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religion

Spiritualité d'origine des antoinistes

Publié le par antoiniste

    Quelques auteurs ont souvent dit que Louis Antoine avait choisis les dates catholiques pour "récupérer" les personnes de cette obédience. Ainsi Régis Dericquebourg nous dit : "Peut-être [Louis Antoine] voulait-il aussi satisfaire un public essentiellement d'origine catholique qui aurait souffert de l'absence de célébration dans un contexte où elle se déroulaient." Et Alain Lallemand dénonce même : "Pour mémoire, citons l'autre grande fête antoiniste : le 15 août, anniversaire de la consécration du premier temple, celui de Jemeppe. Mais tous les Liégeois savent que le 15 août est traditionnellement jour de fête mariale, fête qu'un culte de souche mosane se devait de récupérer."
    On peut voir cependant que les adeptes étaient plutôt déchristianisés et que, de plus, Louis Antoine n'empêcha jamais ses adeptes de pratiquer une autre religion. Par ailleurs, on peut penser que c'est pas simple commodité, les ouvriers étant libérés de leur obligation ces jours-là pouvaient donc célébrer la fête comme ils l'entendaient.
    Voici une liste d'origine des adeptes :
- spirites : en fondant le Nouveau spiritualisme, il gagne des adeptes d'un côté mais il en perd aussi, certains désirant rester fidèles à Allan Kardec (cf. Dericquebourg, p.19 & p.119, Debouxhtay, p.124).
- chrétiens déchristianisés : en effet, Dericquebourg dit que l'antoinisme ne se propagea que difficillement en Flandre, du fait de la force du catholicisme dans la région, ainsi s'il fonctionna si bien dans le Sud du pays, c'est que la population était déjà déchristianisée (p.137).
- catholiques et protestants : évoquant les mises en garde éditées à l'époque du développement de l'antoinisme, abbés, prêtres, aumôniers, et pasteurs écrivaient des diatribes contre Louis Antoine. On peut penser donc que certaines personnes appartenaient à l'origine à ces religions (Dericquebourg, p.144 et Debouxhtay, p.281-86). Plus récemment, Anne-Cécile Bégot fit une enquête entre 1994 et 1997 et signale que "le public antoiniste est constitué d’une population âgée, pour une grande part issue du catholicisme" (Les Mutations de la représentation du divin au sein d’un groupe à vocation thérapeutique). Le même article signale que certains adeptes antoinistes, parfois costumés, continuent de fréquenter l’Église catholique.
- juifs : concernant la virgule dans l'inscription morale complétant l'Auréole de la conscience qui fut apposer par Mère, "L'Enseignement du Père, c'est l'Enseignement du Christ, révélé à cette époque par la foi". La virgule disparu dans l'Unitif de décembre 1912. Régis Dericquebourg signale que la virgule semble indiquer que le Père serait un continuateur de Jésus et que l'antoinisme est une différenciation chrétienne. "Cette dernière version aurait provoqué des protestations chez les Antoinistes de confession juive" (p.130).
- musulmans : Régis Dericquebourg évoquait, lors de la conférence sur l'antoinisme à Caudry, le cas d'un couple d'origine maghrébine, la femme portant le voile, venant consulter pour veiller à ce qu'une opération se passe bien. La desservante du temple lui dit cependant qu'aucune personne de cette origine ne s'engageait dans le mouvement.
- animiste ou autres : on peut voir, notamment à Paris, des adeptes de couleur, cependant ils peuvent également être catholique. Jacques Cécius rappelle que l'antoinisme est parfois dénommé le bouddhisme occidental. Certains adeptes sont parfois aussi bouddistes (cf. l'article d'Anne-Cécile Bégot).

    Pendant le XXe siècle, les gens sont venus nombreux, d'abord à Jemeppe et après dans les Temples qui se construisaient partout à l'époque. Très peu de ces personnes s'intéressaient à l'Enseignement, la plupart est venue chercher la guérison physique, à la fin du siècle beaucoup venaient pour connaître leur avenir.
    Ils ont été satisfaits ; ils ont trouvé, dans les temples, tout ce qu'ils croyaient pouvoir faire leur bonheur. Et les temples se sont vidés !
    Maintenant, l'Enseignement du Père est de nouveau maître à Jemeppe. Il n'y a plus ni voyance ni croyance. Les adeptes, moins nombreux, essayent de faire consciencieusement le travail moral. On y sent un sang neuf, on a l'impression d'être au début ; on sent que ces seulement maintenant que vons se récolter les fruits de ce qui a été semé par le Père.
Démonstrations n°2, signé Ch.P., p.38-39

    L’absence d’instance de contrôle des croyances et pratiques des adeptes favorise le pluralisme du croire. Ainsi, on observe que le recours à des croyances issues d’autres traditions religieuses ou spirituelles, notamment le catholicisme et le New Age, est fréquent parmi les adeptes. On peut aussi remarquer certains guérisseurs antoinistes porter la croix du Christ autour du cou ou recourir à des prières catholiques lors de leurs consultations. D’autres adeptes, notamment ceux qui ne portent pas le costume, font des stages de reiki, de yoga, de taï chi ou consultent des cartomanciennes. De la même façon, les enseignements antoinistes sont (ré)interprétés à partir d’autres référents religieux ; le « fluide » antoiniste devient « énergie » ou « chakra », des emprunts aux livres de Paco Rabane servent à comprendre des passages de l’enseignement antoiniste,...
Anne-Cécile Bégot, La construction sociale de l’efficacité thérapeutique au sein de groupes religieux (ethnographiques.org - numéro 15 - février 2008)

    Il faut indiquer que ces pratiques magiques ont parfois été favorisées par Mère, la femme de Louis Antoine. Ayant été nommée par son mari pour lui succéder et ayant un déficit de légitimité auprès des adeptes, elle s’est imposée auprès de ces derniers en « magifiant » certaines pratiques et en divinisant le Père Antoine (Anne-Cécile Bégot, Les Mutations de la représentation du divin au sein d’un groupe à vocation thérapeutique, 2000).
Anne-Cécile Bégot, La construction sociale de l’efficacité thérapeutique au sein de groupes religieux, note 20 (ethnographiques.org - numéro 15 - février 2008)

    Il y a aussi les personnes qui croient être victimes d'un ensorcellement. Il y a peut-être ceux qui craignent le médecin et ceux qui ont en tête un mobile moins avouable comme celui d'envoyer un maléfice à quelqu'un. Cette dernière demande doit être déclarée inacceptable car l'antoinisme ne pratique pas la magie.
Régis Dericquebourg, GSRL CNRS, Université Charles De Gaulle, Lille3 (halshs.archives-ouvertes.fr-00348718, version 1 - 21 Dec 2008)

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Simone Weil - comme Dieu dans la Genèse

Publié le par antoiniste

    Il est naturel à l'homme et il lui convient de s'arrêter quand il a fait quelque chose, fût-ce l'espace d'un éclair, pour en prendre conscience, comme Dieu dans la Genèse ; cet éclair de pensée, d'immobilité et d'équilibre, c'est ce qu'il faut apprendre à supprimer entièrement dans l'usine, quand on y travaille. Les manoeuvres sur machines n'atteignent la cadence exigée que si les gestes d'une seconde se succèdent d'une manière ininterrompue et presque comme le tic-tac d'une horloge, sans rien qui marque jamais que quelque chose est fini et qu'autre chose commence. Ce tic-tac dont on ne peut supporter d'écouter longtemps la morne monotonie, eux doivent presque le reproduire avec leur corps.

Simone Weil, La condition ouvrière, p.207
source : classiques.uqac.ca

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les Cockerill et les Pastor, patrons de Louis Antoine

Publié le par antoiniste

les Cockerill et les Pastor, patrons de Louis Antoine

Illustrations issues du journal Le Temps (supplément illustré) du 23 septembre 1920
(sauf K.G.Pastor, issue de wikipedia allemand) 

 

les Cockerill et les Pastor, patrons de Louis Antoine    John Cockerill est né en Grande Bretagne, à Heslingden, en 1790. Il est venu en Wallonie à l’âge de 12 ans et a vécu au contact des ateliers de son père à Verviers et à Liège. La population de Seraing est alors de 1980 habitant. L'arrivée de John Cockerill, stimulé par Guillaume Ier des Pays-Bas qui lui a vendu le château de Seraing pour un prix symbolique, l'ancienne résidence d'été des princes-évêques pour y installer ses usines métallurgiques (il comprend l'habitation du Directeur-général, la bibliothèque, les archives, la salle réservée aux Assemblées générales des actionnaires, les différents ateliers de fabrication) va faire de Seraing la ville de l'acier. Il a fait édifier le 1er haut-fourneau au coke en 1823. A partir de 1817, on met à son actif, à Seraing, une fabrique de mécaniques à usage industriel, la fourniture de locomotives, un centre de formation et, surtout la création d’une Entreprise Sidérurgique Intégrée, la première en Europe. On le trouve administrateur ou commissaire des Hauts fourneaux de Seraing, de Châtelineau, d’Ougrée, de la Fabrique de Fer d’Ougrée, de la Banque de l’industrie du Hoyoux. Et, encore, d’entreprises textiles à Verviers, Tournai, Andenne, des Houillères de Herve, des charbonnages du Val Benoît. Il fonde des entreprises en France, Allemagne, Pologne.

    Konrad Gustav Pastor né le 2 juin 1796 à Burtschied (près d'Aix-la-Chapelle). Faisant partie de la communauté protestante de la région de Liège, il est enterré selon le rite évangélique.
    La communauté protestante de Seraing-Lize (quartier où se construira également le temple antoiniste) voit le jour en 1840. En 1852, l'église protestante, ainsi qu'une école, est construite, Amand Cacheux, envoyé par le comité de Bruxelles, en est le premier pasteur, jusqu'en 1885.

    Après une formation en Allemagne, Konrad Gustav Pastor entre en contact très tôt (1813) avec la famille Cockerill. La famille Cockerill-Pastor est particulièrement bien implantée à Aix-la-Chapelle. En 1813, Charles-James et John Cockerill épousent deux Aixoises, Caroline et Frédérique Pastor, filles du riche fabricant de Borcette. En 1825, Charles-James s’établit à Aix-la-Chapelle (au château de Behrensberg dans lequel son père meurt en 1832).
    En collaboration avec l'entreprise de ce dernier depuis 1817, il est envoyé en Angleterre en 1822 afin de connaître les détails de la fabrication de la première machine à vapeur de Gußstahl. Revenu à Seraing, il construira les hauts-fourneaux au coke et les fourneaux à puddler à charbon qui deviendra une usine de transformation du fer.
    Mais quel est le principe du haut fourneau ? Il résulte d’un long processus qui a débuté à l’âge de fer. C’est au 15e siècle qu’il prendra la forme représentée par le monument. À une température de plus de 1 537 °, on enlève l’oxygène, contenu dans le minerai de fer, en le brûlant avec du carbone (issu d’abord du charbon de bois et ensuite du coke – produit par le chauffage à 1000 ° de la poussière de charbon). Mais la fonte ainsi obtenue est trop cassante pour être travaillée. C’est pourquoi elle doit passer par l’affinage où on élimine les impuretés par oxygénation. On obtient ainsi de l’acier. Les deux premières étapes du processus se font à Seraing, mais l’aciérie est située à 20 Km en aval, à Chertal. La fonte en fusion y est transportée dans de gigantesques wagons thermos. Ces convois rougeoyant de jour comme de nuit sont bien connus des habitants de la région.

    Konrad Gustav Pastor est directeur de la métallurgie, puis en 1829, il devient, jusqu'en 1866, direles Cockerill et les Pastor, patrons de Louis Antoinecteur général des usines de Seraing.
    Avec la crise de 1839, en vue d’éviter la faillite, les hommes politiques liégeois poussent les autorités nationales à intervenir. En cas de fermeture des Etablissements Cockerill (30.000 ouvriers), la région liégeoise serait confrontée à une véritable catastrophe économique et sociale. L’idée de créer une société anonyme avancée en août 1839 est refusée par John Cockerill, qui se met en quête de débouchés et de crédits supplémentaires à l’étranger. Le 19 juin 1840, celui-ci meurt de la fièvre typhoïde à Varsovie, en laissant un passif très lourd. Embaumé, il est d’abord inhumé dans cette ville. En 1867 la dépouille est ramenée à Seraing et placée dans un caveau du cimetière de la rue de la Glacière. Ses héritiers, qui sont en même temps ses créanciers, acceptent de vendre certaines parties des avoirs. Ne trouvant aucun acheteur, les installations de Liège et de Seraing représentent l’apport majeur lors de la constitution de la S.A. pour l’Exploitation des Etablissements John Cockerill, créée le 20 mars 1842 et dirigée par l’Aixois Gustave Pastor, neveu et collaborateur de John Cockerill.
    En 1840, les usines sérésiennes comprenaient trois divisions principales : les houillères ; la fabrique de fer et les hauts fourneaux ; les ateliers de construction. Vingt-quatre and plus tard, elles constituent un exemple accompli d'un ensemble industriel intégré. Outre un vaste département administratif, elles rassemblent un important département de production regroupant six divisions spécialisées : depuis l'extraction des matières premières (houille, minerai de fer des gisements de Belgique, de Lorraine, du Grand-Duché de Luxembourg et d'Espagne) jusqu'à la construction des appareils les plus élaborés (locomotive, machines à vapeur, pièces d'artillerie. A cet ensemble, s'ajoutent le chantier naval d'Hoboken, une briqueterie et une cimenterie).
    De mai 1842 à avril 1843, les Etablissements Cockerill participent à la construction en fer du pont suspendu de Seraing, qui va demeurer en usage jusqu'en 1905. Concession privée, le passage du pont restera à péage jusqu’en 1898.
    De 1842 à 1869, il devient président du conseil d'administration des Entreprises.
    En 1849, à l'apogée de sa carrières, il construit un hôpital-orphelinat près de la gare de Seraing et du charbonnage Colard. EN 1857, à la suite d'une épidémie cholérique qui avait fait de nombreuses victimes à Seraing, l'administration de la Soéciété Cockeirll décida de fonder l'hôpital destiné à recevoir, non seulement les malades et blessés appartenant à ses propres usines, mais aussi ceux des usines avoisinantes. Cet établissement peut contenir 300 lits, le service en est confié aux Soeurs de St-Vincent-de-Paul, sous le contrôle du directeur-général de la Société.
    Dès 1863, la Société Cockerill se dote d’un convertisseur Bessemer. Dix ans plus tard, la création de l’Aciérie d’Angleur (Rossius et Pastor) rompt ce monopole et, la même année, la Société de Sclessin inaugure son convertisseur Siemens-Martin.
    En 1861, on décerne à Konrad Gustav Pastor le titre de citoyen d'honneur de la Belgique. Le 30 juin 1866, après 37 années vouées à l'extension de ces usines, auxquelles M. Pastor, âgé de 70 ans, avait consacré ses vastes connaissances, sa grande prudence et son expérience consommée.
    La population de Seraing fut derechef décimée par le choléra en 1866, de nombreux ouvriers, de nombreuses mères succombèrent à l'hôpital et y laissèrent un grand nombre d'orphelins. Ceux qui appartenaient au personel de la Société Cockerill y restèrent après que la maladie eut disparu. Le Conseil d'administration de la Société décida alors que ces enfants formeraient le noyau des pupilles d'un orphelinat, où seraient admis tous les enfants en bas-âge, d'ouvriers qui viendraient à mourir au service de la Société, ou qui, devenus veufs, seraient surchargés de jeunes enfants. La Société prit en même temps à sa charge le salaire du médecin attaché à ses usines et créa une pharmacie, qui délivre gratuitement les médicaments, non-seulement aux ouvriers, mais encore à leurs ascendants et descendants.
    En 1871, la Société fait construire des groupes de maisons ouvrières, le long de la Meuse, dans une position abondamment pourvue d'air, d'eau et de lumière, pour les ouvriers spéciaux de la fabrique de fer.
    EN 1873, la société érige de puissants élévateurs à vapeur sur la crête du mur d'eau du fleuve, permettant le débarquement rapide des minerais algériens et espagnols amenés d'Anvers par les canaux. C'est la petite portion, le reste, de beaucoup plus considérables, arrive par chemin de fer, d'Anvers et de Terneuzen, de Namur et du Luxembourg.
    De 1866 à 1887, pendant que Louis Antoine y travaille soit à Seraing, à Meiderich ou à Varsovie (en 1888, c'est M. d'Ignatius qui est agent de l'entreprise pour Saint-Pétersbourg), pour la partie mécanique, la construction des ponts, les objets de chaudronnerie indépendants des moteurs livrés, les navires et bateaux à vapeur, la Société Cockerill a exécuté dans ses divisions des forges, des ateliers de constructions mécanique, des chaudronneries et du chantier des constructions navales, une série de commandes portant le chiffre total de celles-ci, depuis la fondation des usines de Seraing, à 64.650 machines et installations diverses, plus 420 navires et bateaux de toutes formes et puissances.
    De 1866 à fin octobre 1886, les établissements de Seraing ont été dirigés par M. le baron Eugène Sadoine (1820-1904), administrateur-directeur général, qui, continuant l'oeuvre de son prédécesseur, les a amenés au degré de développement actuel. Agent de Cockerill à Saint Pétersbourg, il tisse des liens avec la Russie, fournissant des équipements de navires à vapeur construits dans les chantiers navals de Cockerill. Devenu directeur général des Ets Cockerill, il investit largement en Russie, y fonde d’importantes sociétés, chargeant les usines de Seraing de l’installation d’entreprises. En 1886, la Compagnie Cockerill fonde ses Aciéries de Varsovie et dans le midi de la Russie, la Société dniéprovienne. Puis, ce sont les charbonnages du Donetz. Sadoine fonde une agence anglo-belge en Chine.
    L'usine à fers de Seraing est alors l'une des plus considérables de la contrée. Elle produit par année 25 à 30.000 tonnes de fer et de tôles de la meilleure qualité pour les établissements Cockerill mêmes et pour sa clientèle extérieure. La population de Seraing est en 1888 de 30.000 personnes. La population des usines est d'environ 8.000 personnes, dont 360 employés.

    La catastrophe survenue le 8 décembre 1881 à la houillère Marie du charbonnage Colard dans le chantier de la couche “Déliée-veine” entre les étages 308 et 348 mètres est commémoré par la Belle Pierre, qui se trouve devant le temple Antoiniste de Serain-Lize. Le charbon Colard est destiné à l'approvisionnement des fours à coke de ce charbonnage, et à l'alimentation des aciéries et de la fabrique de fer. 69 mineurs y trouvèrent la mort. L’événement marqua fortement les esprits de la population à tel point qu’une souscription populaire permit l’érection d’un monument commémoratif. Celui-ci est un monolithe de calcaire de dimension exceptionnelle. Deux pics croisés, symbole du métier de mineur sont sculptés sur l’obélisque. Sur les quatre faces du socle de la stèle on peut lire les inscriptions qui expriment bien les sentiments de ceux qui voulurent le monument : Coup de feu grisou, 8 décembre 1881 / Travaille est le cri des heureux Travaille est bien facile à dire / Par souscription populaire Aux martyrs du travail / La Société qui a le travail pour base doit nourrir le travailleur et non pas le tuer.

    Konrad Gustav Pastor meurt à Liège le 20 janvier 1890, à 94 ans.
les Cockerill et les Pastor, patrons de Louis Antoine
    Après Eugène Sadoine, suivra Adolphe Greiner (né en 1842) à la tête de la Société, il mourra en prison le 20 novembre 1915, refusant que la Société travaille pour les Allemands. Son fils Léon Greiner (1877-1963), à son retour de déportation en novembre 1918, reprend les rênes.

    Les fils de Konrad Gustav Pastor, Georg Octave et surtout Gustav Leon Pastor (1832 - 1922), tous deux ingénieurs des hauts-fourneaux, jouèrent un rôle important dans l'histoire des débuts de l'acierie dans la région du Rhin.
    En 1871, il fonde une usine à Meiderich. En 1877, Gustav Leon Pastor est directeur des aciéries du Rhin, à Ruhrort.
    En 1905, Gustav Leon Pastor, de Jemeppe-sur-Meuse, est membre de la Liste des Adhérents au Congrès international des habitations à bon marché de 1905.

    Il existe maintenant une rue Pastor à Seraing, derrière le Quai Sadoine, perpendiculaire à la rue Cockerill, ainsi qu'une avenue Adolphe Greiner.

    En 1955, la société Cockerill fusionne avec Ougrée-Marihaye (datant de 1808). Cockerill-Ougrée devient Cockerill-Ougrée-Providence en 1966 avec l'arrivée de Espérance-Longdoz (fondé en 1836). En 1979, est fondé Cockerill et Thy-Marcinelle et Providence. EN 1980, elle devient Hainaut-Sambre, puis Cockerill-Sambre en 1981. En 1999, la société fait partie du Groupe français Usinor et en 2002 est créé le Groupe Arcelor, regroupant Aceralia, Arbed et Usinor. En 2006, elle est acquise par Mittal Steel. ArcelorMittal est créé. Aujourd'hui, les usines sidérurgiques wallonnes du secteur des Aceirs Plats au Carbone Europe sont des centres de performances rattachés au premier groupe sidérurgique mondial. ArcelorMittal confirme, début 2008, l'abandon du projet de fermeture de la ligne à chaud de Liège.

sources : www.digitalis.uni-koeln.de/Matschossm/matschossm197-201.pdf
Suzanne Pasleau, «Caractéristiques des bassins industriels dans l’Eurégio Meuse-Rhin», Fédéralisme Régionalisme, Volume 3 : 2002-2003 - Mobilité et identités dans l'Eurégio Meuse-Rhin
http://popups.ulg.ac.be/federalisme/document.php?id=298
http://www.tschoepe.de/auktion49/auktion49.htm
http://www.seraing.be/IMG/pdf/patrimoine_brochure-2.pdf
http://users.swing.be/vivwal/walletr.htm
http://www.protestantisme.be/default.asp?menu=histoire&page=communaute
http://www.epubserainghaut.be/historique.html
Industries et populations: l'enchaînement des deux croissances à Seraing au XIXe siècle (Google Books)
Actes du VIIme Congrès international des habitations à bon marché tenu à Liege, du 7 au 10 août 1905 (1906)(archive.org)
Notice sur les établissements de la Société Cockerill (1888)(archive.org)
Henri Pirenne, Histoire de Belgique, Volume 7 - De la Révolution de 1830 à la guerre de 1914 (archive.org)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Seraing
http://www.cockerill-sambre.com/fr/historique/historique.htm

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influence de la théosophie sur l'antoinisme

Publié le par antoiniste

    L'influence de la théosophie sur l'antoinisme est claire concernant les doctrines : sens la prière, Dieu en nous, réincarnation, loi d'évolution, importance des pensées...
    Mais la Révélation de Louis Antoine n'en reste pas moins une Révélation : "le Couronnement est à Lui seul tout l'enseignement", et celui-ci nous enseigne quoi : voyons les titres des chapitres et ce qui relève de l'innovation ou des influences :
- L'arbre de la science de la vue du mal (innovation de L. Antoine) ;
- Le libre arbitre (Spiritisme, Théosophie) ;
- Unité individuelle de l'ensemble (Théosophie) ;
- C'est Adam et Eve qui forment la base des termes de comparaisons (innovation de L. Antoine) ;
- Apparence de la réalité (innovation de L. Antoine) ;
- Réincarnation (Spiritisme, Théosophie) ;
- Intelligence (innovation de L. Antoine) ;
- L'étude de l'enseignement moral (Théosophie) ;
- Le mystère : amour, intelligence et conscience (innovation de L. Antoine) ;
- La croyance et la foi (innovation de L. Antoine) ;
- Le vrai bonheur ne résulte que du malheur (Spiritisme, Théosophie) ;
- Nous n'acquerrons la vérité que par notre erreur (Spiritisme, Théosophie) ;
- Un dernier mot de cette révélation (innovation de L. Antoine) ;
- Cause, développement et perfectionnement de l'être (Spiritisme, Théosophie).
    Sur 14 chapitres, 7 sujets sont uniquement présent chez Louis Antoine. La moitié. On peut aussi préciser que les sources de Louis Antoine viennent de la Théosophie, mais aussi du spiritisme. Par ailleurs, signalons qu'il serait avéré que les textes de H.P.Blavatsky serait des plagiats d'une centaines de livres occultes divers (http://www.blavatskyarchives.com/colemansources1895.htm). On peut donc dire que la doctrine de Louis Antoine reflète bien les idées de l'époque. Cependant, les différentes pratiques de l'antoinisme sont, il me semble, des innovations de Louis Antoine ou sa femme : prière silencieuse, mains jointes, pensées silencieuses...

    Par ailleurs la Théosophie évoque le Karma, l'astral (pour L. Antoine, il faut se défaire du monde pour se purifier, pour la Théosophie, à sa mort, l'âme rejoint l'astral où la matière n'a plus la même prégnance sur notre âme, mais où l'on garde sa personnalité ou individualité), l'Esprit ou Âme divine, l'Ego... et ne laisse guère de possibilité de comprendre le monde autrement que comme H.-P. Blavatsky ou Annie Besant (l'Homme et ses Corps d'Annie Besant est un exemple frappant de théorie invérifiable et sans contredit possible), ou d'autres le comprennent, alors que la Révélation nous demande de comprendre ou de ne pas comprendre le monde, mais simplement de l'accepter.
    Le point de vue de la Théosophie par rapport au spiritisme est plus dure que celle de L. Antoine : pour L. Antoine, elle n'est qu'expérience, et en cela science, donc matériel. Pour la théosophie, les évocations spirites causent du tort aux corps astraux des désincarnés. Dans la théosophie, on peut rejoindre les désincarnés par la méditation et le progrès moral sans pour cela que la communication ne soit possible, les théosophes doivent même l'accepter si les esprits veulent venir à nous au moyen d'un médium. Ils expliquent aussi que les communications se déroulent avec des esprits de la nature et non des esprits des morts. Pour L. Antoine, on peut simplement "ressentir" les désincarnés par les fluides.
    Considérant le spiritisme comme scientifique, la théosophie n'en a pas moins un grand respect pour la science. Ainsi expériences sur des médiums, conférences d'érudits, magnétisme, télépathie sont pratiquées dans les débuts de la théosophie. La complexité des œuvres d'Annie Besant, notamment son Etude sur la conscience en témoignent encore (à lire et télécharger sur Gallica). Voir aussi l'article Initiation de Wikipedia [http://fr.wikipedia.org/wiki/Initiation_%28Th%C3%A9osophie%29]
    Le point de vue sur l'intelligence est très particulière à l'Antoinisme : sans complètement l'incriminer, car elle a son utilité, L. Antoine appelle à s'en méfier pour atteindre ce qui est le monde astral dans la théosophie. Dans la théosophie même, lors de sa deuxième mort (après la mort terrestre on atteint le monde astral, où l'on meurt encore), on peut même retrouver les satisfactions intellectuelles, de l'art, de la dévotion, etc. que l'on a aimé dans le monde terrestre. Lors de sa deuxième mort, on se retrouve dans le Ciel selon la Théosophie, et seulement pour quelques siècles avant de retomber dans une incarnation terrestre. On y meurt donc aussi, mais la souffrance n'y existe pas, car on y aura créé une illusion de notre bonheur : joie matérielle et gens aimées. D'après L. Antoine, à sa mort terrestre, on retrouve l'Unité de l'Ensemble, ou on se réincarne, "soit sur la terre ou dans un autre monde" (Développement, p.114).
    Un point commun est par contre le fait que l'on peut être théosophe et chrétien, ou bouddhiste, ou juif... comme dans l'antoinisme. Par contre, on parle rarement dans la théosophie de l'incroyance.

    Concernant les dissidences : lors d'une entrevue, un membre de la Société Théosophique a conclu que "la Société Théosophique a donné l'enseignement et ils l'ont tous repris en l'amalgamant avec toute sorte d'autres choses. Sincèrement, on ne peut appeler cela des mouvements dissidents parce qu'on doit dire que ce sont des gens qui désiraient avoir la première place quelque part, qui avaient des idées propres. Ils en ont donc profité pour faire leur propre mouvement, en y injectant beaucoup de théosophie. Ils reprennent la même terminologie qui a été créée par les auteurs théosophiques, et qui n'existait pas en occident avant". Le regard porté sur les dissidents semble être d'une même trempe que celui de Guénon sur la Société Théosophique (mélange d'ésotérisme, de religions orientales (occidentalisées) et de spiritisme)(source : www.oeildusphinx.com/MdI3_theos.html). Par ailleurs la succession dans le mouvement théosophique a été beaucoup plus houleux que dans l'antoinisme.

    Signalons encore que la théosophie avait aussi mis en place des salles de lecture : au siège de la Société théosophique de France, 4, Square Rapp, à Paris (en 1917), se trouve une salle de lecture, une bibliothèque et s'y déroulent les réunions. Le Siège de la Société était ouvert tous les jours de la semaine de 3 à 6 heures sauf le 2e et le 4e dimanche.
    Les buts de la Société étaient :
1° Former un noyau de fraternité dans l'humanité, sans distinction de sexe, de race, de rang ou de croyance.
2° Encourager l'étude des religions comparées, de la philosophie et de la science.
3° Etudier les lois inexpliquées de la nature et les pouvoirs latents dans l'homme.
    L'adhésion au premier de ces buts est seule exigée de ceux qui veulent faire partie de la Société.

influence de la théosophie sur l'antoinismeinfluence de la théosophie sur l'antoinisme

Liège, Société Théosophique (Place Vivegnis 10)


    La section de Liège, la "Branche Annie Besant" de la Société Théosophique a ses locaux au 10, place Vivegnis, dans le vieux Liège. A Bruxelles, le siège de la Société Théosophique (ST) Belge A.S.B.L. est établi au 51, rue du commerce, 1040 Bruxelles.

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Aimée Blech - A ceux qui souffrent... Quelques points de l'enseignement théosophique - La prière

Publié le par antoiniste

    « Que faites-vous de la prière ? Croire au karma, c'est nier le pouvoir de la prière. »
    Pourquoi ?... Si la prière est un besoin, une source de force, si elle nous rafraîchit et nous fortifie il faut prier... Prier, c'est ouvrir son âme toute grande aux influences divines, c'est se baigner dans une atmosphère spirituelle.
    Mais il s'agit de bien s'entendre sur le terme de
prière.
    Prier — comme il faut prier — est-ce demander les biens de la terre, les consolations faciles, la santé de ceux que nous aimons, est-ce demander le bonheur, ce mirage éternel provoqué par l'ignorance
humaine ?
    Non !.., pour nous, théosophes, prier, c'est donner autant que recevoir. Prier, c'est une aspiration intense vers Dieu... qu'il s'agisse du Dieu en nous ou hors de nous, c'est le don de soi-même à la Volonté divine, c'est la contemplation d'un Idéal suprême, c'est l'action de grâce qui surgit d'un coeur reconnaissant. Prier, cela peut être encore l'appel à une aide spirituelle dans les jours d'épreuve.
    Il y a loin de cette prière à la prière inférieure, à celle qui demande des biens matériels et n'est ni utile, ni bienfaisante. Elle n'est pas bienfaisante, car elle est égoïste en soi ; elle n'est pas utile, car elle ne sera exaucée qu'avec la permission de la loi, et, en pareil cas, un désir ardent pourrait avoir le même résultat. Car une prière-demande de biens matériels ne peut monter dans les hautes sphères : elle vient de la terre, aussi reste-t-elle dans notre atmosphère, en quête de quelque argent ou de quelque circonstance favorable à sa réalisation.
    A quoi bon demander, du reste ? Le Christ n'a-t-il pas dit : « Votre Père céleste sait de quoi vous avez besoin avant que vous le lui demandiez... »
    Ignorants que nous sommes de la loi, ignorants que nous sommes de notre destinée, de notre avenir, sommes-nous bien sûrs que nos demandes, exaucées, n'iraient pas à l'encontre de notre bien, de notre
développement moral ?
    Le moi personnel est si peureux de la souffrance qu'il opterait volontiers pour une existence calme et douce, exemple de troubles, alors que le Moi véritable, l'Ego sait bien, de par son expérience, que c'est dans une vie douloureuse, dans la tourmente sauvage ou dans les combats intérieurs si poignants, que le progrès le plus rapide est réalisé.
    Ici j'entends une découragée qui soupire.
    — Comment! nous n'aurions même pas le droit de demander à Dieu de nous enlever une épreuve ?
    — Il ne s'agit pas de droit, ma soeur. Vous pouvez prendre ce droit, si voulez. Mais peut-être ne le ferez-vous plus, si vous m'avez comprise, et vous contenterez-vous de prier afin que la force de supporter l'épreuve vous soit donnée. Car vous saurez que cette épreuve — celle-là même — est l'acquittement d'une dette et une précieuse occasion de progrès.
    Pour le théosophe, la prière la plus belle, la plus conforme à ses idées est celle-ci : Fiat voluntas lua.
    Dans ces trois mots, héritage du Christ, réside une force bienfaisante et calme que seuls auront sentie ceux qui les ont prononcés avec foi, ou avec une confiance profonde.
    Avec une jeune huguenote des temps passés vous pouvez encore répéter : « Mon Dieu !... ce que tu veux, comme tu le veux, quand tu le veux. » Car dans les sphères suprêmes Dieu et la Loi c'est un.
    Le Karma n'est-il pas l'expression de la Volonté divine ?
    Nouvelle question de mon interlocutrice :
    — Mais ne peut-on prier pour les autres ?
    Certainement, vous pouvez prier pour les autres. Demandez l'aide nécessaire à ceux qui souffrent, le secours spirituel, la bénédiction qui réconforte... ; mais ne retombez pas dans la prière inférieure, même s'il s'agit de vos frères.
    Un grand nombre de théosophes ne prient pas. Mais ils donnent chaque jour, à heure fixe, si cela est possible, un temps donné à la méditation. Cette méthode est plus difficile, plus abstraite que la prière,... car c'est une méthode ; — mais elle mène à un résultat plus précis, à un développement plus rapide et plus harmonieux. Pendant ce quart d'heure ou cette demi-heure de méditation la concentration de la pensée est pratiquée avec plus ou moins de persévérance et selon que cette concentration mentale se porte sur tel objet, sur telle pensée ou sur telle qualité, elle développe en nous des facultés intellectuelles, réceptives ou morales. Enfin si elle se porte sur l'Ame divine, elle fait appel à la Source de toute vie, de toute force et de toute paix — elle fait appel au « Dieu en nous »,

Aimée Blech, A ceux qui souffrent... Quelques points de l'enseignement théosophique (1917), p.56
source : gallica

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L'origine sociale des premiers antoinistes

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    Ces adeptes, dans quelles classes de la société se recrutent-ils ? [...]
    Lorsqu'Antoine se fut séparé des spirites, sa clientèle ne se modifia guère. Un journaliste a bien indiqué les traits caractéristiques des fidèles de l'église antoiniste "... des petits bourgeois, des artisans, de vieilles dames vêtues de noir et pauvrement endimanchées, des petits garçons et des petites filles que la douleur et la foi avaient déjà rendus pensifs... C'étaient encore des gens pareils à ceux que l'ont remarque dans ces pays industriels où la misère et le travail ont pâli et jauni les visages... Des groupes s'ajoutaient aux autres groupes ; je considérais ces faces ravagées par les rides, faces qui se décoraient pourtant d'une gravité et d'une tristesse et qui s'appariaient étrangement à ce paysage de terrils cendreux, de hauts fourneaux gigantesques" (Le Soir, 26 juin 1925).
    Déjà avant la guerre, l'Unitif s'était expliqué sur cette localisation sociale des conversions à l'antoinisme. "Nous avons entendu dire, écrivait une adepte, oh ! sans reproche, chacun croyant détenir la vérité, que la religion antoiniste s'adressait à la classe ouvrière, aux ignorants. Retournons un peu en arrière et voyons comment les choses se pratiquaient au temps de Jésus ; reprochait-Il l'intellectuel ? Il disait : "Laissez venir à moi les petits enfants car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent" et encore : "Bienheureux les pauvres d'esprit parce que le royaume des cieux est à eux." Prônait-Il la richesse Lui qui disait : "Il est plus aisé qu'un chameau passe par e trou d'une aiguille qu'il ne l'est qu'un riche entre dans le royaume de Dieu !" Ces paroles au sens caché, incomprises jusqu'à ce jour et qui renferment tout un enseignement sont aujourd'hui dépouillées de leur voile par le Père qui est venu accomplir et terminer l'oeuvre des prophètes, ses devanciers. Que la grande partie des membres faisant partie du Culte Antoiniste se recrutent chez les humbles, cela est vrai et cela doit être, parce que la souffrance cherche le remède, mais combien ils sont grands ces humbles ! à la tâche toujours : après le dur labeur de la journée ils se reposent dans le travail moral, dans la charité d'eux-mêmes, n'ayant rien à donner de matière ils sont à la disposition de ceux qui souffrent ; ils luttent à tout instant pour détruire leurs défauts, l'imperfection et acquérir les vertus, l'amour vrai ! Est-ce cela de l'ignorance ? Combien de nous plus ou moins cultivés, ayant beaucoup lu et vu, nous sommes-nous jugés ignorants de la vérité en face de ces humbles possédant la vraie intelligence dans la conscience sensibilisée."
   Dans les rangs de l'Antoinisme, on trouve des personnes instruites, p. ex. un professeur d'Athénée (décédé), une institutrice (sténographe du culte), un officier de l'armée belge, qui depuis a rompu avec l'antoinisme (Bourguet, p.36), un ancien officier de l'armée française. On pourrait en citer d'autres ; mais des conversions de ce genre restent néanmoins des exceptions. L'Enseignement (p.253) déclare que "de grands personnages tels que barons, ingénieurs, directeurs, avocats, médecins, prêtres, etc., sont heureux d'avoir recours" à Antoine. Il est très possible qu'Antoine ait reçu des gens de cette qualité, mais je doute qu'il en ait converti beaucoup à sa doctrine.
Pierre Debouxhtay, p.291 et note 100.

    Au sujet des villes d'eaux, M. E. Leroux remarque que "dans la foule qui afflue en ces villes, il y a toujours un nombre considérable de cerveaux anémiés offrant une proie facile aux prêcheurs de nouveautés, si abracadabrantes que soient celles-ci (Rev. Ecclésiastique de Liége, t.16, 1924-25, p.222).
Pierre Debouxhtay, p.288, note 86

    Grâce à ceux qui ont désormais consacré leur vie à cette oeuvre humanitaire, nous voici installés, depuis dix mois, rue Saint-Georges, 30. De jour en jour, le nombre des adeptes augmente et actuellement notre groupe est très important ; la plupart appartiennent à la meilleure bourgeoisie et parmi eux nous remarquons beaucoup d'intellectuels, professeurs, philosophes, tous, toujours assidûment fidèles, venant prendre place bien avant l'heure et attendant dans le plus grand silence.
extraits des Unitifs, Groupe de Bruxelles

   Au-delà des justifications doctrinales, les différences belgo-françaises recouvrent, selon Benoît Narinx, des réalités sociographiques différentes. En Belgique, on comptait parmi les disciples du Père des personnes d'un niveau intellectuel plus élevé en quête de règles éthiques et d'une voie spirituelle. Ces gens-ci ont pu considérer la vénération du fondateur et de son épouse comme une idolâtrie alors qu'en France, les desservants qui dirigèrent le mouvement dès qu'il prit racine dans l'Hexagone étaient plus proches des demandes d'un public populaire chez qui l'expérience religieuse passait par des manifestations tangibles.
    L'historique de l'antoinisme témoigne de son origine populaire. Une sociographie rapide fondée sur les témoignages de Vivier et de Debouxhtay montre que Louis Antoine attirait à lui des gens de condition modeste, des mineurs et des artisans bien que son cercle de disciples se soit enrichi de quelques personnes un peu plus élevées socialement. Ce public n'est pas différent de celui du spiritisme qui fut son terreau. Or, le premier fut essentiellement populaire.
Régis Dericquebourg, p.30 & 119

    Ajoutons que les trois écrivains décrivant les milieux antoinistes (Robert Vivier, André Thérive, Roland A E Collignon) baignent leurs récits dans le milieu populaire des régions liégeoise ou parisienne.

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Superstitions (La Calotte, comique illustrée de Paris, 2 août 1912)

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 Superstitions - La Calotte, comique illustrée de Paris, le 02 août 1912       SUPERSTITIONS

            _____
    De la Lanterne :
    - Ah ! la bonne Sainte Vierge, il est donc mort, notre pauvre Antoine !
    - Mort ! Mort ! Que dites-vous là, mâme Pluchot ! Mort ! Apprenez à parler : Antoine n'est point mort, il s'est désincarné.
    - Tout ce que vous voudrez, mâme Béchu, n'empêche qu'il ne sera plus là pour nous guérir.
    - Pourquoi donc, mâme Pluchot ?
    - Alors Antoine pourrait à la fois être mort et continuer ses miracles ! Ah ! j'avais toujours bien pensé que c'était un grand saint !
    - Pour sûr que c'était un grand saint, mâme Béchu, mais tenez, lisez donc l'avis qui vient dêtre affiché au temple antoiniste.
    Les deux bonnes femmes s'approchèrent de la porte du temple antoiniste - les antoinistes sont une des innombrables sectes qui pullulent sur le corps de la religion agonisante - et lurent :
        « Frères,
    « Le conseil d'administration du culte antoiniste porte à votre connaissance que le Père vient de se désincarner... Avant de quitter son corps, il a tenu à revoir une dernière fois ses adeptes pour leur dire que la Mère le remplacera dans sa mission, qu'elle suivra toujours son exemple. Il n'y a donc rien de changé, le Père sera toujours avec nous ; Mère mintera à la tribune pour les opérations générales les quatre premiers jours de la semaine, à 10 heures. »
    Admirable, n'est-il pas vrai, cette religion si accomodante ! Antoine est mort d'une attaque d'apoplexie, sa veuve continue le commerce. Antoine guérissait, en vertu d'une grâce particulière, les malades. A peine mort, c'est sa femme qui hérite de cette grâce particulière. Et quand Mme Antoine sera morte ?
    Sera-ce le petit animal favori du maître qui héritera de la grâve particulière ?
    Peu importe à Mme Béchu et à Mme Pluchot. L'essentiel, c'est d'être roulé au nom de la religion, du miracle, du mystère, etc.
    La couleur des billets que l'on prend à la loterie truquée n'ôte rien au plaisir des joueurs : on ne garde pas les mêmes, mais on recommence toujours.

La Calotte, comique illustrée de Paris, 02 août 1912
source : Gallica

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L'Eglise racontée par les biographes de Louis Antoine

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    Il n’y avait pas grand monde dans l’église. Antoine et Catherine se prosternèrent en bon paroissien puis regagnèrent leur rangée respective, les femmes d’un côté, les hommes de l’autre. Antoine trempa ses doigts dans le bénitier de l’entrée principale et se signa. Il y avait deux confessionnaux néogothiques le long d’un mur, non loin de la chaire de vérité. Quelques femmes agenouillées récitaient leur chapelet et des prières avec dévotion. Cette forme de religiosité persistait dans les faubourgs comme si l’épreuve renforçait la ferveur des pauvres gens. Le curé célébra la messe en latin, le dos tourné aux fidèles qui n’y comprenaient rien mais qu’importe quand la foi est ardente. Dans son homélie, le curé vilipendait contre les cabaretiers et les usines qui ne respectaient pas le jour du Seigneur – ce qui ne remplissait pas les églises – ouvrant plutôt la porte aux comportements socialistes qu’il haïssait tant.
    La messe terminée, les femmes se levèrent dans un bruissement d’étoffe et de bruits de chaises que l’on traîne. Catherine s’attarda devant l’église. Il était de coutume d’échanger quelques potins et de prendre des nouvelles de ceux que l’on n’avait pas vu depuis longtemps ou que l’on ne voyait pas assez souvent.
    A l’intérieur, Antoine sentit le doute l’envahir en apercevant un grand jeune homme sanglé dans une soutane noire qui tombait jusqu’aux pieds. Ce vicaire du christ aux propos emphatiques dissimulait mal son inexpérience de la vie. Un visage imberbe et tout en longueur dévoilait un esprit romantique comme celui des poètes ou les rêveurs qui vivent dans leur propre monde.
    Antoine le vit s’approcher, les mains croisées, la tête penchée de côté avec affectation.
    L’apparition surnaturelle semblait glisser sur le sol.
    - Monsieur le vicaire, dit-il avec embarras, pourrais-je vous parler ? [...]
    - Alors, expliquez-moi.
    Antoine hésitait.
    - Croyez-vous… qu’il y a… une… euh… vie après la mort ?
    Le curé fit un bond en arrière.
    - Que racontez-vous là ? Seul Notre Seigneur Jésus Christ est ressuscité d’entre les morts !
Antoine insista. Le sourire du curé se transforma en un rictus et ses paupières se mirent à clignoter sous l’emprise d’une très vive émotion.
    - Voilà que vous parlez comme ces spirites, maintenant ?
    L’ombre du curé se détachait à contre-jour.
    - Est-ce vraiment un péché, monsieur le vicaire ?
    Le curé s’empara brusquement d’une petite bible qu’il se mit à feuilleter d’une main fébrile puis son doigt s’arrêta en haut d’une page. Il reprit alors d’une voix haut perchée :
    - Si un homme a un esprit de divination, qu’il soit puni de mort et que son sang retombe sur sa tête. Lévitique, chapitre XX, verset 27. Croyez-moi, mon ami, c’est bel et bien un péché !

[...]

    La messe dominicale avait beau être un acte religieux pour les paroissiens, peu en fait s’approchaient de la sainte table pour y consommer le pain bénit. Déjà que les vêpres étaient boudées… Bref, on fréquentait de plus en plus rarement le temple de Dieu. Et puisque les tabernacles avaient été forcés, le curé refusait de confier la clé du clocher tout neuf au sonneur ainsi qu’à l’horloger chargé par la municipalité de remonter l’hor-loge rien que parce qu’il voyait en eux des ivrognes.
    A Jemeppe comme partout ailleurs, les coups de langues allaient bon train, remplaçant les coups de fusils ou de couteaux dans le dos. Si la presse figurait au rang des ennemis du curé, il fallait tout de même bien admettre que la plume anticléricale se trempait dans l’encrier de la médisance pour parler de ces vestibules de l’enfer qu’étaient devenues les églises.
    Le curé montait donc à l’autel comme à l’accoutumée, tournant le dos à deux ou trois fidèles. Sa voix résonnait de façon toujours aussi lugubre, du haut de sa chaire où il tentait désespérément de réveiller leur foi.
Roland A E Collignon, La Vie tourmentée de Louis Antoine

    L'air du dehors lui rafraîchit le visage. Il se dirigeait vers l'Eglise de Jemeppe. [...]
    La grille grinça. Deux femmes en noir, le livre de messe à la main, pénétrèrent dans le cimetière. Tout proche, impressionnante, la cloche de l'église se mot à sonner pour l'office du soir. Antoine vit arriver le vicaire, puis d'autres personnes. Il entra derrière elles dans l'église assombrie.
    Ecouterr le salut ne lui apporta pas le soulagement. Plusieurs fois il se surpris à être distrait. En sortant, il fut secoué d'un grand frisson entre les épaules, comme s'il avait pris froid. [...]
    Ainsi songeait-il, et il attendait à la grille. Enfin un pas fit crier le gravier et monsieur le vicaire apparut, long et pâle dans sa soutane noire, et d'aspect si jeune, tout d'un coup, qu'Antoine regretta de l'avoir attendu. [...]
    - Monsieur le vicaire, fit Antoine, excusez e dérangement. Pourrais-je vous parler quelques instants ? [...]
    - Vous qui êtes instruits, monsieur le vicaire... Et puis, vous connaissez les choses de la religion... Voilà, vous alleé vous moquer de moi, sûrement. Mais je ne dors plus, monsieur le vicaire. Ma prière n'est pas bonne, je crois... [...]
    - Je ne comprends pas bien, murmura-t-il enfin. Je ne comprends pas bien vos scrupules. Vous pratiquez, vous priez... [...]
    - Avez-vous fait vos Pâques, mon ami ? [...]
    Le vicaire donnait des conseils
    - Vous devriez faire des aumônes.
    - Hé ! j'en fais, monsieur le vicaire. Mais ne croyez-vous pas qu'une neuvaine...
    La main blanche monta et s'abaissa, évasive.
    - Sans doute. Une neuvaine...
    Il se leva, et, posant les deux mains sur les épaules d'Antoine, dit d'un ton changé, où il y avait une sorte de camaraderie très légèrement paternelle :
    - Surtout, ne pensez pas tant, cher monsieur Antoine. Cela ne fait pas de bien, croyez-moi. Pratiquez, et vivez en paix. [...]
    - Méfiez-vous, mon ami. Il est très dangereux de penser, quand on n'a pas assez d'instruction pour le faire. Laissez penser pour vous ceux qui savent, et n'oubliez pas que Dieu punit les orgueilleux.
Robert Vivier, Délivrez-nous du mal, p.138-144

    Le pays de Liège semblait particulièrement ouvert à cette inspiration. Pays où le peuple a abandonné l'église parce qu'elle ne lui semblait plus sa maison, parce que dans sa vie trop dure il sentait le prêtre trop loin de lui, parce que le prêtre lui est apparu comme l'hôte du château et l'ami du directeur d'usine, mais où il a gardé des mains prêtes à se joindre, et son ancien coeur.
Robert Vivier, Délivrez-nous du mal, p.226-227

Liste des curés de Jemeppe du temps de Louis Antoine :
 Jean Hubert Schoofs, de 1858 à 1867
 Guillaume Gryz, 1 mois de février à mars 1867
 Jean Hubert Wynands, 9 mois de mars 67 à décembre 1867
 Henri van Roey, de 1867 à 1872
 Joseph Claes, de 1872 à 1873
 Emile Grieten, de 1873 à 1881
 Joseph Deckers, de 1881 à 1889
 Hubert Spirlet, de 1890 à 1891
 Johannes Gyr, de 1891 à 1892
 Joseph Collinet, de 1892 à 1895
 Louis Hendrix, de 1895 à 1898
 Hubert Hauseux, de 1898 à 1901
 Arsenius Dogne, de 1901 à 1912
 Joseph Jacob, de 1912 à 1918
Marcel Peters, Il était une fois Jemeppe-sur-Meuse, p.79

    Pierre Debouxhtay évoque Henri Van Roey (p.281) :
    Dès les débuts du Guérisseur, le curé de Jemeppe, feu l'abbé Van Roey, avait mis ses paroissiens en garde contre l'enseignement et es pratiques des Vignerons ; dans les conférences qui réunissent périodiquement les curés de chaque doyenné, il documentait ses confères sur le péril antoiniste, qu'il signala aussi à l'Evêché où l'on n'y attacha guère d'importance. Les notes que M. Van Roye recueillit serviront plus tard à M. Crowley (Kervyn), aumônier du travail, pour écrire sa brochure sur ou plutôt contre Antoine [Révélations sur Antoine le Guérisseur, Bruxelles, 1911, 31 p.].
    Pour se documenter, M. Van Roey avait prié un de ses paroissiens, en relation d'affaires très fréquentes avec les antoinistes, de se renseigner soigneusement sur les pratiques des Vignerons. Ce paroissien est devenu antoiniste.

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Distribution des brochures par les adeptes

Publié le par antoiniste

  Pour l'Enseignement en 1905 :
    Les adeptes s'étaient mis en campagne, et dans les milieux les plus divers, colportaient la parole du maître. Le petit livre à couverture jaune était transporté dans tout le bassin industriel, et jusqu'aux villages écartés de la Hesbaye et du Condroz. Plus d'une fois, faut-il le dire, les frères furent accueillis par l'ignorance, le rire grossier, la méfiance avare. Il leur fallait du courage pour fermer leur coeur à l'amertume et à l'irritation, pour rester humbles et doux, ne pas voir le mal dans le mépris et l'insulte. Lorsque deux frères se rencontraient au cours de leur mission, ils se sentaient plus forts d'être ensemble, ils savaient se réconforter d'un regard où passaient la pensée. Et de temps à autre ils revenaient vers le Maître. Comme l'a dit l'un d'entre eux : "A notre vue un éclair de surprise et un sourire de bonheur apparaissaient sur son visage ; ah ! nous n'avions pas de longues explications à donner : nous étions compris d'avance et aidés de ce rayonnement d'amour intérieur qui émanait de lui."
Robert Vivier, Délivrez-nous du mal, p.287

  Pour la Révélation d'Antoine le Généreux, en 1906
    Le colportage amena tout un cortège d'épreuves. Le maître devait réconforter et encourager les adeptes. Il leur recommandait de ne pas insister outre mesure auprès des gens afin de vendre les volumes :
    - C'est un moyen de vous améliorer, et non un gagne-pain. Vous aurez toujours le nécessaire.
    Il leur fournit des cabans, des casquettes et des mallettes, et à ceux d'entre eux qui étaient trop pauvres il laissait, sur le produit de leur vente, ce qu'il leur fallait pour leur entretien. Le surplus était consacré aux dépenses de l'imprimerie, auxquelles Antoine et les Deregnaucourt contribuaient de leurs deniers pour la part la plus grande. Antoine fut amené, pour subvenir aux frais de cette propagande qui prenait tous les jours plus d'ampleur, à devoir vendre une à une presque toutes les maisons qu'il avait fait construire avec l'argent rapporté de Russie. Si bien qu'après avoir été riche il était en passe de redevenir tout à fait pauvre. Mais que lui importait ? N'avait-il pas, depuis longtemps, fait le sacrifice de toutes choses, et avant tout de son repos ?
    Il dirigeait de loin les adeptes occupés au colportage. Ceux qui étaient près de succomber il les rappelaient auprès de lui, ayant senti à distance leur faiblesse. C'était un dur moment pour Antoine. Il était sous le coup des poursuites du tribunal. En même temps, le nombre des malades augmentait. Il supportait tout, les ennuis et les fatigues. Les retours découragés des colporteurs, leurs abandons, leur mauvaise humeur, et les difficultés du travail de rédaction, et la méditation de l'enseignement, rien de tout cela n'était de trop pour lui, il se sentait les épaules assez solides pour tous ces fardeaux, et dans l'épreuve même il puisait de nouvelles forces. Autour de lui, sa patience ranimait les courages.
Robert Vivier, Délivrez-nous du mal, p.310

Distribution des brochures par les adeptes
Gazette de Charleroi,
5 et 9 septembre 1906(source : Belgicapress)

    Dans l'Enseignement, en 1910 :
    H. - Autrefois, nous allions un peu partout répandre dans des conférences ce que nous avions compris de votre enseignement. On se demande pourquoi aujourd'hui vous ne préconisez plus cette propagande que l'on croyait si grandement utile. Ne voudriez-vous pas nous dire, Père, quelques mots à ce sujet ?
    Le Père. - Il est vrai que l’on donnait des conférences sur ce que l’on avait compris de la question morale, mais cette manière faire est un peu le système des partis, elle ne s’accorde pas avec le spiritualisme que nous enseignons aujourd’hui. A celui qui croirait que je continue la propagande sous une autre forme, je dois lui dire que je me borne à révéler, pour ceux qui désirent les entendre, l’amour et la loi morale.  N’agirions-nous pas contrairement à notre enseignement si, croyant rendre de bons services à certaines personnes ou à certains peuples, nous voulions leur prêcher la morale ? Ne serait-ce pas encore voir le mal en eux, nous qui enseignons qu’il n’existe pas ? Enseignons toujours dans notre milieu tout ce que nous savons et par notre propre amélioration : l’exemple avant tout ; préparons les faibles en nous montrant faibles nous-mêmes, car la morale ne plaît pas toujours. De cette façon, nos intentions ne seront plus de nous expatrier pour aller éclairer nos semblables ; par notre amour et notre manière d'agir, ce sont eux qui viendront à nous. Nous savons que généralement le monde imagine le mal, même du bien ; n'étant pas développé moralement, il prend l'effet pour la cause.
    La Révélation, L'efficacité des lois morales, p.121-22

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Avis d'un Liégeois sur le caractère sectaire de l'Antoinisme

Publié le par antoiniste

Culte Antoiniste. Révélation, par Antoine le Guérisseur. S.l.n.d., 8/, 10 f.-196-
LXXIVp.-4 f., rel. perc. noire de l’éd.
20 i
Louis Antoine, dit le Guérisseur, est né à Mons-Crotteux (Liège) en 1846 et mort en
1912. Le premier temple antoiniste fut érigé à Jemeppe-sur-Meuse le 15 août 1910. On
en compte aujourd’hui 58 en Belgique et 36 dans le Nord de la France. Cette religion
de guérison est, depuis 1995, classée parmi les sectes alors qu’elle n’en présente
aucune caractéristique.

catalogue de vente de la librairie : La Sirène
Librairie ancienne & moderne
Rue du Pont 14
4000 LIÈGE (Belgique)
Ce catalogue est consultable sur notre site
http://www.sirene.easynet.be
source : http://www.lasirene.be/cat/catarchives/cat-2003-05.pdf


     Le Père. - Je rappelle à ce propos combien l'oeuvre que nous poursuivons est diversement jugée, digne d'éloges suivant les uns, très répréhensible aux yeux des autres, c'est ce qui démontre encore la non-existence du mal. Mais je dois ajouter que si le mal n'existe pas, la souffrance existe proportionnément à l'imagination qui nous y fait voir une réalité.
La Révélation, L'amour & la solidarité, p.61

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