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religion

Avis d'un Liégeois sur le caractère sectaire de l'Antoinisme

Publié le par antoiniste

Culte Antoiniste. Révélation, par Antoine le Guérisseur. S.l.n.d., 8/, 10 f.-196-
LXXIVp.-4 f., rel. perc. noire de l’éd.
20 i
Louis Antoine, dit le Guérisseur, est né à Mons-Crotteux (Liège) en 1846 et mort en
1912. Le premier temple antoiniste fut érigé à Jemeppe-sur-Meuse le 15 août 1910. On
en compte aujourd’hui 58 en Belgique et 36 dans le Nord de la France. Cette religion
de guérison est, depuis 1995, classée parmi les sectes alors qu’elle n’en présente
aucune caractéristique.

catalogue de vente de la librairie : La Sirène
Librairie ancienne & moderne
Rue du Pont 14
4000 LIÈGE (Belgique)
Ce catalogue est consultable sur notre site
http://www.sirene.easynet.be
source : http://www.lasirene.be/cat/catarchives/cat-2003-05.pdf


     Le Père. - Je rappelle à ce propos combien l'oeuvre que nous poursuivons est diversement jugée, digne d'éloges suivant les uns, très répréhensible aux yeux des autres, c'est ce qui démontre encore la non-existence du mal. Mais je dois ajouter que si le mal n'existe pas, la souffrance existe proportionnément à l'imagination qui nous y fait voir une réalité.
La Révélation, L'amour & la solidarité, p.61

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Henri Bodin, qui de prêtre catholique est devenu antoiniste

Publié le par antoiniste

    Cette profession [de foi] avait d'abord été lue à la réunion générale du 15 août 1911.

Pierre Debouxhtay, p.226

PROFESSION DE FOI D'UN ADEPTE QUI
DE PRÊTRE CATHOLIQUE EST DEVENU ANTOINISTE

Profession de foi faite à la réunion du 15 Août.

         " Mes frères,
    Je dois vous dire aujourd'hui comment de prêtre catholique je suis devenu antoiniste car je veux rendre témoignage à la vérité en la rendant à la grande valeur morale de notre bien-aimé Père.
    Vous m'excuserez si dans la crcontance je suis obligé de vous parler de ma triste personne, mais j'ai été inspiré ce matin de m'exprimer comme je vais le faire, ce qui servira, je l'espère, au bien de tous.
    Je suis né et ai été dans la religion catholique. Dès ma plus tendre enfance mon âme se sentit attirée avec force par toutes les manifestations extérieures de la piété. Une religieuse qui seconda mes parents dans ma première éducation favorisa cette tendance et contribua beaucoup à orienter les vues vers le sacerdoce. Très épris d'idéal je plaçai mes aspirations dans ce que je pouvais sentir ou comprendre de la religion que j'avais reçue en héritage de mes parents." [...]

    Suivent son parcours religieux : d'abord enchanté par la "magie" du culte catholique, il se sent incompris, sauf par sa mère qui l'encouragea à la prêtrise. Sa formation fut difficile. Son père meurt et sa mère a 6 enfants à élever. A quatorze ans, étant l'aîné, il dut prendre à charge sa famille. Ses patrons ne comprirent pas ses penchants ésotériques.
    Il reprit alors ses études religieuses dans une congrégation de frères voués à l'enseignement, mais du changer de congrégation, car "là n'était pas ce qu'il avait cru y trouver". Dans cette nouvelle congrégation, la vie fut difficile : il devait y mener de front l'instruction donnée aux élèves, ses propres études et encore d'autres travaux.
    Sa mère meurt, et il doit s'occuper de son frère cadet de huit ans.
    Il n'est pas compris et ne comprend pas ses frères de congrégation. "Maintenant je me rends compte que j'avais attribué une importance trop grande aux cérémonies du culte, à la manifestation extérieure du sentiment religieux, que tout ce qui est du domaine physique est éphémère et doit finir tôt ou tard par désappointer." Il pense que beaucoup comme lui doivent vivre dans l'hypocrisie, car ils se sont simplement laisser porter par les influences de leur entourage. Il vécut son ordination comme dans un rêve, puis la réalité lui fit voir la vérité : désirant être humble, charitable, soumis, obéissant, il n'y arriva pas dans sa nouvelle fonction. Puis il chercha un échappatoire, ne pouvant le trouver dans la catholicisme, celui-ci ne lui convenant pas, il le trouva dans l'Antoinisme. Il résolu de voir le Père, et de déposer la soutane. Il ressenti l'impression de rencontrer le vrai Christ, ses apôtres et ses fidèles en arrivant à Jemeppe. Il y resta huit mois, et fut reçu par le Père chaque semaine, acquérant ainsi son travail moral.
    "Beaucoup sont surtout frappés par les guérisons obtenues à Jemeppe ou ailleurs. Cette manifestation plus tangible de la puissance de notre Père impressionne davantage les foules et cependant, laissez-moi vous le dire, ce n'est là que le côté accessoire de sa mission. Ce qui est autrement important c'est le rôle de pacificateur qu'Il a été appelé à remplir, son rôle d'unificateur des religions. Il est venu faire cesser, après des siècles d'antagonisme malheureux, les luttes entre les diverses religions en nous démontrant ce qu'est la Religion. Il est venu accomplir le désir du Christ : l'unité religieuse."
                   H.B.

Unitif, N°2, p.7-16

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Avis d'un orthodoxe sur l'antoinisme

Publié le par antoiniste

En revanche, j'ai eu l'occasion d'un contact émouvant avec une religion typiquement belge, que je n'avais guère de chances de rencontrer ailleurs - elle n'est pas du tout présente dans mon pays - et que je connaissais à travers l'ouvrage que Régis Dericquebourg lui a consacré dans la collection Fils d'Abraham. Dans une petite localité de la province de Liège, j'ai en effet eu le temps de discuter avec un desservant antoiniste émouvant de sincérité et, comme je pouvais m'y attendre, issu du milieu ouvrier de la région. L'antoinisme, religion des ouvriers de la métallurgie et destiné à disparaître avec eux ? Bien sûr, tout ceci me saignait le coeur en pensant à ce monde dont je suis quand même aussi issu et que l'on s'emploie maintenant à faire disparaître dans une Europe occidentale livrée à tous les vents et destinée par ses maîtres à finir en vaste zone de "services " et en ventre mou désindustrialisé. J'ai été particulièrement intéressé lorsque le desservant antoiniste m'a expliqué qu'un des principes de leur culte était de refuser toute subvention de l'Etat et qu'il était d'autant plus convaincu de la justesse de ce précepte qu'il voyait les lieux de culte des religions subventionnées (il disait "subsidiées") fonctionner comme salles de concert.
[...]
Comme, au contraire, le raisonnement du desservant antoiniste me rappelait celui d'un canoniste grec qui me disait un jour, peut-être avec un peu d'exagération, "pour un chrétien, l'Etat, c'est l'ennemi"...

Message par Claude le Liseur » Lun 10 Mars 2008 13:00
source : http://www.forum-orthodoxe.com/~forum/viewtopic.php?p=15152&highlight=&sid=10ff8eb81af13f273e2e1bddf0a181d5

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La « Wahdat al Wujûd »

Publié le par antoiniste

   La théorie de Wahdat al-Wujûd (Unicité de l'Être) a été systématisée pour la première fois par son disciple et beau-fils Sadr al-Dîn al-Qûnawî.
    Ibn 'Arabi n'a pas dit expressément cette formule, mais il a laissé entendre dans plusieurs textes de son œuvre, notamment "Futûhât" et "Fusûs al-Hikam" que "la réalité de l'Être est unique" (Haqîqat al-Wujûd wâhida), et que Dieu est l'Être au sens absolu, le véritable Être, l'Être nécessaire (chez les philosophes) qui conditionne tous les êtres subordonnés et contingents, et n'est conditionné par aucun autre être. La notion de "Wahdat al-Wujûd" chez Ibn 'Arabi n'est que l'interprétation emphatique et hyperbolique de l'unicité (tawhîd), un pilier de l'islam.
    En disant que Dieu est Unique (Wâhid) et qu'il n'est autre chose que l'Être dans son aspect inconditionné, on a voulu, à tort ou à raison, rapprocher cette théorie du Panthéisme de Spinoza. Or, la conception de ce dernier s'éloigne notablement de celle d'Ibn 'Arabi, dans la mesure où le panthéisme suppose l'unité de Dieu et de la Nature (Dieu est la Nature), alors que chez Ibn 'Arabi, Dieu n'est pas connu dans sa Réalité essentielle (Huwa, Allah), mais connu par le biais de Ses noms [divins], multiples et opposés, qui gèrent l'univers depuis sa création et jusqu'à sa déchéance. D'autre part, les noms divins se reflètent dans la création, ils ne s'y incorporent pas. La thématique du miroir de la création dans lequel Dieu se reflète par l'intermédiaire de Ses noms divins n'est pas le fruit du hasard, elle intervient pour interdire toute assimilation de l'essence divine avec la substance de la création. Henry Corbin parle à ce propos de théomonisme. On pourrait dire que, contrairement au panthéisme qui naturalise Dieu et l'absorbe dans l'immanence, le théomonisme d'Ibn Arabi divinise la nature tout en préservant la transcendance de Dieu et son unicité.

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ibn_Arab%C3%AE

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Ibn 'Arabi - L'amour est ma religion et ma foi

Publié le par antoiniste

... Prodige ! Une jeune gazelle voilée
Montrant de son doigt pourpré et faisant signe de ses paupières!
Son champ est entre côtes et entrailles,
O merveille, un jardin parmi les flammes !
Mon coeur devient capable de toute image:
Il est prairie pour les gazelles, couvent pour les moines,
Temple pour les idoles, Mecque pour les pèlerins,
Tablettes de la Torah et livre du Coran.
Je suis la religion de l'amour, partout où se dirigent ses montures,
L'amour est ma religion et ma foi.

Ibn 'Arabi, L'interprète des désirs [extraits]
source : http://www.archipress.org/batin/ashwaq6.htm

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Doctrine de Saint Jean de la Croix

Publié le par antoiniste

La doctrine de Saint Jean de la Croix fait aujourd'hui référence dans les domaines de la souffrance et de la résignation. D'après elle, les épreuves aident à cheminer dans la foi. Néanmoins, aujourd'hui, beaucoup considèrent que pour profiter au mieux des écrits de Saint Jean de la Croix, il faut être passé par l'épreuve des nuits. Ceci permet de trouver un sens de l'épreuve par l'oraison. Ces épreuves aident l'âme à se revêtir des vertus théologales :
    * La foi. Il s'agit d'une tunique blanche protégeant contre le démon.
    * L'espérance. Il s'agit d'une tunique verte, permettant de se défendre contre le monde.
    * La charité. Cette tunique rouge donne grâce aux autres tuniques et elle relève l'âme vers Dieu. Elle protège contre la chair.

Un jour, un religieux a demandé à Saint Jean de la Croix comment atteindre la perfection. Ce dernier a répondu en quatre mots :
    * La résignation. Il s'agit de ne pas se préoccuper de ce qui se passe au sein du monastère.
    * La mortification. Le but du monastère est de travailler les religieux, afin que les âmes y soient éprouvées.
    * L'exercice des vertus. Pour toute tâche à faire, qu'elle soit pénible ou non, elle doit être réalisée pour Dieu. Chacun doit toujours prendre la dernière place.
    * La solitude. L'homme doit toujours être en prière. Quelle que soit son activité, il doit rester en solitude intérieure.

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_la_Croix

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Léon Hollaenderski, Les Israélites de Pologne - les Chassides

Publié le par antoiniste

    Tout Israélite (comme ils l'affirment) a deux âmes, l'une mauvaise, renfermée dans un vaisseau à gauche du coeur, et l'autre bonne, qui habite le cerveau ; ces âmes luttent entre elles avec acharnement, l'homme prie pour que la bonne âme ait toujours la supériorité sur la mauvaise et quand cela arrive, il peut s'offrir àDieu. L'une des Zadikes (disent-ils) a si bien su perfectionner son âme qu'elle fut transportée dans le ciel, eut un entretien avec le Messie, elle lui demanda le temps dé sa descente sur la terre et eut pour réponse que cela arrivera lorsque tout le monde aura aussi bien suivi la cabale qu'elle l'a fait (1).
    Les Chassides pensent que la réunion avec Dieu est le principe de leur religion, ils croient que l'âme est un écoulement de la divinité, c'est pour cela qu'ils supposent que l'homme doit faire son possible pour s'unir avec la haute intelligence par la concentration de l'homme avec son âme ; ils appellent cela l'aspect de Dieu par la croyance, et croient ensuite que le seul but de l'homme et sa plus grande félicité est de se mettre tellement en contemplation avec Dieu que tout ce qui se passe autour de lui disparaisse, et qu'il ne sente rien autre chose que le goût de la joie céleste (2).
    Mais comme l'homme n'est pas toujours disposé à ces contemplations, les Chassides y destinent le temps de la prière, ils ont dans ce but quelques paroles cabalistiques qui renferment les noms de Dieu ou des anges (3), ils les disent avant chaque prière et les appellent kavouath.
    La réunion de l'homme avec Dieu ne peut avoir lieu que par la joie et la gaîté. Or, si la mélancolie ou la tristesse s'empare d'un Chasside, il doit la chasser.
    Le troisième principe des Chassides consiste à s'armer de courage, d'avoir de la résolution et de l'effronterie Azèth.
    Les Chassides tiennent aux cérémonies du Talmud tant qu'elles s'accordent avec la cabale et l'ordre du Zadik; les Juifs orthodoxes, au contraire, ne tiennent point aux cérémonies cabalistiques qui contredisent le Talmud.
    Les Chassides ne se servent point du livre de prières du rite allemand et polonais, mais de celui des Orientaux sephardim dans lequel se trouvent beaucoup de prières qui ont rapport à la cabale.
    Les Chassides ne vont jamais à la synagogue ; ils ont dans chaque endroit, où se trouvent dix Chassides, une maison de prière à part qu'ils nomment klosel (clause) ou maisonnette des Chassides. Ces klosels ne leur servent pas seulement pour la prière, mais encore de club où chacun se rend aussitôt que ses affaires le lui permettent pour s'y entretenir (raconter des nouvelles ou des merveilles du Zadik), on y boit, mange et fume du tabac pour chasser les mauvais esprits. Ce clausel sert souvent de chambre à coucher pour le Zadik.
    Adonnés uniquement à la spéculation, les Zadiks s'habillent en blanc, proclament le devoir de la perfection supérieure de quelques âmes et de la plus grande confiance en Dieu. Ils feignent de pouvoir guérir miraculeusement les malades (4), se réservent le droit de bénir toute entreprise commerciale des Chassides, ce qui fait qu'aucun des sectaires n'oserait jamais sans consulter ou sans voir son Zadik former un établissement quelconque. Beaucoup de femmes appartiennent à cette secte (5). Les Zadiks entre eux, les Chassides d'un Zadik avec les Chassides d'un autre Zadik, et tous ensemble avec les Juifs communs rabbinistes vivent en mésintelligence et se querellent sans cesse.
    A coup sûr, les Israélites doivent craindre que cette crédule et dangereuse secte n'entrave pas là civilisation parmi eux, car il est défendu sévèrement de développer les facultés intellectuelles ; au contraire, il est enjoint de les entraver et de les anéantir.
    Les Chassides disent que plus un pécheur est coupable, plus il ressemble à la divinité, que les supérieurs ont le droit non seulement d'absoudre, mais de décerner à certaines conditions des récompenses aux pécheurs (6).
    Aussi tous les rabbinistes éclairés parlent-ils de la secte des Chassides avec le plus profond mépris. Il est à souhaiter que les gouvernements se hâtent de prendre des mesures efficaces pour empêcher la ramification de cette secte si dangereuse, qui se propage dans les masses inertes avec beaucoup de succès, et dont presque toutes les synagogues de Pologne sont déjà empoisonnées (7).



(1) Voyez Zemer Orizim, p.65.
(2) Ils appuient ces paroles à ce que dit le Talmud (Traité sanhedrin), la récompense après la mort ne consiste ni dans le boire ni dans le manger, mais seulement dans le plaisir de contempler la majesté de Dieu.
(3) Les trois mots du Psaume, 148, 16, (ouvre ta main) forment de leurs lettres finales le mot chatlach; c'est, disent les cabalistes, le nom de l'ange employé à la nourriture , et disent-ils, on doit penser aux lettres finales en récitant ce verset; car celui qui les prononce avec attention est sûr de ne jamais manquer de nourriture.
(4) Les femmes des chassides, particulièrement, font le voyage de plusieurs dizaines de milles pour voir le Zadik surtout quand elles sont stériles. Le Zadik, après être payé des deniers appelés pidion, bénit la pénitente, et lui assigne des règles à suivre, en cas de non réussite. Il l'appelle de nouveau et lui fait des reproches de n'avoir pas accompli quelques prescriptions imaginaires, et il la bénit de  nouveau parce qu'elle le paie.
(5) La riche Juive nommée Berksonawa de Praga (faub. de Varsovie), appartenant à cette secte a obtenu la permission de tolérance de la part du gouvernement lors de sa querelle avec les Juifs rabbinistes.
(6) Voyez Sulamith, 1, ch. II, p. 508.
(7) Il n'y a rien d'étonnant dans cette secte des Juifs polonais à moitié barbares, si nous considérons qu'ici, dans l'exil, parmi les Polonais chrétiens éclairés, et jouissant de tous les bienfaits de la civilisation, il se trouve des gens qui adhèrent à une pareille secte au sein de la chrétienté. Ceux qui ont entendu parler des prophéties de Towianski et de leurs déplorables suites, sauront bien ce que nous voulons dire.


Léon Hollaenderski, Les Israélites de Pologne, p.293-96
source : gallica

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André Towianski et le towianisme

Publié le par antoiniste

    Venu en 1841 s'entretenir avec Adam Mickiewicz, il avait aussitôt rend la raison à sa femme, atteinte de démence. Le poète avait vu entrer dans sa chambre "un homme de haute taille, à l'aspect militaire, vêtu d'une redingote boutonnée jusqu'au cou, muni de grandes lunettes rondes qui laissaient voir des yeux profonds, sous un large front dégarni, avec une expression à la fois imposante et douce."

Un Messie sous Louis-Philippe (L'Echo du Merveilleux 15-02-1913)(gallica)


    Inféodé à la secte de Vintras dont il se sépara par la suite pour se déclarer une réincarnation de Napoléon et prêcher une série d’erreurs qui se rapprochent de celles professées par les Vaudois et par Swedenborg, avait fondé à Paris une association religieuse et politique, sous le nom des « bons frères ».


    Les partisans de Towianski croient à l'immortalité de l'âme et à son action continue. Chaque homme a reçu une mission de l'Être Suprême. Si cette mission n'est pas remplie, l'âme est dans une continuelle souffrance, elle entre dans le corps d'un enfant nouveau-né et poursuit sa tâche de génération en génération.
    D'après cette croyance, il résulte que l'âme de Napoléon qui avait pour mission de régénérer le monde, d'établir l'unité sur la terre, souffre. C'est cette âme sans doute qui est entrée dans le corps de Towianski, pour continuer et accomplir sa tâche. Waterloo, il l'appelle Golgotha moderne, le portrait de Napoléon, fait d'après la pensée de Towianski représente un homme qui souffre après sa mort et qui contemple avec douleur son oeuvre inachevée.
    D'après la conviction de ses disciples, Towianski guérit les malades, par l'attouchement, lit dans l'avenir et a prédit plusieurs faits qui se sont accomplis.
    Le gouvernement Français lui donna l'ordre de quitter Paris. Il visita Rome et alla en Suisse. Ses disciples lui sont restés fidèles, quelques uns ont fait le voyage à pied pour le voir, pour l'entendre. Si nous sommes bien informiés, déux ont perdu la raison, et les disciples prétendent que c'est la punition de Dieu, parce qu'ils sont entrés dansle cercle le plus intime n'ayant pas la foi.
    Ce qui nous intéresse le plus, c'est que la doctrine de Towianski embrasse dans la génération générale l'avenir des Israélites.
    Ils ont déjà expié leurs péchés, Dieu leur a pardonné. »
    « C'est un peuple aimé de Dieu, par suite des migrations des âmes, il y a sur le monde plus d'Israélites qu'on ne le croit,
    « Le Messie sortira du pays Slave et si Towianski n'accomplit pas sa tache, il en prépare la voie à un autre plus heureux.
    « Le monde commencera une nouvelle ère par le concours des trois grands peuples, des français, des slaves et des juifs
    Ces doctrines ainsi que la cordiale fraternité qui règne parmi les disciples de Towianski ont séduit quelques Israélites. On voyait parmi les nobles, parmi les officiers de l'armée polonaise, quelques Juifs qu'on y recevait avec amour et fraternité.
    Ces doctrines, mélange des idées chrétiennes et juives, des rêves de Swedenborg et des pensées de Fourrer, accompagnées de quelques guérisons à l'aide du magnétisme, ont fanatisé des disciples dévoués, et parmi tant d'autres, comme nous l'avons déjà dit, le poète, le professeur Mickiewicz. Charles Rozycki, colonel dans l'armée insurrectionnelle, homme de grands talents militaires est de leur nombre.
    Nous ne nous permettons pas de juger les doctrines que nous ne connaissons que superficiellement. Si nous en avons donné une esquisse, c'est pour rpouver combien l'idée de salut par l'action d'un homme supérieur est accréditée en Russie, en Pologne, puisqu'un Messie  Pris, peut grouper autour de lui des savants, des militaires et des disciples de toutes les croyance.

Jan Czyński, La Pologne catholique et la Pologne libérale, 1848, p.77-79
source : gallica

 

    Pour Towianski, la France n’était toutefois pas uniquement le lieu de l’expiation, elle était également (comme d’ailleurs la Russie) censée jouer un rôle actif primordial dans la réalisation de sa mission. Les Polonais en pèlerinage, en tant que premiers appelés, constituaient le « canal » par lequel la révélation devait lui parvenir. Towianski envisageait la propagation de sa « science » par le biais de la « Loi d’harmonie » qui peut être résumée comme suit : l’homme doit vouloir sans cesse pousser son esprit vers Dieu, il doit vouloir briser les chaînes qui le tiennent à la « terre » et orienter son être vers la réalisation de la parole du Christ. Il doit pour cela réaliser le triple sacrifice : celui de l’esprit, celui du corps et celui de l’action. Lorsqu’il est disposé à ce sacrifice, l’homme élève son « ton » chrétien, il attire ainsi sur lui une « colonne lumineuse » composée d’esprits élevés (à tel point qu’ils ne peuvent plus exister dans une enveloppe corporelle) qui l’aide à garder l’élévation de son « ton », mais il attire également les esprits d’autres hommes, ceux de ses contemporains disposés au sacrifice. Si les hommes se groupent pour élever leur « ton », ils attireront un plus grand nombre d’esprits enclins à les imiter. La « Loi d’harmonie » est donc celle par laquelle un esprit (ou un groupe d’esprits) qui élève ou cultive son « ton » attire d’autres esprits qui acceptent le sacrifice. Les Polonais de la Grande Émigration devaient donc tous ensemble élever leur « ton » chrétien et convaincre ainsi d’autres nations de les imiter. Towianski pensait que certaines nations étaient élues par Dieu, il pensait aussi que, parmi celles-ci, la France jouait un rôle de premier plan car elle avait déjà été préparée.

Jeremy Lambert, « Le towianisme en France. La France dans le towianisme. », in « Slavica
Bruxellensia », n°3, Université Libre de Bruxelles, juin 2009, pp. 61-73.
source : ulb.ac.be

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En réponse à l'interdiction des minarets en Suisse...

Publié le par antoiniste

...interdisez les coucous chez vous !

    Ces choses affreuses, bruyante et kitsch.

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Théodore Flournoy - Le spiritisme est une religion

Publié le par antoiniste

    Ces dénégations n'empêchent point, d'ailleurs, les gens convaincus de continuer à croire à la toute-présence de ce bon génis, et d'apprendre à leurs enfants à le révérer, voire même à lui adresser leurs prières. Il ne faut pas oublier que le spiritisme est une religion. Cela explique également la considération mitigée qui entoure souvent les médiums, comme les prêtres. Il arrive que sans se priver le moins du monde d'en médire dès que l'on croit avoir des griefs contre eux, on leur prodique, d'autre part, les mêmes marques de respect qu'à ce que l'humanité a produit de plus sublime. J'ai connu tel salon où sur le meuble central et bien en vue, à la place d'honneur, deux photographies se fasaient endant dans des cadres de choix : d'un côté une tête de Christ d'un grand maître, de l'autre le portrait... de Mlle Hélène Smith. Chez d'autres croyants d'inspirations moins idéales mais plus pratiques, on ne conclut pas une affaire, on ne prend pas une décision grave, sans avoir consulté Léopold par l'intermédiaire d'Hélène, et les cas ne se comptent plus où il a fourni un renseignement important, évité une grosse perte d'argent, donné une prescription médicale efficace, etc.

Théodore Flournoy, Des Indes à la planète Mars (1900), p.77
source : gallica

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