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religion

Jean Jaurès - Puissance dominatrice et tyrannique du Dieu chrétien

Publié le par antoiniste

    La critique doctrinale du christianisme se déploie enfin sur le plan politique. Il ne s'agit pas ici, à ce niveau d'analyse, d'attaquer l'Eglise. C'est le dogme même du Christ qui est visé, ce qui permet d'atteindre ceux qui voudraient distinguer entre le Christ et l'Eglise. Si Dieu est objet d'une foi simple, il est cru à la manière d'un fait : il en est de même du Christ comme incarnation de Dieu et donc comme se plaçant au-dessus des hommes. C'est pourquoi, pour Jaurès, Dieu ainsi cru est nécessairement une "puissance dominatrice et tyrannique", la croyance en la personne du Christ entraînant tout aussi "nécessairement le despotisme théocratique".

Vincent Peillon, Jean Jaurès et la religion du socialisme, p.207-08
L'echec du christianisme : un monde sans religion
Grasset, Le Collège de Philosophie, Paris, 2000

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Le Châtiment dans le récit du péché originel

Publié le par antoiniste

(14) Et Yahvé-Elohim dit au Serpent :
« Puisque tu as fait cela :
Sois maudit entre tous les animaux et
                                         [bêtes sauvages !
Sur ton ventre tu marcheras
Et de terre te nourriras,
Tous les jours de ta vie !
(15) J'établis une hostilité entre toi et la femme,
Entre ta descendance et la sienne :
Elle te visera à la tête,
Et toi, tu la veseras au talon ! »

(16) Puis à la Femme Il dit :
« Je multiplierai considérablement les
                            [peines de tes grossesses :
Dans la douleur tu mettras tes enfants au
                                                    [monde !
Ton élan te portera vers ton homme,
Mais lui te tyrannisera ! »

(17) Puis Il dit à l'Homme : « Puisque tu as écouté
l'appel de ta femme et que tu as mangé de l'Arbre
dont Je t'avais ordonné : "N'en mange pas !",
Soit maudite la terre à cause de toi :
(Ce n'est que) dans le travail-pénible (que) tu
                                             [en tireras subsistance,
Tous les jours de ta vie.
(18) Elle te produira seulement des ronces et
                                                             [des épines
Et tu (n')auras à manger (que) l'herbe de la lande.
(19) Tu (ne) mangeras de pain (qu')à à la sueur
                                                          [de ton visage,
Jusqu'à ton retour à la Terre,
Puisque (c'est) d'elle (que) tu as été tiré !
Oui ! Tu es argile, et argile tu redeviendras ! »
(20) L'Homme donna alors à sa femme le nom
de Hawwa : car c'est la Mère de tous les
Vivants (Haw) ! (21) Et Yahvé-Elohim fit à
l'Homme et à sa femme des tuniques de peau
Et les en revêtit.

Jean Bottéro, Naissance de Dieu, La Bible et l'historien
Le récit du péché origineldans Genèse, II, 25-III, p.272-73
Folio histoire, Paris, 1992

Nota bene : rappelons que pour le Père, Yahvé-Elohim est Dieu (la conscience universelle), le Serpent est le tentateur (la passion), la Femme est le moi intelligent (l'intelligence) et l'Homme le moi conscient (la conscience).

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Jean Jaurès - La religion éternelle

Publié le par antoiniste

    Si la critique du christianisme est d'aord philosophique, cette même philosophie, comme mise à découvert de l'infini et refus de son monopole dans la figure du Christ, reconduit à une affirmation de Dieu et même à une définition de la religiosité : "L'essence même de la vie religieuse consiste à sortir de son moi égoïste et chétif, pour aller vers la réalité idéale et divine." [Jean Jaurès, De la réalité du monde sensible, p.276-77] [...]
    Il suffit pour cela que, conformément à ce qu'enseigne la vraie philosophie, l'humanité prenne conscience de sa "grandeur religieuse", c'est-à-dire accepte de reconnaître "l'infini qu'elle porte en elle" [Ibid., p.38]. Dès lors que la question religieuse est posée en ces termes, il faut bien convenir que toutes les questions abordées par Jaurès, qu'elles soient politiques, morales, métaphysiques, pédagogiques même, sont toutes étroitement liées, puisqu'il s'agit toujours de construire l'espérance sur l'affirmation que "l'âme humaine, malgré ses obscurités et ses défaillances, à une vocation naturelle pour l'infini" [Ibid.], de fonder l'action sur la reconnaissance par l'humanité, non comme abstraction emphatique mais comme ensemble de toutes les hommes sans exclusion aucune, de sa valeur propre, en la conduisant à relever "l'infini en soi", à développer "ce qu'il y a de divin en elle" [Ibid.]. [...]
    La religion vraie est la religion de tout homme, fondée dans notre nature métaphysique, morale, esthétique, elle n'est rien d'autre que la religion naturelle. Il n'y a pas à retrouver l'infini par une purification qui nous détournerait de notre vie d'homme et de nos tâches quotidiennes au sein de la communauté historique. Pas besoin non plus d'une quelconque grâce ou révélation. C'est dans la conscience de toute homme que sont gravés en toutes lettres les articles de cette religion qui ne suppose aucune servitude ou obscurité ou mutilation de notre nature. [...]
    Cet enseignement essentiel n'est pas propre à Jaurès. Il est partagé par les grands artisans de l'école républicaine et laïque, souvent issus, comme Ferdinant Buisson ou Félix Pacaut, du protestantisme libéral.

Vincent Peillon, Jean Jaurès et la religion du socialisme,
La religion éternelle, pp.218, 220, 223, 224
Grasset, Le Collège de Philosophie, Paris, 2000

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Hubert Bourguet - Antoine de Jemeppe et l'Antoinisme (1918)

Publié le par antoiniste

Auteur :     Hubert Bourguet (paru sans nom d'auteur)
Titre :     Antoine de Jemeppe et l'Antoinisme
Editions :     Vaillant-Carmanne, Liège, 1918, 50 p.
Sommaire :
- Antoine de Jemeppe
    - Le spiritisme organisé
- L'Antoinisme évocateur
    - Les pratiques de l'évocation au début de l'Antoinisme
    - Le spiritisme expérimental en défaveur
    - Etat actuel de l'évocation antoiniste
- L'Antoinisme guérisseur
    - Antoine guérisseur
    - Les méthodes employées
    - Les foules à Jemeppe
    - Les guérisons
    - Les victimes de l'Antoinisme
    - Avenir de l'Antoinisme guérisseur
- L'Antoinisme doctrinal
    - I. La Doctrine antoiniste
        - La notion de Dieu
        - La notion du monde matériel
        - La notion de l'homme
        - L'idée de rédemption
        - Les organisations religieuses
        - Les fins dernières
    - II. La Morale antoiniste
        - Vogue de la doctrine antoiniste
        - Vogue passagère
- L'Antoinisme cultuel
    - Le culte antoiniste
    - Les temples
    - Les livres saints nouveaux
    - Le nouveau décalogue
    - La prière antoiniste
    - Les mandataires officiels de l'Antoinisme
    - Réunions cultuelles
    - L'emblème antoiniste

    Elle est citée par Lucien Roure (un jésuite français) comme étant "une très consciencieuse brochure". Pierre Debouxhtay dit seulement qu'elle "obtint le plus grand succès" (p.282).
    L'auteur est curé de Saint-Antoine à Liège, dont le presbytère était voisin du temple antoiniste de Hors-Château. Elle est la base en grande partie des arguments de l'abbé Brabant dans L'Antoinisme ou la religion bizarre d'un faux prophète, édité chez Rex en 1931.

    L'auteur pense que les Antoinistes prient le Démon en citant la phrase : "le Dieu auquel vous vous adressez pour être exempt de tous vos maux, « c'est le Démon » (Développement, p.410)".
    La phrase exacte est : "Ne croyons pas en Dieu mais croyons en nous, sachons que nous sommes Dieu nous-mêmes, nous aurons compris également le Dieu auquel nous ne devons pas croire. Rappelez-vous que je vous ai parlé jadis de l'existence du démon. Eh bien : le voilà, c'est le Dieu auquel vous vous adressez pour être exempts de tous vos maux ; c'est par lui que nous sommes accessibles à toutes les maladies, tous les accidents, toutes les catastrophes qui nous affligent ; nous le prions pour qu'il nous en préserve, croyant qu'il est le vrai Dieu, tandis que nous prenons le Dieu véritable pour le démon."
    Le Père nous enjoint donc ici bien au contraire : de prier le Dieu qui est en nous, et non le Dieu extérieur dont on voudrait qu'il nous sauve de nos malheurs. Ce Dieu-là est le démon. Le vrai Dieu est notre Dieu intérieur, c'est lui que nous devons prier.
    Les auteurs n'auront donc pas lu cette phrase : "Quand nous ne verrons plus le mal, nous serons avec Dieu ; mais si peu que nous le voyions, nous devenons incompatibles avec Lui : d'un Dieu de bonté et d'amour, nous faisons un démon car s'il existait une injustice, elle aurait nécessairement sa source en Lui" (Le Couronnement de l'OEuvre Révélée, C'est Adam & Eve qui forment la base des termes de comparaison, p.XVII). Mais s'il l'avait lu, il l'aurait certainement encore compris à l'envers, comme tous l'Enseignement qu'il cite d'ailleurs dans cet ordre : voyons ses références de bas de page quand il cite la Révélation aux pages 31-32 de son livre : p.50-51, p.74, p.77, p.74, p.66, p.184, p.169, p.168, p.118, p.102, p.87, p.97, p.102-103, p.97. Si je prenais n'importe quel livre en le lisant dans cet ordre, il est presque sûr que je comprendrais l'inverse de ce que l'auteur a voulu me dire.

    Cet auteur conclut :
    « Les pages qu'il a laissées contiennent un charabia extravagant, à la fois si soutenu et si fortement condensé qu'elles ne laissent aucun doute sur le trouble des facultés mentales de leur auteur. Une conviction douce et sereine les anime. On la retrouve dans toute la vie d'Antoine. C'est elle qui l'a isolé du monde des choses sensibles qui se pèsent et se mesurent et qui l'a muré dans un monde imaginaire, un monde de fictions avec lesquelles il aimait converser. Avec un sérieux imperturbable, il traitait les choses tangibles de vaines apparences, et il prenait le monde fictif qu'il se forgeait pour la réalité même : c'est un signe non équivoque de dérangement cérébral. La maladie opiniâtre d'estomac dont il souffrit toute sa vie, avait affaibli l'organisme et atteint lentement mais profondément le cerveau.
    « La folie chez Antoine n'et jamais de transports redoutables ; jamais non plus, elle ne fut complète et, en tout cas, elle ne l'empêcha pas d'être un habile homme et un madré directeur d'entreprises. Il multipliait les déclarations de désintéressement et, en même temps, il parvenait à accumuler des ressources qui lui permirent de donner une organisation matérielle assez forte à son oeuvre et d'en assurer le maintien et le développement pour un avenir qui ne sera pas long, mais qui est de l'avenir tout de même. — Il prodiguait les conseils les plus recommandables sur la sincérité et en même temps laissait soignement croire qu'il possédait une puissance extraordinaire de guérir toutes les maladies alors qu'il n'en était rien ... il laissait écrire qu'il continuait les enseignements du Christ quand il les contredisait et qu'il ne pensait pas établir une religion nouvelle au moment même où il l'organisait. — Enfin, Antoine vantait l'humilité et l'oubli de soi et, un instant après, il félicitait ses admirateurs des louanges qu'ils lui décernaient, il acceptait tous leurs éloges, toutes leurs vérénations et tous leurs encensements. Il attirait l'attention de la foule et ses sympathies, se laissait décerner des honneurs divins. Cela fait bien un peu penser au père du mensonge, au démon de l'orgueil et cela rappelle la parole du blasphème qu'il profèra contre Dieu, le jour de sa révolte : « Je serai semblable au Très-Haut ». » (p.48).

    Pour cet auteur, Louis Antoine aurait pu souffrir de ce qu'on appelle "paraphrénie fantastique". Nous avons évoqué dans un autre billet cet théorie.

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Claude Piron - Un cas étonnant de masochisme social

Publié le par antoiniste

    Un texte intéressant sur l'espéranto et les jugements portés sur lui :
Un cas étonnant de masochisme social [http://claudepiron.free.fr/articlesenfrancais/casetonnant.htm].

    Je vous propose de lire ce texte en remplassant le mot "langue" par le mot "religion" et le mot "espéranto" par le mot "Antoinisme", pour avoir un aperçu des jugements portés sur l'antoinisme.

- Dans le monde entier, les états investissent des millions pour que des millions d'enfants et de jeunes apprennent les langues.
- Dans le monde entier, les états investissent des millions pour que des millions d'enfants et de jeunes pratiquent les religions.

- S'il était vrai que l'anglais résout les problèmes de communication inter-peuples, comment expliquer les innombrables cas où la communication ne passe pas ?
-  S'il était vrai que l'oeucuménisme résout les problèmes de communication inter-religions, comment expliquer les innombrables cas où la communication ne passe pas ? 

- Mais la solution "espéranto" est tabou. [...] Jamais le rejet n'intervient après étude. On refuse tout simplement de l'envisager ou, au mépris de l'honnêteté intellectuelle, on en parle, sans la connaître, avec dérision.
- Mais la solution "antoinisme" est tabou. [...] Jamais le rejet n'intervient après étude. On refuse tout simplement de l'envisager ou, au mépris de l'honnêteté intellectuelle, on en parle, sans la connaître, avec dérision.

II. Mécanismes de défense
       a) Déni.
- L'espéranto est considéré comme inexistant dans des contextes où il serait logique de le prendre en considération.
- L'antoinisme est considéré comme inexistant dans des contextes où il serait logique de le prendre en considération.
       b) Projection.
- Souvent, on impute gratuitement à l'espéranto des caractéristiques qui en font une menace destructrice ou une sorte de mutant monstrueux.
- Souvent, on impute gratuitement à l'antoinisme des caractéristiques qui en font une menace destructrice ou une sorte de mutant monstrueux (comme à toutes les sectes).
       c) Rationalisation.
- En fait: une place importante, dans les caractéristiques de l'espéranto, revient à son substrat polyethnique, notamment aux apports asiatiques et hongrois.
- En fait: une place importante, dans les caractéristiques de l'antoinisme, revient à son substrat polyreligieux, notamment aux apports asiatiques et spirites.

       d) Isolation.
- L'isolation consiste à détacher du contexte et à juger sans référence.

       e) idéalisation.
- La réponse du ministère a chaque fois été la même: l'espéranto n'a pas sa place dans l'enseignement des langues, parce que cet enseignement "comprend l'accès à une culture, et, pour les langues étrangères, à une civilisation".
- La réponse du ministère a chaque fois été la même: l'antoinisme n'a pas sa place dans la reconnaissance des religions, parce que cette reconnaissance "comprend l'accès à une culture, et, pour les religions, à une civilisation".

    En conclusion de Espéranto : l'image et la réalité [http://claudepiron.free.fr/articlesenfrancais/esperantoimagerealite12-5.htm], le même auteur dit :
    Le décalage entre l’image courante et la réalité est si énorme que l’on peut affirmer sans risque d’erreur que dans notre société – abstraction faite d’une petite minorité d’usagers – l’espéranto n’est tout simplement pas connu.
    Les relations entre les divers facteurs qui contribuent à cette méconnaissance sont difficiles à préciser. On peut dire que des intérêts particuliers (ou des réflexes de défense), parfois individuels, souvent collectifs, parfois conscients, généralement inconscients, de nature sociale ou politique, voire économique, exploitent des ressorts affectifs (angoisse latente, problèmes d’identité, peur du ridicule), renforcés par des malentendus d’ordre cognitif, pour empêcher l’étude sur le terrain (field study) du phénomène sociolinguistique "espéranto". Les médias contribuent à amplifier l’action des autres facteurs en diffusant largement dans la population les modèles d’attitude et les rationalisations qui, au départ, étaient les armes des intérêts particuliers menacés. [...]
     Il ne s’agissait nullement de définir ici la valeur de l’espéranto en tant que moyen de communication inter-peuples, ni même de le situer par rapport aux autres systèmes. Plus modeste, notre but était simplement de déterminer dans quelle mesure l’image courante s’écarte de la réalité. Si nous avons été amené à conclure que les prises de position sur l’espéranto sont fréquemment sous-tendues par des processus mentaux infantiles, c’est là un résultat secondaire d’une recherche qui, au départ, n’était pas orientée dans ce sens.
    Ce qui nous a le plus frappé, au cours de cette étude, c’est le caractère catégorique, péremptoire, de la plupart des affirmations sur l’espéranto. Les auteurs qui mentionnent cette langue, fût-ce incidemment, adoptent un ton d’autorité indiscutable, comme s’ils savaient. Pourtant, dès qu’on se documente, on constate qu’ils ignorent maintes données fondamentales. Mais ils ignorent leur ignorance. Sans doute serait-il utile de repérer d’autres cas quasi massifs d’ignorance ignorée au sein de notre société. En tout état de cause, il serait bon que des chercheurs s’intéressant aux questions d’information, de sociologie, de psychologie et de linguistique explorent plus avant le terrain que nous avons essayé de défricher. La connaissance de l’être humain ne pourrait qu’y gagner.


    En conclusion, d'un livre qui pourrait s'appeler Antoinisme : l'image et la réalité, on pourrait dire :
    Le décalage entre l’image courante et la réalité est si énorme que l’on peut affirmer sans risque d’erreur que dans notre société – abstraction faite d’une petite minorité d’usagers – l’antoinisme n’est tout simplement pas connu.
    Les relations entre les divers facteurs qui contribuent à cette méconnaissance sont difficiles à préciser. On peut dire que des intérêts particuliers (ou des réflexes de défense), parfois individuels, souvent collectifs, parfois conscients, généralement inconscients, de nature sociale ou politique, voire économique, exploitent des ressorts affectifs (angoisse latente, problèmes d’identité, peur du ridicule), renforcés par des malentendus d’ordre cognitif, pour empêcher l’étude sur le terrain (field study) du phénomène socio-anthropologique "antoinisme". Les médias contribuent à amplifier l’action des autres facteurs en diffusant largement dans la population les modèles d’attitude et les rationalisations qui, au départ, étaient les armes des intérêts particuliers menacés. [...]
     Il ne s’agissait nullement de définir ici la valeur de l’antoinisme en tant que moyen de communication inter-religieux, ni même de le situer par rapport aux autres religions. Plus modeste, notre but était simplement de déterminer dans quelle mesure l’image courante s’écarte de la réalité. Si nous avons été amené à conclure que les prises de position sur l’antoinisme sont fréquemment sous-tendues par des processus mentaux infantiles, c’est là un résultat secondaire d’une recherche qui, au départ, n’était pas orientée dans ce sens.
    Ce qui nous a le plus frappé, au cours de cette étude, c’est le caractère catégorique, péremptoire, de la plupart des affirmations sur l’antoinisme. Les auteurs qui mentionnent cette religion, fût-ce incidemment, adoptent un ton d’autorité indiscutable, comme s’ils savaient. Pourtant, dès qu’on se documente, on constate qu’ils ignorent maintes données fondamentales. Mais ils ignorent leur ignorance. Sans doute serait-il utile de repérer d’autres cas quasi massifs d’ignorance ignorée au sein de notre société. En tout état de cause, il serait bon que des chercheurs s’intéressant aux questions d’information, de sociologie, de psychologie et de linguistique explorent plus avant le terrain que nous avons essayé de défricher. La connaissance de l’être humain ne pourrait qu’y gagner.


    Merci à Pierre Debouxhtay, Regis Dericquebourg et Anne-Cécile Bégot d'avoir fait ce travail sur l'antoinisme, même s'il reste, comme pour l'espéranto, beaucoup de contre-vérité à extirper des cerveaux.

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CCB - Congrégation Chrétienne en France et en Belgique

Publié le par antoiniste

Illustration : temple de Flémalle-Grande, et intérieur du temple du Cultos na Central do Brasil (bairro do Brás, São Paulo) dans les années 50 (www.sabetudo.net) ; en médaillon, une femme portant le voile blanc.

    La Congrégation chrétienne en France est une petite église protestante pentecôtiste française.

    La Congregação Cristã no Brasil, est apparue en mars 1910 au Brésil, fondée par Luigi Francescon, un italien né le 29 mars 1866 à Cavasso Nuovo, dans la province d'Udine (Italie).
    Il émigre aux États-Unis en 1890 et arrive le 3 mars de la même année à Chicago, où il a son premier contact avec l'Évangile du Christ par le biais de l'Église évangélique vaudoise. Il fonde peu après l'Église presbytérienne italienne avec quelques croyants, mais s'en écarte après quelque temps à cause d'une réflexion qu'il a eu sur le baptême par aspersion. En 1907 il s'intéresse au mouvement pentecôtiste alors florissant à travers sa rencontre avec le pasteur baptiste William H. Durham, un de ses pionniers, qui le baptise dans le Saint-Esprit. En 1909, Louis Francescon et un de ses amis arrivent en Argentine et, le 8 mars 1910, au Brésil. Installés à São Paulo et dans le Paraná, ils fondèrent dès leur arrivée une église avec vingt personnes rebaptisées venant des cultes baptiste, presbytérien, méthodiste, et un catholique. Son aire de prédilection était principalement les colonies italiennes, mais son mouvement se répandit, à partir de 1950, sur tout le territoire national, les fidèles étant surtout nombreux dans la région Sud-Est.
    Avec le nom de Congregação Cristã, cette église est présente aux États-Unis, en Europe, au Japon, dans toute l'Amérique latine, en Russie et en Grèce. En 2005, elle possédait plus de 19 000 centres de par le monde et plus de 2,5 millions de fidèles.
   Louis Francescon est décédé en 1964 à Oak Park (Illinois), aux États-Unis.

    La Congrégation chrétienne a été lancée en France dans les années 1970, dans le nord du pays, dans la communauté portugaise. Il y a aujourd'hui dix églises, dont le siège social est situé à Tourcoing.
    Les principales croyances sont énoncées dans les douze articles de foi. Ils croient en la Trinité, la Bible et foi dans la rédemption grâce au sacrifice de Jésus-Christ. Ils croient au baptême de l'Esprit Saint, la guérison divine et les miracles. L'église a deux sacrements - baptême par immersion et la Sainte Communion.
    La Congrégation chrétienne a ses racines dans la tradition pentecôtiste, mais en diffère dans plusieurs domaines : les pasteurs, appelés anciens diacres et coopérateurs, sont laïques et ne sont pas rémunérés. La congrégation vit grâce aux dons volontaires des frères et sœurs .
    Les hymnes sont chantées à l'unisson accompagnées par l'orchestre. Les femmes qui portent un voile blanc pendant le service. Les membres saluent traditionnellement avec les mots « paix de Dieu » et un saint baiser sur la joue.
source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Congrégation_chrétienne_en_France
http://fr.wikipedia.org/wiki/Congrégation_chrétienne_au_Brésil

- le salut traditionnel est que « la paix de Dieu soit avec vous », car il ya plusieurs seigneurs mais il n'y a qu'un seul Dieu (c'est une pique à l'adresse des autres dénominations pentocôtistes comme l'Assemblée de Dieu et l'Eglise quadrangulaire, où les pasteurs saluent l'assistance avec la « paix du Seigneur ») ;
- le maquillage pour les femmes est interdit,
- la consommation du sang y est interdite (comme chez les Témoins de Jéhovah), mais pas les transfusions sanguines ;
- il est interdit de se couper les cheveux, les filles ne doivent pas les couper avant l'âge de 12 ans (âge responsable) ;
- interdit d'entrer dans un autre lieu de culte ;
- les hommes et les femmes sont séparés dans la salle du culte (comme chez les Juifs orthodoxes) ;
- seuls les hommes peuvent faire la prêche du jour, quand il se sent touché par le Saint-Esprit ;
- l'ancien a la possibilité de couper la parole s'il sent que ce qui est dit ne vient pas de l'Esprit ;
- les fautifs sont aussi séparés des autres (peu importe le péché, adultère ou participation à un mariage dans une autre dénomination) ;
- les prières se font à genoux ;
- le service est accompagné par un Brass Band ;
- le bapteme se fait pas immersion totale quand l'enfant l'a decidé mais pas avant 12 ans ;
- la glossolalie serait aussi pratiquée.
Edio Soares, Le butinage religieux: pratiques et pratiquants au Brésil, p.177-178
source : GoogleBooks
    A Tourcoing, l'église est située rue de Gand, à 800m du temple antoiniste. A Reims, les temples se trouvent à 1km de distance, au nord du centre ville.
    La congrégation chrétienne en Belgique a un temple à Flémalle, près de Jemeppe.
    La Commission sur les sectes ne considèrent pas cette église comme dangereuse.

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La Révélation est un ''mythe''

Publié le par antoiniste

    Dans la pensée de ses auteurs, le mythe a pour but de matérialiser et d'habiller de palpable, de visible, de mouvementé et de dramatique des intuitions, des conjectures, des idées, de soi désincarnées et conceptuelles, pour nous les communiquer : dans l'imaginaire, et non pas dans l'abstrait. Il n'enregistre pas des constatations, mais des explications. Par le conte qu'il nous fait, il nous suggère la situation ou la suite de conjonctures qui, en aboutissant à l'état de choses mis en questions, en rend suffisamment raison pour satisfaire notre désir de connaître : ce n'est qu'un "récit vraisemblable", comme écrivait Platon (Timée, 29d). C'est parce que l'auteur du Poème du Supersage [des Mésopotamiens] avait la conviction qu'il existait dans l'homme, outre le corps terrestre et périssable, quelque chose de supérieur et qui jusqu'à un certain point dépasse sa nature, qu'il a forgé son histoire de sang d'un dieu pétri avec de la glaise. Ut littera sonat, c'est une narration qu'il nous fait là ; mais elle n'est, en réalité, que le support d'une explication. Incapables encore d'accéder à la pensée abstraite et scientifique et livrée à la seule force de leur imagination, sans disposer, pour éclairer leurs doutes, d'autres données que concrètes, individualisés et fictives, les auteurs des mythes s'en sont servis pour calculer et construire des situations imaginaires qu'ils ont adaptées aux propres données de leur problèmes, comme on l'a vu aux exemples plus haut cités, et éclairer ainsi d'autant mieux ces incertitudes. L'histoire qu'ils racontent, ils ne prétendent pas le moins du monde l'avait "constatée", de visu, ou par ouï-dire, comme le ferait l'auteur d'un authentique rapport historique : ils pensent seulement que, sans elle, ou quelque chose d'approchant, la question posée demeurerait sans réponse. [...]
    Le récit du "Péché originel" le démontre clair comme le jour : moyennant sa foi et son admiration pour son Dieu, le Yahviste avait réfléchi, et compris le premier ce dont l'histoire était déjà en pleine et ce dont nous voyons depuis, tous les jours autour de nous, des illustrations plus ou moins cruelles, sanglantes et insupportables, c'est à savoir que l'Homme est le seul responsable de ses propres malheurs. Il devrait le savoir, il le sait ; il devrait donc se garder d'errements aussi funestes ; il y retombe sans cesse et il n'arrête pas de se replonger ainsi dans l'infortune et le désespoir, comme si, enté sur sa nature, un archaïque atavisme de faiblesse et de propension à mal faire l'y inclinait toujours et sans qu'il ait jamais pu trouver encore lui-même de remède à cette façon d'impuissance native. Voilà, bien au-delà du mot à mot de cette histoire de Jardin, de Fruit défendu, de Serpent tentateur, de Femme qui succombe et persuade son Homme de l'imiter, voilà la vérité profonde et éternelle que le vieux Yahviste avait découvert et qu'il nous a transmise. Et qui ne serait d'accord avec lui ?

Jean Bottéro, Le récit du péché originel, p.284-85 & p.291
Naissance de Dieu, La Bible et l'historien
Folio / histoire, Paris, 1992

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Zamenhof et la religion

Publié le par antoiniste

    Tournons nous vers l'image du monde religieux de Zamenhof. Comme on peut le conclure de cette déclaration, l'espéranto est une langue neutre religieusement et d'un point de vue idéologique ; apprécier l'espéranto ou appartenir à des groupes espérantistes n'oblige en rien à être d'accord avec son image du monde.
    Zamenhof n'était pas chrétien, mais appréciait la foi chrétienne et les autres religions qui étaient ouvertes au dialogue et au travail commun. Sa mère était une juive pieuse et son père était athée. Zamenhof raconte à propos de son évolution religieuse :
    Dans mon enfance, je croyais en Dieu et à l'immortalité de l'âme, dans la forme que me montrait ma religion de naissance. Je ne me souviens pas très précisément à quelle période de ma vie je perdis la foi ; mais je me souviens que le plus haut degré de mon incroyance se situa pour moi à l'âge de 15-16 ans. Ce fut aussi la période la plus tourmentée de ma vie. A mes yeux, la vie dans son entier avait perdu tout sens et toute valeur.
    A l'âge de 17 ans, il ressenti quelque chose de nouveau : "Je ressentis que la mort n'était peut-être pas une disparition." Se forma alors en lui la croyance en un "mystère potentiel et sans corps" qui était en même temps une "grande source d'amour et de vérité", comme il l'écrivit en 1905 dans son poème "Prière sous la bannière verte". Il prit conscience de l'impact positif que peuvent avoir les croyances religieuses sur un homme :
    Un enfant de père ou de mère officiellement sans religion ne peut ressentir dans son cœur ni un tel bonheur, ni une telle chaleur, que ceux apportés aux autres enfants par le lieu de culte, mais aussi les traditions religieuses et la possession de Dieu dans le cœur. Combien cruelle est la souffrance d'un enfant d'incroyant lorsqu'il voit un autre enfant, même pauvre, mais le cœur heureux, aller dans son lieu de culte, alors que lui, l'enfant d'incroyant n'a ni règlement pour le conduire sur le chemin de la vie, ni fêtes, ni mœurs !
    Et devant des jeunes chrétiens, il raconta : "Je suis juste un homaraniste hébreux de libre pensée ; et pourtant... existe-t-il quelque chose de plus beau au monde que de suivre les enseignements de Jésus ?"
   
    Une sorte de conviction religieuse fit désirer à Zamenhof un monde dans lequel régnerait l'amour, la vérité et la paix. Il exprime cela le plus clairement possible dans sa "Prière sous la bannière verte".

source : http://users.skynet.be/maevrard/esperanto.htm

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L'objectivité selon Auguste Comte

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    [Comment lui viennent les décisions concernant le culte, notamment la commémoration à faire à l'église Saint-Paul, rue Saint-Antoine à Paris :]
    Bientôt mon esprit sanctionna cet usage, auquel j'ai déjà dû d'heureuses inspirations, en me disposant à mieux sentir les relations normales entre le catholicisme et le positivisme.

André Thérive, Clotilde de Vaux, ou la déesse morte,
Chap. XXIII Où s'en va toute chair, p.272
Albin Michel, Paris, 1957

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Johannes Greber et la Geistchristliche Kirche e. V.

Publié le par antoiniste

Die Geistchristliche Kirche e. V. ist eine deutsche christliche spiritistische Kirche. Die meisten Gemeinden der Kirche sind in Nordrhein – Westfalen, im Saarland und in Hessen.

Der offizielle Name der Kirche lautet „Geistchristliche Kirche e. V.“. Weitere Bezeichnungen sind „Kirche der Liebe“ und Greber – Christen, Spirituelle Christen. Die Geistchristliche Kirche publiziert ein Kirchenblatt „Der geistchristliche Sendbote“. Mit der Geistchristlichen Kirche verbunden ist der Pflegedienst „Die Schwestern“, der „Celsior Buchversand“ und der „Verlag Leuchterhand“. „Geistchristen“ ist die Bezeichnung für Anhänger der Lehre, die nicht unbedingt mit der Geistchristlichen Kirche verbunden sein müssen.

Die Geistchristliche Kirche hat als Grundlagen ihrer Lehre das Neue Testament, übersetzt von Johannes Greber und dessen Buch „Der Verkehr mit der Geisterwelt Gottes“. Sie lehnt die Trinitätslehre ab und glaubt an einen „allmächtigen, anbetungswürdigen Gott“.

Jesus Christus gilt als Erlöser, König, „einzig aus Gott geborener Sohn“ und geistiger Führer der Kirche. Zur Lehre der Geistchristlichen Kirche gehören Reinkarnation und Spiritismus. Aus einem entsprechenden Mediumismus können biblische Prophetie oder Heilkraft empfangen werden. Zum Heilsweg gehören Selbstverbesserungsbemühungen hin zur Tugendhaftigkeit und Tatchristsein über gute Werke. Die Geistchristliche Kirche vertritt die Allaussöhnung. Liberalismus bezüglich christlicher Grundwerte wird ebenso abgelehnt wie Atheismus.

Die Geistchristliche Kirche ist keiner überkonfessionellen Organisation angeschlossen. Dem Ökumenischen Rat der Kirchen steht sie skeptisch gegenüber. Nichtchristliche Religionen gelten nicht als Heilswege, da die Anerkennung der messianischen Tat Jesu Christi unerläßlich ist.

In der Regel feiern Geistchristen ein- bis zweimal wöchentlich Gottesdienste, Andachten genannt. Sie werden vom Gemeindeleiter geleitet. Dazu gehören gemeinsame Gebete, Austausch über eine Bibelstelle und Anbetungslieder. In die Andachten sind Medienausbildungen eingebettet. Geistchristen der Geistchristlichen Kirche e. V. feiern den Samstag als Sabbat („Tag des Herrn“) und begehen ihn, soweit es humanitäre Dienste erlauben, als Ruhetag. Von Gemeindegliedern wird erwartet, daß sie sich mit all ihren Sorgen und Anliegen an den Gemeindeleiter wenden. Die Geistchristliche Kirche praktiziert die Erwachsenentaufe durch Untertauchen. Kindern wird mit der Kindesweihe eine Art gemeindlicher Patenschaft zugesprochen.

Kinder erhalten privaten Religionsunterricht, der sich mit geistchristlicher Sicht auf praktische Lebensfragen beschäftigt und dadurch eher unkonventioneller Art ist. Das Abendmahl, genannt „Heiliges Liebesmahl“, betont als Gedächtnismahl die Symbolbedeutung von Brot und Wein. Humanitäre Dienste spielen eine wichtige Rolle auch für den Erlösungsweg des einzelnen.

Geistchristliche Gemeinden sind kongregationalistisch organisiert unter dem Dach und Förderung der Geistchristlichen Kirche e. B. (einem gemeinnützigen Verein) mit Sitz in Kindenheim (Pfalz). Die Geistchristliche Kirche ist organisatorisch und finanziell unabhängig von anderen Kirchen. Die bewußt kleinen und übersichtlichen Gemeinden unterstehen einem Gemeindeleiter, dem „Ältesten“, der sich im priesterlichen Dienst weiß. Auslandsgemeinden können im Aufbau auch von einem beauftragten Gemeindediener, der unter apostolischer Leitung steht, geführt werden. Frauen können nicht Gemeindeleiter werden, sind aber sonst gleichberechtigt. Die Geistchristliche Kirche wird durch Spenden finanziert.

Dieser Text ist der Internetenzyklopädie Wikipedia entnommen.

Von dieser Kirche kenne ich persönlich nur den „Geistchristlichen Sendboten“. Ich bekomme ihn regelmäßig per Post zugeschickt. Für mich ist der Sendbote einer jener unauffälligen Kirchenblättchen, das dilettantisch aufgemacht ist und geistige Nahrung bieten möchte.

Eine Gemeinde der Geistchristlichen Kirche habe ich bislang noch nicht kennenlernen können. Ich wüßte auch nicht, ob die Kirche irgendwo im Ruhrgebiet vertreten ist und daher für mich erreichbar wäre. Daher kann ich die Kirche an dieser Stelle auch nicht näher vorstellen. Wichtig ist mir aber die Aussage: Es gibt die Kirche. Wer sich mit ihr beschäftigen möchte, ist dazu eingeladen, Kontakt zu ihr aufzunehmen.

source : http://www.derwesten.de/community/AndreasRuedig/stories/386740/

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