Eklablog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L'action bienfaisante de la prière

Publié le par antoiniste

    C'est ici que se révèle l'action bienfaisante de la prière. Par la prière, courte, humble, fervente, l'âme se dilate et s'ouvre aux radiations du foyer divin. La prière, pour être efficace, ne doit pas être une récitation banale, une formule apprise, mais plutôt un appel du coeur, un acte de la volonté, qui attire à elle le fluide universel, les vibrations du dynamisme divin. Ou bien, encore, il faut projeter son âme, s'extérioriser par un élan puissant, et, suivant l'impulsion donnée, entrer en communication avec les mondes éthérés.
    Ainsi, la prière trace une voie fluidique, par laquelle les âmes humaines montent et les âmes supérieures descendent, de telle façon qu'une communion s'établisse des unes aux autres, et que l'esprit de l'homme soit illuminé et fécondé par les rayons et les forces venues des sphères célestes.

Léon Denis, Dans l'invisible, Spiritisme et Médiumnité,
Paris, 1911, p.76

Voir les commentaires

Élevez vos pensées vers les âmes

Publié le par antoiniste

    Élevez vos pensées vers les âmes généreuses qui travaillent au progrès de l'humanité ; elle viendront à vous, vous soutiendront et vous protégeront. Grâce à elles, les difficultés du début, les déceptions inévitables que vous subirez n'auront pas de conséquences fâcheuses ; elles éclaireront votre raison et développeront vos forces fluidiques.

Léon Denis, Dans l'invisible, Spiritisme et Médiumnité,
Paris, 1911, p.70

Voir les commentaires

Le Prophète de Jemeppe (Le Matin, 16 février 1909)

Publié le par antoiniste

Le Prophète de Jemeppe (Le Matin 16 février 1909) LE PROPHÈTE
                 DE JEMEPPE

    MAUBEUGE, 15 février. - Dépêche de notre envoyé spécial. - C’était hier un des jours de consultation, si j’ose dire, d’Antoine, le guérisseur, le prophète de Jemeppe-sur-Meuse, et non sur Sambre, ainsi qu’une erreur de transmission téléphonique me le faisait dire. J’ai voulu me mêler à la foule des pèlerins et frissonner un peu de la fièvre d’espoir qui précipite tous ces gens vers l’illuminé.
    Je n’ai pas de chance, pour une fois que j’étais là. Nul cas de guérison miraculeuse ne s’est produit, mais je dois reconnaitre que le prestige du prophète n’en fut en rien diminué.
    Lorsqu’à dix heures j’arrivai à Jemeppe, le temple d’Antoine était déjà bondé, et c’était dans la rue la file lamentable des souffreteux qui, les pieds dans la boue et la pluie sur la tête, attendaient la faveur de pénétrer dans le sanctuaire. Il y avait là des gens de toutes les catégories ; les fourrures somptueuses frôlaient les cottes rudes, et des femmes superbement empanachées voisinaient avec des pauvresses coiffées de leurs seuls cheveux. Mais sur toutes ces faces crispées par des maux ignorés se lisait une même espérance passionnée, chimérique, enivrante ; et j’entendis une femme du peuple, penchée vers un bambin, qu’une toux convulsive secouait en brusques heurts, dire à l’enfant :
    - Ce n’est rien, va, mon petiot. Tout à l’heure, quand tu auras vu Antoine, tu pourras courir avec tes camarades, comme l’année dernière, tu sais bien ?
    Cependant, la foule, toujours renouvelée, s’écoule assez rapidement. C’est qu’Antoine ne retient pas longtemps ses malades. Contre la porte de la petite pièce où il reçoit s’ouvre un guichet. Chaque client y reçoit un numéro d’ordre et pénètre à son tour auprès du maître. La cérémonie est simple, la même à peu près pour chacun. De sa voix molle, un peu hésitante, le guérisseur prononce quelques mots :
    Pensez à l’amour divin. Pensez à moi, souvent ! Vous n’êtes plus malade ! Croyez-le bien ! Allez ! Allez !...
    Et, de la main, il congédie doucement le visiteur rasséréné. Cela dure toute la journée, et jamais une parole de doute ou de récrimination ne s’élève.
    Je m’approchai d’un vieil ouvrier, au moment où il quittait le guérisseur. La faiblesse le faisait tituber et ses yeux brillaient d’un éclat de fièvre.
    – Eh bien ! lui dis-je, cela va-t-il mieux ?
    – Je ne le sens pas encore, monsieur, répondit l’homme, mais certainement je vais me guérir. Antoine me l’a dit !
    Et il s’en fut, tachant d’affermir son pas, fortifié par une certitude plus profonde d’être mystérieux.
    Louis Antoine est peut-être bien un grand médecin.

Le Matin, 16 février 1909

Voir les commentaires

Un prophète au pays noir (Le Matin, 15 février 1909)

Publié le par antoiniste

Un prophète au pays noir (Le Matin 15 février 1909)UN PROPHETE AU PAYS NOIR

Il a un temple et des fidèles : S’il n’est certain
qu’il guérisse, il fait, du moins, fleurir
le commerce

    MAUBEUGE, 14 février. - Par dépêche de notre envoyé spécial. — Louis Antoine est un prophète. Que dis-je ? Un prophète, un demi-dieu tout au moins, car d’un geste, d’un mot, d’un regard, il vivifie les égrotants, rafraichit les fiévreux et fait gambader cagneux, bancals et boiteux !
    J’ai connu l’émouvant honneur de causer avec lui hier à Jemeppe-sur-Sambre, où j’étais venu tout exprès pour me courber sous le dictame de sa parole.
    Avant d’être admis en la présence d’un homme doué de qualités aussi remarquables, j’avais entendu raconter des choses fantastiques. Ici, c’est une femme de soixante-dix ans, atteinte d’un cancer à l’estomac, abandonnée par les médecins, et qui, après sa visite à Antoine, se reprend à boire de la bière et à manger des biftecks saignants sans le moindre embarras. Là, c’est un homme perclus de rhumatismes, dont les souffrances sont brusquement abolies. Que sais-je encore ? Pour tout dire, ces cures ne sont point si fréquentes que certains voudraient le faire entendre. C’est du moins ce que l’on chuchote à Jemeppe, où le nom d’Antoine fait éclore quelques sourires sceptiques : nul n’est prophète en son pays.
    Néanmoins le guérisseur y est entouré de la considération due à un homme qui contribue puissamment à la prospérité du commerce local. Lorsque je m’informai de la demeure d’Antoine, chacun me désigna un petit clocheton qui s’élève au-dessus des maisons.
    — Vous le trouverez dans son temple.
    On a beau n’être pas d’une excessive timidité, avoir « reporté » et interviewé un peu partout, l’idée d’aborder un monsieur qui demeure dans son propre temple procure une petite émotion. Je me bardai d’aplomb pour me présenter au seuil d’un édifice en briques, construit selon les plus déplorables formules de la moderne architecture catholique. Mais je me heurtai à une sorte de servante-sacristain, qui me déclara tout net que « le Maître » ne recevait pas ce jour-ci, car cela « contrariait les lois éternelles et coupait le fluide ».
    Si épouvanté que je fusse par l’idée de « couper le fluide », j’insistai pourtant avec une telle vigueur, que la porte du temple s’ouvrit devant moi. Je me trouvai dans une chapelle où l’autel était remplacé par une tribune, devant laquelle s’alignaient des rangées de bancs.
    Soudain, au fond, une porte (j’allais dire la porte de la sacristie) s’entrebâilla, et je vis apparaitre le prophète.
    Hélas ! nous vivons à une époque désolante, où les prophètes eux-mêmes, ressemblent à des huissiers de province. L’homme que j’avais devant moi paraissait avoir une soixantaine d’années. Il était vêtu d’une redingote noire assez fatiguée ; son regard incertain et vague se révélait sous d’épais sourcils, et en dépit de la lourde moustache tombante et de la barbe blanche taillée en pointe, une impression de timidité un peu falote se dégageait de sa physionomie.
    - Lisez ! ordonna-t-il.
    Et son doigt désignait une inscription qui étalait sur les murs du temple, au-dessus de la brique, ces mots admirables : « Un seul remède peut guérir l’humanité : la foi. C’est de la foi que nait l’amour, l’amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même. Ne pas aimer ses ennemis, c’est ne pas aimer Dieu, car c’est l’amour que nous avons pour nos ennemis qui nous rend dignes de le servir. C’est le seul amour qui nous fait vraiment aimer, parce qu’il est pur et de vérité. »
    Ayant lu, je regardai M. Antoine d’un cil plein d’inquiétude.
    – Voilà ! dit-il. Maintenant allez, vous êtes guéri. Pensez à Antoine.
    Et il me tourna le dos.
    Désespérant, j’attrapai une basque de sa redingote et je lui expliquai que ce n’était point le souci de ma santé qui m’amenait vers lui, mais l’écho de sa gloire.
    Je ne suis qu’un pauvre ouvrier, dit-il d’une voix, dolente. J’ai travaillé longtemps dans une usine de métallurgie. Déjà je m’occupais de spiritisme. J’étais malade, très malade ; les médecins me disaient qu’il n’y avait rien à faire. Alors j’ai prié. Les esprits m’ont transmis l’espoir divin, et je me suis guéri tout seul. Des gens sont venus à moi ; je les ai guéris aussi. C’est la foi ! J’étais inspiré, j’avais la certitude de la non-existence du mal et de l’auréole de la conscience. C’est tout naturel.
    Ce discours me jeta dans un grand désarroi cérébral.
    - Mais comment guérissez-vous ? m’écriai-je, tout angoissé.
    - Je ne mange jamais de viande, répondit le prophète, et jamais je ne franchis le seuil de ce temple.
    Peu à peu le guérisseur se mit en confiance. Il me raconta qu’il n’acceptait jamais la moindre obole pour prix de ses inestimables services ; mais que ce fut une grande joie dans sa vie lorsqu’une dame très riche, et qu’il avait guérie, lui avait fait construire le temple où nous nous trouvions. Il m’avoua encore qu’il rencontrait bien des obstacles dans l’exercice de son sacerdoce ; que certains malades n’arrivaient pas auprès de lui dans un état d’extase suffisant, et que d’autres s’obstinaient à avaler des médicaments, ce qui nuisait beaucoup à l’efficacité de son action. Je sus enfin que les médecins avaient tenté de lui créer des ennuis, et que les prêtres eux-mêmes n’appréciaient point son apostolat avec toute l’onction désirable.
    Quand je fis mine de me retirer, M. Antoine posa une main tutélaire sur mon épaule :
    - C’est bien à vous, mon fils, me dit-il, d’être venu voir un pauvre homme sans instruction comme moi. Un pauvre homme inspiré, oui, mais pas intelligent, pas très intelligent.

Le Matin, 15 février 1909

Voir les commentaires

Les Propos du Lanternier (La Lanterne, 23 juillet 1912)

Publié le par antoiniste

Leclerc (La Lanterne 23 juillet 1912)

 

Les Propos
            du Lanternier

    Hier, nous rapportions en quelques mots que deux miséreux, Joseph Leclerc et Mathilde Brossard, avaient été envoyés au Dépôt parce qu'après la mort de leur enfant, le médecin avait refusé le permis d'inhumer. Les mauvais traitements peut-être, le manque de soins en tout cas, avaient déterminé le décès. Il convient de revenir sur cette affaire, car le couple bizarre semble bien avoir été victime d'une forme particulière de fanatisme.
    Lorsque le commissaire de police, en effet, pénétra dans le taudis qu'occupent rue de la Parcheminerie, Leclerc et sa compagne, et que le médecin eut constaté la saleté repoussante qui régnait dans la demeure et sur la personne de ses habitants, ils interrogèrent les parents sur les raisons de leur criminelle insouciance.
    On leur répondit ceci :
    – A quoi bon chercher un médecin pour guérir les malades ? Il suffit de prier. Si le Père veut, le malade sera sauvé. Si le Père veut le rappeler à lui, que sa sainte volonté soit faite.
    Le commissaire et le médecin, si accoutumés qu'ils puissent être, de par leur profession, au spectacle des faiblesses humaines, s'étonnèrent. Comment ces idées saugrenues avaient-elles pu germer dans la tête des deux pauvres hères ?
    C'est que Leclerc et Mathilde Brossard étaient de fidèles disciples du père Antoine. Vous savez bien, le père Antoine qui promettait aux malades la guérison par la prière, le père Antoine, qui commença son apostolat en Belgique et dont nous parlions il y a quelques semaines, à l'occasion de sa mort. Malheureusement, l'antoinisme ne réussit pas à Leclerc. Si la foi peut soulever des montagnes, elle se révéla incapable de sauver la petite fille. Le plus triste est que, il y a deux mois, les deux antoinistes avaient déjà perdu, dans les mêmes conditions, une autre fille. Cela ne leur avait pas suffi : la foi est tenace.
    Elle est surtout tenace chez les gens de l'espèce de Leclerc et de Mathilde Brossard. Aux abords de la place Maubert, ils passaient pour un couple de malades, d'hallucinés, d'alcooliques : bon terrain pour les superstitions de toutes sortes. Les voici maintenant au Dépôt. Que la volonté d'Allah, dont Antoine est le prophète, soit accomplie ! Après tout, il ne s'agit que d'une « retraite ». C'est encore de la religion.

La Lanterne, 23 juillet 1912

Voir les commentaires

L'antoiniste Leclerc & Marie Camus (Journal des débats politiques et littéraires, 29 juillet 1912)

Publié le par antoiniste

L'antoiniste Leclerc & Marie Camus

 

    L’« antoiniste » Leclerc. – L’antoiniste Leclerc a comparu hier devant M. Kastler, juge d’instruction. On sait qu’il est inculpé d’avoir laissé périr, faute de soins, sa fille Antoinette, âgée de quatre mois. L’article 312 du Code pénal prévoit pour ce crime les travaux forcés. Leclerc a expliqué à M. Kastler ce qu’était le culte « antoiniste ». Il a rappelé les révélations d’Antoine le Généreux. Il a cité l’Uniteb [sic pour l’Unitif], qui est le bulletin des adeptes. Il a déclaré que la foi en le père Antoine était capable de guérir toutes les maladies ; il a dit qu’un « antoiniste » devait repousser les remèdes et se contenter de prier le père Antoine.
    Lorsque Leclerc fut arrêté, il porta plainte auprès du procureur de la République contre la sœur Marie Camus qu’il considère comme l’apôtre de l’« antoinisme » en France. Hier, il a retiré sa plainte.
    Leclerc a d’ailleurs fait observer qu’il n’était pas fanatique. Il y a quelques mois, lorsque l’enfant de son amie tomba malade, il ne s’opposa point à ce qu’on appelât un médecin. Cet enfant n’était pas de lui, il ne se reconnaissait pas le droit de l’enrôler de force dans « l’antoinisme ». Du reste l’enfant mourut.
    La compagne de Leclerc, la veuve Sarret, née Brossard, a été ensuite interrogée. Elle n’est pas « antoiniste » et, devant le juge, elle a déclaré nettement qu’elle se refusait à épouser Leclerc.
    Le 15 juillet, elle fit une promenade à Montmartre avec Leclerc et la petite Antoinette. L’enfant tomba malade quatre jours après. L’autopsie a prouvé qu’elle avait succombé à une broncho-pneumonie. La mère appliqua des linges chauds et des cataplasmes ; elle voulait aller chercher un médecin, mais Leclerc s’y opposa. Elle attendit que Leclerc fût parti aux Halles, mais le décès se produisit presque aussitôt.

Journal des débats politiques et littéraires, 29 juillet 1912

Voir les commentaires

Jules-Joseph Leclerc, disciple d'Antoine le Généreux (Le Matin, 28 juillet 1912)

Publié le par antoiniste

Joseph Leclerc (Le Matin 28 juillet 1912)

      JULES-JOSEPH LECLERC
disciple d’Antoine le Généreux

    Nous avons raconté comment, le 20 juillet dernier, Jules-Joseph Leclerc et sa compagne Mathilde Brossard, habitant tous deux 4, rue de la Parcheminerie, avaient été arrêtés sous l’inculpation d’avoir laissé périr faute de soins leur petite fille, Antoinette, âgée de quatre ans. Nous avons dit aussi que Leclerc, auquel le commissaire de police reprochait de n’avoir pas appelé un médecin, avait déclaré au magistrat que la religion « antoiniste » qu’il pratique avec ferveur interdit à ses adeptes d’avoir recours à de pareilles interventions...
    Hier, Leclerc et Mathilde Brossard comparaissaient devant M. le juge d’instruction Kastler, assistés de leurs défenseurs Mes Pierre Turpaud et Bigeard.
    Leclerc, dont la croyance n’est pas entamée par les épreuves judiciaires qu’il subit, a déclaré au juge :
    – Seule la foi en Antoine le Généreux peut amener la guérison des malades. Notre Messie intercède alors auprès de Dieu et lui demande de rendre la santé au patient. Point n’est besoin de médecin. Point n’est besoin de remèdes.
    Utilisant les loisirs que lui procure sa détention, Jules-Joseph Leclerc a composé un certain nombre de prières qu’il affirme singulièrement propres à hâter les guérisons. Il regrette de n’avoir pas réussi à grouper ces puissantes formules, du temps que son enfant était encore en vie.
    Chez Mathilde Brossard la croyance antoiniste n’était pas si fortement enracinée que chez son compagnon. Elle a déclaré hier :
    – Voici beau temps que j’ai perdu toute confiance dans les vertus du Généreux. Quand Antoinette est tombée malade, le 15 juillet, j’ai voulu aller chercher le médecin. Jules s’y est opposé. Je me suis dit : « Je vais attendre qu’il soit parti pour faire venir le docteur. » Il est parti trop tard.
    Jules-Joseph Leclerc n’a pas entendu sans frémir la compagne de sa vie nier la puissance du Généreux. Mais il a pardonné.

Le Matin, 28 juillet 1912

Voir les commentaires

Joseph Leclerc (Le Matin 28 juillet 1912, détail)

Publié le par antoiniste

Joseph Leclerc (Le Matin 28 juillet 1912, détail)

Voir les commentaires

L'Antoinisme, une religion belge (film en prévision)

Publié le par antoiniste

L'Antoinisme, une religion belge (film en prévision)

L'Antoinisme Une religion Belge

Voici l’histoire incroyable de l’ouvrier Antoine devenu prophète.

Au début du XXème siècle, Louis Antoine, un mineur de la banlieue liégeoise, crée une nouvelle religion : le culte antoiniste. 

Un courant religieux, qui très vite, dans les années 1910-1915, a eu des centaines de milliers d’adeptes en Wallonie, en France et dans d’autres pays d’Europe, au point de commencer à mettre en danger le pouvoir de l’Eglise catholique dans nos régions. 

Aujourd’hui encore, il existe des temples antoinistes dans de nombreuses villes de Belgique, de France et même au Brésil.

Ce film documentaire  va retracer l’incroyable devenir de Louis Antoine et l’incroyable développement d’un courant religieux oublié de l’histoire de Belgique.

Ce film documentaire va partir des éléments qui demeurent aujourd’hui de ce culte.
Un  culte mystérieux, dont les temples existent encore un peu partout en Belgique et en France,  dont les adeptes portent encore la parole  et au nom duquel des actes de guérison  se perpétuent toujours.

L’ensemble du récit suivra les mots de Robert Vivier, à travers des extraits de son livre « Délivrez-nous du mal » qui a su compter de manière si juste, sans ironie mais également sans aucune forme de fascination, l’histoire incroyable de l’ouvrier Antoine devenu prophète.

La naissance, la création d’une religion est un phénomène rare et fascinant.

Nous sommes toujours en plein questionnement par rapport à la réalité des faits historiques qui ont mené au développement du christianisme, par exemple.  Mis à part les évangiles et les actes des apôtres qui ont été écrit des dizaines d’années après la vie de Jésus de Nazareth, nous avons très peu de témoignages, mis à part quelques textes de Pline le jeune, Tacite ou de Flavius Joseph.

 

Bien sûr l’Antoinisme n’a pas eu le retentissement du christianisme, mais  retracer comment Antoine, ce mineur anonyme est devenu en très peu de temps et très loin hors de nos frontières, uniquement par le bouche à oreille, une sorte de prophète, reconnu  à la fois pour sa puissance de guérison  et le nouveau message qu’il transmet, au point qu’il sera comparé au Christ par beaucoup  de ses contemporains…  retracer  donc cette épopée, partie d’un monde ouvrier  en révolte  et qui ne veut plus croire à ce que l’on lui dit de croire, me semble passionnant.

 

Malgré sa modestie, la figure d’Antoine devait être étonnement charismatique, et la puissance de la rumeur énorme, pour qu’en si peu de temps - quelques années - des temples antoinistes se construisent  un peu partout en France et en Belgique, qu’une revue distribuée à plus de 400.000 exemplaires  - l’Unitif - soit éditée et que des dizaines de milliers d’individus se convertissent à ce culte qui ne prétendait faire aucun prosélytisme.

 

 

Read more at http://www.luxfugitfilm.com/pages/en-developpement/l-antoinisme-une-religion-belge.html#MaufBkkqomXqdGcU.99

Voir les commentaires

Des pratiques cultuelles réinventées (ORELA)

Publié le par antoiniste

Des pratiques cultuelles réinventées

    A l’ère de la déterritorialisation du religieux, de son individualisation et de son éloignement des institutions, il semble à nouveau opportun de s’interroger sur la pertinence de nos outils pour penser les pratiques cultuelles. Quant au dynamisme des cultes, le moyen considéré comme le plus objectif est encore généralement de type statistique : combien de baptisés ? Combien d’individus présents dans les lieux de culte les jours de cérémonie ? L’activité religieuse des internautes remet cette perspective en cause. Un exemple concret en est donné par le culte antoiniste.

    Fondé en Wallonie au début du XXème siècle par un ancien ouvrier métallurgiste devenu médium et guérisseur, l’Antoinisme a connu son heure de gloire, spectaculairement manifestée par l’érection d’un grand nombre de temples jusque dans les années cinquante. Aujourd’hui, il fait figure de culte en voie d’extinction, si l’on considère l’état de décrépitude et d’abandon des lieux de culte antoinistes, et l’âge avancé des quelques fidèles qui rendent encore grâce à la figure sacrée du fondateur, le père Antoine. Toutefois, sur Internet, force est de constater que le répertoire symbolique antoiniste continue de faire sens pour un certain nombre d’internautes en recherche spirituelle.

    Ce répertoire a été intégré à la sphère New Age, mouvement typique de la postmodernité que l’Antoinisme, lequel puisait à différentes traditions culturelles et religieuses et n’exigeait pas d’exclusivité d’appartenance de la part de ses membres, semblait préfigurer. Sur le Net, les frontières identitaires de l’Antoinisme semblent toutefois se dissoudre partiellement, tant la confusion du culte avec le spiritisme, mouvement avec lequel le père Antoine avait pourtant rompu, paraît évidente dans le chef de certains internautes. Par ailleurs, le refus de toute monétarisation des services religieux, règle essentielle pour les Antoinistes, est parfois mis à mal par des personnes qui se présentent à la fois comme fidèles du père Antoine d’une part, et médiums ou guérisseurs d’autre part.

    Comme le soulignent Miller et Slater, deux anthropologues des nouveaux médias, Internet n’est pas le « cyberespace virtuel » que l’on a longtemps voulu y voir[1]. Les individus et les groupes qui y évoluent ont des liens avec la vie « off line ». Leur activité sur Internet a des conséquences concrètes sur leur vie sociale et quotidienne, comme le montre le fait qu’une internaute très fidèle au cercle de Samsara, un forum New Age, ait décidé après concertation avec d’autres internautes, dont plusieurs Antoinistes, de demander à son médecin de ne pas procéder à l’ablation de son sein cancéreux. Voilà donc une conséquence on ne peut plus physique d’une activité religieuse en ligne.

    D’une manière générale, il faut souligner le dynamisme de l’activité religieuse en ligne, même si les pratiques qui la constituent ne répondent plus nécessairement aux anciens critères de définition du religieux. Si les autorités ecclésiastiques, notamment dans le monde catholique, investissent Internet — nouvelle « terre de mission religieuse » [2] et s’emparent des nouveaux outils de communication, et si les forces religieuses les plus conservatrices ont su s’adapter à l’ère des réseaux sociaux, la Toile regorge également d’une multitude d’espaces où des individus construisent des pratiques et représentations dans une liberté relative par rapport aux dogmes et traditions des différents cultes, contribuant dès lors à une certaine innovation religieuse.

 

Note:
1 MILLER D. & SLATER D., The Internet. An ethnographic approach, Oxford, Berg, 2000.
2 C. Vanderpelen-Diagre et J.-Ph. Schreiber : « Internet, terre de mission religieuse ? » analyse sur ORELA, 16.2.2013.

 

http://www.o-re-la.org/index.php?option=com_k2&view=item&id=511:internet-terre-de-missionreligieuse-?&Itemid=85&lang=fr

 

Source : Les Religions et la Laïcité en Belgique - Rapport 2013

Université libre de Bruxelles, Observatoire des Religions et de la Laïcité (ORELA)

 

pp.53-54

Voir les commentaires

1 2 3 4 > >>