• A propos de l'enquête de M. J. Bois (Le Messager, 1er sept. 1901)A propos de l'enquête de M. J. Bois

        M. de Komar, dans le Spiritualisme moderne (n° du 10 août 1901) dit entr'autres, au sujet de M. Jules Bois et de ses articles publiés dans le Matin, de Paris :

        » Le temps est passé où le Spiritisme faisait hausser les épaules.
        Voici les organes quotidiens de la presse qui s'arrêtent devant « l'Inconnu » « l'Invisible » et se font le propagateur de phénomènes relégués jusqu'ici par eux aux loges de concierge ou aux chambres d'enfants.
       » Dirons-nous que M. Jules Bois traite le sujet dans l'esprit d'impartialité voulue ? – Nous devons confesser qu'il n'est pas encore l'investigateur rêvé, dépourvu de tout préjugé et de tout dédain. Ou bien se croit-il obligé de faire quelques concessions au public, en jetant une teinte de ridicule sur ces « braves spirites » qu'il s'est mis en devoir d'étudier, et qui confiants, vont à lui, cœurs ouverts, mains tendues ?
        » Le caractère de simple grandeur qui se dégage des récits de M. Jules Bois lui échapperait-il à lui-même qu'il ne trouve pas un mot ému à l'égard du thaumaturge de Jemeppe-sur-Meuse, pour ne citer que lui, Louis Antoine, qui dans sa Foi trouve la force de guérir et qui prodigue sans compter et sans relâche sa force vitale avec un désintéressement digne des temps antiques de la chrétienté naissante.
        » Cette « Foi » qui arrive à produire des « espèces de miracles », comme dit l'auteur, ne mériterait-elle pas qu'on s'y arrêtât quelque peu ? que l'on remontât aux raisons, aux causes qui rendent le miracle possible ?
        » ... Nous voudrions pouvoir dégager dès ce jour des articles de l'éminent publiciste un enseignement et cet enseignement manque.
        » Il est probable que la lecture de ces écrits n'éveillera dans l'ignorant qu'un sourire de commisération, surtout s'il n'arrive pas à reconnaître de lui-même que cette « naïveté » qui caractérise les spirites, frôle de très près la « simplicité » que le Christ demande à ceux qui veulent être « initiés » aux « Mystères » du royaume de Dieu.
        » Dans des questions d'un ordre aussi élevé par le fond, quelle qu'en soit la forme extérieure, l'investigateur sérieux doit appeler à la rescousse non pas son ironie, mais la science qu'il possède pour éclairer le public et lui démontrer que ce qui paraît peut-être grotesque au premier abord s'explique par des théories très assises et que M. Jules Bois semble le dernier à ignorer. »

    Le Messager, 1er septembre 1901

     

    L'enquête de Jules Bois sur le Spiritisme (Le Messager, 15 oct. 1901)L'enquête de Jules Bois sur le Spiritisme

        On rencontre rarement la bonne foi toute simple. Je n'en veux pour preuve que l'enquête de J. Bois, publié dans le journal français le Matin.
        De même qu'il existe plusieurs espèces de partisans de la philosophie spirite, des ardents, des honteux, des quelconques, nous avons aussi plusieurs sortes d'adversaires : les uns combattant, flamberge au vent, à visage découvert, d'autres dans l'ombre, par un travail de taupe, d'autres enfin caressant la doctrine pour mieux l'étrangler, comme le loup du petit Chaperon Rouge.
        Jules Bois est journaliste, il en fait métier, et ses articles du Matin sont payés : parfait, il n'y a pas crime, mais s'il était payé pour faire son enquête, ce n'était pas là une raison suffisante d'élaborer tout un roman, d'autant plus dangereux que la vérité s'y mêle à l'erreur ; or, l'erreur est manifeste en maint endroit. Nous, qui sommes du pays de Poulseur, nous savons notamment, ainsi du reste que M. Foccroulle l'a fait ressortir déjà dans un article que la Meuse a refusé d'insérer, malgré le droit de réponse, et paru ensuite dans le Messager, nous savons, dis-je, combien la relation concernant le voyage du chroniqueur en notre région est volontairement mensonger.
        La prétendue séance spirite avec le médium Mme L... est inventée de toute pièce. Au lieu d'invoquer les morts, Jules Bois escamote même des vivants, et l'on peut lui dire, comme dans je ne sais quelle pièce : « Les gens que vous tuez se portent assez bien. On a remarqué le même sans-gêne, la même fantaisie dans le récit de son excursion à Jemeppe-sur-Meuse, chez le magnétiseur-guérisseur M. Antoine, et de ce qui s'y passe.
        Dans sa propre localité, chacun a donc pu constater, toucher du doigt ou, mieux, de l'œil et de l'oreille, la légèreté du reporter en une matière qui ne se prête pas à tant de désinvolture. On peut en inférer que l'enquête toute entière, dans les faits et les appréciations, n'a qu'une valeur très relative et plus que douteuse.
        L'auteur a gagné son argent, le journal a satisfait des lecteurs profanes, avides de nouveautés (?!) qui deviennent à la mode, le public est berné et le tour est joué : mais le spiritisme ne s'en porte pas plus mal, ni les savants qui y sont ralliés de cœur et de raison et contre la sincérité et l'indéfectible obstination desquels viennent se briser, follement, les assertions audacieuses d'un écrivain de talent, qui ne craint pas le ridicule en affirmant que pas un homme de science n'a fait acte d'adhésion au spiritualisme moderne !!!
        Il est superflu de rappeler ici, pour la millième fois, après tant d'autres, les noms des sommités (pas toutes officielles par exemple), élite intellectuelle de tous pays, qui s'y sont ralliés ou en ont contrôlé et reconnu les phénomènes. D'ailleurs, rien d'étonnant que le savant officiel, spirite, soit rara avis : il y a des raisons pour cela, puisqu'on le désofficiellise dès qu'il fait mine d'indépendance. Le fait seul de dénier au spiritisme des adhésions scientifiques, suffit, aux yeux de ceux qui ont étudié la question, pour enlever toute valeur à l'enquête de Jules Bois, simple dilettante de l'Invisible, qui semble s'être donné pour mission d'amuser la galerie en exécutant des cabrioles fantastiques de pince-sans-rire sur un plancher truqué.
        Ceux des lecteurs du Matin, chez lesquels ses articles auront éveillé la curiosité d'étudier plus à fond la philosophie spirite et les phénomènes qui l'ont fondée, deviendront des convaincus quand même et, tout en souriant de leur scepticisme passé, ils pardonneront largement à l'auteur journaliste, parce qu'il leur aura fourni l'occasion, même par des sornettes mielleusement hostiles, de se convaincre, d'autre part, d'une vérité inébranlable comme un roc.

    VICTOR HORION. Villers-aux-Tours, 1er octobre 1901.

    Le Messager, 15 octobre 1901


    votre commentaire
  • R. G. Pabin - Métamorphoses de l'esprit et médiumnité (1966)

    Auteur : R. G. Pabin (pseud.) ; avec le concours de Mme Rose Stoler (médium)
    Titre :  Métamorphoses de l'esprit et médiumnité
    Éditions N. Bussière, Paris, 1966 (108 pages)

        Le livre se termine sur LE BIEN ET LE MAL / LA PUISSANCE DE LA PRIÈRE, et on y lit ceci :


        Le bien, dans la pensée de chacun, est l'acte qui paraît plein de bonté envers ses semblables ; c'est aussi ce que la morale prescrit de faire.
        Le mal est ce qui est contraire à la morale, c'est-à-dire au bien ; c'est donc un acte qui détermine une mauvaise action portant préjudice à autrui. (Définitions du dictionnaire.)
        D'après la doctrine Antoiniste, le mal et le bien n'existent pas ! Ce ne sont que des termes de comparaison.
        Cette révélation, basée sur les différents degrés d'évolution des âmes, vient démontrer et affirmer la nécessité des épreuves terrestres indispensables à l'amélioration de l'esprit.
        (Les pensées sont des fluides bons ou mauvais ; il y a autant de fluides que de pensées ;) il en découle que les prières formulées par les âmes pures ont une action bénéfique sur ceux pour lesquels elles sont formulées ; c'est aussi une récompense pour soi-même.
        Le spiritisme qui est une science éprouvée vient à l'appui de ce qui précède.


    votre commentaire
  • Marcel Burtin - Comment et pourquoi je suis devenu spirite (ca. 1985)

    Auteur : Marcel Burtin
    Titre : Comment et pourquoi je suis devenu spirite
    Éditions "Amour et Charité", Liège, sans date d'édition (probablement 1985)

        Un jour de 1921 le père du petit Marcel se rend chez un personnage appelé le père Grégoire, lors de leur entretien ce dernier confiera que le jeune Marcel fera comme lui, il aidera son prochain et sera chargé d'enseigner comme médium.
        Nous pouvons dire que les premiers contacts de Burtin Marcel avec le spiritisme se font avec une dame appelée Colette qui était Antoiniste. En 1961, Marcel Burtin est amené par son fils a rencontré monsieur Urbain Paye, œuvrant rue Fond saint Servais à Liège au sein de la Fédération spirite liégeoise, celui-ci lui ouvrira les yeux sur ses possibilités médiumniques et l'invitera à une séance.
        Interpellé, il s'intéressera au spiritisme, monsieur Paye lui mettra sa bibliothèque à disposition. Marcel Burtin lira les livres d'Allan Kardec dont il lui semblait déjà connaitre le contenu, il lira aussi les livres de Monsieur Lhomme ainsi que tous documents traitant du magnétisme. Monsieur Paye lui demandera de venir travailler avec lui au sein de la Fédération spirite liégeoise. Il y œuvrera avec son épouse pendant 5 ans, et y sera chef de groupe.
        En Octobre 1968, ils quitteront la Fédération. Plusieurs personnes lui demanderont de continuer ses activités, il cédera aux demandes et quelques jours plus tard une amie et personne de confiance lui proposera son appartement une demi-journée par semaine afin qu'il puisse continuer ses activités d'aide. Très vite devant le monde se présentant, l'appartement devient exigu, il cherche et trouve une salle au Prince de Liège, rue Royale. Des activités y sont menées les jeudis de 8h à 19h, suivi d'une séance expérimentale, avec causerie jusque 21h. Il est rejoint de médiums aguerris venant entre autres de la Fédération, comme notamment monsieur Joseph Jacques. Rapidement la salle se remplit et plus de 90 personnes assistent aux séances, la salle se louera aussi le dimanche. En plus de ces séances, le couple Burtin et madame Georges visitent aussi les personnes en difficultés. A eux trois ils mettent en pratique les conseils donnés lors de communications reçues, ils fondent une association sous forme d'asbl en décembre 1968 et la nomment, toujours suivant les conseils donnés, Amour et Charité, 50 personnes environ se joignent à eux en tant que membres.
        En 1972, grâce à l'aide matérielle de membres généreux, ils achètent un immeuble rue Agimont à Liège. Ils organisent des séances à Herstal en la salle ' La ruche ', il y a tellement de participation qu'ils décident d'y acquérir, en 1977, une maison rue Voie de Liège. Trois antennes existeront plus tard ; Ougrée, Grace-Hollogne et Bruxelles (antennes, malheureusement, n'existant plus à ce jour). Au vu de l'augmentation des participants et du manque de médiums, des cours de développement à la médiumnité sont instaurés. C'est ainsi que sont mises sur pied les réunions telles qu'elles existent maintenant.

        Il évoque dans ce petit livre plus de détails sur cette Madame Colette :
        Au cours de la période pendant laquelle j'étais sans emploi, je fus en contact avec Madame Collette à Kinkempois. Celle-ci était « Antoiniste », elle m'a aidé à trouver du travail. Ici, il y a un phénomène sur lequel je dois insister. Dès que Madame Collette m'a touché les mains, j'ai ressenti un courant électrique qui m'a beaucoup surpris à l'époque. Je ne connaissais rien du magnétisme. [...]
        En 1937, mon état physique s'est altéré et j'ai dû subir une intervention chirurgicale, qui m'a mis dans un état moral déficient. Heureusement, j'avais confiance à la fois à mon médecin Monsieur Nogarète habitant Grivegnée où nous étions installés et je me rendais régulièrement à Renory chez Madame Collette dont je vous ai déjà entretenu. [...]
        Petit à petit, les difficultés s'atténuèrent, ma santé se rétablit. Il était temps car des événements très graves se préparaient.
        En 1939, ce fut la mobilisation et comme pour beaucoup la séparation. [M. Burtin était militaire]

        Le livre présente quelques images intéressantes sur le mouvement spirite de Liège, et notamment une des funérailles et du cortège spirite de sa confidente et collaboratrice, Marguerite Thewissen, mère du célèbre guérisseur René Thewissen.


    votre commentaire
  • Léon Denis - Dans l'invisible (1904)

    Auteur : Léon Denis
    Titre : Dans l'invisible - Spiritisme et Médiumnité
    Édition P.G. Leymarie (Librairie des Sciences Psychiques), 1904, Paris
    À lire en ligne sur archive.org

        L'abondance de sa production dans la littérature spirite, ainsi que l'affabilité de son caractère et son dévouement, ont valu à Léon Denis le surnom d'« Apôtre du Spiritisme ». Anne-Cécile Bégot signale que son ouvrage Dans l'invisible exerça une forte influence sur le mineur belge Louis Antoine, qui fonda le culte antoiniste et reprit certaines de ses idées concernant la réincarnation. On pense que Louis Antoine le rencontra.

        On peut citer par exemple ce passage :

    Léon Denis - Dans l'invisible (1904)

        Ceci le démontre : au-dessus de toutes les Eglises humaines, en dehors de tous les rites, de toutes les sectes, de toutes les formules, il est un foyer suprême que l'âme peut atteindre par les élans de la foi ; elle y puise des forces, des secours, des lumières qu'on ne peut apprécier ni comprendre, si on méconnait Dieu et ne veut pas prier. En réalité, la guérison magnétique n'exige ni passes, ni formules spéciales, mais seulement le désir ardent de soulager autrui, l'appel sincère et profond de l'âme à Dieu, principe et source de toutes les forces.
    Léon Denis, Dans l'invisible, p.455

        Cf. également cet extrait.

    Commentaires :
        En ce début du 20ème siècle, Léon Denis cherche à expliquer plus amplement la médiumnité. Il le fait à travers ses conférences mais elles n'effleurent que le sujet. Il va donc réunir une documentation ample tirée des enseignements des guides de son groupe à Tours. Ils lui apportent des éclaircissements sur bien des points et ainsi il publiera en 1903, Le Monde Invisible, un important ouvrage de 300 pages.
        Cette œuvre apparaît à un moment opportun. En effet à ce moment-là, la rapidité du développement du Spiritisme constituait un sérieux danger. Ceux qui avaient la foi montraient souvent une impatience et une intransigeance nuisibles à la propagation de l'idée dans les milieux réfractaires. Les autres, indécis, tracassés par le doute, formulaient des réserves et renouvelaient périodiquement leurs critiques en matière de médiumnité. En France, il n'existait pas encore d'ouvrage où fut condensé le résultat de semblables recherches.
        Les phénomènes complexes auxquels donnait lieu la médiumnité avaient reçu des solutions plus ou moins fantaisistes : les hypothèses sur le subliminal, la subconscience, la personnalité seconde, avaient embrouillé la question plus qu'il était nécessaire. Il fallait débrouiller cet écheveau compliqué, retrouver le fil, donner de ces faits étranges une juste interprétation, préciser les lois fondamentales de la communication spirite.
        « Tout adepte, écrivait Léon Denis dans son introduction, doit savoir que la règle par excellence des rapports avec l'invisible, c'est la loi des affinités et des attractions. Dans ce domaine, celui qui cherche les choses basses les trouve et s'abaisse avec elles ; celui qui aspire aux hautes âmes les atteint tôt ou tard et en fait un nouveau moyen d'ascension. Si vous voulez des manifestations d'ordre élevé, faites effort pour vous élever vous-même. L'expérimentation, en ce qu'elle a de beau et de grand, la communion avec le monde supérieur, ne réussit pas au plus savant, mais au plus digne, au meilleur, à celui qui a le plus de patience, de conscience, de moralité. »

        On trouve donc dans la première partie tout ce qui a trait aux lois du Spiritisme expérimental ainsi que des vues nouvelles sur la psychologie féminine. Léon Denis, pressentant le rôle qui sera dévolu à la femme dans la société de demain, accuse le Catholicisme de ne l'avoir pas comprise, de n'être point entré, sur ce point, dans les vues du Christ.
        Au chapitre suivant, il aborde le Spiritisme expérimental, s'efforçant d'établir une classification dans les phénomènes, déblayant le terrain devant la métapsychie qui n'en était qu'à ses débuts. Ses travaux personnels lui étaient d'un grand secours dans cet exposé d'une question si complexe, si difficile à résoudre pour le lecteur bénévole. Il avait été lui-même médium écrivain avant de devenir orateur. Ses dons d'intuition, d'inspiration, n'avaient fait que se modifier. Il se sentait en relation permanente avec ses amis invisibles Par l'incorporation, enfin, il avait obtenu des messages d'un intérêt capital.
        La dernière partie du livre est consacrée à la médiumnité en général, à sa pratique, à ses dangers, aux hypothèses, aux objections qu'elle soulève. En abordant une telle question, l'auteur ne s'inquiétait pas des reproches qu'il pouvait encourir de la part de certains spirites, ni de ses adversaires. Il poursuivait sa marche, sachant bien que le Spiritisme ne pouvait que sortir grandi d'un tel débat.
        Le dernier paragraphe, « la médiumnité glorieuse », écrit dans une forme admirable, est comme soulevé par un souffle de haute et brûlante inspiration.

    source : Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec (à lire et à télécharger à la page suivante)


    votre commentaire
  •     Un article sur les voyants et médiums dans lequel on fait la connaissance avec Mme de Poncey, qui participa à l'Unitif et assista à plusieurs évènements du culte antoiniste.

    Louis Malteste - Voyants et Médiums #1 (Le Monde illustré, 21 mars 1908)

    Louis Malteste - Voyants et Médiums #2 (Le Monde illustré, 21 mars 1908)Louis Malteste - Voyants et Médiums #3 (Le Monde illustré, 21 mars 1908)


    votre commentaire
  • Philippe Charlier - Autopsie des fantômes, Une histoire du surnaturel (2021)

    Auteur : Philippe Charlier
    Titre : Autopsie des fantômes : Une histoire du surnaturel
    Éditions : Tallandier, Paris, 2021 (315 pages)
    Plusieurs pages sont en accès libre sur GoogleBooks

        Dans une enquête inédite sur les terres du spiritisme, l’auteur nous mène de la tombe d’Allan Kardec au culte des âmes du Purgatoire. De Rome à Paris, en passant par le Vietnam et l’Écosse, il interroge les archives et les adeptes de ceux qui refusent de voir la mort comme une inéluctable fin. Pourquoi les spectres, les fantômes ou les revenants continuent-ils de passionner ? Comment la science a-t-elle tenté d’enregistrer le son des morts, de photographier les fantômes ou les pensées ? Quel a été le rôle des médiums dans cette communication d’outre-tombe, entre sincérité et escroquerie ? Comment le surnaturel, qui défiait initialement la science, est-il devenu lui-même, au cours du XIXe siècle, un véritable objet d’étude ? Et surtout, à qui profitent les revenants et leurs manifestations ? Cette histoire du surnaturel est une invitation à voyager dans l’autre monde, à la rencontre de ceux qui croient aux fantômes, ceux qui réfutent leur existence, et ceux qui cherchent la vérité.

        Évoque l'antoinisme au chapitre 7 : Sur cette table tournante, je construirai mon église... dont voici l'introduction :

        L’influence du spiritisme va s’étendre bien au-delà (c’est le cas de le dire...) des frontières françaises et britanniques. En Belgique, un certain « père Antoine » va même se servir de l’enseignement de Kardec pour ériger une nouvelle religion. Ses églises vont essaimer en Europe et sur d’autres continents, mais c’est en France qu’on trouve le plus d’adeptes de cette étrange croyance...

    Un culte d’origine belge

        J’avais déjà entendu parler du culte antoinisme, mais c’est par le plus grand des hasards, en faisant mon footing, un soir de décembre, que je suis tombé sur la chapelle de ce culte de la rue Vergniaud, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Elle est située au croisement de plusieurs artères, près du métro aérien qu’on entend gronder de façon périodique. Sur la porte, banale et comparable au porche d’entrée d’une église « classique », on lit le panneau suivant :

        Lecture de l’enseignement du Père le dimanche à 10 heures et tous les jours à 19 heures excepté le samedi. Opération au nom du Père les cinq premiers jours de la semaine à 10 heures. Le temple est ouvert du matin au soir aux personnes souffrantes. Tout le monde est reçu gratuitement.

        Après que j’ai fait grincer le panneau de droite de la porte, une femme sans âge apparaît, vêtue comme une amish, d’une longue robe et coiffe noire, fermée au niveau du cou par un gros nœud de flanelle. Avec une voix toute douce et une bienveillance évidente, elle m’invite à entrer et à visiter le temple. Elle allume quelques lumières, ouvre une seconde porte et me précède dans ce qui ressemble à une nef dont les murs en pierre et bois sont peints en un vert très pâle. Sur les murs, des panneaux répètent l’injonction au silence : « On ne parle pas dans le temple »... une règle qui semble avoir son importance. La « sœur » reste près du porche d’entrée, murmure quelques paroles, puis me laisse seul.
        Au niveau du chœur, une sorte de chaire miniature éclairée par une faible lampe est cernée de trois portraits noir et blanc : le père Antoine, son épouse (« la Mère ») et une métaphore dessinée du Saint-Esprit. Au-dessus, occupant la totalité du mur, une inscription gigantesque :

        L’auréole de la conscience. Un seul remède peut guérir l’humanité : la foi. C’est de la foi que naît l’amour. L’amour qui nous montre dans nos ennemis Dieu lui-même. Ne pas aimer ses ennemis, c’est ne pas aimer Dieu, car c’est l’amour que nous avons pour nos ennemis qui nous rend dignes de Le servir, c’est le seul amour qui nous fait vraiment aimer, parce qu’il est pur et de vérité.

        Dans ce qu’il faut bien appeler une nef s’étalent des bancs de bois, bien cirés. Pas de vitrail, mais des ampoules électriques pour éclairer l’assistance. Il faut dire que ce temple est né avec l’électricité, en 1913. Je ressors et interroge la « sœur ». De la même voix très douce, elle me trace les grandes lignes de l’antoinisme. Elle m’explique que c’est un lieu de prière où les gens viennent prier seuls ou avec l’aide de quelqu’un, en « cabinet de consultation », en cas de souci particulier. Chaque matin, l’office consiste en une prière commune, c’est l’« Opération », tandis que le soir a lieu une prière plus courte. Personne ne parle ; les seules paroles prononcées sont la lecture de l’enseignement. Baptêmes, mariages et enterrements sont aussi pratiqués... sous une forme extrêmement simple. On assiste à l’Opération, on rentre dans le Cabinet du desservant, demandant à être aidé, on prie et c’est fini. Difficile de faire plus expéditif. L’enterrement antoiniste est tout aussi spartiate : il consiste en deux lectures (les Dix principes et une autre qui s’appelle Réincarnation) et des prières tout autour du cercueil. Droit au but et Rien de trop semblent être les maximes de cette religion.

        Suit l’histoire du Père (passons sur le titre Les élucubrations d’Antoine).


    votre commentaire
  • Julio Costa Netto - Dissidências Espíritas e Doutrinas Correlatas (2018)

    Auteur : Julio Costa Netto
    Titre : Dissidências Espíritas e Doutrinas Correlatas
    Éditions : 2018

     

     

     

    18. ANTOINISMO: A VIA DA CURA

           18.1. HISTÓRICO:

                   Louis-Joseph Antoine nasceu em 7 de junho de 1846, filho caçula de uma família numerosa, pobre e católica, na localidade de Mons-Crotteux (hoje Mons-lez-Liège), província de Liège, na Bélgica. Criado no catolicismo, foi mineiro e siderúrgico. Casou-se em 1873 com Jeanne Catherine Collon, tentou a sorte primeiro na Alemanha, depois em Varsóvia, mas sem êxito, antes de regressar permanentemente a Jemeppe-sur-Meuse (1884), onde viveria até o desencarne. O contato com a obra de Allan Kardec e a morte de um filho em 1893 levou-o a romper com a Medicina oficial, com a Igreja Católica e a formar um grupo espírita, Os Vinhateiros do Senhor. Três anos depois, escreveu um primeiro livro, Petit Catechisme Spirite, explicando seus pontos de vista e descobriu que era médium curador, o que lhe trouxe grande número de seguidores, bem como problemas com a Justiça.

    Figura 11: Símbolo do Antoinismo

     

    Figura 11: Símbolo do Antoinismo
    (Fonte: Site Louis Antoine et l'antoinisme.1910-2010) 

     

                   Aos poucos, vai ganhando entre os seus o carinhoso apelido de Pai. Em 1906, passa a preconizar um novo espiritualismo. No ano seguinte, oficializa seu afastamento do Espiritismo, cria a sua própria religião e escreve mais três livros explicando-a: La révélation d’Antoine le généreux (1909), Le couronnement de l’oeuvre révélée (1909) et Le développement de l’enseignement du Père (1910). Em 15 de agosto de 1910, consagra o primeiro templo antoinista em Jemeppe-sur-Meuse, data esta que passou a ser considerada a de início da nova religião.

     

                   Desencarna em 25 de junho de 1912, e sua esposa, por ele nomeada previamente sua sucessora, formalizou o direcionamento do culto à pessoa de seu marido. Aos poucos, também ela ganhou a alcunha afetuosa de Mãe. Com o tempo, a doutrina se expandiu de modo que atualmente há um ramo francês e um belga.

    18.2. QUESTÕES DIVERGENTES:

           18.2.1. Consciência x Inteligência:

                   O Antoinismo mescla elementos católicos, espíritas e orientais. Apresenta uma concepção dualista: o mundo espiritual, governado pela lei de Deus, que é a consciência; e o mundo material, puramente ilusório e criado por nossa imaginação através da inteligência. Para explicá-la, adota uma interpretação sui generis da doutrina do pecado original:

    Adão começou a seguir Eva, que depositou sua confiança em uma serpente, símbolo da matéria. Ao imaginar a materialidade do mundo físico, abandonou a consciência divina em que viveu e produziu as ideias do bem e do mal. A árvore do conhecimento do bem e do mal na Bíblia é redefinida como a árvore do conhecimento da vista do mal [símbolo do Antoinismo] (DERICQUEBOURG, 2002 apud WIKIPEDIA).

                   Na Revelação dos Dez Princípios de Deus pelo Pai, lemos:

    Sexto Princípio:

    Quando quiserdes conhecer as causas
    Dos vossos sofrimentos,
    Que suportais sempre com razão,
    Vós a encontrareis na incompatibilidade
    Da inteligência com a consciência,
    Porque elas são à base dos termos de comparação.
    Não podeis experimentar o menor sofrimento
    Que nos seja para vos fazer notar
    Que a inteligência é oposta à consciência,
    Eis o que é preciso não ignorar.

    Sétimo Princípio:

    Esforçai-vos por vos compenetrar
    De que o menor sofrimento é devido à vossa
    Inteligência que quer sempre possuir mais;
    Ela se faz um pedestal da clemência,
    Querendo que tudo lhe seja subordinado.
    (Louis Antoine et l´Antoinisme, 2015)

           18.2.2. Panteísmo:

                   O ser humano mescla ambos os mundos em si por ter consciência, originária de Deus, e um corpo físico, consequência de sua inteligência que fá-lo acreditar na realidade do mundo material. Através da reencarnação, a alma vai se depurando e se libertando das ilusões criadas pela inteligência, até que se liberta do ciclo de morte e renascimento e se integra à Divindade, semelhante ao conceito hindu de samsara1.

           18.2.3. Laissez-faire

                   Não encontrei uma palavra melhor do que esta francesa, que tem o significado de “deixa fazer” ou “deixa acontecer”, para descrever a posição desta doutrina, que valoriza de tal forma o livre arbítrio individual que rejeita o proselitismo, a doutrinação das crianças e recusa-se a se posicionar em questões como divórcio, aborto e sexualidade. Na Revelação dos Dez Princípios de Deus pelo Pai, o Segundo Princípio diz:

    Não creias naquele que vos fale de mim
    E cuja intenção seja de vos converter.
    Se respeitais toda crença,
    E aquele que não a tem,
    Sabeis, apesar da vossa ignorância,
    Mais do que ele vos poderia dizer. (Louis Antoine et l´Antoinisme, 2015)

           18.2.4. Trabalho de Cura:

                   O culto antoinista é bastante simples e grandemente voltado para cura dos males do corpo, atribuídos à imaginação, falta de fé e excessiva confiança na ciência. Limita-se à transmissão de fluidos aplicados coletivamente por meio de orações, seguido da leitura de uma página de Antoine. Há também atendimento individualizado para os que o desejam, mas não há prescrição de nenhum tipo de medicação, nem magnetização (não há passes à maneira espírita) nem psicoterapia. Na verdade, para o Antoinismo, “oração e a observância da 'Lei Moral' são os reais remédios para a prova”, e o curador antoinista deve ser “um homem de Deus, um ser de espiritualidade que ajuda a restaurar "a saúde da alma" pelo único efeito de seu amor e não pelos poderes da mente ou do corpo”, por isso não se vale de qualquer técnica nem recebe nenhum tipo de treinamento. (DERICQUEBOURG, 1993) No entanto, quando necessário, bons fluidos podem ser transmitidos pelos uniformes dos curadores, por retratos do Pai ou escrevendo os nomes e colocando-os numa caixa específica para este fim (WIKIPÉDIA).

           18.2.5. Ritualística:

                   Existe rituais de batismo de crianças, casamentos e funerais, mas são de extrema simplicidade, não têm um sentido de sacramento, não há qualquer obrigatoriedade mesmo para os fiéis e visam apenas a elevação do pensamento em eventos importantes na vida dos interessados.

           18.3. ANÁLISE:

                   O panteísmo desta religião faz lembrar o Divinismo, mas de resto este culto singular tem uma postura bastante tolerante, não proselitista, não dogmática e não sectária, pelo que acaba sendo difícil estimar o real número de seguidores, já que muitos são ao mesmo tempo espíritas, católicos ou espiritualistas em geral, sem qualquer tipo de conflito de fé. Begot (2000) comenta a respeito que um grupo de crentes considera o Pai como um reflexo da face de Deus; os católicos antoinistas o têm na conta de alguém como o próprio Cristo; os espiritualistas em geral o admiram como alguém altamente espiritualizado, como o Buda. Louis Pauwels assim define seus objetivos: "ajuda mútua, solidariedade espiritual e humana, disponibilidade e recepção".

                   Autores como BEGOT e DERICQUEBOURG chamam a atenção para a semelhança entre esta doutrina e sua quase contemporânea Ciência Cristã2. Ambas principiam por um protesto contra a Medicina oficial de seu tempo. Segundo BEGOT (1997):

    No caso da Ciência Cristã e do Antoinismo, a doença era um meio de cristalizar os conflitos decorrentes da racionalização da instituição médica, o alto custo dos cuidados médicos e a progressiva secularização interna das denominações religiosas (isto é, o lugar pobre dado às práticas de cura).

                   Inicialmente, havia uma atitude francamente hostil à Medicina, do tipo “ou ela ou eu”:

    A medicina é baseada nas ciências da matéria, é portanto "inteligência", a cura pela fé é baseada na "consciência divina". As causas da doença e o modus operandi do tratamento são em ambos os casos radicalmente diferentes. Um médico que orasse por seus pacientes faria um compromisso inadequado. Ou ele tem confiança suficiente na oração e desiste dos remédios. Ou, ele tem fé na virtude dos medicamentos e sua oração está errada porque tem a impressão de uma dúvida111 (DERICQUEBOURG, 1993).

                   Hoje, a postura é tolerante.

    Não seria apropriado forçá-lo a escolher entre medicina e fé, ou pressioná-lo para que primeiro recorra à cura espiritual. Quando um paciente pergunta se ele deve consultar um médico, ele é aconselhado positivamente e a orar "para que o médico seja iluminado para tratá-lo" ou que ele tenha "a inspiração para encontrar um bom médico"112 (DERICQUEBOURG, 1993).

                   Interessante notar que, embora a primeira seja uma dissidência do Protestantismo e a segunda do Espiritismo, ambas negam a realidade do mundo material, se opõe ao uso de remédios e têm na oração a principal ferramenta terapêutica.

    (1)      Ciclo de morte e renascimento: por ignorância do verdadeiro eu, a alma é levada a crer na realidade do mundo material, e deverá nascer e renascer até que se liberte desta crença e quebre o ciclo.

    (2)      Movimento religioso fundado por Mary Baker Eddy, em 1866, na cidade de Boston, Massachusetts (Estados Unidos).


    votre commentaire
  • Joëlle Randegger - Pavane, Aux sources d'une vocation de pédiatre (2019)

    Auteur : Joëlle Randegger
    Titre : Pavane : Aux sources d'une vocation de pédiatre
    BoD - Books on Demand, 2019

    4e de couverture :

        A l'âge de quinze ans j'ai voulu devenir médecin d'enfants. Mais assurément je n'ai pas choisi d'être confrontée à leur mort, je désirais seulement les soigner et leur rendre le sourire. Pourquoi alors, ai-je quitté la la sécurité d'un ancrage en France pour lutter avec les enfants d'Afrique décimés par la malnutrition, la rougeole, le paludisme et, pour combler la mesure, atteints par le sida. En 2008, une visite au mémorial des enfants de Yad Vachem en Israël provoque en moi un tel choc que je me mets en marche pour comprendre ce qui m'a mise sur des rails où je ne n'ai cessé de me sentir impuissante, voire responsable de la mort d'êtres si jeunes. Avec l'aide d'un psychanalyste, j'interroge d'abord les circonstances de ma naissance en 1942, année de la Rafle du Vel d'HIV, puis les nombreux deuils familiaux qui ont émaillé ma jeunesse et mon âge mûr. Je cherche aussi la signification de rêves répétitifs de noyade, mettant en scène une fillette inconnue, sans pouvoir les rattacher à des souvenirs précis. Dans l'impasse où je semble m'enliser, je m'arrête un instant pour "jouer au jeu du contentement" : retrouver les éléments et les personnes qui m'ont aidée à faire face au tragique de mon existence. J'évoque aussi mes interrogations existentielles sur la mort, ayant bousculé les fondements de ma foi chrétienne, de tradition protestante. Mystérieusement, des portes vont s'ouvrir, des rencontres fortuites vont venir éclairer les zones enfouies de mon histoire. La première révèle la présence à mes côtés, les premiers mois de ma vie, d'une enfant accueillie dans notre famille, dont le destin dramatique quelques années plus tard explique la trame de ce rêve récurrent. Puis, une deuxième porte s'ouvre sur des hypothèses qui me feraient rejouer encore et encore des situations d'attachement suivies d'un deuil brutal. Elles seraient l'écho d'un abandon subi par l'une de mes grands mères à l'âge de 18 mois et de la perte très précoce d'une jumelle ignorée. La quête aboutit à une libération de mes énergies engluées par la tristesse, et à des retrouvailles avec la joie tout simple de la vie et de la beauté du monde.

     

    Extrait (p.178-188) :

        Autre curiosité, autres recherches, autres tentations furent mes contacts prudents, bien que s'offrant à moi de façon insistante, avec le monde de l'occultisme. Mon grand père Edouard, dans ses lettres de prison évoquait déjà ce mélange d'attirance, d'interdit et d'effroi que suscitaient les pratiques spirites, si prisées dans sa jeunesse, au début du vingtième siècle. Parmi les livres dont il commentait la lecture à sa nièce se trouvait « Délivre nous du mal » de R. Vivier, consacré à la biographie d'Antoine le guérisseur. Fondateur du mouvement antoiniste, ce mineur du bassin houiller du Nord connut un étrange destin. Après une jeunesse ouvrière, marquée par des aspirations intellectuelles et spirituelles exigeantes, il se sentit en décalage par rapport à son milieu social et religieux. Influencé par les écrits d'Allan Kardec et profondément troublé par la mort d'un camarade de régiment qu'il avait tué accidentellement, il fonda un groupe spirite appelé « les Vignerons du Seigneur ». Par cet intermédiaire, il « entrait en contact » avec l'esprit de médecins illustres qui le poussèrent à découvrir et exercer ses dons de guérison. Très vite il rassembla de nombreux disciples. Il quitta le catholicisme après la mort de son fils unique. Devenu le Père Antoine, il prit la stature d'un maître spirituel et s'éloigna du spiritisme pour lancer sa propre religion. Après avoir subi deux procès pour exercice illégal de la médecine dont il fut acquitté, Antoine établit une doctrine et des règles de fonctionnement qui furent reprises par ses successeurs et se maintiennent encore aujourd'hui. Secte ésotérique parmi d'autres ? Après avoir lu sa biographie, je serai plus indulgente. Sa théologie combine des éléments du christianisme, du dualisme platonicien et de la réincarnation. Très centrée sur la guérison du corps et de l'âme, elle laisse cependant une grande liberté à ses adeptes qui viennent de différentes traditions. Le mouvement qui existe encore aujourd'hui et a pignon sur rue dans le 13ème arrondissement de Paris, insiste sur la prière, l'éthique personnelle et l'amour du prochain comme sources de progrès spirituels. Il est dépourvu de volonté de prosélytisme, d'endoctrinement et d'enrichissement indu et ne détourne pas les fidèles des soins de la médecine officielle.
        Ce livre inspira à Edouard des réflexions et des confidences sur sa propre expérience du spiritisme auquel il avoua avoir goûté, en se rendant à une réunion d'un cercle pratiquant la technique des tables tournantes. Vivement impressionné par le déroulement de la séance, débordé par ses émotions et ce qu'il crut être un don de médiumnité, il décida de ne plus jamais y mettre les pieds. Il tint sa promesse mais avoua être fasciné par cette littérature et par le lien entre dialogue avec les esprits et don de guérison que manifestait la vie d'Antoine. Lorsque je découvre les lettres de mon grand père, je ne suis pas complètement novice dans ce domaine bien que je n'aie jamais fréquenté ces milieux que mes collègues tournent en dérision et que mes amis protestants considèrent comme louches voire dangereux. L'interdit que posaient les réformateurs sur la prière pour les morts et l'intercession des saints est net et sans appel, s'appuyant sur des textes bibliques pris à la lettre, comme la communication de Saül avec l'âme du prophète Samuel (dans I Sm. 28). Mais il est si souvent répété que je soupçonne parmi certains fidèles l'existence d'une tentation permanente à le transgresser et à s'adonner en cachette à des pratiques occultes...

    Quelques mots sur Joelle Randegger...
    Joëlle Randegger est médecin pédiatre. Elle s'est consacrée en Afrique et en France aux enfants gravement malades : malnutrition, infections, cancer, Sida, tout en menant des recherches sur leur qualité de vie. Engagée dans son Eglise [protestante], elle a enrichi ses connaissances scientifiques par un cursus théologique. Ses dernières publications révèlent son attention aux souffrances et aux besoins des familles contemporaines, prenant en compte toutes les dimensions de l'être humain, y compris sa spiritualité. (www.clcfrance.com)


    votre commentaire
  • Lectures recommandées (Le Fraterniste, 1er février 1924)

    On retrouve Allan Kardec, mais aussi Léon Denis.


    votre commentaire
  •  Le Malaise social de la médecine (Revue spirite, Nov-Déc 1955)    LE MALAISE SOCIAL DE LA MEDECINE. – Ce fut le but du Ve Congrès de Sociologie médicale, qui tint ses assises à Paris, du 14 au 16 octobre écoulé, que d'aborder, une fois de plus, cette grave question et de prendre des résolutions qui doivent trouver leur pleine valeur dans l'action.
        Si le docteur Claoué fut l'âme de cette manifestation, il fut entouré de notre autre ami le docteur Fouqué, de Lyon, et de nombreuses personnalités et militants convaincus de la valeur de leur cause. Paul Reboux, président d'honneur du Congrès, ne fut pas le moins agissant. Rappelant qu'en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Argentine et dans certains cantors de Suisse notamment, la médecine empirique collabore avec la médecine classique pour le plus grand bien du malade, le célèbre écrivain – dont nous nous plaisons, une fois de plus, ici, à louer l'infatigable activité – a posé cette question :
        « Pourquoi n'en est-il pas de même chez nous ? »
       
    Et Paul Reboux a continué, ainsi que le rapporte notre grand confrère parisien La Presse (n° 520) :
        « Il y a, présentement, une crise de la médecine. Elle est évidente. La médecine avait inspiré une confiance presque religieuse. Maintenant, le publie perd sa foi scientifique.
        « Au Congrès qui s'achève, des voix françaises et étrangères se sont élevées pour exhorter confraternellement tous les médecins du monde à faire de la médecine ce qu'elle était quand elle était partout honorée. Qu'il me soit permis de lui transmettre les remerciements des malades.
        « Quand la médecine aura subi cette transformation que vous voulez lui faire subir, elle inspirera de nouveau une confiance illimitée et remplira sa mission traditionnelle. Elle redeviendra un art où se concilieront la connaissance des choses de la nature et les dons précieux de ceux qui savent influencer, en même temps que la chair, les âmes. »
        Auparavant, le Congrès avait déploré – comme nous le déplorons nous-même – les attaques dont sont l'objet à leur tour les antoinistes, accusés à tort de détourner leurs adeptes des soins de la médecine classique !
        A leur propos, La Presse souligne avec raison que les antoinistes n'ont d'autre but, face à une société qui tend à fonder le bonheur des êtres sur des bases matérialistes, que de montrer l'être comme une âme, mais une âme incarnée.
        Et, plus loin, nous retenons ces judicieuses affirmations de nos frères en conviction :
        « Les guérisons par la Foi, disent-ils, s'obtiennent par la prière et le redressement moral des êtres ; elles existent en tous lieux et de tout temps. A Lourdes, à Lisieux, on guérit les malades par la Foi. On n'y détourne pas les malades des médecins. On obtient par la Foi. Ne perdons pas de vue que c'est Dieu qui est le grand docteur. Il ne condamne pas. Il peut nous rendre la santé par la prière d'une personne qui a foi en lui. Il arrive que la science dise « Non » et que la foi dise « Oui ». Lourdes ou Lisieux ne vont pas sur le terrain de la science. »
       
    C'est un des torts de la médecine de limiter l'être humain à son corps ; ce faisant, elle limite ses moyens ; le corps n'est que le vêtement de l'âme. L'âme est le moteur du corps. S'élevant contre les injustes accusations portées contre les Antoinistes, La Presse en souligne le ridicule et ajoute :
        « Aussi ridicules que celles portées contre les magnétiseurs – nous parlons, bien entendu, des magnétiseurs sérieux – sous prétexte que les dons qu'ils déploient ne sont pas – du moins pas encore scientifiquement explicables.
        « Aussi ridicules que celles portées contre des chercheurs, des savants qui ont enfin compris cette notion de terrain, enseignée déjà par Claude Bernard et qui s'attachent non point à soigner les effets de la maladie – la fameuse tumeur du cancer, par exemple – mais bien à rechercher et à traiter les causes de la maladie, rejoignant dans ce domaine, ce que d'instinct font les magnétiseurs et, par la Foi, les guérisseurs mystiques. »
        Enfin, voici – toujours d'après notre confrère La Presse, courageusement agissante dans le combat entrepris contre l'injustice du conformisme médical – quelques-unes des résolutions prises au terme de ce Ve Congrès de Sociologie médicale :
        « Le Congrès, considérant que certains traitements de la tuberculose et du cancer donnent des résultats heureux, soulagent, guérissent, s'élève énergiquement contre les persécutions dont ces traitements sont les victimes et réclame la liberté de leur emploi.
        « Il demande que le médecin choisi par le malade soit autorisé à contrôler l'action et le résultat de toute thérapeutique officielle ou non.
        « Il se promet d'obtenir la suppression des décrets qui ont institué l'Ordre des médecins, organisation dictatoriale profondément contraire à l'esprit français et le retour à la situation de 1939.
        « D'obtenir aussi que, dans les hôpitaux, sauf cas d'urgence, chacun puisse recevoir les soins du médecin de son choix et non de médecins imposés.
        « Demande qu'on revienne au régime légal laissant aux seuls praticiens le pouvoir de Vacciner ou non. »
        Puissent ces vœux – auxquels nous nous associons pleinement – être entendus et retenus par le législateur. Ce sera un grand bien fait pour ceux qui souffrent. – (R. S.)

    Revue spirite, Novembre-Décembre 1955


    votre commentaire
  •  Christian Bouchet - Le Spiritisme (Comment parler avec les morts)(2016)

    Auteur : Christian Bouchet
    Titre : LE SPIRITISME Comment parler avec les morts
    Éditions Camion Noir, avril 2016

        Le spiritisme est l’art de communiquer avec les esprits des personnes défuntes grâce à des techniques précises et éprouvées. Si la pratique est ancienne - on trouve les premiers témoignages d’évocation des âmes des morts dans La Bible - ce n’est qu’en 1847 que le spiritisme, comme nous le connaissons, apparut aux États-Unis. Mouvement informel et confus à ses débuts, il trouva son théoricien et codificateur dans la personne d’un Français, Allan Kardec. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le spiritisme fut un phénomène de grande amplitude dont l’influence fut importante dans les milieux scientifiques, politiques et culturels. Si l’intérêt pour cette doctrine a été en décroissant par la suite, le spiritisme connaît cependant, depuis le dernier quart du XXe siècle, une embellie grâce au mouvement du Nouvel Âge qui lui a donné une nouvelle dénomination : le channeling. Dans cet ouvrage sur le spiritisme, l’auteur - qui a publié chez le même éditeur une biographie d’Allan Kardec - retrace l’histoire de ce courant, de ses différentes variantes et de leurs évolutions, sans oublier d’étudier sa théorie et sa pratique. Ouvrage neutre dans ses descriptions et ses analyses, Le spiritisme, comment parler avec les morts, rédigé par un spécialiste de l’étude des mouvements spirituels minoritaires, passionnera aussi bien les spirites et leurs amis, que les incrédules et les chercheurs.

        Évoque l'Antoinisme parmi la création de nouveaux mouvements religieux de la Partie III - Le post-spiritisme.

     

    C - La création de nouveaux mouvements religieux

    L'antoinisme, le caodaïsme et l'umbandisme, sont trois nouveaux mouvements religieux qui n'ont en apparence pas le moindre point commun. L'un est une « religion de guérison » née parmi les mineurs de Belgique, l'autre une secte vietnamienne qui participa activement au mouvement de libération nationale dans son pays et le troisième est un culte africain principalement pratiqué au Brésil.
    Or, si nous en traitons ci-dessous, c'est qu'ils sont tous les trois redevables à la pensée d'Allan Kardec et au spiritisme kardeciste sans qui ils n'auraient pas vu le jour 1.

    1 - L'antoinisme

    L'antoinisme porte le nom de son fondateur Louis Antoine (1846-1910). Fils d'une famille de mineurs catholiques, Louis Antoine est sérieux, intelligent et ambitieux. Il travaillera très tôt comme mineur de fond, puis comme ouvrier très spécialisé aux chaudronneries Cockerill pour lesquelles il effectuera de nombreuses missions à l'étranger. Jamais durant sa vie professionnelle, il n'abandonnera la pratique du catholicisme et quand, à quarante-deux ans 2, il prit sa retraite, il aurait pu passer le reste de son âge dans la peau d'un petit-bourgeois aisé, bien intégré dans sa paroisse de Jemeppe. Sans doute du fait de l'inaction subite, Louis Antoine connut une crise existentielle : il remit sa foi en question, il se morfondit, il se désespéra de la monotonie de la vie, il somatisa... Cela jusqu'à ce qu'un de ses amis lui fasse lire Le Livre des Esprits. Immédiatement séduit, Antoine se rendit aux réunions d'un cercle spirite où il se découvrit rapidement des dons de médium. Quelques temps après, sur le conseil des Esprits eux-mêmes, il créa avec quelques amis un groupe spirite qui prit pour nom Les Vignerons du seigneur et adopta comme devise : « Nous sommes les ouvriers de la dernière heure ».
    Il se plaçait ainsi dans le courant religieux du spiritisme qui estime qu'Allan Kardec et ses successeurs sont venus en ce monde pour achever l'œuvre de la Révélation commencée par Jésus-Christ.
    Le décès, soudain et inexpliqué, de son fils entraîna Louis Antoine à formaliser de manière ostensible sa rupture avec le catholicisme en organisant des funérailles spirites et à réfléchir sur le sens de la maladie. Il interrogea un Esprit thérapeute « le docteur Carita » qui lui donna de l'au-delà des conseils, puis il étudia le magnétisme et imposa les mains ; ce faisant il était sujet à des visions durant lesquelles il « voyait » les organes lésés qu'il devait soigner. Il devint ainsi un spirite guérisseur qui se revendiquait d'Allan Kardec, du Christ et du ... curé d'Ars. Louis Antoine acquit rapidement une importante clientèle qu'il magnétisait, à qui il distribuait des simples et à qui il conseillait une hygiène de vie stricte. Dans le même temps, il écrivit un Petit catéchisme spirite pour servir à l'instruction des enfants et des personnes ne connaissant pas le spiritisme et il continua de participer à la propagande et à la pratique spirite avec les Vignerons du Seigneur.
    En 1901, Louis Antoine fut légèrement condamné pour exercice illégal de la médecine. Craignant de nouveaux procès et des peines plus lourdes, il modifia sa pratique en se basant sur le livre Dans l’invisible de Léon Denis. Il n'imposait plus les mains et ne conseillait plus de médicaments, mais il se recueillait dans le silence avec le patient en demandant aux Esprits bienfaisants de faire descendre en lui une « onde régénératrice », et il la communiquait au malade. Le nombre de ses patients culmina bientôt à mille deux cent personnes par jour ! Cela l'obligea à cesser de recevoir les malades un par un et à opérer des guérisons collectives.
    À partir de 1905, Louis Antoine et les Vignerons du Seigneur s'éloignèrent du spiritisme. Les références à Allan Kardec disparurent, le guérisseur adopta une tenue inspirée de celle des Juifs de l'Europe centrale et il mit par écrit sa doctrine dans une série de livres qui parurent entre 1906 et 1910 : Le Nouveau spiritualisme, L'Auréole de la conscience, La Révélation d'Antoine le généreux, Le Couronnement de l'œuvre révélée. Les Vignerons du Seigneur se transformèrent en Culte antoiniste et se dotèrent d'une structure ecclésiale (temples et salles de lectures, conseil de fidèles, etc.), tandis que l'aspect de guérison du culte perdait de son importance par rapport à la prédication de la nouvelle « Révélation ».
    Comme l'a fait remarquer Régis Deriquebourg dans son livre Croire et guérir, « dans son parcours, Louis Antoine est passé du stade de mystagogue (celui qui fait des choses merveilleuses, en l'occurrence guérir), médium des Esprits, au stade de “médium de Dieu” (ses écrits "inspirés" commencent par "Dieu parle") c'est-à-dire de prophète qui transmet des recommandations divines et délivre une théodicée qui donne une vue unitaire du monde dans laquelle tous les événements prennent un sens ».
    Louis Antoine décéda en 1912, après avoir désigné son épouse comme son héritière spirituelle. Celle-ci assura la direction du Culte antoiniste jusqu'à sa mort en 1940. Durant ces presque trente années, l'antoinisme connut un essor important. Depuis, il semble que le recrutement se soit quasiment tari et que cette nouvelle religion ne maintienne qu'avec peine ses effectifs25 en Belgique et en France (les deux seuls pays où elle est réellement représentée).
    Le Culte antoiniste est maintenant classé parmi les « religions de guérison ». Il n'a plus aucun point commun avec le spiritisme dans sa pratique et les seules traces subsistantes des Vignerons du Seigneur, d’Allan Kardec et de Léon Denis se trouvent dans sa théologie avec l'accent qui y est mis sur la réincarnation et sur l'existence du « fluide » utilisé pour la guérison.

    ***

    Sur le Culte antoiniste

    « Le Culte antoiniste est fondé sur la révélation et la pratique cultuelle qui en est faite dans les temples, celle-ci ayant pour but de nous permettre d'atteindre les fluides nécessaires pour pratiquer la révélation.
    Le temple est un lieu où le desservant a pour mission d'entretenir un fluide éthéré, afin que ceux qui sont dépassés par leur peine viennent y puiser le réconfort.
    C'est au Temple que s'exerce la charité morale, celle qui soutient l'âme éprouvée et la remet dans la bonne direction. C'est dans la prière en commun que l'on puise le mieux et le plus intensément dans l'amour. La lecture de l'Enseignement qui suit cette prière nous indique la voie pour arriver. Nous pouvons tous sortir de nos peines, si nous avons la FOI suffisante.
    Ce n'est pas tout, en effet, de recevoir l'amour, il faut le garder.
    Nos peines, nos tribulations, nos souffrances, n'ont qu'un but : améliorer notre esprit, lui permettre de se procurer le seul et vrai bien.
    La maladie, l'épreuve en général, est l'aboutissement logique, inéluctable, de nos erreurs. »

    [texte issu du site http://www.antoinisme.com/qu'est-ce que l’Antoinisme.htm]

     

    1. Cela fait toute leur différence avec les nouvelles religions orientales dans lesquelles on trouves des aspects para-spirites (voir Partie II, chapitre C, thème 4, ci-dessus. Il y a dans celles-ci similitudes ou ressemblances, il n’y a pas filiations.)
    2. Il avait amassé un beau pécule grâce à son travail d’expatrié et à des investissements immobiliers.


    votre commentaire
  • Aujourd'hui, je vous raconte ma rencontre étonnante avec Antoine le Guérisseur. Abonnez-vous à ma chaine YouTube et cliquez sur la cloche de notifications pour recevoir toutes mes prochaines vidéos. Mon blog http://lespotinsdelaudela.over-blog.c...


    votre commentaire
  • Victor Simon - Du Sixième Sens à la Quatrième dimension (1955)

    Auteur : Victor Simon
    Titre : Du Sixième Sens à la Quatrième dimension
    Éditions : Société d'édition du Pas-de-Calais, Arras, 1955

        Victor Simon est né en 1903 à Bruay la Bussière. Ayant des aptitudes médiumniques, il s'intéresse assez rapidement à la spiritualité, puis au spiritisme qu'il soutiendra pendant des années. Médium peintre, il réalise de nombreuses toiles sous inspiration. Il soigne, assisté par de nombreuses entités spirituelles. Il fait également des conférences pour diffuser ses convictions.
        Il se désincarne en janvier 1977.  

        Ses ouvrages sont :  
    Reviendra-t-il ? (1953)
    Du sixième sens à la quatrième dimension (1955)
    Du Moi inconnu au Dieu Inconnu (1957)

        L'auteur nous évoque la médiumnité, ce sixième sens, que tout être peut développé. Il nous parle avec justesse de sa propre démarche, des difficultés qu'il a rencontrées et la charité qu'il faut développer pour avoir l'appui d'entités bienveillantes. Il argumente sa vision des mystères de l'Egypte, de la disparition de l'Atlantide. Il s'attarde sur la médiumnité de Jeanne d'Arc pour enfin nous expliquer quelques unes de ses toiles qu'il a peintes.

    source : Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec 


    votre commentaire
  • Paul Nord - La Rénovation universaliste (1915)

    Auteur : Paul Nord (1886-?)
    Titre : La Rénovation universaliste (1915)
    Édition : à lire en ligne sur le site du Centre spirite lyonnais Allan Kardec

     

        Il est né en 1886 dans une famille spirite, amie de Léon Denis. C’est un jeune homme brillant qui fait des études universitaires. Il devient journaliste (participe notamment au journal Fraterniste de Jean Béziat). Il a une vivacité d’esprit et de l’ambition.
        Comme il adhère aux idées spirites, il développe sa médiumnité et obtient des messages. Cependant, il se démarque rapidement en développant une thèse qu’il appelle l'Universalisme. Son ardeur le met aux prises avec Léon Denis. Il s’en suit alors une correspondance houleuse.
        Paul Nord se détache alors du spiritisme. Dès 1906, dans un article intitulé La Jeunesse à Léon Denis, Paul Nord demande à Léon Denis de dégager de cette vérité en cherchant avec lui « un terrain d'entente entre matérialistes et spiritualistes ».

        On peut lire également sur gallica L’Essor Moderne vers l’Idéal des Temps Nouveaux (1910). Une ère nouvelle de la science et de la pensée – L’Universalisme – Doctrine centrale essentielle – Philosophie absolue – Monisme intégral ou panmonisme.

     

    Extrait :

    XXI

    Mes amis,

      La grande loi d'Évolution est la Réincarnation. Vous allez me demander : combien faut-il faire d'Incarnations ? Je vous répondrai : cela dépend de vous. Vous avez votre libre arbitre pour évoluer. Si vous accumuliez en une incarnation toute une série d'épreuves ; vous avancerez plus rapidement que ceux qui ont pris des incarnations plus douces. Ceci dépend donc de vous, de votre courage. C'est pourquoi, souvent, vous succombez au milieu d'une incarnation, car alors vous l'avez prise au-dessus de vos forces et il faut recommencer. Retenez cependant bien ceci : que, par vos précédentes incarnations, vous préparez les futures. Christ vous a dit ces paroles : « Ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel ». Et vous n'avez pas encore compris ces paroles, qui ont trait aux incarnations.
        Ce que vous avez lié sur terre, ce sont les affections, qui survivent à la mort ; de même, les haines, les actes mauvais sont liés à vous également. Et vous devez payer les dettes du passé. Ce qui aura donc été délié, c'est-à-dire : réparé, le sera aussi dans le ciel. De là : les souffrances dans une incarnation suivante ; ce sont les dettes du passé. Vous-mêmes, par esprit de justice et d'harmonie, vous devez rétablir l'équilibre entre vous et les Êtres envers lesquels vous avez faibli. C'est pourquoi vous retrouvez ces Êtres. Quelle en est la raison ? C'est parce que les liens du passé existent toujours et l'attraction est effective. Vous-mêmes avez l'impression du déjà-vu. Et, quand vous les retrouvez, il vous semble que, toujours, vous les avez connus. Si vous cultiviez mieux votre Être intérieur, si vous en sondiez mieux les profondeurs, vous retrouveriez, en vous-mêmes le passé et vous arriveriez, de vous-mêmes, à savoir le pourquoi de chaque chose. Il n'y a pas de commencement, mais une continuation. Vos émigrations successives ne sont qu'un travail de renoncement conscient au mal, à la matière. Quelle erreur profonde d'y rechercher le vrai bonheur !
        Oui, le bonheur existe, complet, idéal, parfait ; mais il faut aussi que vous soyez parfaits. C'est pourquoi deux Êtres, qui se sont donnés l'un à l'autre, ne peuvent se réunir que lorsque tous deux sont arrivés à ces hauts degrés de perfection, avec les aspirations idéales qui ont converti leurs premiers sentiments en un amour éprouvé. Et ils en portent en eux les stigmates consentis par les souffrances pour le bonheur de l'autre. Ils arrivent au moment de la fusion en un, l'un complétant l'autre. Plus nous approchons des plans divins, plus ces Êtres purs sont nombreux. Alors tout n'est que lumière irradiante et beauté. Mes Amis, ne cherchez donc pas le bonheur parfait ici-bas, car il n'y existe pas. Cherchez-y les affections, car celles-là vous suivront, car celles-là ne meurent pas. Tous les Êtres sont liés les uns aux autres. Cela aussi vous sera démontré de plus en plus. Les incarnations sont donc libres. Mais vous devez concevoir qu'il y a des lois planétaires très puissantes et que vous devez vous y soumettre. Si vous observez les lois de la Nature, vous remarquerez que tout est en travail, du plus petit au plus grand. Donc il faut suivre le mouvement, plus ou moins vite, selon vos forces et votre volonté. Plus un Esprit est épuré, plus il a de force. Les incarnations n'ont qu'un temps dans l'espace. Je parle des incarnations des Êtres en progression animale, car après, vous pouvez prendre de grandes missions de dévouement. Donc, la loi de réincarnation est la base de la loi d'Évolution. De plus en plus, nous vous en donnerons des preuves. Courage et Confiance. En pensées d'Amour.


    votre commentaire
  • Christine Bergé - La voix des esprits (1990)

    Auteur : Christine Bergé
    Titre : La voix des esprits : ethnologie du spiritisme
    Éditions : Métailié, Paris, 1990

    4e de couverture :
        Peu à peu émerge sur l’écran de télévision l’image floue de la mère disparue ; passée au ralenti, la bande magnétique laisse entendre la voix de l’Esprit ; au Brésil Victor Hugo dicte son œuvre à un médium ; la tombe d’Allan Kardec croule sous les fleurs... Le dialogue avec les morts, la communication avec les Esprits, codifiée au siècle dernier dans le spiritisme, sont toujours vivaces mais cachés dans la France d’aujourd’hui. Les médiums continuent à recevoir les messages de l’au-delà. Guérisseurs, peintres ou écrivains automatiques ils réunissent les vivants et les morts. Mais aujourd’hui ils inventent et utilisent des machines pour capter la voix des Esprits et faire apparaître leur visage. Christine Bergé enquête en ethnologue sur des phénomènes troublants.

     

        Parle de l'antoinisme à la page 151 en évoquant Augustin Lesage.

     

    Recension :
        Deux beaux livres sur le spiritisme nous ont été livrés la même année. L'un et l'autre venus de Lyon, ce haut lieu du spiritisme au xix, et encore maintenant. Se recoupant bien sûr pour une part, ils ne se portent néanmoins pas ombrage. Ils se complètent d'autant mieux que leur style et leur manière de concevoir l'ethnologie sont différents. On ne reviendra pas ici sur l'ouvrage de M. Aubrée et F. Laplantine précédemment recensé (Cf., Arch., 80, no 3).
        C. B. se veut du côté d'une « ethnologie impliquée » qui recherche « le lieu d'où la réalité que l'on affronte dans l'étude ne serait pas livrée à l'extériorité d'une parole qui ne l'atteint pas » : « Non pas croire, peut-être, mais ouvrir l'espace d'un 'pourquoi pas ?'. Les derniers mots du livre, « Comprendre avec cœur, et par là vivre en d'autres aspects l'humaine condition » expriment bien ce qui apparaît sa visée profonde. Dans cette perspective elle sait nous communiquer la densité des expériences, la sienne et celle des adeptes du spiritisme. Elle sait tout particulièrement faire sentir comment le spiritisme (à la différence de la Société théosophique née, à la même époque, d'un désir de choses curieuses et exotiques) est consolation, réponse à la perte d'un être cher, à de la douleur. Cela n'est pas analysé de front mais revient ici ou là et, loin d'apparaître simplement comme une évidence, s'impose comme une perspective vraiment éclairante. Pour parler de cela et des autres choses, C.B. a un style très suggestif. De manière générale, son style retient. Alerte et sensible, léger et dense, il fait avant tout sentir. Cette façon de faire a ses forces et ses faiblesses. Sa force est notamment de renouveler l'intérêt pour certaines analyses de prime abord quelque peu éculées depuis la contestation anti-institutionnelle des années 70. Ainsi du refus de considérer la médiumnité comme une manifestation psychologique, un dédoublement de la personnalité, pour y voir une façon de prendre la tangente, socialement parlant ». Sa faiblesse est un certain manque de rigueur. Si l'émergence et le succès du spiritisme au xixe siècle sont précisément étudiés, il n'en va pas de même pour ses développements au XX siècle : en fait, son effacement (même relatif) qui n'est pratiquement pas analysé. L'approche se fait a-temporelle, privilégiant décidément la compréhension de l'expérience humaine sur la mise en perspective socio-historique.
        C.B. développe toute ses analyses sous le signe de la machine, «comme paradigme rigoureux ou comme fantôme farceur (il faut ici dire au lecteur que le spiritisme connaît des « esprits farceurs »). La figure de la machine lui sert à interroger et à comprendre la voix mécanique du médium à incorporation, le geste automate du médium écrivain, la naissance du spiritisme à l'époque du développement du machinisme industriel et de la transformation du travailleur en « automate moral et technique », la force d'attraction du modèle « machine » chez Kardec et chez les spirites du XIXe siècle, mais aussi chez leurs héritiers d'aujourd'hui. A ce propos, C.B. a également mené son enquête chez les adeptes de la « transcommunication avec les morts » usant de magnétophones ou d'écrans de télévision. En définitive le spiritisme lui apparaît relever moins d'une anthropologie religieuse que d'une anthropologie de la machine et d'une anthropologie de la communication.
        Les analyses ne sont pas forcément convaincantes mais elles sont toujours très suggestives.

                          Françoise Champion

    Archives de Sciences Sociales des Religions  Année 1993  84  pp. 256-257
    source : https://www.persee.fr/doc/assr_0335-5985_1993_num_84_1_1503_t1_0256_0000_3


    votre commentaire
  • Charles B. Patterson - The Will To Be Well (1907)

    Auteur : Charles Brodie Patterson
    Titre : The Will To Be Well
    Éditions : Funk & Wagnalls Company, New York and London, 1906

        Il a publié 15 livres sur la Nouvelle Pensée (New Thought), dont The Measure of a Man, The New Way to Educate Children et The Rhythm of Life. Il a été qualifié de chef du mouvement de la Nouvelle Pensée au moment de sa mort au début du XXe siècle.
        En plus d'avoir été président de l'International New Thought Alliance, il a été président de l'International Metaphysical League de 1899 à 1903, puis de la New Thought Federation.
    source : https://en.wikipedia.org/wiki/Charles_B._Patterson

     

    4e page de couverture :
        In the mind of man there is the dawning of a new and vital fact that the authority of law is resident in his own life; that health, strength, and happiness, as conditions of mind and body, must be made manifest through conscious effort on his part by the use of spiritual qualities and mind-faculties; that through the indwelling spirit his mind must be quickened and renewed and his body strengthened and made whole.

        Dans l’esprit de l'homme, un fait nouveau et vital est à son aube : l'autorité de la loi réside dans sa propre vie ; la santé, la force et le bonheur, en tant que conditions du mental et du corps, doivent être manifestés par un effort conscient de sa part en utilisant qualités spirituelles et facultés mentales ; son mental doit être vivifié et renouvelé et son corps renforcé et rendu entier par l'esprit intérieur.

     

        Le livre est disponible sur le site archive.org

    Sommaire :
    Preface
    What The New Thought Stands For
    The Unity Of Life
    Demand And Supply
    The Law Of Attraction
    Mental Influences
    Freedom- Individual And Universal
    Hearing And Doing
    The Mission Of Jesus
    The Religion Of Christ
    Things Worth Remembering
    The Laws Of Health
    Spiritual Treatment
    The Life Of Power
    The Way Of Salvation
    The Kingdom Of God
    The Spirit Of Praise
    The Kingdom Of Man
    The Dawn Of A New Age
    The Controlled Life
    Health Of Mind And Body
    The Continuity Of Life


    votre commentaire
  • Vincent de Langlade - Ésotérisme, médiums et spirites du Père-Lachaise (1985)

    Auteur : Vincent de Langlade
    Titre : Ésotérisme, médiums et spirites du Père-Lachaise
    Édition : Éditions Vermet, Paris, 1985

        Évoque également d'autres cimetières ce qui donne l'occasion à l'auteur de faire un tour à Jemmeppe et de parler de Père ANTOINE, Cimetière de Jemeppes/Meuse (p. 264-265).


    votre commentaire
  • Auteur : A. Girard
    Titre : Théosophie et théosophisme
    Éditions : Revue apologétique - doctrine et faits religieux, 15 mars 1922 (p.737)

     
         Pour atteindre les milieux ouvriers, le théosophisme a dû même entrer en concurrence avec le Spiritisme proprement dit et cela évidemment en se servant de procédés analogues; il a dû (tout en se distinguant avec soin de lui) témoigner sa sympathie à l'« Antoinisme 1 », cette pseudo-religion du « Père Antoine ", florissante en Belgique en 1913 et qui entendait rénover l'enseignement de Jésus, trop matérialisé par les religions qui se réclament de Lui; on affirmait que la morale antoiniste et la morale théosophique présentent entre elles de nombreux points de contact. Notons aussi qu'Antoine était un « guérisseur », que parmi les spirites, il y a beaucoup de « guérisseurs », que la secte américaine « Christian Science 2 », qui chercha à s'implanter chez nous à la fin de la guerre, était une secte de ce genre. Quel rapport exact existe entre ces associations spirito-protestantes et le théosophisme, il est difficile de le préciser ; souvenons-nous toutefois de quel esprit d'adaptation An. Besant a doté sa société !
     
    1. Etudes, 20 janvier 1921 ; L. ROURE, Un Prophète contemporain ; Antoine le Guérisseur.
    2. Revue pratique d'Apologétique, 1er avril 1918. OLLION, Christian Science.

    votre commentaire
  • Jane Regina - Vie d'une française : Nadia & Denis

    Auteur : Jane Régina (Lydia Bercou)

    Titre : Vie d’une française de 1900 (Tome 2)
    Édition : Éd. du Basileus (Toulouse), 1990 (première édition Marsat, Impr. La Source d’Or, 1975-1977)

     

    Raconte l’histoire de Nadia (Première partie de la biographie de la conférencière spiritualiste Lydia Bercou : Vie de femme et de mère.). Dans une de ses conférences (Krishnamurti et la Connaissance de Soi), elle évoque cet épisode rapidement : « Nos fils se sont mariés, l’un a épousé sa femme au Temple Antoiniste, l’autre a choisi une fille de libre-penseurs, et cela n’a créé aucun problème dans notre famille. » Elle raconte plus en détail dans ce livre les tenants et les aboutissants de cette histoire de famille.

     

     

    [pp.200-201 : dans ce moment du livre, début de la Deuxième Guerre mondiale, son fils, Denis fait son service militaire dans la marine.]

        Comme rien ne bouge pour le moment, Denis revient en permission. Comme la fois précédente il parle d’une jeune fille qu’il allait souvent voir en ville et qu’un de ses camarades marin lui a présentée, lequel voulait s’en débarrasser et ne savait comment faire. Il est très bien reçu chez les parents. « Je voudrais que tu la connaisses », dit-il à sa mère. Il a 20 ans, Nadia le trouvait un peu jeune pour songer au mariage, et disait on verra plus tard.

        Aujourd’hui il décide d’aller lui rendre visite et dit à Nadia : « Maman, fais-moi un tour de cartes avant ». Dès qu’elle regarde dans son jeu, elle lui dit : « Tu vas avoir un accident et tu consulteras quelqu’un ». « Penses-tu, c’est sans doute le dentiste ? », dit Denis en riant. « Non, tu ferais bien de rester ici » dit-elle, mais il n’écoute pas, disant à sa mère : « Puisque je suis averti, je ferai attention, voilà tout ». Or, en descendant en bicyclette une côte raide, il passe par-dessus son vélo, s’ouvre l’arcade sourcilière et on est obligé de lui poser des agraffes. Il arrive néanmoins chez les parents de la jeune fille, qui étant « antoinistes » l’emmènent chez le Père afin de se faire guérir, car chez eux on ne soigne pas. Il guérit naturellement étant de tempérament très sain mais cela lui laissera une cicatrice sur le front, que l’on aurait pu éviter.

    Comme il ne va pas être de retour le soir, la ville de Vichy où il s’est rendu étant à 15 km environ, il téléphone à son père afin qu’on ne s’inquiète pas. « Ce n’est rien, dit-il, ce n’est pas grave, mais je ne veux pas effrayer maman, en arrivant la tête bandée » et Loup dit à Nadia : « Denis a fait avertir qu’il ne rentrerait que dans deux ou trois jours, car il est invité par les parents de sa jeune fille ».

        Maître Morisset arrive chez eux, il va être mobilisé comme officier. Il leur apporte une cantine militaire, renfermant tout ce qu’il a de plus précieux et la confie à Nadia jusqu’à son retour, lui demandant d’en prendre le plus grand soin et que s’il arrivait quelque chose ou que les allemands viennent jusque là, qu’ils la cachent dans la terre. Ensemble, ils examinent un endroit où les uns ou les autres pourraient la retrouver plus tard. « Dans le cas où je serais tué, dit-il à Nadia, on ne sait jamais, je voudrais que vous la remettiez à mon fils, dont il lui donne l’adresse, car j’ai plus confiance en vous, qu’en la femme avec laquelle je vis actuellement ».

        Nadia accepte et il repart en disant à Loup : « Vous avez une femme exceptionnelle, et je l’aime comme si elle était ma sœur ». Il l’embrasse tristement, ne sachant dans ces moments critiques, s’ils se reverront.

        A son retour de Vichy, Denis insiste auprès de sa mère. Il veut absolument qu’elle fasse connaissance de cette jeune fille. Il veut se fiancer avec. Nadia a toujours promis qu’elle donnerait à ses deux fils pour leur servir de bague de fiançailles, les deux seules bagues de valeur qu’elle possède. Elle pense que, c’est lorsqu’on est jeune que l’on a besoin d’une bague de prix et qu’on ne doit pas leur faire attendre de n’être plus là, pour la leur donner. « D’ailleurs, je mettrai un faux diamant sur moi, dit-elle en riant, et l’on croira qu’il est vrai ».

        Elle l’accompagne donc ce matin, emportant la bague avec elle. Jusqu’à présent, Denis a fréquenté plusieurs jeunes filles, mais il a toujours rompu au dernier moment. On ne sait comment il s’y prend et Nadia pense qu’il doit être trop entreprenant car il les fâche toujours. Il dit à sa mère que celle-là c’est sérieux. « Je veux me marier, dit-il, je vais avoir 20 ans 1/2 ». « Tu es encore trop jeune pour savoir ce que tu fais, dit sa mère, tu devrais attendre d’avoir terminé ton service ». « Mais tu peux bien la connaître et venir la voir, emporte la bague avec toi, tu la lui montreras », mais en route il lui dit : « Il faut que je te parle d’abord, car il y a des choses qui ne te plairont pas : ses yeux, ils sont bleus, enfin ils n’ont rien d’extraordinaire, mais ses cheveux ne te plairont pas, elle est très blonde, mais ce n’est pas naturel, elle est teinte, sa bouche aussi, elle a une bouche en accent circonflexe, puis sa voix).

        Nadia l’écoute surprise. Il continue : « Sa mère aussi va te déplaire ». Elle lui dit : « Vraiment, je ne vois pas pourquoi tu veux me présenter cette jeune fille, puisqu’il n’y a rien de plaisant en elle et que tu t’en rends compte ». « Mais elle m’aime ! », dit-il. « Et toi, est-ce que tu l’aimes ? ». « Oh moi, ça n’a pas d’importance, comme il faut se marier un jour, que ce soit celle-là ou une autre, les femmes sont bien toutes pareilles ». Mais il insiste : « Je tiens à ce que tu la vois, ainsi tu me diras ce que tu en penses. Ses parents sont propriétaires, ils ont une villa sur l’avenue ». Nadia le suit donc jusque dans cette ville. La jeune fille est bien telle qu’il l’a dépeinte, très ordinaire surtout, avec ses cheveux teints, très fardée, la lèvre supérieure relevée découvrant ses dents et une voix de « mélé-cass ». Elle n’attire absolument pas Nadia, qui sent comme un barrage entre elles. Quant à la mère, elle est plus qu’ordinaire. Deux choses pourront les dépeindre, mieux qu’elle ne pourrait le faire.

        Ils prennent l’autobus, la jeune fille, Denis et Nadia. Il y a beaucoup de monde et ils sont séparés, alors tout à coup d’un bout à l’autre de l’autobus, on entend Nette (c’est son nom) qui crie, de sa voix éraillée : « Et dis « Nini » tu sais qu’on descend à la prochaine ».

        Ils arrivent chez les parents, le père, un brave homme c’est certain, parle sans arrêt de toutes les maladies qu’il a eues depuis son enfance, de la longueur de son appendice qu’on lui a enlevée, de son ver solitaire qui avait tant de mètres, etc.. « A un moment, j’étais perdu, dit-il, mais j’ai eu confiance aux antoinistes qui m’ont guéri, alors je me suis fait Antoiniste, depuis je porte leur costume les jours de fête et les dimanches pour me rendre dans leur Temple. Celui-ci consiste en une grande redingote et un chapeau haut de forme pour les hommes, pour ma femme, c’est une tenue noire, avec un voile noir, sur la tête un peu comme les religieuses catholiques ».

    [pp.230-233 : Nadia reçoit une lettre de son fils, Denis]

        […] A la veille de son départ pour Toulon, elle reçoit une lettre de Denis : « Ma chère mamam, etc... Maintenant, je vais te faire un aveu mais il ne faut pas m’en vouloir car je ne sais pas ce que tu en penseras, mais je vais me marier le mois prochain avec Nette (la première) car maman, c’est une fille qui m’adore et je sais que je serai heureux avec elle et ses parents m’aiment beaucoup. Elle ne te plaît peut-être pas, mais que veux-tu pour moi c’est une brave fille. Si tu veux tu viendras à notre mariage, réponds-moi ce que tu en penses. Quant à moi si je suis retourné vers Nette, c’est que depuis 3 ans que je la connais, j’en ai fréquenté d’autres et c’est la seule qui m’a gardé sa fidélité et son amour et puis, depuis quelque temps, il y a une force invisible qui m’attire vers elle. J’ai su qu’elle a élevé sa pensée vers moi, chez le Père (Antoiniste), alors tu vois, maman, c’est une famille qui en vaut bien une autre, si un jour je suis malheureux – je ne le pense pas d’ailleurs – je ne viendrai jamais me plaindre à la maison. Alors j’espère que tu ne m’en voudras pas et que tu accepteras Nette pour fille. J’ai aussi à te dire que l’année prochaine je me ferai Antoiniste car j’ai une vraie vocation pour ce culte. J’espère que tu me feras une longue lettre et que tu m’écriras plus souvent et aussi que tu me comprendras. Je viendrai en permission vers le 13 juin, mon mariage aura lieu le 20 juin pour ton anniversaire, c’est pourquoi j’ai choisi cette date. Dans l’espoir de te lire bientôt, mes plus tendres baisers ».

       Nadia est bouleversée, cela se comprend, et une semaine après, elle recevait une autre lettre de Denis, en réponse à la sienne : « Bien reçu ta lettre qui m’a fait bien plaisir, mais je m’aperçois que tu n’aimes pas beaucoup Nette. Ecoute maman, je ne ferai pas comme mes oncles, qui ont tous divorcé, il ne faut pas croire cela. Nette m’aime énormément, donc je ne risque pas d’être malheureux, ensuite j’ai compris par ta lettre que ce serait moi, peut-être, qui la rendrai malheureuse, eh bien, loin de la car, une fois marié, l’on change de caractère. Tu me dis de bien réfléchir, or j’ai bien réfléchi, Nette en vaut une autre. Je ne comprends pas du tout pourquoi tu ne veux pas qu’elle soit ma femme. Vois-tu maman, les femmes, j’ai appris à les estimer, d’une drôle de manière, j’ai cru qu’elles étaient comme je le pensais, et je me suis aperçu que 99 % ne valent pas cher, même les plus honnêtes. Alors, à quoi bon, je ne serai pas plus malheureux avec Nette qu’avec une autre et j’ai beaucoup confiance en elle, car je l’ai fréquentée depuis trois ans. En tous cas, je me marie le 20 juin prochain. Si Nette ne te plaît pas, tu la laisseras de côté, après tout c’est une fille comme une autre. Le Bord a fait une enquête, ils ont eu de bons renseignements sur elle et sa famille, alors pourquoi la blâmer, une fois mariée, la jeune fille change de caractère aussi. Je pense donc que tu me comprendras ».

       Nouvelle lettre le 29 mai 1942 : « Ma chère maman, je fais réponse à ta lettre, etc... Je vois que tu commences à me comprendre, tu sais maman, mon mariage est publié depuis le 23 mai, j’ai reçu tous les papiers nécessaires et celui-ci aura lieu le samedi 20 juin à 16 h. Je voudrais bien savoir si tu y assisteras, dis-le moi dans ta prochaine lettre. Je te comprends très bien moi aussi, mais une fois marié, je serai tout-à-fait sérieux. Je partirai du Bord vers le 16 ou 17, j’arriverai juste à temps. Nette s’occupe de tout, car moi je n’aurai pas le temps. Guy vient à la Noce, je lui prêterai peut-être mon costume, car je me marie en marin. Nous serons 30 au mariage, je me marie civilement seulement. Guy a drôlement grandi, je ne me le figure pas, j’ai hâte de le voir, il est beau garçon. Je termine car il se fait tard, tendres baisers » etc..

        Loup et Nadia sont sidérés par ces lettres et à l’idée de ce mariage. Nadia ne peut s’empêcher de pleurer et pendant trois jours et trois nuits, elle versera des larmes. Elle comprend que son fils va complètement gâcher sa vie, aussi bien matériellement que spirituellement et c’est pour elle une grande épreuve, car pas une fois il lui a dit qu’il aimait cette jeune fille, mais toujours elle m’aime. S’il lui avait dit : « Maman, je l’aime », elle aurait compris, mais rien de cela.

        Lorsqu’il arrive, son père pendant une heure lui dit ce qu’il pense : « Tu n’es pas infirme, un beau garçon comme toi, tu crains de ne pas trouver à te marier, alors que de par le monde, il y a des quantités de jeunes filles de valeur, qui ne trouvent pas, elles à se marier ». Enfin il lui dit tout ce qu’il doit lui dire. Denis accoudé sur le piano, ne répond pas mais il ne trouve rien de mieux que de tout répéter à Nette.

        Loup dit à Nadia : « Je n’irai pas à ce mariage car tu me connais, je ne pourrais pas me dominer, maintenant tu feras comme tu voudras ». « J’irai, dit Nadia, car je ne veux pas me fâcher et me fermer la porte avec mon fils ». Elle fait tuer une grosse agnelle [la famille s’occupe d’élevage pendant la guerre] qu’elle leur envoie, ainsi que des fromages, du beurre et des produits de leur jardin et arbres fruitiers, afin que les beaux-parents s’en servent pour le menu.

        Denis a une grande influence sur son frère, Nadia les ayant toujours élevés dans l’amour l’un de l’autre. Guy soutient donc celui-ci, qui le change complètement à ses idées, étant trop jeune pour comprendre, il donne raison à Denis dans tout. Et le jour du mariage arrive. Nadia pense, si Denis lui avait dit : « Maman, que veux-tu, je l’aime », elle aurait accepté, car cela ne se discute pas, mais se marier sans amour avec une fille quelconque, cela dépasse l’imagination.

        Ce matin-là, elle part avec Guy, remplie d’une grande tristesse, pourvu qu’elle puisse retenir ses larmes et ne pleure pas. Denis est comme elle, lui si gai d’habitude et rieur, n’a pas le sourire. Il lui annonce qu’ils vont se marier au Temple. Elle croît que c’est au Temple protestant, mais c’est au Temple Antoiniste, cela est sans importance pour eux, ils auraient accepté une jeune fille de n’importe quel milieu, sans aucune fortune, de n’importe quelle religion, mais une jeune fille sérieuse, réservée, de bonne éducation, et qui aurait pu s’élever par la suite. Or, celle-ci n’évoluera pas car elle se trouve très bien dans son milieu. Denis a 23 ans 1/2, il est libre de se marier à son gré et ils n’y peuvent rien. Nette a invité sa meilleure amie, qui travaillait avec elle en usine et qui a vraiment mauvais genre. Au repas, elle chante une chanson tout-à-fait crue et déplacée. Denis regarde sa mère, elle sent qu’il est très gêné, mais elle fait celle qui est distraite et n’y prête pas attention. Le beau-père fait le service de table, il a un tablier blanc, une serviette blanche sur l’épaule, comme un garçon de café. Il dit : « Je me sens mieux à mon aise, ainsi ». La belle maman fait la cuisine et n’en sort pas. Nadia a toutes les peines du monde à retenir ses larmes et passe une des plus tristes journées de sa vie.

        Lorsqu’elle parle au père de Nette, lui demandant : « Comment se fait-il que votre fille ait attendu Denis pendant trois ans ? ». Il lui répond franchement, car il n’est pas diplomate : « Parce qu’elle n’a pas trouvé d’autres garçons entre temps, elle a pourtant assez couru les bals, mais aucun n’en a voulu pour l’épouser, elle n’est bonne à rien. C’est moi qui lui raccommode ses chemises, elle ne s’est jamais acheté de quoi se faire six torchons, tout son argent passe au cinéma, au bal, au coiffeur, en teintures ou indéfrisables. Que voulez-vous que j’y fasse, je me demande ce qu’ils feront tous deux. Ce n’est pas un garçon comme votre fils qu’il lui fallait, car elle le fera marcher et elle l’a bien senti. Il lui aurait fallu un ouvrier qui lui plaque une baffe (sic) quand elle ne marcherait pas droit. Votre fils lui baise la main, elle le prend pour un CON. Excusez-moi du mot » dit-il à Nadia, mais elle reconnaît qu’il a raison ce brave homme. Elle est bien de son avis. Par contre, à côté de Nette, il y a une jeune fille, réservée, gentille et jolie avec cela, certainement Denis lui plaisait, mais il n’y a pas fait attention, car elle est triste. Nadia lui dit : « Ne vous inquiétez pas, je vous trouverai un charmant garçon », car elle confie à Nadia : « Je vis seule avec ma mère, et je ne sors jamais, ici, je ne suis pas dans le milieu qui me plaît et je ne peux pas faire de connaissances comme il faut ».

        Il est convenu qu’elle viendra passer 15 jours de vacances chez Nadia, où en ce moment, de nombreuses personnes viennent pour le week-end à la maison, où ils sont sûrs de bien manger. Nadia fait pension de famille et en profite pour cacher certains résistants sans qu’on s’en doute. Quelquefois, elle a une douzaine d’hommes à table, cela lui donne beaucoup de travail c’est certain, surtout qu’elle les nourrit bien avec un prix tout-à-fait réduit, mais ils emploient les légumes du jardin, le lait de leurs chèvres, leurs fromages, tous produits qu’on ne trouve pas actuellement ou à des prix excessifs et cela évite à Loup de se rendre au marché.

        Parmi ces hommes, il y a un charmant garçon fonctionnaire, à qui elle pense pour cette jeune fille Berthe. Elle croît qu’ils sont aussi timides l’un que l’autre. Elle a aussi en pension, les neveux de Maître Morisset, qui habitent la côte d’azur, où ils ont souffert de malnutrition et ont bien besoin de reprendre des forces. Elle a donc tout un groupe de jeunes qui remplit la maison de gaité…

     


    votre commentaire
  • Rudy de Sirius - Mystérieux phénomènes psychiques (2015)

    Auteur : Rudy de Sirius
    Titre : Mystérieux phénomènes psychiques
    Fragnes : les Éditions de l'Atlante, Collection Le Verseau, 2015, 114 p.

     

    SOMMAIRE :
    Introduction
    Aux sources du Spiritisme
    Les diverses catégories de Hantise
    Le Spiritisme en France et les fondements modernes du Spiritisme
    Médiums et Résidus Psychiques
    Les lieux et les objets condensateurs
    Spiritisme et Occultisme
    Spiritisme et Psychisme
    Explications des manifestations spirites
    La Théorie Démoniaque
    La Théorie des Elémentaires et des Elémentaux
    Satanisme, Luciférisme, Antoinisme, et Diablerie
    Le Ternaire Traditionnel des Ecoles de Mystères
    Les dangers du Spiritisme
    Les 2 Ames de l'Alchimie
    La Spiritualisation de l'Eau par la Croix


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique