• L.A. : Guérisseur (1900-1906)

    après le procès de 1907, d'où le Père ressort sans condamnation

        Après avoir abandonné les expériences spirites, le Père continue de soigner, d'abord avec des médicaments, des conseils et de l'eau magnétisée, jusqu'à son procès en 1901 qui lui fait comprendre que la Foi suffit pour guérir. En 1907, un autre procès sera intenté contre lui, mais il ressort sans condamnation car il ne prescrit rien, il n'impose rien, il guérit.

  • Une conférence spirite (Gazette de Charleroi, 5 septembre 1906)(Belgicapress)

              CHRONIQUE LOCALE
               ET REGIONALE

    CHARLEROI
        Une conférence spirite. – Lundi soir, à 7 heures, à l'Hôtel de l'Espérance, place de la Station, conférence par MM. Hollonge et F. Delcroix, professeur à l'Athénée royal de Liége.
        Sujet : Qu'est-ce que le spiritisme ? et Maître Antoine le Guérisseur ?
        Cette conférence est publique.

    Gazette de Charleroi, 5 septembre 1906 (source: Belgicapress)


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  • F.Delcroix - Le bonheur individuel et social #1 (Revue scientifique et morale du spiritisme, v11, 1905-1906)F.Delcroix - Le bonheur individuel et social #2 (Revue scientifique et morale du spiritisme, v11, 1905-1906)F.Delcroix - Le bonheur individuel et social #3 (Revue scientifique et morale du spiritisme, v11, 1905-1906)F.Delcroix - Le bonheur individuel et social #4 (Revue scientifique et morale du spiritisme, v11, 1905-1906)  

     

     

     

     

     

     

     

     

           

        Le bonheur individuel et social (1)

        L'homme veut être heureux. Il peut l'être. Le bonheur n'est pas un mythe qui gît dans le passé ou dans l'avenir ; il ne réside pas dans l'illusion ou dans le rêve. Il est une réalité de tous les temps, et il est à la portée de toutes les existences, si modestes qu'elles soient. Il suffit de comprendre et d'observer la loi inscrite dans les consciences. Ni la gloire, ni le luxe, ni toute la façade brillante des joies mondaines ne donne la vraie félicité. Et tel pauvre casseur de pierres que regarde distraitement ce couple emporté dans le vol foudroyant de leur auto, leur ferait envie, s'ils devinaient les images riantes de sa vie intérieure. Rien de plus simple pourtant que ses pensées : il gagne lui-même son pain et il en goûte la fine saveur ; il aime les petits et la ménagère dont il est le soutien : son travail en est ennobli et revêt une douceur mystérieuse ; il aime Dieu et la suite des jours lui apparaît limpide.
        Peinture de fantaisie, dit un sceptique. Je préfère les jeux de ma pensée et leur aimable incertitude réclame le dilettante. Finie toute cette candeur, pontifie l'intellectuel qui ne juge le sentiment religieux qu'à travers les formes puériles du passé. Libre à eux. Nous étudions la loi.
        M. Maeterling dans ce bréviaire laïque : Sagesse et destinée examine cette question passionnante du bonheur. Il représente celui-ci comme une création de l'intelligence et de la volonté où le hasard n'est pour rien. L'événement lui paraît sans valeur, puisque identique, il affecte différemment les sensibilités et qu'au surplus une âme forte déjoue tous les imprévus du sort. Et le philosophe, déchirant le voile brillant des apparences, dans son avide recherche du bonheur qu'il conçoit permanent et grave, en arrive à cette définition dont la forme paradoxale cache une vérité profonde : « Il réside dans cette force qui, tout au fond de la conscience, pourrait nous rendre heureux au sein du malheur même ».
        Connaissez-vous dans votre entourage beaucoup de personnes qui possèdent cette plénitude de vigueur morale et qui le prouvent en l'occurrence ? Car on prend si aisément de belles attitudes et c'est chose assez commune que le stoïcisme de parade... Personnellement j'ai sous les yeux un seul vrai disciple de Maeterling qui se conforme à l'idéal du maître. « Une belle destinée est celle où pas une aventure, heureuse ou malheureuse, ne se passe sans nous faire réfléchir, sans élargir la sphère où notre âme se meut, sans augmenter la tranquillité de notre adhésion à la vie ». Cette personne est douée d'une volonté de fer, et son cœur a des coins exquis.
        En revanche, c'est par centaines que j'ai trouvé cette trempe d'hommes dans la Société que M. Antoine a formée sur une base morale et chrétienne. Et la plupart sont d'humble condition. Chose étrange ! là où M. Maeterling était arrivé, à force de travail et de pensée, à créer cette forteresse intérieure contre laquelle viennent se briser la haine aveugle des hommes et l'hostilité de l'univers, les membres de chez M. Antoine se sont créé des âmes aussi stoïques, mais plus douces : dans l'air vivifiant de la maison, au contact de leurs frères, ils édifient jour par jour au dedans d'eux-mêmes ce templum seremum où le mal ne peut atteindre. Ce que M. Maeterling conseille dans un but d'égoïsme supérieur et qu'il a déduit d'une longue étude des plus sûrs penseurs de la sagesse antique et de la sagesse moderne, – son livre est un raccourci saisissant d'une expérience millénaire – de simples artisans le pratiquent sans orgueil et sans pose : par une orientation de tout leur être vers Dieu, par un acte d'adhésion intime et vaillante au précepte : Tu aimeras ton prochain plus que toi-même, ils parviennent d'emblée à la sagesse supérieure du philosophe.
        L'idée avait déjà été dite. Dans la « Nouvelle idole », M. François de Curel avait signalé les ressources étonnantes de la foi et montré comme la profondeur d'abnégation avait fait de l'humble religieuse l'égale du savant. Mais ici, l'idée cesse d'être littéraire. Elle agit, elle est le fait quotidien qui se multiplie. Elle habite dans des êtres de chair et de sang qui marchent invulnérables dans leur armure de foi et façonnent l'avenir de petits efforts continus et silencieux. Chacun s'ennoblit avant de songer à ennoblir les autres. La fraternité règne entre les membres, chose aisée et naturelle dans l'ardeur réciproque des bons procédés. Elle se répand au dehors sous mille formes délicates : dans la contagion du sourire, dans l'offrande discrète de la bourse et du cœur, dans l'intérêt inépuisable qu'on porte aux joies et aux peines du voisin, dans l'intervention calme et brave qui apaise les conflits et détourne les haines.
        M. Mæterling parle dans une de ses méditations philosophiques du petit troupeau des sages, – Fénelon était du nombre – qui passe paisiblement dans la cohue vaniteuse de Versailles ; car ils avaient en eux-mêmes leur refuge, leur rocher ferme, selon l'énergique expression de Saint-Simon. Ce souvenir touchant s'associe invinciblement dans mon esprit à cette petite cité de Dieu, qui grandit à l'ombre des puissantes usines (2) et qui demeure étrangère à la lutte des classes, à la chasse effrénée des biens matériels.
        Leurs succès sont plus nobles. Tournant tous leurs efforts vers le champ intérieur, ils y labourent profondément tous les vieux instincts ataviques s'ensevelissent sous terre et s'y décomposent pour créer cet humus où va germer la moisson des sentiments et des pensées. Ces hommes veulent être la race forte de l'avenir, non pas celle qui domine, mais qui se domine, composant dans le silence intérieur l'image précise de la société idéale dont ils veulent devenir, dès maintenant, et au milieu des appétits les unités agissantes et vivantes.
        Pour soutenir cette croissance morale très pénible dans un milieu réfractaire, ils ont la foi – la foi évolutive et raisonnée bien entendu – qui est certes ! la meilleure et la plus sûre des fortes tendances disciplinant les idées, les sentiments et les actes. Pour les guider dans cette rude ascension, ils ont une fidèle gardienne, la conscience, assombrie quand ils s'égarent, reprenant son ciel bleu et sa jolie lumière lorsqu'ils rentrent dans la voie droite.
        Ils remplacent ainsi l'ancêtre par l'homme nouveau. En se transformant et en transformant les autres autour d'eux par la toute-puissance de l'exemple – ils négligent volontiers la parole comme trop vaine – ils élaborent lentement une autre société. Ils préparent l'avènement d'institutions et de lois moins imparfaites ; non pas qu'ils aient besoin pour leur compte d'autorité séculière et de codes répressifs ; mais il faut bien, pour assurer les acquisitions sociales, donner un vigoureux coup de barre à tous les retardataires. Ils se préoccupent fort peu des lois humaines, force massive et brutale, possédant au fond d'eux-mêmes une loi supérieure, autrement vivante, dont les précédentes ne sont que de grossières ébauches.
        Cette loi est la loi du talion, non pas dans sa conception surannée de représailles et de violences, mais dans son esprit nouveau. Des siècles de barbarie et de demi-civilisation ont prouvé la vérité de l'axiome : Si tu tires le glaive, tu périras par le glaive. Aujourd'hui que l'intelligence s'est ouverte, ne serait-il pas temps d'interpréter la loi comme le Christ l'avait fait : de semer l'amour au lieu de la guerre, de substituer aux actes d'égoïsme et de basse convoitise des actes de désintéressement et de générosité ?
        Mais pour donner l'impulsion, où trouver ces cœurs forts et ces esprits lucides ? ces cœurs sont légion à notre époque. Malheureusement leurs efforts isolés ne créent pas de courant irrésistible. Les temps paraissent mûrs cependant ; et la preuve en est dans ce développement ininterrompu de la société des vignerons du Seigneur. Ils font chaque jour des recrues pour le bon combat de la justice et de la charité.
        Cette loi d'amour possède une force d'expansion mystérieuse. Sans doute elle n'espère pas de conversion subite. Pareil espoir serait candide. Mais sachant le pouvoir merveilleux du temps et de la patience, elle s'insinue dans les âmes, jamais découragée ni jamais lasse. Elle ne connait pas d'ingratitudes endurcies. Tôt ou tard la graine qu'un service désintéressé a déposée dans l'âme humaine, y germe et y produit une fleur inconnue. La vie prépare le terrain par toutes les vicissitudes que suscite la loi du talion, dans ses manifestations complexes, et grâce à la vertu occulte de l'association des idées, tel sentiment qu'on croyait aboli réapparait des fonds voilés de la concurrence qui ne laisse perdre aucun souvenir. Ce sentiment de gratitude favorise la naissance de l'être nouveau qui recherche un milieu approprié à ses nouvelles tendances. C'est un serviteur de plus de cette loi du talion qui, enfin mieux comprise, assure le bonheur individuel, tout en régénérant la société.

                                            F. DELCROIX.

     

        (1) Article inspiré par l'observation du groupe spirite : « les Vignerons du Seigneur » et par la lecture du livre : « Enseignement » par Antoine le Guérisseur de Jemeppe-sur-Meuse.
        (2) Seraing et les environs.

    Revue scientifique et morale du spiritisme, v11, 1905-1906


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  • Antoine le Guérisseur (Le Messager, 1er sept. 1903)

    Antoine le guérisseur

        Sous ce titre, le Journal de Liége a fait part dernièrement encore à ses lecteurs de plusieurs déplacements d'un groupe de graves messieurs venus à Jemeppe-sur-Meuse pour s'assurer sur place de l'invraisemblable pèlerinage journalier qui offusque la Faculté médicale et surtout la Faculté théologique – soyons respectueux – dont le siège épiscopal est à Malines.
        Louis Antoine n'a qu'à bien se tenir. C'est là l'expression ordinaire dans la bouche de ceux qui peuvent s'effarer à la vue du déploiement des forces judiciaires appelées à la rescousse pour faire cesser un scandale ! qui met en péril la majesté de certaines confréries.
        Mais Louis Antoine ne s'émeut pas pour si peu. Du lundi matin au vendredi soir, malgré certaine condamnation conditionnelle, il reçoit des malades de toutes conditions sociales et ne croit pas devoir cesser d'exercer librement, en sa demeure, les belles facultés dues à sa science occulte acquise par l'intervention des Esprits bienfaisants. L'opinion publique souveraine l'a classé parmi ces êtres privilégiés qu'une force très active du monde spirituel – supérieure à tout autre – protège contre des hostilités que nous voudrions croire inconscientes.
        Aimons-nous les uns les autres. Cette maxime est pratiquée par le médium-guérisseur dont la charité inépuisable, bien entendue, doit être citée – dut sa modestie en souffrir. Que ses actes, ses sentiments soient surtout l'objet des méditations des médecins dits catholiques-chrétiens, qui persistent à le poursuivre.
        Qu'à leur adresse, une bonne pensée de nos frères en croyance soit émise, pour les détourner d'une persécution si peu raisonnée et qui ne peut que leur nuire.
        Nous reproduisons du Journal de Liége du 19 août l'article qui suit :
        « On sait qu'une instruction est ouverte à charge d'un nommé Louis Antoine pour exercice illégal de l'art de guérir. Cette instruction est près d'aboutir mais ne donnera très probablement pas lieu à des poursuites, aucun fait délictueux n'ayant été relevé à charge du guérisseur.
        En effet, tous les témoignages recueillis jusqu'ici démontrent plutôt que la clientèle du sieur Antoine se compose généralement de gens faibles d'esprit (!!!).
        Un ouvrier d'usine souffrait d'un dérangement d'estomac. Il alla donc trouver Antoine et il dut faire le pied de grue pendant plus de deux heures. Notez donc, il avait le n° 220 !! Le médium plaça la main sur la tête du patient, ne lui prescrivit aucun remède, aucun régime et lui recommanda seulement de dire des prières.
        Et le brave ouvrier est parti avec la conviction qu'il allait guérir, si bien qu'aujourd'hui, il affirme avoir une telle confiance en cet homme que s'il se trouvait encore malade il n'hésiterait pas à aller encore le voir.
        Une enquête interminable a eu lieu. Toutes les personnes qui ont été entendues – et elles sont légion – ont déclaré unanimement que Louis Antoine ne leur a jamais rien demandé, ni salaire, ni gratification, ni aumône. Il y a bien dans un coin de la pièce où a lieu la réception des malades un tronc portant : « Pour les pauvres ». Seulement, c'est laissé à la générosité des visiteurs dont le grand nombre oublie souvent de récompenser d'une simple pièce de monnaie l'affirmation de la guérison prochaine.
        Que conclure ? nous laissons ce soin à la justice.
        En attendant, Antoine continue à recevoir des centaines de visiteurs au grand dam des membres de la Faculté qui y perdent leur latin et le produit d'une clientèle qui leur échappe. »

    Le Messager, 1er septembre 1903


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  • M. Antoine, le guérisseur spirite (Le Messager, 1er avril 1905)M. Antoine, le guérisseur spirite

        Nous extrayons les passages suivants d'une Causerie sur la Médecine ou l'art de guérir, qui a paru dans le journal Le Médecin, du 5 février, sous la signature du docteur J. Vindevogel, de Schaerbeek (Bruxelles.)

        Vouloir, c'est pouvoir, dit le proverbe. Le médecin qui sait que les corps sont magnétiques, que le mental agit sur le mental, qui opère et veut agir par ces facultés propres à un chacun, pourra faire de brillantes cures. J'en ai opéré de cette façon renforcée par la méthode suggestive des phénomènes physiologiques qui devront échoir.
        Le sceptique et le matérialiste, l'incrédule pour cause d'ignorance, se permettra de taxer ces procédés de charlatanisme. Il se trompe, c'est bien certain ; et les faits le confondront, c'est non moins certain.
        Je connais et ai vu, à Jemeppe-sur-Meuse, un brave homme, M. Antoine, surnommé le guérisseur spirite, qui reçoit toutes les semaines de 800 à 1200 personnes et se prodigue toute la journée pour secourir son prochain. Il soulage et guérit très souvent par ses procédés qu'il double de l'invocation d'esprits guérisseurs ; ceux-ci – il l'affirme – lui dictent ses conseils et son mode d'opérer. Recueilli, digne, confiant, plein d'affection pour les patients, il les touche par les mains largement appliquées, aux endroits douloureux ; – il prie et agit mentalement ; – il ordonne au patient de communier avec lui par la pensée, l'âme, de vouloir avec lui la guérison. Il fait aussi des frictions avec la main. Il ordonne un régime sobre, une communion avec lui par l'esprit tous les jours, voire à certaines heures, que le malade soit loin de lui ou non. C'est la correspondance par l'espace. Ces procédés captivent l'âme, opèrent ce qu'on nomme « la suggestion hypnotisante » et produisent d'excellents résultats. J'ai été le témoin personnel de quelques bons effets instantanés. Armé de la loi sur l'art de guérir, on a poursuivi ce brave spirite guérisseur, parce qu'il conseillait parfois quelques plantes, ce qui semblait prouver qu'il exerçait la médecine. Depuis cette poursuite, il a abandonné tout conseil de ce genre et n'agit plus que magnétiquement, spiritiquement et mentalement – ce qui n'a pu réveiller la susceptibilité du Parquet de Liége qui a jugé que la philanthropie et le désintéressement de ce brave spirite devaient être tolérés. M. Antoine guérit foule de patients et l'humanité exige qu'on respecte une pratique inoffensive en soi et si souvent salutaire à foule de malheureux.

        N. d. l. R. – On nous informe que par suite des travaux d'agrandissement de la salle où se tiennent les séances de la Société Spirite de Jemeppe, dont M. Antoine est le président, les dites séances auront lieu tous les dimanches, à 10 heures du matin, à la salle du Cercle d'Etudes Psychiques, située quai de Maestricht, 15, à Liége (entrée rue des Aveugles).

    Le Messager, 1er avril 1905


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  • Comment le Père a commencé à guérir par la foi (Fascicule Antoine le Guérisseur)


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  • Louis Antoine, le Guérisseur (Le Messager, 1er nov. 1903)Louis Antoine, le Guérisseur (Le Messager, 1er nov. 1903)

    Louis Antoine, le Guérisseur

        Voici le début d'un article qui a paru dans l'Encyclopédie du Soir, du 15 octobre, sous la signature D'ARSAC :
        « La Justice instrumente, paraît-il, contre Antoine, le guérisseur.
        » Louis Antoine est un Belge dont la demeure, à Jemeppe-sur-Meuse, est devenue un lieu de pélerinage. Découragés, désespérés, abandonnés « de tous » vont lui demander le salut.
        » Louis Antoine procède par l'imposition des mains. Jamais il n'ordonne de remèdes ; et il opère gratuitement -- si cela peut s'appeler opérer.
        » Nous parlons d'après la légende, bien entendu.
        » La Justice s'est demandé si soulager son prochain par la méthode d'Antoine ne tombe pas sous les coups de la loi ?
        » La fôôôôrme avant tout !
        » Si les choses se passent à Jemeppe comme on les raconte, nous espérons un non lieu ; non pour Antoine, à qui un peu de « persécution » ne déplairait point, sans doute, mais pour la justice belge.
        » Le contraire advenant, la logique exigerait des poursuites contre les médecins hypnotiseurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »
        Disons tout d'abord que notre dévoué frère en croyance, M. Louis Antoine, ne sera pas inquiété par la justice, le parquet l'a informé qu'il n'y avait pas lieu à poursuite.
        L'auteur parle ensuite longuement de quelques journaux qui se sont occupés du cas spécial de Louis Antoine, de notre polémique avec le Laboureur, des miracles anciens et modernes, des cures miraculeuses qu'il attribue exclusivement à la suggestion et la faith-healing. Notre collaborateur, M. le notaire V. Horion, nous a envoyé à ce sujet les réflexions suivantes :

    Réponse au Soir au sujet d'Antoine le guérisseur

        Chose singulière ! nous avons beau nous défendre de croire au miracle, plus nous l'affirmons, plus on nous endosse cette absurdité.
        Il n'y a pas de miracle.
        Les faits psychiques ne sont pas des miracles, ils ressortissent à des lois imparfaitement connues, et sont naturels parce que la nature c'est l'immensité et qu'il ne faut rien chercher en dehors d'elle, pas même la Divinité, qui est dedans, ou plutôt qui est cette immensité même.
        Pour ce qui est d'Antoine le guérisseur, c'est un spirite, soit, et puis après ?
        Prétend-il ou prétendons-nous qu'il opère des miracles ? Non, il est doué de certains pouvoirs psychiques, ne fût-ce que le pouvoir de suggestion, qui est psychique puisqu'il tient de l'esprit, il s'en sert dans un but d'humanité, rien de mieux, et si d'aucuns les attribuent à la médiumnité, on peut ainsi ne pas être de cet avis.
        En supposant qu'il n'agisse pas comme médium, serait-ce là une preuve contre la médiumnité en général ? Autant nier la lumière émergeant de milliers de faits rapportés dans quantité de savants ouvrages.
        Et si la médiumnité existe, il n'est, dès lors, pas plus possible, sans que je veuille l'affirmer, qu'elle se trouve en Antoine, de Jemeppe, tout aussi bien qu'en Home, en Eglington, en Eusapia Paladino, en Florence Cook, ou en tout autre médium célèbre.
        La médiumnité est-elle un miracle ?
        Pas du tout. Dès que la survivance de l'entité humaine est prouvée ou probable, il n'y a pas de miracle dans le fait des rapports posthumes de cette entité avec les terriens qu'elle a quittés, la transition n'étant qu'une différence de subtilité d'esprit-matière. Est-ce une raison pour verser dans toutes les superstitions de certains adeptes naïfs ?
        Non encore. Il y a des simples partout, et de même que la simplicité d'un nombre considérable de dévots catholiques ou bouddhistes, n'infirme en rien les enseignements du Christ Jésus et de Gantama-Boudha (identiques au fond), de même la trop grande crédulité de spirites peu instruits ou trop suggestionnables ne renverse pas le formidable échafaudage des phénomènes psychiques et médianimiques accumulés.
        Le Soir ajoute : « L'inconnu n'est pas nécessairement l'inconnaissable. » C'est ce que nous affirmons aussi, en dépit de Herbert Spencer et de l'école positiviste. « Les mystères d'aujourd'hui deviennent thèmes d'enfant demain. » D'accord. Aussi, quand le temps viendra (oh ! très lointain encore) où les habitants de la terre seront tous, ou presque tous, assez spiritualisés pour frayer couramment avec le monde invisible, personne ne criera au miracle, non plus qu'on ne crie miracle de nos jours (sauf quelques bonnes femmes cependant) au sujet du phonographe, de la télégraphie sans fil et de la suggestion hypnotique, qui auraient passé pour des diableries il y a cent ans.
        Nous finirons peut-être bien par nous entendre avec l'équilibriste intellectuel qui opère dans le Soir sous le nom d'Arsac, ne nie rien à priori, sauf les faits acquis et croit tout possible, sauf ce qui crève les yeux d'évidence.
                                                            V. HORION.

    Le Messager, 1er novembre 1903


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  • Correspondance (Le Messager, 1er sept. 1902)

    Correspondance

    Jumet-Gohissart, près Charleroi, le 25 août 1902.
    Au journal le Messager, à Liége,

        Nous venons vous prier de nous accorder l'hospitalité de vos colonnes pour rendre un juste tribut de gratitude et de reconnaissance à notre frère en croyance, M. Louis Antoine, de Jemeppe s/Meuse, qui nous avait invités à sa séance publique du dimanche 17 août.
        Notre Cercle a pour but toutes études spiritualistes, mais s'attache surtout à connaître et à contrôler les phénomènes qui se produisent dans la science spirite; et pour ce faire, a pris le qualificatif « régional, » exerçant son influence sur divers groupements, dont les séances sont publiques ou particulières, et qui sont représentés au sein de la Société par leur président respectif ou un membre délégué.
        Les œuvres, dites sociales, ne lui sont pas indifférentes et le Cercle combat surtout les abus de l'alcool.
        Désireux de rendre attrayants les sujets d'études, nous avons décidé de faire de temps en temps des excursions, en vue de nous instruire d'abord, et de nous faire connaître ensuite. Nous serons heureux de voir notre exemple suivi ; par réciprocité toute fraternelle, nous accueillerons aussi avec bonheur nos frères et sœurs en croyance, auxquels nous soumettrons notre manière de travailler. Et de même que du choc des idées, jaillit la lumière de même, de l'étude de plusieurs méthodes réunies doit en jaillir une plus complète et plus appropriée à tous les besoins.
        Partis de très bonne heure, mais remplis d'une joie vive occasionnée par l'arrivée d'une journée désirée et que nous savions fertile en enseignements utiles, le terme de notre voyage nous parut vite atteint, agrémenté qu'il fut par la vue des splendides paysages trop peu connus qui se déroulent sur tout le parcours de la vallée de la Meuse.
        A notre arrivée en gare de Jemeppe, un peu avant neuf heures, nous fûmes reçus et conduits par M. Adriaens au beau local de M. Antoine, si connu des milliers de visiteurs qui viennent demander à ce médium renommé : guérison, conseils, enseignements.(1)
        L'heure venue, après présentations et connaissances faites, la séance commença par la réception d'un jeune adepte, un joli bébé qui débutait dans la vie terrestre en venant recevoir les souhaits fraternels d'une assemblée spirite d'au moins 200 personnes. Cérémonie touchante en sa simplicité, mais d'une portée morale considérable pour les nombreux assistants qui écoutèrent avec un religieux intérêt les instructions pleines d'à-propos, données par le président M. Antoine. Le sujet, toujours d'actualité, était : La façon d'élever les enfants, les devoirs des parents vis à vis de ceux qu'une Volonté souveraine leur a confiés dans un but de progrès mutuel.
        Vinrent ensuite les manifestations d'Esprits par une dizaine de médiums-écrivains. Bien qu'habitués des réunions spirites, où l'on recueille les enseignements de ceux qui nous ont précédés dans l'Au-delà, nous pouvons dire que rien ne pourra effacer de notre mémoire le souvenir de la belle et instructive séance à laquelle nous assistâmes avec une émotion bien naturelle. Ces Esprits souffrants ou ignorants, que des entités invisibles amies amenaient près de nous dans un but bien défini, nous ont dépeint leur situation malheureuse. Ils nous ont dit leurs peines, leurs regrets, leurs douleurs, s'accusant, les uns, du mal qu'ils ont commis de leur vivant sur la terre, les autres, d'un égoïsme natif, fruit de l'ignorance fanatique intéressée au maintien des préjugés séculaires. Parlant à ces disparus de notre monde un langage de bonté, toujours approprié au degré d'avancement intellectuel et moral de chacun, M. Antoine nous a laissé l'impression d'un maître en cette science d'apôtre qui, chez lui, marche de pair avec l'exercice de ses hautes facultés de guérisseur.
        Entr'autres faits remarqués en cette assemblée attentive qui, sans trouble ni impatience, écoutait les réponses obtenues et lues par les médiums-récepteurs, nous notons de belles et douces paroles de reconnaissance émanant d'Esprits non appelés, mais venus spontanément remercier parents ou amis présents de leurs bonnes pensées charitables. Ah ! laissez-nous vous redire – pour l'édification surtout des indifférents volontaires et autres, – ces heureux instants où l'on apprend que des êtres qui vous furent chers en ce monde, ont oublié leurs peines terrestres et ont conquis une place dans la phalange des Esprits de progrès !
        Après la séance, qui dura deux heures, il nous fut infiniment agréable de faire plus ample connaissance encore avec M. Antoine que nous remerciâmes tous bien chaleureusement. Un déjeuner familial fut vite préparé dans la salle même des séances où nous fîmes un repas frugal en compagnie de divers amis de notre hôte, parmi lesquels nous comptions deux collaborateurs du Messager. L'un d'eux, M. J. Foccroulle, voulut bien nous conduire à Liége en bateau à vapeur, voyage charmant qui nous laissera toujours aussi les meilleurs souvenirs. Heureux, en surplus, d'avoir visité la grande cité wallonne, c'est l'âme en liesse que nous sommes rentrés à nos foyers respectifs en remerciant l'Eternel de nous avoir procuré une véritable journée de bonheur.
        Nous réitérons nos sentiments de fraternité aux frères et sœurs en croyance de Jemeppe, ainsi qu'aux collaborateurs et lecteurs du Messager.           J. UMETOIS.

     

      (1) N. d. 1. R. – M. Antoine nous informe que le 4me dimanche de chaque mois, de 6 à 7 1/2 heures du soir, il se tient, en son local, à la disposition de toute personne désireuse de s'instruire sur les vérités du spiritisme. Des entretiens ont lieu également entre frères en croyance qui s'y réunissent familièrement, entr'autres pour y échanger leurs vues sur les moyens de propager notre chère doctrine.

    Le Messager, 1er sept. 1902


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  • Correspondance (Le Messager, 1er janvier 1901)

    Correspondance

            Messieurs et Frères,

        Vous avez annoncé dernièrement l'inauguration à Jemeppe-sur-Meuse du beau et spacieux local de la société les Vignerons du Seigneur, propriété de notre ami et frère Louis Antoine. Environ 180 adeptes de notre belle doctrine, venus de tous les environs, y étaient réunis le jour de la Noël pour féliciter ce frère dévoué de l'initiative si franche, si généreuse et si intelligente dont il a donné déjà tant de preuves. Ainsi que l'on dit, en des causeries pleines de verve et d'humour, MM. Houart et Henrion, deux vétérans de la cause, les ennemis séculaires de la libre pensée spiritualiste, peuvent en vain gémir à leur aise sur l'extension qu'ont prise partout les enseignements des Esprits. C'est la ruine dans un temps qui paraît assez proche au siècle où nous entrons, de l'exploitation des superstitions religieuses dont vit un clergé fanatique et intolérant. Tout nous dit que les travailleurs de l'Espace, apôtres de vérités éternelles étouffées par les parodistes des nobles enseignements de Jésus, sont constamment sur la brèche pour combattre et détruire les erreurs amoncelées.
        Cette belle salle, où avant l'inauguration plusieurs centaines de malades ont passé, venus pour demander à notre frère Antoine ses soins magnétiques gratuits, est décorée de plusieurs peintures et portraits, entr'autres ceux d'Allan Kardec, curé d'Ars et Dr Demeure, chers et vénérés esprits qui, durant leur vie terrestre, pratiquèrent et enseignèrent les sublimes vérités spirites, et qui n'ont cessé depuis leur rentrée dans la vie réelle de nous donner des preuves de leur active et tendre sollicitude. A l'aspect de ces nobles et sympathiques physionomies, grand fut sans doute l'étonnement de personnages sceptiques aussi respectables que diplômés qui envahirent dernièrement le local de nos frères de Jemeppe. Mais laissons parler l'Express, de Liége, un grand journal dont on dit qu'il "évolue puissamment vers la route invariable de la science et du progrès":
        "Dans son numéro du 16 décembre, l'Express rapportait que le Parquet de Liége avait opéré une descente au sujet d'un individu (sic) contre lequel plainte était portée du chef d'exercice illégal de l'art de guérir.
        Le Parquet, représenté par M. Gonne, substitut du Procureur du Roi, accompagné de MM. Thuriaux, juge d'instruction ; Péters, greffier, et de MM. les médecins-légistes Lenger et Corin, est venu de nouveau indaguer à ce propos.
        Les magistrats se sont rendus d'abord au domicile particulier de M. A..., la personne visée. M. A... ordonne, paraît-il, à ses clients une liqueur fabriquée par un pharmacien bruxellois et qui est en vente dans toutes les pharmacies. Il les traite en même temps par le magnétisme.
        Comme nous le disions dimanche, il compte une clientèle considérable et, au moment de l'arrivée des magistrats dans le salon d'attente, il n'y avait pas moins de 60 consultants dont quelques-uns venaient de Verviers, voire même de Bruxelles.
        Les médecins et les magistrats ont interrogé les clients et ont assisté en même temps aux consultations qui se sont données à leur arrivée, c'est-à-dire vers 9 heures du matin. On dit dans le public que A... est entièrement désintéressé. On est tout simplement invité à déposer une obole pour les pauvres dans un tronc placé en évidence dans la salle d'attente."
        Voici ce qu'aurait pu ajouter l'auteur des lignes qui précèdent, ce qui est à sa connaissance : M. Antoine, outre son indépendance – il est rentier – est un "individu" dont le désintéressement, l'abnégation, le dévouement à toutes bonnes œuvres, ont conquis l'estime et la considération, non seulement de ses frères en croyance, mais aussi de tous ses concitoyens. Sa médiumnité guérissante est établie par des attestations qu'il ne recherche pas ; elles s'offrent d'elles-mêmes. Distribuant, au vu et au su de chacun, le produit des oboles de ses malades reconnaissants, il répand, en outre, la bonne parole qui console. Il soutient l'affligé, fortifie moralement et physiquement ses frères et sœurs en humanité. Combien d'hommes que la prison et les dépôts de mendicité auraient recueillis – les lois humaines punissent toujours l'effet sans s'attaquer à la cause ont pu, dans nos régions industrielles vouées au capitalisme, subir l'influence, l'ascendant de ses bons conseils, de ses excellentes exhortations spirites à la résignation ! Sont-ce les prêtres salariés et les nombreux médecins cléricaux, cherchant à faire poursuivre notre frère Antoine, qui pourraient en dire autant ? Que sa modestie bien connue ne nous empêche, ni l'un, ni l'autre, Messieurs, de le défendre contre certains agissements ! Que ses actes méritoires servent d'exemples aussi à d'autres adeptes de notre doctrine, soucieux de propager les enseignements spirites pour le plus grand profit de l'avenir moral et intellectuel de tous les humains.

                                             Salut fraternel,
    Jemeppe, 26 décembre 1900.                        H.

    Le Messager, 1er janvier 1901


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  • Préface du livre L'Auréole de la Conscience, Antoine le Guérisseur

    Préface du livre L'Auréole de la Conscience, Antoine le Guérisseur

    Préface du livre L'Auréole de la Conscience, Antoine le Guérisseur-L'Opération

        Nous portons à la connaissance des personnes souffrantes que les jours fériés, sauf les dimanches, Le Guérisseur opèrera sur tous les malades réunis à 10 heures, dans le temple. Ces jours-là, Le Guérisseur aura même un plus grand pouvoir que dans ses opérations habituelles. Il ne prescrit rien, la foi seule en Lui suffit pour obtenir toute satisfaction dans les maladies et contrariétés de tous genres.
        Il est permis de se faire remplacer par une personne qui a foi au
    Guérisseur, lorsqu'on ne peut venir soi-même.


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  • Inauguration du nouveau local des Vignerons du Seigneur (Le Messager, 15 déc. 1900)

        Avis. – L'inauguration du nouveau local de la société spirite « les Vignerons du Seigneur » de Jemeppe-sur-Meuse, aura lieu le 25 décembre à 3 heures, rue du Bois-de-Mont, n° 1.
        A cette occasion, une causerie de circonstance sera faite par un ancien frère en croyance de la région.
        Le comité de la société invite à cette réunion intime et fraternelle tous les spirites désireux d'y assister.
                                                                                                           
    L. Antoine.

    Le Messager, 15 décembre 1900

       Le même journal publiera quelques jours plus tard un complément de la plume de H. (très certainement Henri Hollange).


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  • Enseignement (Le Messager, 15 juin 1905)Bibliographie

        Enseignement. C'est le titre donné par la Société spirite « Les Vignerons du Seigneur », de Jemeppe-sur-Meuse, au livre instructif qu'elle vient de faire éditer.
        S'instruire en commun en cherchant à s'améliorer, c'est là un noble but que poursuivent les membres si dévoués de ce groupe, qui se réunit souvent sous la direction de M. Antoine et qui a pu obtenir, sur des sujets variés, des réponses bien dignes d'être notées et répandues.
        Les adversaires du spiritisme pourront puiser dans ces instructions si morales les connaissances qui leur manquent, redressant ainsi leur faux jugement sur notre doctrine.
        Curieuses à tous les titres sont les dissertations sur la véritable foi religieuse définie par M. Antoine « une puissance acquise par l'expérience qui permet à l'homme de penser et d'agir suivant son élévation morale. »
        Bien intéressantes aussi sont les réponses données par M. Antoine aux questions posées par les assistants sur le magnétisme et les fluides, sur la méthode à suivre pour la formation des groupes, sur la prière, les médiumnités diverses et les obsessions, le libre arbitre, les devoirs réciproques des humains, les conséquences de leurs actes dans le présent et l'avenir de leur être, tous sujets qui avec bien d'autres encore, rendent très attrayante la lecture de cet ouvrage de 250 pages appelé à guider également les débutants en leur évitant des causes d'erreurs ou de découragement.

    Le Messager, 15 juin 1905


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  • Funérailles spirites (Le Messager, 1er nov. 1903)

    Funérailles spirites

        Le 14 octobre également, vers 4 heures, au populeux village de St-Nicolas, près Liége, eurent lieu les funérailles spirites de M. Jean-Joseph Antoine, décédé à l'âge de 76 ans, fidèle à ses convictions philosophiques.
        A la levée du corps, le cercueil fut recouvert du beau drap mortuaire de la Société « les Vignerons du Seigneur » de Jemeppe, dont le défunt était membre.
        Devant la foule recueillie, évaluée à 250 personnes, Mme Adriaens a dit à haute et intelligible voix la prière pour les Esprits qui viennent de quitter la terre. Elle l'a fait suivre de la lecture d'un beau chapitre de l'Evangile d'Allan Kardec intitulé : Le pardon des offenses.
        Précédé du drapeau de la Société, le cortège s'est acheminé vers le champ dit du repos.
        Le deuil était conduit par les gendres du défunt, suivis par notre ami Louis Antoine, frère cadet du défunt et par de nombreux parents.
        Au bord de la tombe, M. Hollange a prononcé d'inspiration un excellent discours résumant la doctrine spirite, faisant ressortir ses bienfaits moraux que recueillent surtout ceux qui ont pu s'affranchir définitivement du joug des préjugés.
        La belle « prière de Carita » qu'il a dite en terminant a impressionné vivement l'assistance, qui s'associait ainsi à de bonnes pensées, exprimées avec sentiment, en vue des progrès nouveaux à accomplir par l'esprit de celui dont on confiait la dépouille à la terre.

        Enregistrons encore :
        Au cimetière de Jemeppe, le 20 octobre, les funérailles spirites de Mme Anne-Joseph Collon, belle-sœur de M. L. Antoine. La défunte est décédée victime d'un accident, à l'âge de 64 ans.
        Au cimetière de Vivegnis près Liége, le 23 octobre les funérailles spirites de Mme Givart, née Hubertine D'heur.
        Au cimetière de Retinne (pays de Herve-Liége) le 5 octobre, les funérailles spirites de M. Mathieu Guilleaume, décédé à l'âge de 82 ans. Cette cérémonie avait attiré, comme les précédentes, organisées par les soins de la Société spirite de Jemeppe, une assistance nombreuse et recueillie attestant hautement le nombre toujours croissant des adeptes de la doctrine du spiritisme.

    Le Messager, 1er novembre 1903


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  • Un guérisseur à Jemeppe (Le journal de Bruxelles, 3 août 1901)(Belgicapress)    ~~~ Un guérisseur à Jemeppe. – On ne parle à Liége que d'une descente du parquet faite chez un empirique dont le nom est très répandu non seulement dans la localité, mais encore dans les villages voisins et peut-être même, pourrions-nous dire à plusieurs centaines de kilomètres à la ronde. Ce citoyen exerce l'art de guérir, mais il diffère des charlatans connus par sa façon de procéder pour lui, pas de drogues, ni de produits quelconques. Il prétend posséder un pouvoir magnétique qu'il exerce efficacement, selon lui, sur tous ceux qui viennent le consulter.
        Que l'on souffre d'une maladie quelconque, que l'on soit boiteux ou scrofuleux, ce charlatan, émule d'un autre genre de Séquah, de joyeuse mémoire, prétend tout guérir. Tout Jemeppe et les environs sont, paraît-il, en révolution à la suite des succès obtenus par cet empirique.
        Le parquet, ayant eu vent de l'affaire, s'est rendu à Jemeppe et a assisté aux expériences du susdit guérisseur. Nos graves et austères magistrats, qui étaient accompagnés de deux médecins-légistes, ont vu défiler 67 clients, auxquels l'empirique a fait des centaines de « passes ».
        Après avoir assisté pendant trois heures aux exercices du citoyen, qui fait l'étonnement de toute la population jemeppienne, les représentants du parquet se sont retirés. A ce moment, 130 personnes devaient encore passer à la visite. Il se trouvait parmi celles-ci un habitant de Gand. C'est dire que la renommée du guérisseur s'étendra bientôt aux quatre coins de la Belgique et passera même la frontière.
        Il paraît, d'ailleurs, qu'il y a chaque jour affluence. Des gens arrivent la nuit, dès 1 ou 2 heures du matin, pour être certains d'être reçus. Le traitement est gratuit, mais il y a évidemment l'obole obligée.
        Hier, une dame a laissé tomber un louis dans la cassette où chacun verse ce que bon lui semble.

    Le journal de Bruxelles, 3 août 1901 (source : Belgicapress)

        Séquah était un guérisseur spirite de la ville de Groningue aux Pays-Bas qui se fit connaître fin du siècle précédent.


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  • Le médium-guérisseur Louis-Antoine (Le Messager, 15 août 1901)

    Le médium-guérisseur Louis-Antoine

    Nous lisons dans le Journal de Liége du 1er août 1901 :
        « Jemeppe. – Le parquet composé de MM.Gonne, substitut du Procureur du Roi, Thuriaux, juge d'instruction ; Charlier, greffier ; les médecins légistes Corin et Lenger, a fait une descente lundi à Jemeppe, au domicile du sieur Antoine, empirique qui, en moyenne, reçoit par jour deux cents malades et blessés venant de tous les pays.
        » Le parquet s'est tenu trois heures dans le cabinet de A. assistant à la visite des malades.
        » L'empirique A. fait, avec les mains, des passes sur ses clients, leur ordonne de prier Dieu, et les renvoie avec la foi qui les guérit.
        » La police prenait les noms des malades et les interrogeait.
        » Les clients sont appelés par ordre et doivent se faire inscrire le jour qui précède la consultation ; il y a cohue tous les jours et des chariots amènent pendant la nuit des malades qui veulent être visités dès l'ouverture du cabinet de consultation. »

    *
    *   *

        Des renseignements pris à bonne source nous permettent de rectifier et de compléter ce a « communiqué » du Parquet envoyé aux grands quotidiens de Liége.
        1er POINT. – Jamais il n'y a eu de visite médicale faite par M. Antoine. Il ne procède actuellement que par des passes, ne recommandant, ni n'indiquant aucun remède.
        En fait de visite, il y a eu celle de ses meubles pratiquée sur l'ordre du magistrat. Qu'il avait donc raison celui qui affirmait que l'homme le plus puissant d'un Etat, c'est... le juge d'instruction !
        2e POINT. – Le nombre moyen de personnes malades reçues chaque jour chez M. Antoine n'est pas de 200, mais d'environ 115.
        3e POINT. – Si quelques francs en menue monnaie sont récoltés journellement, provenant de malades qui veulent absolument déposer leur obole pour être distribuée à plus malheureux qu'eux, rien n'autorise les insinuations malveillantes de certains journalistes, qui ne peuvent admettre le désintéressement humain absolu. Au surplus, M. Antoine entend garder sa liberté de distribuer les aumônes recueillies chez lui. Il est bon juge, du reste, pour distinguer les misères dignes d'être secourues.
        Au sujet de sa faculté incontestée de guérisseur, nous ne pouvons rien ajouter qui ne soit connu de nos lecteurs. Aux dépens de son repos et de celui de sa digue épouse si dévouée, M. Antoine voit tous les jours sa notoriété s'étendre davantage et un monde de malades affluer dans sa demeure venant de tous les coins du pays et même de l'étranger. Chacun se demande comment il peut suffire à un labeur si au-dessus de ses forces physiques. Mais ainsi qu'il le déclare, l'assistance spirituelle qui l'entoure et le protège ne lui procure que bien-être et satisfaction morale, et une déperdition de force vitale est vite réparée par ces docteurs de l'espace dont la science profonde n'a rien de commun avec celle des médecins, légistes et autres.

    *
    *   *

        Cette seconde descente de parquet a suivi de quelques jours la visite de M. Jules Bois, qui poursuit dans le journal parisien, le Matin du 3 août, son enquête sur le spiritisme.
        L'article consacré à M. Antoine est très élogieux, bien que déparé par une interprétation erronée des sentiments de modestie bien connus qui caractérisent ce guérisseur renommé.

    Le Messager, 15 août 1901


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  • Visite à Louis Antoine par Connais-toi (Le Messager, 1er juin 1901)

        Nous devons nous borner aujourd'hui à signaler un article remarquable qui vient de paraître dans le journal Connais-toi, du docteur Vindevogel, chaussée de Haecht, 284, à Bruxelles, où il rend compte d'une visite faite par lui à notre frère en croyance, M. Louis Antoine, le médium-guérisseur de Jemeppe-sur-Meuse.
        Remarqué aussi dans la Gazette de Schaerbeek, du 11 mai, un excellent article sur Cagliostro que nous reproduirons prochainement.

    Le Messager, 1er juin 1901


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  • Les guérisseurs (La Métropole, 12 août 1905)(Belgicapress)Choses et autres

                                                          Guérisseurs

        Il vient de mourir à Lyon un personnage qui était célèbre dans la ville et dans tout le pays, sous le nom de Philippe. C'était un ancien garçon boucher, disent les journaux, qui s'était senti appelé, à ce qu'il disait, par des voix secrètes, à pratiquer des guérisons. Il opérait dans un petit salon d'une rue très fréquentée et la foule s'empressait à venir le consulter, et à lui raconter ses misères. Il y eut comme cela toujours, il y aura probablement toujours des personnages qui se diront investis de dons tout spéciaux et se feront fort de guérir l'humanité, et toujours l'humanité en grand nombre accourra demander merci. Et ce sont le plus souvent de vulgaires farceurs. Philippe le Lyonnais eut des prédécesseurs illustres. Le plus connu fut peut-être le zouave Jacob, ce musicien de la garde impériale, qui, à force de souffler dans un piston, se découvrit un souffle d'inspiré. Il finit par avoir comme clients les plus illustres personnages, entr'autres le maréchal Canrobert, et rédigera des mémoires tout pleins de pensées pompeuses.
        Il y a dans les environs de Liége, un particulier du nom d'Antoine, qui reçoit à peu près tous les jours deux cents personnes, sur qui il récite une vague prière, sur qui il souffle vaguement, à qui il ordonne des petites choses inoffensives et même hygiéniques, et qui s'en vont convaincus qu'elles sont guéries. Et souvent, il faut le dire, elles le sont.
        En général, quand ce sont des étrangers qui viennent pratiquer en Belgique ces exercices, on les expulse tout simplement, l'autorité ayant fort peu confiance dans leurs dons. Il vous souvient peut-être de cet Américain thaumaturge qu'on expulsa, il y a une dizaine d'années, et dont certains journaux prirent le parti avec une belle animation. Personnellement, j'ai connu une dame qui opérait à Saint-Gilles-lez-Bruxelles. Vêtue de blanc, et se faisant fort de guérir des hernies, des épilépsies et quantité d'autres maladies, elle imposait les mains. Un ancien chef de gare presque aveugle avait été guérie par elle et il était pris d'une telle foi, qu'il s'était fait l'apôtre de cette thaumaturge. Ce fut lui qui vint me relancer ; il me somma de venir voir et de raconter au monde entier ce que j'aurais vu. Comme je n'avais pas de foi, je ne vis rien d'extraordinaire, et comme je n'avais pas de maladie à faire guérir, je ne pus apprécier le talent de la dame. A quelque temps de là, la police intervint dans ce petit trafic et la race des guérisseurs comptait une martyre de plus.
        Le prestige de tous ces gens-là, bien plus étonnant que celui des médecins qui ont fait des études et qui ne jugent que d'après les faits, est éclatant, indiscutable. On recourra toujours volontiers à eux par esprit de contradiction, pour narguer la science officielle, et par cette croyance au merveilleux qui existe si ancrée dans le cœur humain. On veut absolument découvrir du merveilleux à tous les tournants de la vie. Et songez, songez aussi à tous les spirites qui pullulent dans les centres industriels, à Seraing, dans les environs de Charleroi et qui demandent à des pratiques absurdes la guérison de presque toutes les maladies. On condamne les guérisseurs, et après cela, l'observateur désintéressé se demande : "Mais ces farceurs-là, tout farceurs qu'ils étaient, ont peut-être parfois réellement calmé une grande douleur ?" Il y a un droit légal de guérir et il est singulier que l'on parle d'un exercice illégal de l'art de guérir, comme si, dès qu'on guérit on ne se trouve pas un bienfaiteur humain au-dessus des lois.
        Pasteur, qui n'était pas médecin, n'avait pas le droit légal de guérir. Il a tout de même guéri quelques hommes.
        Et toutes ces historiettes ou tous ces faits ne sont qu'un prétexte à conversation que je vous soumets pour les soirs où la pluie ou le mauvais temps vous cloîtreront dans quelque hôtel des bords de la mer.

                                                                   ETHEREL

    La Métropole, 12 août 1905 (source : Belgicapress)

     

        Etherel est le pseudonyme de Léon Souguenet qui a également écrit des articles sur les spirites et sur Antoine-le-Guérisseur.

        Cette chronique a donné lieu a un droit de réponse publié par le journal. Cf. Les guérisseurs (La Métropole, 18 août 1905).


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  • Les guérisseurs (La Métropole, 18 août 1905)(Belgicapress)

        Les guérisseurs
       
    Au sujet d'une récente chronique de notre collaborateur Etherel nous recevons d'un de nos abonnés wallons une lettre où celui-ci prend la défense de M. Antoine, le guérisseur spirite de Jemeppe-sur-Meuse.
        "Si l'auteur de l'article, écrit-il, connaissait l'action bienfaisante et d'une haute portée morale que M. Antoine exerce autour de lui, il aurait pu sans doute garder tout son scepticisme, sinon sur les cures elles-mêmes puisqu'elles sont réelles et qu'il en convient lui aussi, du moins sur les causes de ce mystérieux pouvoir de guérison, mais ce dont je suis certain, il ne se fut pas servi d'un langage si peu mesuré envers cet homme de bien, profondément désintéressé, respecté de tous ceux qui l'approchent pour la simplicité de son caractère et son parfait naturel !"
        Dont acte !

    La Métropole, 18 août 1905 (source : Belgicapress)

       Cf. la chronique Les guérisseurs (La Métropole, 12 août 1905).


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  • Chronique judiciaire - Un hypnotiseur (La Meuse, 20 février 1901)(Belgicapress)CHRONIQUE JUDICIAIRE
    UN HYPNOTISEUR

        Le prévenu Louis A..., habitant Jemeppe, s'est créé une véritable célébrité comme guérisseur. Un important cortège de malades qu'il a guéris l'accompagnent à l'audience et s'offrent de témoigner en sa faveur. Le tribunal y a consenti et en a entendu plusieurs.
        A... soigne toutes les maladies possibles et imaginables. Il recourt à des méthodes qui valent d'être décrites.
        Il procède à un examen du patient, à des impositions de mains. Après avoir émis son diagnostic, il ordonne le traitement à suivre et des remèdes qui sont presque toujours les mêmes.
        Ces formules sont au nombre de six. Cela n'est, d'ailleurs, que l'accessoire. L'important consiste en des carrés de papier que A... a magnétisés et remet au malade. Ce dernier devait le tremper dans un verre d'eau. Cette eau était, par le contact du papier, magnétisée à son tour et le patient la buvait. D'autres fois, il lui était ordonné de poser le papier sur la partie malade.
        Les résultats étaient tout-à-fait remarquables, répétons-le.
        A... est un spirite convaincu. Il entre dans de longues explications prononcées d'un ton de prêche ou de psalmodie.
        Il s'adresse, déclare-t-il, plutôt au moral qu'au physique. Il guérit par la prière et par des attouchements. Il est venu insensiblement à l'exercice de cet art, qu'il considère comme un devoir et comme une question de conscience. Aussi ne comprend-il pas qu'on ait pu l'attraire devant des juges.
        Je n'ai pas besoin de diplôme, continue-t-il. Qui pourrait me donner un diplôme pour ce que je fais ! Ce n'est pas l'art de guérir, c'est le don de guérir.
        Et comme le président lui fait observer qu'il a soigné des personnes incurables, pour lesquelles il n'y avait plus rien à espérer, et qu'il trompe leur confiance :
        – Ils sont plus heureux, tout au moins, par les bons conseils que je leur ai donnés, riposte A... Par exemple, aux alcoolisés je prescris de l'eau à boire et une certaine quantité à retrancher progressivement sur les boissons nuisibles.
        Il faut ajouter que le prévenu ne demandait pas le moindre paiement pour ses consultations. Un tronc était placé dans la salle, – tronc où les visiteurs déposaient, s'ils le voulaient, une aumône destinée à être distribuée aux pauvres de la Société spirite.
        A... recevait jusqu'à 80 malades par jour. Quand le parquet a opéré une descente chez lui, quarante-quatre personnes attendaient leur tour d'être reçues. Les médecins ont tenu à voir opérer le disciple de Donato et, en même temps, d'Allan Kardec. Celui-ci s'y est prêté de très bonne grâce.
        M. le docteur Corin croit que, ainsi que le dit le prévenu, il peut, par suggestion, aboutir à des résultats là même où les médecins ont échoué, mais que, pour d'autres malades, il y a un danger pour la santé publique à laisser opérer A..., soit pour les patients eux-mêmes, soit pour ceux qui les approchent.
        Par exemple, une jeune fille s'est présentée à laquelle on avait sectionné un œil, – ce dont A... ne s'était pas aperçu. Il avait prétendu pouvoir la guérir et comme elle soutenait qu'il n'y avait pas d'amélioration, A.. l'examina à nouveau. Puis il déclara : "Je sens quelque chose de contraire. Elle a dû manger du pain d'épice la veille de la Saint-Nicolas !" (Sic.) Les médecins légistes ont alors dû intervenir pour lui faire observer que la jeune fille avait l'œil sectionné, que l'organe était entièrement perdu.
        Parmi les témoins, citons un homme qui avait eu la jambe cassée et une plaie purulente. Chaque année, la plaie se rouvrait et il était obligé de garder le lit durant un mois. En trois jours, il a été totalement guéri par A..., qui n'a même pas regardé la jambe.
        Ce résultat a été obtenu par un papier magnétisé et par une prière.
        M. le docteur Corin fait observer que cette disparition d'un ulcère est très-possible par la suggestion. Les gens qui vont à Lourdes peuvent être guéris ainsi.
        M. le substitut Gonne a requis la condamnation. La Cour a condamné dans d'autres cas analogues de papiers magnétisés. Le prévenu n'a pas qualité pour exercer l'art de guérir.
        Le tribunal a partagé cette façon de voir et condamné A... à une amende conditionnelle de 60 francs.

    La Meuse, 20 février 1901 (source : Belgicapress)


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  • Enseignement par M. Antoine le Guérisseur, par F. Delcroix (La Meuse, 27 juin 1905)(Belgicapress)

    ENSEIGNEMENT PAR M. ANTOINE LE GUERISSEUR,
    DE JEMEPPE-SUR-MEUSE

        Sous les auspices de la Société les Vignerons du Seigneur, il vient d'être publié un livre qui est dû tout à la fois au travail collectif des adeptes et surtout à la longue expérience personnelle du chef de groupe : M. Antoine, le guérisseur bien connu. Une partie de l'œuvre est consacrée à l'étude des maladies et de leurs causes.
        La lecture du livre et l'observation du milieu où il a pris naissance nous suggèrent quelques réflexions que nous croyons bon de soumettre au public.
        Il existe une justice immanente et cette justice est ininterrompue. Elle réside dans le jeu souple de la loi du talion qui produit la lente ascension des instincts obscurs vers la lumière de l'intelligence. La pensée de l'homme est toujours active en bien ou en mal. Elle s'éveille au contact de la vie, tend à se réaliser, entraine les forces voisines, crée des penchants irrésistibles. Mais ce qui prouve la sagesse divine et la belle simplicité de la création, c'est que dans le conflit pour la durée, les tendances bienfaisantes sont les seules qui survivent. La Vertu est assurée de l'immortalité. Mais le vice se brise contre les obstacles qui se multiplient et se dressent devant lui, obstacles finalement invincibles. Il prépare lui-même ses épreuves. Les conséquences inévitables de ses actions obligent l'esprit à réfléchir. Il éprouve du remords, signe d'une plus grande sensibilité morale. La lutte est ramenée au fond de lui-même contre tous les souvenirs, toutes les habitudes enracinées, contre la foule des « revenants », selon l'expression d'Ibsen. Il substitue aux anciennes pensées, jadis agréables, maintenant douloureuses, d'autres états de conscience. De plus en plus certain que la satisfaction des appétits égoïstes procure un plaisir éphémère et grève son avenir, il rentre dans le courant du progrès indéfini, il devient plus sérieux, il aime le devoir dans sa beauté d'abord austère, puis souriante, acquiesce à la dignité du libre-arbitre dont les sanctions n'effrayent que les faibles. Il voit dans tout homme un frère plus ou moins avancé moralement.
        Il n'ignore plus que ses joies se mesurent à la profondeur de son dévouement. Il s'exerce à pratiquer le bien de tout son pouvoir, parce que c'est l'unique moyen de se guérir de ses imperfections et de s'élever dans la hiérarchie des consciences. Alors resplendit de tout son éclat la loi divine qui était ensevelie au fond de la nature primitive et qui s'était souvent voilée dans le cours de l'évolution, au milieu des passions et des instincts.
        Mais suffit-il de connaître la vérité ? Désireux d'agir dans le sens de la beauté, le pouvons-nous toujours ? Ne sommes-nous pas prisonniers de notre passé et nos volontés ne défaillent-elles point, hélas ! devant les suggestions intérieures : voix de sirène des penchants, langage despotique des ambitions et des intérêts ? Où puiser des forces pour réagir dans les heures décisives ? M. Antoine répond ici, non plus par des instructions morales, trop souvent inopérantes, mais par des œuvres.
        En plein territoire industriel, il a créé une ruche féconde qui est en train d'essaimer à travers la Belgique.
        La métropole se peuple chaque jour davantage. Non pas qu'elle séduise à première vue et par des dehors brillants : tout y est simple et discret ; la plupart sont des humbles dont la distinction est surtout morale. Si leur bonheur se devine dès l'abord à la lumière du regard et du sourire, vous ne pouvez guère en pénétrer les causes que dans un commerce assidu et prolongé qui vous dévoile le progrès intérieur de chacun, dû à l'étude constante de soi, le dévouement sans phrase et dans le secret, une fraternité agissante, dépassant de beaucoup la famille spirite. M. Maeterlinck nous dit que les abeilles emportent dans leur course vagabonde et active l'instinct de la cité parfumée. Les fidèles gardent un culte au séjour qui abrite leurs travaux, à la Maison du bonheur, comme ils l'appellent. Ils vont à travers la vie, soucieux de leur dignité professionnelle, toujours prêts à rendre service, aussi avides d'estime que d'affection, patients et doux, non par faiblesse, mais par égalité d'âme et par une jolie confiance en la nature humaine.
        Les épreuves assaillent une mentalité et une activité si nouvelles. Mais le souvenir de la Ruche soutient et réconforte. Il n'est pas de tristesses ni de joies auxquelles Elle ne soit associée. Et c'est dans toutes ces bonnes volontés rayonnant dans les milieux divers que se dissimule le secret de son développement, de sa force et de sa durée. Des utopistes ont voulu fonder loin de la civilisation des sociétés modèles : ils n'oubliaient, pour réussir, que la chose essentielle : la métamorphose préalable du cœur humain, M. Descaves imagine une Clairière au sein de la ténébreuse forêt des instincts et des appétits ; elle est vite reconquise par l'ombre séculaire qui l'environne. La cité nouvelle était impossible sans la maturité du sens moral.
        L'assemblée chrétienne des Vignerons du Seigneur résout le problème en élaborant une conscience collective plus fine, d'un charme pénétrant. Tous s'exercent à réaliser le commandement divin : « Tu aimeras Dieu par-dessus toute chose et ton prochain plus que toi-même ». Leur personnalité s'ennoblit. Elle pénètre dans les beaux secrets de la vie et de l'univers, dans cette réalité supérieure, inaccessible aux yeux de chair, mais qu'avait déjà entrevue l'intuition des poètes. La foi des adeptes grandit par le travail et l'expérience. Elle n'est pas un don gratuit et définitif. Elle se conquiert. Elle est évolutive, n'aspirant qu'aux joies sereines et viriles de la conscience qui cherche son Dieu, épèle la pensée sacrée que recèlent tous les cœurs tendres et dévoués, s'épure dans cette recherche et à ce contact, crée des œuvres fraternelles et durables. Elle ne fuit pas la vie contemporaine. Elle aime à s'établir au cœur des cités ouvrières. Forte de la lumière intérieure, elle ne redoute ni les sarcasmes ni les injures, et les pardonne, convaincue qu'ils sont adressés à la fausse image que l'on conçoit d'elle. Elle agit d'une façon lente, continue, insensible, recrutant tous ceux que désabusent les biens matériels et qui leur préfèrent la vie de l'esprit et la vie du cœur. Elle fonde le spiritisme moral, qui produit l'amélioration de l'individu et, comme conséquence nécessaire, la rénovation des sociétés.
        Tel est l'esprit de la Ruche et tel est le miel qui s'est cristallisé dans cet Enseignement de M. Antoine le guérisseur.
                                                                                                F. DELCROIX.

    La Meuse, 27 juin 1905 (source : Belgicapress)


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  • Charleroi - La seconde journée du Congrès spirite (Le Petit bleu du matin, 5 juin 1906)(Belgicapress)                                              CHARLEROI
    La seconde journée du Congrès spirite.
    (Service spécial du « Petit Bleu ».)

        Les congressistes spirites se sont occupés lundi matin de l'organisation des groupements, notamment des fédérations locales de Liége, Charleroi et Bruxelles.
        Nombre de discours ont été lus et il faut rendre cette justice aux spirites qu'ils possèdent parmi eux passablement de causeurs et discoureurs de talent.
        Mais les contradicteurs n'avaient pas, non plus, leur langue en poche, et on a blagué ferme les pratiques que certains groupes emploient et qui peuvent faire ressembler leurs séances à des scènes bizarres et souvent comiques.
        On a aussi „bêché” consciencieusement les médiums guérisseurs, qui font trafic de leurs pouvoirs, et plusieurs délégués liégeois ont critiqué véhémentement le rapport élogieux qu'un instituteur, M. Delcroix, avait fait du médium Antoine, un guérisseur renommé dans toute la province de Liége.
        En thème général, on a réprouvé toutes les méthodes, toutes les pratiques qui étaient de nature à assimiler le spiritisme à une religion.
        „Ce que nous voulons, a dit très nettement un congressiste, c'est rechercher la vérité, étudier la cause des phénomènes que nous observons et, pour cela, il faut que nous exercions un contrôle sérieux et minutieux sur toutes nos séances afin d'en écarter tous ceux qui, volontairement, par supercherie, ou involontairement, par auto-suggestion, nous induiraient en erreur.”
        Cette séance fort intéressante a été levée à midi et demi, pour être reprise à 2 h. 1/2, pour la séance de clôture.
        De nouveaux rapports ont été lus sur les moyens de propagande et de diffusion des théories spirites. Un professeur d'école moyenne, M. Demoulin, de Liége, a fait un exposé troublant des phénomènes enregistrés par lui. Le rapporteur est un médium visionnaire et tous les faits qu'il a observés ont été vérifiés et contrôlés avec minutie. Ils ont fait une profonde impression sur l'assistance. Ces faits, dont la réalité dans ces conditions ne saurait être contestée, ont éveillé la curiosité des plus profanes, tant ils sont de nature à provoquer l'étude des phénomènes spirites.
        Après une deuxième […] d’un insigne spécial, le Congrès a élu plusieurs commissaires au comité fédéral, MM. Quinet, Honart, Piérard et Fritz ; et l'assemblée a désigné, à l'unanimité, la ville d'Anvers comme siège du Congrès de 1907.
        M. le chevalier Le Clément de Saint-Marcq, en clôturant les débats, a déclaré que les spirites pouvaient se réjouir à bon droit des travaux du Congrès de 1906, et il a émis l'espoir que les congressistes trouveraient à Anvers un accueil aussi aimable que celui rencontré à Charleroi.

    Le Petit bleu du matin, 5 juin 1906 (source : Belgicapress)


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