walen naar den aard nog meer godsdienstig zijn aangelegd dan de Vlamingen, denwelken men in deze zoo dikwijls hunne stompzinnigheid heeft verweten, omdat zij, met heel wat vrijheid trouwens, en zelfs met zeldzame bandeloosheid, der moederkerk getrouw bleven.

Die getrouwheid is overigens betrekkelijk, en eene mededeeling op het historisch en archeologisch Congres dat op dit oogenblik te Brugge plaats heeft, komt het doorslaand bevestigen. Niet alleen hebben wij in Vlaanderen, niet ver van Oudenaerde, te Maria-Hoorebeke name-
   
[p. 644]

lijk, een dorp dat in zijn geheel, of nagenoeg, Evangelisch-protestantsch is en blijft (een misschien-eenig verschijnsel in België), maar in de Roomsch-katholieke kerk-zelve zou eene sekte bestaan die, zonder eigenlijk heterodoxe te zijn, nochtans, afgescheiden leeft: de sekte namelijk die zich noemt deze der Stevenisten.

De leerstelling is eigenlijk uit Frankrijk over ons heen gekomen. En hij is tevens eene zoo goed als onbegrijpelijk anachronisme.

Toen, in 1806, tusschen de paus Pius den Zevende en den eersten Consul Bonaparte het Concordaat gesloten werd, weigerden een aantal Fransche priesters aan de inschikkelijkheid van den Heiligen Vader toe te geven. Acht en dertig bisschoppen, die trouwens de wijk naar Engeland hadden genomen, kwamen tegen de nieuwe regeling op. Men noemde ze de ‘Anticoncordataires’. Hunne houding werd door sommigen in België gevolgd, dat anders over het algemeen vrij onverschillig bleef. Zekere Cornelius Stevens, waarschijnlijk in hoofdzaak gedreven door zijn haat tegen Napoleon en dezes godsdienstige politiek, wilde van het Concordaat niet hooren. Deze priester wist een groot aantal aanhangers te winnen, vooral in het Zuiden van Brabant. Zijne stelling werd tot in het aartsbisdom Mechelen aangenomen; zij verbreidde zich gemakkelijk in West-Brabant uit. Pastoors als Janssens, die te Pepinghen stond, en Winnepenninckx, te Leerbeek, waren zijne vurige aanhangers. En aldus werd eene echte sekte gevormd.

De laatste Stevinistische priester stierf in 1842. Maar met hem stierf de sekte geenszins uit. Bij gebrek aan bedienaars verzaakten de aanhangers alle sakramenten. Zij kozen zich voortaan wereldlijke pastoors, en onder
   
[p. 645]

die pastoors zijn er zelfs vrouwen geweest.

Het Stevinisme is niet uitgestorven. Talrijke, meestal welgestelde landbouwers uit Zuid-Brabant meer bepaald uit de omstreken van Halle, beroemde bedevaartplaats, blijven, in hunne stevinistische orthodoxie, van de andere geloovigen afgezonderd. Zij trouwen onder elkander, en staan elkander bij. Zij zijn eene kleine kerk in de groote, maar eene zeer geslotene, en die zich meestal afzijdig houdt. Zij heeft trouwens te Leerbeek haar afzonderlijken tempel.

Ook in West-Vlaanderen vindt men Stevenisten. In 1819 werd Napoleon in den ban der kerk gezet: sommige West-Vlaamsche priesters vonden er het voorwendsel in, om te weigeren na de mis zijn naam in het openbaar gebed te noemen. Het bracht van lieverlede meê, dat tusschen de malcontenten van Brabant en West-Vlaanderen toenadering kwam, al gingen zij van een verschillend standpunt uit.

En het bracht meê, dat er huwelijken werden gesloten ook tusschen Brabantsche en West-Vlaamsche Stevenisten.

Wat wellicht van heel de geschiedenis de zuiverste uitslag is.

 
N.R.C., 8 Augustus 1925.
Nieuwe Rotterdamse Courant

bron: Karel van de Woestijne, Verzameld journalistiek werk. Deel 13. Nieuwe Rotterdamsche Courant juli 1924 - augustus 1925 (ed. Ada Deprez). Cultureel Documentatiecentrum, Gent 1994

source : http://www.dbnl.org/tekst/woes002verz24_01/woes002verz24_01_0080.php

 

Traduction disponible dans un autre billet

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L. Spelte - A tous nos frères français et belges

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Auteur :    L. Spelte
Titre :    A tous nos frères français et belges
Edition :    Brochure, 16 pages, Temple Antoiniste de Liège

    C'est une brochure citée par A.G. Vicente (1967) concernant le retour au Culte en Belgique sous la forme où l'a laissé le Père. Elle retrace l'histoire de l'Antoinisme matériellement.
    Vicente cite :
    "Ce n'est qu'après la guerre (1914-1918) que l'on commença à faire l'Opération dans tous les temples" (p.10).
    "Avant l'année 1928, on avait réintroduit dans notre Culte les mariages, les baptêmes et les communions, toutes formes que le Père avait recommandé de ne plus pratiquer, car disait-il, elles nous deraient aboutir à de grandes contrariétés (ce qui fut vrai)." (p.11)
    A.G. Vicente y remarque donc en Belgique le courant puritaniste qui veut le retour à la ferveur primitive, concernant la robe qui n'est plus qu'un habit sacerdotale dans le temple, et qu'à l'extérieur elle est pratiquement abandonnée (p.14).
    A.G. Vicente cite également les dénominations du Père : "le Père est l'amour : Dieu" (p.5), "le Père a tant souffert pour nous" (p.8), "le Père nous a tout donné" (p.13)...

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Opération temple ouvert à Spa - L'Avenir 02/08/2010

Publié le par antoiniste

Spa - Mine de rien, avec une audience plutôt confidentielle, le culte antoiniste possède 64 temples dans le monde et 20 salles de lecture.

Avec deux temples sur son territoire, Verviers fait mieux que Lille, Liège ou Monaco. Celui de la rue des Plantes, au déboulé aérien des Hautes-Mezelles, n'est pas au mieux de sa forme architecturale. Il y aurait quand même, selon les dires de Jemeppe, une lecture le dimanche matin à 10 heures mais les riverains certifient que le lieu du culte est abandonné.

Le temple est visible des escaliers de la Paix. On le distingue aussi de la place du Martyr, dans le prolongement du clocher de Notre-Dame. Du sommet des Plantes, il bénéficie d'une vue imprenable sur la ville avec la gare centrale au centre du panoramique.

À Spa, le desservant travaille à l'extérieur. Mais le temple, situé d'ailleurs rue du Père Antoine (du côté de la Géronstère, à gauche après le Vauxhall), est libre d'accès pendant la journée. Il est copie conforme de celui de la campagne de Bronde, avec l'horloge murale, les paroles du Père sur fond noir, la chaire de vérité et les bancs pour les fidèles. Dans le sas d'entrée, une sonnette (sans fil) permet de joindre le célébrant pour autant, évidemment, qu'il soit présent.

Il est aussi une importante documentation à emporter dont une biographie du Père Antoine par le frère Deregnaucourt et « Madame Desart, sténographe de l'Enseignement », son portrait et une invite : « Frères et Soeurs, Amis visiteurs, Cette maison est votre maison. Vous pouvez venir au temple chaque fois que vous en aurez la pensée. Quand vous êtes dans la peine, quand vous subissez l'échec ou la solitude dans votre vie, vous trouverez toujours ici une présence aimante et fraternelle qui vous aidera, dans la prière, à surmonter ces moments difficiles ».

Il n'est plus question comme au début du siècle et un engouement certain pour l'antoinisme, du Père guérisseur, régénérateur de l'Humanité. On évoque l'échec et la solitude. Par contre, l'uniforme révélé est celui voulu par le fondateur du culte, un costume voulu disgracieux, en serge noire, un compromis entre la soutane des prêtres maronites et la redingote de certains pasteurs pentecôtistes.

En 2010, le coup d'oeil étonne. Le culte aussi. Mais à chacun ses vérités.

Jean BRASSEUR (L Avenir)

source : lavenir.ner 02/08/2010

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Dissidence du Frère Hanoul à Angleur en 1943 racontée par Pierre Debouxhtay (L'Antoinisme)

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    Dans ses dernières volontés, Antoine avait désigné sa femme pour le remplacer ; celle-ci est morte le 4 novembre 1940, agée de nonante ans (erreur de Pierre Debouxhtay, elle s'est désincarnée en fait le 3 novembre). Son successeur, le représentant du Père, est le chef de la religion antoiniste, il en a la direction religieuse et morale ; la gestion des affaires matérielles est confiée à un conseil d'administration. Le frère Nihoul a été choisi comme Représentant du Père ad intérim. Après la guerre, lorsque les communications seront pus faciles, les adeptes éliront, à la simple majorité, le chef du culte.
    Après la mort de la Mère Antoine, j'ai été étonné de voir enlever les images du Père et de la Mère dans les temples en Belgique où il ne reste plus que l'emblème, l'arbre de la science de la vue du mal. Si je suis bien renseigné, les temples français, moins iconophobes, ont maintenu les portraits des fondateurs. Dans mon livre (p.294), j'écrivais que la mort de la Mère pourrait être pour l'antoinisme une épreuve plus dangereuse que la désincarnation du fondateur lui-même. Ces prévisions se réaliseraient-elles ? Verrons-nous un iconoclasme antoinisme ?

Dissidence du Frère Hanoul à Angleur en 1943


    Ces pages ont été écrites au début de 1943. Jemeppe ayant modifié les règlements pour les temples et pour les desservants, le différend s'aggrava : Le 1er avril 1943, un groupe dissident, se proclamant fidèle à la véritable tradition antoiniste, ouvrait un temple à Angleur, rue de Tilff, 84. Dans ce temple, qui contient cent et dix places assises et où le portrait du Père Antoine surmonte la tribune, les offices sont célébrés en semaine et le dimanche, jour où la salle est d'ordinaire comble. Alors que tous les temples, sauf celui de Jemeppe, sont fermés le 25 juin, le temple d'Angleur est resté ouvert et on y a célébré la fête du Père.
Pierre Debouxhtay, L'Antoinisme, 1945, p.5 et p.27

    Le Moniteur belge signale qu'Émile Hanoul à Angleur comme désigné pour recevoir la Croix de prisonnier politique 1940-1945.

    Le frère Émile Hanoul décède en 1949. Il ne reste plus de traces actuellement de ce temple.

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Maurice Colinon - Faux prophètes et sectes d'aujourd'hui (1953)

Publié le par antoiniste

Titre        Faux prophètes et sectes d'aujourd'hui
Auteur        Maurice Colinon
Éditeur        Plon, Paris, 1953, 280 pages

    Après des années de recherche, il publie en 1953 son premier « vrai » livre, comme il l'appelait : « Faux prophètes et sectes d'aujourd'hui », chez Plon. Lui succèdent ensuite : « L'Eglise en face de la Franc-Maçonnerie » (1955, Fayard), « Esprit es-tu là ? », un essai sur le. spiritisme, en 1956, « Les Guérisseurs » (1957, Grasset), « Le phénomène des sectes au XXe siècle » (chez Fayard, en 1959, traduit en six langues) et « Pionniers en Soutane » (1960) qui fut couronné par le prix Juteau-Duvigneau de l'Académie Française.
Nécrologie par Marie-Christine Colinon,
Monde Gitan, 1979, p.4

 

Recension dans Etudes d’octobre 1953 :

Maurice Colinon - Faux prophètes et sectes d'aujourd'hui (1953)(Études oct.1953)

    Maurice COLINON. — Faux prophètes et Sectes d’aujourd’hui. Plon (Collection Présence), 1953, in-12, 280 pages.

    Voici un livre d’inspiration Catholique dont la nécessité se faisait sentir : Il présente une série d’études rapides et bien informées sur les sectes diverses, qui se propagent actuellement en France et, qu’on confond trop souvent avec le protestantisme auquel, en fait, elles sont étrangères ou dont elles sont une excroissance pathologique : Antoinisme, Christian Science, Adventisms (avec ses rejetons : Amis de l’Homme et Témoins de Jéhovah), etc... De ces sectes M. Colinon rapproche, avec raison, des phénomènes sociologiques analogues : le spiritisme qui est une véritable religion, la théosophie, et aussi l’inquiétante armée des voyantes, des fakirs, des industriels de l’horoscope qui pullulent aujourd’hui. 
    Toutes les sectes ont des traits communs. Elles naissent des fabulations extravagantes, sincères sans doute, de mythomanes. Ces élucubrations, qui prétendent généralement être des interprétations pu des prolongements de la révélation biblique, sont, à proprement parler, insensées ; il est humiliant de constater que, dans notre époque de pensée grégaire, elles séduisent des millions d’hommes. Elles consistent essentiellement en rêves de paradis sur terre, de triomphe immédiat du mal physique. Ces rêves sont une réaction contre le rationalisme mortel de notre temps, une réaction contre le désespoir que fait naître notre civilisation ; ils traduisent, de manière folle et aveugle, le refus de l’humanité au néant. Le succès des sectes est dû, enfin, comme le note Daniel-Rops dans une excellente préface, à ce que leurs assemblées de culte constituent de petits groupes à taille humaine où se pratique une réelle charité fraternelle.
    Le volume se termine par une utile bibliographie à laquelle on ajoutera le cahier de novembre 1952 de la Chronique Sociale et l'article du P. Chéry, Les Sectes, dans Lumière et Vie d'octobre 1952
                                          Robert ROUQUETTE. 

 

Table des matières :
Préface, par Daniel-Rops

Première partie : Les sorciers et leurs pratiques
I. - Les superstitions
II. - Les voyantes
III. - Les fakirs
IV. - L'horoscope

Deuxième partie : Les prophètes et leurs sectes
I. - Allan Kardec et le spiritisme
II. - Lê-Van-Trung et le Caodaïsme
III. - « H. P. B., » Annie Besant et la théosophie
IV. - Le « Père Antoine » et l'Antoinisme
V. - Mary Baker-Eddy et la Science chrétienne
VI. - William Miller et l'Adventisme
VII. - Alexandre Freytag et les Amis de l'Homme
VIII. - Charles Russell et les Témoins de Jéhovah
IX. - Joseph Smith et les Mormons
X. - George Fox et les Quakers

Troisième partie : Documents annexes
I. - Lexique des sectes et petites religions de France
II. - Les superstitions les plus répandues
III. - Quelques exemples de clairvoyance contrôlée
IV. - Une séance d'hypnotisme décisive
V. - L'Eglise catholique et le spiritisme
VI. - Un exemple d'illusion spirite : Interim
VII. - L'Eglise catholique et la théosophie
VIII. - Les « Dix Principes » de l'Antoinisme
IX. - « Articles de foi » de l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (Mormons)
X. - Bibliographie sommaire


    Dans la préface de Daniel-Rops, on peut lire :
    " Maurice Colinon, qui a pris la peine d'aller lui-même rendre visite à toutes les sectes dont il parle, ne cache pas qu'il a été impressionné par la sincérité évidente des adeptes de toutes ces « petites religions », et tout autant par leur touchante fraternité. Alors que les athées matérialistes ne nous proposent qu'un monde terrible, administratif et rigide, où le contact d'homme à homme est presque nul, alors que, il faut oser le dire, trop de chrétiens ont perdu le sens de la charité du Christ et vivent dans l'égoïsme de leur foi comme un bastion, des croyants « antoinistes », ou des « quakers » donnent l'exemple d'une vie religieuse infiniment fraternelle, et humaine. Cette aspiration de tant d'hommes à se fondre dans une âme collective, qui, détournée de son élan spirituel, aboutit à la néantisation de l'homme dans les systèmes totalitaires, cette aspiration que trop de chrétiens ne savent pas satisfaire dans le cœur de leurs frères, c'est à elle que répondent les « petites religions » et les sectes nouvelles. Cela n'est pas sans signification. " (p.III-IV)
    Un petit feuillé de propagande (appelons-le comme ça, car il promet à la fin de sa description que "nous avons là un livre extrêmement intéressant, auquel on peut prédire le plus grand succès"), nous rappelle encore que "l'ouvrage [est] parfaitement documenté".

    Étonnons-nous tout d'abord de voir le livre commencer par Les Sorciers et leurs pratiques. La réponse peut peut-être se trouver à la page 11 où on lit : il y a "un fait que nous devons avoir à l'esprit si nous voulons comprendre quelque chose au mysticisme élémentaire qui anime nos contemporains : il y a, en France, plus de 50 000 devins de toute espèce".  Nous voilà bien dans le ton du livre : hors Jésus-Christ et son Église, point de salut. Page 21 on lit par exemple : "il n'est pas sûr que l'auréole scientifique dont les devins modernes pourront bientôt se parer n'augmente pas encore leur emprise sur des millions d'êtres qui, après avoir quitté la foi de leurs pères, cherchent désespérément une mystique de remplacement qu'ils s'efforcent de concilier avec les progrès de la science."
    En effet, dans cette première partie, l'auteur déclare : "notre grand espoir est donc que la science, en en déterminant prochainement les lois, ôte l'attrait du merveilleux à des phénomènes parfaitement naturels" (p.18). Cependant Maurice Colinon ne pense pas à demander le même fondement scientifique afin de déterminer les lois régissant le prophétisme.
    Le chapitre concernant le « Père Antoine » et l'Antoinisme commence avec un extrait du huitième principe : "Ne vous laissez pas maîtriser par votre intelligence...". Bien sûr l'auteur ne citera pas la suite, notamment "elle foule aux pieds la conscience". Ce sont ces deux éléments (et uniquement ces deux l'un avec l'autre) qui constituent une partie de la morale antoiniste, mais l'auteur n'en a cure.
    Sa biographie n'est pas des plus neutres : "instable et perpétuellement insatisfait ; un fils (malheureusement anormal) ; de plus en plus inquiet, insatisfait et rêveur ; révélation qui va transformer sa vie : il se découvre médium. Sous ses doigts, les tables valsent éperdument ; vie obscure et terriblement quotidienne ; on nomme un conseil d'administration, on se distribue des titres honorifiques...". Ensuite signalons que l'auteur appelle Louis Antoine, "Antoine Louis" (p.112 et p.113). L'erreur vient certainement du fait que l'auteur "a pris la peine d'aller lui-même rendre visite à toutes les sectes dont il parle" et que l'ouvrage est "parfaitement documenté", ou plus sérieusement, selon l'habitude des moines de prendre un prénom de saint et de le faire précéder de Frère ou Père.

    Un point est intéressant : "il est difficile de savoir si c'est Antoine qui va lancer l'Antoinisme, ou l'inverse" (p.114). Mais ce n'est pas pour durer, on lit qu'à la mort de Mère, "des difficultés ont surgi. D'abord entre les temples qui prétendaient à peu près diviniser le Père et ceux qui s'y refusaient. Ensuite entre le propre neveu d'Antoine (le Père Dor), qui s'installa à son compte - si l'on ose dire - dans le Hainaut, et un nommé Jousselin, établi à Verviers. Enfin, entre les antoinistes belges, qui professent que les guérisons doivent se pratiquer collectivement lors du culte dominical et leurs collègues français, qui tiennent pour les « Opérations » strictement individuelles" (p.115).
    On sait donc maintenant d'où vient l'erreur du Père Chéry dans son Offensive des sectes qui sera publié l'année suivante en 1954. Signalons d'autres erreurs : la dissidence du neveu ne pouvait faire de l'ombre à l'antoinisme, car elle avait disparu pratiquement à la mort du Père Dor en 1947. Et concernant Jousselin, le fait qu'on ne sache rien de lui, semble indiquer clairement, qu'il ne réussit pas à faire école. Enfin, les dissensions entre la Belgique et la France ne sont pas si "graves". De plus, la compréhension du culte n'est pas le fort de Maurice Colinon, puisque, encore une fois, c'est pendant l'Opération que "ceux qui ont la foi seront guéris ou soulagés", la consultation est une intercession plus personnelle pour y parvenir.

    La doctrine est également écorchée : "la maladie n'existe pas, seul le péché rend infirme" (p.114) : hors, la maladie n'est pas imputée au péché, mais à la vue du mal.. De plus Régis Dericquebourg et Jacques Cécius précise que la notion de péché n'existe pas dans l'Antoinisme.
    "C'est la « foi qui sauve ». Mais la foi en qui ? En Antoine, dont l'enseignement est la seule, l'unique véritable Révélation. Ce qui justifierait, en bonne logique, les antoinistes « extrémistes » qui divinisèrent le concierge et portèrent son image sur leurs autels" (p.116). On peut dire que c'est la foi qui guérit, et non qui sauve. Ensuite, les choses ne sont plus aussi tranchées maintenant (et peut-être déjà en 1953), puisque le libre arbitre est laissé à chacun. Pour la même raison, la Révélation du Père n'est pas 'la seule', puisque "la vérité n'est que relative et ce qui est aujourd'hui la lumière sera demain l'obscurité".
    On continue dans la dentelle : "Les antoinistes professent ouvertement le plus souverain mépris pour l'intelligence [René Guénon dit presque mot pour mot la même chose, on sait donc maintenant qu'elle a été la source de Maurice Colinon]. (Comme on les comprend !). Parce que, selon Antoine, ce n'est jamais l'intelligence, mais l'intuition qui porte en elle la vérité". Encore une fois, c'est mal comprendre l'Enseignement, et même simplement ne pas l'avoir lu : "C'est la preuve que l'intelligence nous rend un grand service ; elle nous est donc indispensable dans notre incarnation, mais efforçons-nous de lui faire respecter la conscience au lieu de la dominer, car elle est si envieuse qu'elle voudrait empêcher les autres de faire le bien naturellement ; elle nous égarerait tout en croyant nous ramener dans le bon chemin." (p.192) et "J'ai révélé qu'on fat erreur en accusant Adam d'être la cause de nos souffrances, qu'il nous a montré plutôt le véritable chemin du bonheur, que nous devions au contraire lui rendre hommage et bénir sa défaillance. Nous devons considérer l'intelligence de la même façon et autant la revendiquer que j'ai paru l'incriminer dans mes révélations." (p.LIV). Maurice Colinon continue : "Et pour mieux communiquer avec le monde astral, vous magnétiserez vos organes, afin de « leur donner la même longueur d'ondes que celle d'un Esprit-guide »". On ne sait pas où l'auteur a été chercher cette phrase, mais elle n'est pas dans l'Enseignement. Puisqu'il parle du spiritisme kardéciste qui a été "revu par Antoine et les siens, et adapté convenablement à la pratique des guérisons", on peut penser que l'auteur est allé chercher des réponses à ses questions dans les œuvres de spirites. Comme si j'allais chercher des réponses à mes questions sur le christianisme en lisant les œuvres des Hassidiques.
     Et on continue d'écorcher l'Enseignement, en racontant n'importe quoi, histoire de bien faire rire le lecteur (et parfois ça fonctionne) : "Adam était une un grand spirite, doué de l'universelle connaissance par un fluide extraordinairement puissant. Séduit par Eve, il y perdit ses « dons » de médium et dut se contenter, en échange, de l'intelligence, source de tant de maux ! C'est depuis lors que l'homme s'imagine que le mal existe. Mais l'antoinisme, heureusement, vient lui prouver le contraire". Inutile de corriger quoi que ce soit : tout est faux !
    La suite est plus dans le vrai : "L'homme est donc bon naturellement". C'est presque ça : un homme ne peut être plus mauvais qu'il ne l'ait.

    L'auteur, "qui a pris la peine d'aller lui-même rendre visite à toutes les sectes dont il parle", rappelons-le (c'est la préface qui le dit) a du se tromper dans ses fiches, car d'après lui pendant l'Opération, "l'officiant commence par lever les bras vers le ciel en silence, et cette méditation collective dure quelques minutes" (p.119). Je n'ai jamais entendu cette façon de faire. Mère pendant les années 30 procédé de façon similaire. Mais il ne me semble pas que cela fut reproduit par les autres desservants de temple, ni en France, ni en Belgique. Cela dit, même si l'auteur a remarqué que "le rite de guérison avait déjà été l'occasion d'une scission entre antoinistes belges et français, les premiers ne tenant l'opération pour valable que si elle s'effectue au cours d'un culte collectif, les seconds s'étant spécialisés dans les guérisons individuelles", il avoue qu'il n'a "pas eu de contacts avec les adeptes étrangers" (p.120). Voilà qui est honnête. En même temps, vu que la plupart des choses qu'il raconte sur ce qu'il croit être l'antoiniste français est faux, il aurait été juste de raconter aussi n'importe quoi sur la pratique de l'antoinisme en Belgique.
    Pour l'auteur, "l'antoinisme n'existe et ne se propage que comme une vaste entreprise de guérison mystique, largement aidée dans son essor par la propagande extraordinaire faite actuellement par la presse et le livre à la gloire des guérisseurs de toute espèce" (p.120). L'auteur évoque-t-il Les Guérisons miraculeuses modernes de Noël Bayon édité en l'année précédente ? En tout cas, il pensait peut-être que la propagande s'était épuisé en 1957, car lui-même publiera chez Grasset Les Guérisseurs.
    Mais peut-être l'auteur pourrait nous apprendre quelques chose : "Il y a quelque années encore, il y avait des heures fixes pour la réception des malades et des jours entiers où le temple était rigoureusement fermé. Ces moments étaient en principe, ceux réservés aux « frères » et aux « sœurs » pour recharger leurs accus en fluides. Actuellement, toutes ces règles ont été abolies chez nous. On reçoit à toute heure et n'importe quel jour quiconque désire se faire soigner car (nous écrit une personne qui appartient à l'Antoinisme depuis vingt années) : « On s'agrandit ; il faut bien évoluer... »" (p.120). Est-ce encore une extrapolation de l'auteur, où vraiment un changement dans les horaires d'ouverture des temples ? Cela concerne-t-il tous les temples ou seulement celui de la personnes adeptes depuis vingt ans ?
    Concernant le nombre d'Antoinistes, l'auteur accorde le chiffre de 450 000 "comme proche de la réalité. En Belgique, ils possèdent 28 tempes, dont 2 à Bruxelles ; en France, 18, dont 2 à Paris (rue Vergniaud et rue des Grands-Augustins)." Hors, d'après les dates de consécrations, en 1953, il y avait, en Belgique 29 temples, et en France 22 temples. Mais on comprend, pourquoi maintenant il peut y avoir tant d'erreurs chez cet auteur, et mon hypothèse se vérifie : s'il s'est rendue dans la rue des Grands-Augustins (dans le 6e arrondissement), il n'a pas du assister à une Opération ou rencontrer des Antoinistes, le deuxième temple parisien étant dans la rue du Pré-Saint-Gervais. Le 3e temple ouvrira au Passage Roux dans le 17e arrondissement (ces deux temples sont distants de 5 kilomètres de la rue des Grands-Augustins). Est-ce à dire qu'il y avait une salle de lecture dans cette rue ? Possible ? Mais alors là, il ne pouvait y avoir d'Opération. A quoi à donc assisté l'auteur dans la rue des Grands-Augustins : Mystère !
    En tout s'il dit honnêtement ne pas avoir été en contact avec les adeptes étrangers (Belgique, mais d'après lui bon nombre de fidèles serait en Allemagne et dans les pays anglo-saxons), il n'a pas du aller ailleurs qu'à Paris, car d'après lui "la plupart des temples de provinces sont de simples maisons particulières" (p.121). Or, si ce ne sont pas des églises avec clocher, les temples de provinces sont bien des temples, et non de simples maisons.

    Mais laissons conclure l'auteur lui-même, et adoptons sa façon d'étudier le mouvement, à force de 'sic' et de remarques amusantes (j'utilise les crochets pour les signaler) :
    "Partout, ce sont les plus humbles, les plus déshérités [sic], les plus crédules [re-sic] qui se tournent vers cette religion sans fastes et « si utiles quand on a quelque chose qui ne va pas » (comme nous disait l'un d'eux) dont les formules grandiloquentes [on n'a pas peur de se contredire dans la même phrase : 'religion sans fastes avec des formules grandiloquentes'] leur paraissent merveilleuses, et qui leur impose aussi peu d'obligations que possible [notamment pas de quête, d'aumône, ou de récolte de fonds]. L'Antoinisme peut être considéré comme la religion qui, proportionnellement au nombre de fidèles, compte le plus grand nombre d'ouvriers, notamment métallurgistes et mineurs [et donc ? Qu'est-ce que c'est que ça pour une remarque]. Il n'est que juste de faire la part - dans ce succès - du dévouement des « frères » et des « sœurs » dont la sincérité ne paraît pas contestable, quelque jugement qu'on puisse porter sur les mobiles et les aspects douteux de leur action" (p.121-122).
    Nous voilà rassuré : ils sont bizarres, mais ils ne sont pas comme nous, faisons-nous une raison, en attendons qu'ils veuillent bien retourner dans la Vérité du Christ né d'une Vierge et d'un Charpentier, mort et ressuscité, etc., etc., etc.

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Lucien Roure visite le Temple de Liège (1921)

Publié le par antoiniste

    Quand l'étranger qui visite Liége arrive dans les hauts quartiers au delà de la place Saint-Lambert, vers la citadelle, il s'arrête avec curiosité devant un temple de dimensions modestes, à l'architecture vaguement byzantine, dominé par une petite coupole. Sur la porte d'entrée, il lit cette inscription :
    Lecture de l'Enseignement du Père Antoine
    le Dimanche à 10 heures et tous les jours à 7 h. 1/2 du soir,
        excepté le Samedi.
    Recueillement à 10 h.
    les quatre premiers jours de la Semaine.
    Le Temple est ouvert jour et nuit
    aux personnes souffrantes.
    Tout le monde est reçu gratuitement.

    Sur la porte intérieure :
        Le Père Antoine le Grand Guérisseur pour celui qui a la Foi.

    On pénètre dans une salle assez spacieuse, garnie de bancs. Les murs de droite et de gauche sont blancs et nus. Celui du fond est occupé par un grand tableau noir. Il porte ces mots :
            L'Enseignement du Père Antoine,
            C'est l'enseignement du Christ
            révélé à cette époque par la Foi.
            L'Auréole de la Conscience.
                    ___________
        Un seul remède peut guérir l'humanité : la Foi.
        C'est de la Foi que naît l'amour :
        l'Amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même ;
        Ne pas aimer ses ennemis, c'est ne pas aimer Dieu,
        car c'est l'Amour que nous avons pour nos ennemis
        qui nous rend dignes de le servir, c'est le seul amour
        qui nous fait vraiment aimer, parce qu'il est pur et de vérité.

    Devant ce tableau se dresse une tribune, une sorte de comptoir. A droite un emblème étrange dessiné sur un verre mat. De quatre fortes racines sort un tronc épais et court qui s'épanouit en quatre ou cinq feuilles raides, disposées symétriquement. C'est l'Arbre de la Science de la vue du mal. Le soir, on allume derrière le verre une lampe.

Lucien Roure, Un prophète contemporain, Antoine le Guérisseur
(Les Etudes, Volume 166 - 20 janvier 1921)

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