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antoinisme belge

Expressions antoinistes (carte-postale Marseille-Temple Antoiniste-32 Bd Baux, 1960)

Publié le par antoiniste

    Voici sur une carte-postale un exemple d'expression utilisé entre antoinistes.

Août 1960. Toutes mes bonnes pensées de Marseille. ELise.

    Ainsi, il existe des expressions propre à la communauté, en voici un échantillon non exhaustif :

Mes bonnes/meilleures pensées !

A L'oeuvre donc !

Tout a sa raison d'être !

Fraternellement !

Toujours réunis dans l'amour du Père !...

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La divinisation du Père

Publié le par antoiniste

    La volonté affichée par Mère de diviniser le Père conduit à un rapport plus immédiat au divin. Ainsi, l’introduction de la photo de Père, au sein des Temples, va servir à visualiser la figure divine qu’est censée incarner Louis Antoine. Ces changements n’ont pas toujours été bien compris par les fidèles car, comme le souligne B. Narinx, « bon nombre d’antoinistes ne savent pas très bien s’ils doivent prier Dieu, appelé le Père, dont Antoine est le prophète ou bien si Antoine est Dieu lui-même, comme le Christ était Dieu ». L’instauration de rituels tels que le baptême, la communion et le mariage, rituels où le desservant transmet le « bon fluide du Père », vise à inscrire le parcours des antoinistes dans un rapport au sacré. Quant à l’organisation de la fête du Père, le 25 juin, date de son décès, elle est l’occasion de rappeler sa présence au sein de chaque Temple, présence symbolisée par la manifestation de « fluides ». Par ailleurs, il faut indiquer que l’œuvre de Mère se caractérise par la multiplication de pratiques magiques (cf. déposer la robe antoiniste sur le lit d’un malade pour le couper de mauvais fluides) où la réforme du comportement importe moins que la recherche de bénéfices immédiats.
    Les différentes modifications apportées par Mère avaient pour objectif de contrôler toute appropriation illégitime du charisme du Père Antoine par les desservants ou les guérisseurs en place. Elles ont ainsi permis d’éviter une crise de succession suite au décès de Louis Antoine sans toutefois être complètement légitimées de part et d’autre de la frontière franco-belge. Ainsi, au lendemain de la mort de Mère, en novembre 1940, la cultuelle antoiniste belge décide d’en revenir à un culte plus dépouillé, celui mis en place par Louis Antoine avant sa mort. Les Temples belges vont être débarrassés des tableaux où figurent Père et Mère pour ne conserver que l’emblème antoiniste, « L’arbre de la Science de la vue du mal ». Quant à la principale cérémonie religieuse, l’Opération, elle n’est donnée que les quatre premiers jours de la semaine, et non du dimanche au vendredi comme cela se pratique en France.
    La cultuelle antoiniste française s’inscrit dans la lignée de Mère. Il existe cependant une distinction majeure entre les écrits de L. Antoine et les « pensées » de Mère. Analphabète, Mère n’a pas pu rédiger les modifications qu’elle a apportées au culte antoiniste. Des fidèles s’en sont chargés. L’ensemble de ces modifications ainsi que diverses indications et prescriptions sont consignées dans les Tomes. Ces ouvrages sont présents dans chaque Temple mais inaccessibles aux fidèles ne portant pas le costume antoiniste. Circonscrite à un cercle d’initiés, l’œuvre de Mère ne peut prétendre à la même légitimité que celle de son mari (les livres du Père sont en vente dans le porche de chaque Temple). Alors que les écrits de Louis Antoine sont connus et reconnus par tous, ceux de Mère sont accessibles seulement à quelques-uns, les costumés. Dès lors, deux types de questions se posent. D’une part, quelle place occupe l’œuvre de Mère au sein de l’antoinisme français ? D’autre part, dans quelle mesure cette œuvre n’escamote-t-elle pas la dimension éthique préconisée par Louis Antoine ?

Anne-Cécile Bégot, « Les Mutations de la représentation du divin au sein d’un groupe à vocation thérapeutique », Archives de sciences sociales des religions, 111 (2000) - Varia, [En ligne], mis en ligne le 19 août 2009. URL : http://assr.revues.org/index20222.html. Consulté le 11 janvier 2010.

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Les dix principes en prose

Publié le par antoiniste

Les dix principes en prose

Enseignement d'Antoine le Guérisseur

    Jacques Cécius me faisait remarquer les Dix principes n'étaient pas en prose mais bien en vers. En effet, dans la première impression, en 1909, de l'Enseignement Révélé par Antoine le Guérisseur, on trouve :
- les "Dix fragments en Prose de l'Enseignement Révélé par Antoine le Guérisseur,
- la matière des 24 numéros de la Revue du Nouveau Spiritualisme, sous une forme un peu restreinte,
- la "Couronne de l'OEuvre Révélée.
    Puis cela est réédité en 1910, avec modifications, les Dix principes en Prose et le Couronnement. "Cette édition ne fut pas modifiée du vivant du Maître, sauf pour la couverture et la page de titre où, vers 1911, "Antoine le Guérisseur" fut remplacé par "Antoine le Généreux" (Frère Jean-Marc Boffy, p.35 et 43).
    Dans le premier Unitif (1911), on retrouve les "Dix principes révélés en prose par Antoine le Généreux" (Debouxhtay, p.183).
    Dans une question concernant la cérémonie des enterrements, en 1927, un adepte demande aux frères Musin, si on doit lire les "Dix principes en prose" (frère Jean-Marc Boffy, p.71).
    Dans les reproductions suivantes de l'Unitif en Belgique, ils sont annoncés comme la "Révélation des dix principes de Dieu par le Père". La liste des temples s'y arrête à Tournai, consacré en 1938. Le petit fascicule de Pierre Debouxhtay sur l'antoinisme datant de 1943, l'auteur parle toujours dans l'Enseignement des "Dix principes en prose". Il y a donc eu correction vers cette époque entre 1927 et 1938. On corrigea les petits fascicules mais les livres étaient déjà imprimés. La version de la Révélation que je possède porte le texte "Révélation des dix principes de Dieu par le Père". Dans une reproduction spéciale d'un Unitif édité en France, on trouve à la fin également la "Révélation des dix principes de Dieu par le Père". On ne parle donc plus de prose.

Les dix principes en prose

Unitif de 1911

 

    Explorons maintenant le texte. On remarque, premièrement qu'il n'y ait, présentés dans les premières pages de la Révélation, que le 2e et le 5e principes qui soient en vers libres rimés. Les autres sont coupées à l'impression à d'autres endroits.
    Ensuite, on remarque très vite, si mon découpage est bon, une liberté dans la rime : personne / homme, réside / existe (1e principe), moi / pas (2e principe), personne / parole (3e principe).
    De plus ces rimes sont entrecroisées (enchâssées) avec beaucoup de liberté également : prenons le premier principe comme exemple :
    A          A
    B          A
    A          B
    C          A
    B   ou   C
    A          B
    C          A
    A          C
    A          A
                A

    Sans parler du nombre de pied d'un nombre presque différent pour chaque vers : encore dans le premier principe :
4 pieds
9 pieds ou 10 pieds (selon le e muet final de personne) ou 6 pieds et 3 pieds
5 pieds
5 pieds ou 6 pieds (selon le e muet final de réside)
4 pieds ou 5 pieds (selon le e muet final de homme)
7 pieds
3 pieds ou 4 pieds (selon le e muet final de existe)
5 pieds ou 7 pieds (selon le e muet final de une et suprême)
10 pieds

Les dix principes en prose

feuillet détaché des Dix principes


    On voit donc qu'il y a une forme de versification, que l'on peut qualifier de vers libre. Mais tellement libre qu'il était certainement plus simple de qualifier de prose. De plus, on chercha rapidement à traduire la Révélation, et ceci sous l'égide de Mère certainement, car Père pensait qu'il n'y avait que le français qui puisse être utilisé pour sa Révélation, et que cette dernière ne pouvait être traduite.
    Mais alors pourquoi préciser "en prose", alors que les Dix principes sont présentés en vers libres et qu'on peut les faire rimer :
- on peut répondre que "les voix du Seigneur sont impénétrable".
- on peut dire qu'il était fréquent, dans les séances spirites, que les médiums captaient le message des esprits en rime ou en vers.
- ou penser à une erreur, ce qui paraît peu probable, même si l'on sait que Père était que peu instruit, il connaissait assez de français pour écrire sa Révélation et sa nombreuse correspondance, et il était entouré d'un professeur d'Athénée, le frère Delcroix.
- ou penser encore qu'on préféra le pragmatisme à la complication, et présenter ces principes en prose, même si les assonances permettent une mémorisation plus facile.
- ou encore se demander s'il n'y a pas un message caché soit dans les chiffres déduit du nombre de pieds, soit dans la rime ou autre... (on pense au décorticage de la Bible que des chercheurs ont entrepris pour découvrir des prophéties, ou encore aux lettres de George Sand à Alfred de Musset dans lesquelles il faut lire une ligne sur deux pour en découvrir le sens véritable).

Les dix principes en prose

Développement, dernière édition


    On a vu donc que les Dix principes n'étaient plus qualifiés de "prose". Mais les voici présenté en rime ; cela dit d'autres découpages sont possibles, et je vous laisse le libre-arbitre de les découvrir :


DIEU PARLE

PREMIER PRINCIPE

Si vous m'aimez,
Vous ne l'enseignerez / à personne,
Puisque vous savez
que je ne réside
Qu'au sein de l'homme.
Vous ne pouvez témoigner
qu'il existe
Une suprême bonté
Alors que du prochain vous m'isolez.
 

DEUXIÈME PRINCIPE

Ne croyez pas en celui qui vous parle de moi,
Dont l'intention serait de vous convertir,
Si vous respectez toute croyance
Et celui qui n'en a pas,
Vous savez, malgré votre ignorance,
Plus qu'il ne pourrait vous dire.
 

TROISIÈME PRINCIPE

Vous ne pouvez faire la morale à personne,
Ce serait prouver Que vous ne faites pas bien,
Parce qu'elle ne s'enseigne pas par la parole,
Mais par l'exemple Et ne voir le mal en rien.
 

QUATRIÈME PRINCIPE
 
Ne dites jamais que vous faites la charité
A quelqu'un qui vous semble dans la misère,
Ce serait faire entendre Que je suis sans égards,
que je ne suis pas bon ;
Que je suis un mauvais père,
Un avare,
Qui laisse avoir faim son rejeton.
Si vous agissez envers votre semblable Comme un véritable frère,
Vous ne faites la charité qu'à vous-mêmes, Vous devez le savoir,
Puisque rien n'est bien s'il n'est solidaire,
Vous ne faites envers lui Que remplir votre devoir.
 

CINQUIÈME PRINCIPE
 
Efforcez-vous d'aimer celui que vous croyez être
« Votre ennemi » ;
Ce n'est que pour vous apprendre à vous connaître
Que je le place sur votre chemin.
Mais voyez le mal plutôt en vous qu'en lui
Il en sera le remède souverain.
 

SIXIÈME PRINCIPE

Quand vous voudrez connaître la cause De vos souffrances,
Que vous endurez toujours avez raison,
Vous la trouverez en l'incompatibilité de L'intelligence avec la conscience,
Car elles sont la base des termes de comparaison.
Vous ne pouvez ressentir la moindre souffrance
Qu'elle ne soit pour vous faire remarquer
Que l'intelligence est opposée à la conscience.
C'est ce qu'il ne faut pas ignorer.
 

SEPTIÈME PRINCIPE

Tâchez de vous pénétrer
Que la moindre souffrance
est due à votre Intelligence
qui veut toujours plus posséder
Elle se fait un piédestal de la clémence,
En voulant que tout lui soit subordonné.
 

HUITIÈME PRINCIPE

Ne vous laissez pas maîtriser par votre intelligence
Qui ne cherche qu'à s'élever toujours de plus en plus ;
Elle foule aux pieds la conscience,
Soutenant que c'est la matière qui donne Les vertus,
Tandis qu'elle ne renferme que la misère
Des âmes que vous dites « Abandonnées »,
Qui ont agi seulement pour plaire
A leur intelligence qui les a égarées.
 

NEUVIÈME PRINCIPE
 
Tout ce qui vous est utile, pour le présent Comme pour l'avenir,
Si vous ne doutez en rien, Vous sera donné par surcroît
Cultivez-vous, vous vous rappellerez le passé ; Vous aurez le souvenir
Qu'il vous a été dit  « Frappez, je vous ouvrirai ; Je suis dans le connais-toi. »
 

DIXIÈME PRINCIPE

Ne pensez pas faire toujours un  bien, Lorsque à un frère vous portez assistance ;
Vous pourriez faire le contraire, Entraver son progrès.
Sachez qu'une grande épreuve Sera votre récompense,
Si vous l'humiliez en lui imposant le respect.
Quand vous voudrez agir, Ne vous appuyez jamais sur la croyance
Car elle pourrait vous égarer ;
Rapportez-vous seulement à votre conscience
Qui doit vous diriger, elle ne peut se tromper.

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Dévotion au Père - Le Père

Publié le par antoiniste

    Père. C'est la peut-être la seule marque de dévotion que Louis Antoine ait accepté pour sa personne. Cependant il aura aussi rappelé ce fait :
  "Aussi longtemps que nous nous attachons au prophète plutôt qu'à ce qu'il nous a révélé, notre amour ne pourrait être réel, nous aimerons ceux qui partagent nos idées et nous n'aimerons pas les autres, nous sèmerons la division. Cependant aucun n’a le droit de blâmer personne puisque si arriérés que nous soyons, nous croyons tous être dans la vérité."
La Révélation, La foi comparée à la croyance

    On a déjà évoqué l'origine de cette marque de respect (Comment on nomma le Père | 21 juin 2009 et Père, mère, frère, soeur | 21 juin 2009). C'est vers 1910 que l'on pris l'habitude de le nommé Père.

    "Mes enfants", disait-il. Il avait donc choisi d'être appelé "le Père". Tous les adeptes comprirent. Ils sentirent du coup que c'était bien là le vrai nom qui lui convenait, tant à cause de son âge, de son aspect, que de cette égalité d'amour dont il savait envelopper tous ses fidèles. Comme un père, il ne cherchait pas à se faire aimer, il usait à l'occasion d'un rudesse bienveillante. Il songeait avant tout à leur bien, même s'ils n'y songeaient pas eux-mêmes, et il voyait devant eux, plus loin que chacun d'eux.
    - Quoi qu'il vous arrive, dit-il pour terminer, si vous pensez à moi, je serai toujours avec vous pour sanctifier votre épreuve et vous aider à surmonter votre doute.
    C'est ainsi qu'Antoine le Guérisseur, que certains avaient appelé Antoine le Généreux, devint le Père. A partir de ce jour-là il ne fit plus de différence entre tous ses fils. Bientôt il ne reçut plus aucun malade en particulier, et toutes ses opérations furent remplacées par une "opération générale", qui se faisait chacun des quatre premiers jours de la semaine, à dix heures. Il continuait à guérir, mais tous sentaient que pour lui la guérison des corps n'était plus la chose importante. on allait à ses opérations, bien plus pour le fluide d'amour que pour être guéri.
Robert Vivier, Délivrez-nous du mal, p.329

    Une tradition peut expliquer ce fait. On a déjà parlé de la perte de la figure paternelle du fait de l'industrialisation de la société. Cela peut expliquer la facilité avec laquelle on nomma Louis Antoine, le Père. Rappelons à ce propos qu'on surnomma Staline "le petit Père des peuples". L'image du père de famille disparaissant, il en fallait une autre.
    Dans les extrait de Textes recopiés d'un document écrit prêté par le Frère Céleste LOBET, on lit l'anecdote suivante :
  Un jour le Père dit à sa fille adoptive Louise : "Il ne faudrait plus m'appeler Papa".
- Et comment alors ?
- Père
- Tout le monde va vous appeler Père ?
- Non, celui qui en aura la pensée.
    Mais aussi celle-ci :
  Recevant l'inspiration au sujet de l'enseignement, Il lui arrivait de demander Mme Desart au milieu de la nuit. Son travail fait, Il la raccompagnait chez elle. Un soir, répondant aux remerciements de Madame Desart pour les grâces et l'Amour qu'elle recevait auprès de Lui, il lui dit : "Je suis plus près de vous encore que si j'étais votre père." C'est à partir de ce jour que les adeptes l'appelèrent "Le Père".
    Puis très vite, il devint normal de nommé Catherine Antoine, la Mère.

    Plusieurs sources nous montre donc que ce serait bien Louis Antoine qui aurait "choisi" de se faire (ou de se laisser) appeler Père.

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Lieux des temples antoinistes de Belgique

Publié le par antoiniste


Afficher Temple antoiniste belge sur une carte plus grande

En bleu clair, les temples servant à la solidarité de groupe
En violet, les temples en attente de desservant
En rouge, les temples vendus à partir de 2000

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Magnette et Goblet d'Alviella, l'Antoinisme et la politique

Publié le par antoiniste

 Charles Magnette (1863-1937)  (à gauche, illustration : photo pour un banquet franc-maçon et son ruban moiré - Musée Grand Curtius, Liège)
    Avocat et homme politique (président du Sénat de 1928 à 1932 et Ministre d'État). Trois fois Grand Maître du Grand Orient de Belgique. Fondateur de l'Association maçonnique internationale en 1921. L'Encyclopédie du Mouvement wallon lui consacre une importante notice en son Tome III.
    En 1914 et en 1916, il a adressé des appels aux Grandes Loges allemandes, s'élevant notamment contre les atrocités commises et les déportations de travailleurs. Cela lui valut une peine de prison.
source : wikipedia
    L'Avenir du Luxembourg (Samedi 16 Mai 1914) affirme "que le F. :. Magnette s'est fait le champion des Antoinistes." On en parle comme "le culte du F.:. Magnette.

 le comte Eugène Goblet d'Alviella (1846-1925) (à droite, illustration : portrait ; source : digitheque.ulb.ac.be)
    Homme politique belge et professeur d'histoire des religions à l'ULB, membre du parti libéral.
    15 janvier 1895, D'Alviella est élu Premier Vénérable Maître de la nouvelle loge "Les Amis Philanthropes n°2" qui réunit les libéraux conservateurs tandis que les libéraux progressistes garde le nom de loge des "Amis Philanthropes". 1900: il devient "Grand Commandeur du REAA.
    Le 5 mars 1909: il devient membre de la loge Quatuor Coronati à Londres. En 1919, il devient professeur honoraire et il est nommé membre permanent du conseil d'administration de l'ULB.
    Eugène Goblet d’Alviella fut professeur puis recteur de l’Université Libre de Bruxelles. Il fut aussi président de la Société royale belge de Géographie et publia un grand nombre d’ouvrages ayant pour thème : le pacifisme, l’économie ou encore le symbolisme maçonnique (il est notamment à l'origine de nouveaux hauts-grades). On lui doit surtout la création des cours d’histoire des religions à l’Université libre de Bruxelles. Son ouvrage "La migration des symboles" le rendit célèbre dans ce domaine.
    Il fut député, sénateur et recteur de l'Université de Bruxelles.
    1872 : élection au Conseil provincial du Brabant. 1878 : élection à la Chambre des représentants.
    Sa tombe est un monument à visiter pour ses décors mystiques.
source : wikipedia
    A lire sur lui : Eugène Goblet d'Alviella : historien et franc-maçon / édité par Alain Dierkens 
    A lire de lui : La migration des symboles (1891) où la symbolique de l'arbre est longuement évoquée
                     Croyances, rites, institutions (1911)

    En 1919, dans Le Père Antoine et son oeuvre, on lit : les sénateurs priés de soutenir le projet de reconnaissance demandaient l'épreuve du temps. Le projet de loi devait être présenté en 1914 à la rentrée des Chambres. Mais la guerre éclata.
    Ce fut le 29 mars 1910 que le secrétaire du Comité antoiniste écrivit pour la première fois au Ministre de l'Intérieur. Le frère Deregnaucourt proposait ainsi que le Ministre veuille bien "accorder audience à notre délégué M.Delcroix au jour et heure qui [lui] conviennent."
    Le 19 avril, il fallut recommencer en adressant la lettre au Ministre de la Justice et des Cultes. Le Ministre de la Justice n'ayant pas accordé immédiatement l'audience sollicitée, M.Deregnaucourt lui envoya dès le 23 avril une espèce d'ultimatum. (p.273-74).
    Devant l'inertie du Gouvernement catholique, il ne restait aux Antoinistes que le recourt au pétitionnement et à l'intervention des représentants anticléricaux. Ceux-ci montrèrent assez peu d'empressement à prendre l'initiative d'un projet de loi. Quand à la pétition, son succès continuait. (p.274)

    Le document fut envoyé le 2 décembre 1910 à la Chambre des députés. Le 27 janvier 1911, la pétition fut transmise au Ministre de la justice "ce qui équivaut à dire aux calendes grecques" (La Meuse, 2-2-1911).
    Le document dormait depuis plus de deux ans dans les cartons de l'Administration, lorsque M. le sénateur Ch. Magnette demanda (en 1914) au Ministère quels étaient les résultats de l'examen. Le Ministre répondit que "le culte antoiniste ne se rattache, dans son ensemble, à aucun service public du culte organisé par la loi du 4 mars 1870. La loi seule pourrait lui attribuer la reconnaissance officielle. C'est alors que M. Ch. Magnette et le Comte Goblet d'Alviella décidèrent de déposer un projet de loi. (p.275-76 & Dericquebourg, p.149)
    Survint la guerre. [...] Ainsi au moment où, après l'armistice, les Antoinistes publiaient la brochure « Le Père Antoine et son oeuvre », en vue d'obtenir la reconnaissance légale du Culte, celui-ci comptait quinze temples en Belgique et deux à l'étranger.
    A peine rentré victorieux à BRUXELLES, le Roi des Belges recevait une lettre de Mère ANTOINE pour solliciter sa bienveillante intervention.

"Jemeppe-sur-Meuse, le 16 décembre 1918.
         Sire,
    Sachant votre profond amour de la justice, je prends la respectueuse liberté d'attirer l'attention de Votre Majesté sur les démarches du Culte antoiniste tendant à obtenir la reconnaissance légale. Le 2 décembre 1910, il a été adressé aux Chambres une requête appuyée de plus de 160000 signatures. En 1914, Messieurs les Sénateurs Comte Goblet d'Alviella et Magnette devaient prendre l'initiative d'un projet de loi qui donnât satisfaction à notre Culte grandissant. Nous possédions alors en Belgique sept temples. Pendant la guerre nous en avons édifié sept nouveaux et d'autres sont en construction. Si nous demandons d'être reconnus par l'Etat c'est uniquement pour que nos temples soient exonérés des charges fiscales au même titre qu'en France. Notre Culte a pour base le plus grand désintéressement et ne vise qu'à l'amélioration morale des hommes. Sire, nous faisons appel à votre bienveillante intervention au moment où vous rentrez avec vos armées victorieuses pour lesquelles ainsi que pour Vos Majestés tous les adeptes unis dans la même pensée de foi et d'amour n'ont jamais cessé de faire les voeux les plus ardents. Que Votre Majesté daigne recevoir les meilleures pensées de tous nos coeurs dévoués.
(s.) Mère ANTOINE. Directrice du Culte »
    Cela étant, le Culte Antoiniste n'était pas encore au bout de ses peines... et bien des lettres durent encore être écrites :
- Le 22 septembre 1919, à Emile VANDERVELDE, Ministre de la Justice;
- Le 1° décembre 1919, à nouveau à Emile VANDERVELDE;
- Le 5 mars 1920, à la Reine des Belges;
- Le 22 mars 1920, à nouveau à Emile VANDERVELDE;
- Le 20 mars 1921, à nouveau à la Reine des Belges.
    Finalement, les Antoinistes obtinrent satisfaction. Ils purent bénéficier d'une nouvelle loi accordant la personnalité civile aux associations sans but lucratif et aux établissements d'utilité publique. La loi votée, le Culte antoiniste put enfin se faire reconnaître comme établissement d'utilité publique.
source : http://antoinisme-documentation.skynetblogs.be/post/6695556/lantoinisme-pendant-et-apres-1418


               Bruxelles, le 5 mars 1920.
       Madame,
    Sachant votre constante sollicitude pour toutes les oeuvres de bonté et d'élévation sociales nous soussignées, résidant à Paris et à Bruxelles, ferventes adeptes du Culte Antoiniste, sollicitons humblement, au nom de Mère Antoine, de Votre Majesté la faveur d'une audience particulière, dans le ferme espoir qu'Elle daignera également s'intéresser à notre cause.
    Le Père Antoine, dont la grandeur morale inspirait à tous ceux qui l'approchaient la plus profonde vénération a révélé un Enseignement très pur que professe un nombre toujours plus considérable d'adhérents.
    En 1910, prévoyant l'extension rapide de son oeuvre, Il adressa aux Chambres une pétition appuyée de plus de 160.000 signatures de citoyens belges à seule fin d'obtenir, pour les temples antoinistes, l'exonération des droits de transmission.
    Mère Antoine, qui depuis 1912, dirige le Culte avec la foi et l'amour sublimes du Révélateur a vu s'accroître de jour en jour le nombre des adeptes.
    Elle a fait construire en Belgique quatorze nouveaux temples antoinistes.
    Âgée de près de septante ans et désireuse d'éviter à son successeur de sérieuses difficultés financières, Elle réclame avec insistance la reconnaissance légale du culte pour obtenir, non des subsides, ce qui serait contraire à la pensée du fondateur, mais la personnification civile qui assurerait l'avenir des temples. [...]
    Pleines de confiance et d'espoir dans le coeur généreux de Votre Majesté, nous La prions d'agréer l'expression de notre respect infini et de notre inaltérable dévouement.
          (s.) Mme Jacq. Uhlmann, avenue de Belle-Vue, 6, Montmorency-Paris.
          (s.) Yvonne Wachter, 10, rue des Princes, Bruxelles.
    A Sa Majesté la Reine des Belges.
Pierre Debouxhtay, p.276-80

    Pendant toutes ces démarches, un projet de loi, accordant la personnalité civile aux associations sans but lucratif et aux établissements d'utilité publique, avait été déposé sur la bureau de la chambre (20 juin 1920). Les Antoinistes s'empressèrent d'écrire au Ministre, lui rappelant que "Mère Antoine, propriétaire des temples est d'un âge avancé" et le priant "instamment d'user de [son] puissant crédit pour faire passer la loi au cours de cette session" (25 avril 1921). La loi votée, le culte antoiniste put enfin se faire reconnaître comme établissement d'utilité publique.
Pierre Debouxhtay, p.280
    Le Ministre de la Justice était alors Fulgence Masson, avocat et homme politique à tendance libérale, Ministre de la Justice du 16 décembre 1921 au 13 mai 1925.
source : wikipedia

    Il semble également que des congrégations religieuses, sans statut juridique clair et qui, à l’époque, inspiraient une grande méfiance, aient joué un rôle important dans la mise en place des « établissements d’utilité publique ». Le culte antoiniste a trouvé naissance aux environs de Liège au début du XXe siècle. Il a été institué officiellement comme “fondation” en 1922. C’est une des rares fondations religieuses existant en Belgique. La responsable du Culte Antoiniste soulève cette hypothèse : « J’ai même entendu dire que la loi de 1921 avait été faite pour nous parce que nous avions demandé la reconnaissance légale du culte. Je pense que c’est, à partir de ce moment-là, qu’il y a eu officiellement les fondations mais je n’en sais pas plus. ». Nous n’avons malheureusement trouvé aucune trace écrite pouvant confirmer ces propos. Dès 1921, le Ministère en charge de l’administration des fondations fut celui de la Justice, ce qui n’est pas anodin au vu de la suspicion, encore présente actuellement, exprimée à l’égard des fondations. (c'est ici une erreur, car le Ministre de la Justice était également le Ministre des Cultes, cf. http://www.just.fgov.be/fr_htm/information/htm_justice_a_z/htm_histo/I980006F.htm; l'Eglise protestante libérale dut faire la même démarche)
    Certaines FUP déclarent s’être constituées exclusivement, ou presque, pour les avantages fiscaux présentés par le statut juridique : « A l’époque, on a demandé le statut d’Etablissement d’Utilité Publique pour faciliter les héritages. C’est vraiment la raison. Je suppose que c’est la seule raison qui a joué, je n’y vois pas d’autres avantages. » (Culte Antoiniste)
    Il n’est pas exclu que certaines fondations gèrent plusieurs types de patrimoines en même temps. De même, certaines FUP ont pour mission explicite de conserver à la fois un bien immobilier et un patrimoine. Ainsi, le Culte Antoiniste est reconnu comme un Etablissement d’Utilité Public depuis 1922. C’est d’ailleurs l’une des plus anciennes fondations belges. Sa mission est de répandre l’enseignement moral du Père Antoine (patrimoine spirituel) tout en entretenant les vingt sept temples du Culte en Belgique (gestion de l’immobilier). C’est le cas également de la Fondation Masui dont le travail consiste à sauvegarder le patrimoine immobilier et l’oeuvre du peintre Paul Auguste Masui.
source : Gautier PIROTTE, Les fondations belges d’utilité publique : entre permanence et changements

    En 1931, le Parti Libéral de Spa, décide de baptiser une de ses artères "rue du Père Antoine" (Jacques Cécius, Une religion de guérison : l'Antoinisme, p.42)

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L'antoinisme à l'étranger

Publié le par antoiniste

    "Des groupes se forment dans les contrées les plus lointaines, que nous devons entourer plus particulièrement de notre amour et de nos bonnes pensées pour les aider dans leur tâche si pénible."

L'antoinisme à l'étranger
Unitif de 1914


    Contrées lointaines, allusion aux maisons de lecture qui s'étaient ouvertes en Egypte, à Alexandrie, rue St-Athanase (Unitif, II, 3) ; au Brésil, à Sao Paulo, rua Visconde dorio Branco n°98, chez Mme Germain (Unitif, II, 12).
    Aux soixante-six sanctuaires français ajoutons la maison de Strasbourg (août 1913, au 7 Anckergässchen [Imp. de l'ancre], près de la place du Corbeau) qui alors était sous la domination allemande.
    L'Antoinisme passait même l'Atlantique et prenait pied au Brésil, à Sao Paulo (août 1913, rua Visconde dorio Branco n°98, chez Mme Germain), aux Etats-Unis, à Saint-Louis (janvier 1914, 916 North Newstead Avenue), au Canada, à Birch-Grove (mars 1914, Glace Bay, Cap Breton, chez M. Carabin). Si, en Afrique, la nouvelle religion voyait se fermer sa maison d'Alexandrie (novembre 1913), elle obtenait une compensation au Congo-Belge, où un adepte, qui dirigeait une factoterie, avait réussi à convertir quelques Congolais (renseignement donné par M. A.Brixteux, professeur à l'Université de Liège).
    Le 22 mars 1922, le secrétaire du culte dans sa lettre au Ministre de la Justice cite encore la maison de lecture du Canada, à Birch-Grove.
Pierre Debouxhtay, Antoine le Guérisseur et l'Antoinisme, pp.263, 269 & 179

    Il existe encore plusieurs Birch-Grove, deux se trouve à l'extrême est, en Terre-Neuve et en Nouvelle-Ecosse, proche du territoire français de Saint-Pierre et Miquelon. Sur la côte ouest du Terre-Neuve, dans la région de Stephenville, on trouve encore de rares îlots de langue française, parlée par les descendants de pêcheurs français, souvent des terre-neuvas, qui s'y étaient installés. Au cap-Breton, les quatre cultures principales sont micmaques, acadiennes, écossaises et anglaises, chacune avec sa langue. La langue anglaise est dominante, mais le gaélique et le français sont largement utilisés.
source : wikipedia

    Chez Régis Dericquebourg, on peut lire qu'il existe encore (en 1993), une salle de lecture dépendant du Centre moral belge, République démocratique du Congo (ex-Zaïre, ex-Congo-Belge), Kinshasa, 2 bis, rue Maseki.
    Et dans la Note sur le Père Antoine et l'Antoinisme, de Robert Vivier, l'ajout de l'édition de 1989 chez Labor, on lit que "l'Eglise du Nouveau Testament, qui compte au Zaïre 9000 adhérents et 52 centres de prière, a manifesté son désir de se rallier à l'antoinisme." Mais cela ne fut pas réalisé.

    Les salles de lectures dépendant du Centre moral français était en 1993 (information chez Regis Dericquebourg) :
 - En Autralie : Katoumba, 2780 New South Wales, 'Chez Nous', 311, Great Western, Highway.
 - Au Brésil : 22 280, Rio de Janeiro, Botofago, rue du Général Polidari, 123
               22 210, Rio de Janeiro, Jacarepagua, rue José Silva, 162 casa 9 (cette salle serait fermée, elle n'est pas reprise par le site http://culteantoiniste.com/adresses.html)
 - En Italie, Milan, et Postua (salles qui seraient fermées)
 - au Luxembourg : alors à Hespérange, maintenant 1670 Senningerberg, 38A, Gromscheed
 - au Congo-Brazzaville, dont l'adresse était inconnu.


    La salle de lecture de Rio-Botofago a été fondée par une adepte française, la soeur Germain en 1937. Elle a été consacrée depuis Jemeppe par la 'Mère'. Vu l'importance qu'a pris le spiritisme dans ce pays et connaissant l'articulation historique entre cette pratique et le 'Nouveau Spiritualisme' de Louis Antoine, on pourrait s'attendre à une plus large diffusion de sa pensée. On ne retrouve pas ce passage de l'un à l'autre au plan social. Le spiritisme ne joue pas le rôle de terreau de l'antoinisme. Est-ce parce que celui-ci à rejeté le spiritisme ? Est-ce parce que cette religion apparaît trop austère aux yeux des spirites brésiliens ?
    L'implantation la plus récente de l'antoinisme hors de ses terres habituelles que sont la France et la Belgique a eu lieu au Congo-Brazzaville. Elle est due à l'initiative d'un adepte français, M. Mahec qui a ouvert en 1957 une salle de lecture à Pointe-Noire. L'un des fidèles qu'il avait instruit créa une salle de lecture à Brazzaville en 1962.
Régis Dericquebourg, Les Antoinistes, p.138

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L'évolution des croyances et pratiques thérapeutiques des adeptes antoinistes

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    L'évolution des croyances et pratiques thérapeutiques des adeptes antoinistes.

    Contrairement aux propos de Louis Antoine et aux témoignages de guérison donnés à cette époque par ses adeptes, les antoinistes d'aujourd'hui recourent à la médecine allopathique, et pour certains d'entre eux, de manière régulière, notamment lorsqu'il s'agit d'une maladie chronique.
    Toutefois, il faut apporter des nuances à cette assertion :
- tout d'abord parce que les adeptes continuent à croire que les médicaments ne soignent pas la cause réelle de la maladie, à savoir l'âme, mais ses effets : le corps. Les adeptes justifient alors leur recours à la médication par leurs croyance en la réincarnation ; ils estiment qu'ils ont encore besoin d'un traitement médical parce que leur évolution spirituelle n'est pas suffisante et qu'elle ne leur permet pas de se dégager de ce qu'ils appellent la "matière" ;
- ensuite, il faut souligner que le recourt à un traitement médicamenteux peut s'accompagner d'un traitement spirituel ; les fidèles ne jugent pas ces pratiques incompatibles mais complémentaires ;
- enfin, il faut mentionner que le recours à la médecine allopathique est un cas de figure parmi d'autres. En effet, certains adeptes peuvent utiliser ce que F. Laplantine appelle les "médecines parallèles" (homéopathie, acupuncture, chiropraxie, etc.), d'autres recourront à l'automédication et quelques-uns, ceux que l'on peut désigner comme des "puristes", envisageront la prière comme le seul et unique recours thérapeutique efficace.
    Comment interpréter cette évolution des pratiques de guérison ? Nous pensons qu'elle constitue une critique de l'institution médicale, certes euphémisée, mais qui souligne les excès (cf. la surmédicalisation, et, pour reprendre les termes de E. Zarifian, "la médicalisation de l'existentiel"), et les limites de l'institution médicale tel le maintien des inégalités sociales devant l'accès aux soins de santé, et ce malgré la création de la sécurité sociale et le principe du droit pour tous à être malade, ce qui pour la population antoiniste, issue avant tout des classes populaire et moyenne, est important.

Anne-Cécile Begot (École pratique des Hautes Études - Paris), La guérison spirituelle, son évolution face aux changements sociaux et culturels - Études comparée de la science chrétienne et de l'antoinisme
in Croyances et sociétés (1998)
source : Google Books

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Liste des Temples de Belgique

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rue Rousseau, 2 4101 Jemeppe-sur-Meuse (centre mondial)
chaussée de Hannut 414 4460 Bierset (Grâce-Hollogne) (actuellement fermé)
chaussée de Braine 6 4530 Ecaussinnes-d'Enghien (Ecaussinnes) (actuellement fermé)
rue Emile Tilman, 81 4040 Herstal (actuellement fermé)
rue de France, 22 4500 Huy (actuellement fermé)
rue Jules Destrée 140 6040 Jumet-Gohissart (Charleroi) (actuellement fermé)
quai des Ardennes 71 4000 Angleur (Liège) (Sœur Sylvia)
rue Hors Château 17 4000 Liège (actuellement fermé)
rue de Tavier 2 4100 Lize (Seraing) (actuellement fermé)
rue Georges Hubin 393 4520 Moha (Wanze) (actuellement fermé)
rue Lenoir 14 4350 Momalle (Remicourt) (Soeur Louise)
avenue du Général de Gaulle 143 7000 Mons (actuellement fermé)
rue Mavis 69 4420 Montegnée (Saint-Nicolas) (actuellement fermé)
Yernée Fraineux 32 4550 Quatre-Bras (Nandrin) (actuellement fermé)
rue de la Briqueterie 3 4621 Retinne - ASBL Les Disciples du Père et Mère Antoine (Sœur Arlette)
rue de l'avenir 30 6182 Souvret (Courcelles) (actuellement fermé)
rue du Père Antoine 2 4900 Spa (Frère Christophe)
rue Jean Schinler 29 4140 Sprimont (actuellement fermé)
rue campagne de Bronde 145 4801 Stembert (Verviers) (pour les Solidarités de groupe)
rue des Jardins 1 4800 Verviers (Frère Ely)
rue de Jehay 5 4530 Villers-le-Bouillet (actuellement fermé)
chaussée de Brunehault 502 4041 Vottem (Herstal) (Frère Pierre)
avenue Henri Monjoie 53 4300 Waremme (actuellement fermé)

Temples vendus :
rue de la Borgnette, 11 7500 Tournai (sert de hangar)
Frans De Ceusterlei 18 2900 Schoten (transformé en habitation)
boulevard Van Haelen 132 1190 Bruxelles-Forest (transformé en habitation)
rue Jacques Rayé 29 1030 Bruxelles-Schaerbeek (transformé en habitation)
rue Charlemagne 150 4020 Jupille-sur-Meuse (Liège) (temple vendu)
rue de l'Olive 33 7100 La Louvière (transformé en mosquée)
rue de Havelange, 111 5350 Évelette (Ohey) (transformé en habitation)
allée verte 23 4600 Visé (temple vendu)

Distance des temples vendues par rapport à Jemeppe :

Liste des Temples de Belgique

Distance en kilomètres à vol d'oiseau des villes dont les temples ont été vendus par rapport à Jemeppe :
Le cercle indique un rayon de 100 km.

B - Tournai : 149.47 km
C - Schoten : 99.91 km
D/E - Bruxelles Forest / Schaerbeek : ca. 85 km
F - La Louvière : 94.49 km
G - Evelette : 32.58 km

    Seul le temple de Evelette fait exception, car il est le plus proche de Jemeppe. Cependant, il existe un temple à Huy et à Mons qui peuvent le remplacer.

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Fer(di)nand Delcroix, adepte fervent

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Ferdinand Delcroix, adepte fervent

Illustration : à gauche, ici dans sa fonction de porteur d'arbre (Les Sociétés Secrètes de Paris, Pierre Geyraud, in Marianne du 6 janvier 1937)

à droite, Athénée Royal de Liège, rue des Clarisses en 1954 (source : kikirpa)

    On a déjà reproduit sa longue contribution au premier numéro de l'Unitif, dans lequel il raconte son parcours. Voyons ses autres apports et d'autres précisions.

    Il fut spirite assez tôt, puisque ses parents eux-mêmes l'étaient : "Mes parents pratiquant le spiritisme, je me mis à chercher dans cet enseignement, je dévorai Allan Kardec, je suivis les conférences, j’assistai aux séances expérimentales de tous les médiums qu’on me signalait pour tâcher de me convaincre de l’au-delà ; j’allai aussi chez le Père, nous L’appelions encore Monsieur ANTOINE. Je fus frappé du recueillement et de la ferveur qui régnait dans son milieu. Je ne m’intéressais pas beaucoup aux communications, mais bien à la morale substantielle que le chef de groupe faisait aux assistants et non aux esprits, comme j’ai pu le comprendre dans la suite." (Profession de foi dans le premier numéro de l'Unitif).
    Selon Régis Dericquebourg, il aurait été guérit par le prophète-guérisseur d'une laryngite qui l'empêchait de travailler à son poste de professeur. Cet épisode est conté par Robert Vivier. Grâce à cet auteur, on en sait plus également :
    Quand M. Decroix rencontrait à Jemeppe des frères occupés au colportage de l'Enseignement, il se sentait toujours traversé d'une brûlante nostalgie. Il aurait tant voulu faire comme eux, vivre le bon combat. Mais il était pris par sa profession, et il avait charge de famille. Il devait nourrir sa femme et ses trois enfants... Il est vrai que sa femme elle aussi était professeur, et touchait un traitement. Qui sait, la famille aurait peut-être de quoi vivre, avec le traitement de la mère et la petite pension qu'il toucherait, lui, si pour des raisons de santé par exemple, il lui arrivait de quitter son poste à l'Athénée...
    Il se voyait par les chemins, par les villages, chargé... Il était éloquent : la parole naissait facilement de son coeur.
Robert Vivier, Délivrez-nous du mal, p.290

    Il était présent lors du premier procès, en 1900-01 : "Dans la salle au premier rang du public, s'étaient placés les adeptes : Debroux, Foccroule, Deregnaucourt, Hollange, Nihoul, et M. Delcroix, le professeur, avec son col blanc et sa jaquette noire, - tous les fidèles Vignerons (Pierre Dor manquait, - il avait abandonné Antoine pour suivre son propre chemin)." (Robert Vivier, p.266)
    Dans Pierre Debouxhtay, on lit : "Un de ces principaux disciples, F.Delcroix, déclara (en 1905) que son maître était "résolu à négliger les manifestations physiques et les médiumnités bruyantes, dont ailleurs on s'occupe un peu trop. Il aime mieux former les caractères". (p.115)(citation de la contribution de F. Delcroix dans la Revue spirite en décembre 1905, annonçant la sortie du premier Enseignement). La même année, il publie dans la Meuse un autre texte de soutien pour faire connaître le travail d'Antoine le Guérisseur. Il est critiqué par plusieurs délégués liégeois lors du Congrès spirite de 1906.
    Il assiste avec Henri Hollange au moins à un Comité fédéral du Congrès spirite liégeois au mois de mai 1905 encore (cf. Debouxhtay, p.117), justement pour expliquer l'absence de Louis Antoine. En juin, plus personnes des disciples d'Antoine n'assiste à la réunion du Comité fédéral. En juillet, ils envoient une lettre explicative, concernant le non versement de la cotisation. Pierre Debouxhtay émet l'hypothèse que Louis Antoine aura proposé de verser lui-même à la Fédération une somme forfaitaire, égale au total des cotisations qu'auraient dû verser ses disciples.
    Puis, d'après Pierre Debouxhtay (p.118), Fernand Delcroix aurait été à l'origine de la rupture d'avec les spirites en 1906. Mais l'auteur n'en dit pas plus. Dans une note de la page 124, il ajoute : "Ces paroles [c'est en volant les faits que depuis quatre ans notre frère Antoine, cédant à des scrupules mal fondés, ainsi qu'aux suggestions théosophiques de son entourage lettré a terni sa propre lumière et glissé hors du spiritisme] visent très probablement M. F.D., professeur d'Athénée, qui eut sur l'évolution intellectuelle d'Antoine une influence souvent signalée, moins grande pourtant qu'on ne le dit parfois. A entendre certains, Antoine n'aurait été qu'un instrument dans les mains de D., c'est exagérer le rôle de ce dernier. Nous en reparlerons au tome II en étudiant les sources de l'Antoinisme". Le tome II n'ayant jamais paru, nous ne savons pas ce que pensait profondément Debouxhtay. C'est un autre professeur spirite qui pensait l'influence de Delcroix sur Antoine très forte : le professeur Jules Dumoulin, qui avait comme pseudonyme Melchi Sédec.
    Robert Vivier écrit simplement à ce propos (p.300) : "Le frère Delcroix était dans le secret. Oui, Antoine méditait un grand changement."

    Il a beaucoup inspiré Robert Vivier (né en 1894) qui l'aurait eu comme professeur à l'Athénée royal de Liège ; Claudine Gothot-Mersch, dans son analyse des Editions Labor - Espace Nord, dit que la rencontre de Robert Vivier, en classe de troisième (Robert Vivier commence les Humanités à l'Athénée de Liège en 1905), avec le professeur Fernand Delcroix a été décisive pour l'intérêt de l'auteur pour l'antoinisme.
    Le premier chapitre (chapitre XI) de la troisième partie lui est presque entièrement consacré. A la fin, l'auteur le mets en face de doute concernant sa profession qu'il désire quitter pour être entièrement au service de la Révélation. Louis Antoine lui aurait répondu que l'école était son épreuve à supporter pour progresser (dans sa profession de foi, on lit "Quand j’ai obtenu mon diplôme j’avais bien quelques connaissances mais je manquais de sagesse pour guider les jeunes gens.")

    Il serait détaché pendant un temps, notamment à cause de son refus concernant la robe (selon Régis Dericquebourg). Dans sa profession de foi, il dit : "Je fus accueilli comme un frère dans ce milieu, mais n’étant pas digne d’y rester, je me décidai à fonder un groupe visant ce que je croyais être moral. Je m’associai avec un ami mais comme ses préférences allaient aux communications, le groupe manquant d’unité de direction ne tarda pas à décliner et tomba au bout d’un an."

    On apprend chez Debouxhtay que le frère Fernand Delcroix corrigeait le texte des séances de médiumnités du Groupe des Vignerons, puisque en 1905, le livre Enseignement est présenté par lui-même comme une "travail collectif des adeptes et de leur chef".
    Puis avec l'aide Mme Desart, il corrige le texte révélé par Louis Antoine à la tribune de Jemeppe entre 1906 et 1909 : "Je remarquai non sans surprise que venu pour instruire et protéger, j’étais plutôt instruit et protégé moi-même. Je le reconnus mieux encore dans le travail de la revue [...] Chaque fois que je voulais embellir le style, le Père me rappelait à la vérité et je puis dire que c’est sous sa direction que j’ai achevé mon éducation littéraire en passant de la théorie à la pratique. Mais ici encore je ne compris pas tout de suite, parce que l’intelligence est trop sensible aux apparences. Comme le Père n’est pas instruit, je croyais avoir un grand mérité et contribuer pour une bonne part dans l’œuvre dont je n’étais que le traducteur, le plus souvent infidèle".
        "Quelquefois, c'était grâce à une question qu'on lui posait, soit de bonne foi, soit dans le dessein de le mettre dans l'embarras. Il devait se concentrer, examiner, chercher la réponse. Ou bien encore, pendant la révision des notes, lorsqu'avec M.Delcroix et Mme Desart il reprenait le texte ébauché, que de défauts lui apparaissaient. D'autres part, comme il était difficile d'accorder le fluide de deux personnes instruites, souvent menées à leur insu par l'intelligence, et ce fluide de foi et de simplicité qui était le sien..." (Robert Vivier, p.308)

    En 1910, il est décrit dans le premier Conseil d'administration du Temple (Boffy, p.39) en deuxième position : M. Delcroix, Ferdinand, secrétaire, professeur, demeurant à Seraing-sur-Meuse, de nationalité belge. Il est alors chargé de rédiger les procès-verbaux et les pièces de la correspondance officielle et remplace le président, Florian Deregnaucourt, en cas d'absence. (il y a un certain doute qui persiste quant à son prénom : son père s'appelait Ferdinand, mais il semble que lui s'appelait bien Fernand).

    C'est lui qui a été chargé de lire les Dix Principes devant le cercueil avant la mise en route du cortège, puis il lut quelques mots, tirés de l'avant-propos de l'Enseignement, avant que le cercueil soit descendu dans la fosse commune (Vivier, p.353-54).

    Il est encore cité à la position de secrétaire du culte en 1922 (Debouxhtay, p.311), Narcisse Nihoul en est alors le président. Né à Lize-Seraing le 24 juin 1865, il exerça son poste de professeur jusqu'en octobre 1925, où il dut prendre un congé pour motif de santé. Il se désincarne le 11 février 1926. Il sera enterré selon le rite antoiniste.


    Le Père disait au frère Delcroix en faisant la Révélation, "il y a trois sortes d'intelligence :
- l'intelligence, vue de la matière, qui, dans sa forme supérieure, est celle des savants ;
- l'intelligence de domination, qui, dans sa forme supérieur, est celle des grands monarques ;
- enfin l'intelligence, lucidité de la conscience, qui est celle que nous devons acquérir en passant par les deux premières."
    extrait de Textes recopiés d'un document écrit prêté par le Frère Céleste LOBET

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