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Façades de Liège, Hors Château

Publié le par antoiniste

    Liège. Vieilles façades.

    Le Collège a rappelé à la bienveillante attention de l'Administration communale de Liège sa lettre du 17 janvier 1917, n° 9155/9296 relative à l'esthétique de la ville de Liège.
    Depuis cette époque il a eu le regret de voir disparaître un immeuble intéressant de la rue Hors-Château, remplacé par la façade en ciment de la chapelle Antoiniste.
    Viennent de disparaître aussi la façade et deux parties des ailes de l'ancien institut Saint Barthélémy.
    La Commission royale verra-t-elle disparaître, morceau par morceau tout ce qui caractérise la rue Hors-Château, la plus ancienne, la plus complète, la plus décorative artère de la cité ?
    Elle aime croire que l'Administration communale de Liège, présidée, d'une manière si intelligente, par M. Digneffe, Membre correspondant, aura à cœur de protéger les sites et les édifices monumentaux et historiques de la cité ardente.

Bulletin des commissions royales d'art et d'archéologie,
LXIIIe ANNEE. - 1924 (JANVIER-JUIN), p.240

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Temple Antoiniste de Stembert

Publié le par antoiniste

Verviers blog - temple Antoiniste de Stembert

 

Verviers blog - temple Antoiniste de Stembert

(après une courte introduction sur l’origine de l’antoinisme, on lit :)

    Pourquoi une telle « église » a-t-elle été fondée à Stembert et encore plus dans un endroit aussi reculé et retiré du centre stembertois ? Cet ancien lieu de culte a une histoire : un habitant du Bronde s'était promis de construire une chapelle si Antoine, le fondateur de l'Antoinisme, guérissait sa femme qui souffrait d'un mal qui laissait perplexe les disciples d'Esculape. La brave femme se rétablit, recouvra une excellente santé et notre homme exécuta son vœu en construisant la petite chapelle du Bronde qui fut inaugurée en 1911. C'est ainsi que fut bâtie la petite chapelle Antoiniste en cet endroit.

    Sous le titre "l'Antoinisme" Pierre debouxhtay a étudié ce culte, sur le plan historique (Liège 1945).

Source : http://verviers-ville-lainiere.blogspot.com/p/blog-page_72.html
https://stemb-air-asbl.webnode.be/l/la-chapelle-antoiniste/

 

    Cependant, Jacques Cécius indique une autre histoire à l’origine du temple de Stembert :

    En fait un fermier dont le bétail était malade avait consulté le guérisseur et le cheptel avait été guérit. Il avait fait alors bâtir un modeste lieu de culte au milieu des pâturages.

in Une religion de guérison : l'Antoinisme, p.36

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Temple de Verviers (Journée du Patrimoine en Wallonie, 2016)

Publié le par antoiniste

Temple de Verviers (Journée du Patrimoine en Wallonie, 2016)

TEMPLE ANTOINISTE DE LA RUE DES JARDINS
Le chemin vers la conscience
Verviers - Liège

    C'est un temple sans artifices, sans décor pour une religion qui se veut d'abord une philosophie de vie, tolérante, transcendantale et qui croit en la réincarnation, chez les humains seulement. Le temple du culte antoiniste de Verviers indique au-dessus du portail d'entrée la date de 1914, année au cours de laquelle de nombreux lieux de culte furent construits par les adeptes du mouvement spirituel fondé par le Montois Louis-Joseph Antoine. Le temple est surmonté d'un clocher, sans cloche. A l'intérieur, les murs sont peints en vert. Les vitraux sont discrets, abstraits et aucune image ni symbole ne viennent perturber la méditation. Sauf sur ce qui ressemble à une chaire de vérité : y apparait l'arbre qui, pour le mouvement, symbolise le lien entre la conscience et la matière. On compte encore une trentaine de temples en Belgique et autant en France. C'est une religion discrète, marginale, qui refuse le prosélytisme. « On ne défend rien et on n'impose rien », résume le Frère Ely Schaffrand qui gère le temple de Verviers, mais n'y habite pas. Ils puisent leur foi dans les dix préceptes de Père Antoine, dix préceptes grâce auxquels l'individu peut accéder à la conscience et se libérer de la matière. Le culte est très simple et relativement court. Un temps pour la prière et la méditation pendant lequel on se relie au Père et un temps pour la lecture de ses enseignements, des textes lus sans commentaires. « Dans le temps, les gens se réunissaient à la sortie du temple pour parler et commenter, mais c'est ce qu'il ne faut pas faire, car chacun a sa vérité. »

Journée du Patrimoine en Wallonie, 2016
http://docplayer.fr/80262284-Journees-du-patrimoine-en-wallonie.html

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Temple de Spa (Inscription au patrimoine comme monument)

Publié le par antoiniste

Temple de Spa (Inscription au patrimoine comme monument)

Temple Antoiniste de Spa

Adresse principale : Avenue du Père Antoine 2, SPA (Spa)

Bien inscrit comme : Monument

Justification
Ce bien répond au(x) critère(s) suivant(s)
Authenticité
Typologie

Ce bien présente l'(es) intérêt(s) suivant(s)
Architectural

Notice
À l'angle de la rue de la Géronstère, précédé d'un petit jardinet, temple antoiniste de style éclectique d'inspiration néo-gothique inauguré le 28 juin 1931. Construction en briques et calcaire accessible à la travée centrale, datée de 1931, par un portail en arc brisé protégé par une marquise d'origine et surmonté d'une dalle peinte portant l'inscription : "CULTE/ANTOINISTE". À gauche du portail, le sanctuaire est éclairé par deux hautes baies ogivales encore pourvues de leurs de châssis à petits bois; frise d'arcatures sous la corniche. À droite, la maison du desservant présente deux travées sur deux niveaux percées de baies ogivales plus petites. Toit à deux versants de tuiles. Vers la rue de la Géronstère, pignon essenté de zinc daté de 1931.

Temple de Spa (Inscription au patrimoine comme monument)

 

Bibliographie :
BOUCHOMS A., s.d. Les lieux de culte à Spa, Spa, Centre culturel de Spa.

 

 

 

 

 

Auteur(s) de la prospection (2015) : Bénédicte DEWEZ, Flavio DI CAMPLI

source : http://lampspw.wallonie.be/dgo4/site_ipic/index.php/fiche/index?sortCol=2&sortDir=asc&start=0&nbElemPage=10&filtre=&codeInt=63072-INV-0088-01

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Temple de Tournai (Inscription au patrimoine comme monument)

Publié le par antoiniste

Temple de Tournai (Inscription au patrimoine comme monument)

Ensemble monumentale composé d'un Temple Antoiniste et de quatre habitations mitoyennes construits simultanément en 1938 dans le style modernsite tendance géométrique. 

Adresse principale : Rue de la Borgnette 3-9 et 11, TOURNAI (Tournai)

Bien inscrit comme : Ensemble architectural et Monument

Justification
Ce bien répond au(x) critère(s) suivant(s)
Intégrité et Authenticité
Typologie

Ce bien présente l'(es) intérêt(s) suivant(s)
Social et Architectural

Notice
Ensemble architecturale de quatre habitations mitoyennes de style moderniste construites en 1938 tout comme le temple Antoiniste voisin. Sous des toitures plates, chaque habitation développe sur deux niveaux deux travées irrégulières à dominante horizontale. Les façades se singularisent par le jeu en relief de la brique formant des motifs géométriques et par le contraste chromatique entre la brique et les zones enduites et peintes en blanc. Le jeu chromatique du n°9 disparu suite à la mise en peinture uniforme de la façade. Au n°7, 5 et 3 les châssis d’origine sont encore en place.

Temple de Tournai (Inscription au patrimoine comme monument)

Temple Antoiniste de style Moderniste construit en 1938. Construction en briques et béton couverte d’une toiture en bâtière. Façade pignon de deux niveaux de trois travées à tendance géométrique. Les éléments architectoniques linéaires en béton peints en blanc et en pierre calcaire animent et structurent la façade au niveau des baies et contrastent avec la brique. Mise en évidence de la travée d’entrée avec le portail surmonté d’une verrière à structure de béton.

Auteur(s) de la prospection (2015) : Florence MICHOTTE

source :
http://lampspw.wallonie.be/dgo4/site_ipic/index.php/fiche/index?codeInt=57081-INV-1503-01
http://lampspw.wallonie.be/dgo4/site_ipic/index.php/fiche/index?codeInt=57081-INV-1504-01

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Temple Antoiniste de Tournai (octobre 2018)(Wikipedia, photo par Europe22)

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Temple Antoiniste de Tournai (octobre 2018)(Wikipedia, photo par Europe22)

une photo d'Europe22 (source : Wikimedia) récente (octobre 2018) montre le lamentable état de délabrement du temple Antoiniste de Tournai.

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Signature de Nicolas Joseph Jacquemain, bourgmestre de Flémalle-Grande

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Signature de Nicolas Joseph Jacquemain, bourgmestre de Flemalle-Grande

    Né le 27 messidor an VI (15 juillet 1798) à Flémalle-Grande, alors Département de l'Ourte, 1° République française (Directoire)
    Décédé le 27 juin 1879 à Flémalle-Grande, Province de Liège, Belgique, à l'âge de 80 ans
    Tailleur de pierres (comme Otto Dargent), Bourgmestre-Négociant.
    Marié le 6 septembre 1821 à Flémalle-Grande, alors Province de Liège, Royaume-Uni des Pays-Bas, avec Jeanne Catherine NIZET (1800-1832).

    Il ne semble pas avoir de relation de parenté avec Louis Jacquemin, instituteur à Flemalle-Grande, même si le nom de famille s'écrira tantôt Jacquemin tantôt Jacquemain.

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Signature de Otto Dargent, tailleur de pierres et conseiller communal à Flémalle-Grande

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Signature de Otto Dargent, tailleur de pierres et conseiller communal à Flemalle-Grande

    On retrouve souvent le nom d’Otto Dargent dans les actes de la commune de Flémalle-Grande. Il fut en effet Conseiller Communal de la commune de 1821 à 1848. Tailleur de pierres, après avoir travaillé à la carrière de Brassines, il exploite en 1813 l’alunière (la mine d’alun) de Chokier.

source : http://www.chokier.com/FILES/INDUSTRIE/Aluniere-Flemalle.html

 

Un autre Dargent, Jean de son prénom (Jean-Joseph), né à Flémalle.Grande le 5 juillet 1865, époux de Hortense Wéry (on connaît le desservant Henry Wéry de Herstal) se chargera de la surveillance des travaux de la reconstruction du Temple d'Ecaussinnes en 1935.

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Spiritisme et Antoinisme (La Croix, 23 janvier 1912)

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Spiritisme et Antoinisme (La Croix 23 janvier 1912)

               FEUILLETON DU 23 JANVIER 1912

Spiritisme et « Antoinisme »

    « Le spiritisme, voilà l'ennemi », disait en 1901 le docteur Surbled, dans ses Notes critiques sur le spiritisme. Il concluait ainsi la réfutation d'une thèse qui venait d'être émise par le R. P. Lescœur, dans La Science et les faits surnaturels. Partant de ce principe que « les faits spirites sont démoniaques », il prétendait voir dans cette doctrine « un témoignage nouveau et précieux en faveur du surnaturel » et « la base d'une apologétique nouvelle ». Le spiritisme, on le sait, est un système qui a pour but « de nous mettre en rapport avec l'autre monde, d'établir un commerce entre nos esprits et les esprits désincarnés » de nos défunts. S'il est vrai, ne prouverait-il pas l'existence de l'au-delà ?
    D'abord, on oublie, ou plutôt on se persuade difficilement que, malgré toutes les prétentions et tous les désirs, ce problème angoissant ne peut pratiquement s'environner ici-bas de clartés essentiellement nouvelles. Et cependant, c'est l'Evangile qui nous le dit. Ne fut-il pas refusé au mauvais riche enseveli dans les flammes de d'enfer d'aller vers ses frères pour témoigner de l'existence d'une vengeance éternelle ? « S'ils n'ont pas écouté Moïse et les prophètes, ils ne croiront pas plus au témoignage d'un ressuscité », lui fut-il répondu. (Luc, xvi, 31.)
    Si le spiritisme est vrai, disions-nous. Probablement, il ne l'est pas. Pour le Dr Surbled, les faits spirites ne sont pas prouvés. La plupart d'entre eux sont supercherie, et devant ceux qui pourraient avoir quelque apparence de vérité, « il ne faut pas conclure trop vite au surnaturel ». Ils ne répugnent pas absolument à toute explication naturelle et la science n'a pas dit son dernier mot. Comment s'en assurer ? « Les spirites sont toujours dans la coulisse. »
    Ces affirmations ne constituent point un paradoxe. C'est la pensée de la Revue Thomiste, de M. Fonsegrive, du R. P. de la Barre, et les Etudes du 20 février 1898, louant justement cette attitude de l'auteur, remarquent très judicieusement que « ce sont deux excès également funestes à la science que de voir partout l'action sensible du diable ou l'intervention extraordinaire de Dieu et de ne les apercevoir nulle part ». Ne serait-il pas plus vrai de dire que « le diable ne se trouve pas dans les tours », mais « dans la doctrine » qu'il répand toujours, on en conviendra, par l'intermédiaire de médiums, sujets « d'une organisation faible et sensible », et « dans les infâmes et ténébreuses menées des spirites » qui les croient par principe en communication avec lui. En voici une preuve.
    Si un jour vous voyagez en Belgique, aux environs de Liége, peut-être rencontrerez-vous un de ces commis qui se dira très honoré de vous faire connaitre un certain Louis Antoine, une célébrité déjà et qui mérite d'être plus connue. Quoi d'étonnant ? « Il prétend avoir découvert le remède à tous les maux du corps et de l'âme. » Mais vous ne vous y tromperez pas, et vous ne serez pas étonné en apprenant que M. Antoine fut un adepte du spiritisme. Le métier de guérisseur est aussi vieux que le monde. Les faits répandus par cette secte, l'évocation des morts, l'engouement populaire pour des panacées de toutes sortes était et est encore en pleine vogue au sein des nations païennes. Mais depuis l'origine, à quel chiffre s'élève le nombre des soi-disant « miraculés » ? Tout en esquissant un geste de défiance, satisfaisons un peu une légitime curiosité, car un travail paru récemment dans la Tribune apologétique (1911, nos 35, 36, 37, 38) nous permet de voir l'original à l'œuvre.
    Rien de saillant ne caractérisa la jeunesse d'Antoine. Cependant, remarque d'une certaine importance quand il s'agit d'un extravagant, il fut accablé d'une maladie d'estomac après son mariage, et jusqu'à quarante-deux ans il resta un catholique pieux qui « aimait à se recueillir profondément et à élever son cœur vers Dieu ». Après la mort de son fils unique, âgé de vingt ans, M. Antoine apprit « que le spiritisme fournissait aux vivants le moyen de converser avec les morts ». Une telle perspective ne manquait pas de charme. Il fréquente donc les séances et, en effet, il entend la voix du cher disparu lui apprendre « qu'il était devenu pharmacien à Paris ». M. Antoine connaissait le premier dogme du spiritisme : la réincarnation des esprits. Cette révélation l'orienta dans une voie nouvelle.
    Ainsi, nous trouvons bientôt M. Antoine à la tête des « Vignerons du Seigneur ». Déjà « il édite un catéchisme spirite ». Sa maison devient un centre où, « à 10 heures du matin ou à 15 heures de l'après-midi », il évoque les âmes des morts « errantes autour de nous » et peuplant l'atmosphère. Certes, M. Antoine et les médiums formés par lui n'étaient pas des évocateurs de dernier ordre. Ainsi, par leur intermédiaire, on put converser avec Mgr Doutreloux, évêque de Liége, et avec le Pape Léon XIII qui, dit-on, « parlait un français négligé avec un fort accent wallon ».
    Le fils de M. Antoine, devenu pharmacien à Paris, s'était-il, durant sa vie errante, concilié les esprits de médecins célèbres, en faveur de son père ? Cela est très possible. Nous voyons en effet celui-ci en relation avec « un certain docteur Carita qui lui aussi faisait ses ordonnances en wallon », et bientôt instruit de « tous les secrets de la médecine », il publie dans son prospectus répandu jusque dans les villes d'eau comme Vichy, Nice, Monaco, qu'on trouve chez lui « le soulagement de toutes les maladies, afflictions morales ou physiques ».
    Mais, semble-t-il, un travail secret se produisit dans le cerveau de M. Antoine. « Il se persuade un jour qu'il pouvait se substituer au docteur Carita, émettre des prescriptions, formuler des conseils d'hygiène combinés avec des recommandations morales. Les femmes du peuple ne purent renoncer à expérimenter ses remèdes sur leurs enfants ; et il ne fallut rien moins que sa vie retirée, charitable, son régime de végétarien nécessité par sa maladie d'estomac pour lui créer une réputation de saint. Voyant son autorité grandir aussi rapidement, « le guérisseur crut pouvoir dorénavant se passer de l'aide des esprits. Peut-être connaissait-il mieux que ses « frères et sœurs en humanité » la valeur du docteur Carita et des autres messieurs qui, à son appel, surgissaient de dessous les guéridons et rendaient des oracles ». M. Antoine se sépare donc du spiritisme classique qui fulmine sur lui l'excommunication. « Vers 1906, il ébaucha « le nouveau spiritualisme », qui remplace les esprits par les fluides. » A l'exemple d'Allan Kardec, dont il connaissait la vie et les doctrines, il se sentit l'audace de fonder aussi une école, en se proposant « de guérir les corps et d'endoctriner les intelligences par ses propres moyens ». Etait-il sincère ? Pourquoi pas ? au moins au point de vue des motifs qui l'éloignaient du spiritisme. Pourquoi prendre la peine d'invoquer les esprits pour tromper, puisque des forces de la nature jadis inconnues peuvent rendre raison des faits merveilleux qu'il produit. S'il en avait l'occasion peut-être M. Antoine, à titre de confidence, donnera-t-il raison au docteur Surbled.
    Notre guérisseur possédait-il cette force ? Qu'importe. Il n'avait plus à douter de la crédulité populaire. Tout lui était permis. « L'Antoinisme se dessinait : » Son auteur pouvait désormais se ménager et simplifier son moyen d'action. C'est ce qu'il fit. Se souvenant que, d'après le sentiment populaire, « un médecin est un homme qui ordonne des bouteilles », il répand la liqueur Coune découverte chez un pharmacien. La justice le condamna « pour exercice illégal de la médecine ». C'en était assez pour que le peuple, soupçonnant la jalousie « des docteurs diplômés », se rapprochât d'Antoine qui remplace cette liqueur par des bouteilles d'eau magnétisée et dosée « d'après les dispositions du patient ». Il fallut bientôt tout un personnel pour aller puiser de l'eau et se relayer. C'était trop de peine que d'avoir à faire sortir de son être, au moyen de contorsions et devant chaque bouteille, les effluves du fluide générateur. De petits morceaux de papier sont magnétisés à l'avance, il suffit de les plonger dans un verre d'eau. « Mais la médication de M. Antoine se spiritualise de plus en plus. Il élabore une vague théorie de la foi et des fluides. » « Tout guérisseur quelque peu expérimenté sent la foi du malade et peut lui dire : « Vous êtes guéri. » Il coupe littéralement le fluide qui le terrassait, c'est-à-dire son imagination ; il ne va pas directement au mal, mais à la cause. »
    La clientèle du guérisseur se développe, car il est obligé « d'imposer les mains à plus de cinquante personnes par heure ». Sa générosité lui élève un vrai temple. C'est là que chaque dimanche le « bon Père », après s'être recueilli dans la prière, apparaît au milieu d'une tribune. En se composant « une tête hiératique » et « un air inspiré », il étend les bras, remue les doigts pour répandre sur la foule des fidèles « tout le fluide qu'il a emmagasiné par sa prière ». Ceux qui ont la foi sont guéris. Telle est la dernière phase des évolutions d'Antoine le Guérisseur. A vrai dire, M. Antoine n'a jamais réussi qu'à relever le courage des malades et souvent à les condamner à une mort prématurée en remplaçant le médecin par la foi en sa personne. M. Antoine s'efforça inutilement de ressusciter un mort. Un fait également certain, c'est que les brochures antoinistes ne mentionnent aucun cas de guérison.
    M. Antoine aime à se croire « le Messie du XXe siècle, venu en mission pour régénérer l'humanité ». Aussi, pour faire des progrès, faut-il ne pas douter de lui et recevoir les révélations pleines d'incohérences et de blasphèmes qu'il « confectionne » en son nom propre. Ce n'est pas Dieu qui est créateur, mais Adam. Parcelles de Dieu, nous ne lui devons aucun culte. Mais nos adorations doivent aller au démon, notre « mère », « le mauvais génie cause de tous les maux, parce qu'il abrège nos souffrances ». On ne s'étonnera pas alors de sa morale qui n'accepte aucune loi divine, ni l'existence du mal, celui-ci n'étant « qu'un aspect de l'évolution des êtres », selon leur nature, et une condition de progrès.
    En voilà assez pour juger M. Antoine. Il n'a pas de morale. Oui, « le diable n'est pas dans les tours, il est dans la doctrine ». Et, pour s'être séparé des esprits, notre prophète ne subit pas moins l'influence du démon. Elle n'est pas étrange cette influence de Satan sur la pensée des hommes. Elle est du ressort de sa puissance naturelle. C'est ce qu'a heureusement montré M. Irmin Sylvan dans son livre paru récemment Le Monde des esprits (1), où, « dans un style consciencieux et clair, il s'est donné pour mission de faire connaître au grand public les hôtes de l'invisible ». Nous aurions aimé y rencontrer une étude rapide de l'âme séparée ; elle eût été très utile pour la lecture de la seconde partie du livre consacrée à un examen de l'hypnotisme et du spiritisme d'après les meilleurs documents. Quoi qu'il en soit, nous nous faisons un devoir de recommander cette lecture à tous ceux qu'intéressent les questions d'occultisme.
    M. Antoine est un prophète ; plusieurs fois, il a annoncé le jour de sa mort, mais il était toujours vivant le lendemain. Cependant, il décline et songe sérieusement à transmettre ses pouvoirs à des sujets aptes à manier les fluides. Désormais, « il va s'appeler Antoine le Généreux ». Ses successeurs auront-ils son succès ? On peut en douter, car ils n'ont point connu le spiritisme. Si M. Antoine était de bonne foi, seront-ils de même ? S'il était un mystificateur, comme lui, iront-ils jusqu'au bout ? Nous pouvons toujours affirmer qu'au terme de la mission d'Antoine le Guérisseur, l'humanité n'est point encore régénérée, que rien n'est changé en elle. Aussi souhaiterions-nous pour son bien, qu'à la veille de mourir M. Antoine, devenu le Généreux, suive l'exemple de l'illustre Home et déclare qu'il n'a été toute sa vie qu'un « vulgaire charlatan ».

                                                                                       C. GIRY.

(1) Le Monde des esprits, par IRMIN SYLVAN. H. Daragon, éditeur, 1 vol. in-18 de 309 pages, 3 fr. 50.

La Croix, 23 janvier 1912

 

    Voici le lien pour accéder au livre Le monde des esprits : pneumatologie traditionnelle et scientifique, par Irmin Sylvan, Éditions H. Daragon (Paris), 1911. En le parcourant rapidement, on comprendra vite que l’auteur entend les thèses d’Allan Kardec, qui y est rebaptisé Léon-Hippolyte-Denizard Rinail (sic.), uniquement que comme un succédané de la réforme protestante et, donc, en cela déjà condamnable par principe (cf. les livres de René Guenon sur le sujet L'Erreur spirite et le Théosophisme, de Lucien Roure, ou encore l’article de Jean Revel dans le même journal qui conclut : « Par la voie du protestantisme, nous sommes amenés au satanisme. Et c'est ce qu'on nous appelle... le nouveau spiritualisme ? »).

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Antoine le guérisseur de Manuel Poutte (Lux Fugit Film)

Publié le par antoiniste

Antoine le guérisseur de Manuel Poutte (Lux Fugit Film)

ANTOINE LE GUERISSEUR
un film de Manuel Poutte

    Ce film va raconter l’histoire d’Antoine, un mineur de la région liégeoise qui à la fin du XIXème siècle se découvre un don de guérison, une aptitude à écouter et à apaiser les souffrances de ce monde ouvrier qui endure une vie pénible. Un homme de bien, qui en arrive à fonder la seule et unique religion belge qui n’ait jamais existé : l’Antoinisme. A travers le témoignage de deux adeptes contemporains de l’antoinisme, nous allons retourner aux sources de ce culte oublié qui perdure toujours de manière discrète. A la découverte d’une part oubliée de l’histoire de la Belgique francophone.
COPRODUCTION : FWB

source : http://www.luxfugitfilm.com/pages/en-developpement/antoine.html

 

AIDES AU DÉVELOPPEMENT
2E COLLÈGE
Antoine le guérisseur de Manuel Poutte
Devis : 44 637 EUR
Aide: 25 000 EUR
Production: Lux Fugit Film
    À la fin du 19e siècle, Antoine, mineur de la région liégeoise, se découvre un don de guérison, une aptitude à écouter et à apaiser les souffrances de ce monde ouvrier qui endure une vie pénible. Un homme de bien, qui en arrive à fonder la seule et unique religion belge qui n’ait jamais existé : l’Antoinisme. À travers le témoignage de deux adeptes contemporains de l’Antoinisme, nous allons retourner aux sources de ce culte oublié qui perdure toujours de manière discrète.
source : https://audiovisuel.cfwb.be/fileadmin/sites/sgam/uploads/Ressources/Publications/Bilans_Centre_du_Cinema_et_de_l_Audiovisuel/Bilan_2018.pdf

    On apprend par la Catalogue Lux Fugit Film de juin 2018 que ce documentaire est en développement. Et on peut avoir un aperçu des autres films réalisés par Manuel Poutte. En parocurant la page wikipedia qui le concerne, on peut s'attendre à de la qualité et à de l'impartialité. C'est avec impatience qu'on en attend la sortie.

    Entretemps, le teaser du film documentaire est à voir au lien suivant :
https://vimeo.com/manage/videos/415956104/privacy

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