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paris xixe

Paris XIXe - rue du Pré Saint-Gervais (1928)

Publié le par antoiniste

Paris - rue du Pré Saint-Gervais (1928)

Adresse : 49, rue du Pré-Saint-Gervais - 75019 Paris



Style : Art Déco

Panneau : Lecture de l'Enseignement du Père, le dimanche à 10 heures et tous les jours à 19 heures, excepté le samedi. Opération au nom du Père, les cinq premiers jours de la semaine à 10 heures. Le temple est ouvert du matin au soir aux personnes souffrantes. Tout le monde est reçu gratuitement

Temple avec photos

Date de consécration (par Mère) : 22 juillet 1928

Anecdote : c'est le deuxième temple de Paris. Robert Vivier donne le nombre de 5000 pèlerins assistant à la consécration du temple (en donnant cependant la date du 26 juin 1924). Il possède une galerie interne pour le public.
L'année suivante de la consécration, Mère fit placer sa photo à la tribune, à droite de celle du Père. On sait par une carte postale et un article de journal que sœur Marguerite Lévy y faisait du service. Je ne sais pas si elle en fut desservante.
C'était le Siège social du Culte Antoiniste pour la France, qui est maintenant transféré au temple du Passage Roux.

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Jacques Hillairet - Dictionnaire historique des rues de Paris (Supplément, p.108, 1972)

Publié le par antoiniste

Jacques Hillairet - Dictionnaire historique des rues de Paris (Supplément, p.108, 1972)

Pré-Saint-Gervais (rue du)

    Ajouter : No 49. – Temple antoiniste. L'antoinisme tient son nom de l'ouvrier belge Louis Antoine, né à Mont-Crotteux en 1846, « désincarné » le 25 juin 1912. Catholique jusqu'à 42 ans, il devint ensuite spirite et cessa ses expériences pour guérir les malades ; on l'appela le Père et sa femme et collaboratrice la Mère. A ses yeux, le malade n'existe qu'en fonction des plaies de l'âme. A l'occasion des grandes fêtes, le 25 juin, anniversaire de la désincarnation du Père, et le 15 août, anniversaire de la consécration du premier temple, le temple, qui peut contenir au plus 300 personnes, est plein.

Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris (Supplément, p.108, 1972)

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J'ai vu ce miracle (Ici Paris, 20 novembre 1950)

Publié le par antoiniste

J'ai vu ce miracle (Ici Paris, 20 novembre 1950)

J'ai vu ce miracle :
un enfant inerte, porté par son père dans le temple antoiniste (Saint-Gervais) et qui a été guéri par la prière des siens

Apporter aux malades l'espoir et vaincre la maladie, apprendre à conserver sa santé morale et, par voie de conséquence, sa santé physique, n'est-ce pas le souhait de chacun ? Le culte antoiniste se propose de l'exaucer. C'est une œuvre morale basée sur la foi et le désintéressement, partie de Belgique le 15 août 1910. Le gouvernement belge l'a reconnue comme fondation d'« utilité publique » par un décret royal daté du 3 octobre 1922.

    En France, il se développe parallèlement aux autres mouvements religieux auxquels il est assimilé. Un temple existe à Paris, d'autres en province. Celui de Rouen vient d'être consacré.
    Le culte laisse toute liberté à chacun ; on y vient quand on en a le désir, soit pour obtenir une grâce, soit pour s'instruire de la morale et écouter l'enseignement laissé par le Père Antoine.
    Tout se fait par la prière, c'est une œuvre de dévouement gratuit.
    « Quand la prière n'est pas payée, elle est entendue et elle porte ses fruits » a écrit le Père Antoine.
    Celui qui pratique le culte antoiniste, y va seulement pour trouver le chemin qui l'aidera à sortir de ses épreuves tout en gardant sa religion, son mode de vie, ses habitudes. Le but des adeptes n'est pas de convertir, mais simplement de consoler, de « guérir » par la foi.

    Il y a actuellement 48 temples antoinistes entretenus et 140 salles de lecture, embryons de futurs temples. Le 49e temple est en construction à Bernay.
    J'ai vu à Rouen, lors de la consécration d'un temple, les fidèles accourus de tous les coins de France, de Belgique, du Luxembourg, de Hollande, Suisse. La foule était animée d'une ferveur profonde. Nombreuses sont les villes, même hors d'Europe, qui réclament leur lieu de prière. Au Brésil, Rio-de-Janeiro demande un temple depuis 1939 !
    Le Père Antoine était un mineur qui, pendant plus de 22 ans, s'est consacré à l'humanité souffrante, guérissant les malades, prodiguant à des milliers d'affligés consolation et soulagement.

L'âme,
siège de la santé

    Tous sont d'un désintéressement absolu. La vie des 3.000 desservants et desservantes est un modèle d'énergie, si l'on songe que tous, sans exception, doivent gagner leur vie en dehors du culte.
    Au temple du Pré-Saint-Gervais, j'ai pris place au milieu des nombreux fidèles qui, chaque jour, viennent se recueillir, attendant dans la prière et la méditation d'être reçus par le desservant-guérisseur qui élèvera vers Dieu pour obtenir leur guérison.
    – Quelle grâce demandez-vous au Père ? vous demande-t-on.
    Pour une guérison il vous est répondu :
     N'oubliez pas que c'est Dieu, le grand docteur, a dit le Père Antoine. Il ne condamne pas, mais il démontre ainsi qu'aucun n'a le droit de prononcer d'arrêt quelle que soit la gravité de la maladie.
    Au sujet des épreuves en général, on répond :
    – Ne plus douter, c'est être convaincu que tout arrive par Dieu, que les difficultés sont nécessaires au bonheur, qu'elles constituent des épreuves dont on est seul la cause. Il est deux principes dont l'homme de progrès doit se pénétrer : le premier est que le mal n'existe pas. Le second, qu'il ne peut souffrir à cause d'autrui. L'unique source de bonheur est l'amour.

Histoire d'une famille

    Une desservante, Mme M. P., qui porte la robe et qui assume plusieurs fois par semaine un travail à ce temple, 49, rue du Pré-Saint-Gervais, est une ancienne malade abandonnée par le corps médical. Cette jeune femme, dont le visage a la sérénité des saintes, m'explique très modestement :
     Il y a cinq ans, je suis tombée subitement très grièvement malade. Un matin, je ne pouvais plus remuer un bras, quelques heures après, je tombais brusquement par terre. Je suis entrée à l'hôpital où l'on diagnostiqua une sclérose en plaques. C'est un mal terrible qui ne pardonne pas. Après deux années d'hospitalisation, j'étais condamnée... et ramenée dans mon foyer.
    » Mon mari rencontre chez un de nos amis, une personne qui avait été guérie chez les antoinistes. C'était la première fois que nous entendions parler de ce culte. Cette personne lui donne l'adresse du temple, il était quatre heures, à cinq heures, mon mari était au Pré-Saint-Gervais pour demander ma guérison. Tous ces petits détails sont tellement présents à ma mémoire que je les revis encore aujourd'hui comme si c'était hier... 
    » Il a été reçu par le desservant de ce temple. Ils ont prié ensemble.
    « –  Votre femme n'aura plus de crises, lui a-t-il dit, qu'elle vienne assister à l'opération le matin à 10 heures.
    « – Mais elle est entièrement paralysée, lui répond mon mari, elle ne peut quitter son lit...!
    « Dans trois semaines, elle viendra, lui répondit-il.
    » J'ai tout de suite commencé à remuer les doigts et, quelques jours après, les jambes. Puis je me levais, et effectivement, au bout de trois semaines, j'étais au temple. »
    C'est ainsi que la mort a épargné ce foyer.
    Il est actuellement un des frères consultants et guérisseurs. Sa femme et sa jeune fille de 15 ans le secondent dans sa tâche.
    Autre miracle. Depuis 1914, cette brave femme est atteinte d'une surdité incurable. Elle habitait Belfort et à la suite d'un bombardement, eut le tympan crevé. Elle commence maintenant à entendre le tic-tac du réveil : elle sait qu'elle va guérir et continue à prier.
    Parmi les frères guérisseurs du temple, l'un d'eux est un miraculé. Atteint de paralysie du larynx, son médecin traitant lui donne quelques semaines à vivre. Il demande sa guérison ; il est sauvé à la deuxième visite.
     Depuis, il est devenu un grand consultant.

L'explication des guérisons

    – Il n'y a rien de mystérieux dans la guérison, tout être qui obtient une grâce l'a mérité !
    Le desservant explique :
    – Il faut apprendre aux êtres à se réformer, les aider à acquérir un fluide meilleur en faisant un retour dans le passé, vers les devoirs moraux qui affluent sur le chemin que nous nous efforçons de suivre.
    Mon interlocuteur reçut un jour une jeune femme qui crachait le sang. Elle dit être divorcée depuis cinq ans et ne pouvoir se délivrer de pensées de haine envers son premier mari. Elle avoue avoir commis de graves erreurs, reconnaît ses fautes. Elle est maintenant entièrement guérie et a ouvert une salle de lecture.
    Cet autre encore qui se traîne au temple sur deux béquilles et qui, après une seule prière, sort sur deux jambes, sa femme portant ses béquilles. Depuis ce jour béni, c'est allégrement qu'il vient écouter la lecture – et il y vient... à bicyclette.
    – Ce n'est pas le corps qui est malade, c'est toujours l'âme, m'explique cet homme admirable, car le corps est seulement une petite partie de l'être. C'est le vieux vêtement que nous quittons lors de la désincarnation. L'âme seule est éternelle ; et c'est par elle que nous payons nos mauvaises actions, même si elles ont été commises au cours d'une vie antérieure.
    Des docteurs, des infirmières fréquentent le temple. Ils viennent pour demander la guérison de leurs malades. Un grand praticien manque rarement la lecture du dimanche.
    Je peux témoigner d'une guérison spectaculaire.
    Un jeune homme, presque un enfant, est, depuis des années, paralysé à la suite d'une opération manquée au cerveau.
    J'ai vu plusieurs fois cet enfant dans sa voiture d'infirme ou porté sur les épaules de son père, inerte, le faciès tordu, bavant, incapable de prononcer une parole. Les parents, animés d'une foi profonde, cherchaient inlassablement, contre toute logique apparente, le sauveur. Et le miracle a été accompli.
    J'ai revu ce ressuscité à la consécration du temple de Rouen. Je le revois au Pré-Saint-Gervais, son visage devenu normal est éclairé d'une lumière intérieure et... il marche. Un malade avait l'estomac descendu. Au cours de la prière, il s'écria, transporté : « C'est curieux... C'est curieux... » et, en sortant du temple, il me dit :
    – J'ai senti mon estomac reprendre sa place.
    L'extrême discrétion de l'apôtre que j'ai pu approcher au temple antoiniste m'empêche de dire tout ce que je pense de lui.
    Sa seule intention est de conserver intact l'héritage moral que les fondateurs du culte ont transmis à leurs enfants. En suivant cette ligne de conduite impersonnelle, l'œuvre du Père fait ses preuves. Les guérisons par la foi s'étendent et l'enseignement antoiniste est aimé et respecté par tous ceux qui le connaissent. Cet homme, qui a eu la vie la plus brillante et la plus noble avant de se consacrer au culte, ne vit plus que dans cette pensée.

Ici Paris, 20 novembre 1950
    (illustration, cf. la rubrique concernant le Temple de Rouen)

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Sr Jeannin - Pré-St-Gervais 1970 (Archives du Temple de Retinne)

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Sr Jeannin - Pré-St-Gervais 1970 (Archives du Temple de Retinne)

 

 

Sr Jeannin - Pré-St-Gervais 1970
(Archives du Temple de Retinne)

 

 

    Le frère Albert Jeannin se marie avec Yvonne Eugénie Marie Vachter à Bruxelles (dont elle est originaire) le 18 mars 1924, à leur retour de Jemeppe où leur deux enfants naitront. 

 

 

    Régis Dericquebourg (p.56) nous informe encore : L'attente d'un retour ne s'est probablement pas limitée au Père. Nous pouvons lire dans une lettre d'un adepte à Sœur Jeannin (1973) "que bientôt les anciens adeptes vont se réincarner pour redonner un second souffle à l'expansion du Culte". Pour être honnête, il faut dire que l'auteur de ces lignes nous a confié qu'il ne fallait pas prendre cette phrase à la lettre. Néanmoins l'idée est présente.
    Régis Dericquebourg ne nous dit donc pas comment Sœur Jeannin a reçu cette pensée.

 

    Sœur Jeannin se désincarne le 19 décembre 1973.

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Frère Miot - Sr Jeannin - Pré-St-Gervais 1970 (Archives du Temple de Retinne)

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Franck Chauvet - La France insolite, cent lieux connus et méconnus à découvrir (2001)

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Franck Chauvet - La France insolite, cent lieux connus et méconnus à découvrir (2001)Auteur : Franck Chauvet
Titre : La France insolite, cent lieux connus et méconnus à découvrir
Éditions : France Loisirs, Paris, 2001

 

Paris

La rue du Pré-Saint-Gervais

    La ville des Lumières recèle des secrets dans ses rues. Quoique visibles le plus souvent et ostensiblement signalés, les citadins de ce siècle sont trop affairés et pressés pour y faire attention. Les mystères de Paris gardent tout leur hermétisme. Citons quelques-uns de ces lieux, souvent ignorés et pourtant riches par leur étrangeté. Au n°49 de la rue du Pré-Saint-Gervais, se trouve le siège de l'Association culturelle antoiniste avec ses 49 lieux de culte, dont celui de la principauté de Monaco. L'antoinisme revendique un million d'adeptes. C'est l'une des petites religions les plus anciennes de France. Louis Antoine, son fondateur est né en 1846 en Belgique. Fils d'une famille de onze enfants, il connaîtra les difficultés souvent cruelles de la vie ouvrière du XIXe siècle. Il aura ensuite une vie itinérante, avant d'être engagé comme concierge aux tôleries de Jemeppe-sur-Meuse. Curieusement, c'est là qu'il est initié au spiritisme, un courant occulte fort prisé à l'époque, surtout dans les hautes couches de la société. Il s'enthousiasme et se découvre médium. Se déclarant inspiré, il n'oublie pas ses origines et s'occupe de soigner les indigents. Dans le même temps, il s'invente une doctrine, que ses disciples vont colporter de maison en maison. En 1906, on lui bâtit un premier temple, dans lequel il prêche la «nouvelle révélation» et pratique, comme le faisaient les rois français, l'imposition des mains. Le 25 juin 1912, il se «désincarne» et laisse à sa veuve le soin de continuer son œuvre. Sa doctrine n'est bien entendu ni très claire, ni très cohérente, mais au moins est-elle inoffensive, fondée sur la supposition que tous les maux viennent de l'imagination, et qu'il faut donc réformer cette dernière. Le seul relatif intérêt de cette doctrine est l'attention portée aux autres. Les pratiquants de l'antoinisme se tiennent à la disposition de ceux qui souffrent physiquement ou moralement et se doivent de leur porter secours. Ils ne reçoivent pas la moindre rétribution, ne font pas de quête, n'acceptent pas les offrandes et refusent également les testaments. La grande fête antoiniste est célébrée le 25 juin, jour de la désincarnation du père Antoine, la seconde se déroule le 25 août, en hommage au temple. Le temple du Pré-Saint-Gervais peut contenir 300 personnes, et il est souvent plein.

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Agrandissement temple antoiniste St-Gervais (Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, 16 juillet 1966)

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Agrandissement temple antoiniste St-Gervais (Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, 16 juillet 1966)

19. – Cession, par la Ville de Paris, d'une parcelle de terrain sise 47, rue du Pré-Saint-Gervais (19e), comprise dans l'îlot de la place des Fêtes.

     M. Rocher, au nom de la 3e Commission. – Mesdames, Messieurs, par mémoire du 22 juin, M. le Préfet de la Seine nous propose d'autoriser l'aliénation d'une parcelle de terrain sise dans l'îlot de rénovation de la place des Fêtes, 47, rue du Pré- Saint-Gervais, dans le 19 arrondissement, d'une superficie de 258,9 mètres carrés, au prix de 530 F le mètre carré, au bénéfice du culte Antoiniste pour agrandissement de son lieu de culte. Ce prix, qui est celui du mètre carré libéré, comme en matière d'équipement public, résulte du dernier état prévisionnel des recettes et dépenses approuvé par l'Administration des domaines de l'Etat. La somme versée par le culte Antoiniste entrera en compte au bilan de l'opération de la place des Fêtes

Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, 16 juillet 1966

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Pré-Saint-Gervais (Le Franc-tireur, organe des Mouvements unis de résistance, 3 janvier 1951)

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Pré-Saint-Gervais (Le Franc-tireur, organe des Mouvements unis de résistance, 3 janvier 1951)

    [...] Au numéro 49, de la rue due Pré-Saint-Gervais, le temple Antoiniste, culte reconnu en Belgique par décret royal du 3 octobre 1922. [...]

Le Franc-tireur, organe des Mouvements unis de résistance, 3 janvier 1951

    Une petite indication du culte dans cette "Histoire de Paris par son métro" publiée par l'organe des Mouvements unis de résistance pour signaler peut-être que quelques Antoinistes n'étaient engagés dans la Résistance et même cachés et ainsi sauvés des Juifs, non seulement en France mais aussi en Belgique. Un membre du Temple s'engagera dans la défense passive. 

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La Foire aux Religions (V, Magazine, 5 mars 1950)

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La Foire aux Religions (V, Magazine, 5 mars 1950, p.3)

La Foire aux Religions (V, Magazine, 5 mars 1950, p.3)

 

Titre : La Foire aux Religions, Il n’y a que la foi qui sauve
Éditions : V, Magazine, 5 mars 1950

    Un article sur quelques-unes des petites religions, comme les nommaient Jules Bois, c’est-à-dire les Messagers de Jehova, la Chevalerie du Christ, les Pentecôtistes, le culte du Petit Oignon, les Raskolnikistes, le Catharisme, et sur… Les Costumes de l’Antoinisme :

    « L’inspirateur de cette croyance est comme son nom l’indique un certain Père Antoine qui se prétendait  au milieu du siècle dernier le quatrième Messie universel, après Adam, Moïse et Jésus-Christ bien entendu. Il existe en France et en Belgique 48 temples antoinistes dont deux à Paris. 3.000 Frères et Sœurs sont spécialement chargés de diffuser et de propager de par le monde la doctrine du nouveau Messie.
    « Ces pèlerins revêtus d’une robe noire, beaucoup plus ample que la soutane et sans insigne, veulent qu’on les appelle les « costumés ». Leur zèle et l’éloquence de leur prêche valent à l’Antoinisme de multiples fidèles. On en dénombre actuellement plus de 150.000.
    « Né en Belgique en 1845, mort en 1912, le Père Antoine fut, paraît-il, avant tout, un guérisseur. Ses disciples, tout en prêchant son évangile, soignent gratuitement les malades du corps et les affligés de l’esprit. Pour mener à bien son apostolat, il importe que le costumé ait une certaine fortune personnelle ou du moins quelque titre de pension, car le Père Antoine dans son désintéressement oublia de prévoir pour ses adeptes le moindre denier du culte.
    « Une fondation Antoiniste d’érige dans le voisinage du Pré Saint-Gervais. C’est une banale maison de briques à deux étages. Mais on y trouve à l’intérieur la silencieuse majesté des trappes, indispensable à la médecine des âmes. Il paraît que les corps y trouvent aussi fort largement leur compte et que les guérisons miraculeuses y sont monnaie courante. Des infirmes y ont laissé leurs béquilles en guise d’ex-voto. Elles témoignent de l’authenticité des miracles et de la reconnaissance des fidèles. »

La Foire aux Religions (V, Magazine, 5 mars 1950)

La Foire aux Religions (V, Magazine, 5 mars 1950, p.4 et 5)

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Les sectes de Paris (Construire, 17 janvier 1973)(e-newspaperarchives.ch)

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Les sectes de Paris (Construire, 17 janvier 1973)(e-newspaperarchives.ch)

Traité de petite histoire
Les sectes étranges de Paris

    La capitale française, ville cosmopolite par excellence, devait tout naturellement être un terrain propice à l'éclosion de sectes et de doctrines de tout genre, en marge ou sans rapport avec les religions officielles existantes qui sont nombreuses à Paris : catholicisme romain et oriental dépendant du Vatican, orthodoxie, christianisme oriental proprement dit, judaïsme et les différents rites aschkenaz et sepharad, islam.
    Nous ne traiterons pas ici des Eglises, sectes ou mouvements religieux plus ou moins connus, bien qu'attachants par leur doctrine et la beauté de leur liturgie, tels les Maronites de la rue d'Ulm, les Melkites de la rue Saint-Julien-le-Pauvre, les Arméniens catholiques de la rue Thouin, les Arméniens orthodoxes de la rue Jean-Goujon, les Syriens de la rue des Carmes, etc., ou des sectes issues du protestantisme comme les Adventistes, les Pentecôtistes ou les Mormons. Nous nous bornerons à décrire quelques sectes peu connues issues du christianisme, ou que l'on peut qualifier d'occultistes.

La vision cosmique
   
Proche du spiritisme et surtout de la théosophie est la philosophie cosmique qui prétend avoir maintenu à travers les siècles « la Tradition primitive de l'humanité », la source pure d'où toutes les religions sont issues. Ce mouvement ésotérique qui conférait des grades initiatiques fut fondé par un Tunisien, Aia Aziz, auteur de plusieurs écrits et directeur de la « Revue cosmique », qui initia deux Français, MM. Thémanlys, père et fils. Ce dernier – que j'ai rencontré à Jérusalem où il vit – a également publié des travaux sur la mystique juive. Un autre personnage joua également un rôle important dans ce mouvement : Max Théon. Voici quelques échantillons de sa pensée : « Le Cosmos de l'Etre est en transformation continuelle ; en étant une partie, vous avez le droit de changer et ceci sans regret, joyeusement, volontiers ; toutes les choses qui nous sont nuisibles ne sont que relatives et transitoires. Par conséquent, logiquement, il n'y a de place que pour l'espoir et le courage » ; « La philosophie de la joie sera naturellement reçue en mesure de l'évolution patho-intellectuelle de ceux à qui elle est manifestée » ; « Les Fils de la Rectitude brilleront comme les planètes dans le royaume qui est le leur par droit d'origine, mais ceux qui amènent plusieurs au juste balancement seront comme des centres solaires à tout jamais... » (allusion à Daniel ll, 12). « L'humanité est pour moi le Cosmos. »
    La philosophie cosmique a pratiquement disparu. Elle recrutait surtout des intellectuels et des pseudo-intellectuels.

Le spiritisme est-il une religion ?
    Dans le XIVe arrondissement, à la rue Copernic, à proximité de la place Victor-Hugo, donc dans les « beaux quartiers », s'élève un bâtiment élégant : la Maison des spirites, qui abrite une salle de conférence, une importante bibliothèque et la rédaction de « La revue spirite ».
    Cet édifice a été élevé à la gloire d'Allan Kardec, le père du spiritisme moderne, dont les restes reposent au cimetière du Père-Lachaise. Auteur de plusieurs ouvrages qui sont devenus des livres de chevet pour les spirites et dont le contenu, il faut l'avouer, offre une synthèse séduisante et ouvre des perspectives consolantes à beaucoup d'êtres, A. Kardec, d'un tempérament mystique, comme le sont beaucoup de Bretons, a créé, sans le vouloir peut-être, une nouvelle religion ou une supra-religion, fondée sur des expériences métaphysiques plus ou moins vérifiables scientifiquement, qu'on aurait cependant tort d'assimiler aux tables tournantes, qui sont des amusettes.
    Le spiritisme séduit notamment les réincarnationistes.

Christianisme et spiritisme
   
Il importe de présenter un curieux mouvement qui, partant de Belgique, se répandit dans les pays de langue française : l'église antoiniste. Son fondateur, un certain Antoine, naquit près de Liège en 1846. D'origine très modeste, il travailla comme ouvrier en Allemagne, en Pologne et en Russie ; il reviendra dans son pays natal, s'y mariera. La lecture d'un livre devait orienter sa vie : « Le Livre des Esprits », d'Allan Kardec. Malade, souffrant de l'estomac, Antoine guérit grâce à cette lecture ; il constata peu après qu'il possédait un certain pouvoir magnétique qui lui permit de guérir des malades. Il groupa quelques disciples et transcrivit les révélations qu'il avait reçues sous le titre : « Les révélations de l'auréole de la conscience ». La religion du Père Antoine était créée, et lorsqu'il mourut, en 1912, les « vignerons du Seigneur », appellation sous laquelle les Antoinistes se désignent, étaient plus de 150 000. Leur centre, à Paris, est au numéro 34 de la rue Vergniaud (XIIIe arrondissement) ; une autre chapelle antoiniste est située à la rue du Pré-Saint-Gervais. Le culte antoiniste consiste à rappeler l'enseignement du père Antoine, mélange de spiritisme, de théosophie, d'occultisme et de christianisme, résumé dans les Dix Principes de Dieu. Selon les principes antoinistes, Dieu n'existe qu'en l'homme. Le père Antoine est une sorte d'incarnation de Dieu sur la terre. On aperçoit dans le temple antoiniste, accroché à la très haute chaire, un portrait du fondateur, le Père, un vieillard barbu dont la main droite est en train d'imposer ou, si l'on préfère, de pratiquer l'opération. A gauche, sa femme, la Mère ; à droite, un arbre avec cette inscription : « L'arbre de la science de la vue du mal ». Après le culte, où l'on ne parle presque pas de Jésus-Christ, où il n'est pas question de péché, de la grâce et de la rédemption, on guérit les malades dans la sacristie, au moyen du fluide universel du Père. Notons que l'intérieur du temple est peint en vert ; même les cercueils sont tendus de vert.

La religion de l'humanité
    Le flâneur curieux qui apprécie l'attachante place des Vosges, découvrira, non loin de ce lieu enchanteur, la rue Payenne. C'est au numéro 10 de cette rue que mourut, le 5 avril 1846, l'an 11 de l'ère positive, « la tendre et immaculée inspiratrice d'Auguste Comte », Clotilde de Vaux. Cette maison est devenue (grâce aux dons des positivistes du Brésil, le seul pays où la doctrine compte encore un certain nombre d'adhérents) le temple de la religion de l'humanité, cette religion que fonda le philosophe Auguste Comte. Dans son « Cours de philosophie positive », A. Comte définit les trois états théoriques par lesquels l'humanité aurait passé : théologique, métaphysique et positif, ce dernier état, synthèse du rationalisme et du mysticisme, étant celui qu'il a inauguré. Or, paradoxalement, lui qui voulait en fait détrôner le christianisme et les religions en général a abouti à la création d'une nouvelle foi, avec sa liturgie étrange dans laquelle furent intercalées des citations en latin et en italien, nouvelle foi ou trône une nouvelle Vierge, Clotilde de Vaux, que le philosophe aimera comme fut aimée Béatrice Portinari par Dante.
    Le temple de la rue Payenne n'était fréquenté, au temps de mes études, avant la guerre, que par quelques personnes.
    Le buste d'Auguste Comte se dressait sur l'autel, cependant que, à la paroi, les portraits de ses « trois anges » (sa mère, Clotilde, sa femme de ménage) le surplombaient. Il y a quelques années, un drapeau vert signalait le lieu du temple, et l'on pouvait lire cette inscription qui résume toute la morale comtienne : « Vivre pour autrui. L'amour pour principe et l'ordre pour base ; le progrès pour but ». L'intérieur de la chapelle comportait, outre le buste et les portraits sus-mentionnés, de nombreux noms, ceux des grands hommes qui symbolisent les trois états ou étapes du comtisme, de Moïse à Bichat, en passant par Aristote, César, Dante.
    Des beaux principes, de la liturgie et de la doctrine d'Auguste Comte, il ne reste que quelques souvenirs, comme ces fleurs dites « immortelles » qui sont figées dans le passé.
    Il en va de même des Saint-Simoniens dont l'église se trouvait à la rue de Ménilmontant, secte qui fut fondée par le père Enfantin, religion sans culte, qui intéressa Augustin Thierry et Comte, s'inspirant de Fourrier, l'initiateur de ces « phalanstères » qui devaient préfigurer la société de l'avenir.

Des faux christs aux bardes druidiques
   
Les faux prophètes, les faux messies sont légion depuis les débuts du christianisme. Signalons, parmi les plus récents, Georges-Ernest Roux, employé des PTT d'origine catholique mais grand admirateur de Platon. Le jour de Noël 1950, Roux se découvre comme le nouveau Christ revenu sur la terre et fonde une nouvelle religion, dont les premiers disciples seront ses filles et son gendre. Ce nouveau Christ dit de lui-même : « Je suis la vie, l'Eternel Créateur, Celui qui anime tout. Je suis partout, rien n'est hors de Moi. Je reviens à nouveau sous la forme de l'homme, afin de donner à l'humanité une dernière possibilité d'accéder à la Vie ». Roux guérit les malades et vitupère les médecins. Le culte comprend de la musique et des chants et une prédication fondée sur la doctrine du Christ-Roux ; lorsque les fidèles prient, ils ferment les yeux et tendent les bras. Leur régime alimentaire est très strict : les tomates, les choux, les épinards, les pommes de terre, la viande et le jaune d'œuf en sont exclus.
    Moins connu que le Christ de Montfavet est le messie Vintras, né en 1807, en Seine-et-Oise, qui pratiqua divers métiers avant que l'Archange saint Michel lui apparaisse et lui annonce que le prophète Elie allait descendre en son âme pour préparer la venue du Saint-Esprit. Vintras se mit à prêcher et les disciples vinrent à lui ; son mouvement se répandit même hors de France : le mystique polonais Towianski y adhéra. Quelques néo-Vintrasiens se réunissent encore à Paris, en associant le souvenir de Huysmans, décédé en 1875, qui possédait l'une des hosties consacrées de Vintras.
    Il y a lieu de mentionner l'Ordre Eudiaque, celui de la sérénité, doctrine sans dogme fondée sur la croyance en Dieu qui se propose de rénover l'initiation à la science secrète. Le premier grade conféré par l'Ordre à l'initié est celui de novice, puis viennent ceux d'adepte et de dianoïste (de dianoïa, « entendement »), etc.
    La religion druidique a encore ses fidèles, et leur revue « Ogam » cherche à maintenir un lien avec les partisans d'un retour au druidisme, c'est-à-dire à la science divine et à la sagesse, telles que les transmettent les bardes ou gardiens des paroles. Mentionnons pour terminer, l'« Ordre ésotérique du lys et de l'aigle », secte d'adorateurs du nombril ; la société secrète du « Temple d'Al », qui pratique la nécromancie cérémonielle, et le groupement occultiste « Le Cosmopolite », fondé par un libraire de la rue Gay-Lussac, Claude d'Ygé, que j'avais rencontré dans son arrière-boutique où trônait un énigmatique Bouddha.

                                                                      A. Chédel

Construire, 17 janvier 1973 (source : e-newspaperarchives.ch)

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