• La soif d'aimer (Le Fraterniste, 22 août 1913)

                              LA SOIF D'AIMER

        Que chacun fasse souvent la prière suivante :
        « Il faut que j'arrive à aimer mes ennemis, non seulement par la Raison, c'est-à-dire par l'esprit, mais par Besoin, c'est-à-dire par le Cœur. C'est la Vérité, car à ce moment c'est Dieu qui parlera en nous. »

    Le Fraterniste, 22 août 1913


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  • le serpent libidineux 

        Bien que les incultes paysans du Tennessee et du Kentucky n'en aient certainement pas le moindre soupçon, leurs étranges rituels herpétologiques rappellent de façon frappante les antiques cérémonies du culte grec de Dionysos, qui devint le Bacchus des Romains.

        Au cours de ces bacchanales, les prêtresses du culte, c'est-à-dire les Ménades (les délirantes, les insensées), ou Bacchantes, brandissaient frénétiquement, elles aussi, des poignées de vipères et enroulaient des serpents venimeux autour de leur tête.

        Lorsque les « hillbillies » américains croient vaincre symboliquement Satan en maîtrisant le serpent, ils ressuscitent en réalité l'un des cultes totémiques les plus anciens de l'histoire du monde, le culte de l'adoration du serpent.

        Tous les folklores, toutes les mythologies, toutes les religions, fourmillent littéralement de serpents. Le serpent a été un dieu dans les plus prestigieuses civilisations antiques de Sumer, de Babylone, de l'Egypte, de la Crète, de la Grèce, de l'Inde et de la Chine. La plus importante divinité indigène américaine a été Quetzalcoatl, le serpent à plumes des grandes religions des Mayas, des Aztèques et de divers autres peuples d'Amérique centrale.

        Le serpent a été, et est toujours, l'animal totémique, c'est-à-dire ancestral et sacré, de nombreuses tribus indiennes des trois Amériques, notamment les Peaux-Rouges apaches, navajos et divers autres.

        Le serpent est toujours adoré dans diverses tribus africaines, et les Hindous font des offrandes de fleurs et de nourriture à des idoles en forme de cobra.

        La légende d'Eve et du serpent a, elle-même, dans ses lointaines origines prébibliques, des implications beaucoup plus scabreuses que celles avec lesquelles elle est habituellement présentée aux enfants du catéchisme. Il semble que, de tout temps, le serpent a été intimement associé à la femme, ainsi qu'à la perfidie, par les hommes primitifs, et même souvent par des citoyens très civilisés. Il l'est encore, parfois de fort étrange façon, dans diverses peuplades primitives actuelles où le saignement mensuel de la femme est considéré comme le résultat de la morsure de la première femme par un serpent particulièrement libidineux.

        Dans tous les pays où le culte du serpent a été pratiqué, la similarité de forme entre le serpent et le phallus a été immédiatement remarquée. Cela a valu au serpent totémique des religions primitives, de devenir le dieu de la fertilisation et de la fécondation dans les religions plus évoluées.

        Un autre ophidien biblique des plus célèbres, et des plus significatifs, est le fameux Serpent d'airain érigé par Moïse dans le désert au temps de l'Exode. Certains anthropologistes pensent que la tribu juive qui s'enfuit d'Egypte avait le serpent pour totem (animal ancestral), et que Moïse était lui-même une sorte de shaman ou fakir qui en conduisait le culte.

     

    Roger Delorme, les adorateurs de serpents,
    in Historia Spécial: Les Sectes et leurs prophètes,
    No 382 bis, Paris 1978.


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  •     ...Manuels d'Allan Kardec, lesquels proviennent eux-mêmes de Pierre Leroux et des illuminés quarante-huitards, – sens puissant de la fraternité et goût de la bienfaisance envers les pauvres hommes.

    article d'André Thérive, in Le Temps du 20 février 1936

        Pour en savoir plus sur Pierre Leroux, se reporter à l'article wikipedia.


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  • Le paradoxe des grains de mil est un des paradoxes posés par le philosophe Zénon d'Élée. Il a été émis afin de prouver que la matière n'existe pas, afin d'accréditer son maître Parménide.

    L'expérience
    Zénon prend dans ses mains un tas de grains de mil. À ce moment, nous pouvons tous affirmer que ce tas est constitué de matière. Ensuite, il laisse tomber les grains un à un. Lorsqu'ils touchent le sol, étant donné qu'ils sont très fins, ils n'émettent aucun son perceptible.
    Il en conclut que la matière n'existe pas. S'il n'y a pas de matière, il n'y a pas de mouvement, principal argument de son maître Parménide.

    Remarque
    Zénon ne niait pas qu'il sentait un grain entre ses doigts. Mais il affirmait qu'il ne s'agissait que d'une illusion et que la seule chose qui existait était l'être.


    source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_des_grains_de_mil


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  • Crédo ou Christ

    Il n'aime pas Dieu, celui qui hait son prochain,
    Qui foule aux pieds le cœur et l'âme de son frère,
    Qui cherche à entraver, à obscurcir son mental
    Par la peur de l'enfer, n'a pas compris le but final.
    Venues de Dieu, toutes les religions sont source de félicité;
    Et Christ, Qui est le Chemin, la Vérité et la Vie,
    Donne le repos à ceux qui sont chargés d'un lourd fardeau,
    Et la paix à ceux que la douleur, le péché ou la lutte accable.
    A Sa requête, l'Esprit Universel vint
    Dans toutes les églises, et non pas dans une seule;
    Le matin de la Pentecôte, une langue de flamme
    Couronna chaque apôtre d'une auréole rayonnante.
    Depuis lors, tels des vautours affamés et féroces,
    Nous avons souvent combattu pour un mot vide de sens,
    Et cherché, au moyen de dogmes, d'édits et de lois,
    A nous envoyer les uns les autres sur le bûcher.

    Le Christ a-t-il donc deux faces?
    Pierre et Paul n'ont-ils pas été crucifiés?
    Alors pourquoi de telles divisions entre nous?
    L'amour du Christ nous entoure tous, vous est moi.

    Son amour, tout de pureté et de douceur, n'est pas limité
    Par des dogmes qui séparent et élèvent des murailles.
    Son amour entoure et embrasse toute l'humanité.
    Peu importe le nom que nous Lui donnons ou que nous nous donnons.
    Alors pourquoi ne pas Le prendre au mot?
    Pourquoi ces dogmes qui nous désunissent?
    Car une seule chose compte, sachons-le bien, et c'est
    Que l'amour du prochain emplisse chaque cœur.

    Il n'y a qu'une seule chose que le monde ait besoin de connaître,
    Il n'y a qu'un seul baume à la douleur humaine,
    Il n'y a qu'un seul chemin qui nous conduise au Ciel -
    Ce chemin, c'est la sympathie mutuelle, c'est l'amour.

    MAX HEINDEL
    COSMOGONIE DES ROSE-CROIX
    OU
    CHRISTIANISME MYSTIQUE
    Traité élémentaire sur
    l'évolution passée de l'homme
    sa constitution présente
    et son développement futur

    source : http://www.rosicrucian.com/foreign/rcc/rccfre00.htm


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  •     La doxa propagée par le mythe, pour Barthes, est l'image que la bourgeoisie se fait du monde et qu'elle impose au monde. La stratégie bourgeoise est de remplir le monde entier de sa culture et de sa morale, en faisant oublier son propre statut de classe historique : « Le statut de la bourgeoisie est particulier, historique : l'homme qu'elle représente sera universel, éternel ; (...) Enfin, l'idée première du monde perfectible, mobile, produira l'image renversée d'une humanité immuable, définie par une identité infiniment recommencée. » (Barthes 1957 : 250-251)
    source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Roland_Barthes#Le_mythe

        L'Enseignement du Père est selon moi pour présenter en contre-partie de la doxa de la bourgeoise, la doxa du peuple.


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  •     Emile CHAPELIER [ŝapeljé], belgo. Mortis la 17-an de marto 1933. Kunlaboranto al Internacia Socia Revuo. Verkis propagandan broŝuron kaj kunverkis raporton pri la temo La anarĥiistoj kaj Esperanto; aperinta en la franca kaj angla lingvoj.

        En 1907, dum la unua Internacia Anarkiista Kongreso kiu okazis en Amsterdamo, Chapelier estis unu el la gvidaj partoprenantoj. Por la kongreso Chapelier preparis detalan raporton pri la esenco, utilo kaj perspektivoj de Esperanto. Sed pro manovroj en la tagordo li ne rajtis prezenti tiun raporton. Krome, Chapelier, kune kun la itala anarkiista veterano Errico Malatesta, proponis al la Kongreso rezolucion ne sole por instigi la anarkiistojn, almenaŭ la plej aktivajn, lerni Esperanton sed ankaŭ por postuli ke la Anarkiista Internacio uzu Esperanton kiel laborlingvon. Tiu rezolucio estis malakceptita. La Kongreso montris sin pli pragmatisma ol idealisma kaj akceptis alian rezolucion kiu "alvokas ĉiun kamaradon lerni almenaŭ unu vivantan lingvon".
    source : http://eo.wikipedia.org/wiki/Emile_Chapelier

        Une rencontre semble pourtant significative, y compris dans la manière détournée dont Baillon en fait l'aveu : celle de l'anarchiste Chapelier. Dans Moi quelque part, le narrateur ironise sur les ennuis que valent au «Monsieur» campinois les visites de ses amis de la ville :
        Une autre fois, ce même Monsieur, ayant hébergé un peintre, lequel s'accompagnait d'un modèle, il s'est fait que le modèle s'appelait Chapelier ; que Chapelier était le nom d'un anarchiste à surveiller par les gendarmes ; que le Monsieur interrogé avait répondu : «Débrouillez-vous» ; mais qu'après de longues recherches [...] il avait été établi que le nommé Chapelier n'avait du Chapelier anarchiste que le nom de Chapelier.
        Or, ce faux Chapelier cache probablement le vrai : une photographie, prise sans doute par le peintre Pol Stiévenan, représente une dame inconnue, Emile Chapelier, Marie Baillon et l'écrivain devant la ferme campinoise. A cette époque, Emile Chapelier, ancien mineur, vit d'ailleurs à Stockel dans une «colonie libertaire» :
        Il s'agissait d'une sorte de Kiboutz avant la lettre qui allait permettre à la communauté de s'épanouir en parfaite harmonie, tout en vivant du lravail de la terre et de l'élevage de volailles .
        Après cette expérience, Chapelier devait fonder à Bruxelles le cercle de la Libre pensée prolétarienne, dont il assura longtemps la présidence, ainsi qu'une communauté anarchiste à Boitsfort.
        Parmi les fidèles de ce dernier groupe, on note la présence du jeune Jean De Boé, qui allait devenir responsable du syndicat du livre, et de Victor Kibalchich, dit Victor Serge, dont on connaît le destin extraordinaire. Chapelier participera aussi, vingt ans après ce premier épisode, au Rouge et le Noir de Pierre Fontaine, dont le directeur aidera Baillon dans ses dernières années... Ainsi, au travers de l'épisode des poules campinoises, qu'il faut rapprocher du mouvement de «retour à la terre» et de cette expérience communautaire qui fut le fait de plusieurs jeunes gens en rupture de ban, nous voyons se nouer un des fils rouges dont la vie de Baillon est tramée.

    Paul Aron, Portrait de l'artiste en chapeau mou et lavallière
    source : www.textyles.be/textyles/pdf/6/6-Aron.pdf


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  •     Machen wir uns dann nur das eine klar, wenn wir das, was wir gelernt haben über die alte Atlantis, einmal an unserer Seele vorüber-ziehen lassen: wie ist es denn, wenn wir den Blick werfen auf das, was heute als Tierwelt, als Menschenwelt um uns herum lebt? Das alles war noch zur Zeit der alten Atlantis ganz anders! Vergegenwärtigen wir uns, was wir in dieser Beziehung wissen. Wir wissen, daß erst während der alten Atlantis die Menschen als Seelen herunterkamen von der Wanderung, die sie durchgemacht hatten in der Sternenwelt. Sie suchten sich erst wieder menschliche Leiber aus, die aus dem Ma­teriale, dem Substanz des Irdischen heraus ihnen zugefommt waren. Und wir wissen aus der Darstellung, die gegeben worden ist, wie anders in der atlantischen Zeit diese menschlichen Leiber waren. Ich habe wie derholt darauf aufmerksam gemacht - und Sie können es auch in meinen Schriften lesen -, daß der Menschenleib dazumal noch weich, biegsam, bildsam war, so war, daß die aus den Himmeiswelten herun­terkommenden Seelen die Leiber noch formen konnten.
        Nehmen Sie einmal an, eine Frau - oder damit wir nicht einseitig sind -, ein Mann wird heute zornig, richtig böse, und macht sich mit bösen Gedanken über einen anderen Menschen her. Nicht wahr, gar so stark kommt das nicht in der Umformung des Gesichtes zum Aus­druck, ein bißchen schon, aber nicht so stark. Die Menschen können heute schon sehr böse sein, und es kommt nicht so stark in ihrem Phy­siognomie zum Ausdruck. Das war früher in der alten atlantischen Zeit anders. Da wurde das Gesicht, wenn der Mensch etwas Böses im Sinne hatte, ganz Ausdruck seines Inneren, da wandelte es sich ganz um, so daß es dazumal nicht unrichtig gewesen wäre, wenn man gesagt hätte: Der schaut aus wie eine Katze. - Es schaute dann wirklich der Mensch wie eine Katze aus oder wie eine Hyäne, wenn er ganz falsch wurde. Das Äußere des Menschen war dazumal noch ganz und gar Ausdruck des Inneren. Also verwandlungsfähig war dazumal der Mensch in hohem Grade.
        Bei den Tieren war diese Verwandlungsfähigkeit schon geringer, aber sie war auch vorhanden; ihr physischer Leib war schon viel mehr verfestigt als der des Menschen, und eine Verwandlung fand nur ganz allmählich statt. Namentlich waren die Tiere gattungsmäßig verwan­delbar, nicht so, daß sie die Eigenschaften so stereotyp vererbten wie heute. Alles hat sich also für den physischen Menschenleib immer mehr verfestigt, möchte ich sagen, in feste Formen gegossen seit der atlanti­schen Zeit. Der Mensch hat heute zwar noch die Möglichkeit, seine Hand zu bewegen, auch ein gewisses Mienenspiel des Gesichts zu ent­falten; aber in gewissem Sinne ist die Form seines Leibes doch fest geworden. Und völlig verfestigt sind die Tierformen, die daher Starr­heit in ihrer Physiognomie uns zeigen. Das war auch bei den Tieren in dem Maße noch nicht der Fall in der alten atlantischen Zeit.
        Wir können, wenn wir den Menschen charakterisieren wollen, im allgemeinen sagen: Heute ist sein physischer Leib in hohem Maße starr, sein Ätherleib, der ist noch leicht beweglich. Der Ätherleib formt sich daher auch noch nach dem, wie der Mensch innerlich ist. So hat es schon eine größere Bedeutung, sogar eine gewisse Realität, wenn zum Beispiel jemand böse wird, daß sich äußerlich sein Gesicht ein wenig zur Hyänenähnlichkeit formt, sein Ätherleib schon hyänenähnlicher wird. Der Ätherleib ist schon noch metamorphosierbar, der Ätherleib hat noch etwas, was ihn verwandelbar sein läßt. Aber er ist ebenso auf dem Wege zur Starrheit wie der physische Leib. Wie der physische Leib von der atlantischen Zeit bis in unseren fünften nachatlantischen Zeitraum hinein feste Formen bekommen hat, so wird von dem fünften in den sechsten nachatiantischen Zeitraum hinüber auch der Äther-leib starrere, festere Formen erhalten, und die Folge davon wird sein -ich habe das in verschiedenen Vorträgen angedeutet -, daß diesem Ätherleib, der mit seinen Formen wieder in den physischen Leib hin-eingeht, sich sehr stark geltend machen wird. Wir sind im fünften Zeitraum der ersten nachatlantischen Zeitepoche, dann kommt der sechste und dann der siebente Zeitraum; also im sechsten und siebenten Zeitraum wird dieser Ätherleib in seiner Starrheit einen großen Ein­fluß haben auf den physischen Leib, er wird den physischen Leib zu seinem getreuen Abbilde machen.
        Das hat Wichtiges im Gefolge. Das hat im Gefolge, daß in diesem sechsten Zeitraume unserer nachatlantischen Erdenentwickelung die Menschen mit ganz bestimmten, ihre inneren moralischen Qualitäten ausdrückenden Leibern geboren werden. Man wird den Menschen be­gegnen und wird aus der Art, wie sie aussehen, wissen: sie sind mora­lisch so oder so geartet. Die moralische Physiognomie wird dann be­sonders stark ausgeprägt sein, während dasjenige, was jetzt mehr die Physiognomie ausmacht, mehr zurückgetreten sein wird. Jetzt wird der Mensch in seiner Physiognomie sehr durch die Vererbung bestimmt:
        er sieht seinen Eltern, seinen Voreltern, er sieht seinem Volke und so weiter ähnlich. Das wird im sechsten Zeitraume ganz und gar keine Bedeutung mehr haben. Da wird der Mensch durch seine Inkarnations­folge sich das Gepräge seines Aussehens geben. Die Menschen werden sehr verschieden sein, aber sie werden ein scharfes Gepräge haben. Man wird genau wissen: Du begegnest jetzt einem wohlwollenden oder ei­nem übelwollenden Menschen . So wie man heute weiß: Du begegnest jetzt einem Italiener oder einem Franzosen -, so wird man dann wissen:
    Du begegnest jetzt einem mißwollenden oder einem wohlwollenden Menschen, mit den verschiedenen Abstufungen. - Das wird also immer mehr und mehr sein, daß das Moralische sich im Gesicht ausdrückt.
        Auch die äußere Physiognomie der Umgebung wird sich mannig­faltig ändern in diesem sechsten Zeitraume. Namentlich werden die­jenigen Tiere ausgestorben sein, welche die Menschen heute ganz be­sonders zu ihrer Fleischnahrung wählen. Dann werden die Menschen ein großes Loblied auf die fleischlose Kost singen, denn es wird dann eine alte Erinnerung sein, daß die Väter in alten Zeiten sogar Fleisch gegessen haben. Nicht etwa so ist es, daß alle Tiere aussterben, son­dern nur gewisse Tierformen; besonders die, welche die starrsten Formen angenommen haben, werden von der Erde verschwunden sein. Also auch die äußere Physiognomie der Erde wird sich etwas geändert haben.
        Sehen Sie, dieses Darinnenstehen in einer so festen moralischen Phy­siognomie, wie es später kommen wird, das wird dem Menschen in­folgedessen wie ein Fatum sein, wie ein richtiges Fatum, wie ein Schick­sal, ein seinem ganzen Wesen aufgedrücktes Schicksal. In sich wird er dann nicht die Möglichkeit finden können, irgend etwas zu tun gegen dieses Fatum, gegen dieses Schicksal. Nun denken Sie sich diese Tragik! Der Mensch wird dann tatsächlich sich sagen müssen: Im fünften nachatlantischen Zeitraume, da gab es einzelne Materialisten, die glaub­ten, wenn dem Hinterhauptlappen nicht genau über das Kleinhirn geht, dann müßten die Menschen Verbrecher werden. Für diese Menschen war es damals Theorie, aber jetzt ist es wirklich so geworden, jetzt ist dasjenige fest geformt, wovon sie gesagt haben, daß es nicht formbar ist, nämlich der Ätherleib Wir gehen wirklich der Tendenz entgegen, die Theorien der materialistischen Weltanschauung gewissermaßen zu verwirklichen. Jetzt sind sie noch nicht eine Wirklichkeit, aber wir gehen der Tendenz entgegen. Da sind wir an einem eigentümlichen Punkte der Weltanschauungsgeheimnisse. Diejenigen, welche sich ganz und gar dagegen wehren würden, Propheten zu sein, sind die wahren Propheten, sind die, welche heute erzählen: Man ist deshalb ein Ver­brecher, weil der Hintemhauptlappen das Kleinhirn nicht bedeckt. -Diese werden sich als Vorverkünder einer Wahrheit erweisen; das wird schon so sein! Die Materialisten von heute sind die ärgsten Pro­pheten, sie wollen es nur nicht sein. Heute besteht noch die Möglich­keit, daß durch Erziehung eine solche eigenartige Bildung des physi­schen Leibes, wie ein zu kurzer Hinterhauptlappen, durch ein Gegen­gewicht paralysiert werden kann; in der sechsten nachatlantischen Zeit-epoche wird das nicht mehr der Fall sein können, die Ätherleiber wer­den dann nicht mehr verwandelbar sein. Da braucht es stärkere Mittel, ganz andere, stärkere Mittel, um dem vorzubeugen.
        Wenn dem nicht vorgebeugt wird, so kommt eben der Zustand, den die Materialisten beschreiben und der dann eine Wirklichkeit ist: dann kommt der Zustand, den Sie in einer solch schmerzdurchwühlten Weise geschildert finden in den Gedichten der Marie Eugenie delle Grazie, die heute vorgelesen wurden. Diese Gedichte können Sie auf eine Zeit beziehen, welche schon vorgeahnt wird, die wirklich in der sechsten nachatlantischen Zeitperiode eintreten wird. Man kann in den Ge­dichten leicht fühlen: das ist eine Seele, die durch das, was sie als heu­tige Erkenntnis gewinnen kann, sich fühlt wie ins Nichts getaucht. Sie will weitergehen, hat aber noch nichts, was als Gegenmittel da ist, und da kommt ihr ein Bild, wie es sein wird, wenn es in der nächsten Zeit so fortginge mit dem Materialismus! Und um nichts anderes könnten die Menschen sich bekümmern in der sechsten nachatlantischen Zeit, als um solches, was die delle Grazie heute schon zum Ausdruck bringt, wenn kein Gegenmittel geschaffen würde gegen die Entwickelungs­richtung, die der Mensch einmal nimmt aus den Kräften heraus, die er nun einmal hat.

    DREIZEHNTER VORTRAG
    Dornach, 7. November 1915
    Freie Verwaltung des Nachlasses Rudolf Steiner
    Die okkulte Bewegung im 19. Jahrhundert

    source : http://fvn-rs.net/index.php?option=com_content&view=article&id=2251:dreizehnter-vortrag-dornach-7-november-1915&catid=143:ga-254-die-okkulte-bewegung-im-19-jahrhundert&Itemid=4


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  •     To such thinkers mentioned above Gustav Theodor Fechner, a man of genius in many ways, belongs. Because really important progress in natural science in various regions is connected with this personality, we should truly not pass by so lightly the theories of such a thinker as it is generally done today. Gustav Theodor Fechner cannot understand that the living ever could have developed out of the lifeless. It is much more obvious to Fechner to imagine that the lifeless can go forth out of the living through processes of isolation, because we see indeed that the inner life process of the living beings excretes the materials which, after having served a certain time in the life process, pass over to the rest of nature and belong then, as it were, to lifeless, to inorganic processes. So Fechner can well imagine that our earth at its starting point has been a single whole living being. This huge living being “earth” has done its breathing — so to say — from the cosmos and has perhaps also taken its nutrition from the (space of the) universe. Out of the entirety of this huge, enormous organism, which has once been our earth, on the one hand, living beings have developed as through a special constriction of that which in the huge earth organism has been living organs only, which thus became independent. And on the other hand — so Fechner imagines — those substances which today belong to the lifeless nature processes were excreted in a similar way as today substances are excreted from an organism after having served the living processes for a certain time. Thus, on the lines of this thinker, not the living came forth from the lifeless, but the lifeless came forth from the living. In a similar way, perhaps in a still more fantastic one, the natural investigator Wilhelm Preyer forms his own imagination. He has proved his legitimacy, his qualification for speaking about natural science not only through his abundant physiological and biological research, but also through his publications about Darwinism. Preyer also pictured to himself that the earth, at its starting point, was a kind of living being; he was always disinclined to speak of something lifeless in an absolute sense. He says we have really no right to look upon a flame as a kind of life process on the lowest level, a life process which is simplified, and has descended from a higher level; just so such life processes as we observe today could have developed in ascending. What Preyer means is: when a flame is burning, then it seems as if something like a life process is displayed to us in the consuming of the matter, in the entire method and way in which the burning, as a fact, presents itself to us. And he therefore supposes that it may not be out of the question that the earth itself was a huge life process, a life process that took place, nevertheless, under quite other conditions than the life processes of today. And so we see the most curious imagination has issued from the head of an investigator of nature, which Preyer expresses as follows: The earth could have been at the starting point of its evolution a huge enormous organism, the breathing of which we have to look for in the glowing vapors of iron, the blood flow of which we have to imagine in the glowing liquid metals, and the nourishment of which must have been brought about through meteorites drawn from the universe. This is certainly a peculiar life process, but this natural investigator thinks he couldn't go in another way if he were to trace back, not the living from the lifeless, but the apparently lifeless from the original living. And that which appears to us today as our life, in various realms appeared to him only as a life shaped especially, whereas the life of a burning candle seemed to him as a life formed backwards, in a certain way, so that the latter may appear to us outwardly as lifeless.

    The Origin of the Animal World in the Light of Spiritual Science
    A Lecture given
    by Dr. Rudolf Steiner
    Berlin, 18th January, 1912
    source : http://wn.rsarchive.org/Lectures/19120118p01.html


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  •     Le phénomène social du prophétisme n'est pas propre à Israël. Sans sortir du Proche-Orient antique, d'autres cultures, sémitiques notamment, et en particulier la Mésopotamie, ont connu de ces "voyant" qui se présentaient au nom d'une divinité avec laquelle on les croyait, ou ils se déclaraient, en communication personnelle, et dont ils transmettaient, en un langage véhément et autoritaire, accompagné souvent de manifestations plus ou moins extatiques, les ordres ou les avertissements. Les Babyloniens, rationalisés par leur atavisme sumérien, et dont la vision religieuse était plus cosmique qu'historique, ne semblent pas avoir fait grand cas de ces vaticinateurs. Mais les Israélites croyaient en un Dieu qui intervient couramment dans l'Histoire ; et, d'un autre côté, marqués par leur passé encore récent de nomades et demurés plus spécifiquement sémites, ils gardaient un caractère imaginatif, fougeux et violent parfaitement appropprié à la farouche intransigeance des Prophètes, au singulier et à l'inattendu de leur comportement et à la force de leurs paroles.
        Surtout à partir de la royauté, on les voit donc jouer, et en particulier par leur action sur les grands de ce monde, un rôle social et politique de plus en plus notable.

    Jean Bottéro, Naissance de Dieu, La Bible et l'historien
    Le message universel de la Bible,
    Les premiers ébranlements et les premiers prophètes, p.88
    Gallimard, Folio / histoire, Paris, 1986 et 1992 pour la nouvelle édition


        En cela, Louis Antoine n'est pas un prophète tel qu'on les rencontre dans la Bible (Nathan, Elie...). Mais on est frappé par la similitude avec Joseph Weissenberg, Joseph Smith, ou Huỳnh Phú Sổ...


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  • L'évhémérisme est une théorie selon laquelle les dieux sont des personnages réels qui furent divinisés après leur mort. Elle tire son nom du mythographe grec Évhémère.
    Ce courant de pensée postule donc que les personnages mythologiques étaient des êtres humains, divinisés par la crainte ou l'admiration de la population. Une telle théorie tomba à point nommé pour satisfaire les esprits cultivés de l'Antiquité qui ne pouvaient plus prendre les mythes pour argent comptant. Bien que l'évhémérisme fût employé, aux débuts de l'ère chrétienne, comme une arme contre le paganisme et le polythéisme, le Moyen Âge se servit de ces théories pour finalement préserver les mythes païens — dans le cadre de l'étude.
    L'évhémérisme s'inscrit donc dans la tradition médiévale d'interprétation des textes antiques qui considérait que les mythes, contenus dans la poésie (Ovide et Virgile notamment) comprenaient des sens cachés, et que l'on pouvait y découvrir des préceptes chrétiens. Ce vaste projet de rationalisation des mythes a, entre autres, permis la conservation d'importants textes antiques, qui sans cela auraient certainement disparu (les Pères de l'Eglise accordant une supériorité morale aux textes sacrés et condamnant très tôt la lecture des poètes de l'ère païenne).

        Postérité
    Salomon Reinach a qualifié "La vie de Jésus" d'Ernest Renan d'"évhémérisme naïf".
    Le sociologue français Jean-Bruno Renard a créé le terme « néo-évhémérisme » pour qualifier la Théorie des Anciens Astronautes.

    source : http://fr.wikipedia.org/wiki/évhémérisme


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  •     Si la critique du christianisme est d'aord philosophique, cette même philosophie, comme mise à découvert de l'infini et refus de son monopole dans la figure du Christ, reconduit à une affirmation de Dieu et même à une définition de la religiosité : "L'essence même de la vie religieuse consiste à sortir de son moi égoïste et chétif, pour aller vers la réalité idéale et divine." [Jean Jaurès, De la réalité du monde sensible, p.276-77] [...]
        Il suffit pour cela que, conformément à ce qu'enseigne la vraie philosophie, l'humanité prenne conscience de sa "grandeur religieuse", c'est-à-dire accepte de reconnaître "l'infini qu'elle porte en elle" [Ibid., p.38]. Dès lors que la question religieuse est posée en ces termes, il faut bien convenir que toutes les questions abordées par Jaurès, qu'elles soient politiques, morales, métaphysiques, pédagogiques même, sont toutes étroitement liées, puisqu'il s'agit toujours de construire l'espérance sur l'affirmation que "l'âme humaine, malgré ses obscurités et ses défaillances, à une vocation naturelle pour l'infini" [Ibid.], de fonder l'action sur la reconnaissance par l'humanité, non comme abstraction emphatique mais comme ensemble de toutes les hommes sans exclusion aucune, de sa valeur propre, en la conduisant à relever "l'infini en soi", à développer "ce qu'il y a de divin en elle" [Ibid.]. [...]
        La religion vraie est la religion de tout homme, fondée dans notre nature métaphysique, morale, esthétique, elle n'est rien d'autre que la religion naturelle. Il n'y a pas à retrouver l'infini par une purification qui nous détournerait de notre vie d'homme et de nos tâches quotidiennes au sein de la communauté historique. Pas besoin non plus d'une quelconque grâce ou révélation. C'est dans la conscience de toute homme que sont gravés en toutes lettres les articles de cette religion qui ne suppose aucune servitude ou obscurité ou mutilation de notre nature. [...]
        Cet enseignement essentiel n'est pas propre à Jaurès. Il est partagé par les grands artisans de l'école républicaine et laïque, souvent issus, comme Ferdinant Buisson ou Félix Pacaut, du protestantisme libéral.

    Vincent Peillon, Jean Jaurès et la religion du socialisme,
    La religion éternelle, pp.218, 220, 223, 224
    Grasset, Le Collège de Philosophie, Paris, 2000


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  •     Au début du XIXe siècle, après la Révolution française, quelques chrétiens de différentes dénominations britanniques relisent la Bible et se réunissent pour des réunions de prière en demandant une effusion du Saint-Esprit et le retour du Christ. À partir de 1826, les membres se réunissent tous autour du banquier londonien Henry Drummond (1786-1860) lors d'une retraite annuelle de prière pour le renouvellement des dons du Saint-Esprit, dans la propriété du banquier à Albury Park. Vers 1830, divers dons, notamment les dons de prophétie, du parler en langues et de guérison, se manifestent en Angleterre et en Écosse.
        Vers le même temps, Edward Irving (1792-1834), ancien professeur et pasteur presbytérien de la paroisse écossaise de Londres, fait parler de lui. Il publie en 1826 un ouvrage intitulé "Babylone et l'incrédulité devant les prophéties de Dieu". Il prêche régulièrement sur le retour du Christ, en demandant les dons de l'esprit comme dans le livre des Actes des Apôtres. Bientôt ces dons se manifestent parmi ses fidèles. Parce qu'Irving autorise la pratique libre de ces dons, il est exclu de son église écossaise le 2 mai 1832, se voyant obligé de louer une salle dans la Newman Street à Londres afin de pouvoir continuer ses réunions.
        Cette prédication, et les phénomènes charismatiques l'accompagnant, rencontre l'accord d'Henry Drummond (1786-1860) et de son entourage, qui portent grand intérêt à tous les signes révélateurs d'une prochaine fin des temps. C'est par la suite dans le cadre des rencontres qu'il organise, que le premier des douze nouveaux Apôtres, John Cardale, est désigné par "révélation prophétique" le 31 octobre 1832, suivi de onze compagnons dans les trois années suivantes. Cardale consacre Irving l'année suivante comme ange (=évêque) de leur paroisse centrale de Londres. Plusieurs révélations prophétiques suivent et le 17 juillet 1834, le Collège des Apôtres est à nouveau au complet. Ils divisent la terre en plusieurs parties à évangéliser et les nomment selon les douze tribus d'Israël. Il se réunissent encore à Albury Park pour étudier la Bible et envoient des messages, nommé "Testimonium" à tous les chefs d'Église et à de nombreux chefs d'État en 1838.
        Pendant les années suivantes les disciples vivent dans leurs zones et y fondent plusieurs paroisses notamment en Angleterre et en Allemagne mais aussi dans des autres pays européens. Beaucoup de fidèles sont appelés aux ordonnances restaurées, comme prophètes, évangélistes ou pasteurs, et pour les cultes comme anges ou évêques, prêtres ou diacres. La dîme est établie comme expression de la volonté de Dieu. De même l'imposition des mains par les apôtres reconnue comme Saint-Scellé, l'onction des malades et l'eau bénite à l'entrée du lieu de culte comme symbole de la grâce du Baptême.
        Ce mouvement est rejeté par les Églises d'Occident, car son activisme paraît en dehors des normes religieuses. Ils sont obligés de fonder leur propres paroisses et se nomment l'Église catholique apostolique.
        Le 8 décembre 1834, Irving décède et à partir de 1855, les premiers disciples commencent à mourir sans avoir vu le retour du Seigneur. En 1860, seulement six apôtres sont encore en vie. En 1879, tous sont morts, à l'exception du dernier, Francis Valentine Woodhouse, qui décède le 3 février 1901, à l'âge de 96 ans. Étant donné que seul le Seigneur peut désigner des apôtres et que seuls ces apôtres peuvent ordonner des ministres du culte, l'Église catholique apostolique n'a plus ni apôtres ni ministres ordonnés. Depuis ce temps là, on se croit dans "le temps du silence".
    source : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_catholique_apostolique

        Dès 1830, Thomas Carlyle (1803-1855), un avocat, entre en contact avec le révérend Edward Irving, et est nommé apôtre de l'Eglise catholique apostolique, le 1er mai 1835. Il se charge de mission dans l'Allemagne du Nord, Berlin et Dresde notamment. Son premier service a lieu à Francfort en 1847. Il fonde en 1848 la première communauté allemande à Marburg an der Lahn en Hesse, puis part pour Berlin, où il fonde de nombreuses communautés à partir de la capitale. Heinrich Geyer est ordoné prophète (prêtre) en 1850, puis Ange en 1852. Carlyle meurt en 1855, et l'apôtre Francis Valentine Woodhouse prend la suite en Allemagne du Nord.
        Une dissidence se manifeste déjà en 1863 avec le prophète allemand Heinrich Geyer qui révélait un nouveau apôtre à Königsberg. Naturellement il n'est pas reconnu par les apôtres anglais et Geyer et ses fidèles sont exclus de l'Église. Ils fondent la Mission Générale Apostolique Chrétienne. Vers 1878 l'évêque F. W. Schwartz de la paroisse d'Hambourg s'oppose à Geyer et commence un nouveau mouvement qui mène à la fondation de Église néo-apostolique. Le groupe de Geyer disparait peu après la mort de celui-ci.
        Carl Wilhelm Louis Preuß est nommé apôtre pour l'Allemagne du Nord, alors que Friedrich Wilhlem Menkhoff (1826-1895) est nommé par Schwarz pour fonder un communauté apostolique à Bielefeld en 1867. Il devient apôtre pour la branche 'Isaschar' (Westphalie et la Rhénanie) en 1872. Son plus proche collaborateur est Hermann Niehaus. L'Allgemeine christlich-apostolische Mission (AcaM ou Mission Générale Apostolique Chrétienne) continue son évolution de son côté avec l'apôtre Güldner en 1878 à Hambourg et jusque dans les années 1950.
    source : http://en.wikipedia.org/wiki/Thomas_Carlyle_%28Scottish_lawyer%29
    Die Entstehung der apostolischen Gemeinschaften in Deutschland (me1542.de)
    Die neuen apostolischen Gemeinden zwischen 1863 und 1878 (me1542.de)
    http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_catholique_apostolique

        Après la mort de Schwartz (en 1895), le chef de gare Fritz Krebs (1832-1905) est considéré comme apôtre-patriarche par les autres apôtres et met en place la structure actuelle de l'Église. La structure se développe en Allemagne et aux Pays-Bas, puis s'implante en Suisse à partir de 1894. Le nombre de douze apôtres est à nouveau réunis en 1900.
        Hermann Niehaus (1848-1932) devient le second apôtre-patriarche en 1905. En 1906 l'assemblée prend le nom de Communauté néo-apostolique, puis plus tard d'Église néo-apostolique.
    source : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_n%C3%A9o-apostolique

       Krebs était aussi connu parmi ses disciples pour ses guérisons miraculeuses. Ainsi, on lit dans l'organe apostolique Der Herold en 1895, lors d'une visite de l'apôtre-patriarche à Greiz, où il a rendu visite à plusieurs malades, pour prier avec eux et imposer les mains sur eux, et ainsi leur rendre la santé : "et le Seigneur fait des signes et des miracles pour ceux qui ont les yeux ouverts".
    Ulrich Linse, Geisterseher und Wunderwirker, p.46
    Fischer, Fankfurt am Main, 1996

        La fondation de l'église apostolique en Rhénanie du Nord-Westphalie est due à l'évangéliste Friedrich Wilhelm Menkhoff. A Steinhagen, près de Bielefeld, a lieu le premier service durant l'été 1867. En 1872, Menkhoff reçoit l'apostolat et la Rhénanie du Nord-Westphalie devient un district indépendant. Un an plus tard, en 1873, s'établit la première église de la Rhénanie à Duisburg-Ruhrort, sur l'initiative de Wilhelm Cordruwisch.
        Ruhrort est devenue le noyau pour le travail de la mission apostolique en Rhénanie et dans la région Ruhr. Les services se tenaient dans une pièce d'une maison de Ruhrort. L'église actuelle a été inaugurée le 21 août 1930.
    source : http://de.wikipedia.org/wiki/Neuapostolische_Kirche_Nordrhein-Westfalen
    http://www.nak-duisburg.de/site/startseite/gemeinden/ruhrort/
    http://www.nak-nrw.de/gebietskirche/kurzchronik/
    http://www.apostolischekritiek.nl

        Louis Antoine est lui à Ruhrort  de 1871 à 1876, donc en plein pendant l'activité évangélique de la communauté apostolique, qui recrutait essentiellement parmi les populations de classe basse.
     


    Voici comment Eugène Gascoin décrit le culte en 1928 :
        Bien qu'ils aient toujours la prétention d'apporter au monde une révélation personnelle, les fondateurs de religions de qui la culture philosophique est trop souvent indigente, subissent plus que quiconque les influences extérieures. La vérité qu'ils proclament n'est, le plus souvent, qu'un synthèse grossière des idées et des sentiments en vogue dans le pays et à l'époque où ils se sont manifestés.
        L'Eglise catholique apostolique, dont une des filiales agonise doucement rue François-Bonvin, à dix mètres de la populeuse rue Lecourbe, illustre cette loi d'une façon frappante.
        Les illuminés qui la fondèrent vers 1835, sous l'nispiration médiate du Saint-Esprit et immédiate d'Edouard Irving, pasteur presbytérien, prétendent, en effet, ramener leurs fièdles à la stricte pratique de la Bible, notamment de l'Ancien Testament. Ils eussent dû, en bonne logique, aboutir à un puritanisme judaïsant plus austère encore que celui de leur animateur, or, en fait, ils onts non seulement subi docilement l'influence de l'église établie d'Angleterre, mais encore celle du mouvement le plus opposé au leur, de cette école d'Oxford qui, dans le même temps, ramenait tant d'Anglicans, sinon au catholicisme comme les Manning et les Newman, du moins à ses pratiques extérieures. Et ainsi ces millénaristes, - car ils le sont eux aussi, nous le verrons tout à l'heure, - attendent placidement la fin du monde, en pratiquant un culte qui apparaît comme une contrefaçon de cette Haute Eglise anglaise qui est, elle-même, une contrefaçon du catholicisme proprement dit.
        Nous écrivons catholicisme proprement dit parce que, contrairement aux autres sectes protestantes, l'anglicanisme, comme aussi l'église apostolique qui nous occupe, s'intitule catholique, c'est-à-dire universelle, prétention singulière du moins pour le groupement religieux dont le chef est le roi de la Grande-Bretagne. C'est, dans l'ordre spirituel, une des manifestations les plus typiques de cet impérialisme anglo-saxon que nous trouvons aussi souvent embusqué derrière une bible que derrière un comptoir.
        Pour en revenir à la congrégation de la rue François-Bonvin, constatons tout d'abord que les cérémonies auxquelles il partisicte ne laissent pas que d'avoir quelque grandeur.
        Le culte des saints et de la Vierge n'existant pas dans cette religion, en quoi elle se rapproche de l'anglicanisme orthodoxe et s'éloigne [du mouvement] d'Oxford, le temple est d'une nudité toute protestante. Pas un tableau sur ces parois blanches que glace encore une lumière froide, versée par des vitraux décolorés, enfin, à la place du choeur un mur droit, lisse comme un fronton basque, arrête l'élan architectural de cette chapelle où tout est volontairement sans éclat, où brille seule la petite lampe du sanctuaire devant un autel minuscule et, lui aussi, net de tout ornement.
        Le vide de ce temple, le petit nombre de ses assistants, donnent de l'immensité à cet édifice, où drapé dans la chasuble archaïque, un veillard déjà courbé, barbe et cheveux blancs, officie avec la lenteur de son âge. Aux prières qu'il psalmodie en français d'une voix chevrotante, l'assistance répond en un choeur unanime, aigu de voix féminines, et que termine sur une note plus haute, l'amen hébraïque qu'a conservé aussi la liturgie catholique.
        Tous ces hymnes sont empruntés à la Bible, et cela vaut évidemment mieux que ces affligeantes rapsodies par quoi beaucoup d'églises qui ne sont pas toutes réformées insultent la prosodie sous prétexte de louer le Seigneur. Ces grandes formules imprégnées de poésie orientale, sont émouvantes, même quand, ainsi que nous l'avons entendu, elles supplient patriotiquement Dieu le père de diriger M. Doumergue (Gaston) dans les voies de la justice et de la vérité.
        Pas d'enfants de choeur évoluant autour de l'officiant en des évolutions que scande la claquette du maître de cérémonies. Le prêtre lui-même ne bouge pas. Pas de génuflexions, pas même de signe de la croix ! Tout au plus, à la fin de l'office, le pasteur chenu de cette minuscule église se retourne-t-il pour, la droite tendue, bénir son petit troupeau, en murmurant d'une voix qui tremble, un dernier appel au Tout-Puissant. Pas d'orgue non plus pour soutenir les voix et intercaler entre les psaumes des fioritures souvent un peu profanes.
        A mi-chemin des pompes catholiques si émouvantes et de la sécheresse protestante, c'est un culte assez noble et pourtant simple, que réchauffe l'ardeur glacée d'une assistance clairsemée mais où vit l'âme ardente et orgueilleuse des petites congrégations.
        Aux vêpres, car il y a des vêpres, le fait de les appeler petit office ne change rien à la chose, le célébrant n'a que le surplis et l'étole sur la soutane qu'il ne quitte jamais, même à la ville, semblable en cela aux prêtres du clergé romain.
                         *
                      *    *
        Ceci dit, nous passerons rapidement sur le rituel de cette église. Ses adeptes affirment qu'il est comme sa liturgie, emprunté au christianisme primitif, en réalité, lui aussi, autant et plus que la liturgie, a subi surtout l'influence de la Haute Eglise et des infiltrations catholiques qu'on y constate. Comme les anglicans de droite sinon de l'extrême-droite, les apostoliques admettent le célibat des prêtres, la liturgie en langue vulgaire, les sept sacrements : le baptême, la pénitence ou confession, auriculaire dans les cas graves, l'absolution pour les fautes légères étant donnée au cours de la messe, l'eucharistie avec communion sous les deux espèces, pain et vin, la confirmation ou sceau par quoi le chrétien est définitivement scellé à l'église, le mariage, l'extrême onction qui n'est point donnée aux mourants mais aux simples malades et dans le but de guérir le corps plus que l'âme, l'ordination enfin, qui d'ailleurs ne se pratique plus, les derniers apôtres s'étant depuis peu endormis dans la paix du Seigneur. Depuis peu ! Il y a eu en effet, d'après les Irvingiens, deux promotions d'apôtres : la première est assez connue, la seconde remonte au temps où Louis-Philippe, avec son parapluie pour sceptre, commençait de régner pacifiquement sur les Français.
        A en croire en effet les adeptes de cette secte, le Saint-Esprit, après 1.800 ans de silence, ce qui est beaucoup pour nous mais bien peu en regard de l'éternité, le Saint-Esprit se serait manifesté de nouveau en 1830, à Port-Glasgow (Ecosse), insufflant sa grâce à deux nouveaux apôtres à qui il donna de surcroît, comme il le fit déjà à la première Pentecôte, le don des langues ou glossolalie. Ce don, à en croire les témoins impartiaux, se traduisait d'ailleurs, dans ce dernier cas, par des grognements ou onomatopées dénuées de tout sens et telles qu'en poussent certains névropathes au moment de leurs crises.
        Ces deux apôtres consacrèrent les nouveaux évêques ou anges, dont le plus connu est Edouard Irving, ancien acteur, ancien maître d'école, prédicateur presbytérien renommé qui avait précisément prédit, quelque temps avant, cette manifestation du Paraclet et publié : "La venue du Messie en toute gloire, par Jean-Joseph Ben Ezro, juif converti."
        En même temps que des apôtres, le Saint-Esprit fit participer à ses dons des évangélistes, sorte de propagandistes sacrés chargés de faire connaître la doctrine, des ministres préposés à la direction plus intime des âmes, enfin des prophètes qui, explorant dans leurs extases les régions célestes, en rapportaient des renseignements touchant l'avenir. Cette énumération est d'ailleurs conforme à ce qu'enseignent, après saint Paul dans sa première épîtres aux Corinthiens, saint Thomas et, avec lui, bon nombre de théologiens.
        Ces prophètes découvrirent notamment que la fin du monde se produirait exactement le 14 juillet 1835. Le 15 juillet, le monde tournait encore et les adeptes de la nouvelle église continuaient de croire en leurs prophètes qui eux-mêmes continuaient de croire en eux, le contraire seul nous eût surpris. Environ ce temps, Irving mourut et peu après sa mort, le Saint-Esprit compléta le nombre des apôtres en se manifestant à dix nouveaux illuminés. Ceux-ci se hâtèrent de constituer un clergé, car ils affirmaient qu'eux seuls et leurs lointains prédécesseurs avaient ou avaient eu ce droit. Selon eux, c'est arbitrairement que les évêques, après la mort du dernier des disciples immédiats du Christ, s'étaient reconnus ce pouvoir, s'étaient, pour emprunter la formule catholique, déclarés héritiers de la tradition apostolique. Ils consacrèrent donc des évêques ou anges, ordonnèrent des prêtres, des anciens, enfin des diacres chargés de veiller à l'existence matérielle du culte.
       Le dernier des apôtres est mort, donc il ne saurait plus y avoir de consécration et d'ordination. Le dernier des évangélistes disparaîtra bientôt, donc personne n'est plus qualifié pour faire de la propagande. Et voilà pourquoi cette église n'est plus "qu'une voix qui meurt et une ardeur qui s'éteint." Elle compte encore quelque 5.000 membres dans les pays protestants, mais dans les nations catholiques, elle n'est même plus un souvenir. Seule la France compte deux troupeaux. L'un à Paris, rue François-Bonvin et qui fut fondé en 1852, l'autre un peu plus récent dans le nord et dont l'église, qui se déplaça plusieurs fois, est à Montigny, village de 800 habitants. Toutes deux dépendent du diocèse de Londres, dont Mgr de Caux, à qui aussi nul ne succédera, comme nul ne succédera à ses prêtres, est l'angélique directeur.
        Cette situation, d'ailleurs, n'inquiète ni les pasteurs, ni les fidèles. C'est qu'en effet, la fin du monde qui devait avoir lieu le 14 juillet 1835, n'est qu'une remise. Instruits par l'expérience du passé plus que par leur vision de l'avenir; les prophètes, tels leurs confrères adventistes, n'en indiquent plus la date, mais ils affirments que la descente du Saint-Esprit sur les apôtres a eu pour but de préparer la venue de l'Antéchrist, accompagné du cortège de catastrophes que nous a annoncé l'Apocalypse.
        Après lui paraîtra le Christ, sous sa forme humaine mais dans une gloire que verront seuls ceux qui ont reçu le sceau dispensé par les anges dans le sacrement de confirmation.
        Il y aura alors une première résurrection des morts qui, pour le présent, dorment dans le repos, mais celle-ci sera limitée aux saints, c'est-à-dire à tous ceux qui ont été baptisés, quelle que soit d'ailleurs la secte chrétienne à laquelle ils appartiennent et à condition qu'ils suivent les enseignements que le Christ a disposés à la terre. Seront également sauvés les Israélites, restés fidèles à la loi mosaïque. Ceux-ci auront antérieurement - admirons cette anticipation sur le sionisme - repeuplé la Palestine.
        Après mille ans, le Christ ayant enfin purifié la terre de tous péchés, remettra celle-ci à Dieu le Père qui y régnera éternellement. La seconde résurrection aura lieu alors. Elle sera générale : les chrétiens et les juifs qui ont obéi chacun à leurs lois respectives, jouiront du bonheur éternel, tous les autres iront dans un enfer également éternel expier leurs fautes et notamment le crime d'être nés à un degré de latitude sud sui les a obligés à ne connaître que les lois prêchées par Mahomet ou Çakya-Mouni [ou Shākyamuni, le Bouddha]. Ainsi le veut la justice divine, comme on la comprend, 27, rue François-Bonvin.
                         *
                      *    *
        Telle est cette étrange église qui joint aux folles imaginations millénaristes, une inspiration par moments presque catholique qui a tout imité en s'affirmant particulièrement originale, qui enfin, alors qu'elle se prétend universelle, se défend d'appeler à elle de nouveaus élus. Déjà on n'y fait plus le catéchisme et alors qu'il devrait y avoir, à la tête de chaque troupeau, un ange assisté de prêtres et de diacres, c'est à peine si un vieillard y peut encore monter à l'autel d'un pas chancelant. Bientôt donc, faute de clergé pour entretenir la piété des anciens fidèles et pour baptiser les nouveaux, cette secte aura vécu et c'est pourquoi il nous a paru intéressant de signaler avant qu'il ne disparaisse ce mouvement où l'on aperçoit plus clairement que nulle part ailleurs, l'illogisme et les aberrations, à quoi peut aboutir notre pauvre humanité quand elle ne se résigne pas à suivre les disciplines consacrées par les siècles ou si la foi est refusée à son orgueil à imiter le poète taciturne et à répondre par un froid silence
                 Au silence éternel de la divinité.

    Eugène Gascoin, Les Religions inconnues, p.126-34
    Gallimard, Les documents bleus N°41, Paris, 1928

        L'église de la rue François-Bonvin est occupée maintenant par l'Eglise gallicane.
        L'église de Montigny, construite vers 1900, par Simon Danquigny, dans la rue Voltaire est dirigée par Henri Jacquemin, évêque de cette communauté jusqu'en 1918. Son fils lui a succédé. La pratique du culte périclité et après 1950 la chapelle irvingienne fut fermée. Le bâtiment a été vendu en 1996 à la commune et elle est maintenant utilisée pour des manifestations culturelles.
        A Strasbourg, le Pasteur Gérard Dagon donnait l'adresse : 9, rue de Niederbronn (Petites églises et grandes sectes, p.105, 1961). Le Père Chéry disait : A Strasbourg : une chapelle où se réunissent une vingtaine de gens simples de la campagne ; un ou deux propagandistes en ville ; culte dominical ; propagande faible et discrète ; la secte y existe depuis trente ans et est en train de mourir (L'offensive des sectes, p.76). L'église est maintenant occupé par l'Eglise Evangéliste Charismatique Agape.

        Le dernière apôtre, Francis Valentine Woodhouse, décède le 3 février 1901, à l'âge de 96 ans. Étant donné que seul le Seigneur peut désigner des apôtres et que seuls ces apôtres peuvent ordonner des ministres du culte, l'Église catholique apostolique n'a plus ni apôtres ni ministres ordonnés. Depuis ce temps là, on se croit dans "le temps du silence".
        L'évangélisation externe, commune depuis le début en 1835, a cessé, et tous les services ont été réduits à une forme plus courte, même dans les paroisses où le ministère à part entière été fait.
        L'évangélisation externe, commune depuis le début en 1835, a cessé dans le même temps, et tous les services ont été réduits à une forme plus courte, même dans les paroisses où le ministère à part entière a été exploitation.
        Les effectifs estimés au début du 20e siècle a été 200.000, dans près de 1000 congrégations à travers le monde, répartis comme suit : Angleterre: 315, Écosse 28, Irlande: 6, Allemagne: 348, Pays-Bas: 17, Autriche / Hongrie: 8, Suisse: 41, Norvège: 10, Suède: 15, Danemark: 59, Russie, Finlande, Pologne et Pays baltes: 18, France: 7, Belgique: 3, Italie: 2, Etats-Unis: 29 ans, Canada: 13, Australie: 15, Nouvelle-Zélande: 5, Afrique du Sud: 1.
        Le dernier Ange est mort en 1960 à Siegen, en Allemagne, le dernier prêtre en 1971 à Londres, Angleterre, le dernier diacre en 1972 à Melbourne, Australie.
    source : http://en.wikipedia.org/wiki/Catholic_Apostolic_Church

        Ses membres se réunissent donc pour la prière, invoquent Dieu pour l'avènement du Seigneur et pour l'unité de l'Église. Généralement, les fidèles fréquentent les cultes protestants, là du moins où ils n'ont pas de ministres propres. Ils se caractérisent par une vie discrète, mais fervente et faite de prière. Le centre de leur Église est à Londres. Ils sont environ 85 000 membres, dont 95 en France. Deux sous-diacres s'occupent de la paroisse de Paris. Ne pouvant administrer les sacrements, ils se réunissent pour prier et écouter la Parole de Dieu. Le sous-diacre, vêtu d'une soutane noire et d'un surplis blanc, lit des textes bibliques ; puis on chante des psaumes et écoute une homélie.
    source : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_catholique_apostolique

        Les néo-apostoliques enseignent qu'il doit y avoir trois sacrements correspondant aux trois personnes de la Trinité. Chacune a institué le sien. Le Baptême, qui n'est pas conçu comme un moyen de grâce, aurait été institué par Dieu le Père lors de la vocation de Jean-Baptiste. La Sainte Cène fut instituée par le Christ, et le saint-scellé par le Saint-Esprit ("Je crois que les croyants baptisés doivent être scellés du Saint-Esprit par l'imposition des mains d'un apôtre vivant, et uniquement par lui, pour obtenir l'état de prémices, et que les dons reçus deviennent vivants par le sceau du saint scellé" (Article 8 de la confession de foi). Celui-ci est le sacrement suprême. C'est par lui que le Saint-Esprit vient habiter dans le coeur d'un homme et fait de lui un citoyen du Royaume des cieux. Ceux qui l'ont reçu représentent les 144.000 élus d'Apocalypse 7. Seuls les membres de l'Eglise néo-apostolique ayant reçu ce sceau constituent donc la fiancée de l'Agneau. Même les morts peuvent le recevoir. Un vivant se substitue à un défunt et le reçoit en son nom, rendant ainsi son salut possible.
    source : http://www.egliselutherienne.org/bibliotheque/doctrine/symbolique/Symb_12.htm

        Le culte des morts occupe une place importante dans cette Église. Trois fois par an, au cours de cultes spéciaux, les sacrements de l'Église sont offerts aux âmes défuntes désireuses de salut. Chaque dimanche, la cène est offerte aux morts par l'apôtre. Il implore l'Éternel en faveur des défunts.
    source : http://www.college-matzenheim.fr/divers/eleves/graine_journalisme/sectes/sectes.htm


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  •     En l'année 1931, sous Mussolini, dans une petite ville des Pouilles, San Nicandro Garganico, parmi un groupe de paysans, pauvres et pour la plupart illettrés, un infirme, le "savant" du groupe, reçoit d'un ami une Bible. La lecture de l'Ancien Testament le bouleverse. Il sent une fraternité de croyance avec le peuple hébreu qu'il imagine disparu depuis des siècles. Dès lors, il transmettra ce message à sa famille, à ses amis. Quelques fidèles se rassemblent autour de lui. Mais un jour les "Juifs" de San Nicandro apprennent que les villes "sont pleines de ce peuple" qu'ils ont cru disparu. Tout s'oppose aux nouveaux convertis : leur famille, la méfiance du rabbinat italien, l'Eglise, les lois fascistes. Mais la foi déplace les montagnes. Après la guerre, une partie des fidèles quittera San Nicandro pour la Terre promise.

        Donato guérisseur, magicien, pour lequel les phases de la lune et du soleil n'avaient pas de secrets ; rhapsode et organisateur de drames, devenait le centre de la seule vie sociale de son groupe (p.32).
        En réalité, et tout le monde est d'accord là-dessus, Donato, grâce à ses connaissances magico-astrologiques, et surtout à sa personnalité, était devenu un guérisseur et un magicien auquel, même après sa conversion au culte du Dieu d'Israël, les gens de San Nicandro avaient recours (p.30, cf. également pp.68-69).

        Les remèdes employés par Manduzio se retrouvent fréquemment dans les techniques thérapeutiques dont sont riches les légendes hagiographiques locales. Les substances dont il se sert sont : le fromage frais de vache, l'huile d'olive, qui nous renvoie au rituel commun à tous les peuples méditerranéens, pure ou mélangée avec de l'eau et du sucre, l'eau chaude ; cette dernière est employée pour laver la partie atteinte : les yeux, tandis que le fromage et l'huile sont ingurgités par le malade. Il serait peut-être intéressant d'étudier si des nourritures aussi banales que l'huile et le fromage frais - ce dernier n'est pas de consommation courante dans agglomérations urbaines, en raison de son prix relativement élevé, mais reste la nourriture type du berger - n'en conservent pas cependant une valeur magique religieuse (p.71; cf. Joseph Weissenberg, le guérisseur au fromage : à la mort de ses parents, il fut d'abord élevé par le berger du domaine de la comtesse Leopoldine Seherr-Thoß à qui les enfants Weissenberg sont confiés. Après avoir travaillé dans le domaine agricole, il termine une formation de maçon. Il deviendra guérisseur et prescrira des remèdes comme des tisanes, du fromage blanc, de la soupe de farine de seigle... Il sera connut dans les années 20 à Berlin comme le "Weißkäseheiler", le guérisseur au fromage blanc).

        Que faut-il entendre par ces "visions" que Donato a soigneusement - et fidèlement, sans doute - consignées dans son Journal ? Des rêves du sommeil ; des visions de la veille, au sens propre ; des rêves éveillés, rêveries du matin, vagabondage dans un monde d'images, auquel la foi de Manduzio prête réalité et signification, ou même simplement parfois, signes, omina, qui ne sont des visions que parce qu'ils constituent des messages que Donato interprète.
        Je ne pense pas que les visions qu'il relate soient outre mesure reconstruites. On y constate une précision de détail, surtout du détail dépourvu de signification, qui garantit l'authenticité du récit.
        L'intérêt de ces visions est d'abord psychologique : nous y voyons apparaître, comme sur un écran, les grandes lignes de ce qu'on pourrait appelé l'espace mental de Donato, le décor où se joue le drame de sa conversion, de son dialogie avec Dieu, de ses démêlés avec ses ouailles, avec les rabbins, avec les "idolâtres", décor sans lequel le drame ne serait pas compris.
        En outre, ces visions ont eu une efficacité singulière : elles ont entretenu la foi de Manduzio ; elles on eu en définitive pour effet le départ d'Italie et l'installation en Israël de plus de cinquante paysans san-nicandrais. (p.123).
        Dans [un] groupe de visions qui se complètent l'une l'autre, Dieu appraît comme le roi. Malgré le manque d'attributs habituels de la royauté : couronne, uniforme, etc., Donato le reconnaît aussitôt. Dans la première vision, le roi est l'homme honorable par excellence. Donato attendait une réponse de Dieu : si oui, des hommes honorés, si non, des femmes déshonorées. On retrouve dans d'autres visions cette alternance : homme ou femme, et toujours le fait de voir des femmes correspond à une réponse négative (p.126).
        [Un] rêve, comme tous ceux où Donato apparaît tantôt comme le fils, tantôt comme l'homme de confiance ou le familier du roi, exprime clairement le besoin de compensation de l'infériorité sociale et physique de Manduzio.
        L'Eden est pour lui le verger irrigué qu'il est dans la Genèse, où une eau qui a la blancheur et l'apparence du lait coule des fontaines. Le lait revient comme un leitmotiv dans plusieurs autres visions, ainsi que dans les cures "miraculeuses" opérées par Donato.
        Ainsi que nous l'avons déjà dit, ces visions où Dieu apparaît comme le roi sont à rapprocher de celles où il est plus simplement maître d'une masseria (p.127-128).

        La dixième règle d'un pacte de Manduzio est : "Nous sommes nés pour la vision, par la vision nous mettons la Loi en pratique. Celui qui nie la vision sera chassé de parmi nous et de la vie éternelle" (p.91).

        L'auteure indique en fin d'ouvrage les prémices et indique que l'évangélisation (surtout due aux émigrants italiens devenant des Amériques) sera un foyer propice à l'évolution de Donato Manduzio : La raison en est probablement que l'intense fermentation religieuse de la cette région, si elle favorise l'éclosion d'un type de "saint" comme Padre Pio, suscite, par contre, aussi autre chose qu'une attitude passive d'adoration et d'attente, mais pousse les hommes à chercher et à trouver des formes d'activité religieuse nouvelles ; d'où le cassés à San Giovanni Rotonde même de la prédication évangélique (p.241-42). 

    Elena Cassin, San Nicandro, Histoire d'une conversion
    Quai Voltaire, Paris, 1993 (cf. Recension de la première édition de 1957)


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  •     C’est l’un de ces êtres invisibles qui donna le conseil d’adapter un crayon à une corbeille ou à un autre objet. Cette corbeille, posée sur une feuille de papier, est mise en mouvement par la même puissance occulte qui fait mouvoir les tables ; mais, au lieu d’un simple mouvement régulier, le crayon trace de lui-même des caractères formant des mots, des phrases et des discours entiers de plusieurs pages, traitant les plus hautes questions de philosophie, de morale, de métaphysique, de psychologie, etc., et cela avec autant de rapidité que si l’on écrivait avec la main.
        Ce conseil fut donné simultanément en Amérique, en France et dans diverses contrées. Voici les termes dans lesquels il fut donné à Paris, le 10 juin 1853, à l’un des plus fervents adeptes de la doctrine, qui déjà depuis plusieurs années, et dès 1849, s’occupait de l’évocation des Esprits : « Va prendre, dans la chambre à côté, la petite corbeille ; attaches-y un crayon ; place-le sur un papier ; mets les doigts sur le bord. » Puis, quelques instants après, la corbeille s’est mise en mouvement et le crayon a écrit très lisiblement cette phrase : « Ce que je vous dis là, je vous défends expressément de le dire à personne ; la première fois que j’écrirai, j’écrirai mieux. »
        L’objet auquel on adapte le crayon n’étant qu’un instrument, sa nature et sa forme sont complètement indifférentes ; on a cherché la disposition la plus commode ; c’est ainsi que beaucoup de personnes font usage d’une petite planchette.
        La corbeille, ou la planchette, ne peut être mise en mouvement que sous l’influence de certaines personnes douées à cet égard d’une puissance spéciale et que l’on désigne sous le nom de médiums, c’est-à-dire milieu, ou intermédiaires entre les Esprits et les hommes. Les conditions qui donnent cette puissance spéciale tiennent à des causes tout à la fois physiques et morales encore imparfaitement connues, car on trouve des médiums de tout âge, de tout sexe et dans tous les degrés de développement intellectuel. Cette faculté, du reste, se développe par l’exercice.
        Plus tard on reconnut que la corbeille et la planchette ne formaient, en réalité, qu’un appendice de la main, et le médium, prenant directement le crayon, se mit à écrire par une impulsion involontaire et presque fébrile. Par ce moyen, les communications devinrent plus rapides, plus faciles et plus complètes ; c’est aujourd’hui le plus répandu, d’autant plus que le nombre des personnes douées de cette aptitude est très considérable et se multiplie tous les jours. L’expérience enfin fit connaître plusieurs autres variétés dans la faculté médiatrice, et l’on sut que les communications pouvaient également avoir lieu par la parole, l’ouïe, la vue, le toucher, etc., et même par l’écriture directe des Esprits, c’est-à-dire sans le concours de la main du médium ni du crayon.

    Allan Kardec
    Le Livre des Esprits
    INTRODUCTION À L’ÉTUDE DE LA DOCTRINE SPIRITE
    Chapitre IV et V
    source : http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Livre_des_Esprits/Introduction


        La corbeille à bec, Ngọc Cơ, est un instrument en bambou recouvert de papier jaune, ayant la forme d'une corbeille renversée. D'un diamètre de vingt centimètres environ, munie d'un manche en rotin long de qurante centimètres, elle a une tête artistiquement sculptée en forme de phénix femelle. Le bec de l'oiseau est utilisé comme stylet pour tracer des signes sur un plateau recouvert de sable fin, sur une table si le stylet est au préalable trempé dans de la craie diluée avec de l'eau ou enfin sur une table d'alphabet.
    source : http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/evn/fr/part3/religion.htm


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  • Le Salut selon le Tenrikyô
    « Désormais, si grave soit-elle, il n’y aura plus de maladie qui ne puisse être guérie à la mesure du cœur. »
    « De toute maladie, si grave soit-elle, ne dites jamais qu’elle est incurable. »
    « Celui qui sauve autrui est sauvé lui-même. »
    (Parole de Dieu-Parent)

    Oyagami a révélé sa volonté de sauver toute l’humanité. Un des buts du Tenrikyô est donc de sauver autrui, aider quelqu’un. Le Tenrikyô s’étend toujours grâce aux saluts merveilleux. Son salut ne se borne pas seulement à la guérison physique mais aussi le salut du cœur. Il se réalise par le Service et le *Sazuke ou encore par le changement du cœur suivant l’Enseignement. Et ce, bien sûr, en collaboration avec d’autres efforts humains comme la médecine. Aider quelqu’un est le meilleur moyen pour être sauvé, autrement dit saisir le bonheur.
    Guérir est une étape pour atteindre une meilleure maturation d’esprit. La maladie ou la difficulté n’est point négative mais un signe conducteur pour mettre en évidence la protection de Dieu-Parent qui consiste déjà en choses banales comme le fait de pouvoir manger, parler etc. En reconnaissant ses fonctions protectrices, toute chose se transformera en graine de joie et objet de remerciement. L’état d’esprit ainsi évolué nous amène à percevoir la causalité ou l’origine de tout ce qui advient autour de nous et, en la saisissant, nous ne pourrons plus souffrir des problèmes similaires.
    La maladie nous permet de faire chercher la vraie cause de la difficulté qui provient du cœur de chacun. Il est donc important de changer de cœur au point de déraciner complètement ses causes.


    *Le Sazuke est une prière sous forme de gestes des mains pour le rétablissement corporel. Mais le Sazuke n’est pas une espèce d’exorcisme. Les Yôboku qui administrent le Sazuke ne sont pas guérisseurs. C’est toujours Oyagami, Dieu-Parent, qui sauve les malades.

        C'est le bienfait perpétuel qu’Oyagami nous accorde pour le salut des hommes. Ceux qui l’ont reçu sont appelés Yôboku. Quand les Yôboku transmettent le Sazuke, Oyagamiaccueille la « sincérité pure » de leurs cœurs en prière et par sa grâce, toute maladie si grave soit elle, est guérie.
        Le Service et le Sazuke sont véritablement la Voie du Salut qu’ Oyagami a enseigné dans son cœur de Parent qui brûle de mener les hommes à la Vie de Joie. Le Sazuke est administré uniquement pour le rétablissement physique, alors que le Service est exécuté pour la solution de toutes sortes de problèmes.

    « Je parle bien du Salut mais cela ne passera ni par des rites de prières ou d’exorcisme ni par la divination. »(Ofudesaki, III 45)

    source : http://tenrikyolyon.pagesperso-orange.fr/salut.html


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  •     Parmi les mouvements chrétiens non conformistes apparus dans l'histoire contemporaine, l'Eglise catholique-apostolique est l'un des plus intéressants et originaux, mais aussi des plus méconnus, faute d'accès au matériel documentaire sur son histoire. Quelques volumes en langue française ont cependant été publiés de façon privée ces dernières années et permettent d'en savoir plus sur ce mouvement qui a presque disparu de la scène, mais dont le témoignage continue de retenir l'attention de petits cercles.
        Dans le grand public, le nom de l'Eglise catholique-apostolique ne dit pas grand chose, un bref rappel préliminaire s'impose donc. Le choc causé par les événements de la Révolution française suscita une vague de spéculations millénaristes dans le monde chrétien: plus d'un auteur se demanda si ces turbulences étaient annonciatrices de transformations bien plus radicales. On se demanda aussi si l'on ne pouvait trouver trace de l'annonce de certains des événements dans les livres bibliques, ce qui permettrait d'identifier des étapes d'un scénario prophétique en cours.
       
        Eglise catholique-apostolique: un bref rappel historique
        Tel fut notamment le cas dans des cercles chrétiens des Iles britanniques. Parmi ceux qui s'intéressèrent alors aux prophéties figurait le riche aristocrate et banquier Henry Drummond (1786-1860), chrétien convaincu, qui avait fondé en 1819 une Continental Society for the Diffusion of Religious Knowledge, afin de prêcher l'Evangile sur le continent européen et de distribuer des Bibles et traités religieux, mais sans essayer de créer des communautés religieuses séparées. A partir de 1826, Drummond réunit dans sa demeure d'Albury plusieurs conférences prophétiques, rassemblant aussi bien des anglicans que des membres d'Eglises protestantes dissidentes. L'un des participants était le pasteur presbytérien Edward Irving (1792-1834), brillant prédicateur de l'église de Regent Square.
        Les chrétiens rassemblées à Albury aboutirent à plusieurs conclusions, dont la suivante:
    "Qu'une grande période de 1260 ans a commencé au moment du règne de Justinien et s'est achevée avec la Révolution française; et que les coupes de l'Apocalypse ont commencé à être versées [Apocalypse, chapitre XVI]; que notre Seigneur béni apparaîtra bientôt et que c'est donc le devoir de tous ceux qui croient ainsi de porter ces considérations à l'attention de tous les hommes."
        Un autre apport allait rapidement se conjoindre au premier. Au début des années 1820, le pasteur anglican James Haldane Stewart (1776-1854) avait publié deux écrits très largement diffusés dans lequel il suggérait de tenir des assemblées de prière afin de demander une effusion du Saint-Esprit. En Ecosse, dans un groupe de croyants gagnés à ces vues, des manifestations charismatiques se produisirent près de Glasgow dès 1827: guérisons miraculeuses, parler en langue, prophéties - plusieurs composantes essentielles de ce qui devait devenir au début du XXe siècle le pentecôtisme. Un climat d'attente messianique n'était pas étranger à ces cercles.
        Les croyants d'Albury eurent bientôt connaissance de ce qui se passait en Ecosse. L'avocat londonien John Bate Cardale (1802-1877) alla lui-même se renseigner en 1830; il fut suffisamment impressionné pour réunir à son tour dans son domicile londonien des réunions de prière pour demander l'effusion de l'Esprit, laquelle se produisit finalement en 1831, lors d'une réunion au cours de laquelle l'épouse de Cardale elle-même aurait commencé à prophétiser l'imminente venue du Christ. Très vite, la paroisse d'Irving fut à son tour gagnée par les manifestations charismatiques.
        Ces développements ne furent cependant pas du goût de tous les membres de la paroisse d'Irving. Il finit lui-même par se trouver exclu de l'Eglise presbytérienne d'Ecosse en 1833. Il n'était pas le seul à rencontrer de l'opposition. Nos passionnés de prophéties commencèrent donc à former leurs propres communautés. Mais, tout inspirés qu'ils fussent, ils étaient également des hommes d'ordre. Il n'était pas question d'établir des ministères arbitrairement, le pouvoir d'ordonner un clergé devait venir d'en haut. Ce fut ainsi, en 1832, que Cardale se trouva appelé par une parole prophétique à devenir apôtre; d'autres suivirent et, en 1835, le collège de douze apôtres était au complet. – Le millénarisme inclut souvent une dimension "récapitulatrice": ce qui était au début se retrouve à la fin, le rétablissement du collège apostolique tel qu'il existait dans la première génération de l'Eglise s'inscrit dans cette dynamique.
        L'idée n'était pas tant d'établir une Eglise exclusive qu'un témoignage pour annoncer à tout le monde chrétien le retour imminent du Christ. Les apôtres catholiques-apostoliques ne se livrèrent d'ailleurs pas à une évangélisation de terres non chrétiennes, mais s'efforcèrent de communiquer leur message aux chefs religieux et séculiers de la chrétienté. Seul le refus de ce message pressant les contraignait à créer des communautés à part, mais ce n'était pas le premier objectif de leur ministère. Certes, le cas n'est pas unique, mais moins commun est le fait que l'Eglise catholique-apostolique qui vit alors le jour a maintenu dans une large mesure au cours des générations suivantes ce sentiment de n'être pas une Eglise excluant les autres.
        L'Eglise catholique-apostolique a parfois été qualifiée d'"irvingienne" par des observateurs extérieurs, mais ce ne fut jamais une appellation officielle du mouvement: Irving lui-même n'y exerça d'ailleurs jamais la fonction d'apôtre, mais celle d'"ange", c'est-à-dire d'évêque d'une communauté.
        L'Eglise catholique-apostolique élabora également une liturgie qui s'inspira de la richesse des textes liturgiques de la tradition tant occidentale qu'orientale et constitua, à certains égards, un courant de recherche et de renouveau liturgique. Vêtements liturgiques, encens, autel, cérémonies: l'allure était plus proche de celle du catholicisme romain ou de la High Church anglicane que des formes usuelles du protestantisme.
        Le mouvement s'étendit en dehors des Iles britanniques, notamment en Allemagne. Dans ces deux pays, les communautés se comptèrent par centaines à leur apogée. Mais il faut également important au Danemark et en Suisse et s'implanta aussi dans plusieurs autres pays européens (principalement de tradition protestante) et en Amérique du Nord.
        Malgré ces efforts d'organisation, l'espérance de ces croyants restait évidemment celle du proche retour du Christ. Celui-ci, croyait-on d'abord, ne pouvait manquer de revenir du vivant encore des apôtres. Ce fut donc un choc lorsque trois des apôtres moururent en 1855. Fallait-il les remplacer? Les apôtres survivants résistèrent à ceux qui les pressaient d'accepter des injonctions prophétiques à cet effet (les appels au ministère se faisaient en effet par l'entremise de ceux qui exerçaient la fonction de prophètes). Cependant, tout le monde n'accepta pas cette approche, et la double source d'autorité existant dans l'Eglise catholique-apostolique (la hiérarchie des apôtres, d'une part, et les prophètes, d'autre part) fit le lit de mouvements dissidents: certes, les paroles des prophètes devaient en principe être validées par les apôtres, mais il y avait néanmoins là un potentiel de tensions. Ce fut ainsi que les inspirations reçues par un prophète allemand conduisirent des communautés à accepter le principe du remplacement des apôtres défunts par de nouveaux apôtres, ce qui conduisit à la naissance de l'Eglise néo-apostolique, un mouvement aujourd'hui important [Issue, en 1863, de l’Eglise catholique-apostolique, elle est toujours dirigée par des apôtres, à l’instar des premières communautés chrétiennes]. Au cours de son histoire, cette dernière a également connu quelques schismes, et la postérité de l'Eglise catholique-apostolique a donc pris des formes variées.
        Mais les communautés catholiques-apostoliques proprement dites poursuivirent leur route en se tenant au refus du remplacement des apôtres défunts. Dès 1879, un seule était encore en vie. En 1901, le dernier d'entre eux quitta ce monde, à l'âge respectable de 96 ans. Il existait alors 938 communautés dans le monde, avec 200.000 membres environ.
        Avec la disparition du dernier apôtre, l'ordination de nouveaux ministres du culte devenait désormais impossible, selon la compréhension du sacerdoce qu'avait développée l'Eglise catholique-apostolique. Avec de rares exceptions, de nouveaux membres ne pouvaient plus être acceptés. Les derniers membres du clergé s'éteignirent dans les années 1970. Aujourd'hui, les membres des communautés catholiques-apostoliques qui subsistent, en nombre toujours décroissant, assistent aux services d'autres Eglise et se réunissent de temps en temps pour des prières en privé ou dans les chapelles qui n'ont pas encore été vendues.
        Pourquoi les événements espérés ne s'étaient-ils pas produits? C'est dans les livres prophétiques que les fidèles catholiques-apostoliques vont trouver la réponse: l'Apocalypse ne prédisait-elle pas, en effet, apèrs l'ouverture du septième sceau, "un silence dans le ciel" (VIII, 1)? Une courte pause avant le grand dénouement : telle est la situation de l'Eglise de la fin, privée de ses apôtres dans l'attente du Christ. Les apôtres ont adressé à l'Eglise chrétienne un message, mais celui-ci a été refusé. Comme l'écrivait un membre d'une famille catholique-apostolique à un périodique ecclésiastique anglais il y a quelques années:
    "Le fait que Notre Seigneur ne revint pas comme prévu fut perçu [par ces croyants] comme la conséquence de leur échec à préparer adéquatement l'Eglise. Le 'temps de silence' est un temps d'humilité, et non d'embarras, et c'est dans cet esprit que les membres continuent, dans la prière et la piété, à attendre que Notre Seigneur dévoile ses desseins plus clairement." (Church Times, Londres, 11 juin 1993)
        Ce "temps du silence" marque donc logiquement le retrait de l'Eglise catholique-apostolique de la scène publique.

    Eglise catholique-apostolique: une œuvre documentaire en langue française
    Jean-François Mayer - Religioscope - 1 May 2006
    source : http://religion.info/french/articles/article_241.shtml


        Concernant la réponse donnée aux événements espérés qui ne se sont pas produits et le phénomène que l'on nomme la "dissonance cognitive" [http://fr.wikipedia.org/wiki/Dissonance_cognitive], lire Leon Festinger, L'Echec d'une prophétie (When prophecy fails), 1957.

        Concernant les ressemblances avec le positivisme, les voici :
    - Mouvement également issu de la Révolution française (Selon Raquel Capurro, le positivisme trouve sa source dans une forme de culte de la Raison, qui eut lieu pendant la Révolution française en 1793-1794)   
    - Anges déjà dans le Positivisme : L'homme positiviste (c'est-à-dire délivré de Dieu et du frivole souci des fins dernières) devra être un pur, un tendre. Il devra se choisir des anges gardiens ou "déesses domestiques" parmi les femmes qu'il aura pu rencontrer : mère, soeur, épouse, fille, amie de coeur, il en trouvera toujours une capable de le rénover par sa sainte influence et, quelque métier qu'il exerce, cette affection pieuse pour une Dame importera bien "davantage que la meilleure préparation intellectuelle". La science et la philosophie sont ainsi découronnées au profit de l'amour (André Thérive, Clotilde de Vaux, p.241-42). On rencontre le même principe dans l'antoinisme où l'intelligence doit être suborbonnée à la conscience, principe de l'amour.
    - Centre et missions apostolat-positiviste-universel : Paris devient "la Très Sainte-Métropole", bien qu'il soit le siège d'une simple légation occidentale entretenue par l'Apostolat-positiviste-universel, lequel ne saurait être centralisé en aucun point de la terre ni loger dans aucun Vatican. La notion d'Occident est conçue comme très large, elle comprend : France, Italie, Espagne (principal élément ibérique), Paraguay et Chili (qui représentent l'ensemble des anciennes colonies espagnoles), Haïti (symbole de la race noire occidentalisée par l'élement latin), Angleterre et Etats-Unis. S'y adjoint la Hollande pour incarner l'élément germanique, évidemment traité en parent pauvre. Quant à l'Orient, il faut y distinguer l'Inde, à titre de "civilisation initiale théocratique", la Perse, la Turquie, mandatées par l'élément islamique, avant-garde du monothéisme, la Russie chargée de figurer le christianisme en Asie, et enfin la Chine, avant-garde des peuples dits "fétichiques". Le Japon est omis, et pourtant le positivisme y a pris racine depuis quatre-vingts ans. (André Thérive, Clotilde de Vaux, p.256)


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  • Prière pour demander à Dieu
    le bon usage des maladies

    par

    Blaise PASCAL

     

    I. Seigneur, dont l’esprit est si bon et si doux en toutes choses, et qui êtes tellement miséricordieux, que non seulement les prospérités, mais les disgrâces mêmes qui arrivent à vos élus sont les effets de votre miséricorde, faites-moi la grâce de n’agir pas en païen dans l’état où votre justice m’a réduit ; que, comme un vrai chrétien, je vous reconnaisse pour mon Père et pour mon Dieu, en quelque état que je me trouve, puisque le changement de ma condition n’en apporte pas à la vôtre, que vous êtes le même, quoique je sois sujet au changement, et que vous n’êtes pas moins Dieu quand vous affligez et quand vous punissez, que quand vous consolez, et que vous usez d’indulgence.

    II. Vous m’avez donné la santé pour vous servir, et j’en ai fait un usage tout profane. Vous m’envoyez maintenant la maladie pour me corriger : ne permettez pas que j’en use pour vous irriter par mon impatience. J’ai mal usé de ma santé, et vous m’en avez justement puni. Ne souffrez pas que j’use mal de votre punition. Et puisque la corruption de ma nature est telle, qu’elle me rend vos faveurs pernicieuses, faites, ô mon Dieu, que votre grâce toute-puissante me rende vos châtiments salutaires. Si j’ai eu le coeur plein de l’affection du monde, pendant qu’il a eu quelque vigueur, anéantissez cette vigueur pour mon salut, et rendez-moi incapable de jouir du monde, soit par faiblesse de corps, soit par zèle de charité, pour ne jouir que de vous seul.

    III. Ô Dieu, devant qui je dois rendre un compte exact de ma vie à la fin de ma vie, et à la fin du monde ! Ô Dieu, qui ne laissez subsister le monde et toutes les choses du monde, que pour exercer vos élus, ou pour punir les pécheurs ! Ô Dieu, qui laissez les pécheurs endurcis dans l’usage délicieux et criminel du monde ! Ô Dieu, qui faites mourir nos corps, et qui à l’heure de la mort détachez notre âme de tout ce qu’elle aimait au monde ! Ô Dieu, qui m’arrachez à ce dernier moment de ma vie, de toutes les choses auxquelles je me suis attaché, et où j’ai mis mon coeur ! Ô Dieu, qui devez consumer au dernier jour le ciel et la terre, et toutes les créatures qu’ils contiennent, pour montrer à tous les hommes que rien ne subsiste que vous, et qu’ainsi rien n’est digne d’amour que vous, puisque rien n’est durable que vous ! Ô Dieu, qui devez détruire toutes ces vaines idoles, et tous ces funestes objets de nos passions ! Je vous loue, mon Dieu, et je vous bénirai tous les jours de ma vie, de ce qu’il vous a plu prévenir en ma faveur ce jour épouvantable, en détruisant à mon égard toutes choses, dans l’affaiblissement où vous m’avez réduit. Je vous loue, mon Dieu, et je vous bénirai tous les jours de ma vie, de ce qu’il vous a plu me réduire dans l’incapacité de jouir des douceurs de la santé, et des plaisirs du monde ; et de ce que vous avez anéanti en quelque sorte, pour mon avantage, les idoles trompeuses que vous anéantirez effectivement pour la confusion des méchants, au jour de votre colère. Faites, Seigneur, que je me juge moi-même ensuite de cette destruction que vous avez faite à mon égard, afin que vous ne me jugiez pas vous-même ensuite de l’entière destruction que vous ferez de ma vie et du monde. Car, Seigneur, comme à l’instant de ma mort je me trouverai séparé du monde, dénué de toutes choses, seul en votre présence, pour répondre à votre justice de tous les mouvements de mon coeur, faites que je me considère en cette maladie comme en une espèce de mort, séparé du monde, dénué de tous les objets de mes attachements, seul en votre présence pour implorer de votre miséricorde la conversion de mon coeur ; et qu’ainsi j’aie une extrême consolation de ce que vous m’envoyez maintenant une espèce de mort pour exercer votre miséricorde, avant que vous m’envoyiez effectivement la mort pour exercer votre jugement. Faites donc, ô mon Dieu, que comme vous avez prévenu ma mort, je prévienne la rigueur de votre sentence ; et que je m’examine moi-même avant votre jugement, pour trouver miséricorde en votre présence.

    IV. Faites, ô mon Dieu, que j’adore en silence l’ordre de votre Providence sur la conduite de ma vie ; que votre fléau me console ; et qu’ayant vécu dans l’amertume de mes péchés pendant la paix, je goûte les douceurs célestes de votre grâce durant les maux salutaires dont vous m’affligez. Mais je reconnais, mon Dieu, que mon coeur est tellement endurci et plein des idées, des soins, des inquiétudes et des attachements du monde, que la maladie non plus que la santé, ni les discours, ni les livres, ni vos Écritures sacrées, ni votre Évangile, ni vos Mystères les plus saints, ni les aumônes, ni les jeûnes, ni les mortifications, ni les miracles, ni l’usage des Sacrements, ni le sacrifice de votre Corps, ni tous mes efforts, ni ceux de tout le monde ensemble, ne peuvent rien du tout pour commencer ma conversion, si vous n’accompagnez toutes ces choses d’une assistance tout extraordinaire de votre grâce. C’est pourquoi, mon Dieu, je m’adresse à vous, Dieu Tout-Puissant, pour vous demander un don que toutes les créatures ensemble ne peuvent m’accorder. Je n’aurais pas la hardiesse de vous adresser mes cris, si quelque autre les pouvait exaucer. Mais, mon Dieu, comme la conversion de mon coeur que je vous demande, est un ouvrage qui passe tous les efforts de la nature, je ne puis m’adresser qu’à l’auteur et au maître tout-puissant de la nature et de mon coeur. À qui crierai-je, Seigneur, à qui aurai-je recours, si ce n’est à vous ? Tout ce qui n’est pas Dieu ne peut pas remplir mon attente. C’est Dieu même que je demande et que je cherche ; c’est à vous seul que je m’adresse pour vous obtenir. Ouvrez mon coeur, Seigneur ; entrez dans cette place rebelle que les vices ont occupée. Ils la tiennent sujette ; entrez-y comme dans la maison du fort ; mais liez auparavant le fort et puissant ennemi qui la maîtrise, et prenez ensuite les trésors qui y sont. Seigneur, prenez mes affections que le monde avait volées ; volez vous-même ce trésor, ou plutôt reprenez-le, puisque c’est à vous qu’il appartient, comme un tribut que je vous dois, puisque votre image y est empreinte. Vous l’y aviez formée, Seigneur, au moment de mon baptême qui est ma seconde naissance ; mais elle est tout effacée. L’idée du monde y est tellement gravée, que la vôtre n’est plus connaissable. Vous seul avez pu créer mon âme : vous seul pouvez la créer de nouveau. Vous seul y avez pu former votre image : vous seul pouvez la reformer, et y réimprimer votre portrait effacé, c’est-à-dire Jésus-Christ mon Sauveur, qui est votre image et le caractère de votre substance.

    V. Ô mon Dieu, qu’un coeur est heureux, qui peut aimer un objet si charmant, qui ne le déshonore point et dont l’attachement lui est si salutaire ! Je sens que je ne puis aimer le monde sans vous déplaire, sans me nuire et sans me déshonorer ; et néanmoins le monde est encore l’objet de mes délices. Ô mon Dieu, qu’une âme est heureuse dont vous êtes les délices, puisqu’elle peut s’abandonner à vous aimer, non seulement sans scrupule, mais encore avec mérite ! Que son bonheur est ferme et durable, puisque son attente ne sera point frustrée, parce que vous ne serez jamais détruit, et que ni la vie ni la mort ne la sépareront jamais de l’objet de ses désirs ; et le même moment, qui entraînera les méchants avec leurs idoles dans une ruine commune, unira les justes avec vous dans une gloire commune ; et que, comme les uns périront avec les objets périssables auxquelles ils sont attachés, les autres subsisteront éternellement dans l’objet éternel et subsistant par soi-même auquel ils se sont étroitement unis. Oh ! qu’heureux sont ceux qui avec une liberté entière et une pente invincible de leur volonté aiment parfaitement et librement ce qu’ils sont obligés d’aimer nécessairement !

    VI. Achevez, ô mon Dieu, les bons mouvements que vous me donnez. Soyez-en la fin comme vous en êtes le principe. Couronnez vos propres dons ; car je reconnais que ce sont vos dons. Oui, mon Dieu ; et bien loin de prétendre que mes prières aient du mérite qui vous oblige de les accorder de nécessité, je reconnais très humblement qu’ayant donné aux créatures mon coeur, que vous n’aviez formé que pour vous, et non pas pour le monde, ni pour moi-même, je ne puis attendre aucune grâce que de votre miséricorde, puisque je n’ai rien en moi qui vous y puisse engager, et que tous les mouvements naturels de mon coeur, se portant tous vers les créatures ou vers moi-même, ne peuvent que vous irriter. Je vous rends donc grâces, mon Dieu, des bons mouvements que vous me donnez, et de celui même que vous me donnez de vous en rendre grâces.

    VII. Touchez mon coeur du repentir de mes fautes, puisque, sans cette douleur intérieure, les maux extérieurs dont vous touchez mon corps me seraient une nouvelle occasion de péché. Faites-moi bien connaître que les maux du corps ne sont autre chose que la punition et la figure tout ensemble des maux de l’âme. Mais, Seigneur, faites aussi qu’ils en soient le remède, en me faisant considérer, dans les douleurs que je sens, celle que je ne sentais pas dans mon âme, quoique toute malade et couverte d’ulcères. Car, Seigneur, la plus grande de ses maladies est cette insensibilité, et cette extrême faiblesse qui lui avait ôté tout sentiment de ses propres misères. Faites-les moi sentir vivement, et que ce qui me reste de vie soit une pénitence continuelle pour laver les offenses que j’ai commises.

    VIII. Seigneur, bien que ma vie passée ait été exempte de grands crimes, dont vous avez éloigné de moi les occasions, elle vous a été néanmoins très odieuse par sa négligence continuelle, par le mauvais usage de vos plus augustes sacrements, par le mépris de votre parole et de vos inspirations, par l’oisiveté et l’inutilité totale de mes actions et de mes pensées, par la perte entière du temps que vous ne m’aviez donné que pour vous adorer, pour rechercher en toutes mes occupations les moyens de vous plaire, et pour faire pénitence des fautes qui se commettent tous les jours, et qui même sont ordinaires aux plus justes, de sorte que leur vie doit être une pénitence continuelle sans laquelle ils sont en danger de déchoir de leur justice. Ainsi, mon Dieu, je vous ai toujours été contraire.

    IX. Oui, Seigneur, jusqu’ici j’ai toujours été sourd à vos inspirations : j’ai méprisé tous vos oracles ; j’ai jugé au contraire de ce que vous jugez ; j’ai contredit aux saintes maximes que vous avez apportées au monde du sein de votre Père Éternel, et suivant lesquelles vous jugerez le monde. Vous dites : « Bien-heureux sont ceux qui pleurent, et malheur à ceux qui sont consolés. »Et moi j’ai dit : « Malheureux ceux qui gémissent, et très heureux ceux qui sont consolés. » J’ai dit : « Heureux ceux qui jouissent d’une fortune avantageuse, d’une réputation glorieuse et d’une santé robuste. » Et pourquoi les ai-je réputés heureux, sinon parce que tous ces avantages leur fournissaient une facilité très ample de jouir des créatures, c’est-à-dire de vous offenser ? Oui, Seigneur, je confesse que j’ai estimé la santé un bien ; non pas parce qu’elle est un moyen facile pour vous servir avec utilité, pour consommer plus de soins et de veilles à votre service, et pour l’assistance du prochain ; mais parce qu’à sa faveur je pouvais m’abandonner avec moins de retenue dans l’abondance des délices de la vie, et en mieux goûter les funestes plaisirs. Faites-moi la grâce, Seigneur, de réformer ma raison corrompue, et de conformer mes sentiments aux vôtres. Que je m’estime heureux dans l’affliction, et que, dans l’impuissance d’agir au dehors, vous purifiiez tellement mes sentiments qu’ils ne répugnent plus aux vôtres ; et qu’ainsi je vous trouve au-dedans de moi-même, puisque je ne puis vous chercher au-dehors à cause de ma faiblesse. Car, Seigneur, votre Royaume est dans vos fidèles ; et je le trouverai dans moi-même si j’y trouve votre Esprit et vos sentiments.

    X. Mais, Seigneur, que ferai-je pour vous obliger à répandre votre Esprit sur cette misérable terre ? Tout ce que je suis vous est odieux, et je ne trouve rien en moi qui vous puisse agréer. Je n’y vois rien, Seigneur, que mes seules douleurs qui ont quelque ressemblance avec les vôtres. Considérez donc les maux que je souffre et ceux qui me menacent. Voyez d’un oeil de miséricorde les plaies que votre main m’a faites, ô mon Sauveur, qui avez aimé vos souffrances en la mort ! Ô Dieu, qui ne vous êtes fait homme que pour souffrir plus qu’aucun homme pour le salut des hommes ! Ô Dieu, qui ne vous êtes incarné après le péché des hommes et qui n’avez pris un corps que pour y souffrir tous les maux que nos péchés ont mérité ! Ô Dieu, qui aimez tant les corps qui souffrent, que vous avez choisi pour vous le corps le plus accablé de souffrances qui ait jamais été au monde ! Ayez agréable mon corps, non pas pour lui-même, ni pour tout ce qu’il contient, car tout y est digne de votre colère, mais pour les maux qu’il endure, qui seuls peuvent être dignes de votre amour. Aimez mes souffrances, Seigneur, et que mes maux vous invitent à me visiter. Mais pour achever la préparation de votre demeure, faites, ô mon Sauveur, que si mon corps a cela de commun avec le vôtre, qu’il souffre pour mes offenses, mon âme ait aussi cela de commun avec la vôtre, qu’elle soit dans la tristesse pour les mêmes offenses ; et qu’ainsi je souffre avec vous, et comme vous, et dans mon corps, et dans mon âme, pour les péchés que j’ai commis.

    XI. Faites-moi la grâce, Seigneur, de joindre vos consolations à mes souffrances, afin que je souffre en Chrétien. Je ne demande pas d’être exempt des douleurs ; car c’est la récompense des saints : mais je demande de n’être pas abandonné aux douleurs de la nature sans les consolations de votre Esprit ; car c’est la malédiction des Juifs et des Païens. Je ne demande pas d’avoir une plénitude de consolation sans aucune souffrance ; car c’est la vie de la gloire. Je ne demande pas aussi d’être dans une plénitude de maux sans consolation ; car c’est un état de Judaïsme ; mais je demande, Seigneur, de ressentir tout ensemble et les douleurs de la nature pour mes péchés, et les consolations de votre Esprit par votre grâce ; car c’est le véritable état du Christianisme. Que je ne sente pas des douleurs sans consolation ; mais que je sente des douleurs et de la consolation tout ensemble, pour arriver enfin à ne sentir plus que vos consolations sans aucune douleur. Car, Seigneur, vous avez laissé languir le monde dans les souffrances naturelles sans consolation, avant la venue de votre Fils unique : vous consolez maintenant et vous adoucissez les souffrances de vos fidèles par la grâce de votre Fils unique ; et vous comblez d’une béatitude toute pure vos Saints dans la gloire de votre Fils unique. Ce sont les admirables degrés par lesquels vous conduisez vos ouvrages. Vous m’avez tiré du premier : faites-moi passer par le second, pour arriver au troisième. Seigneur, c’est la grâce que je vous demande.

    XII. Ne permettez pas que je sois dans un tel éloignement de vous, que je puisse considérer votre âme triste jusqu’à la mort, et votre corps abattu par la mort pour mes propres péchés, sans me réjouir de souffrir et dans mon corps et dans mon âme. Car, qu’y a-t-il de plus honteux et néanmoins de plus ordinaire dans les chrétiens et dans moi-même, que tandis que vous suez le sang pour l’expiation de nos offenses, nous vivons dans les délices ; et que des Chrétiens qui font profession d’être à vous, que ceux qui par le baptême ont renoncé au monde pour vous suivre, que ceux qui ont juré solennellement à la face de l’Église de vivre et de mourir avec vous, que ceux qui font profession de croire que le monde vous a persécuté et crucifié, que ceux qui croient que vous êtes exposé à la colère de Dieu et à la cruauté des hommes pour les racheter de leurs crimes ; que ceux, dis-je, qui croient toutes ces vérités, qui considèrent votre corps comme l’hostie qui s’est livrée pour leur salut, qui considèrent leurs plaisirs et les péchés du monde, comme l’unique objet de vos souffrances, et le monde même comme votre bourreau, recherchent à flatter leurs corps par ces mêmes plaisirs, parmi ce même monde ; et que ceux qui ne pourraient, sans frémir d’horreur, voir un homme caresser et chérir le meurtrier de son père qui se serait livré pour lui donner la vie, puissent vivre comme j’ai fait, avec une pleine joie, parmi le monde que je sais véritablement avoir été le meurtrier de celui que je reconnais pour mon Dieu et mon Père, qui s’est livré pour mon propre salut, et qui a porté en sa personne la peine de nos iniquités ? Il est juste, Seigneur, que vous ayez interrompu une joie aussi criminelle que celle dans laquelle je me reposais à l’ombre de la mort.

    XIII. Ôtez donc de moi, Seigneur, la tristesse que l’amour de moi-même me pourrait donner de mes propres souffrances, et des choses du monde qui ne réussissent pas au gré des inclinations de mon coeur, qui ne regardent pas votre gloire. Mais mettez en moi une tristesse conforme à la vôtre ; que mes douleurs servent à apaiser votre colère. Faites-en une occasion de mon salut et de ma conversion. Que je ne souhaite désormais de santé et de vie qu’afin de l’employer et la finir pour vous, avec vous et en vous. Je ne vous demande ni santé, ni maladie, ni vie, ni mort ; mais que vous disposiez de ma santé et de ma maladie, de ma vie et de ma mort, pour votre gloire, pour mon salut, et pour l’utilité de l’Église et de vos Saints, dont j’espère par votre grâce faire une portion. Vous seul savez ce qui m’est expédient : vous êtes le souverain maître, faites ce que vous voudrez. Donnez-moi, ôtez-moi ; mais conformez ma volonté à la vôtre ; et que, dans une soumission humble et parfaite et dans une sainte confiance, je me dispose à recevoir les ordres de votre providence éternelle, et que j’adore également tout ce qui me vient de vous.

    XIV. Faites, mon Dieu, que dans une uniformité d’esprit toujours égale je reçoive toute sorte d’événements, puisque nous ne savons ce que nous devons demander, et que je n’en puis souhaiter l’un plutôt que l’autre sans présomption, et sans me rendre juge et responsable des suites que votre sagesse a voulu justement me cacher. Seigneur, je sais que je ne sais qu’une chose : c’est qu’il est bon de vous suivre, et qu’il est mauvais de vous offenser. Après cela je ne sais lequel est ou le meilleur ou le pire en toutes choses. Je ne sais lequel m’est profitable de la santé ou de la maladie, des biens ou de la pauvreté, ni de toutes les choses du monde. C’est un discernement qui passe la force des hommes et des anges, et qui est caché dans les secrets de votre providence que j’adore et que je ne veux pas approfondir.

    XV. Faites donc, Seigneur, que tel que je sois je me conforme à votre volonté ; et qu’étant malade comme je suis, je vous glorifie dans mes souffrances. Sans elles je ne puis arriver à la gloire ; et vous-même, mon Sauveur, n’y avez voulu parvenir que par elles. C’est par les marques de vos souffrances que vous avez été reconnu de vos disciples ; et c’est par les souffrances que vous reconnaissez aussi ceux qui sont vos disciples. Reconnaissez-moi donc pour votre disciple dans les maux que j’endure et dans mon corps et dans mon esprit pour les offenses que j’ai commises. Et, parce que rien n’est agréable à Dieu s’il ne lui est offert par vous, unissez ma volonté à la vôtre, et mes douleurs à celles que vous avez souffertes. Faites que les miennes deviennent les vôtres. Unissez-moi à vous ; remplissez-moi de vous et de votre Esprit-Saint. Entrez dans mon coeur et dans mon âme, pour y souffrir mes souffrances, et pour continuer d’endurer en moi ce qui vous reste à souffrir de votre Passion, que vous achevez dans vos membres jusqu’à la consommation parfaite de votre Corps ; afin qu’étant plein de vous ce ne soit plus moi qui vive et qui souffre, mais que ce soit vous qui viviez et souffriez en moi, ô mon Sauveur ; et qu’ainsi, ayant quelque petite part à vos souffrances, vous me remplissiez entièrement de la gloire qu’elles vous ont acquise, dans laquelle vous vivez avec le Père et le Saint-Esprit, par tous les siècles de siècles. Ainsi soit-il.

    source : http://www.biblisem.net/meditat/pascprie.htm


        Hélène Monastier (1882-1976 ; personnalité marquante des Socialistes chrétiens, du Service civil international et de la Société religieuse des Amis (quakers) en Suisse romande) vivra toute sa vie avec une jambe paralysée suite à une poliomyélite  contractée à l'âge de deux ans. L'attitude de ses parents facilita son enfance, mais elle souffrit de son infirmité à l'adolescence. Une opération tentée lorsqu'elle a 27 ans n'apporte pas d'amélioration notable. Cependant son ami Samuel Gagnebin lui donne à cette occasion des extraits de la Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies de Pascal, et elle en est transformée. Dès lors elle « se considère comme guérie ».
    source : http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9l%C3%A8ne_Monastier#cite_note-1


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  •     On peut imaginer que Louis Antoine abandonne l'idée du périsprit de la doctrine spirite, car n'étant pas visible par les sens, il en devient inutile de le nommer. De même pour tous ce qui a été développé par les Théosophes sur les multiples degrés d'élévation des corps astraux. Tout cela se résume pour le Père par les fluides.


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  • Illustration : Raymond Lulle - Arbor scientie (1515)(source : gallica)

        L’Arbre de science, écrit à Rome entre 1295 et 1296, est une version de l’Art  sous forme d’encyclopédie, destinée à un public non universitaire. La différence existant avec les répertoires médiévaux qui contenaient tout le savoir, comme ceux écrits par Bartholomaeus Anglicus ou Vincent de Beauvais au XIIIe siècle, réside dans le fait suivant : Lulle n’eut pas recours à des catalogues systématiques de données (par exemple, des listes de constellations, d’animaux aquatiques ou de figures rhétoriques), mais décrivit le réseau de principes généraux qui explique la multiplicité de ce qui est réel. Son encyclopédie permet de ‘déduire’ les contenus concrets du savoir grâce au fait que l’Art est une méthode unique pour toutes les sciences. Dans ce sens, l’Arbre de science est une ‘nouvelle’ encyclopédie, qui se déploie à travers un symbolisme arborescent particulier.

    source : http://quisestlullus.narpan.net/fr/713_arbre_fr.html


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