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religion

Culte des saints en région liégeoise

Publié le par antoiniste

    Le culte des saints en région liégeoise ne diffère par radicalement de celui pratiqué en Ardenne. Là aussi, les spécialistes de la peau tels Antoine, Quirin, Laurent, Renelde et Roch sont particulièrement sollicités. Les religieuses de l'hôpital Saint-Laurent de Liège administraient à certains de leurs patients une huile consacrée au saint tutélaire de leur institution.
    La maternité et la petite enfance constituent également des priorités. La guérison de la "fièvre lente" s'obtenait à Grivegnée auprès de sainte Geneviève. Cette sainte fut concurrencée par la mystérieuse Philomène dont le nom rappelait en wallon, la "fièvre lente" et qui, martyre imaginaire dont les reliques douteuses furent exhumées au début du XIXe siècle, n'a probablement jamais existé. Une statue de sainte du cloître de l'église Sainte-Croix de Liège fut rebaptisée saint "Wessemèle". Cette sainte "tire-le-moi", qui pose une main sur son ventre, était clandestinement invoquée par les dames enceintes désireuses d'être débarrassées du fruit de leurs entrailles.
    Il semblerait cependant que les sanctuaires abritant les saints spécialistes de maladies psychologiques ou nerveuses soient plus nombreux et davantage visités qu'en Ardenne. Le plus célèbre des psychiatres liégeois est sans conteste "Gilles l'ewaré". Cette statue doit son surnom à l'expression de ses grand yeux "égarés".
    En région liégeoise également, les pratiques privées ou individuelles de dévotions semblent se maintenir. On signale encore des neuvaines aux saintes Geneviève, Rose de Lima, Gudule et Apolline ainsi qu'aux saint Guy, Gilles et Léger.

Olivier Donneau, Médecins et vétérinaires célestes d'Ardenne (p.176)
Guérisseurs d'hier et d'aujourd'hui, Musée en Piconrue, Bastogne, 2001

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Alfred Jarry - Car l'homme a crée Dieu

Publié le par antoiniste

    "Car l'homme a crée Dieu, du moins le Dieu auquel il croit, il l'a créé et ce n'est pas Dieu qui a créé l'homme (ce sont des vérités acquises aujourd'hui); l'homme a créé Dieu à son image et à sa ressemblance, agrandies jusqu'à ce que l'esprit humain ne pût concevoir de dimensions."

(Alfred Jarry / 1873-1907 / Le Surmâle)

source : http://atheisme.free.fr/Citations/Homme_crea_dieu.htm

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Shalom Auslander - La lamentation du prépuce (p.256)

Publié le par antoiniste

    Au lieu de l'athéisme attendu, j'avais échoué dans un univers polythéiste. Il y avait ici plus de dieux qu'à Monsey, peut-être pas aussi vindicatifs, mais qui insufflaient la même dévotion aveugle à leurs ouailles, partagées entre divinités majeures - mode, argent, réussite, pouvoir - et mineures, voitures, abonnement à un club de gym et pas à un autre, adresse postale -, et il avait une guerre sainte qui couvait, j'en étais sûr, entre la sphère inférieure - au-dessous de la 14e Rue - et le monde supérieur - au-dessus de la 14e Rue. Il y avait une Bible qui s'appelait le New York Times, une autre qui avait pour nom le Village Voice, un dieu nommé Frank Rich. Il y avait "Donal Trump, Seigneur de la Thune", et une temple près de chez nous, Kim's Video, où des enfants de choeurs maussades, mal nourris et boutonneux célébraient le culte du dieu Sergueï Eisenstein, créateur du montage, protecteur du plan-séquence, qui avait fait sortir de terre le monde Potemkine et dispensé à Son peuple la bénédiction du symbolisme protodidactique.
    Seuls les noms avaient changé.

Shalom Auslander, La lamentation du prépuce
10/18, Paris, 2007, p.256

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Donato Manduzio, guérisseur et prophète

Publié le par antoiniste

    En l'année 1931, sous Mussolini, dans une petite ville des Pouilles, San Nicandro Garganico, parmi un groupe de paysans, pauvres et pour la plupart illettrés, un infirme, le "savant" du groupe, reçoit d'un ami une Bible. La lecture de l'Ancien Testament le bouleverse. Il sent une fraternité de croyance avec le peuple hébreu qu'il imagine disparu depuis des siècles. Dès lors, il transmettra ce message à sa famille, à ses amis. Quelques fidèles se rassemblent autour de lui. Mais un jour les "Juifs" de San Nicandro apprennent que les villes "sont pleines de ce peuple" qu'ils ont cru disparu. Tout s'oppose aux nouveaux convertis : leur famille, la méfiance du rabbinat italien, l'Eglise, les lois fascistes. Mais la foi déplace les montagnes. Après la guerre, une partie des fidèles quittera San Nicandro pour la Terre promise.

    Donato guérisseur, magicien, pour lequel les phases de la lune et du soleil n'avaient pas de secrets ; rhapsode et organisateur de drames, devenait le centre de la seule vie sociale de son groupe (p.32).
    En réalité, et tout le monde est d'accord là-dessus, Donato, grâce à ses connaissances magico-astrologiques, et surtout à sa personnalité, était devenu un guérisseur et un magicien auquel, même après sa conversion au culte du Dieu d'Israël, les gens de San Nicandro avaient recours (p.30, cf. également pp.68-69).

    Les remèdes employés par Manduzio se retrouvent fréquemment dans les techniques thérapeutiques dont sont riches les légendes hagiographiques locales. Les substances dont il se sert sont : le fromage frais de vache, l'huile d'olive, qui nous renvoie au rituel commun à tous les peuples méditerranéens, pure ou mélangée avec de l'eau et du sucre, l'eau chaude ; cette dernière est employée pour laver la partie atteinte : les yeux, tandis que le fromage et l'huile sont ingurgités par le malade. Il serait peut-être intéressant d'étudier si des nourritures aussi banales que l'huile et le fromage frais - ce dernier n'est pas de consommation courante dans agglomérations urbaines, en raison de son prix relativement élevé, mais reste la nourriture type du berger - n'en conservent pas cependant une valeur magique religieuse (p.71; cf. Joseph Weissenberg, le guérisseur au fromage : à la mort de ses parents, il fut d'abord élevé par le berger du domaine de la comtesse Leopoldine Seherr-Thoß à qui les enfants Weissenberg sont confiés. Après avoir travaillé dans le domaine agricole, il termine une formation de maçon. Il deviendra guérisseur et prescrira des remèdes comme des tisanes, du fromage blanc, de la soupe de farine de seigle... Il sera connut dans les années 20 à Berlin comme le "Weißkäseheiler", le guérisseur au fromage blanc).

    Que faut-il entendre par ces "visions" que Donato a soigneusement - et fidèlement, sans doute - consignées dans son Journal ? Des rêves du sommeil ; des visions de la veille, au sens propre ; des rêves éveillés, rêveries du matin, vagabondage dans un monde d'images, auquel la foi de Manduzio prête réalité et signification, ou même simplement parfois, signes, omina, qui ne sont des visions que parce qu'ils constituent des messages que Donato interprète.
    Je ne pense pas que les visions qu'il relate soient outre mesure reconstruites. On y constate une précision de détail, surtout du détail dépourvu de signification, qui garantit l'authenticité du récit.
    L'intérêt de ces visions est d'abord psychologique : nous y voyons apparaître, comme sur un écran, les grandes lignes de ce qu'on pourrait appelé l'espace mental de Donato, le décor où se joue le drame de sa conversion, de son dialogie avec Dieu, de ses démêlés avec ses ouailles, avec les rabbins, avec les "idolâtres", décor sans lequel le drame ne serait pas compris.
    En outre, ces visions ont eu une efficacité singulière : elles ont entretenu la foi de Manduzio ; elles on eu en définitive pour effet le départ d'Italie et l'installation en Israël de plus de cinquante paysans san-nicandrais. (p.123).
    Dans [un] groupe de visions qui se complètent l'une l'autre, Dieu appraît comme le roi. Malgré le manque d'attributs habituels de la royauté : couronne, uniforme, etc., Donato le reconnaît aussitôt. Dans la première vision, le roi est l'homme honorable par excellence. Donato attendait une réponse de Dieu : si oui, des hommes honorés, si non, des femmes déshonorées. On retrouve dans d'autres visions cette alternance : homme ou femme, et toujours le fait de voir des femmes correspond à une réponse négative (p.126).
    [Un] rêve, comme tous ceux où Donato apparaît tantôt comme le fils, tantôt comme l'homme de confiance ou le familier du roi, exprime clairement le besoin de compensation de l'infériorité sociale et physique de Manduzio.
    L'Eden est pour lui le verger irrigué qu'il est dans la Genèse, où une eau qui a la blancheur et l'apparence du lait coule des fontaines. Le lait revient comme un leitmotiv dans plusieurs autres visions, ainsi que dans les cures "miraculeuses" opérées par Donato.
    Ainsi que nous l'avons déjà dit, ces visions où Dieu apparaît comme le roi sont à rapprocher de celles où il est plus simplement maître d'une masseria (p.127-128).

    La dixième règle d'un pacte de Manduzio est : "Nous sommes nés pour la vision, par la vision nous mettons la Loi en pratique. Celui qui nie la vision sera chassé de parmi nous et de la vie éternelle" (p.91).

    L'auteure indique en fin d'ouvrage les prémices et indique que l'évangélisation (surtout due aux émigrants italiens devenant des Amériques) sera un foyer propice à l'évolution de Donato Manduzio : La raison en est probablement que l'intense fermentation religieuse de la cette région, si elle favorise l'éclosion d'un type de "saint" comme Padre Pio, suscite, par contre, aussi autre chose qu'une attitude passive d'adoration et d'attente, mais pousse les hommes à chercher et à trouver des formes d'activité religieuse nouvelles ; d'où le cassés à San Giovanni Rotonde même de la prédication évangélique (p.241-42). 

Elena Cassin, San Nicandro, Histoire d'une conversion
Quai Voltaire, Paris, 1993 (cf. Recension de la première édition de 1957)

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Positivisme et néo-apostolisme

Publié le par antoiniste

    Parmi les mouvements chrétiens non conformistes apparus dans l'histoire contemporaine, l'Eglise catholique-apostolique est l'un des plus intéressants et originaux, mais aussi des plus méconnus, faute d'accès au matériel documentaire sur son histoire. Quelques volumes en langue française ont cependant été publiés de façon privée ces dernières années et permettent d'en savoir plus sur ce mouvement qui a presque disparu de la scène, mais dont le témoignage continue de retenir l'attention de petits cercles.
    Dans le grand public, le nom de l'Eglise catholique-apostolique ne dit pas grand chose, un bref rappel préliminaire s'impose donc. Le choc causé par les événements de la Révolution française suscita une vague de spéculations millénaristes dans le monde chrétien: plus d'un auteur se demanda si ces turbulences étaient annonciatrices de transformations bien plus radicales. On se demanda aussi si l'on ne pouvait trouver trace de l'annonce de certains des événements dans les livres bibliques, ce qui permettrait d'identifier des étapes d'un scénario prophétique en cours.
   
    Eglise catholique-apostolique: un bref rappel historique
    Tel fut notamment le cas dans des cercles chrétiens des Iles britanniques. Parmi ceux qui s'intéressèrent alors aux prophéties figurait le riche aristocrate et banquier Henry Drummond (1786-1860), chrétien convaincu, qui avait fondé en 1819 une Continental Society for the Diffusion of Religious Knowledge, afin de prêcher l'Evangile sur le continent européen et de distribuer des Bibles et traités religieux, mais sans essayer de créer des communautés religieuses séparées. A partir de 1826, Drummond réunit dans sa demeure d'Albury plusieurs conférences prophétiques, rassemblant aussi bien des anglicans que des membres d'Eglises protestantes dissidentes. L'un des participants était le pasteur presbytérien Edward Irving (1792-1834), brillant prédicateur de l'église de Regent Square.
    Les chrétiens rassemblées à Albury aboutirent à plusieurs conclusions, dont la suivante:
"Qu'une grande période de 1260 ans a commencé au moment du règne de Justinien et s'est achevée avec la Révolution française; et que les coupes de l'Apocalypse ont commencé à être versées [Apocalypse, chapitre XVI]; que notre Seigneur béni apparaîtra bientôt et que c'est donc le devoir de tous ceux qui croient ainsi de porter ces considérations à l'attention de tous les hommes."
    Un autre apport allait rapidement se conjoindre au premier. Au début des années 1820, le pasteur anglican James Haldane Stewart (1776-1854) avait publié deux écrits très largement diffusés dans lequel il suggérait de tenir des assemblées de prière afin de demander une effusion du Saint-Esprit. En Ecosse, dans un groupe de croyants gagnés à ces vues, des manifestations charismatiques se produisirent près de Glasgow dès 1827: guérisons miraculeuses, parler en langue, prophéties - plusieurs composantes essentielles de ce qui devait devenir au début du XXe siècle le pentecôtisme. Un climat d'attente messianique n'était pas étranger à ces cercles.
    Les croyants d'Albury eurent bientôt connaissance de ce qui se passait en Ecosse. L'avocat londonien John Bate Cardale (1802-1877) alla lui-même se renseigner en 1830; il fut suffisamment impressionné pour réunir à son tour dans son domicile londonien des réunions de prière pour demander l'effusion de l'Esprit, laquelle se produisit finalement en 1831, lors d'une réunion au cours de laquelle l'épouse de Cardale elle-même aurait commencé à prophétiser l'imminente venue du Christ. Très vite, la paroisse d'Irving fut à son tour gagnée par les manifestations charismatiques.
    Ces développements ne furent cependant pas du goût de tous les membres de la paroisse d'Irving. Il finit lui-même par se trouver exclu de l'Eglise presbytérienne d'Ecosse en 1833. Il n'était pas le seul à rencontrer de l'opposition. Nos passionnés de prophéties commencèrent donc à former leurs propres communautés. Mais, tout inspirés qu'ils fussent, ils étaient également des hommes d'ordre. Il n'était pas question d'établir des ministères arbitrairement, le pouvoir d'ordonner un clergé devait venir d'en haut. Ce fut ainsi, en 1832, que Cardale se trouva appelé par une parole prophétique à devenir apôtre; d'autres suivirent et, en 1835, le collège de douze apôtres était au complet. – Le millénarisme inclut souvent une dimension "récapitulatrice": ce qui était au début se retrouve à la fin, le rétablissement du collège apostolique tel qu'il existait dans la première génération de l'Eglise s'inscrit dans cette dynamique.
    L'idée n'était pas tant d'établir une Eglise exclusive qu'un témoignage pour annoncer à tout le monde chrétien le retour imminent du Christ. Les apôtres catholiques-apostoliques ne se livrèrent d'ailleurs pas à une évangélisation de terres non chrétiennes, mais s'efforcèrent de communiquer leur message aux chefs religieux et séculiers de la chrétienté. Seul le refus de ce message pressant les contraignait à créer des communautés à part, mais ce n'était pas le premier objectif de leur ministère. Certes, le cas n'est pas unique, mais moins commun est le fait que l'Eglise catholique-apostolique qui vit alors le jour a maintenu dans une large mesure au cours des générations suivantes ce sentiment de n'être pas une Eglise excluant les autres.
    L'Eglise catholique-apostolique a parfois été qualifiée d'"irvingienne" par des observateurs extérieurs, mais ce ne fut jamais une appellation officielle du mouvement: Irving lui-même n'y exerça d'ailleurs jamais la fonction d'apôtre, mais celle d'"ange", c'est-à-dire d'évêque d'une communauté.
    L'Eglise catholique-apostolique élabora également une liturgie qui s'inspira de la richesse des textes liturgiques de la tradition tant occidentale qu'orientale et constitua, à certains égards, un courant de recherche et de renouveau liturgique. Vêtements liturgiques, encens, autel, cérémonies: l'allure était plus proche de celle du catholicisme romain ou de la High Church anglicane que des formes usuelles du protestantisme.
    Le mouvement s'étendit en dehors des Iles britanniques, notamment en Allemagne. Dans ces deux pays, les communautés se comptèrent par centaines à leur apogée. Mais il faut également important au Danemark et en Suisse et s'implanta aussi dans plusieurs autres pays européens (principalement de tradition protestante) et en Amérique du Nord.
    Malgré ces efforts d'organisation, l'espérance de ces croyants restait évidemment celle du proche retour du Christ. Celui-ci, croyait-on d'abord, ne pouvait manquer de revenir du vivant encore des apôtres. Ce fut donc un choc lorsque trois des apôtres moururent en 1855. Fallait-il les remplacer? Les apôtres survivants résistèrent à ceux qui les pressaient d'accepter des injonctions prophétiques à cet effet (les appels au ministère se faisaient en effet par l'entremise de ceux qui exerçaient la fonction de prophètes). Cependant, tout le monde n'accepta pas cette approche, et la double source d'autorité existant dans l'Eglise catholique-apostolique (la hiérarchie des apôtres, d'une part, et les prophètes, d'autre part) fit le lit de mouvements dissidents: certes, les paroles des prophètes devaient en principe être validées par les apôtres, mais il y avait néanmoins là un potentiel de tensions. Ce fut ainsi que les inspirations reçues par un prophète allemand conduisirent des communautés à accepter le principe du remplacement des apôtres défunts par de nouveaux apôtres, ce qui conduisit à la naissance de l'Eglise néo-apostolique, un mouvement aujourd'hui important [Issue, en 1863, de l’Eglise catholique-apostolique, elle est toujours dirigée par des apôtres, à l’instar des premières communautés chrétiennes]. Au cours de son histoire, cette dernière a également connu quelques schismes, et la postérité de l'Eglise catholique-apostolique a donc pris des formes variées.
    Mais les communautés catholiques-apostoliques proprement dites poursuivirent leur route en se tenant au refus du remplacement des apôtres défunts. Dès 1879, un seule était encore en vie. En 1901, le dernier d'entre eux quitta ce monde, à l'âge respectable de 96 ans. Il existait alors 938 communautés dans le monde, avec 200.000 membres environ.
    Avec la disparition du dernier apôtre, l'ordination de nouveaux ministres du culte devenait désormais impossible, selon la compréhension du sacerdoce qu'avait développée l'Eglise catholique-apostolique. Avec de rares exceptions, de nouveaux membres ne pouvaient plus être acceptés. Les derniers membres du clergé s'éteignirent dans les années 1970. Aujourd'hui, les membres des communautés catholiques-apostoliques qui subsistent, en nombre toujours décroissant, assistent aux services d'autres Eglise et se réunissent de temps en temps pour des prières en privé ou dans les chapelles qui n'ont pas encore été vendues.
    Pourquoi les événements espérés ne s'étaient-ils pas produits? C'est dans les livres prophétiques que les fidèles catholiques-apostoliques vont trouver la réponse: l'Apocalypse ne prédisait-elle pas, en effet, apèrs l'ouverture du septième sceau, "un silence dans le ciel" (VIII, 1)? Une courte pause avant le grand dénouement : telle est la situation de l'Eglise de la fin, privée de ses apôtres dans l'attente du Christ. Les apôtres ont adressé à l'Eglise chrétienne un message, mais celui-ci a été refusé. Comme l'écrivait un membre d'une famille catholique-apostolique à un périodique ecclésiastique anglais il y a quelques années:
"Le fait que Notre Seigneur ne revint pas comme prévu fut perçu [par ces croyants] comme la conséquence de leur échec à préparer adéquatement l'Eglise. Le 'temps de silence' est un temps d'humilité, et non d'embarras, et c'est dans cet esprit que les membres continuent, dans la prière et la piété, à attendre que Notre Seigneur dévoile ses desseins plus clairement." (Church Times, Londres, 11 juin 1993)
    Ce "temps du silence" marque donc logiquement le retrait de l'Eglise catholique-apostolique de la scène publique.

Eglise catholique-apostolique: une œuvre documentaire en langue française
Jean-François Mayer - Religioscope - 1 May 2006
source : http://religion.info/french/articles/article_241.shtml


    Concernant la réponse donnée aux événements espérés qui ne se sont pas produits et le phénomène que l'on nomme la "dissonance cognitive" [http://fr.wikipedia.org/wiki/Dissonance_cognitive], lire Leon Festinger, L'Echec d'une prophétie (When prophecy fails), 1957.

    Concernant les ressemblances avec le positivisme, les voici :
- Mouvement également issu de la Révolution française (Selon Raquel Capurro, le positivisme trouve sa source dans une forme de culte de la Raison, qui eut lieu pendant la Révolution française en 1793-1794)   
- Anges déjà dans le Positivisme : L'homme positiviste (c'est-à-dire délivré de Dieu et du frivole souci des fins dernières) devra être un pur, un tendre. Il devra se choisir des anges gardiens ou "déesses domestiques" parmi les femmes qu'il aura pu rencontrer : mère, soeur, épouse, fille, amie de coeur, il en trouvera toujours une capable de le rénover par sa sainte influence et, quelque métier qu'il exerce, cette affection pieuse pour une Dame importera bien "davantage que la meilleure préparation intellectuelle". La science et la philosophie sont ainsi découronnées au profit de l'amour (André Thérive, Clotilde de Vaux, p.241-42). On rencontre le même principe dans l'antoinisme où l'intelligence doit être suborbonnée à la conscience, principe de l'amour.
- Centre et missions apostolat-positiviste-universel : Paris devient "la Très Sainte-Métropole", bien qu'il soit le siège d'une simple légation occidentale entretenue par l'Apostolat-positiviste-universel, lequel ne saurait être centralisé en aucun point de la terre ni loger dans aucun Vatican. La notion d'Occident est conçue comme très large, elle comprend : France, Italie, Espagne (principal élément ibérique), Paraguay et Chili (qui représentent l'ensemble des anciennes colonies espagnoles), Haïti (symbole de la race noire occidentalisée par l'élement latin), Angleterre et Etats-Unis. S'y adjoint la Hollande pour incarner l'élément germanique, évidemment traité en parent pauvre. Quant à l'Orient, il faut y distinguer l'Inde, à titre de "civilisation initiale théocratique", la Perse, la Turquie, mandatées par l'élément islamique, avant-garde du monothéisme, la Russie chargée de figurer le christianisme en Asie, et enfin la Chine, avant-garde des peuples dits "fétichiques". Le Japon est omis, et pourtant le positivisme y a pris racine depuis quatre-vingts ans. (André Thérive, Clotilde de Vaux, p.256)

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Hubert Aquin, L'Invention de la mort (p.136)

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    Mais je divague, car le ciel n'existe pas ; il n'y a pas de communion des saints, ni quatre fleuves au paradis et Dieu n'existe pas indépendamment de ses vicaires ! Vingt siècles de christianisme prouvent que l'Eglise est solide, voilà tout. Ce ne sera pas la première fois dans l'histoire qu'un mythe traverse les siècles et enfante des temples plus durables que lui. Il faudrait établir, quelque part, dans un site bien choisi, un cimetière de dieux. On disposerait leurs tombes en rangée comme dans les cimetière de mortels, et ils auraient droit eux aussi à des stèles dorées ou à des statues de marbre. Dieu n'existe pas ; je le sais de tout mon corps et de toute mon âme. Les hommes l'ont créé à leur image et à leur ressemblance...

Hubert Aquin, L'Invention de la mort
Bibliothèque québécoise, 2001, p.136

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Adhésion et conversion, pourquoi

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    Régis Dericquebourg conclut son Croire et guérir par ces mots :
    " Nos enquêtes ont montré qu'une grande partie [des] fidèles [des religions de guérison] ne doivent pas leur adhésion à une maladie ou à un héritage religieux familial. Pourquoi des personnes nons socialisées dans une de ces religions, ayat confiance en la médecine allopathique et n'ayant pas besoin de soins empruntent-elles des voies de salut dont l'enseignement est fortement orienté sur la guérison ? En tout cas, cette question nous invite à réfléchir sur la complexité de l'adhésion à une croyance et à l'appropriation de celle-ci par les individus dans un contexte donné. L'étude des religions de guérison peut être un révélateur des manières dont les hommes construisent et recherchent des voies de salut. "
Régis Dericquebourg, Croire et guérir, Dervy, 2001, p.161

    Il est possible de croire que Régis Dericquebourg nous proposera bientôt un nouvel ouvrage essayant de répondre à cette question. Jean-Yves Roy dans son Syndrôme du berger a plutôt cherché à expliquer pourquoi certaines personnes ressente un moment dans leur vie le besoin d'intégrer un groupe totalitaire. Des éléments de réponse peuvent s'y trouver.
    Le philosophe de la contre-culture américaine, Alan Watts, évoque également une solution : " issu du christianisme, notre civilisation occidentale a développé des oppositions arbitraires entre l'homme et la nature, l'amour et la connaissance, le bien et le mal, le « Moi » et l'autre. Pour lutter contre l'horrible dessèchement de l'âme qui nous guette, il faut effectuer une sorte de retour au sources ; c'est ce que Watts explique, entre autres, dans l'un de ses textes fondamentaux, « Amour et connaissance » ".
Patrick Ravignant & Pierre Mariel, Les maîtres spirituels, 1972, p.166

    Un dessèchement de l'âme. Il s'agit bien de cela. Beaucoup d'auteurs s'intéressant aux sectes ont également avancer l'idée que la défection à l'Eglise officielle pouvait s'expliquer par l'ennuie des chrétiens dans ces Eglises froides : " Aucune communication entre ceux qui sont là, assis épars sur leurs chaises ou à genoux sur leur prie-Dieu. Et pas davantage entre le clergé et les fidèles. Aucun souffle ne passe, qui soulève l'asemblée. « Le souffle du Seigneur » est bien là, quelque part, dans ces psaumes, dans ces textes de l'Evangile et de saint Paul, dans cette Préface à la gloire de la Trinité, sur cet autel où le Prêtre éternel présente sa Passion, sa Résurrection et son Ascencion au bénéfice de ceux qui sont rpésents et du monde entier. Mais combien sont à même de s'en rendre compte, dans la plupart des paroisses ? Le souffle du Seigneur est là, mais dans trop d'églises encore il est comme comprimé en formules que personnes n'entend (à tous les sens du verbe), en gestes qu'on ne voit guère et dont la signification échappe, en « antiennes » qui furent des refrains, qui devraient en être, mais que personne ne chante. "
H.-Ch. Chéry, o.p., L’Offensive des sectes, Les Editions du Cerf, Rencontres 44, Paris, 1954, p.432-433

    Dans beaucoup des obédiences installées, on remarque ce fait. Catholicisme, protestantisme, judaïsme (aux Etats-Unis, du moins).
    " The modern Synagogue had lost this spiritual art, and that, under the influence of radical thought which minimized Emotion and Sentiment, and exalted Reason and Logic, the average Jew of to-day was losing his prayerful sense. "
Alfred Geiger Moses, Divine healing in Judaism, with special reference to the Jewish scriptures and prayer book, 1916, p.11.
    Morris Lichtenstein pensait que " through prayer, everyone could arrive at the same realization. This was because one attained a knowledge of God not through study, a path long emphasized by rabbinic Judaism, but rather through feeling and inspiration." 
Ellen M. Umansky, From Christian Science to Jewish Science, Oxford University Press, 2005, p.83.
    Lisont plus loin ce que dit cet auteur : " Armed with these critiques, Morris Lichtenstein thus set out to form a new movement that would offer the Jew that which he felt neither Reform nor Orthodoxy provided, namely, à real concern for the individual's own spiritual needs. To satisfy there needs, he sought to bring Jews to an awareness of the reality of God. By emphasizing the centrality of private prayer, and by creating a brief liturgy highlighted by personal affirmations and silent meditations, he sought to hemp individuals recognize their own hopes and aspirations. By suggesting specific material that one read each day, he hoped to inspired greater religious feeling. Through healing sessions that he conducted and thrgough the ministrations of spiritual practitioners whom he himself trained, he hoped to demonstrate the power of faith. Finally, through his lectures and writings, he sought to provide American Jews with what he felt they not only needed but wanted, namely, a satisfying concept of God and practical advice on how to make that concept, and spirituality in general, a central part of one's daily existence. The organizational base that he established was meant to support and help spread his teachings. Lichtenstein's expressed intent was not just to lead Jews away from Christian Science, but also to lead them toward an understanding of Judaism as a personal and practical religion concerned with the physical and spiritual well-being of American Jews.
Ellen M. Umansky, From Christian Science to Jewish Science, Oxford University Press, 2005, p.84-85.

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Le Clergé et l'exercice illégal de la pharmacie en France au-delà de la Révolution française

Publié le par antoiniste

    C'est dès l'Antiquité que le rôle des prêtres fut essentiel en matière de préparation des médicaments : chez les Hébreux et les Gaulois par exemple, et la tradition chrétienne a repris cette idée du prêtre guérisseur. Jésus-Christ lui-même représente le sauveur des âmes et le guérisseur des corps, ce qui conduire l'Art à traiter abondamment du thème du "Christ apothicaire". (cf. également Hector Durville, Magnétisme personnel ou psychique) [...] Au fil des siècle, cependant, les apothicaires vont se défendre contre ces concurrents sérieux qu'étaient les ecclésiastiques. Les textes tant profanes que provenant des autorités religieuses vont progressivement interdire au Clergé d'exercer la pharmacie. En pratique, et jusqu'à la Révolution française, l'ouvrage de Jules Tournier (Le Clergé et la Pharmacie avant la Révolution 1938, Thèse Univ. , Paris) démontre que de nombreux remèdes seront préparés et vendus par le Clergé. [...]
    La loi de Germinal réserve le métier d'apothicaire aux seuls pharmaciens diplômés. Cependant, de nombreux documents, tout au long au XIXe siècle, attestent que le rôle du Clergé dans la préparation et la dispensassions des remèdes va se poursuivre. [...] En 1828, la pharmacien M. Blanchard va même jusqu'à admirer, dans sa Petite pharmacie domestique à l"usage des personnes bienfaisantes, "ce vénérable pasteur qui, ministre d'un Dieu de charité, mettant à profit le peu de connaissances médicales qu'il a acquises, prépare quelques potions simples qu'il porte lui-même au malade qu'il a déjà soulagé en lui faisant entendre les paroles d"un Dieu miséricordieux ?" [...] Même si l'on en croit les statistiques de 1861, sur les 853 guérisseurs répertoriés dans 32 départements, on dénombre 161 membres du Clergé. [...]
    Dès 1833, un mémoire de 50 pages de Pelletier, président de la Société de prévoyance des pharmaciens du Rhône, attire l'attention sur la laxisme des préfets qui, dit-il tolère l'exercice illégal de la pharmacie par les communautés religieuses. [...]
    En 1853, le problème est toujours le même comme en témoigne le Dr Clément Brault [...]. En bref, ces méthodes sont donc soutenues par le Clergé, et les autorités civiles, mais parfois même par les médecins ou pharmaciens. Ainsi, le Dr Cazin, qui reçoit la médaille d'or de l'Académie de Reims en 1852 pour un livre dans lequel il souhaite la création d'une commission communale de charité dans chaque village, composée du maire, du curé et d'un conseiller municipal. Et il ajoute : "Il sera établi dans chaque commune une petite pharmacie, chez l'un des membres de la commission. Le Curé, appelé tout naturellement par une vocation toute providentielle à seconder le médecin, paraît devoir être plus particulièrement chargé du dépôt des ressources thérapeutiques." [...]
    C'est aussi le flou légal et réglementaire qui favorise la situation ambiguë qui perdurera pendant plus d'un siècle [...]. Ainsi un document administratif émane du ministre des CUltes qui écrit une lettre à l'évêque de Saint-Brieux le 27 novembre 1862. Cette lettre autorise les soeurs à "préparer seulement les tisanes, les potions huileuses, les potions simples, les loochs simples, les cataplasmes, les médecines, et autres médicaments magistraux semblables dont la préparation n'exige pas de connaissances pharmaceutiques bien étendues." [...]
    Il faudra attendre la loi 1941 sur la pharmacie pour définitivement clarifier la situation juridique. [...]
    Donc, la loi de Germinal ne mit pas fin à l'exercice de la pharmacie par le Clergé séculier ou régulier.  De nombreux religieux ou prêtres vont poursuivre la fabrication ou la dispensassions des médicaments en s'appuyant sur les ambiguïtés de la loi et des décrets, mais aussi sur l'absence de fermeté des autorités civiles et ecclésiastiques. L'exercice de la charité explique sans doute un bonne part la poursuite d'une pratique condamnée par la plupart des professionnels de la santé au XIXe siècle. Mais les intérêts financiers ne sont pas absents comme en témoignent les cas exemplaires de l'abbé Perdrigeon, de l'abbé Oudin ou de l'abbé Kneipp. C'est aussi l'attrait pour la Science en plein essor qui pousse sans doute certains membres du Clergé à pratiquer l'exercice illégal de la pharmacie. La confusion des genres entre soin du corps et soin de l'âme va en tout cas finir par disparaître après la seconde guerre mondiale et la loi de 1941, avec l'appui de toutes les parties concernées.

Bruno Bonnemain, Le Clergé et l'exercice illégal de la pharmacie en France au-delà de la Révolution française
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 92e année, N. 342, 2004. pp. 277-302.
source : persee.fr

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Le cerveau mystique

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Le cerveau mystique

    * Isabelle Raynauld, 2006, 52 min 15 s



Documentaire qui explore les états de grâce vécus par les mystiques et les personnes en état de méditation. Une occasion d’accéder au cœur du chapitre le plus récent de la recherche scientifique portant sur ce phénomène. Des carmélites et des moines bouddhistes ont accepté de se prêter à l’expérience : le film présente les travaux exploratoires d’une équipe de l’Université de Montréal.

source : http://www.onf.ca/film/cerveau_mystique/

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Église kimbanguiste

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    Simon Kimbangu, né le 12 septembre 1887  à Nkamba près de Mbanza-Ngungu  et décédé le 12 octobre 1951 à Élisabethville (actuelle Lubumbashi), est un religieux congolais.
    Né dans l'État indépendant du Congo (futur Congo belge), il devient prédicateur dans les années 1920 et commence son ministère de prédication et de guérison le 6 avril 1921 à Nkamba. Connu pour ses enseignements qui donneront par la suite naissance au kimbanguisme.

    Fils de Kuyela et Luezi Kimbangu, Simon est baptisé par la Baptist Missionary Society en 1915 et devient alors catéchiste. C'est à cette époque qu'il dit recevoir une vision divine, qui lui ordonne d'aller prêcher et guérir les malades. L'histoire veut qu'il ait alors guéri une jeune femme dénomée Nkiantondo au nom de Jésus-Christ, dans son village natal de Nkamba. Il acquiert vite la réputation de ressusciter les morts, de rendre la vue aux aveugles, de faire parler les sourds et muets, de marcher les paralytiques et de chasser les esprits démoniaques. C'est ainsi qu'il attire à ses prêches des milliers d'auditeurs et qu'il cause la méfiance des autorités belges. On le surnomme Ntumua ya Nzambi'a Mpungu, traduction en kikongo d'« envoyé de Dieu tout puissant ».
    Bien que la prédication de Kimbangu n'ait pas de contenu politique affirmé, il prédit néanmoins la libération de l'homme noir sur un plan spirituel et physique, l'indépendance du Congo et la reconstitution de l'Empire Kongo, prophétisant la « deuxième indépendance » (dipanda dianzole en kikongo). Il ajoute qu'un jour l'homme blanc deviendra noir et l'homme noir deviendra blanc. Les autorités belges, alertées par les missionnaires catholiques et protestants, le font arrêter, ainsi que ses plus proches fidèles, le 12 septembre 1921 et l'accusent de sédition. Il est condamné à mort avant d'être finalement gracié par le roi Albert Ier de Belgique ; il voit sa sentence commuée en détention à perpétuité accompagnée de 120 coups de fouet.
    Durant ses trente ans d'emprisonnement, Kimbangu continue d'être considéré comme un leader spirituel malgré l'absence de contact avec ses fidèles. Il devient également un symbole du nationalisme congolais. Il meurt finalement à la prison d'Élisabethville (actuelle Lubumbashi) en 1951.

    En 1959, son Église est reconnue par le gouvernement belge et autorisée à exercer ses activités. En août 1969, elle devient membre du Conseil œcuménique des Églises, lors de la réunion de son comité exécutif à Canterbury  en Angleterre.
    De nos jours, l'Église kimbanguiste est établie dans plusieurs pays à travers le monde. À la mort de Kimbangu, c'est son fils Joseph Diangienda qui prend la tête de l'Église jusqu'à sa mort survenue le 8 juillet 1992, avant d'être remplacé par son frère Dialungana Kiangani (1992-2001) puis par son petit-fils Simon Kimbangu Kiangani.

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Simon_Kimbangu
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_kimbanguiste

    Certains journaux l'auront vite surnommé l'« Antoine » noir.
cf. Simon Kimbangu - 1921: de la prédication à la déportation

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