• Tours (1921)

    Tours (1921)

    Adresse : 75, rue d'Amboise - 37000 Tours



    Style : Néo-Roman

    Panneau : Lecture de l'Enseignement du Père, le dimanche à 10 heures et tous les jours à 19 heures, excepté le samedi. Opération au nom du Père, les cinq premiers jours de la semaine à 10 heures. Le temple est ouvert du matin au soir aux personnes souffrantes. Tout le monde est reçu gratuitement

    Temple avec photos

    Date de consécration (par Mère) : 21 août 1921

    Anecdote : Son architecture est très proche de celle du temple de Lyon-Villeurbanne.
    On peut se demander si c'est Narcisse Nihoul qui joint les mains lors de la consécration du Temple de Tours par Mère. En effet celui-ci devint en 1930 coadjuteur de Mère à Jemeppe et faisait l'Opération Générale à la grande tribune.
    L'arrivée du chemin de fer en 1854 assure définitivement l'hégémonie de la ville chef-lieu sur son département. Tours est un carrefour ferroviaire crucial, nœud de triage pour le Grand Ouest et ses inévitables ateliers sont placés à la gare de Tours-Saint-Pierre-des-Corps. L'essor économique favorise ses imprimeries de livres comme de presse quotidienne, ses négoces variés.

  • Temple antoiniste de Tours (wikipedia)

    Temple antoiniste de Tours
    (source : wikipedia)


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  • Charité chrétienne (La Bonne guerre, 10 juin 1922)A l'Hôpital Saint-Gatien
    Charité chrétienne

        Le 1er mai, entre 15 et 18 heures, sur l’ordre d'un docteur de notre ville, un malade fut conduit à l'hôpital Saint-Gatien pour y subir une opération des plus [urgentes].
        Dès son arrivée le malade fut mis au lit et les personnes qui l’accompagnaient reçues avec affabilité.
        En attendant le docteur, retenu par son service, une religieuse [demande alors au] malade s'il ne désirait pas [l’assistance] d’un prêtre. Très lucide, le malade refusa, faisant connaître que la religion catholique n'était pas sienne, étant antoiniste. – N'en parlons plus, dit la religieuse.
        Mais elle se crut obligée (par conscience ou par ordre) d'en référer à la supérieure. Cette dernière vint aussitôt trouver les personnes accompagnant le malade et leur signifia qu'elle ne pouvait recevoir et garder que les catholiques ; que les antoinistes étaient des damnés, des démons que l'enfer guettait.
        Outrée de telles paroles et d'un pareil procédé à l'égard d'un malade en danger de mort, une des assistantes fit très poliment remarquer que l'hôpital recevait des catholiques, des protestants, et des juifs ; qu'elle ne comprenait pas un tel excès de langage et de rigorisme à l'égard des antoinistes ; que devant da souffrance humaine, on ne devait voir en conscience qu'un cas d'humanité.
        Sur cette simple observation, la supérieure devint furieuse (la colère est un péché, ma mère !) et répondit méchamment : « Je ne veux pas qu'il meure ici. », et réitéra ses insanités à l'égard des antoinistes.
        Malgré les promesses qu'en cas de décès le corps serait transporté au domicile du défunt, elle osa déclarer qu’elle n'avait aucune confiance en la parole de suppôts d'enfer.
        Entre temps le docteur était arrivé et, ignorant tout, se disposait à opérer le malade, mais la supérieure vint lui interdire de toucher au patient, ce dernier étant antoiniste.
        Le docteur lui fit doucement mais fermement observer qu'en toutes circonstances, il était avant tout chirurgien, et que son devoir lui imposait de faire tout ce qui était en son pouvoir pour calmer les souffrances et essayer de sauver la vie des malades.
        De telles paroles auraient dû éveiller la conscience de la supérieure ; il n'en fut rien et le docteur dut s'incliner devant le refus brutal de la supérieure directrice de l'établissement. Il ne put opérer celui qui gémissait sur son lit de douleurs et dont la vie dépendait d'une opération immédiate. Faisant son devoir jusqu'au bout, le docteur procura immédiatement les pièces nécessaires pour le transport et l'admission de toute urgence du malade au Grand-Hôpital où le malheureux, après toutes ces émotions et les secousses endurées dans les voitures expira vers 18 h. 1/2, c'est-à-dire une heure après son entrée.
        Et voici la conséquence de l’attitude abominable de cette mère supérieure dont la religion enseigne l'amour du prochain.
        La vieille tartufe se croit revenue aux beaux jours de jadis où, le Christ d'une main, la torche ou l'épée de l'autre, les nobles chevaliers faisaient la propagande catholique en brûlant, pillant, en mettant tout à feu et à sang.
        Ayant vu, pendant la guerre, l'armée de la France entre les mains des officiers, de jésuitières, et depuis la Chambre du Bloc national aux ordres de Daudet et du Vatican, elle espère bientôt revivre les époques sanglantes dont l'histoire du catholicisme est tout entière remplie : à l'étranger comme à l'intérieur de notre pays, croisade des Albigeois, dragonnades, Saint-Barthélémy, Inquisition.
        En attendant, la supérieure de Saint-Gatien se contente de laisser mourir sans soins les antoinistes, sans s'apercevoir que de tels actes soulèvent de dégoût et de colère tous les honnêtes gens.
        Continuez, ma bonne mire, votre excellente propagande anticléricale !

    La Bonne guerre (édité à Tours), 10 juin 1922


        Cet article peut être mis en parallèle d'une histoire qui fit bien plus de bruit, parce que cette fois-ci c'est un antoiniste qui aurait laissé mourir, en 1912, son enfant faute de soin.


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  • Tours - fronton du temple

    Fronton du temple portant la date de sa consécration : (21 août) 1921


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  • Temple antoiniste de Tours - carte du 9-11-21 (écrite par Frère Pastorelli)

    Vichy 9/11/21

    Madame,

    au reçu de votre lettre, j'ai bien élevé ma pensée au Père. Ayez bonne confiance, tout va aller.
    Le Père dans sa toute puissance, nous aide toujours et dès que nous élevons notre pensées vers Lui, Il répond à notre appel pour nous donner la bonne consolation à toutes pensées ; voilà pourquoi par la foi en Lui tout s'aplanit toujours. Nous vous envoyons nos toutes bonnes pensées.

    Pastorelli


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  • Un nouveau messie - Salle de lecture à Tours (L'Union libérale, 30 nov. 1913)Un nouveau Messie

        A l'instar de Paris, Tours possède un nouveau sanctuaire d'un nouveau culte. Réjouissons-nous.
        Nous lisions récemment dans le Temps les lignes suivantes qui contiennent sur ce sujet les renseignements les plus précieux.
        Depuis ce matin Paris possède une nouvelle Eglise, un nouveau culte, un nouveau Messie. Une brave femme de Jemeppe-sur-Meuse, en Belgique, est venue, suivie de six cents fidèles tout de noir habillés, propager en France le culte d'Antoine : non point du saint personnage dont Flaubert, après Teniers et Jacques Callot immortalisa les tentations, mais d'un bon vieillard qui mourut l'an dernier, entouré du respect et de la reconnaissance d'un peuple entier.
        Qu'était le père Antoine ? Un jour, un obscur ouvrier reçoit en lui la vertu qui fait les prophètes. Il s'en alla vaticinant, et comme il était convaincu, il persuada les hommes qui l'entendaient. Il y avait parmi ceux-ci des malades, des infirmes. A la voix du nouveau Messie, les paralytiques se levèrent, les aveugles virent : ils l'assurent du moins. Car des six cents fidèles qui, un petit sac à la main, vêtus, les hommes, d'une lévite noire et coiffés d'un chapeau mat à bords plats, les femmes d'une robe noire et couvertes d'un voile, débarquaient hier à Paris, au grand émoi des badauds, il n'en est guère qui ne soient prêts à témoigner du miraculeux pouvoir du père Antoine.
        Miraculeux en effet, le culte antoiniste dédaigne les formes extérieures qui sollicitent l'admiration des foules. Il suffit de posséder la foi pour être guéri des maux du corps et de ceux de l'âme. Foin des drogues, des thérapeutiques grossières, des chirurgies sanglantes ! La mère Antoine, dépositaire après décès du pouvoir spirituel de son mari, étend la main sur la foule recueillie – et chacun s'en retourne guéri ou amélioré selon la ferveur de sa foi ; le mécréant seul s'en va comme il était venu, car les dieux ne prennent soin que de leurs fidèles...
        – En effet, nous expliquant hier un frère antoiniste, le Christ, venant après les prophètes, marquait une étape nouvelle dans l'évolution morale : à la rigoureuse loi du talion, il substituait le pardon des offenses. Le Père (c'est Antoine) a fait mieux ; comme nos ennemis sont les meilleurs auxiliaires et les seuls guides de notre progrès en nous révélant à nous-mêmes les défauts qui ternissent la netteté de notre conscience, ils sont les véritables instruments de notre épuration. Il ne suffit plus de leur pardonner, nous devons reconnaître en eux nos fidèles amis, et les aimer comme tels. Il faut retourner à l'essence même, au principe initial des religions : à la loi de la conscience ; il faut dégager cette loi de toutes les formes extérieures, de tous les rites, de toutes les liturgies qui en obscurcissent la notion. Puisque nous vivons entourés d'un fluide fait de tous les actes et de toutes les pensées commis ou conçus pendant nos existences antérieures – fluide que le Père maniait à sa volonté et d'où il tirait ses guérisons, – il faut l'exalter au cours de l'existence actuelle en pratiquant le désintéressement le plus absolu. La douleur, les épreuves nous sont envoyées pour nous permettre de nous élever successivement jusqu'à la quasi-perfection morale et à l'amour universel...
        – Mais, interrompons-nous, fort inquiet, ce dogme des réincarnations n'est-il point hérétique ? Ne sentez-vous pas quelque peu le soufre ?
        – Nullement, cher monsieur, nous respectons toutes les religions : nous remontons seulement à leur principe commun.
        – Mais vous ne les pratiquez pas ?
        – Nous sommes les fidèles du Père. Il est pour nous la réincarnation du prophète qui parut plusieurs fois pour révéler au monde la loi de la conscience...
        – Et votre foi justifie vos miracles ?
        – Assurément.
        – Et vos miracles justifient votre foi ?
        – Sans doute... comme dans toutes les religions, ajoute le frère antoiniste.

        A Tours le Culte Antoiniste est modestement installé « au fond de la cour », dans une des rues pittoresques de la vieille ville. Ne précisons pas : trop de monde y courrait !... Le Culte Antoiniste distribue à ses fidèles : images, bréviaires, etc.
        Nous avons eu la joie pieuse d'en contempler des spécimens : une lithographie représente le père Antoine, sur son lit de mort, après sa désincarnation. L'imprimeur n'a, sans doute, pas bien compris : il lui a paru plus naturel de mettre le père Antoine désencorné.
        O coquilles ! O typos !

                                               Un vieil étudiant.

    L'Union libérale, 30 novembre 1913


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  •     Grâce à un Unitif datant de 1914, on apprend les adresses des salles de lecture de Tours :

    - 33 rue de la Grosse Tour (en plein centre historique)
    - 55 avenue de la Tranchée (partie Nord, outre la Loire)
    - 4 rue des Orfèvres (également en plein centre historique)
    - 26 rue du Cygne
    - 15 rue Colbert
    - 21 Bd Marchant Duplessis

        Dans celui de 1920 environ, on voit à quel point la ville de Tours, grande ville du spiritisme, était aussi un centre important pour l'Antoinisme. Avant la construction du temple, on y compte pas moins de 4 salles de lecture :

    - 33 rue de la Grosse Tour (déjà en 1914)
    - 55 avenue de la Tranchée (déjà en 1914)
    - 4 rue des Orfèvres (déjà en 1914)
    - rue de Chinon (non loin du temple actuel, rue d'Amboise)

        Le temple sera construit en 1921 dans la partie Sud de la ville, dans le quartier Grammont-Prébendes.

        Le même Unitif cite une salle de lecture à Rochecorbon.


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  • Tours - 75 Rue d'Amboise (GoogleMaps 3D)

    source : Google Satellite - Vue 3D


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  • Inauguration du Temple de Tour (Figaro, 25 août 1921)

    Les Antoinistes continuent

        Il y a quelque vingt ans, un entrepreneur de miracles, nommé Antoine et surnommé le père Antoine par les adeptes qui se groupèrent autour de lui, fonda un culte nouveau et à la portée de tous. Le père Antoine, auquel vint s'adjoindre une mère Antoine, prétendait obtenir la guérison des maladies par la foi seule. Son institution vit le jour à Jemeppe, en Belgique, et de là rayonna dans toute l'Europe.
        Paris possède encore, en un quartier reculé, un temple d'Antoinistes. Mais il ne fait plus guère parler de lui et l'on croyait la doctrine usée. C'était une erreur. La secte existe toujours, bien que la publicité ne s'occupe plus d'elle. Et la ville de Tours vient d'inaugurer un temple antoiniste, édifié rue d'Amboise.
        A cette occasion, trois cents Antoinistes arrivèrent de Paris, du Nord et de la Belgique, escortant la « Mère », successeur du « Père », décédé. Ils donnèrent ainsi aux confrères tourangeaux une preuve d'estime et de solidarité.
        La cérémonie fut belle et impressionnante. Mais comme le temple était exigu, les fidèles ne purent y pénétrer que par fournées. Sur le seuil, la « Mère » bénit ses enfants, tandis qu'un « frère » tenait haut et ferme l'écusson symbolisant l'Arbre de la Science.
        Les Antoinistes portaient un costume spécial, participant de la tenue du Quaker et de l'uniforme de l'Armée du Salut. Les hommes, enveloppés d'une ample redingote, étaient coiffés d'un chapeau haut de forme à larges bords. Les femmes disparaissaient sous des robes de bure et des voiles noirs.
        Les Tourangeaux, qui sont fins, ne rirent pas, car il ne convient pas de se moquer des gens qui se guérissent sans dépenser d'argent, c'est simplement en se réunissant et en méditant que les Antoinistes mettent fin à leurs maux. Le procédé est commode et vaut la peine d'être pris en considération.

    Figaro, 25 août 1921

        La presse belge reprend le texte par un article dans Le Soir, le 27 août 1921 :

    Les Antoinistes - Tours (Le Soir, 27 août 1921)(Belgicapress)


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  • Tours - Rue d'Amboise (openstreetmap.org)

    Tours - Rue d'Amboise (openstreetmap.org)


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  • CONSECRATION DE L EGLISE DE CULTE ANTOINISTE DE TOURS 1921

    Consécration de l'église de culte antoiniste de Tours 1921 ed.BOUCHER


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  • Tours - Journal officiel de la République française. Lois et décrets 21 nov. 1923

    21 novembre 1923. CULTE ANTOINISTE A TOURS.
    But : propager l'enseignement moral révélé par le père Antoine dans son temple de Jemeppe-sur-Meuse de 1906 à 1909.
    Siège : 10, rue Emile-Zola, à Tours (Indre-et-Loire).

    Journal officiel de la République française. Lois et décrets 21 nov. 1923


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  • Bulletin Municipal Officiel du samedi 26 mai 1928, demande en autorisation de construire :

    par le culte antoiniste du 19e arr. - Rue du Pré-Saint-Gervais, 45 bis - Prop. Association cultuelle antoiniste. -

    Arch., M. Aubry, 10, rue Emile Zola, à Tours (Indre-et-Loire). Temple (1 étage).


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  • Tours : contenance de 3 ares 96 centiares


    Procès verbal de la Fondation d'Etablissement d'Utilité Publique, le 3 octobre 1922
    Recueil des circulaires, instructions et autres actes émanés du Ministère de la Justice ou Relatifs à ce Département. Troisième série. 1922


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  • voir le même geste de bénédiction de la Mère à Jemeppe


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  •     Anjou-Maine-Touraine. - A Angers, un petit groupe de 20 à 25 dépendant des temples de Tours et de Nantes ; activité restreinte ; surtout des femmes âgées. - Dans la Sarthe, on les signale à Rouëssé-Vassé, une demi-douzaine, dont un ménage actif qui va faire des guérisons hors du pays ; à Sablé, où ce ménage vient chaque troisième lundi du mois recevoir les malades dans une maison ; à Solesmes, où ils font des guérisons et sont bien vus de plusieurs catholiques qui leur envoient des malades. - Dans la Mayenne, on en rencontre à Château-Gontier (propagande par contacts personnel, réunions dans un atelier de couture une fois par mois, une centaine de personnes touchées), à Couptrain (quelques adeptes). - A Tours, il y a assez d'Antoinistes pour qu'un temple ait été élevé rue d'Amboise.
    C.Ch. Chéry o.p., L'Offensive des sectes, 1954, p.261-62

        Le temple de Tours date de 1921 (6 maisons de lecture sont comptabilisées dès septembre 1912, plus deux autres, le mois suivant et en juillet 1914), le temple de Nantes date de 1929.
        Angers se situe entre Nantes et Tours.
        Rouessé-Vassé est un village au nord-ouest du Mans. Sablé-sur-Sarthe est une petite ville au sud-ouest du Mans. Solesmes est un village limitrophe. Au Mans, un adepte propriétaire d'une petite maison a abattu les cloisons pour en faire un petit temple qu'il légua au Culte (Régis Dericquebourg, p.135).
        Château-Gontier est une petite ville au nord d'Angers.
        Couptrain est un village au nord de la Mayenne entre Caen et Le Mans.
        En 1912, on compte déjà une salle de lecture à Savonnière-Au Morier et une à Palluau-sur-Indre (avenue de la gare, chez Mme Bonnin) en 1913, ces deux dernières subsistant jusqu'en 1920 au moins.

        Léon Denis, disciple d'Allan Kardec, était surnommé le Maître de Tours. Le spiritisme était donc très actif à Tours. Cela peut expliquer la réussite de l'antoinisme dans cette ville. Léon Denis y vit depuis 1862, et y est mort en 1927.


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  • source : www.cadastre.gouv.fr


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  • source : Google Streetview


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  • source : Google Streetview


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