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antoinisme francais

le couple Jeannin, les antoinistes parisiens

Publié le par antoiniste

    Jacques Cécius, nous renseigne que le frère Jeannin, lequel aida au développement le Culte en France (avec quelques autres, notamment le frère Noël, premier desservant du temple Vergniaud, avec l'aide de Mlle Camus. Sœur Vittart suivra frère Noël, elle y était desservante en 1924), avait été amené sur une civière à Jemeppe par ses parents antoinistes, et la Mère Antoine l'avait guérit.

    Un article de La Nation belge nous apprend qu'il fut le premier desservant du Temple de Schaerbeek, en 1925-1926, avant de rejoindre le 2e temple de Paris construit en 1928.

    Dans chaque bibliothèque des temples français, on trouve une douzaine de classeurs dont les feuillets sont parfois reliés. Appelés les Tomes, ils sont mis à la disposition des adeptes costumés. Ces bulletins ont été rassemblés vers 1945 par trois adeptes : le couple Jeannin, qui a vécu auprès de la compagne de Louis Antoine, aidé par M. Lovinfosse. Ils rassemblent des pensées de Louis Antoine qui n'ont pas été reprises dans ses œuvres, mais ils contiennent surtout des lettre dictées par la 'Mère' ou des avis qu'elle a donnés à propos de certaines questions. C'est pour cela qu'on connaît ces textes sous le nom de "Pensées de Mère".
Régis Dericquebourg, Les Antoinistes (p.62)

    Le Frère Jeannin consacra le temple de Retinne, pour l'ASBL Les Disciples du Père et Mère Antoine. Ceci le 10 novembre 1968. Il était alors Desservant du temple de Paris, rue du Pré-Saint-Gervais. L'OPERATION dut être faites à plusieurs reprises pour permettre à tous les adeptes présents de pouvoir entrer et savourer le fluide éthéré. Plusieurs autocars français avaient fait le déplacement.

    Pour le Lundi de Pâques 1970, les photos de PERE et MERE ont été replacées au Temple de Jemeppe et le travail moral de Mère rétabli. A cette occasion une invitation signée par Sœur Ghislaine Dumont et Frère Lucien Miot conviait tous les adeptes Belges et Français à participer à L'Opération. Sœur Ghislaine Dumont était à la Grande Tribune et Sœur Jeannin à la Petite Tribune au Temple de Jemeppe (Frère Jeannin étant alors déjà retenu à Paris par l'épreuve). Il y eut deux Opérations, le Temple bondé à chaque fois. Cette date correspondait également au soixantième anniversaire de la première Opération Générale faite par le Père (Lundi de Pâques 1910).

    Le frère Albert Jeannin a été le Secrétaire Moral du Collège des Desservants de France jusqu'à sa désincarnation. Le titre de Représentant du Père en France n'existant pas à cette époque.

    Jacques Cécius renseigne sur sa désincarnation : "J'étais présent lors des funérailles du frère Jeanin (Janin?), qui fit énormément pour la pénétration du Culte en France. Je n'ai, bien entendu, pas compté les adeptes présents, mais il y en avait plusieurs centaines, voire un millier, dont de nombreux "costumés", ce y compris des enfants. Contrairement à l'habitude, la lecture des Dix Principes se fit au temple, avant le départ pour le cimetière de Baigneux-parisien. A l'époque temples belges et français s'étaient "réconciliés". La lecture au temple et au cimetière fut d'ailleurs faite par le frère Lucien Miot, qui avait été l'artisan de cette "réconciliation" et qui avait créé une revue, le "Journal d'informations morales"."

Article corrigé grâce aux commentaires de Frère Robert Pierrefeu, merci à lui.

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Benoît Narinx - L'évolution du Culte antoiniste en Belgique

Publié le par antoiniste

L'évolution du Culte antoiniste en Belgique

Benoît Narinx, Mémoire en vue de la maîtrise de sociologie. Faculté de droit, science économique et sociale. Université de Liège, 1987.

    Régis Dericquebourg le cite plusieurs fois, notamment dans le chapitre Profil sociologique. L'auteur évoque le fait que ce chercheur pense qu'il y a eut une planification des constructions des temples, le long du sillon industriel Haine-Sambre-Meuse-Vesdre.
   Globalement, dit Régis Dericquebourg, les temples correspondent à la présence d'une population modeste travaillant dans l'industrie. Je signale cependant que les adeptes ne sont pas tous forcément ouvrier, le profil d'origine des antoinistes est plus vaste et semble l'être de plus en plus.
    Régis Dericquebourg précise, qu'actuellement, dans les pays où il progresse, l'antoinisme s'étend par essaimage, à partir d'une salle de lecture.

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Mme Elskens, spirite, soeur de Montegnée, fidèle au travail de Mère

Publié le par antoiniste

Mme Elskens, spirite, soeur de Montegnée, fidèle au travail de Mère

Mathilde Elskens, née Maréchal (acte de naissance 14 mars 1879)

    Dans les statuts du culte antoiniste de 1922, on lit :

Mme Mathilde Maréchal, ménagère, née à Montegnée le treize mars mil huit cent septante-neuf, veuve de M. Emile-Jean-Joseph Elskens, demeurant à Montegnée.

Et sa fille :

Dame Marie-Catherine-Joséphine Elskens, ménagère, née à Montegnée le vingt-huit août mil huit cent nonante-six, épouse assistée et autorisée de M. Léon-Louis Daniel, comptable, né à Ans le trois juin mil huit cent quatre-vingt-sept, demeurant ensemble à Montegnée.

Mme Elskens, spirite, soeur de Montegnée, fidèle au travail de Mère

Marie Elskens (acte de naissance 28 août 1896)

Mathilde Elskens à Montegnée

 

Photo de Mathilde Elskens (issue des archives de Roland AE Collignon) qui conduit à Mère Antoine la mère de Frère Roland pour son baptême.

 

 Son époux, Emile Elskens, décède dans un accident sur son lieu de travail (il était houilleur) en 1913.

 

    Quand il rentra, il y avait quelqu'un à la maison : Mme Elskens. Il venait ainsi, parfois, des personnages du groupe spirite, même en dehors des jours de séances. Près du fourneau que chauffait le gaz venu de la terre, on se mit à parler des progrès du spiritisme dans la région. Le jeune Louis prit vivement part à la causerie. Il rappela qu'à Jemeppe même on avait déjà vu deux enterrements spirites, celui de Mme Piron et celui de la veuve Gony.
    - Oui, dit Antoine. Il y a quelque chose de changé dans le monde. Voyez comme nos vieux parents ont vécu toute leur vie. Ils prenaient leur livre de messe le dimanche matin, ils allaient à l'église, ils donnaient leur grand coup de chapeau à monsieur le curé, et ne pensaient pas plus loin. Sans doute, on ne peut pas dire qu'ils aient eu tort : ils ont vécu d'après leur foi, d'après leurs idées. Mais nous, puisque nous en connaissons plus qu'eux, nous avons aussi de plus grands devoirs.
Robert Vivier, Délivrez-nous du mal, p.181-82

    Pierre Debouxhtay (p.28) évoque les premiers enterrements spirites de la région :
    En janvier 1891 avait eu lieu à Tilleur le premier enterrement spirite ; la même année, le 28 avril, Jemeppe vit l'enterrement spirite de Mme Catherine-Charlotte Piron ; le 13 janvier 1892, celui de Mme veuve Gony ; le 25 avril 1893 celui du fils d'Antoine le Guérisseur. Ce fut l'Union spirite de Seraing qui procéda aux funérailles civiles du jeune Antoine. A cette époque la société spirite d'Antoine n'était donc pas encore constituée ou reconstituée. (En 1896, le groupe d'Antoine est en pleine activité ; en 1898, ce sera le drapeau des Vignerons qui précédera un convoi funèbre).

    Ce que Robert Vivier fait dire à Antoine ici est repris de l'Enseignement :
    Les êtres du premier échelon travaillent selon leur nature et ils sont dans la vérité, suivant leur degré d'évolution. Ceux qui occupent l'échelon suivant font déjà plus ou mieux ; mais s'ils croyaient pouvoir redire aux agissements des premiers, ils seraient dans l'erreur et permettraient à de plus élevés de leur faire également des observations (La Révélation, L'efficacité des lois morales, p.117).


    Régis Dericquebourg (p.27) évoque de façon obscure les déboires de soeur Elskens avec le Conseil général du culte :
    Les Antoinistes français manifestèrent leur sympathie à la soeur Elskens, adepte du 'Père' depuis 1897 qui fut expulsée par le 'Conseil général' du temple de Montegéne dont elle était la desservante en l'invitant plusieurs fois à visiter des temples français. Celle-ci souhaitait rester fidèle au travail de Mère et conserver les portraits dans le temple, à l'encontre de la décision du Conseil en 1940. On sait pourtant que certains temples en France voulurent également suivre le Frère Nihoul et la Belgique pour le retour du Temple sans portrait comme le voulait le Père.
    Le frère Robert nous apprend que Mme Elskens est chargée encore en 1966 de la consécration du temple de Mantes-la-Jolie en tant que délégué du Collège des Desservants au Nom du Père. Elle assura à la Grande Tribune les Opérations à l'intérieur et la dernière sur le seuil du Temple, assistée par Frère JEANNIN (Secrétaire Moral du Collège des Desservants de France, le titre de Représentant du Père ne sera porté en France qu'à partir de 1988) à la Petite Tribune. Il en sera de même pour Bordeaux (où toutes les Opérations eurent lieu à l'intérieur, l'autorisation de l'Opération sur le seuil n'ayant pas été donnée par le maire) et Roanne, où 7+1 Opérations ont été nécessaires.
    C'était une des premières adeptes du Père qui a construit avec son mari le Temple de Montegnée (consacré en 1919) et en fut la Desservante jusqu'à son renvoi parce qu'elle voulait respecter le Travail Moral de Mère.

    En 1934, Joseph Nihoul, 70 ans, comptable, habite la rue Mavis à Montegnée où se trouve le temple. Il est président du conseil d'administration du culte. Il écrit le règlement pour les temples, avec le frère L. Bormans (un Jacques Bosmans est témoin à la naissance de la fille Elskens). On imagine qu'il sera certainement responsable du temple de Montegnée, avec ou déjà sans sœur Elskens.
   En 1940, frère Nihoul devient le Premier Représentant du Père à la désincarnation de Mère. Et décide de "ramener le Culte au bon fluide du Père". Mme Elskens, comme on l'a vue, est resté fidèle au travail de mère ce qui lui valu son renvoi du Conseil d'administration vers 1940, car par là "elle s'écartait de l'Enseignement du Père", le culte étant revenu en Belgique à ce que le Père avait fait en son temps. Régis Dericquebourg parle de crise de succession 'à retardement' (p.29). Peut-être s'agissait-il d'un conflit plus ancien entre frère Joseph Nihoul et sœur Elskens ?
    Est-ce que la création de l'ASBL des Disciples du Père et Mère Antoine datant de 1965 découle de ce renvoi ? Possible. En tout cas, c'est le frère Albert Jeannin qui consacrera le temple de Retinne en 1968.

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Découverte du père antoine

Publié le par antoiniste

Une personne propose une découverte de l'antoinisme à Paris :

" Je vous propose dimanche 25/10/09 une sortie découverte spirituelle, au temple Antoiniste du 17eme arrondissement de Paris Ternes, attention cette découverte spirituelle consite à assisté à un office Antoiniste afin de comprendre l'essence de ce culte. Il n'y a pas de recrutement ni de propagande sur place, seul le Respect et l'Amour est présent dans ce partage spirituelle de la culture ! "

plus d'info sur ce site : http://paris.onvasortir.com/decouverte-du-pere-antoine-731291.html

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André Thérive, Sans âme (critique par René Jolivet)

Publié le par antoiniste

André Thérive, Sans âme (critique par René Jolivet)

Les lettres Françaises et Etrangères

par René JOLIVET

André THERIVE : Sans Ame

    Parmi les diverses formules du roman naturaliste qui, entre Emile Zola, et les Goncourt, peuvent trouver une place assez large, il semble qu'André Thérive en ait choisie une particulière dans laquelle, en quelques années, il s'est développé, fortifié, nourri et où il a pris ses grades jusqu'il la maîtrise totale de son talent. Cette place, pourtant, n'était pas facilement définissable avant la publication du dernier romande l'auteur des Souffrances perdues, Sans Ame, qui est en quelque sorte l'expression totale d'une pensée remarquablement pénétrante et éminemment créatrice.
    Bien qu'à aucun moment, depuis L'Expatrié, la première en date de ses oeuvres de romancier, André Thérive ne se soit cherché, n'ait avancé à tâtons, on subit en lisant la puissante et sobre évocation de la vie sentimentale des humbles héros de Sans Ame, une impression neuve. Sa personnalité que l'on voudrait définitive tant elle satisfait parce qu'elle offre d'original, s'est dégagée des influences qui la rendaient moins précise, en particulier de celle d'Huysmans dont la sensibilité assez voisine de celle d'André Thérive, se retrouve seulement dans la manière d'éclairer d'un jour triste et inquiétant les passions assez simples, en somme qui animent les personnages. Peut être sont-ce simplement ces décors de faubourgs sous la pluie, ces bars déserts, mal éclairés, emplis seulement de la voix crachotante d'un phonographe ; peut-être sont-ce ces hôtels lépreux où l'auteur cache les amours de ses héros ou ces misérables bâtisses dans lesquelles il réunit les adeptes de la religion Antoiniste, qui rappellent les émouvantes descriptions dès sinistres paysages de banlieue où le génie d'Huysmans savait éclore, quoiqu'il en soit, malgré cette similitude d'atmosphère, André Thérive n'en est pas moins un écrivain personnel. Son effort de romancier l'a porté comme, Pierre Benoit — le plus célèbre de sa génération — vers la recherche d'affabulations particulièrement nouvelles, ou comme Roland Dorgelés vers le drame d'action. Il se plaît à mettre en conflit dans un être des sentiments normaux, naturels et à observer, pour nous les transmettre les réactions qu'il note, non en psychologue froid, insensible, mais un peu aussi en poète qui sait s'attendrir et qui veut faire passer dans l'âme de ses lecteurs toute sa compassion et sa pitié envers les victimes de la vie.
    Ainsi, lorsque Julien Lepers, dit Verhaege, préparateur du Laboratoire de Physiologie des religions, dans une curieuse annexe du Collège de France, le héros de Sans Ame qui hésité entre deux femmes dont l'une, ouvrière d'usine est sa maîtresse, et l'autre une petite danseuse, malade, chétive, vient surprendre cette dernière dans les coulisses d'un grand Music-Hall, toute la sensibilité émue de l'auteur se concentre dans révocation de l'existence misérable des petits artistes qu'il décrit avec soin et qu'il devine à travers les multiples détails, touchants et si vrais, que son cruel regard d'observateur ne laisse pas échapper. Plus tard, la mort de cette pauvre Lydia dans une chambre d'hôtel, glacée, auprès du malheureux Lepers, fournit au romancier les pages les plus douloureusement fortes du livre. Il y a mis toute l'âpreté de son talent de réaliste, mais, en plus — et c'est en cela qu'il se rattache à la grande lignée des naturalistes — un lyrisme sourd, sans fausse éloquence, dont les vibrations atteignent directement le lecteur.
    Il serait curieux, tout en analysant les romans d'André Thérive d'examiner quelle importance a pris la forme chez un écrivain par excellence, critique et grammairien, successeur vraisemblablement d'Abel Hermant et dont les « Consultations grammaticales » des Nouvelles Littéraires sont lues chaque semaine par les « défenseurs et illustrateurs de la langue française » de notre époque. On arriverait sans doute à reprocher à l'auteur de tant d'ouvrages composés avec soin, une liberté d'expression trop grande dans le dialogue. Que les personnages s'expriment mal, comme ils l'eussent fait réellement dans la vie, qu'ils emploient un argot de bonne source, cela ne peut qu'ajouter de la vraisemblance au récit. Néanmoins, il est toujours convenable de choisir — puisqu'en somme l'art est dans le choix — et de ramener les propos réels, en leur conservant leur caractère propre, à une forme qui laisse à l'ensemble Une tenue toujours égale. André Thérive semble craindre au plus haut point la préciosité et cette crainte le pousse à l'excès contraire.
    Même en tenant compte de cette légère critique, il n'en reste pas moins que Sans Ame est une oeuvre de premier plan, poignante, riche de documents humains, une oeuvre de nuance et d'exaltation sincère. Elle est, parmi les plus puissantes que le lauréat du Grand-Prix Balzac nous a données, comme le Plus grand péché, les Souffrances perdues, le Voyage de M.Renan, celle qui, dans le cadre du roman moderne semble rattacher le mieux à celles des maîtres de la fin du XIXe siècle. Puisée dans ce fonds commun, la vie, elle en a toutes les qualités et tout le charme.

René JOLIVET.

Annales africaines. Revue hebdomadaire de l'Afrique du Nord
Alger, 15 décembre 1928
source : gallica

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Paris - Affaire Leclercq - Le Figaro - 20-08-1912 (Numéro 233)

Publié le par antoiniste

                      L’ANTOINISTE ÉTAIT FOU

    Le 20 juillet dernier, un bébé de quatre mois, Marie-Louise-Antoinette Leclerc, mourait dans état de maigreur effroyable. Le père, Joseph Leclerc, marchand de sacs, 4, rue de la Parcheminerie, interrogé par M. Melin, commissaire de police du quartier de la Sorbonne, déclara qu’il n’avait pas appelé un médecin parce qu’il était un fervent adepte d’Antoine le Guérisseur, un illuminé, mort récemment à Jemmapes-les-Liége, et dont la doctrine consistait à ne se fier uniquement qu’à l’intervention divine.
    – J’ai prié, dit-il, mais Dieu n’a pas voulu m’entendre. Il a pris ma petite Marie-Louise. Elle sera plus heureuse auprès de lui.
    Leclerc et sa maitresse Mathilde Brossard, dite Sautel, furent arrêtés.
    M. Kastler, juge d’instruction, ne put rien tirer de Leclerc, si ce n’est la continuelle affirmation de sa foi. Il commit M. le docteur Claude pour le faire examiner au point de vue mental.
    Mathilde Brossard fut remise en liberté, ayant prouvé qu’elle s’était rendue chez un médecin pour y faire soigner l’enfant d’une amie, mort précédemment, 8, rue Saint-Julien-le-Pauvre et que, si elle n’avait pas agi de la même façon pour sa fille, c’est que son ami l’en avait empêché. L’autopsie avait, en outre démontré, que l’enfant serait morte malgré l’intervention d’un médecin.
    M. le docteur Claude ayant conclu à l’irresponsabilité de Joseph Leclerc, M. Kastler a rendu une ordonnance de non-lieu en ce qui concerne Leclerc et sa maîtresse et ordonné l’internement de l’antoiniste.

Le Figaro, 20 août 1912

source : gallica

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André Thérive - Sans âme (résumé et critique du livre)

Publié le par antoiniste

    1934, Paris. Rive gauche. Julien Lepers... ou Julien Verhaege... Elève de l'Ecole de Hautes Etudes pour un professeur occupant une chaire au Collège de France. Il s'occupe du Laboratoire de Physiologie des religions, en dilettante. Son intérêt pour l'Antoinisme et les théories de son logeur ne mène au aucune considération sociologique. Il est plus intéressé par de nouvelles connaissances féminines. En cela, Lydia, et Lucette le contenteront... Mais quand on n'assume pas son nom, saura-t-on assumer son amour ? Ses amours ? Et assumera-t-il son nom et son milieu d'origine ? Peut-être ses conquêtes l'aideront à y voir clair, peut-être pas ?...


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Critique de Henriette Charasson dans La semaine littéraire (p.20) de La Femme de France, 03-04-1928
source : gallica

Un nouveau roman d'André THÉRIVE. — Sans Ame (Grasset).

SANS AME, oeuvre magnifique, n'est pas un roman gai ? Mais quel roman du spirituel Thérive — si taquin pourtant dans la vie privée, si caustique dans ses critiques ! — a jamais donné une impression de gaieté ? On n'y trouve même presque pas ce son, amusé par moments à force d'écoeurement, de son maître Huysmans, on y entend surtout l'écho de l'immense sanglot d'un peuple surmené, épuisé par ses plaisirs comme par ses souffrances, et dont la civilisation moderne semble avoir pris à tâche d'étouffer cette lumière — humaine pour les uns, divine pour les autres — qu'on appelait l'âme. Car pour le pauvre qui ne voit pas de but à la vie, comment supporter gaiement son oppressante laideur ? Avec quel prodigieux talent André Thérive a accumulé, dans cette sombre oeuvre inoubliable, les tableaux douloureux, les descriptions amères, les évocations sinistres.
    Au milieu de ces êtres qui ne savent même plus pourquoi ils respirent, Julien, — Julien Lepers, qui signe Verhaege ses gravures, — est un mal adapté, un désaxé qui ne connaît, quasi, pas plus son âme que ne le fait la triste plèbe au milieu de laquelle il se complaît. D'une famille bourgeoise, avec un oncle libre penseur et des parents morts tôt, il ne sait même pas s'il a été baptisé ; nul règlement dans sa vie, nul réel souci du bien et du mal, et s'il n'est pas méchant, c'est par instinct, ce n'est pas par volonté : et ces êtres-là font quelquefois plus de mal que bien des vrais méchants. Outre ce que lui rapporte son art, exercé souvent en amateur, Julien reçoit mille francs par mois d'un oncle industriel, et à peu près autant pour de vagues fonctions de « préparateur », obtenues par piston politique au Collège de France, dans un très fantaisiste « Laboratoire de Physiologie des religions », dont le maître a plus figure de faiseur que de convaincu. Comme il n'éprouve pas du tout « la vocation de l'intérieur » et se contente d'une sorte de taudis, Julien ne manque donc pas d'argent de poche pour s'amuser. Mais s'amuse-t-il ? Non, il essaie de se le faire croire, et quelles qu'en soient les conséquences, car « il aime mieux sentir en lui l'inquiétude que l'indifférence ». Il ne peut pas arriver à l'inconscience paisible, parce qu'il est trop curieux : des autres êtres, de soi aussi.
    Dans cet admirable roman où André Thérive s'est dépassé lui-même, plusieurs études s'entre-croisent, sans toutefois nuire à cette unité
d'action que constitue la psychologie de Julien. C'est d'abord la vie populaire, non celle qu'on trouve dans ces ménages d'ouvriers ordonnés,
réguliers où, comme dans tant de foyers de France, le travail et le sentiment de la famille, des responsabilités acceptées, règlent tout : c'est la vie populaire des milieux un peu gouapes (pas trop) des ouvrières plus ou moins en rupture d'usines, des ouvriers un peu trop amis des congés, sur le chemin des « affranchissements » dont Jean Galtier-Boissière, voici quatre ans, nous a si bien conté l'enchaînement... La vie aussi des coulisses de music-hall : et la
peinture vive, caustique, gouailleuse qu'en donne Thérive tient le coup à côté même des tableaux de Colette et offre un aspect nouveau de son talent : dialogues argotiques des danseuses, scènes de loges, et ce Grand-Actionnaire hollandais qui craint pour ses tapis neufs :

    Il courait lui-même après les fumeurs; il menaçait les mannequins ou les petites femmes du tableau d'adieu : insensible, il essuyait des vedettes les injures en français, en anglais, en argot; il saluait jusqu'à terre le moindre journaliste; il gardait son cigare au bec devant la femme du directeur.

    Une autre étude, où l'on retrouve le curieux d'hérésies du Plus grand Péché [autre livre de Thérive], c'est celle de cette étrange secte des Antoinistes, renouvelée de la Christian Science et comme avilie encore, démocratisée : là grince un peu le sourire huysmansien, car c'est dans de tels traits que le pessimiste qui se révèle immédiatement dans Thérive romancier condescend à montrer un peu d'humour et comme une sombre gaieté.
    Mais le relief principal du récit, c'est Julien Lepers qui nous le fournit, avec ses deux amoureuses qui sont cousines — Lucette qui a vingt-quatre ans, ex-cartonneuse, maintenant entretenue par un contremaître « dans le sucre », et Lydia, dix-sept ans, danseuse, qui travaille en perles chez elle, à l'hôtel, quand ça ne va pas fort. Lydia ne veut pas faire la noce ; seule au monde, elle a horreur des hommes qui lui courent après, c'est un petit être propre et vertueux, sans savoir pourquoi, car elle ne s'analyse pas ; elle aime son travail et ses bêtes. Une de ses camarades déclare d'elle : « Elle ne céderait
pas au pape, s'il ne lui plaisait pas. Et même s'il lui plaisait, j'en suis sûre, elle ne se le pardonnerait pas. » Là se trouve la clé de tout ce pauvre drame.
    Dans un petit cinéma de quartier, Julien a fait la connaissance de Lucette, Lucette qui a le Signe et qui par là le conquiert. Elle ne tarde pas à lâcher le contremaître pour lui ; auprès d'elle et de son frère, ancien champion sportif, du copain de celui-ci, un boulanger intellectuel et alcoolique, — un type digne de Dickens, — Julien s'encanaille. C'est qu'il ressent auprès de cette femme laide à la bouche abjecte « une ardeur triste que ne lui eût pas inspirée une femme plus belle, mais faite pour lui. » Il sait ce qu'elle est : pas sentimentale, dure et facile, violente, mal équilibrée, et peu séduisante ; chez lui, le dégoût alterne avec la passion aveugle, et de la douleur réside dans son ardeur. Il faudra que peu à peu il se rassasie d'elle, nourrissant de satiété ce dégoût obscur que certains hommes ont pour une femme trop connue, trop possédée, qui ne cache plus l'impureté, l'impudeur natives, à qui tout dire c'est trop, qui ne respecte plus en somme le secret de leur coeur, de leurs sens. Il faudra que peu à peu achève de se gâter ce bonheur a demi pourri, qui dès le premier jour recelait un vers et qui est le seul bonheur, en amour, que jusqu'ici les trente ans pervertis, ou tout au moins déséquilibrés, de Julien aient conçu et connu.
    Or, le premier jour que Lucette est venue chez Julien, elle s'est fait accompagner par sa cousine Lydia, la petite danseuse, ils l'ont reconduite à son hôtel, Julien sait donc où elle demeure. Cette enfant belle, mince, fine et presque pure ne parle pas aux sens faisandés de Julien, pourquoi se méfierait-il du sentiment qui le porte à chercher à la revoir ? et s'il n'en dit rien à Lucette, n'est-ce pas à cause de l'exécrable caractère de celle-ci ? Ce par quoi elle le touche profondément, c'est seulement par « l'expression d'une douceur naïve qui enchantait et pouvait consoler ». Julien n'avait jamais rencontré cela auprès des garces à qui son vice secret le condamnait. Comme il pensera souvent à cette enfant, comme il se plaira à l'aller revoir ! Et elle, si défiante, elle ne se défie pas trop de l'amant de sa cousine, parce qu'elle se sent très loyale et qu'il ne montre ni convoitise ni brutalité : au moindre indice, elle serait sur ses gardes. Aussi n'avoue-t-elle pas à Lucette les fréquentes visites de Julien. Il lui devient une chère habitude. Elle bavarde devant lui, lui révélant de jolies petites puérilités qui lui étaient inconnues et il admire qu'une vie artificielle ou instable laisse à un être tant de fraîcheur et de paix. Dans la complication d'un sentiment où, tour à tour, Lucette et Lydia lui apparaissent indispensables, il se sent lâche et bizarre et en jouit, sans repos.
    Quand Lydia retrouve du travail dans un music-hall, une jalousie le prend, à l'idée de ces gens qui verront « son corps et non pas la chose inconnue, l'âme peut-être, qui veillait dans cette chair fragile ».

    A cette heure il eût caressé un chien dans le ruisseau si ce chien avait su l'existence de Lydia.

    Et elle, elle sait qu'elle l'aime, mais elle sait aussi qu'elle a horreur de cette chose brutale qu'autour d'eux elle voit appeler l'amour. Et, un soir où il a été la contempler pour la première fois demi-nue sur la scène, où il la retrouve à la sortie du music-hall — parce qu'il montre sa tendresse, et qu'elle croit qu'il lui joue la
comédie pour la séduire, — la défense amère qu'elle lui oppose éteint sa naïveté, sa douceur, lui inspire précisément les pensées qu'elle voulait chasser.
    Il la possède, mouillée de larmes, et au matin elle le quitte durement en rappelant l'irrévocable adieu.
    Il faut vivre maintenant sans Lydia ; il n'a plus envie de Lucette ; il perd son emploi au Laboratoire, il n'arrive plus à placer ses gravures ; son oncle est mort, ruiné, ne lui laissant, tout comptes faits, qu'une douzaine de mille francs ; quelques mois lamentables passent et voilà qu'un jour, n'y tenant plus, ayant retrouvé la trace de Lydia, il apprend qu'elle a eu un accident dans son music-hall, elle n'a pas voulu aller à l'hôpital, on l'a portée dans son nouvel hôtel. Il y court aussitôt, dans le milieu de la nuit, on le laisse monter parce qu'on le prend pour le médecin...
    Ici, André Thérive a atteint à une hauteur où jamais encore nous ne l'avions vu monter, à une émotion contenue mais immense, profonde, dont j'avoue humblement que je ne le croyais pas capable. En lisant ces deux derniers chapitres de la plus sobre et déchirante beauté, on croit entendre de grands accords d'orgue, Thérive a réussi ce miracle de nous faire alors aimer son Julien, ce Julien bête, égoïste, brutal comme tous les hommes, mais bon aussi... comme un homme lorsqu'il aime vraiment.
    Dans cette misérable chambre d'hôtel, Julien trouve Lydia agonisante. De leur unique nuit il y a cinq mois, elle était enceinte ; sa chute a provoque un accident et la malheureuse enfant était seule. Elle qui jamais ne lui avait dit un mot de tendresse, lui demande de rester, lui crie : « Il n'y a eu que vous, je le jure ! » Et encore : « Allez, je ne vous en veux plus. »

    — Oui, oui, je vous pardonne. Vous savez pourquoi?
    Il fil signe que non.
    — Parce que je, parce que...
    Et tout bas, comme jadis, les lèvres faillirent articuler le mot d'aveu qui jamais entre eux ne devait sonner. Et une main se leva pour esquisser une caresse à l'homme coupable.
    Pour lui, il était affolé de cette révélation qui disait son indignité et sa honte. El il se cachait le visage devant ce visage qu'il eût vot lu ardemment regarder, aimer enfin à découvert.

    Ah ! Thérive, Thérive, nous ne vous savions pas aussi sentimental, et capable de soupirs comme ceux-là ! C'est dans Sans Ame que vous êtes poète, bien plus que dans vos vers. Cette scène de la mort de Lydia, comment la lire avec les yeux secs, tandis que l'enfant gémit : « Mourir, je veux bien, mais pas finir. » Et lui, tout bas, accroché à elle et qui la croit accrochée à lui, et qui la voit de tout près, à travers ses larmes (vous aviez donc enfin trouvé le don des
larmes, Julien Lepers ?).
 
    — On ne finit pas, vous savez. Il y a une âme.
    ... Pas finir ! disait la voix, et il comprit peu à peu que c'était une âme qui avait parlé, et qu'un sommeil plus profond l'avait saisie, l'avait enlevée dans ses bras.

    Et tout ce qui lui reste d'argent, Julien le donne pour les funérailles, pour la tombe de son unique bien-aimé. Il a pris une place dans le bureau de publicité d'un grand magasin, il sera maintenant un de ces misérables salariés assujettis qu'il dédaignait naguère, et il sent qu'il sera beau d'expier un peu, qui sait ? le crime d'avoir méconnu et perdu une âme ». Longtemps, il rêve au retour de l'enterrement, appuyé sur le parapet d'une voie de chemin de fer, versant des larmes si molles et si douces qu'une tendresse absurde y semblait vaincre le désespoir :

    Pourquoi les amours véritables ne se reconnaissent-ils pas sur terre ? Faut-il que la mort seule les libère de la honte et de l'impureté ? Il le croyait à ce moment, aidé par les pleurs. Jamais il ne s'était senti moins seul ; une présence universelle l'entourait, la conscience d'une souffrance humble et nécessaire, qui rachetait l'ignominie et l'aveuglement des gens heureux.

    Et la rêverie monte, monte jusqu'à n'être plus qu'une sorte d'admirable poème en prose baudelairien sur lequel finit le livre, dans une étonnante grandeur de forme et de pensée.

Henriette Charasson.

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Vital Coutin, desservant du temple en 1937

Publié le par antoiniste

    Le desservant du temple de Saint-Etienne en 1937, Vital Coutin, est l'auteur d'un écrit mystique à partir de la Révélation : Le maître de grande pyramide annoncé par le langage des pierres. Cent-cinquante trois clés de l'énigme, démonstration scientifique et morale des deux passages du sauveur de la race humaine (Éditeur : Paul Leymarie).
    Une version plus complète de 1940, intitulée Le Sauveur de la race humaine, Annoncé par la grande pyramide, les textes égyptiens et les Évangiles avec preuves à l'appui a été distribuée à certains desservants.
    Ce livre annonce le retour du Père, étant le deuxième messie pour l'année 1945, mêlant dans ces calculs divers livres saints, ainsi que des dates de la vie de Louis Antoine et de la propre vie de l'auteur (l'année de sa conversion à l'antoinisme, celle de son acquittement par le tribunal de Chambéry, celle de la publication de son livre, le chiffre 44, puisque le temple de Saint-Etienne était le 44e temple antoiniste).

    Ces deux écrits sont succinctement décrits par Régis Dericquebourg, dans Les Antoinistes, au chapitre Vers un retour du Père ? (p.52-56) montrant l'importance que cette idée a pu avoir sur une partie des adeptes.

    Signalons encore qu'un certain Vital est l'auteur de Connaître ce n'est pas savoir, dans l'Unitif n°7, p.11-14. Il s'y décrit comme aimant les lettres et ayant étudié les différents philosophies et morales avant de rencontrer le Père.

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Etablissement d'un groupe à Liège

Publié le par antoiniste

NOUS DEVONS TOUJOURS
RESPECTER NOTRE
NATUREL

    Mon Père, je suis un peu contrariée depuis quelque temps, peut-être ne suis-je pas arrivée à saisir le vrai sens de l'Enseignement, je dois le croire puisque en analysant la manière d'agir de certains adeptes, je vois le mal en eux alors que Vous enseignez qu'il n'existe pas ! J'ai même été très étonnée certain dimanche que j'assistais à la lecture, car après la réunion une dame s'est levée et a lu une explication dictée par Vous relativement à une question qui m'avait paru bien grave lorsqu'on m'en avait parlé ; on disait, et avec raison me semblait-il, que certains adeptes agissaient tout à fait contrairement à votre Enseignement et cette dame a lu qu'ils faisait le bien, que ceux-là seuls en souffriraient qui y verraient le mal. Je croyais que cette chose allait se terminer ainsi et j'y applaudissais intérieurement. Mais je me trompais, car ce n'était pas tout et il me semble aujourd'hui qu'au lieu de ramener les brebis au bercail en disant qu'elles ont fait le bien, on les a égarées davantage puisque, depuis dimanche dernier, elles sont établi un groupe à Liège. Jusque là, rien de répréhensible, direz-Vous, mais ce qui démontre qu'elles ne sont pas réunies dans une pensée qui découle de l'Enseignement et en même temps de la Vérité, c'est qu'elles font leur réunion à la même heure qu'ici, c'est-à-dire à dix heures. Père, comment concilier l'Enseignement avec la manière de faire de ces personnes ? Je crois bien difficile de démontrer qu'il y a là un bien vu qu'elles ne font que tenter les adeptes à se diviser et que Vous nous avez révélé l'Unité de l'ensemble.
    Père, je Vous serais bien reconnaissante de m'éclairer et je crois que Vous éclaireriez aussi beaucoup de vis adeptes qui peuvent comme moi s'arrêter à ce point et l'interpréter mal.

    Le Père. - Lorsque nos intentions sont de travailler à notre progrès et que nous faisons effort pour surmonter la vue du mal, ne nous trompons-nous pas encore en ne voulant plus viser en tout que le bien ? Car celui qui a la vue du mal, puisqu'ils sont corrélatifs, l'un ne peut exister sans l'autre. C'est en agissant naturellement, avec la seule intention de nous améliorer, que nous parviendrons à surmonter cette vue ; l'idée de nous désintéresser suffit pour arriver à notre but. J'ai révélé que nous sommes dupés par notre intelligence qui nous montre le bien dans le mal et le mal dans le bien, qu'elle est la vue de notre imperfection. Dans celle-ci tout nous apparaît contrairement à sa réalité, notre intelligence qui n'est sensible qu'à la matière nous fait effectuer nos actes en vue du bien qui la satisfait. Si nou¨s étions plus avancés moralement, nous comprendrions l'erreur que nous commettons souvent en agissant par son intermédiaire ; le temps se charge par notre progrès de nous faire tout apprécier en réalité. Mais le monde est encore loin de comprendre cette réalité, voilà pourquoi nous disons que sans épreuve il n'est point d'avancement. C'est par l'épreuve qu'il doit arriver à surmonter cette fausse vue de l'intelligence. Dans l'incarnation où nous nous sommes plongés, nous ne nous basons que sur nos sens, ignorant que ce sont eux qui nous égarent puisqu'ils ne sont que les attributs de notre intelligence. N'avons-nous pas révélé que celle-ci est opposée à la conscience, qu'elle n'est que le siège de notre imperfection ? Nous nous la sommes développée parce que nous avons cru qu'elle nous maintenait sur le chemin de la vérité, aujourd'hui que nous sommes mieux à même d'apprécier le but de la vie, nous devons nous rendre compte de la réalité de toutes choses. Quiconque cherche à résoudre le problème de l'existence, s'il désire savoir où il va, doit chercher d'où il vient, il doit connaître de quelle façon nous nous sommes incarnés : toute solution est là. Quand nous comprendrons que notre intelligence ne nous sert que pour nous diriger matériellement, autrement dit dans l'imperfection, nous saurons aussi que ce n'est pas elle qui pourrait nous en extraire, que si elle nous y plonge, nous devons arriver à la surmonter pour atteindre au vrai bonheur. Mais aussi longtemps que nous nous ignorerons, nous ne ferons qu'obéir à cette faculté et à l'amour qui en résulte. Voilà où nous faisons erreur, nous confondons l'amour divin avec le nôtre, auquel il est incompatible, c'est pourquoi je répète souvent que nous devons apprendre à nous connaître, et nous ne le pourrions qu'en agissant naturellement.
    Mais si nous faisons le bien tel que notre amour nous le montre nous serons toujours opposés à celui de Dieu. J'ai enseigné que pour réaliser une chose nous devons remonter à sa cause, en procédant ainsi nous saurons si ce bien que nous commande notre amour est réel ou faux. S'il est imparfait, sa vue ne peut l'être moins, car ce n'est qu'elle qui nous fait repousser le véritable. La raison en est bien simple : n'ai-je pas dit que notre imperfection ne sait le supporter?  Elle ne nous permet pas d'y obéir puisqu'elle en est l'opposé.
    Je m'aperçois que je vous entretiens de chose que vous savez car je les ai déjà enseignées et maintes fois répétées. Si pour tout ce qui arrive je vous renvoie à l'Enseignement, c'est que toute explication s'y trouve. Mais on peut se tromper en l'interprétant. Vous ai-je jamais enseigné que vous devez faire le bien ? au contraire, je suis allé jusqu'à vous dire de faire le mal et que vous deviez chercher plutôt à ne plus aimer. Mon Enseignement n'étant pas plus basé sur le bien que sur le mal, puisque l'un n'est pas plus réel que l'autre, je crois qu'on aurait tort de se plaindre à moi et de dire que certains adeptes agissent contrairement à ce qu'il proclame. Ne visons-nous pas ces personnes avec la vue du mal ? Vous oubliez sans doute que j'ai enseigné que nous devons toujours agir naturellement, voilà de quel façon vous devez me comprendre quand je vous dis : faites le mal alors que je démontre qu'il n'existe pas. Si nous interprétons les choses erronément par notre fausse vue, ce mal que nous voyons dans certains adeptes n'est-il pas le bien véritable ? mais si nous nous basons sur celui que nous montre notre amour imparfait, nous verrons tout contrairement. N'ai-je pas révélé que par notre intelligence nous prenons les défauts des autres pour des réalités et leurs qualités pour des défauts ? Tâchons de nous pénétrer de l'Enseignement, nous ne verrons plus le bien quand nous ne verrons plus le mal, parce que sachant que nous devons agir par notre naturel, nous comprendrons qu'un autre doit le faire également, ainsi il ne nous trompera pas et il ne permettra pas davantage que nous le trompions nous-mêmes. Mais si nous exigeons qu'il effectue ses actes de façon à nous satisfaire, par le moi apparent, ne serons-nous pas dupé ? n'est-ce pas là qu'il nous tromperait en voulant montrer ce qu'il n'est pas ? Ne devrions-nous pas être autant réjouis des actes de ces personnes qu'ils ne peuvent nous susciter le moindre doute puisqu'elles se basent sur le naturel ? ne devrions-nous pas craindre plutôt de les voir agir autrement ? Votre question fait supposer que nous ignorez l'Enseignement que vous voulez proclamer, car vous l'interprétez bien contrairement. N'ai-je pas dit dans la lecture que cette dame a faite au temple : n'en souffrira que celui qui y verra le mal ? Mais si vous ne vous en rapportez qu'aux effets, vous méconnaissez leur cause et, je le répète, c'est à celle-ci que nous devons toujours remonter pour nous rentre compte de la réalité.
    Vous me parlez de l'Unité de l'ensemble, disant que ces adeptes en sortent plutôt que de s'y maintenir, puisqu'ils se divisent et tenteraient les autres à le faire également. Mais comment interprétez-vous cette unité ? car c'est là, je crois, que vous vous trompez. Vous entendez par elle que tous les adeptes devraient s'unir et ne faire qu'un groupe, que tous devraient revêtir la robe et qu'ainsi, toute distinction disparaissant, tous seraient dans cette unité. C'est là que vous faites erreur, car si votre vue ne se porte que sur l'effet, vous serez dans celui-ci réunis mais d'autant plus divisés à la cause ; la manière d'agir de ces adeptes doit vous prouver qu'ils sont dans l'unité, car c'est bien au sein de ce que vous envisagez comme telle que gît l'imperfection, puisque tous ceux qui y participeraient en vue de montrer qu'ils font le bien, ne seraient basés que sur l'apparence, ce serait la véritable imperfection tandis que, je le répète, si même vous êtes divisés à l'effet en agissant naturellement, vous ne le serez pas à la cause. Voilà de quelle façon nous arriverons à l'unité de l'ensemble ; celui qui suit son naturel effectue ses actes instinctivement, il ne voit pas le bien parce qu'il ne voit pas le mal. Nous sommes encore loin d'apprécier cette question que nous devons pour être heureux agir naturellement. Arrivés là, on sait que ses semblables procèdent de la même façon et on a d'autant plus de confiance en eux qu'on pourrait en douter s'ils faisaient autrement. Celui qui marchera naturellement ne pourra étonner que ceux qui se basent sur le bien tel que nous le voyons, qui le critiqueront et le blâmeront parce qu'il leur semblera agir contre la raison tandis que ce sera le contraire. Ah ! si nous respectons l'Enseignement, nous devons nous attendre à recevoir parfois de grandes observations de la part de celui qui dit qu'il faut faire le bien car le naturel froissera souvent puisque ce bien n'est saisi qu'en vue de l'intelligence qui ne sait supporter la réalité. Les personnes qui ont établi un nouveau groupe et y font des réunions pour la lecture de l'Enseignement, témoignent qu'elles ont l'intention de la propager ; si elles ne voient pas plus de mal dans les adeptes de groupe de Jemeppe que ceux-ci ne doivent le voir en elles, elles seront toujours ainsi dans la raison, sur laquelle j'ai appuyé cet Enseignement, elles ne font que donner plus d'extension à notre libre arbitre, de cette façon chacun pourra agir à sa guise tandis que s'il n'y avait qu'un seul groupe, on ne serait pas libre puisque pour entendre l'Enseignement, on ne pourrait se dispenser d'en faire partie.
    Voilà, mes enfants, ce que je puis enseigner à ce propos. Si vos intentions sont de respecter ce que je vous ai révélé, agissez comme bon vous semble, sans vous préoccuper de votre semblable, qui fera de même et ainsi vous pourrez dire que vous appartenez à l'Unité de l'ensemble. Les plus élevés qui ne verront en aucune façon le mal en ceux qui sont plus arriérés, leur montreront l'exemple et ceux-ci seront d'autant plus dévoués et courageux pour s'améliorer parce qu'ils ne seront plus entourés de mauvais fluides que l'on se prodigue réciproquement par la vue du mal. C'est ainsi que vous vous entr'aiderez à votre insu, vous apprécierez l'efficacité de l'épreuve, vous comprendrez combien elle nous est indispensable pour atteindre à notre but. L'interprétant en réalité, vous savez qu'on n'en souffre plus, car si actuellement elle vous est encore douloureuse, c'est parce que vous la dénaturez par la vue du mal, celle qui vous montre le bien dans les actes que vous accomplissez et qui vous fait exiger que votre semblable, pour vous satisfaire, agisse de la même façon. Si nos intentions sont de travailler à devenir plus heureux, appuyons-nous sur cet Enseignement, il est la lumière qui nous éclaire sur tous les obstacles qui nous empêchent d'atteindre à l'amour vrai.

L'Unitif, numéro 9 et 10 et témoignage réuni dans
Le Développement de l'Enseignement du Père
, p.160

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Les Disciples du Père et Mère Antoine (ASBL)

Publié le par antoiniste

Le Conseil d'Administration de Jemeppe, sous la direction du frère Joseph Nihoul, en tant que Premier Représentant du Père, le 4 novembre 1940 ramène le Culte à la simplicité de formes, laissée par le Père.
A partir de là, des offices et lectures avait lieu dans la maison d'un adepte. Durant des années, un tronc fut installé, destiné à recevoir les oboles de ceux qui désiraient qu'un Temple soit construit. Cela fut réalisé en 1968. Le frère Jeannin, de Paris, le consacra le 10 novembre.
Il ferait encore l'objet d'un voyage moral de la part des temples français.

Les desservants furent dernièrement :
soeur Maria Versteylen (jusqu'en 2000),
frère José Herman (jusqu'en 2007)
soeur Arlette Weerts (encore actuellement, elle fut secrétaire du Conseil d'Administration en 2002)

Les adeptes viennent d'un peu partout en Belgique, même des communes abritant un temple, suivant la direction de Jemeppe (Herstal, Liège, Vottem...)

Art.4 : L'association a pour but d'entretenir et de promouvoir en tous lieux et spécialement en Belgique et en France, les enseignements religieux du Père Antoine, désincarné le vingt-cinq juin mil neuf cent douze, et de sa seule héritière spirituelle, la Mère Antoine, désincarnée le trois novembre mil neuf cent quarante, tels qu'ils furent authentiquement établis par eux durant leur incarnation terrestre, de propager en conséquence de la façon la plus fidèle la pratique du culte antoiniste qu'ils ont établie, d'administrer les temples et les biens temporels qui seront réservés, acquis ou légués à cet effet, de perpétuer l'oeuvre du Père et de la Mère Antoine, telle qu'elle leur fut léguée en héritage.
    L'association se propose  de réaliser ses buts spirituels, moraux, sociaux et constructifs par l'ouverture de salles de lecture, la construction de temples, l'édition de publications continuant celles des fondateurs de l'Antoinisme, l'organisation du travail moral dans le cadre défini par la Mère Antoine.
    Elle peut, en vue de la réalisation de son but social, acquérir, louer, vendre, échanger tous biens meubles et immeubles, nécessaires ou utiles à cette fin.
    La propagation de la religion Antoiniste est faite sous la direction spirituelle du Représentant du Père, conseiller moral et religieux de l'association, formateur et organisateur du collège des desservants du culte antoiniste, dont il assume la seule et entière responsabilité.
    L'association peut accomplir tous les actes se rapportant directement ou indirectement, en tout en en partie, à son objet, ou pouvant en amener le développement ou en facilité la réalisation.
Art.6 : Le nombre des associés est illimité, sans pouvoir cependant être inférieur à trois.
Art.9 : [...] Les membres ne sont astreints au paiement d'aucune cotisation.

    Il y a 53 articles, ils sont donc beaucoup plus exhaustifs que les statuts de Jemeppe (au nombre de 13 pour les derniers statuts de l'établissement d’utilité publique « Culte antoiniste », modifiés en 2001).
    Notons que le desservant du temple de Retinne ne fait pas partie du collège des desservants français, même s'il a son soutient. Le siège de l'association est donc au temple, 4621 Fléron (Retinne), rue de la Briqueterie 3.

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