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Frère Noël, premier adepte parisien
Vue du premier desservant du temple de Paris, frère Noël. Il forma le culte dans la région parisienne avec l'aide de Mlle Camus. Soeur Vittart suivra frère Noël, elle était desservante en 1924. On apprend par le Journal qu'il assiste à la consécration du Temple de Bierset en décembre 1912.
« Cependant, aucun temple antoiniste n'existait à Paris, où le « Père » — c'est ainsi qu'on appelait le fondateur de la secte — avait réuni six ou sept cents adeptes. Antoine mort, ou plutôt s'étant « désincarné », cela n'avait pas arrêté les conversions.
Sous l'inspiration du frère Noël, qui est en quelque sorte le légat antoiniste en France, et de Mlle Camus, cette petite modiste qui avait acquis la foi en allant à Jemeppe, des dons anonymes affluèrent, et au mois de mai dernier on commença la construction d'un temple où, comme à Jemeppe, les adeptes pourront venir écouter la lecture de la « Révélation ». [...]
« Comme je me trouvais à côté du frère Noël, qui va administrer le temple, je lui demandai :
« — La mère Antoine ne parle-t-elle jamais davantage ?.
« — Mère, me répondit-il, ne parle jamais en public...
« Et il ajouta :
« — Mère se recueille pour atteindre au fluide éthéré de l'amour divin et en réconforter les fidèles suivant le degré de leur foi.
« Ce n'est peut-être pas très clair, poursuivit le frère, mais vous comprenez, n'est-ce pas ?
« — Naturellement, eus-je l'audace de répondre, et vite je m'enquis si la mère Antoine allait séjourner à Paris.
« — Non, me déclara M. Noël ; mère repart ce soir pour la Belgique. Elle est venue à Paris seulement pour consacrer le temple.
« Et après un instant de réflexion, le frère continua :
« — Mère, voyez-vous, n'est que l'interprète du père Antoine.
« C'est à sa mort que le père Antoine l'a chargée de poursuivre son oeuvre ?
« — Le père Antoine n'est pas mort, me fit remarquer sévèrement mon interlocuteur ; il s'est seulement « désincarné ».
« — Ah! pardon, fis-je.
« — Oui, et mère, qui est dépositaire de son pouvoir spirituel, n'est que son exécutrice.
« — Est-ce que le père Antoine a guéri beaucoup de malades ?
« — Des milliers.
« — Et comment procédait-il ?
« — Il se contentait de regarder ceux qui venaient à lui et guérissait ainsi les malades ayant la foi. Ceux qui ne l'avaient pas suffisamment devaient revenir le voir.L'Écho du merveilleux, revue bimensuelle (directeur Gaston Mery). 1 novembre 1913
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