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antoinisme francais

TEMPLES - Architecture et adresses

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Temples antoinistes en Belgique


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En bleu clair, les temples servant à la solidarité de groupe
En violet, les temples en attente de desservant
En rouge, les temples vendus (à partir de 2000)

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Temples antoinistes en France et à Monaco


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Liste des Temples de France :

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Liste des Temples de France :

 

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Arbre de la Science de la Vue du Mal (twitter.com_culteantoinsite)

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Arbre de la Science de la Vue du Mal (twitter.com_culteantoinsite)

interprétation symbolique de l'Arbre de la Science de la Vue du Mal (Culte Antoiniste de France)

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Temples Antoinistes de France

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source : wikisource (Europe22)

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Dieux en marge (Le Petit Parisien, 22 fév. 1937 - Numéro 21909)

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Nos échos   -   A travers la vie
               Dieux en marge
    Un modeste religieux vient de mourir aux environs de Montréal. Un million de personnes, venues de toutes les régions du Canada et de plusieurs provinces des Etats-Unis, assistèrent, nous dit-on, à ses funérailles. Il s'appelait Frère André et opéra - dit-on également - de milliers de guérison. Les Canadiens ont demandé sa canonisation. Je ne m'aventurerai aucunement sur la parcelle du terrain miraculeux détenue désormais par le prêtre canadien. Je préfère déambuler sur une autre parcelle du-dit terrain, celle qui est occupée par le Père Antoine, dont plus de sept cent mille zélateurs et vingt-deux temples dans le monde (en France : à Paris, à Lyon, à Tours, à Vichy, à Caudry...) attestent la « divinité ». A proprement parler, Antoine, ancien ouvrier mineur, surnommé Antoine le Généreux, après avoir, lui aussi, accompli des milliers de guérisons, devint après sa mort, de par l'effusion de ses adorateurs, non point exactement dieu, mais « Successeur du Christ, second Révélateur, deuxième incarnation de l'Esprit Consolateur ». Le don de guérison et les prodigieuses conséquences de ce don poussèrent l'ex-mineur à rédiger un évangile, dont je possède un exemplaire primitif. J'en extrais ceci :
DIX PRINCIPES REVELES
EN PROSE
par
ANTOINE LE GENEREUX
DIEU PARLE :
PREMIER PRINCIPE
Si vous m'aimez,
Vous ne l'enseignerez à personne.
Puisque vous savez que je ne réside
Qu'au sein de l'homme.
Vous ne pouvez témoigner qu'il n'existe
Une suprême bonté
Alors que du prochain vous m'isolez

SIXIEME PRINCIPE
Quand vous voudrez connaître la cause
De vos souffrances
Que vous endurez toujours avec raison,
Vous la trouverez en l'incompatibilité
De l'intelligence avec la conscience.

    Il y a, vous dis-je, vingt-deux temples antoinistes...
    Quand le Père mourut, l'avis suivant fut affiché aur les murs de ses temples :
         « Frères,
    « Le conseil d'administration du culte antoiniste porte à votre connaissance que le Père vient de se désincarner... Avant de quitter son corps, Il a tenu à revoir une dernière fois ses adeptes pour leur dire que la Mère le remplacera dans sa mission... Mère montera à la tribune pour les opérations générales les quatre premiers jours de la semaine, à dix heures... »
    J'assistai à l'inauguration du temple antoiniste de Paris, rue Vergniaud, dans le XIIIe. Une foule énorme était là. Il y avait des malades et des gens qui marchaient avec des béquilles, comme à Lourdes. La Mère était venue. Elle monta dans une chaire, joignit les mains et pria en silence. Tandis qu'elle priait, je voyais la foule des fidèles ; les yeux étaient tendus vers elle avec une expression d'amour et de ferveur indicibles. Quand elle eut fini de prier, elle s'en alla. Elle n'avait pas dit un mot. La foule s'écoula. Des malades affirmèrent qu'ils étaient guéris. Un porteur de béquilles se redressa et envoya promener ses béquilles.
                André Arnyvelde

Le Petit Parisien 22 fév. 1937 (Numéro 21909)
source : gallica

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Germaine Lievens, antoinistes de Marly-le-Roi

Publié le par antoiniste

Illustration : Germaine Lievens en habit antoiniste avec sa fille Eve-Marie, dans leur jardin de la maison de la Rue de la Montagne à Marly-le-Roi
En médaillon : André Baillon à Marly-le-Roi (source : www.andrebaillon.net)

    Germaine Lievens était la compagne du grand et malheureux écrivain André Baillon. Pianiste de renom en Belgique et en France dans les années 20, elle est encensée par la critique, désignée, pour son interprétation de la Suite nocturne de Paul Gilson, par la revue bruxelloises L'Art Libre, comme "une de nos meilleurs pianistes" au "style parfait".
    C'est à elle que l'écrivain dédie la plupart de ses livres : En sabots (1922), Zonzon Pépette, fille de Londres (1923, en travaillant cet ouvrage, il s'identifie si bien à son héros, un criminel, que Germaine, victime à son tour d'une grave dépression, le quitte fin 1918), Un homme si simple (1925), Chalet 1 (1926), Le perce-oreille du Luxembourg (1928) et surtout Histoire d'une Marie, parut en 1921, qui s'inspire de Marie Vandenberghe, sa première épouse, une ancienne prostituée flamande, avec qui il essaya un ménage à trois avec Germaine (Germaine Levine dans le roman ; elle devient parfois "Claire" dans d'autres oeuvres semi-autobiographique de Baillon dont Un homme si simple).

    Dans son enfance orpheline, André Baillon fut à la charge de sa tante Louise (Mademoiselle Autorité), dévouée mais bigote et peu sensible. En 1882, il entre en pension chez les soeurs de Saint-Vincent-de-Paul à Ixelles. Il est ensuite confié aux Jésuites de Turnhout, puis à ceux d’Alost. Il termine ses études secondaires chez les Joséphites, à Louvain. De ses années, lui reste des sentences latines qu'il sème dans ses ouvrages et ses dédicaces à Germaine. Dans Histoire d'une Marie et En sabots, il se montre admiratif de la vie mystique et communautaire des frères Trappites ("Leur chant fait pénitence. Il ne pense pas à soi : il prie. A la fois très triste et très doux, il appelle le Maître et n'ose monter jusqu'à Lui. Un malheureux s'est égaré sous la terre, il appelle ; il voudrait qu'on l'entende ; il craint cependant qu'on l'entende." ; "Je ne serais pas ce que je suis, si, sachant comment vivent les Trappistes, je ne voulais vivre quelque peu comme les Trappistes." (En Sabots, 1923, p.203 & p.227) ; "Vous pensez : « Ces hommes qui font le mort pourrait être des hommes qui font la vie ».  [...] Le voyez-vous, Henry Boulant [André Baillon], la tête rasée, enfermé dans son manteau, mort parmi ces morts, simples parmi ces simples et humbles, oh ! beaucoup plus humbles que ces frères qui sont déjà si humbles !" (Histoire d'une Marie, Labor, 1997, p.210)").
    Il rencontre Germaine Lievens en 1912 (alors qu'il est marié avec Marie depuis 1902), "il espère trouver en elle une spiritualité que n’a pas son épouse" d'après Pie Tshibanda (http://users.skynet.be/pie.tshibanda/baillon.doc). :
    "La porte bâillait un peu... Oui.. c'était du Bach... ou peut-être du Beethoven, il ne savait pas au juste, mais en tout cas, quelque chose de beau, puisque celle qui en jouait était une grande artiste. Il écoutait comme on respire un bon parfum. Il regardait aussi. Ces cuivres, ces plâtres, il pendait là de ces objets qu'on aime à revoir parce qu'on ne les trouve pas chez les bourgeois. Au fond, ces deux grandes ailes : une Victoire. Autrefois, lui aussi, cette Victoire... Bast ! qu'était-il maintenant ?
    Il sonna. Il la regarda venir. Oh ! pas une Marie ! Drapée dans du rouge à grands plis, un nez découpé « Je veux », des yeux qui pensent, un air à l'appeler « Impéria » et aussi « la Madone » (Histoire d'une Marie, Labor, 1997, p.245).
    C'est avec elle qu'il vivait quand il fit un séjour psychiatrique à l'Hôpital de la Salpêtrière en 1923 (après une relation compliquée et ambiguë avec sa belle-fille, Eve-Marie, fille de Germaine, âgée de seize ans, il sombre moralement et reste interné trois mois : "Il sera parmi ses frères, « les pauvres et les humbles ».", Chalet 1, Cambourakis, 2009, p.175) et tenta plusieurs fois de se suicider et il y réussit : il meurt le 10 avril à l’hôpital de Saint-Germain-en-Laye, où Germaine Lievens l’a fait transporter.

    Dans une lettre de 1949 à Robert Hankart elle déclare : "Moi aussi j'ai des occupations auxquelles je ne puis me soustraire et je crois utile de vous en faire part pour une prochaine réunion. Je suis guérisseuse antoiniste et tous les lundis, je fais mon travail au temple de Paris. Je le fais aussi chez moi tous les 2e et 4ème dimanches du mois. Ce sont donc des jours où je ne puis recevoir personne d'autre que des malades... et je vous espère en excellente santé !". Elle continue également de proposer des leçons de pianos.
    A la page 324 de la biographie romancée d'André Baillon, on lit : "Dans le temple parisien du groupe, elle célèbre des messes et guérit des malades par imposition des mains. Elle ne se montre que vêtue d'un long habit et de voiles noirs. Au début des années cinquante, Germaine est persuadée que Baillon était le diable en personne; il n'aura pas trop de plusieurs vies pour expier ses crimes. Elle prie Robert Hankart de venir au plus vite la trouver et d'emporter jusqu'au dernier bout de papier qui a appartenu à Baillon." (Frans Denissen, André Baillon. Le Gigolo d’Irma Idéal, Bruxelles, Labor, Archives du futur, 2001).

    "Comme d'autres ont la religion de Dieu, elle a la religion de l'Art" (A.Baillon, Un homme si simple, Cambourakis, 2009, p.55). Mais cette religion ne lui a pas suffit après ses épreuves avec l'écrivain. Devenir guérisseuse antoiniste semble l'avoir sauvé de son "démon" :
   On lit une de ses lettres dans Chalet 1 :
    " Mon Dieu, je prends sur mes faibles épaules toutes les peines des Hommes.
    Je prends, Seigneur, sur mes faibles épaules, la peine des pauvres petits Enfants.
    Je prends, Seigneur, sur mes faibles épaules, la peine des pauvres petites Mamans.
    Je prends, Seigneur, sur mes faibles épaules, la peine des pauvres petits grands Artistes qui ne savent pas le mal qu'ils font.
    Je prends ces peines, parce que telle est ma Volonté, plus forte que la Vôtre, Seigneur, en son implacable Sérénité.
    Mon Dieu, je prends sur mes faibles épaules... " (Chalet 1, Cambourakis, 2009, p.175).

    On lit dans Un homme si simple :
    "Qu'ai-je fais de cette Claire [Germaine dans l'oeuvre] ?
    Elle se plaignait quelquefois :
    - Je suis morte.
    Je la blaguais :
    - Voyons ! Ces beaux yeux, ces belles joues, ces... Tu es une morte bien vivante.
    Et pourtant si ! Oh ! je ne l'ai pas tuée le premier. A l'âge qu'atteint maintenant sa fille, elle a aimé quelqu'un, un peintre [Henry de Groux avec qui elle conçoit Eve-Marie]." (idem, p.55)

    Frans Denissen écrit : "Si je me souviens bien, c'est même à cause de cet engouement religieux qu'elle a décidé de se débarasser de tout ce qui avait à voir avec Baillon, en contactant Robert Hankart. Et c'est donc indirectement à son antoinisme que nous devons le Fonds Hankart."
    C'est ainsi grâce à Germaine Lievens qu'on doit la constitution en 1956 du fonds André Baillon aux Archives et Musée de la Littérature de Bruxelles qui conserve entre autres les quelques 300 lettres d'amour entre André et Germaine entre 1913 et 1930.



    Germaine Lievens a 84 ans lorsqu'elle succombe des suites d'une chute dans son jardin à Saint-Germain-en-Laye, en 1964.
    Quand à Eve-Marie, elle semble bien avoir suivi le mysticisme de sa mère. Ses rêves artistiques, qui changeaient sans cesse, ne se sont jamais réalisés. A cinquante ans, elle habite toujours chez Germaine, elle travaille comme dactylo pour un bureau d'assurances parisien et chaque matin, avant de partir, elle demande à sa mère de lui tracer une croix sur le front.
Frans Denissen, André Baillon. Le Gigolo d’Irma Idéal, Bruxelles, Labor, Archives du futur, 2001, p.322

sources :
http://www.andrebaillon.net/
http://fr.wikipedia.org/wiki/André_Baillon
Merci à :
Maria-Chiara Gnocchi, auteure avec F. Denissen et E. Loobuyck de Bibliographie de et sur André Baillon 1898-2004 ;
Frans Denissen, auteur de André Baillon. Le Gigolo d’Irma Idéal et traducteur en néerlandais de huit des romans de Baillon ;
Eric Loobuyck, Président de Présence d'André Baillon asbl.

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Spiritisme - Origine historique de l'autel spirituel

Publié le par antoiniste

    L’autel spirituel est un élément syncrétique qui a été adopté par les santeros pendant les dernières décennies du XIXème siècle. Le spiritisme scientifique crée par Allan Kardec  a été complètement accepté, à cette époque, par les blancs cubains et leurs pratiques très largement diffusées sont devenues une espèce de jeu de salon.
    Ces pratiques étaient vues par les noirs chez les blancs et elles ont attiré profondément leur attention. Petit à petit les afro-américains les ont adoptées dans leurs rituels religieux. Le déclenchement de ce fait, fut peut-être, la disparition progressive, chez les adeptes de la santeria, d’une figure fondamentale dans la vénération des eguns ou défunts, les prêtres appelés egungunes, qui étaient consacrés au culte des morts. Leur fonction était de s’occuper des cérémonies funéraires et l’ultérieure attention qu’on doit offrir aux défunts. Ils possédaient tous les secrets de l’adoration à egun selon les traditions africaines mais ce sont très peu d’entre eux qui sont arrivés à Cuba et encore moins ceux qui ont appris le métier une fois sur l’île.
    On disait que la réalisation de ces cérémonies avait des conséquences néfastes car si celles-ci ne se faisaient pas correctement, l’officiant prenait des risques pour sa vie. Peut-être pour cela, seulement quelques santeros qui sont nés à Cuba ont appris le métier et dans une courte période de temps, les egungunes ont disparu complètement. L’absence de ces personnages a crée un grand vide dans le culte à egun dans la santeria et il a été plus facile d’assimiler les pratiques de ce qu’on appelait le spiritisme scientifique, qui était très à la mode en ce moment, parce qu’elles n’impliquaient aucun risque pour les personnes qui servaient de médium.
    A cette époque là, les afro-américains et leurs descendants se mélangeaient aux cubains blancs et beaucoup d’entre eux s’étaient rapprochés de la santeria de façon active. Ainsi les pratiques du spiritisme scientifique, mais pas sa doctrine, ont été assimilées par la santeria. L’adoption de l’autel spirituel, chez les afro-américains cubains, fut assez simple car beaucoup d’esclaves et leurs descendants avaient acquis l’ancienne habitude catholique de s’occuper de leurs défunts en mettant un verre d’eau et une bougie et donc, l’intégration de l’autel avec plusieurs verres d’eau n’a posé aucun problème. La diffusion de l’usage de l’autel et de la messe spirituelle a continué et aujourd’hui c’est devenu un élément rituel d’une grande signification.
    Le mot espagnol pour désigner l’autel était « bóveda espiritual » et il a été adopté parce qu’il y a longtemps  les morts étaient enterrés dans les cryptes des églises qui avaient un toit en forme de voûte, « bóveda » en espagnol.
    L’utilisation de l’eau dans des verres ou des coupes pour vénérer les défunts est une pratique qui fut récupérée par Allan Kardec au moment d’appliquer l’autel au spiritisme scientifique et qui fut aussi adoptée par d’autres courants spirituels. Elle est connue comme « donner à boire au défunt ».

source : http://www.santeria.fr/index.php/Origine-historique-de-lautel-spirituel/34/

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Henri Desmettre - Un Chrétien devant l'Antoinisme (1949)

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Henri Desmettre - Un Chrétien devant l'Antoinisme (1949)

Auteur :     Abbé Henri Desmettre
Titre :     Un chrétien devant l'Antoinisme
Editeurs :    Nos Quartiers, Lille, 1949

    Maurice Colinon nous dit que "l'abbé Henri Desmettre, qui a eu le rare mérite d'analyser la « foi » antoiniste dans une feuille à très large diffusion résume le phénomène en uns formule parfaitement juste : « L'Antoinisme croit au Père Antoine parce que le Père Antoine guérit. Mais le Père Antoine guérit parce qu'on croit en lui... » Et, poursuivant son raisonnement, il conclut : « Antoine a fait Dieu à son image. Voilà pourquoi le dieu des antoinistes, c'est le Père Antoine. » Syllogisme ? Rapprochement ironique ? Certes, non. C'est le raisonnement même des antoinistes qui prend ce haut relief, dès qu'on le résume à l'usage courant" (Faux prophètes et sectes d'aujourd'hui, p.116).
    Maurice Colinon rapporte encore que "l'abbé Desmettre note avec raison que « puisqu'il célèbrent, conformément à leur doctrine, la désincarnation du Père Antoine au lieu de célébrer l'Incarnation et la Résurrection du Christ, les antoinistes ne peuvent pas avoir de sacrements » (p.119-120).

    Le Père H.-Ch. Chéry s'est servi de ce tract pour écrire son Offensive des sectes en 1954. L'abbé Henri Desmettre est également l'auteur dans le même journal Nos Quartiers, de Lille (1949), de Un Chrétien devant les Témoins de Jéhovah et d'une volumineuse thèse de doctorat (non imprimée) sur Towianski et le messianisme polonais (Facultés Catholiques de Lille, 1947).

Henri Desmettre - Un Chrétien devant l'Antoinisme (1949)

 


Auteur :    P.H. Desmettre
Titre :     L'Antoinisme
Editeurs :    Chronique Sociale de France Cahiers 5 et 6, n°60, Novembre-Décembre 1952, pp.522-524

    Cette deuxième référence, du même auteur, est citée en bibliographie par A.G. Vicente. Il m'est impossible de dire si c'est le même texte qui a été réédité quelques années plus tard sous un autre titre.

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L'antoinisme, enfant perdu du spiritisme (Le Petit Journal, 22 mai 1927)

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L'« ANTOINISME »
enfant perdu du spiritisme
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Comment, des révélations d'une table tournante, naquit une véritable religion
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    Un dépêche du Petit Journal, relatait il y a quelque temps l'arrestation à Nivange (1), en Lorraine, d'un aubergiste Antoiniste-Guérisseur luxembourgeois, du nom de Nicolas Wagner, accusé d'exercice illégal de la médecine. Notre information ajoutait qu'une délégation d'Antoinistes du groupe d'Esch, était arrivée le lendemain même en automobile à Metz, pour demander instamment à M. Pagniez, juge d'instruction, la mise en liberté immédiate du guérisseur. « L'absence prolongée de Nicolas Wagner, dit le trésorier du groupe, risque de causer les plus grands malheurs. Plusieurs dizaines de malades, privés de ses soins, sont actuellement en danger de mort. » (2)
    Quel est donc cet Antoinisme qui, si ses vertus médicales se trouvent fort bousculées par les pouvoirs publics, inspire par contre une telle ferveur à ses adeptes ?
    C'est un véritable culte religieux, issu, par voie de ricochet, du spiritisme, et nourri d'un certain nombre de principe philosophique, assez singulièrement digérés. Il fut fondé, en 1906 (3), à Jemeppe-sur-Meuse, par un ancien ouvrier mineur, le « Père » Antoine. Depuis lors, des temples ont été ouverts à Paris et à Monaco. L'an dernier enfin, Mme Antoine, héritière de la toute puissance de son défunt époux, inaugurait en tête de quatre cents adeptes, le temple antoiniste d'Orange, en Provence.
    Antoine, vous ai-je dit, était ouvrier mineur à Jemeppe-sur-Meuse. La révélation lui vint un jour, à cinquante ans (4), à la suite de la mort de son fils, âgé de vingt ans. Une séance de spiritisme marqua cette date.
    - Ton fils est réincarné ! Il est établi pharmacien ! dit péremptoirement un pied de guéridon inspiré.
    En foi de quoi, fiers de cette élévation bourgeoise (5), le père et la mère Antoine fondèrent sans plus tarder une manière de bureau surnaturel des renseignements, véritable central téléphonique de l'au-delà, où les héritiers affligés venaient entendre la voix de leurs chers morts. Et l'affaire prospéra...
    Elle prospéra si bien que le Père Antoine résolut bientôt d'annexer au bureau de renseignements un cabinet « pour le soulagement de toutes les maladies, afflictions morales et physiques. »
    Une liqueur baptisée « Courre », qu'il vendait 5 francs le flacon (6), lui ayant valu condamnation pour exercice illégal de la médecine, Antoine remplaça sans hésiter par de l'eau (H 2 O :) qu'il couvrait de passes magnétiques. Puis, souvieux - c'est là, si l'on y réfléchit la marque des esprits supérieux - d'une simplification plus grande encore, il eut un trait de génie, il remplaça son eau par du papier... La santé, le bonheur, la vertu, la sagesse, dispensés comme de vulgaires timbres-poste, par retour du courrier, quel beau rêve !
    Naturellement, depuis belle lurette, le « Père » Antoine avait envoyé promener les tables tournantes et les évocations du spiritisme. Il traitait désormais avec une confiante familiarité de l'inconnaissable. Il standardisait l'au delà.
    Entre le guérisseur inspiré et l'apôtre, il n'y a guère plus de différence qu'un régiment, entre l'adjudant et d'adjudant-chef. En quelques mois, dans l'esprit de ses disciples, Antoine était promu ! Je n'essaierai pas, dans ce court article, de résumer sa doctrine. D'autant qu'elle est fort sibylline. Aux questions qui l'embarassaient, le bonhomme répondait, par exemple, sans hésiter : « Vous ne voyez que l'effet, cherchez la cause ! »
    Evidemment, avec des arguments de cette force-là...
    Toujours est-il que quand il mourut, le culte nouveau était magnifiquement prospère. Avec un bel esprit de famille, Mme Antoine, la « Bonne Mère », reprit le flambeau de ses mains. Et l'Antoinisme continue aujourd'hui, paraît-il, de faire « merveille »...
    En notre époque de machinisme et de science exacte, ne trouvez-vous pas cela tout à fait curieux ?   -   J. Lefebvre.

Le Petit Journal N°23502 du 22 mai 1927
source : Gallica

Notes :
(1) Il doit s'agir de Nilvange, petite commune française près de Thionville, à quelques kilomètres de Esch-sur-Alzette au Luxembourg.
(2) Mère n'a eut de cesse d'essayer que la guérison ne soit pas le fait du guérisseur par la foi au Père. Cependant, elle a eu beaucoup de mal à arriver à faire respecter cela des adeptes. De plus, si ce Nicolas Wagner a eu maille à partir avec la justice c'est qu'il devait utiliser des remèdes, ce que le Père avait abandonné lui-même. Cela aussi fut courant dans l'histoire de l'antoinisme du début.
(3) La source de cette article semble être Lucien Roure. Il dit "à partir de 1906, l'enseignement moral l'emporte de plus en plus". Mais le culte même a été fondé en 1910.
(4) Louis Antoine a 47 ans à la mort de son fils.
(5) Louis Antoine était déjà considéré comme bourgeois en rentrant de Varsovie, ayant pu construire plusieurs maisons ouvrières.
(6) Il s'agit de la liqueur Koene. On ne sait d'où les journalistes savent le prix que demandait Louis Antoine. Chez Debouxhtay, on lit : "dont le flacon de 125 gr. coûte dix francs" "et souvent Antoine lui-même en paie le montant pour les malades qui sont trop pauvres" (p.81).

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Dissidence du Frère Hanoul à Angleur en 1943 racontée par Pierre Debouxhtay (L'Antoinisme)

Publié le par antoiniste

    Dans ses dernières volontés, Antoine avait désigné sa femme pour le remplacer ; celle-ci est morte le 4 novembre 1940, agée de nonante ans (erreur de Pierre Debouxhtay, elle s'est désincarnée en fait le 3 novembre). Son successeur, le représentant du Père, est le chef de la religion antoiniste, il en a la direction religieuse et morale ; la gestion des affaires matérielles est confiée à un conseil d'administration. Le frère Nihoul a été choisi comme Représentant du Père ad intérim. Après la guerre, lorsque les communications seront pus faciles, les adeptes éliront, à la simple majorité, le chef du culte.
    Après la mort de la Mère Antoine, j'ai été étonné de voir enlever les images du Père et de la Mère dans les temples en Belgique où il ne reste plus que l'emblème, l'arbre de la science de la vue du mal. Si je suis bien renseigné, les temples français, moins iconophobes, ont maintenu les portraits des fondateurs. Dans mon livre (p.294), j'écrivais que la mort de la Mère pourrait être pour l'antoinisme une épreuve plus dangereuse que la désincarnation du fondateur lui-même. Ces prévisions se réaliseraient-elles ? Verrons-nous un iconoclasme antoinisme ?

Dissidence du Frère Hanoul à Angleur en 1943


    Ces pages ont été écrites au début de 1943. Jemeppe ayant modifié les règlements pour les temples et pour les desservants, le différend s'aggrava : Le 1er avril 1943, un groupe dissident, se proclamant fidèle à la véritable tradition antoiniste, ouvrait un temple à Angleur, rue de Tilff, 84. Dans ce temple, qui contient cent et dix places assises et où le portrait du Père Antoine surmonte la tribune, les offices sont célébrés en semaine et le dimanche, jour où la salle est d'ordinaire comble. Alors que tous les temples, sauf celui de Jemeppe, sont fermés le 25 juin, le temple d'Angleur est resté ouvert et on y a célébré la fête du Père.
Pierre Debouxhtay, L'Antoinisme, 1945, p.5 et p.27

    Le Moniteur belge signale qu'Émile Hanoul à Angleur comme désigné pour recevoir la Croix de prisonnier politique 1940-1945.

    Le frère Émile Hanoul décède en 1949. Il ne reste plus de traces actuellement de ce temple.

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