• Charbonnages des Kessales (FaceBook)

    Charbonnage des Kessales, Jemeppe sur Meuse, 1898 avec l'aimable autorisation de Mr Serge Dony.

    source : Michel Roba et Serge Dony (Flémalle et ses environs d'hier et aujourd'hui)
    https://www.facebook.com/photo?fbid=10223753272922458&set=gm.1844008629087360


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  • Symbole mineur wallon - El wade di diewe


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  • Mons - Bois de Mont - Jemeppe (Carte du dépôt de la guerre (1865 - 1880)

    Mons - Bois de Mont - Jemeppe (Carte du dépôt de la guerre (1865 - 1880))

    (geoportail.wallonie.be)

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  •     Une musique dans les rues du pays minier n'est pas seulement un bruit momentané, mais l'expression d'une attente éternelle. Ce pays, où le métier a rendu les hommes si intimement solidaires, a la passion de la cadence, de ce qui s'accomplit en groupe. Si l'on trouve dans les corons tant de sociétés musicales c'est qu'elles expriment le besoin profond des hommes de faire constamment une seule âme de toutes leurs âmes.
        Une foule aux coudes joints marche derrière l'Harmonie. Au-dessus des têtes apparaît le bois des arcs.

    Pierre Hamp, Gueules noires,
    La musique de la mine
    Gallimard, Paris, 1938, p.71


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  • Charbonnage du Corbeau

    Charbonnage du Corbeau 1904 (André De Bruyn, Anciennes Houillères de la Région liégeoise)


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  • Charbonnage des Kessales

    Charbonnage des Kessales, vers 1900 (André De Bruyn, Anciennes Houillères de la Région liégeoise)


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  •     La Belgique en plein travail prenait une physionomie nouvelle, avec ses terrils de charbonnages élevant sans cesse leurs pyramides noires, ses hauts fourneaux, les échafaudages de ses puits de mine, ses carrières de pierres rongeant les collines de l'Ourthe ou creusant le sol du Tournaisis et du Brabant wallon, ses rivières sans poissons roulant les déjections des usines et partout ces arbres du paysage industriel, les cheminées, avec leurs panaches de vapeur ou leurs écharpes de fumées irradiées le soir du rougeoiement des coulées de l'acier fondu. Il semblait presque que le pays, dans sa fièvre de produire, se dévorât lui-même jusqu'aux entrailles de son sol.
        Là même où le travail industriel ne pénétrait pas, il imposait aux campagnes une physionomie nouvelle. Les sapinières destinées au boisage des mines empiétaient plus largement d'année en année sur les bruyères roses de la Campine ou les fagnes violettes de l'Ardenne. La culture des céréales, de moins en moins rémunératrice à cause de l'exportation des blés étrangers, reculait devant la culture maraîchère et l'élevage du bétail. L'exportation des fruits, à Gand celle des fleurs devenait une source considérable de profits. L'introduction des coopératives agricoles sous l'influence du Boerenbond améliorait d'année en année la situation des paysans. A tout prendre, leur genre de vie s'industrialisait. Les productions de la campagne s'orientaient vers les villes et quantité de campagnards, mi-ouvriers, mi-paysans, profitaient des trains ouvriers qui, chaque jour, transportaient vers les usines et ramenaient le soir à leur domicile environ 100,000 individus. [...]
        Pour vivre sur son étroit territoire, une telle masse d'hommes est condamnée à produire sans cesse et de plus en plus. Car si fertile qu'il soit, son sol ne fournit qu'environ la moitié de son alimentation. En 1890, 55% du blé qu'elle consomme lui vient de l'étranger. Et il en est des matières premières de l'industrie comme des vivres. A part le charbon et les pierres, il faut tout importer du dehors : fer, zinc, laine, coton, bois de construction. [...]
        Sans doute, grâce au progrès général des affaires, le taux des salaires a augmenté. De 1880 à 1913, celui des mineurs, par exemple, passe de 920 à 1580 francs et l'on peut considérer l'accroissement continu des dépôts à la Caisse d'épargne (453 millions en 1895, 785 en 1905, plus d'un milliard en 1913) comme une preuve de l'amélioration du sort de la classe ouvrière. Dans l'ensemble cependant, et même après le vote de la loi de 1909 fixant à 9 heures la journée de travail dans les mines, la rémunération des travailleurs demeure inférieure à ce qu'elle est dans les pays voisins.

    Henri Pirenne, Histoire de Belgique (p.363)
    Volume 7 - De la Révolution de 1830 à la guerre de 1914
    source : archive.org


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  • source : Base Joconde


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  •     Dehors, la Maheude s'étonna de voir que le vent ne soufflait plus. C'était un dégel brusque, le ciel couleur de terre, les murs gluants d'une humidité verdâtre, les routes empoissées de boue, une boue spéciale au pays du charbon, noire comme de la suie délayée, épaisse et collante à y laisser ses sabots. Tout de suite, elle dut gifler Lénore, parce que la petite s'amusait à ramasser la crotte sur ses galoches, ainsi que sur le bout d'une pelle. En quittant le coron, elle avait longé le terri et suivi le chemin du canal, coupant, pour raccourcir, par les rues défoncées, au milieu de terrains vagues, fermés de palissades moussues. Des hangars se succédaient, de longs bâtiments d'usine, de hautes cheminées crachant de la suie, salissant cette campagne ravagée de faubourg industriel. Derrière un bouquet de peupliers, la vieille fosse Réquillart montrait l'écroulement de son beffroi, dont les grosses charpentes restaient seules debout. Et, tournant à droite, la Maheude se trouva sur la grande route.
        — Attends! attends! sale cochon! cria-t-elle, je vas te faire rouler des boulettes!
        Maintenant, c'était Henri qui avait pris une poignée de boue et qui la pétrissait. Les deux enfants, giflés sans préférence, rentrèrent dans l'ordre, en louchant pour voir les patards qu'ils faisaient au milieu des tas. Ils pataugeaient, déjà éreintés de leurs efforts pour décoller leurs semelles, à chaque enjambée.
        Du côté de Marchiennes, la route déroulait ses deux lieues de pavé, qui filaient droit comme un ruban trempé de cambouis, entre les terres rougeâtres. Mais, de l'autre côté, elle descendait en lacet au travers de Montsou, bâti sur la pente d'une large ondulation de la plaine. Ces routes du Nord, tirées au cordeau entre des villes manufacturières, allant avec des courbes douces, des montées lentes, se bâtissent peu à peu, tendent à ne faire d'un département qu'une cité travailleuse. Les petites maisons de briques, peinturlurées pour égayer le climat, les unes jaunes, les autres bleues, d'autres noires, celles-ci sans doute afin d'arriver tout tout de suite au noir final, dévalaient à droite et à gauche, en serpentant, jusqu'au bas de la pente. Quelques grands pavillons à deux étages, des habitations de chefs d'usine, trouaient, la ligne pressée des étroites façades. Une église, également en briques, ressemblait à un nouveau modèle de haut fourneau, avec son clocher carré, sali déjà par les poussières volantes du charbon. Et, parmi les sucreries, les corderies, les minoteries, ce qui dominait, c'étaient les bals, les estaminets, les débits de bière, si nombreux, que, sur mille maisons, il y avait plus de cinq cents cabarets.
        Comme elle approchait des Chantiers de la Compagnie, une vaste série de magasins et d'ateliers, la Maheude se décida à prendre Henri et Lénore par la main, l'un à droite, l'autre à gauche. Au delà, se trouvait l'hôtel du directeur, M. Hennebeau, une sorte de vaste chalet séparé de la route par une grille, suivi d'un jardin où végétaient des arbres maigres.
    [...]
        Elle avait pris à gauche le chemin de Joiselle. La Régie, était, là, dans l'angle de la roule, un véritable palais de briques, où les gros messieurs de Paris, et des princes, et, des généraux, et des personnages du gouvernement, venaient chaque automne donner de grands dîners. Elle, tout en marchant, dépensait déjà les cent sous: d'abord
    du pain, puis du café; ensuite, un quart de beurre, un boisseau de pommes de terre, pour la soupe du matin et la ratatouille du soir; enfin, peut-être un peu de fromage de cochon, car le père avait besoin de viande.
        Le curé de Montsou, l'abbé Joire, passait en retroussant sa soutane, avec des délicatesses de gros chat bien nourri, qui craint de mouiller sa robe. Il était doux, il affectait de ne s'occuper de rien, pour ne fâcher ni les ouvriers ni les patrons.
        — Bonjour, Monsieur le curé.
        Il ne s'arrêta pas, sourit aux enfants, et la laissa plantée au milieu de la roule. Elle n'avait point de religion, mais elle s'était imaginé brusquement que ce prêtre allait lui donner quelque chose.
        Et la course recommença, dans la boue noire et collante. Il y avait encore deux kilomètres, les petits se faisaient tirer davantage, ne s'amusant, plus, consternés. A droite et à gauche du chemin, se déroulaient les mêmes terrains vagues clos de palissades moussues, les mêmes corps de fabriques, salis de fumée, hérissé de cheminées hautes. Puis, en pleins champs, les terres plates s'étalèrent immenses, pareilles à un océan de mottes brunes, sans la mâture d'un arbre, jusqu'à la ligne violâtre de la forêt de Vandame.
        — Porte-moi, maman.
        Elle les porta l'un après l'autre. Des flaques trouaient la chaussée, elle se retroussait, avec la peur d'arriver trop sale. Trois fois, elle faillit tomber, tant ce sacré pavé était gras. Et, comme ils débouchaient enfin devant le perron, deux chiens énormes se jetèrent, sur eux, en aboyant si fort, que les petits hurlaient de peur. Il avait fallu que le cocher prît un fouet.
        — Laissez vos sabots, entrez, répétait Honorine.
        Dans la salle à manger, la mère et les enfants se tinrent immobiles, étourdis par la brusque chaleur, très gênés des regards de ce vieux monsieur et de cette vieille dame, qui s'allongeaient dans leurs fauteuils.
        — Ma fille, dit cette dernière, remplis ton petit office.
        Les Grégoire chargeaient Cécile de leurs aumônes. Cela rentrait dans leur idée d'une belle éducation. Il fallait être charitable, ils disaient eux-mêmes que leur maison était la maison du bon Dieu. Du reste, ils se flattaient de faire la charité avec intelligence, travaillés de la continuelle crainte d'être trompés et d'encourager le vice. Ainsi, ils ne donnaient jamais d'argent, jamais! pas dix sous, pas deux sous, car c'était un fait connu, dès qu'un pauvre avait deux sous, il les buvait. Leurs aumônes étaient donc toujours en nature, surtout en vêtements chauds, distribués pendant l'hiver aux enfants indigents.
        — Oh! les pauvres mignons! s'écria Cécile, sont-ils pâlots d'être allés au froid!... Honorine, va donc chercher le paquet, dans l'armoire.
        Les bonnes, elles aussi, regardaient, ces misérables, avec l'apitoyement et la pointe d'inquiétude de filles qui n'étaient pas en peine de leur dîner. Pendant que la femme de chambre montait, la cuisinière s'oubliait, reposait, le reste de la brioche sur la table, pour demeurer là, les mains ballantes.
        — Justement, continuait Cécile, j'ai encore deux robes de laine et, des fichus... Vous allez voir, ils auront chaud, les pauvres mignons!
        La Maheude, alors, retrouva sa langue, bégayant :
        — Merci bien, mademoiselle,.. Vous êtes tous bien bons...
        Des larmes lui avaient, empli les yeux, elle se croyait, sûre des cent sous, elle se préoccupait seulement de la façon dont elle les demanderait, si on ne les lui offrait pas. La femme de chambre ne reparaissait plus, il y eut un moment de silence embarrassé. Dans les jupes de leur mère, les petits ouvraient de grands yeux et contemplaient, la brioche.

    Emile Zola, Germinal
    Deuxième partie, chapitre II, p.83


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  •     Cette mine présente les moyens d'extractions identiques à l'époque de Louis Antoine à Jemeppe.


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